Starship SN11 (Boca Chica)

Il a ses moteurs a priori.

L'image en direct de LabPadre Sentinel Cam montre SN 11 sorti de la HB.

D'après NSF, les trois raptors sont déjà assemblés et Space X désirerait qualifier son prototype d'ici la fin de la semaine, afin de le faire voler dès la semaine prochaine.   

Source: https://www.nasaspaceflight.com/2021/03/starship-sn11-rollout-spacex-plans-future/

La bête est sortie du bois pardon du grand hall !

Même si ces 3 raptors sont installés, ce serait inédit de voir un vol du Sn11 moins de deux semaines après son installation sur le pas de tir. Il faut cependant rester prudent et s’attendre à quelques retards ...

Si on arrive déjà à avoir un test cryo et un essai statique d'ici la fin de semaine ou le tout début de semaine prochaine ce serait top. Ils ont démontrés avec SN10 que le changement de moteurs n'était pas/plus un problème, alors si ce délai est tenu, un vol en fin de semaine prochaine est envisageable.

Un test cryo suivit d'un static fire est-il une possibilité réaliste pour Space X ?

Dans la même journée ? Non surement pas. 
Mais à 1 ou 2 jours d'intervalle, c'est probable.

AlexSSC a écrit:Si on arrive déjà à avoir un test cryo et un essai statique d'ici la fin de semaine ou le tout début de semaine prochaine ce serait top. Ils ont démontrés avec SN10 que le changement de moteurs n'était pas/plus un problème, alors si ce délai est tenu, un vol en fin de semaine prochaine est envisageable.

Nous sommes tous ici pressés de voir le SN11 voler, et moi également je l'avoue, mais est-ce vraiment rationnel ? Ce qui importe, c'est que le prochain vol rapporte le maximum d'enseignements et se situe sur la trajectoire la plus optimisée pour rapprocher du but ultime de ce projet. Les prototypes sont nombreux, SpaceX a de l'argent, mais il y a des limites. Dans certains cas, il faut savoir ménager ses ressources et prendre son temps.

Je pense que SpaceX a parfaitement cela en tête. Depuis le Starhopper, ils n'ont jamais hésité à prolonger, parfois considérablement, certaines séquences préparatoires, nous en savons quelque chose pour avoir été maintes fois frustrés par les reports multiples d'essais qui semblaient imminents. Il faudra, sans doute, de l'audace quand les étapes de base auront été maîtrisées, mais pour le moment leur objectif doit surtout être de comprendre ce qui a mal marché les fois précédentes et de faire en sorte que le nouvel essai leur permette d'évaluer les pistes de correction. Vu de l'extérieur, on a l'illusion d'une course de vitesse, entretenue par les annonces de calendrier global du patron, mais vu de l'intérieur, même si chaque employé est mis sous pression, il s'agit de concevoir l'essai qui apportera le plus de valeur ajoutée pour rentabiliser le coût de fabrication du prototype, et le temps que cela va prendre n'est pas normé comme l'est celui d'un processus au stade de l'industrialisation.

Ces infos ne sortent pas de nul part. C'est la volonté de SpX d'accélérer pour en finir avec ces vols à "moyenne altitude". D'ailleurs SN10, sans la météo très capricieuse qui a durée quasi 2 semaines, aurait du voler bien plus tôt. 

La plupart du temps, les cause des "échecs" précédents sont comprises très vite et les correctifs sont souvent mineurs (remplacer un COPV  de GCH4 par du He, modifier le logiciel pour allumer 3 moteurs au lieu de 2 lors du retournement...).

Les retards qu'ont pris les prototypes sur le pas de tir étaient rarement dépendants de Spx (SN9 avec les soucis de licence FAA qui ont conduit à "pousser" les tests au sol plus longtemps (3 SF en 1 journée= changement de 2 moteurs), SN10 avec la météo...)

SN11 a ses 3 moteurs, la ferme a été totalement rechargée en LN2 ces derniers jours (plus de 15 livraisons) et les procédures d'installation sur le pas de tir commencent à être rodées. Alors oui, pour moi, SpX a raison de vouloir pousser pour montrer que les test sur la série SN8-11 ont été formateurs et valider la suite du programme.

Le vaisseau étant déjà attaché sous la grue, on peut rêver d'une mise en place dans les prochaines heures.

Je suis peut-être en retard dans mon information, et j'en suis resté au tweet d'Elon Musk disant que lui-même, s'agissant de la fin du vol de SN10, n'avait pas très bien compris pourquoi la commande donnée à l'ultime moment de l'atterrissage au moteur Raptor de monter en puissance, pour adoucir le contact, n'avait pas produit ses effets. 

A cela s'ajoute la question des flammes apparues au moment, semble-t-il, du "belly flop", voire avant, peut-être en raison d'une accumulation de gaz liée à la forme de l'appareil et à sa trajectoire. Problème plus ou moins rencontré, à des étapes précédentes des vols SN8 et SN9, et donc plus ou moins structurel semble-t-il. 

