ULA et Bigelow annoncent un partenariat pour lancer un BA330 d'ici 2020

Pour mon millième message je voulais un sujet porteur d'espoir :-)

:up8: ULA et Bigelow ont annoncé cette semaine un partenariat pour mettre en orbite la première "station privée" composée d'un unique module gonflable, basé sur le concept BA330 (330 m3). Une Atlas V 552 servirait à mettre l'imposante masse en orbite.

D'après Bigelow, une discussion serait en cours avec la Nasa, visant à permettre l'amarrage à ISS (les russes n'ont pas leur mot à dire ?)
Même si l'option ISS n'était pas retenue, il est envisagé de lancer le module comme station autonome. Dans les deux cas, la desserte serait assurée par les partenaires Commercial Crew Program de la Nasa (càd Boeing et SpaceX si on lit entre les lignes).

Une grosse partie du boulot restant à faire est la mise en musique de tout l'aspect tourisme, marketing, commercial. Et bien sûr, la dépêche nous dit qu'une fois que ça tournera bien, on enverra des tas de modules un peu partout, en orbite, à la conquête de la Lune, de Mars, bla bla bla.

L'annonce officielle : Bigelow Aerospace and United Launch Alliance Join Forces to Foster a New Era of Sustainable Commercialization in Low Earth Orbit

Argh non, mon côté pessimiste ressort, pas ça !!! Pas dans mon millième message !!!

:down: Bon, j'imagine mal qu'un tel truc puisse être attaché à ISS. Voir débarquer toutes les semaines une capsule bourrée de touristes n'est pas trop dans la mentalité de cette bonne vieille station. Sans compter que d'ici 2020, il va y avoir 2 ans d'expérimentation live de BEAM, et qu'on ne sait pas encore comment ça va se passer. La confiance n'existe pas encore, pour preuve le module BEAM sera fermé aux astronautes d'ISS pendant l'expérimentation, à l'exception de quelques ouvertures par an pour procéder à des tests. Mon pronostic : pas d'ISS, donc module BA330 autonome (voire 2, comme le suggère NSF).

Autre chose qu'il va falloir estimer rapidement, c'est la rentabilité du truc. Qui dit privé dit rentable obligatoirement (même si on peut jouer un peu avec l'échéance de rentabilité espérée). On est aujourd'hui en pleine incertitude sur le prix d'un billet Terre-Espace chez les nouveaux acteurs privés. Combien de gens sont susceptibles de se payer un vol aller-retour au prix incertain, le séjour proprement dit, et l'entraînement qui va avec ? Bien malin qui pourrait le prédire, même si Bigelow doit avoir un petit doigt qui lui chuchote les prix de l'aller-retour en StarLiner. Mon pronostic : ça ne va pas se bousculer au portillon. Quelques poignées de riches enthousiastes qui vont se lasser de la vue au bout d'une semaine, pour financer tout ça, ça risque d'être une rentrée d'argent assez faible. Mais peut-être que je me fais une idée trop exorbitante du coût ?

Mais allez, une petite note d'optimisme ! Moi ces stations dans l'espace pour Monsieur-(Presque)-Tout-Le-Monde, ça me fait rêver. Et je souhaite de tout mon cœur que ça se réalise, même si je n'aurai probablement jamais l'occasion de voler dans l'espace, j'aimerais que mes enfants le puissent.

Alors haut les cœurs, je vous paye une tournée à tous pour mon millième message (je n'en reviens pas moi-même, je deviens le 68ème plus bavard du forum :D), et je vous dis Kampai* !

                                                                 

* Cul-sec !

Les technologies de support-vie sont à mon humble avis encore plus "politiquement sensible" que l'accès à l'espace. le privé peut développer ses propres modules, mais je vois mal les russes/européens/chinois perdre la main sur ce type de techno.

Si ISS a couté aussi chère, c'est principalement pour ça.
les différents modules ont été développés par des nations différentes. Le but était que chaque pays puissent développer ses technologies, pas de faire une station économiquement rationnelle...

Les futures stations spatiale (ou partie d'une station internationale) européenne, russe, chinoise, états-uniennes seront toujours développées en interne, ce qui n’empêchera pas le privé de concevoir mieux, moins cher... (mais la libération de l’énergie, des trains et des services en général me fait dire attention...)

Pour le tourisme spatial, je suis comme toi. autant je pense qu'il existe un public richissime pour payer les premières places, mais c'est un public qui n'est pas nombreux et surtout qui se lasse vite. Ce qui lui importe, c'est de pouvoir dire qu'il a fait un truc super élitiste... au bout du 1000eme touriste, bah, c'est bon pour la plèbe...

pour le billet+ séjour 1 semaine, je vois pas comment descendre en dessous de 5 à 10 millions, même si tout les plans sur la comète se réalisent... donc pas pour moi, ni probablement pour mes enfants

P-S: A ton 1000eme...

