Double collision spatiale évitée de justesse

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Itar-Tass rapporte que le microsatellite sud-africain ZACUBE 1, alias Tshepiso, a frôlé successivement deux satellites russes.

Le 25 février, il est passé à 185 mètres de Cosmos 2151, un satellite de renseignement électromagnétique de classe Tselina-R lancé en 1991, et inactif depuis longtemps.

Deux jours plus tard, il est passé à 85 mètres d'un satellite météorologique Meteor-2 lancé en 1979, lui aussi retiré du service depuis belle lurette.

http://novosti-kosmonavtiki.ru/news/15422/

Mon commentaire : Il n'y avait donc pas de risque pour les satellites russes, tous les deux inactifs, mais la collision aurait généré une énorme quantité de débris, à l'image de celle d'il y a quelques années entre un Cosmos et un Iridium.

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Connait-on la vitesse relative des sat entre eux ?

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nikolai39 a écrit:Itar-Tass rapporte que le microsatellite sud-africain ZACUBE 1, alias Tshepiso, a frôlé successivement deux satellites russes.

Le 25 février, il est passé à 185 mètres de Cosmos 2151, un satellite de renseignement électromagnétique de classe Tselina-R lancé en 1991, et inactif depuis longtemps.

Deux jours plus tard, il est passé à 85 mètres d'un satellite météorologique Meteor-2 lancé en 1979, lui aussi retiré du service depuis belle lurette.

http://novosti-kosmonavtiki.ru/news/15422/

Mon commentaire : Il n'y avait donc pas de risque pour les satellites russes, tous les deux inactifs, mais la collision aurait généré une énorme quantité de débris, à l'image de celle d'il y a quelques années entre un Cosmos et un Iridium.
C'est drôle cette façon russe de voir les choses : ce sont leurs satellites qui sont inactifs, mais c'est celui des autres qui les frôle...   LOL 

Moi je vois plutôt ça comme : le microsatellite Zacube 1 a eu deux fois chaud aux fesses, manquant à deux occasions de se faire pulvériser par des antiquités à la dérive.
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Comme quoi ça commence à se bousculer là haut et le risque devient de moins en moins négligeable.
Existe-t-il un accord ou une règle pour obliger les sats en fin de vie de revenir dans l'atmosphère ? et si oui quelques pays l'ont ratifié ?
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MarsSurfaceWanderer a écrit:C'est drôle cette façon russe de voir les choses : ce sont leurs satellites qui sont inactifs, mais c'est celui des autres qui les frôle...

Ce n'est pas la façon de voir des Russes, c'est MA façon de traduire une dépêche russe...  :D 

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Mustard a écrit:Comme quoi ça commence à se bousculer là haut et le risque devient de moins en moins négligeable.
Existe-t-il un accord ou une règle pour obliger les sats en fin de vie de revenir dans l'atmosphère ? et si oui quelques pays l'ont ratifié ?
À ma connaissance, seuls la France via le CNES et la loi sur la limitation des objets spatiaux (LOS) ainsi les autres pays de l'ESA y sont actuellement tenus. Je crois que l'éthique spatiale ne fait pas encore recette ailleurs : pour les US, pas question de remettre en cause la suprématie spatiale par ces petites considérations "écologiques trotskistes" qui atteindraient certainement à leur souveraineté (ben voyons) ; un peu pareil côté russe, et les Chinois nous ont montré avec la destruction de leur satellite météo par un missile (en 2008 ?) qu'ils ne s'enquiquinaient guère avec cela...

Honnêtement, je ne sais pas si les autres agences spatiales s'accordent sur une éthique en la matière ; le CNES a tendance, depuis quelques années, à descendre ses satellites en orbite basse (les Spot par exemple) pour les faire retomber sur Terre dans les 25 ans à venir... Cela, c'était lorsque les satellites avaient été conçus sans cette considération. Il me semble que, grâce à la LOS, c'est maintenant une obligation. Niveau lanceurs, l'étage AVUM de Vega est désorbité si cela est possible, et la même pratique serait adoptée si Ariane 5ME était mise en oeuvre.

Concernant les cubesats et la plupart des micro-nano-picosatellites, il est généralement impossible de les faire redescendre artificiellement sur Terre. Constitueront-ils un risque à l'avenir ?

