Constructions lunaires et martiennes

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Effectivement sur Terre ,une grande partie de la métallurgie passe par l'utilisation du carbone comme réducteur non pas qu'il soit impossible de s'en passer, mais parce que le premier soucis des industriels ,c'est utiliser les procédés les plus rentables et comme les réserves de charbon sont encore très abondantes sur terre (Chine, Afrique du Sud par exemple),on n'est pas près de s'en passer ...d'ailleurs dans un autre domaine après le pétrochimie du 20 et ce début du 21 siècle, il y aura un retour à la carbochimie:le 22siècle risque de ressembler un peu au 19,en plus avancé espérons-le!
Sur la Lune ou sur Mars, il faudra inventer une nouvelle métallurgie sans carbone, ce qui n'est pas impossible, mais sera plus onéreux du moins dans les premiers temps, après on ne peut prévoir.
Pour la métallurgie de l'aluminium, on utilise un bain fondue d'alumine Al2O3(obtenue préalablement à partir de bauxite) et de cryolithe Na3AlF6 électrolysé vers 1000°C avec des anodes consommables en graphite...c'est à dire en carbone...mais là encore on pourrait utiliser d'autres types d'anode...mais tout çà reviendrait bien plus cher.

Giwa
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giwa a écrit:Effectivement sur Terre ,une grande partie de la métallurgie passe par l'utilisation du carbone comme réducteur non pas qu'il soit impossible de s'en passer...
Si on ne peut pas s'en passer, on a quand même accès à une source de carbone sur Mars, depuis l'atmosphère, simplement, il faudra se donner du mal pour l'extraire, le recycler autant que possible.
Il faut également étudier attentivement le cycle de l'oxygène : sur Terre, c'est un élément gratuit, tellement omniprésent qu'on n'en a pas conscience. Quand on remplit son réservoir d'essence, on ne se soucie pas de l'oxygène que l'automobile va consommer ensuite. Et même sans parler de combustion, il y a de nombreux procédés physico-chimiques qui consomment de l'oxygène.
Je pense qu'on retrouvera presque partout le coût énergétique de craquage de la molécule de CO2, pour alimenter des procédés consommant soit du carbone, soit de l'oxygène, ou les deux. A moins qu'il ne soit plus intéressant de l'extraire du sol.

On trouve un peu de littérature sur des procédés industriels adaptés à l'environnement lunaire, si j'ai le temps, je regarderai s'il y a eu quelques études détaillées pour Mars (à moins que Argyre ou quelqu'un d'autre ait ça dans ses tablettes).

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lambda0 a écrit:
giwa a écrit:Effectivement sur Terre ,une grande partie de la métallurgie passe par l'utilisation du carbone comme réducteur non pas qu'il soit impossible de s'en passer...
Si on ne peut pas s'en passer, on a quand même accès à une source de carbone sur Mars, depuis l'atmosphère, simplement, il faudra se donner du mal pour l'extraire, le recycler autant que possible....
Effectivement sur Mars,l'élément carbone est présent dans le dioxyde de carbone et il est toujours possible par voie chimique ou biologique (serres ) de revenir à sa forme réduite.Par, la même occasion , on récupère l'élèment oxygène.Donc sur Mars,il n'y a pas de difficulté majeure,mais tout se résume à un problème de coût.

lambda0 a écrit:[Il faut également étudier attentivement le cycle de l'oxygène : sur Terre, c'est un élément gratuit, tellement omniprésent qu'on n'en a pas conscience. Quand on remplit son réservoir d'essence, on ne se soucie pas de l'oxygène que l'automobile va consommer ensuite. Et même sans parler de combustion, il y a de nombreux procédés physico-chimiques qui consomment de l'oxygène.
Je pense qu'on retrouvera presque partout le coût énergétique de craquage de la molécule de CO2, pour alimenter des procédés consommant soit du carbone, soit de l'oxygène, ou les deux. A moins qu'il ne soit plus intéressant de l'extraire du sol.....
Si sur Mars ,on doit pouvoir résoudre ces problèmes sans difficulté majeure,il en va autrement sur la Lune.
Pour l'oxygène,on devrait quant même arriver à des procédés pour extraire l'oxygène des roches,mais ils demanderont beaucoup d'énergie,c'est pourquoi il faudra éviter de le gaspiller et le recycler le plus possible après usage si on le retrouve sous forme de CO2.
Justement c'est le carbone qui est le problème majeur vu sa rareté sur la Lune.Si on n'arrive pas à des procédés pratiques pour s'en passer en métallurgie,il sera nécessaire de l'importer de la Terre ou de quelque astéroïde et le recycler au maximum.
Heureusement que cet élément est encore assez léger (12g par mole) pour le transport


