Patrick Baudry qualifie l'ISS de pathétique.
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Space Opera a écrit:Ca ne marche pas comme ça dans la vraie vie, je ne parle pas de la théorie où ce que tu dis est crédible.
Une doc qui reste avec personne derrière, c'est comme rien. Les "procédures" ne veut rien dire, puisque tout est au cas par cas, et personne n'est prêt à reprendre un document sans tout revérifier et retester, ce qui coutera probablement plus cher que l'original.
Quand on dit qu'il ne reste rien d'Apollo, c'est vrai.
La doc, les résultats de simus, les process qualité, le hardware, etc..., tout est inexploitable. Les seules choses qui sont actuellement réutilisées, ce sont des choses sur lesquelles des gens travaillent au quotidien, peuvent se former, et avec lesquelles ils interagissent.
A de rares exceptions près (notamment ces moteurs russes qui ont fait un voyage trans-Bering), tout "savoir-faire" sans les gens qui vont avec, ça n'est jamais réutilisé. Ca n'est pas ma vision des choses, mais un constat.
En meme temps au train où avance la technologie (surtout électronique et informatique) il est clair que beaucoup de chose ne sont plus exploitable quand on passe d'un programme à un autre quand il y a 10 ou 20 ans d'écart. Connaitre le hardware d'Apollo ne servirait plus à rien de nos jours, meme celui de la navette serait dépassé.
Certes les savoir se perdent avec les personnes mais je pense aussi qu'il reste tout de meme les grandes lignes des résultats des tests passés, ceux-ci vont permettre de repartir dans la bonne direction pour de nouveau test avec les matériaux et technologie du moment. Je ne pense pas que tout soi perdu, disons plutot que ça donne de bonne base de départ et éventuellement une direction.
Les tests il faudra inévitablement les reprendre car tout a changé, les matériaux, le hardware, etc. Si Orion ressemble à Apollo par sa forme conique, il ne lui ressemble pas du tout sur tout le reste.
Mustard a écrit:Le problème d'ISS est le meme que celui de la navette, on a changé la donne à mi parcours. Au départ elle a été conçu autour d'une stratégie spatiale, d'un objectif et d'une logistique. Malheureusement la politique, les budgets ont fait que petit à petit on a changé tous ces éléments alors que le projet était en court. Résultat on arrive avec un systeme inadapté.
L'arret de la navette est incontestablement un cout décisif pour ISS, le fait que l'europe ne veuille pas s'engouffrer dans le vol spatial aussi. On a vu grand avec cette station mais on lui a vite coupé l'herbe sous les pieds. Si les navettes avaient fait 1 vols par mois comme prévu initialement on aurait surement eu une station très efficace.
Perso, je dirais qu'ISS nous a au moins appris à construire une grande structure habitée, et au vu des problèmes rencontrés cela est une bonne expérience pour l'avenir, notamment pour le vol de longue durée. Rien n'est perdu. Cette expérience il faudrait cependant l'utiliser pour des missions habités vers la lune ou Mars mais si on se contente de retourner autour de la Terre, alors oui, elle aura été inutile.
Là se trouve le problème, on se demande quoi faire après la Station : astéroïdes, Lune, Mars ? Chacun de ses trois objectifs se vaut mais personne n'arrive à se mettre d'accord. Je rejoins Mustard sur un point, c'est que l'ISS a permis avant tout une chose, que plusieurs pays travaillent ensemble sur un but commun, ce qui n'est déjà pas une mince affaire en soi. Toutefois, cela prouve une chose : on peut le faire. Donc cela veut dire que l'on peut recommencer, cela veut dire que l'on peut atteindre une nouvelle cible.
Space Opera a écrit:Ca ne marche pas comme ça dans la vraie vie, je ne parle pas de la théorie où ce que tu dis est crédible.
Une doc qui reste avec personne derrière, c'est comme rien. Les "procédures" ne veut rien dire, puisque tout est au cas par cas, et personne n'est prêt à reprendre un document sans tout revérifier et retester, ce qui coutera probablement plus cher que l'original.
Quand on dit qu'il ne reste rien d'Apollo, c'est vrai.
La doc, les résultats de simus, les process qualité, le hardware, etc..., tout est inexploitable. Les seules choses qui sont actuellement réutilisées, ce sont des choses sur lesquelles des gens travaillent au quotidien, peuvent se former, et avec lesquelles ils interagissent.