Comme Russie, USA et Chine sont utilisateurs de l'orbite basse avec les vols habités, ce qui n'est pas notre cas, il faudra bien qu'un jour ils s'y intéressent plus que l'ESA...
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nikolai39 a écrit:
MarsSurfaceWanderer a écrit:C'est drôle cette façon russe de voir les choses : ce sont leurs satellites qui sont inactifs, mais c'est celui des autres qui les frôle...

Ce n'est pas la façon de voir des Russes, c'est MA façon de traduire une dépêche russe...  :D 
C'était une plaisanterie.   :lol!:

Je ne connais pas le russe, donc je ne saurais m'exprimer sur l'utilisation de la forme active ou passive dans cette dépêche.  :D


Dernière édition par MarsSurfaceWanderer le Mer 5 Mar 2014 - 1:02, édité 1 fois
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Il s'agit dans ce cas de trois "objets" sans aucune possibilité de manoeuvre donc de possibilité d'évitement.
Pour être juste c'est le JSPOC américain (Joint Space Operations Center)  qui a prévenu la SASAN (South African National Space Agency) d'une "closed approch notification" dans les deux cas. Pour la deuxième il s'agirait d'un débris d'un satellite Meteor 2

En anglais: http://www.cput.ac.za/blogs/fsati/2014/03/04/zacube-1-close-approach-notifications/
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L'UE ne pourrait-elle pas faire des propositions dans ce sens (désorbitation, limitation des déchets...) au cours d'une assemblée des Nations Unies ?
C'est bien de cette façon que le traité de l'espace a été créé.
Ainsi que des accords et des conventions internationaux ou bilatéraux ont été passés par la suite (entre autre pour l'ISS).

Régulièrement les textes sont mis à jour, mais face au poids lourd Américano-Russe, les Européens ne sont peut être pas de taille.
Il ne faut pas oublier les japonais, les indiens, et tous les pays émergents qui auront un grand besoin de ces orbites basses dans l'avenir... un soutien de leur part ne serait pas négligeable.
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Si, il y a bien de nouvelles closes de sécurité pour les sat en fin de vie éditées aux USA, car je me souviens du tôlé
déclenché côté radio amateurs de l'AMSAT (radio amateur du service par satellite) à ce sujet et expliquant à la FCC
qu'il lui était impossible de prendre en compte de telles directives pour les micro & pico sat, qui sont maintenant son
quotidien. Il en reste pas moins vrai qu'une approche au cap collision (face à face) d'un pico sat de 10 kg et de l'ISS,
condamnerait la station orbitale si même l'équipage s'en sortait vivant. Comme le dit Mustard, c'est un sérieux problème
et il n'est pas près de  s'arranger pour la LEO. Une solution pour cette gamme de satellite serait de les cantonner sur
des orbites n'excédant pas 250 km d'apogée (durée de vie faible). Mais pour les orbite LEO supérieures > 400 km c'est
un grave problème pour le moment. 
En marge de ce problème, la quantité de micro & pico sat ne cesse d'augmenter de façon importante et un de nos arguments
qui disait que nos satellites sont rares ne vaut plus aujourd'hui puisque nous collaborons à beaucoup de projets universitaires
en plus des nôtres. Maintenant des lancements unitaires à plus de 10 satellites sont courants !
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Moi, je propose d'inventer le TCAS spatial  🤡
Kostya
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Pour confirmation vu que je ne comprends pas le Russe, ce satellite sud africain orbite bien à 600 km d'altitude?
Maurice
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Maurice a écrit:Pour confirmation vu que je ne comprends pas le Russe, ce satellite sud africain orbite bien à 600 km d'altitude?
Oui, c'est ce qu'indique la News: le satellite Sud-Africain fait 15 révolutions par jour depuis 600 km d'altitude.
Les incidents se sont produits respectivement au dessus du Brésil et de l'Atlantique.
C'est un CubeSat dont tu trouveras la description là: http://www.cput.ac.za/blogs/fsati/zacube-1/
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Mustard a écrit:Comme quoi ça commence à se bousculer là haut et le risque devient de moins en moins négligeable.
Existe-t-il un accord ou une règle pour obliger les sats en fin de vie de revenir dans l'atmosphère ? et si oui quelques pays l'ont ratifié ?