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Message Mar 29 Mai 2007 - 13:42


Bonjour,

La solution ne serait-elle pas d'utiliser des fibres de verres, ou de graphite. Dans la construction aéronautique, les fibre de graphites sont très utiliser et suivant les résines utiliser, présente une diversité de caractéristiques pouvant convenir sans nul doute aux construction initial sur Mars. Certe, nous aurions à les emporter avec nous lors d'une première mission soit en basic soit en composante préfabriquer,... Une fois fabriquer, c'est matériaux ne pèsent presques rien!!!

Je cherche actuellement de la doc sur les résines et leurs fabrications pour voir le niveau industriel chimique requis et ainsi connaître les différents paramètre de conception d'une micro-usine... Pas évident tout de même mais ce serais un début de réponce peut-être à la disponibilité de matériaux pour la construction. Au surplus nous changerions de cycle carbone vs fibres minérale.

Au surplus, la fibre de verre irais dans le même sens que celle de la production de vitre à partir de la silice, donc reste le souçis de la productuion de résine. Mais pour le moment ce n'est qu'une idée!!!
Jean-Robert
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Bonjour,
Effectivement la fabrication de la fibre de verre sur place devrait être réalisable dans un mini four. Même si la productivité est faible, la production pourra continuer en l'absence de l'Homme qui interviendra que de manière épisodique. On peut aussi envisager la production de laine de verre et il y a sans doute encore d'autres possibilités.
Pour revenir à la métallurgie, à la réflexion, le carbone et le monoxyde de carbone utilisé dans la sidérurgie ne me paraît plus le meilleur candidat, même sur Mars où l’élément carbone est présent sous forme de dioxyde de carbone. Il me semble préférable d’utiliser l’hydrogène .
En effet au dessus de 810 °C , le dihydrogène devient un meilleur réducteur que le monoxyde de carbone CO et réduit sans problème les oxydes de fer par exemple jusqu’au fer Fe. Si on ne l’utilise que rarement sur terre ,c’est surtout à cause de son coût plus élevé pour le produire que CO. Toutefois pour des usages où il faut éviter toute contamination par le carbone, on passe par la voie hydrogène. Sur Mars H2O est aussi présent même s’il faudra peut-être aller le chercher dans le sous-sol en injectant de la chaleur et en pompant par des forages (un peu comme on procède sur terre pour certains gisements de soufre mais à plus de 400°C). Son électrolyse conduit au dihydrogène et au dioxygène sans problème (il n’y a pas plus classique comme électrolyse !). Bien sûr cette électrolyse consomme beaucoup d’énergie, mais avec de vastes panneaux solaires et du temps , c’est tout de même réalisable.
Sur la lune, prenons le pire des cas : on ne trouve aucune réserve de glace d’eau.
Dans ce cas, il faut remarquer que par chance l’élément hydrogène est l’élément le plus léger : 12 fois plus que le carbone. Donc, dans un premier temps, on fait venir de la terre cet élément d’abord sous forme d’eau pour en profiter d’apporter aussi de l’oxygène, le temps de bien mettre au point l’extraction de l’oxygène des roches qui justement pourrait se faire par réduction à haute température au moyen du dihydrogène produit sur place par électrolyse de l’eau. A partir du moment où il n’y aura plus de pénurie en oxygène, il sera alors préférable d’acheminer l’hydrogène sous forme H2 liquide puisque la masse molaire de H2 est 9fois plus faible que celle de H2O. Bien sûr H2 est bien plus cher que H2O, mais vu le prix du transport ,on sera tout de même gagnant. Laissons pour plus tard, l’utilisation de glace d’eau provenant d’astéroïdes.Et puis progressivement avec bon recyclage de l'hydogène ,on pourra restreindre de plus en plus les apports.
Cordialement à tous.
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Bonjour,

Question d'un néophyte : est-ce qu'on ne pourrait pas se passer d'un réducteur, en procédant simplement à plusieurs cycles de fusions et refroidissements ? Dans un premier temps, on peut faire une sélection relativement à ce qui passe à l'état liquide/solide ou gazeux à certaines températures. Puis, lorsque tout est liquide, le métal le plus lourd a tendance à tomber au fond, non ? Donc si on veut le garder, on vire ce qu'il y a au dessus et si on veut l'éliminer, on refroidit et on vire ce qu'il y a en dessous. Le procédé peut être relativement peu efficace, mais quelle importance ?
Et sinon, que vaut un alliage de fer avec d'autres métaux en quantité non négligeable ? Avant d'éliminer, peut-être faut-il s'assurer de l'inutilisabilité ?