Si j'ai bien compris, la station en version autonome serait desservie par des Dragon ou des CST-100. Ces vaisseaux ont la capacité de faire des rehausses d'orbite ??

Je suis particulièrement sceptique. Construire une station spatiale, c'est un chouilla plus complexe que de construire un module passif amarré à l'ISS. Il faut de la propulsion, du contrôle d'orientation, du support-vie, une alimentation électrique, des systèmes de rendez-vous, d'amarrage, de transmission, et beaucoup d'autres.

Avec quel argent, et avec quelles compétences Bigelow compte développer tout ça ? Développer des modules comme Zvezda ou Destiny n'a pas été une simple affaire pour les industriels "traditionnels" des deux côtés du Pacifique.

Et j'ai énormément de mal à imaginer comment ce projet pourrait être rentable. Les Russes avaient déjà énormément de mal pour trouver des clients pour les quelques vols touristiques de Soyouz...

Pour moi, ce communiqué est une annonce sans lendemain.

@ Nikolaï, sauf que Bigelow Aerospace a déjà testé tout ça grâce à ses deux modules Genesis (habitats gonflables plus grands que BEAM et lancés en 2006, et qui, si je ne me trompent pas, orbitent toujours autour de la Terre - ou du moins sont restés quelques années en orbite).

Voir ici : Genesis I et II

Oui mais à ma connaissance (je ne suis pas spécialiste de la question, donc à prendre avec des pincettes !), Genesis 1 et 2 ne possédaient aucun des systèmes cruciaux que j'ai cités dans mon message précédent ! En tout cas, ils n'avaient ni propulsion, ni capacité d'amarrage et de rendez-vous. Et encore moins de support-vie.

nikolai39 a écrit:Oui mais à ma connaissance (je ne suis pas spécialiste de la question, donc à prendre avec des pincettes !), Genesis 1 et 2 ne possédaient aucun des systèmes cruciaux que j'ai cités dans mon message précédent ! En tout cas, ils n'avaient ni propulsion, ni capacité d'amarrage et de rendez-vous. Et encore moins de support-vie.

Est-ce qu'il y avait au moins ne serait-ce qu'un capteur de pression pour faire une test d’étanchéité?....

par contre, si je me souviens bien, il y avait des "goodies" et une camera pour les filmer flottant dans l'air... :wall:

J'ai mis les photos de ces missions ici :

http://www.kosmonavtika.com/lancements/2007/28062007/28062007photos.html

http://www.kosmonavtika.com/lancements/2006/12072006/12072006photos.html

A ma connaissance, il n'y a jamais eu d'autres photos publiées sur le vol en orbite.

Il semblerait que Bigelow ait racheté à la NASA la technologie de l'habitat gonflable...

Est-ce que l'un de vous en sait plus?
est-ce des brevets sur un type de feuillets particulier pour l'enveloppe gonflable?
sur le principe même de l'habitat gonflable?
est-ce exclusif? sur quelle durée?
Si vous avez des réponses ou des liens intéressants, vous aurez droit à ... bah... ma reconnaissance éternelle

SVP un admin peut-il changer le nom du sujet pour remplacer la date relative en date absolue ?

(...) lancer un BA330 d'ici 4 ans 2020


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Ce BA 330 aura-t'il des panneaux solaires ?

Trop tôt pour le dire

montmein69 a écrit:Ce BA 330 aura-t'il des panneaux solaires ?

http://bigelowaerospace.com/b330/

Il s'appelle désormais B330 et non plus BA330.

La société insiste plus sur le gain en terme de masse pour un volume supérieur à ce qui existait.

The pressurized volume of a 20 ton B330 is 330m³, compared to the 160m³ of the 15 ton ISS Destiny Module; offering 210% more habitable space with an increase of only 33% in mass.

Il reste qu'avec des équipements internes nombreux, des cloisonnements, (ce qui n'était pas le cas des modules expérimentaux) il va être assez complexe de "plier" tout çà.



Et si cela se plie moins facilement qu'un module vide, il faudra une grande coiffe.

c'est bizarre qu'il n'est pas repris la conception multi-etage du trans-hab. par contre je vois qu'ils ont déjà prévu le programme TV, top gear forcement.

Je pense que l'idée est plutôt d'amener une grande structure presque vide mais opérationnelle puis de la remplir d'équipement, au fur et à mesure des missions, via des cargos.
Des cloisons, planchers et même racks d'équipements peuvent être montés par les astronautes ultérieurement au gonflage du module.

Pour ce qu'on en sait en l'état actuel des choses M. Bigelow espère une autorisation de la NASA pour coupler un B330 à l'ISS.
Dans quelles conditions contractuelles ? Cela resterait à définir puisque Bigelow envisage de "louer" le local à des personnes "clientes". Il faudra que tous les partenaires soient d'accord et qu'on sache précisément ce que les locataires y feront.