Il existe un standard ISO/IEC relatif a la gestion des débris.
   ISO 24113:2011 - Space systems -- Space debris mitigation requirements
   http://www.iso.org/iso/catalogue_detail?csnumber=57239

Cette norme traite aussi bien des satellites (LEO et GEO) que des étages de lanceurs.
Sans violer le copyright du document on peut mentionner quelle fixe certaines valeurs comme:
- la tailles maximum des debris résultant de l'utilisation d'engin pyrotechnique
- la duree maximum d'un debris en zone protégée LEO et GEO (qui sont définies)
- la duree minimum pendant laquelle un debris doit etre tenu a l'ecart de ces memes zones protégées LEO et GEO
- etc...

L'introduction de cette norme rappelle l'existence de traités internationaux tels que:
http://www.oosa.unvienna.org/oosa/en/SpaceLaw/treatystatus/index.html

Ici on peut voir la liste des pays signataires de ces traités:
http://www.oosa.unvienna.org/pdf/limited/c2/AC105_C2_2013_CRP05E.pdf

Ainsi la plupart des pays disposant de bases de lancement ont ratifiés le traité reconnaissant la responsabilité d'un Etat quant aux dégâts causés par les engins qu'il envoie dans l'espace. Ce traité parle de dédommagements financiers (...qui pourrait inciter a suivre les bonnes pratiques ou standards) mais hélas il ne définit pas de responsabilité globale lorsqu'un Etat s'en prend a ses propres engins spatiaux (e.g. essais ASAT).

Dans les faits je ne sais pas si (et combien de fois) ce traité a été invoqué pour demander des réparations...
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GTE

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En fait, je crois que le traité en question avait pour but au départ (peut-être a-t-il été étendu récemment ?) de réguler le devoir d'indemnisation des Etats lanceurs en cas de dommages occasionnés au sol par les débris d'un lancement (c'est prévu depuis très longtemps dans le traité de l'Espace dont ce texte est une émanation). Une fois le satellite mis sur orbite, la responsabilité devrait en incomber au propriétaire de ce satellite (et je ne suis pas sûr que le traité couvre la responsabilité de ceux-ci en cas de collision y compris mettant en danger la vie d'équipages en orbite). Celui-ci pourra, de sa propre initiative, demander en amont au constructeur (et le payer pour cela !) à ce que son satellite soit capable de se désorbiter et de produire le moins de débris possible pendant le moins de temps possible.
Il me paraît aberrant quand on voit les profits réalisés par certains opérateurs de satellites (loin de moi d'y inclure les pico à micro-satellites bien souvent fabriqués par des universitaires sans le sou) de continuer à faire peser l'obligation de suivre ces règlements soit sur les Etats lanceurs (qui n'ont plus rien à voir une fois le satellite mis sur orbite en particulier auprès d'opérateurs privés) soit sur les constructeurs de satellites déjà à la peine eux mêmes avec le poids des standards de qualité qu'ils ont à respecter qui remet trop souvent en question la rentabilité de ce genre d'activités. :pale:
D'ailleurs, question subsidiaire: quel peut bien être l'"Etat lanceur" dans le cas d'un lancement réalisé depuis l'ISS dont le territoire est considéré comme de souveraineté internationale ?
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Kostya a écrit:D'ailleurs, question subsidiaire: quel peut bien être l'"Etat lanceur" dans le cas d'un lancement réalisé depuis l'ISS dont le territoire est considéré comme de souveraineté internationale ?

Ca dépend peut être du module par lequel le sas a été ouvert ? :cheers:
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GTE a écrit:
Kostya a écrit:D'ailleurs, question subsidiaire: quel peut bien être l'"Etat lanceur" dans le cas d'un lancement réalisé depuis l'ISS dont le territoire est considéré comme de souveraineté internationale ?

Ca dépend peut être du module par lequel le sas a été ouvert ? :cheers:
Même si le S/L est sud-africain ou lituanien?
Finalement, comment une norme datant de 2011 peut bien être rendue applicables à des contrats de satellites conclus avant cette date?
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Kostya a écrit:Même si le S/L est sud-africain ou lituanien?
Finalement, comment une norme datant de 2011 peut bien être rendue applicables à des contrats de satellites conclus avant cette date?