Enfin, dernière remarque : avant d'essayer d'avoir du fer, peut-être pourrait-on se contenter du bronze, plus facile à obtenir, non ?

Cordialement,
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Argyre a écrit:Bonjour,

Question d'un néophyte : est-ce qu'on ne pourrait pas se passer d'un réducteur, en procédant simplement à plusieurs cycles de fusions et refroidissements ? Dans un premier temps, on peut faire une sélection relativement à ce qui passe à l'état liquide/solide ou gazeux à certaines températures. Puis, lorsque tout est liquide, le métal le plus lourd a tendance à tomber au fond, non ? Donc si on veut le garder, on vire ce qu'il y a au dessus et si on veut l'éliminer, on refroidit et on vire ce qu'il y a en dessous. Le procédé peut être relativement peu efficace, mais quelle importance ?
Et sinon, que vaut un alliage de fer avec d'autres métaux en quantité non négligeable ? Avant d'éliminer, peut-être faut-il s'assurer de l'inutilisabilité ?

Enfin, dernière remarque : avant d'essayer d'avoir du fer, peut-être pourrait-on se contenter du bronze, plus facile à obtenir, non ?

Cordialement,
Argyre
Bonjour,
La plupart des minerais métalliques sont des combinaisons chimiques à l'exception des rares métaux que l'on peut trouver à l'état natif comme l'or sous forme de pépites ou le fer dans quelques météorites .
Dans une combinaison chimique, les éléments chimiques ne peuvent être séparés par des procédés uniquement physiques comme les changements d'état:fusion,solidification,vaporisation,condensations,sublimation ( seul un passage dans le quatrième état ,le plasma, le permettrait...mais il faudrait dépasser largement les 10 000°C ou K ( peu importe, on est plus alors à 273,14° prés !)
Pour préciser un peu plus les éléments métalliques dans la nature se trouvent sous forment de cations (atomes chargés positivement) combinés à des anions (atomes chargés négativement) qui le plus souvent est l’ion oxyde O chargé 2- ou quelque fois l’ion sulfure S chargé 2- aussi.
Exemple l’oxyde ferrique de formule brute Fe2O3 a pour formule ionique : 2 [Fe (3+)] ; 3[O(2-)] car globalement un composé ionique doit être électriquement neutre.
Pour obtenir un métal à partir de son minerai ,il faut apporter des électrons aux cations métalliques soit directement au niveau d’une cathode (électrode négative) soit par une espèce chimique dite réductrice qui par transformation chimique apporte les électrons nécessaires.
Ainsi les molécules de dihydrogène (H 2) peuvent réagir selon le bilan suivant avec les ions oxyde O(2-) : (H2) + O(2-) donnent ( (H2) O) + 2 (e-) (demi-équation d’oxydation de
(H 2))
Les électrons (e-) sont ensuite captés par les cations métalliques .Reprenons l’exemple de l’oxyde ferrique : 2 [Fe (3+)] + 6 (e-) donnent 2 Fe .(demi-équation de réduction de
[Fe (3+)] )
Pour équilibrer le bilan ,il suffit de répéter trois fois la demi-équation de (H2),soit :
{2 [Fe (3+)] ; 3[O(2-)]} + 3 (H2) donnent 2 Fe + 3 ((H2)O)

On remarque qu’en plus du métal ,on produit de l’eau que l’on pourra ensuite électrolyser pour récupérer le dihydrogène et fournir en plus du dioxygène.

