Lancement Delta II et NPP prévu le 28/10/2011

En bref : La NASA et les équipes rattachées au lancement sont actuellement réunis sur Vandenberg AFB, afin de confirmer que le lanceur et sa charges utiles soient prêts à décoller d’ici une semaine ou pas. Cette réunion est une réunion conforme aux procédures d’avant lancement, pleinement décisive quand à toute validation d'une date de tir, c'est l'examen d'aptitude au vol, ou FRR (Flight Readness Review). A l’issue de celle-ci, la date de lancement sera officiellement verrouillée. Pour l’heure le lancement est actuellement ciblé pour le 28 octobre à 09h48 GMT.

http://www.nasa.gov/mission_pages/NPP/main/index.html

Je tenais à m’excuser pour une information erronée que j’ai publiée hier soir au sujet du système NPOESS et que j’ai mise délibérément en corrélation directe avec NPP.
NPOES (National Polar-orbiting Operational Environmental Satellite System) était (je dit bien était) un système américain qui concernait une nouvelle génération de satellites placés en orbite polaire, tous dédiés au recueil de données météorologiques, atmosphériques et océaniques. Programme spatial dissous par l’administration obama en Février 2010.

Les satellites du système NPOESS devaient utiliser de nouvelles versions de capteurs et des technologies mises au point à travers des prototypes réalisés par la NASA. Le premier satellite NPOESS , "C1" ou "Charlie 1", devait être lancé en 2013. Cette mission spatiale entrait dans le cadre du programme Earth Observing System qui regroupait un ensemble de satellites de la NASA, chargés de collecter des données sur, la biosphère, l'atmosphère terrestre et les océans.

Les satellites qui devaient être pris en charge par l'agence NOAA après leur mise à poste, devaient remplacer à la fois les satellites météorologiques DMSP de l'Armée américaine et les POES développés conjointement par l'agence européenne EUMETSAT et la NOAA. Le programme NPOESS Preparatory Project (NPP) devait permettre (grâce au lancement d'un satellite embarquant cinq capteurs de nouvelle génération) de tester les nouvelles technologies avant le lancement des satellites du système NPOESS à proprement dit. Le programme NPP a rencontré de nombreux problèmes repoussant son lancement jusqu'à octobre 2011.

Hier j’avais involontairement omis de préciser que le 1er février 2010, les services du président américain Obama avaient annoncés que le partenariat contracté dans le cadre du projet NPOESS avait été dissous et que deux familles distinctes de satellites avaient étés développées pour répondre aux besoins civils et militaires.

Le satellite NPP a été conçu comme précurseur pour le système satellitaire NPOESS annulé après des années de retard et de dépassements de coûts.
Suite à l’annulation du programme, la NOAA et L’USAF ont pris la décision de scinder NPOESS en deux systèmes (civils et militaires). NPP permettra de tester cinq nouveaux instruments destinés au système « Civil Joint Polar Satellite System », que la NOAA prévoit de commencer à déployer d’ici 2016.
http://en.wikipedia.org/wiki/NPOESS

• Advanced Technology Microwave Sounder (ATMS): Les 22 canaux du radiomètre à micro-ondes, créeront des profils de température et d'humidité que les météorologues entreront dans leurs bases de données de prévisions météorologiques. Un radiomètre est un instrument qui permet de mesurer l'intensité du flux de rayonnement électromagnétique, dans différents domaines de longueurs d'onde, tels que l'ultraviolet, la lumière visible et l'infrarouge. Si la mesure du rayonnement est effectuée en fonction de la longueur d'onde (ou de la fréquence), l'instrument est nommé spectroradiomètre.

• Cross-track Infrared Sounder (CrIS): L’Interféromètre de Michelson, aura pour rôle de surveiller des particularités atmosphériques telles que l'humidité et la pression et d’enregistrer des données qui seront utilisées pour améliorer les prévisions météorologiques. L'interféromètre de Michelson (parfois appelé abusivement le Michelson) est un dispositif optique inventé par Albert Abraham Michelson qui produit des interférences par division d'amplitude. Il est constitué essentiellement de deux miroirs et d'une lame semi-réfléchissante.