En troisième lieu se pose la question du dysfonctionnement des pieds, qui sera peut-être définitivement réglée au stade du SN15, mais sur laquelle l'essai de SN11 ne peut pas faire complètement l'impasse. Les pieds avaient relativement bien fonctionné pour SN5 et SN6, mais ces derniers n'étaient que des prototypes allégés de la partie supérieure du vaisseau. Si les pieds de SN11 réagissent comme ceux de SN10, je doute que le nouveau vol puisse avoir une issue totalement satisfaisante.

Compte tenu de ces trois problèmes qui n'apparaissent pas anodins, et dans l'ignorance d'un éventuel arbre de causalité qui ferait dériver ces trois anomalies d'un incident initial unique, et qu'il serait facile de corriger, je suis surpris que des solutions puissent être trouvées rapidement et que SN11 puisse décoller moins de quinze jours après SN10.

En même temps, j'ai tout à fait confiance dans leur capacité à décider du bon moment et des bonnes conditions pour ce nouveau vol. Je ne les imagine pas en train de lancer SN11 sans avoir élucidé les causes du comportement de SN10 et avoir trouvé des remèdes.

Je considère que  les trois vols SN8, SN9 et SN10 sont globalement des réussites, mais qu'il faut aussi que SN11 soit récupéré en bon état pour passer à l'étape suivante. N'oublions pas que SN12, 13 et 14 n'ont finalement pas été construits et que SN15 a vocation à faire autre chose que ses prédécesseurs.

Maîtriser cette étape de la remise à la verticale et de l'atterrissage en douceur, c'est avoir réalisé 25% de la révolution du transport spatial que doit représenter le système SuperHeavy / Starship. Une révolution comme ça, on n'en voit que deux ou trois dans sa vie si on a de la chance. Alors au fond, pour la réussite complète de cette étape du vol à 10 km avec retour en douceur, on n'est pas à un mois près, d'autant qu'ils ont dix ans d'avance sur tous leurs concurrents.

Ceci dit je ne doute pas de tes sources, mais le puzzle que composent tous ces éléments n'est pas encore complet pour moi.

Quelques photos par Cooper Hime (son twitter: @Cooper_Hime)





J'ai réduit pour le forum, HD dispo sur son compte twitter.

@cz67 : Merci pour ces photos ! En particulier, la première qui illustre bien comment sont fixées les dalles hexagonales de protection thermique et le fait qu’elles sont formées de deux couches :
La première qui affronte directement le milieu extérieur et qui doit évacuer le maximum de le l’énergie thermique produite vers ce milieu et la seconde de grande résistance thermique qui retardera au maximum la transmission de l’énergie thermique non évacuée vers l’intérieur .
Je me demande aussi si cette seconde couche n’a pas un rôle lors du lancement de réduire les vibrations des moteurs qui pourraient fragiliser les dalles en céramique qui n’ont pas la flexibilité des métaux.

cz67 a écrit:

Magnifique photo !

On n'a pas de photo d'une tuile vue d'en dessous ?

Les deux matériaux sont collés ? ou il y a une liaison mécanique ?

en fait les tuiles ne sont pas vissées ? juste emmanchées et collées avec cette mousse blanche ?

@montmein69:
Une petite traduction aurait été utile !
Un petit mot m’échappe : min ...même si le  contexte permet de comprendre qu’il s’agit de laisser en fonction deux moteurs jusqu’au bout et de ne redémarrer le troisième que si l’un des deux premiers flanchent

dmt4 a écrit:en fait les tuiles ne sont pas vissées ? juste emmanchées et collées avec cette mousse blanche ?

J’ai bien aussi cette impression, En tout cas, cela doit bien ajuster pour ne pas se déboîter.

J'ai hâte qu'on essaye ces tuiles à haute vitesse ! Quand l'atterrissage du starship sera sous contrôle et rodé, et qu'on aura un premier étage capable d'accélérer le starship, autant dire pas tout de suite, mais j'ai hâte quand même

Thierz a écrit:J'ai hâte qu'on essaye ces tuiles à haute vitesse ! Quand l'atterrissage du starship sera sous contrôle et rodé, et qu'on aura un premier étage capable d'accélérer le starship, autant dire pas tout de suite, mais j'ai hâte quand même

 De même 
Pour revenir à la deuxième couche interne: elle me fait penser un aérogel léger et qui ne transmet très peu le flux thermique ! 

Giwa a écrit:@montmein69:
Une petite traduction aurait été utile !
Un petit mot m’échappe : min ...même si le  contexte permet de comprendre qu’il s’agit de laisser en fonction deux moteurs jusqu’au bout et de ne redémarrer le troisième que si l’un des deux premiers flanchent

Je me suis rendu compte .... mais un peu tard que ce post avait déjà été publié  et traduit par @CalouD
https://www.forum-conquete-spatiale.fr/t21995p325-starship-sn10-boca-chica#502222

min c'est pour minimum

min two engines all the way  to the ground
au minimum deux moteurs (allumés) pendant tout l'atterrissage jusqu'au sol