Une telle méthode pourrait s’appliquer à un mélange d’oxydes métalliques et on obtiendrait alors un mélange de métaux et dans ce cas sur ce mélange qui n’est plus une combinaison chimique ,il devient possible d’utiliser des procédés physiques de séparation comme la vaporisation ,la distillation fractionnée à haute température suivie de condensation.
Cordialement,
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giwa a écrit:
La plupart des minerais métalliques sont des combinaisons chimiques à l'exception des rares métaux que l'on peut trouver à l'état natif comme l'or sous forme de pépites ou le fer dans quelques météorites ...

Très intéressant (ça me rappelle vaguement d'anciens cours de chimie). Donc apparemment, on s'en sortirait en fouillant un peu vers des procédés connus mais peu utilisés. Et comme on recycle l'eau, même sur la Lune, ce n'est peut-être pas si rédhibitoire.
Je viens de me rappeler qu'on avait déjà un peu parlé ici des ressources lunaires.
http://www.forum-conquete-spatiale.fr/ftopic1902.Recherches-geo-logiques-lunaires.htm
Et il y a même des valeurs d'énergie requise :
http://www.abo.fi/~mlindroo/SpaceExp/Slides/tsld002.htm

Faut voir si on peut trouver l'équivalent pour Mars, à supposer que la composition du sol martien soit aussi bien connue.

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Message Mer 30 Mai 2007 - 13:17


Il y aurais tout intérêt d'expédier un satellite géologique vers la Lune et vers Mars afin de connaître la compositon minéralogique des terrains et sous-terrains du genre Landsat:

http://science.hq.nasa.gov/missions/satellite_48.htm

Ont pourrait ainsi avoir un apperçu des ressources disponibles et de leur localisation...
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Jean-Robert a écrit:Il y aurais tout intérêt d'expédier un satellite géologique vers la Lune et vers Mars afin de connaître la compositon minéralogique des terrains et sous-terrains du genre Landsat:

http://science.hq.nasa.gov/missions/satellite_48.htm

Ont pourrait ainsi avoir un apperçu des ressources disponibles et de leur localisation...
Bonjour,
C'est certain qu'une étude minéralogique détaillé s'imposera. Sur Mars ,il y a une bonne probabilité qu'elle puisse conduire à la découverte de gisements exploitables selon le protocole terrestre : procédés d'extraction et d'enrichissement du minerai ,puis réduction chimique de ce minerai et enfin purification de ce minerai par des procédés physiques ou chimiques. (zone fondue, anode soluble, métaux- carbonyle, etc.)
Sur la Lune, rien n'est moins sûr, vue sa formation et l'absence de tectonique et d'eau.
Il faudra peut-être procéder dans un ordre différent.
Prendre les minéraux les plus accessibles et les réduire d'emblée par voie chimique. On obtiendrait alors un alliage métallique avec de nombreuses impuretés dont il faudra ensuite extraire les métaux que l'on souhaite.
Pour les métaux de transition comme le fer ,le cobalt et le nickel , la méthode de distillation, puis de décomposition des métaux _carbonyle (complexes avec le monoxyde de carbone ) pourrait être appliquée.
Des séparations du mélange fondue métallique avec des recristallisations fractionnées permettraient aussi d'isoler des métaux ou des alliages définies comme l'envisager Argyre (cela devient possible une fois la réduction chimique faite )
Cordialement,
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Faites moi penser à emmener un chimiste quand j'irai sur Mars ...

:)