• Ozone Mapping and Profiler Suite (OMPS): OMPS, construit par Ball Aerospace, intègre un capteur optique amélioré. OMPS enregistrera sur du long terme des données de mesures sur l'ozone recueillies depuis l'espace.

• Visible Infrared Imaging Radiometer Suite (VIIRS) : VIIRS, développé par Raytheon Space et Airborne Systems, est un radiomètre similaire à l'instrument MODIS installé sur le satellite AQUA. MODIS (Moderate Resolution Imaging Spectroradiometer) est un radiomètre imageur dont deux exemplaires sont actuellement en orbite. Il recueillera une évaluation tant en visible qu’en infrarouge, du processus dynamique de la surface terrestre, tels que les incendies et le déplacement des glaces. VIIRS permettra également de mesurer des propriétés atmosphériques et océaniques, y compris les nuages et la température de la surface des océans.

• Clouds and the Earth's Radiant Energy System (CERES): Les 3-canaux de ce radiomètre mesurera le rayonnement solaire réfléchi, émis par le rayonnement terrestre et en surveillera les effets naturels et anthropiques.

Petite aparté,
En quoi « Sid » est devenu l’emblématique petite mouette hurleuse néo-zélandaise du début des années 1980 ?
En fait, elle fut l’emblème d’une campagne australo-Néo-Zélandaise d’encouragement à la réduction du temps d’exposition au soleil, une source principale d’apparition de cancers de la peau. Ces spots publics suppliaient les gens de se "glisser" dans un t-shirt, de se badigeonner d’écran solaire et de porter un chapeau. Tout cela était nécessaire car la Nouvelle-Zélande est très proche du «trou d'ozone» qui se forme depuis le pôle Sud chaque année. L'ozone est si mince dans cette partie du monde que la météo du soir, mentionne des « alertes coups de soleil » en moins de cinq minutes d’exposition.

L'ozone est l’écran solaire naturel de la Terre. La couche d'ozone dans la haute atmosphère, ou stratosphère, absorbe les rayons ultraviolets nocifs du soleil. Dans les années 1980, les scientifiques ont découvert que des produits chimiques synthétiques détruisaient l'ozone au point où un réel trou d'ozone fut engendré. Ces produits chimiques, les chlorofluorocarbures ou (CFC), ont été très utilisés jusqu’aux années 2000, où elles ont commencées à descendre petit à petit, en partie du fait des mesures prises pour sauver la couche d'ozone. C'est alors que près de 200 nations à travers le monde ont acceptés le Protocole de Montréal, qui réglemente fortement les destructeurs d'ozone.

Dans les régions polaires et à cette altitude, celle de la couche, des nuages se forment permettant ainsi une production de réaction chimiques ne se produisant pas ailleurs dans le monde. Ces nuages sont constitués d'eau, d'acide nitrique et d'acide sulfurique. Ces nuages libèreraient du chlore chimiquement inactif, mais sous une forme qui peut détruire l'ozone catalytique. Avec un peu de soleil pour alimenter ces réactions, un atome de chlore peut détruire des milliers de molécules d'ozone.

Les chercheurs continueront à recueillir des données sur l'ozone avec le lancement de (NPP).
Comme je vous l’ai dit plus haut, à bord de ce dernier est installé un instrument l’Ozone Mapping and Profiler Suite (OMPS), construit par Ball Aerospace, il intègre un capteur optique amélioré. OMPS enregistrera sur du long terme des données de mesures sur l'ozone recueillies depuis l'espace. NPP apportera sans doute de nouvelles données permettant ainsi de comprendre de plus près le phénomène.

Mais alors pourquoi « SID » ?
Parce que, bien que l’OMPS, tout comme les autres instruments de NPP, continueront à surveiller la santé de notre couche d'ozone et du fait que de toutes façons cela prendra beaucoup de temps à notre atmosphère pour se remettre des dégâts causés par les CFC, il est certain que « Sid the Seagull » continuera de chanter "Slip, Slop , Slap ", pour mettre en garde les gens de passer moins de temps à l'extérieur, autrement que sous un chapeau mou. Et puis connaissiez-vous SID the seagull ? Personnellement je ne la connaissais pas, jusqu'à ce que je lise cet article de la NASA. ;)