Changer le design d'un objet déjà en l'air et les exigences d'un contrat de fourniture déjà exécuté.. parait impossible. Exemple: si les réserves de carburant n'ont pas été prévues dès le départ pour les manœuvres de mise en orbite cimetière, ça reviendrait a accepter de réduire la durée d'exploitation initiale pour être sur d'aller le garer ailleurs.

La norme est toute récente c'est vraie (la précédente et première version date de 2010).

Mais elle se termine par l'exigence (pour le fournisseur du lanceur et le fournisseur du satellite) d'avoir un "Space Debris Mitigation Plan". Ce plan doit rappeler (entre autre) les exigences applicables, leur status de conformité et une justification pour les non conformité. Donc ça suggère que la norme est applicable a des missions qui ne pourraient pas satisfaire toutes les exigences, du moment que la justification est acceptée par une autorité d'approbation (e.g. agences nationale spatiale).
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GTE a écrit:Changer le design d'un objet déjà en l'air et les exigences d'un contrat de fourniture déjà exécuté.. parait impossible. Exemple: si les réserves de carburant n'ont pas été prévues dès le départ pour les manœuvres de mise en orbite cimetière, ça reviendrait a accepter de réduire la durée d'exploitation initiale pour être sur d'aller le garer ailleurs.
C'est entre autres là que je voulais en venir. Le fournisseur pourrait se mettre en faute vis à vis de l'acheteur du satellite alors que je persiste à penser que c'est au propriétaire final de financer le surcoût correspondant ou d'accepter la dégradation de performances induite. Au final, les fournisseurs qui offriront la conformité à l'ISO 24113 sans surcoût remporteront plus facilement les marchés (c'est la loi du commerce) mais quand, dans un autre domaine, les autorités de l'aviation civile imposent l'emport de certains nouveaux équipements à bord des avions (et les nouvelles normes d'équipements anti-collision en vol rentrent dans ce cadre) pour avoir le droit de survoler tel ou tel territoire, ce sont les compagnies aériennes qui financent et non Boeing, Airbus et les autres qui vont déjà devoir financer les procédures de certification correspondantes et fournir l'effort de développer les fonctions correspondantes avec l'impact que cela a, par effet de bord, sur d'autres systèmes sans rapport direct (tu mentionnes la capacité des réservoirs d'ergols et on peut aussi inclure la complexification des SCAOs...etc). Le jour où il faut financer le lancement d'un satellite ramasseur de débris spatiaux (de tels projets existent), j'espère bien que personne n'ira demander des comptes aux constructeurs qui feront déjà de leur mieux pour développer un tel système.

Il serait temps côté espace que les autorités de standardisation cessent un peu de se focaliser uniquement sur les constructeurs (dont la rentabilité est assez régulièrement mise à mal au gré des commandes institutionnelles) pour commencer à réglementer l'exploitation et ceci en vue d'une répartition plus juste des risques... mais pour cela, il faudrait introduire plus d'indépendance entre législateurs et exploitants car bien souvent, sinon tout le temps pour ce qui est du LEO, l'exploitant est une agence qui décrète aussi elle-même les standards avec ou sans concertation avec les constructeurs. Personnellement, avant qu'intervienne une vraie catastrophe, je prônerais la création d'une agence européenne ou mondiale de sécurité spatiale qui serait indépendante entre autres du CNES, de l'ASI, de l'ESA.... et de ROSCOSMOS, de la NASA... si c'est mondial. Lors de sa création cette agence indépendante pourrait bien entendu débaucher des experts en standardisation des agences mais aussi intégrer d'anciens représentants des constructeurs et des exploitants "privés" (e.g. INTELSAT, EUTELSAT, ASTRA....) car il faut que tout le monde soit responsabilisé au problème de la pollution des orbites et aux risques encourus à la fois sur les satellites encore en exploitation mais aussi parfois, sur les hommes travaillant là haut (combien d'alertes collisions débris en 2013 sur l'ISS ?) qui prennent déjà assez de risques avec les éléments sur lesquels on ne peut influer (météorites, rayonnements...etc).
Kostya
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