Merci Giwa.
A bientôt,
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Bonjour,
Prenons l'hypothèse extrême qu'aucun minerai riche ne soit découvert sur la lune ou plutôt dans la lune. Dans ce cas il sera nécessaire de mettre au point une méthode de réduction universelle des oxydes métalliques même si le coût énergétique est assez élevé. L'hydrogène pourrait être ce réducteur universel du moins à température élevée. En effet plus la température s'élève, plus le dihydrogène H2 se dissocie sous forme atomique H qui est extrêmement réactif puisque sa recombinaison dégage 432 kilojoules. Cette propriété a d'ailleurs été mis à profit dans des chalumeaux à hydrogène où l'on fait passer le dihydrogène dans un arc électrique où il se forme environ 10 % d'hydrogène atomique avant de le faire réagir sur le dioxygène : on peut ainsi dépasser les 4000 °C.
On pourrait envisager un réacteur à hydrogène où de la poussière lunaire serait maintenue en suspension par trépidations et turbulences du gaz ce qui ne devrait poser guère de problèmes vu la faible gravité. Au coeur de celui -ci, on pourrait avec un arc électrique ou au foyer d'un four solaire (ou les deux) obtenir des températures très élevées dépassant si nécessaire les 3000 °C et permettant de réduire tous les types d'oxydes métalliques. Pour séparer les différents métaux obtenus, il suffirait de monter progressivement en température, les métaux les moins réducteurs étant produits en premier et les plus réducteurs en dernier aux températures extrêmes ; pour parfaire cette séparation, on réduirait progressivement les trépidations et les turbulences, les particules des métaux les plus denses se déposant en premier. Puis, quand la température serait devenu assez basse , c'est la vapeur d'eau obtenue, elle-même, qui condenserait.
Bien sûr un tel procédé aurait une assez faible productivité et serait assez énergivore... Mais si nécessité oblige, ça devrait être plus rentable que d'apporter les métaux directement de la Terre.
Mais comme Argyre le propose,avant d'envisager quoique ce soit, faisons débarquer sur la lune et sur Mars des géologues et des chimistes qui l'accompagneront ;)
Cordialement,
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giwa a écrit:Bonjour,
Prenons l'hypothèse extrême qu'aucun minerai riche ne soit découvert sur la lune ou plutôt dans la lune.
Je me posais une question, mais je n'ai pas eu encore le temps de documenter : certaines météorites/astéroides semblent très riches en fer/nickel, et on ne peut pas dire que la Lune manque de cratères d'impact ! Il pourrait peut-être y avoir des concentrations assez riches de métaux sur la Lune, au fond de certains cratères, pas tout à fait à la surface mais mettons à quelques dizaines de mètres de profondeur et quand même encore accessible. Juste une hypothèse.

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lambda0 a écrit:
giwa a écrit:Bonjour,
Prenons l'hypothèse extrême qu'aucun minerai riche ne soit découvert sur la lune ou plutôt dans la lune.
Je me posais une question, mais je n'ai pas eu encore le temps de documenter : certaines météorites/astéroides semblent très riches en fer/nickel, et on ne peut pas dire que la Lune manque de cratères d'impact ! Il pourrait peut-être y avoir des concentrations assez riches de métaux sur la Lune, au fond de certains cratères, pas tout à fait à la surface mais mettons à quelques dizaines de mètres de profondeur et quand même encore accessible. Juste une hypothèse.
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Bonjour,
Juste une hypothèse,d'accord...mais très plausible! :)
En effet lors d'un impact, une telle météorite n'a pu subir aucune oxydation dans l'atmosphère puisque la lune n'en possède pas ; de plus si la météorite rentre en fusion lors de l'impact elle doit s'enfoncer et éventuellement remonter comme le fait une goutte d'eau, mais pratiquement sans se mélanger avec les autres roches et donc sans possibilité de combinaison chimique . Pour une fois ça serait un avantage de la lune par rapport à la terre car sur terre de telles météorites peuvent à la longue être attaquées chimiquement par l'environnement ce qui n'est pas le cas de la lune qui préservera intactes ces météorites.
Cordialement,
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giwa a écrit:
Bonjour,
Juste une hypothèse,d'accord...mais très plausible! :)
En effet lors d'un impact, une telle météorite n'a pu subir aucune oxydation dans l'atmosphère puisque la lune n'en possède pas ; de plus si la météorite rentre en fusion lors de l'impact elle doit s'enfoncer et éventuellement remonter comme le fait une goutte d'eau, mais pratiquement sans se mélanger avec les autres roches et donc sans possibilité de combinaison chimique . Pour une fois ça serait un avantage de la lune par rapport à la terre car sur terre de telles météorites peuvent à la longue être attaquées chimiquement par l'environnement ce qui n'est pas le cas de la lune qui préservera intactes ces météorites.
Cordialement,
Giwa
En fait, même sur Terre, égyptiens et sumériens fabriquaient des outils 4000 ans avant J-C à partir de fer provenant de météorites, presque pur et non oxydé. Les inuits utilisaient le fer provenant d'une météorites de plusieurs dizaines de tonnes tombée dans le nord du Groenland pour fabriquer des pointes de flèche.
Sidérurgie, sidéral... : même racine ?