A de rares exceptions près (notamment ces moteurs russes qui ont fait un voyage trans-Bering), tout "savoir-faire" sans les gens qui vont avec, ça n'est jamais réutilisé. Ca n'est pas ma vision des choses, mais un constat.
Sauf que l'ISS contrairement à apollo continue à être exploité et est même encore en cours de construction, effectivement si après l'ISS nous passons 20 ans sans rien faire de neuf, ni station spatiale ou lunaire, ni vaisseau interplanétaire, dans ce cas une grande partie du savoir faire sera perdu. Pour l'instant ce n'est pas le cas, des astronautes ont été formés récement pour l'assemblage des derniers modules americains, les russes constuisent en ce moment même un module et trois types sont en ce moment même dans la station à assurer sa maintenance, quand au personnel au sol il continue à être formé pour les actions à distance ce qui exige un transfert de connaissance permanent en raison du turn-over des effectifs.
Maurice- Messages : 1437
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Allez le savoir-faire, on l'a encore un peu quand même ;)
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Invité- Invité
Mais je suis d'accord: tout le savoir-faire de l'ISS n'est pas déjà perdu, encore heureux ! :)Maurice a écrit:Sauf que l'ISS contrairement à apollo continue à être exploité et est même encore en cours de construction, effectivement si après l'ISS nous passons 20 ans sans rien faire de neuf, ni station spatiale ou lunaire, ni vaisseau interplanétaire, dans ce cas une grande partie du savoir faire sera perdu. Pour l'instant ce n'est pas le cas, des astronautes ont été formés récement pour l'assemblage des derniers modules americains, les russes constuisent en ce moment même un module et trois types sont en ce moment même dans la station à assurer sa maintenance, quand au personnel au sol il continue à être formé pour les actions à distance ce qui exige un transfert de connaissance permanent en raison du turn-over des effectifs.
Et par contre il ne faudrait pas 20 ans de trou pour tout perdre, mais un simple arrêt du programme. A partir du moment où les gens s'en vont, c'est fini, on ne "rappelle" pas les gens sur un nouveau programme pour profiter de leur expérience, au du moins c'est là aussi très rare.
Sinon je rejoins Mustard également, l'expérience ne permet pas forcément d'avoir un "savoir faire", mais ça donne quelques grandes leçons dont tout le monde peut profiter. Tout le monde connait à présent certaines des contraintes d'un lanceur réutilisable maintenant, ce qui n'était pas le cas dans les années 70. Et tous ceux intéressés par un tel engin partent en connaissance de cause.
Tu as tout à fait raison, mais c'est un nouveau savoir faire ça, ça a été fait par des jeunes ingés, des spécialistes en propu et des PhD américains. Ils n'ont pas fait ça en partant des acquis sur le LEM par exemple... mais si ça serait tentant de le croire.spacemen1969 a écrit:Allez le savoir-faire, on l'a encore un peu quand même ;)
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Quoiqu'on dise à propos d'ISS et de son inutilité, je rejoins certains d'entre vous pour constater que son immense mérite aura été d'acquérir une indispensable expérience dans l'assemblage de grosses structures (je dirais même "superstructures") en orbite. Il fallait, je pense, tôt au tard passer par cette étape assez frustrante en terme de retour sur investissement mais certainement nécessaire pour les développements futurs de "ports" de départ pour l'espace lointain ( http://starfleet.unblog.fr/files/2009/04/drydock2.jpg ;) ) ... c'est tout comme réculer (vs Apollo) pour mieux sauter ! Question recul et pour mémoire, ISS (anciennement Freedom, lancée sous l'ère Reagan), aurait du être finalisée ... en 1992, ... 500 ans après Christophe Colomb !
Peut-être aurait-il fallu s'élancer directement pour installer une base lunaire permanente ou conquérir Mars, mais, possible que nous aurions rencontré de grosses difficultés d'assemblage à grande distance, qui sait ?