“We’re trying to acquire permission from NASA to be able to locate a B330 on station,” Bigelow said. “If we’re able to do that, and have that space be there, we’re also asking permission to be able to commercialize time and volume” on the module once installed.

http://www.thespacereview.com/article/2967/1

La localisation sur l'ISS simplifierait sans doute la maintenance d'un support vie complet et fiable ....
Ce sera une autre histoire d'intégrer tous les équipements requis à un/des B330 autonome(s) .... pour créer une mini-station.

Thierz a écrit:Pour mon millième message je voulais un sujet porteur d'espoir :-)

Proverbe du jour: "L'espoir est un raccourci vers la déception" :)

Maintenant, Bigelow Aerospace et United Launch Alliance annoncent un accord pour placer un B330 en orbite basse lunaire fin 2022 pour servir un dépôt lunaire. (NSF - Twitter. Un article devrait voir le jour d'ici peu).

Autre source : http://www.spaceref.com/news/viewpr.html?pid=51708

Il n'est nullement fait allusion au DSG dans cette entreprise et c'est bien dommage.

Et toujours le même dessin...

Wakka a écrit:Maintenant, Bigelow Aerospace et United Launch Alliance annoncent un accord pour placer un B330 en orbite basse lunaire fin 2022 pour servir un dépôt lunaire. (NSF - Twitter. Un article devrait voir le jour d'ici peu).

Autre source : http://www.spaceref.com/news/viewpr.html?pid=51708

Il n'est nullement fait allusion au DSG dans cette entreprise et c'est bien dommage.

Et toujours le même dessin...

Oui. 
J'était la semaine dernière sur le site officiel de bigelow on y voit une planche avec le b330 au sommet d'une atlas et un module plus grand ( plus de 2000 mettre cube je crois) au sommet d'un sls ...

http://www.bigelowaerospace.com/pages/our-technology/

Il y a même une vidéo à ce propos:



La question est: qui va financer tout ça et pour quoi faire ?

MrFrame a écrit:La question est: qui va financer tout ça et pour quoi faire ?

Du tourisme. Bigelow a construit ces modules pour cette raison, au départ.

Dans le même temps sur le site officiel de spacex ,a la rubrique launch manifest, il y a depuis longtemps une ligne pour un lancement à venir de f9 pour bigelow aerospace. Pour lancer quoi alors???

La technique proposée par ULA pour amener le BA330 en orbite basse lunaire est assez complexe :

The B330 would launch to Low Earth Orbit on a Vulcan 562 configuration rocket, the only commercial launch vehicle in development today with sufficient performance and a large enough payload fairing to carry the habitat. Once the B330 is in orbit, Bigelow Aerospace will outfit the habitat and demonstrate it is working properly.  Once the B330 is fully operational, ULA’s industry-unique distributed lift capability would be used to send the B330 to lunar orbit.  Distributed lift would also utilize two more Vulcan ACES launches, each carrying 35 tons of cryogenic propellant to low Earth orbit.  In LEO, all of the cryogenic propellant would be transferred to one of the Advanced Cryogenic Evolved Stage (ACES). The now full ACES would then rendezvous with the B330 and perform multiple maneuvers to deliver the B330 to its final position in Low Lunar Orbit.

Un premier lancement avec le Vulcan 562 pour être placé en orbite terrestre basse  où il sera testé pour vérifier son déploiement et son bon fonctionnement. (faudra-t'il prévoir aussi un vol pour y placer un équipage ?)

Il faudrait ensuite deux autres vols de Vulcan ACES transportant chacun 35 tonnes d'ergols cryogéniques, qui seraient ensuite transférés dans un des étages ACES (une technique à mettre au point), celui-ci rejoignant alors le BA330 pour lui servir d'étage d'injection lunaire et le placer en orbite basse lunaire.

Pour ULA .... il y aura à fournir donc trois lancements de Vulcan ACES et une technique de ravitaillement en vol d'un ACES. Prestation qui ne sera probablement pas gratuite.

Il y a sans doute une envie très forte que ce soient des institutions gouvernementales qui financent tout çà (?), même si bien entendu les adeptes du  "lunar business" pourraient être client (on verra bien s'il y aura du répondant du côté des investisseurs privés)

This commercial lunar depot would provide anchorage for significant lunar business development in addition to offering NASA and other governments the Moon as a new exciting location to conduct long-term exploration and astronaut training.”

Le lancement des deux modules B330 serait repoussé de 2020 à 2021 selon ce communiqué de presse de Bigelow Space Ops, la nouvelle filiale de Bigelow Aerospace :

http://www.bigelowspaceops.com/press/press_021418.php