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giwa a écrit:
Bonjour,
Juste une hypothèse,d'accord...mais très plausible! :)
En effet lors d'un impact, une telle météorite n'a pu subir aucune oxydation dans l'atmosphère puisque la lune n'en possède pas ; de plus si la météorite rentre en fusion lors de l'impact elle doit s'enfoncer et éventuellement remonter comme le fait une goutte d'eau, mais pratiquement sans se mélanger avec les autres roches et donc sans possibilité de combinaison chimique .
Bonjour,

AMHA, sachant que l'impact a lieu avec une vitesse de l'ordre de 30km/s, il ne doit pas rester grand chose de la météorite. Ses débris doivent donc se mêler avec les débris de la roche locale et être éparpillés sur une grande distance (le diamètre du cratère peut être 100 fois plus important que le diamètre du météore !). Ou alors, il faut s'intéresser aux plus gros météores, de plusieurs dizaines voire centaines de mètres de diamètre, mais dans ce cas, ils ne sont pas si nombreux.
C'est quand même une question intéressante et j'aimerais bien avoir plus d'infos là-dessus.
Cordialement,
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Pour ce qui est de la vitesse relative, je pense que c'est très variable. Et le fait que même sur Terre ont ait pu par le passé exploiter du fer d'origine météorique est encourageant.
Sinon, Mars semble assez bien placée pour avoir reçu quelques gros cailloux, avec la ceinture d'astéroides.
Les astéroides de catégorie M (fer-nickel) semblent représenter 5 à 10% du total, la catégorie S est également intéressante.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Classification_spectrale_des_ast%C3%A9ro%C3%AFdes
Un caillou de 100 m de diamètre représente plusieurs millions de tonnes.

Après petite recherche sommaire :
En fait, certains des plus riches gisements métalliques sur Terre sont des impacts météoriques :
http://www.dil.univ-mrs.fr/~gispert/enseignement/astronomie/2eme_partie/meteorites.php
Le cratère de Sudbury au Canada constitue aujourd'hui un gisement de nickel constituant les 2/3 des ressources mondiales ! Il contient aussi du platine, du cobalt et de l'or... Le cratère Vredefort contient du chrome en abondance, et constitue la plus grande réserve de platine au monde ! Le cratère Popigaï en Yakoutie contient pour sa part des métaux stratégiques, donc sa composition reste inconnue... Le cratère de Ries contient de la coésite.

Et je ne vois pas de raison qu'on ne trouve pas de tels gisements sur la Lune et sur Mars.
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C'est vrai qu'il n'y a pas de raison de ne pas être optimiste ! Il va cependant falloir attendre une cartographie très détaillée de la surface de Mars et de la Lune pour savoir où aller chercher, les cratères pouvant être assez petits.
Par ailleurs, jeudi dernier, à un congrès de robotique à l'Agence Spatiale Canadienne à Montréal, on a justement eu une conférence sur les perspectives d'exploitations minières sur d'autres planètes. Les perspectives à long terme sont fantastiques et bouleverseront tout le marché des métaux sur Terre. Par contre pour les perspectives plus proches, il s'agit juste de savoir récolter l'oxygène et l'hydrogène à partir du régolithe lunaire, et c'est pas gagné vus tous les problèmes qu'il reste encore à régler.

Une autre chose intéressante dans cette conférence, c'est que selon la planète où on se posera, les matériaux abondants différeront... Peut-être qu'à l'avenir on trouvera vraiment les cités d'or... Sur une exoplanète lointaine :D
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https://www.forum-conquete-spatiale.fr/presentation-des-membres-

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Il est certain qu'il y a du travail de recherches appliquées en perspective pour exploiter la régolite à partir de l'hydrogène et produire de l'eau et de l'oxygène car ce réducteur ne devient un réducteur universel qu'à haute température et sous pression réduite qui favorisent la production
d' hydrogène atomique (voir la chimie de grand papa ;) et les lois de Van't Hoff et Le Chatelier ...mais 1 + 1 = 2 ...ou 10 en binaire ...mais de toute façon un et un font toujours deux ! )
Toutefois ce qui devrait aider la recherche spatiale dans ce domaine, c'est que sur terre aussi l'emploi et la production de l'hydrogène pourraient s'amplifier à condition que les bonnes intentions de diminuer la voie du carbone soient mis en pratique. Mais attention pour la production, les seules valables dans ce cas sont celles qui partent de l'eau et non des hydrocarbures ...sinon tout çà n'est qu'un leurre. A ce sujet, il y a des recherches intéressantes sur la thermolyse catalytique de l'eau à moyenne température vers 600 à 800°C qui pourrait exploiter la chaleur produite par exemple par des réacteurs nucléaires.