D'un autre côté, son principal échec aura été de n'avoir que très faiblement attiré les gros labos & industriels pour ce qui avait été vanté & prétexté au départ, c'est à dire qu'on devait quasiment y industrialiser des médicaments, des semi-conducteurs, des matériaux ultra purs, etc ... en microgravité, qui (on aurait pu s'en douter) n'a jamais été très performante. On parlait même d'usines orbitales ! C'était aussi l'un des thèmes du Shuttle (qui devait tout faire et remplacer tous les lanceurs existants pour dix fois moins cher !) où, avant ISS, on avait commencé à faire fonctionner un dispositif de chez Mc Donnell Douglas (Continuous Flow Electrophoresis System) manipé par Charles Walker (STS-41D, 51-D, 61B en 1984-85), ... sans suite industielle, hélas !
Des rares et significatives expériences scientifiques embarquées sur ISS, on espère toujours des résultats probants venant d'AMS (Alpha Magnetic Spectrometer-2) ?
Maintenant, faut-il maintenir ISS à tout prix jusqu'en 2020 et pour quel utilisation ? Si c'est pour jouer l'Hôtel Orbital pour VIP , autant tout précipiter dans le Pacifique !
Peut-être aurait-il fallu s'élancer directement pour installer une base lunaire permanente ou conquérir Mars, mais, possible que nous aurions rencontré de grosses difficultés d'assemblage à grande distance, qui sait ?
D'un autre côté, son principal échec aura été de n'avoir que très faiblement attiré les gros labos & industriels pour ce qui avait été vanté & prétexté au départ, c'est à dire qu'on devait quasiment y industrialiser des médicaments, des semi-conducteurs, des matériaux ultra purs, etc ... en microgravité, qui (on aurait pu s'en douter) n'a jamais été très performante. On parlait même d'usines orbitales ! C'était aussi l'un des thèmes du Shuttle (qui devait tout faire et remplacer tous les lanceurs existants pour dix fois moins cher !) où, avant ISS, on avait commencé à faire fonctionner un dispositif de chez Mc Donnell Douglas (Continuous Flow Electrophoresis System) manipé par Charles Walker (STS-41D, 51-D, 61B en 1984-85), ... sans suite industielle, hélas !
Des rares et significatives expériences scientifiques embarquées sur ISS, on espère toujours des résultats probants venant d'AMS (Alpha Magnetic Spectrometer-2) ?
Maintenant, faut-il maintenir ISS à tout prix jusqu'en 2020 et pour quel utilisation ? Si c'est pour jouer l'Hôtel Orbital pour VIP , autant tout précipiter dans le Pacifique !
Gasgano- Messages : 2710
Inscrit le : 07/03/2007
Age : 70
Localisation : 91 & 44
Le débat sur l'utilité de l'ISS est sans fin de toute façon, je n'ai pas encore exploré la totalité du forum mais je fais le pari qu'il doit y avoir plusieurs centaines de post la dessus, ce qui prouve qu'il y a des pour et des contre. Pour en revenir au sujet précis de ce topic, à savoir les déclarations de Patrick Baudry, j'insiste encore la dessus mais je trouve vraiment dommage qu'un astronaute puisse se permettre de dire de telles choses publiquement. Que va penser madame michu en tombant dans un journal généraliste sur un article intitulé Patrick Baudry : "La station spatiale internationale est pathétique" je crois pouvoir dire sans beaucoup m'avancer qu'une personne lambda ne s'intéressant pas forcément au spatial pourra très vite faire des raccourcis dangereux du type ISS = gâchis d'impôts => exploration spatiale = gâchis d'impôts.
Maurice- Messages : 1437
Inscrit le : 25/10/2011
Age : 39
Localisation : Val d'oise
A noter qu'une bonne partie du "savoir faire" d'autres fois est aujourd'hui remplacé par la simulation. que ce soit la simulation de résistance des matériaux, d'aérodynamisme, des fluides, de trajectoire spatiale, de rendez-vous, etc, on arrive très précisement à le simuler et s'approcher de la réalité, ce qui mache déja une grosse partie du boulot.
Quand je vois pas exemple que les pilotes du 1er vol de l'A380 ont dis que l'avion s'était comporté exactement comme en simulateur, on voit qu'on touche de plus ne plus à la réalité grace à la simulation informatique.
Quand je vois pas exemple que les pilotes du 1er vol de l'A380 ont dis que l'avion s'était comporté exactement comme en simulateur, on voit qu'on touche de plus ne plus à la réalité grace à la simulation informatique.
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