Possibilité de lancement 'clandestin' de micro-satellites ?

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Bonjour à tous,

Après la lecture d'un article sur un projet de fusée lunaire lancée par ballon*, un commentateur avait laissé le message suivant (disparu depuis avec la suppression de la possibilité de commenter sur Motherboard) :
Evilstans a écrit: A million dollars? I just finished a 3 stage solid fuel that put a four pound satellite in a mostly stable orbit for well under $1000. I'm currently in the planning phase for a hybrid rocket to crash into the moon sometime in 2017, It's going to take a long time to get there, but it'll only cost around $5000. But then again I'm not doing it to make money.

The best proof I can offer is that you can listen to it yourself. It's on an eccentric orbit so it's not always nearby, but currently it should be passing over argentina around 8pm pacific nightly. It's apogee is somewhere around northern russia. Tune to 686.4MHz and it broadcasts 3 beeps, 8 sec silent, 3 beeps again on a 60 sec rotation.

It's a pretty unstable orbit due to the rocket lacking any sort of avionics or telemetry system other than a simple gyro and battery powered sas.

I used a 80/12/8 APCP blend with a 5-point finocyl bore and and tooled graphite nozzels for the rocket stages

Je suis certain à 99% que c'est du bluff (assez facile à vérifier par les radio-amateurs du forum, puisque les caractéristiques du signal émis sont données) mais je me demande si la possibilité d'effectuer des lancements discrets de petits satellites existe. Pour y répondre, j'aurais quelques questions :

  • Tout d'abord, quelle serait la masse approximative d'une fusée tri-étage capable de mettre 5kg en orbite, compte tenu des caractéristiques du propergol donné dans le message ? Si l'on arrive à un lanceur de la taille d'un missile anti-aérien SA-2 Guideline, cela risque d'être un peu dur à camoufler...
  • Est-ce que la fabrication de propergols solides de type composite plastique est à la portée d'un groupe d'amateurs ou doivent-ils l'obtenir auprès d'une entreprise spécialisée ?
  • Même si un tel lancement échappait à la surveillance radar, il a de bonnes chances d'être bien bruyant. À titre de comparaison, à quel distance peut-on voir ou entendre les tirs de fusées expérimentales effectués par le CNES sur la base de Ger près de Tarbes ?
Pr. Théodose
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- La plupart des startup qui se lancent là-dedans (et il y en a un paquet) annoncent en général autour de 3t et une dizaine de mètres de haut au décollage pour une dizaine de kilos en LEO. L'ordre de grandeur est cohérent entre les différents acteurs, en parlant de lanceurs consommables.
- Oui tout est à la portée d'amateurs, par contre il y a un gap immense entre faire une fusées-sonde qui grimpe à 300km d'altitude (comme les amateurs aux US ou les fusées-sonde du CNES) et une mise en orbite, qui est beaucoup plus exigeante. Il faut des amateurs pour le moins "éclairés" (exit le passionné qui sait faire des mini-fusées) qui ont un paquet d'expérience dans le domaine, et qui sont des experts dans plusieurs domaines: propu, GNC, méca, etc.
Il faut pas mal d'argent aussi, compter plusieurs centaines de milliers d'euros minimum pour les startup en question qui se positionnent sur le marché.
Ces amateurs devront forcément sous-traiter une partie du travail (comme la fabrication des ergols), à moins d'être équipés comme... une entreprise du secteur. Ca impliquera aussi de multiples tests au sol, en particulier pour les moteurs. Tirer du premier coup en visant l'orbite est illusoire.
La techno du moteur est critique, les façons les plus raisonnables d'atteindre l'orbite sont par des moteurs à ergols liquides, ce qui demande de la plomberie et pas mal de calculs. Partir en tout solide baissera l'Isp et la masse du lanceur peut facilement s'envoler (à défaut du lanceur lui-même).
- Pour ce qui est de la zone de tir, c'est quand même coton pour décoller sans se faire voir (le bruit est très limité, lui): il suffit de partir dans un désert loin de zones civiles et militaires tant au sol que dans le domaine aérien, et c'est bon. En Europe, il existe des zones comme ça en Scandinavie, où l'ESA et le DLR tirent régulièrement leurs lanceurs. Par contre il est probable qu'un radar militaire voie le lanceur et les risques de voir des hommes en noir rappliquer chez soi est assez important. Mais vu les compétence et le boulot requis pour en arriver là, ça fera déjà longtemps que la "petite" équipe, qui ne devrait pas être si petite que ça, sera sous les radars de la police...
Space Opera
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question propergols solide composite tu peut déjà regarder ce site qui explique (mode Do-it-yourself)
comment faire son moteur fusée solide a base de nitrate de potassium (salpêtre) et d’époxy
nakka-rocketry    pour info ce site est donnée comme étant l'une des bibles dans la réalisation de moteur fusée amateur

pour le lanceur il faudra sans doute faire mieux que ces doux dingues d'australiens qui ont réalisé la plus grosse fusée amateur
http://makezine.com/2015/03/09/biggest-amateur-rocket-ever-built/      :affraid: oui sa a l'air de la V2 des nazi,
pour info ils utilise un moteur fusée solide de classe O (20 000 newton.second)   la video du tir    :affraid:



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peronik

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Ah, trop amusant, mais puisque  le moteur pousse plus que cela ne pèse, donc cela vole, et en plus la cinématique fonctionne.  bravo
Vous allez me dire que je m'enflamme pour peu de chose ; certes, mais je suis bon public et même pour voir passer dans ma rue un âne avec un chapeau sur la tête, je sors applaudir...   🤡
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Space Opera a écrit:- La plupart des startup qui se lancent là-dedans (et il y en a un paquet) annoncent en général autour de 3t et une dizaine de mètres de haut au décollage pour une dizaine de kilos en LEO. L'ordre de grandeur est cohérent entre les différents acteurs, en parlant de lanceurs consommables.

Vers 1963, l'ONERA avait proposé de lancer un petit satellite de 3,5 kg nommé Satmos avec une fusée Bérénice à 4 étages. Elle pesait environ 3,3 t et mesurait un peu plus de 13 m de haut. Ce projet, concurrent de Diamant, n'avait bien sûr pas été retenu.
Je me suis toujours demandé comment ils espéraient orienter l'étage supérieur (ou les étages supérieurs) dans la bonne direction avant la mise à feu.
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Starking

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Exact Starking, je me souviens de ce vecteur issu de la série des pierres précieuses, mais si dans le début des années soixante une partie de l'électronique embarquée était encore à base d'un mixte tubes électroniques subminiatures et transistors de la première heure, rendant le pilotage d'un si petit engin très difficile voire impossible, ce n'est plus le cas désormais. La miniaturisation d'un système de pilotage rudimentaire peut tenir dans le volume d'un smartphone batterie comprise. Alors effectivement si l'actuelle mode des microsat perdure voire s'amplifie, pourquoi ne pas repenser à d'aussi petit vecteurs ?
Devrions nous penser à un petit lanceur a placer dans notre série Ariane, Soyouz, Vega et ici un petit lanceur de ce genre ?
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