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skyboy a écrit:C'est vrai qu'il n'y a pas de raison de ne pas être optimiste ! Il va cependant falloir attendre une cartographie très détaillée de la surface de Mars et de la Lune pour savoir où aller chercher, les cratères pouvant être assez petits.
Si on cherche des cratères d'impacts d'astéroides métalliques de plusieurs milliards de tonnes, on peut penser que la présence de tels gisements se manifeste par une anomalie gravitationnelle d'autant plus marquée que la densité moyenne de la croûte lunaire (et même martienne) est plus faible que celle de la Terre.

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lambda0 a écrit:
skyboy a écrit:C'est vrai qu'il n'y a pas de raison de ne pas être optimiste ! Il va cependant falloir attendre une cartographie très détaillée de la surface de Mars et de la Lune pour savoir où aller chercher, les cratères pouvant être assez petits.
Si on cherche des cratères d'impacts d'astéroides métalliques de plusieurs milliards de tonnes, on peut penser que la présence de tels gisements se manifeste par une anomalie gravitationnelle d'autant plus marquée que la densité moyenne de la croûte lunaire (et même martienne) est plus faible que celle de la Terre.

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http://www.de-la-terre-a-la-lune.com/

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Apolloman a écrit:
Du genre mascon??
Je crois que les mascons lunaires sont surtout interprétés comme des épanchements de lave, au niveaux des "mers" lunaires (pas sûr, à vérifier). Il faudrait peut-être plutôt chercher des coincidences anomalie-cratère, plutôt que anomalie-épanchement volcanique (enfin, sauf si l'épanchement volcanique est dû à un gros astéroide qui aurait percé la croute...).
A voir.

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lambda0 a écrit:
Apolloman a écrit:
Du genre mascon??
Je crois que les mascons lunaires sont surtout interprétés comme des épanchements de lave, au niveaux des "mers" lunaires (pas sûr, à vérifier). Il faudrait peut-être plutôt chercher des coincidences anomalie-cratère, plutôt que anomalie-épanchement volcanique (enfin, sauf si l'épanchement volcanique est dû à un gros astéroide qui aurait percé la croute...).
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lambda0 a écrit:
Si on cherche des cratères d'impacts d'astéroides métalliques de plusieurs milliards de tonnes, on peut penser que la présence de tels gisements se manifeste par une anomalie gravitationnelle d'autant plus marquée que la densité moyenne de la croûte lunaire (et même martienne) est plus faible que celle de la Terre.
Pour ce qui est des cratères martiens, il en existe 2 très gros bien connus, appelés d'ailleurs bassins et non cratères je ne sais pour quelle raison.
Le premier c'est le bassin d'Hellas, région la plus basse de Mars avec près de 10mbars de pression.
Le 2ème, c'est mon préféré, c'est le bassin ... d'Argyre. :D
Or, comme je dis toujours à mes amis, "dans la vie faut pas sans fer ...", donc si le bassin d'Argyre est un peu comme moi, c'est peut-être là-bas qu'on trouvera les meilleurs minerais ? Super

A plus,
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Argyre a écrit:
Le 2ème, c'est mon préféré, c'est le bassin ... d'Argyre. :D
Or, comme je dis toujours à mes amis, "dans la vie faut pas sans fer ...",
Rien de tel pour avoir un moral d'acier ! ;)
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Y-at-il du fer ailleurs pour les futurs spatiaux ferrailleurs ? ;)
Question existentielle!

Pour revenir aux mascons, l'hypothèse de noyaux métalliques d'astéroïdes enfouis dans le sol lunaire doit quand même être examiné.
Voir cet extrait d'un site internet:

Lorsque les premières sondes ont été placées en orbite lunaire, les scientifiques ont relevé de légères variations d'altitude, ce qui a permis de mettre en évidence l'existence de concentrations de matière plus dense sous la surface de notre satellite, qu'on a baptisé 'mascons'. Ces derniers sont localisés sont les mers lunaires et il semblerait que leurs effets soient proportionnels à la taille de la mer qui les recouvre. Leur localisation semble indiquer que les mascons sont formés de magma dense refroidi mais il pourrait aussi s'agir de météorites enterrées
http://www.astrosurf.com/pioneerastro/lune.htm
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