du methane dans les moteurs fusées
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Si on amène un vaisseau prêt à repartir, il faut environ 20 tonnes d'ergols avec un équipage à 3 et un peu plus de 30 tonnes pour un équipage à 6 astronautes (j'ai la DRA5 sous les yeux). Par conséquent, on arrive rapidement à des vaisseaux de plus de 50 tonnes à faire atterrir (il faut environ doubler la masse pour tenir compte des systèmes de freinage et atterrissage), ce qui implique des vaisseaux gigantesques en orbite basse, au-delà de la capacité du SLS, et cela en considérant la version à 3 astronautes. Pour 6, on dépasse les 200 tonnes en LEO. Evidemment, cette complexité additionnelle a également un impact sur les risques ...Giwa a écrit:Justement à propos de cette autre option : une question que l'on peut se poser est comment conserver sur cette longue durée et surtout pendant l'entrée atmosphérique des ergols cryogéniques ( le problème étant encore plus crucial pour LH2) ? :hot:
Ne serait-il pas plus sage d'envisager en plus un étage d’ascension de secours à propergols solides (envoyer à l'avance) pour rejoindre l'orbite martienne où se trouverait parquer le vaisseau de retour ?
Ce n'est pas pour rien qu'on envisage l'ISRU comme une option quasi-incontournable ...
A noter que le retour direct n'est pas envisageable, même avec ISRU et seulement 3 astronautes.
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Argyre
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Effectivement.Argyre a écrit:Si on amène un vaisseau prêt à repartir, il faut environ 20 tonnes d'ergols avec un équipage à 3 et un peu plus de 30 tonnes pour un équipage à 6 astronautes (j'ai la DRA5 sous les yeux). Par conséquent, on arrive rapidement à des vaisseaux de plus de 50 tonnes à faire atterrir (il faut environ doubler la masse pour tenir compte des systèmes de freinage et atterrissage), ce qui implique des vaisseaux gigantesques en orbite basse, au-delà de la capacité du SLS, et cela en considérant la version à 3 astronautes. Pour 6, on dépasse les 200 tonnes en LEO. Evidemment, cette complexité additionnelle a également un impact sur les risques ...Giwa a écrit:Justement à propos de cette autre option : une question que l'on peut se poser est comment conserver sur cette longue durée et surtout pendant l'entrée atmosphérique des ergols cryogéniques ( le problème étant encore plus crucial pour LH2) ? :hot:
Ne serait-il pas plus sage d'envisager en plus un étage d’ascension de secours à propergols solides (envoyer à l'avance) pour rejoindre l'orbite martienne où se trouverait parquer le vaisseau de retour ?
Ce n'est pas pour rien qu'on envisage l'ISRU comme une option quasi-incontournable ...
A noter que le retour direct n'est pas envisageable, même avec ISRU et seulement 3 astronautes.
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Argyre
Ce qui peut être envisagé, c'est de poser le matériel nécessaire à l'ISRU au préalable et de s'assurer de son bon fonctionnement avant que l'équipage décide de se poser à son tour et de le rejoindre.
Giwa- Donateur
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Déployer de tels systèmes est très compliqué. Le mieux est de s'assurer que le vaisseau a bien atterri. Si les systèmes ont été correctement conditionnés, il n'y a pas de raison qu'ils ne soient pas opérationnels. Il faut alors attendre l'arrivée des humains pour sortir le matériel, le déployer et démarrer les processus.Giwa a écrit:
Effectivement.
Ce qui peut être envisagé, c'est de poser le matériel nécessaire à l'ISRU au préalable et de s'assurer de son bon fonctionnement avant que l'équipage décide de se poser à son tour et de le rejoindre.
Malgré tout, il faudrait tout de même s'assurer d'un minimum de fonctionnement des systèmes en automatique. Pour cela, il faut profiter de la mission Mars sample return pour faire des tests d'ISRU. C'est d'ailleurs un des points fondamentaux de l'article que je suis en train d'écrire pour IAC Beijing en septembre et qui concerne la roadmap pour préparer la mission martienne habitée :
Voici un passage du résumé :
- Spoiler:
New scenarios for human missions to Mars have been recently proposed. An important recommendation is the reduction of the size of the space vehicles in order to simplify the entry, descent and landing phase (EDL). These new concepts suggest the redefinition of the roadmap that will pave the way to the first human mission. Two important steps are proposed:
If a single launch by a heavy launcher is sufficient to send one of the vehicles of the scenario, a logical step of the roadmap is to undertake a robotic mission with a vehicle of the same shape and mass in order to test and qualify the interplanetary vehicle and the EDL systems, which are key issues of the manned mission. The best option for a heavy robotic mission is a Mars sample return (MSR). Advantageously, the production of propellant using in situ resources and the launch from the Martian surface might also be tested.
Argyre- Messages : 3397
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Le projet russe de Soyouz 5 (voir ce FIL ) met au premier plan l'idée d'utiliser le méthane comme ergol. Avec du méthane produit sur Terre, ce qui ne présente pas de difficultés particulières.
La production de méthane et de LOX sur une autre planète pour "économiser de la masse" - donc sans emporter les ergols pour le voyage de retour - , ne me parait pas aussi simple que cela.
Il faut effectivement des installations pour extraire du milieu environnant (pompage et séparation atmosphérique pour le CO2, forage et extraction du sol avec filtrage puis purification pour l'eau) avant même de procéder à la synthèse.
Si on estime que seuls des hommes sont à même de déjà mettre en fonctionnement ces installations, il faut évaluer le temps que cela prendra pour avoir une quantité suffisante de matière première. Et donc le support vie qu'il faudra assurer aux "ouvriers chimistes" pendant cette durée.
Viendra ensuite la synthèse du méthane objet de l'ISRU, et sa liquéfaction suivie de son stockage. Idem pour l'oxygène liquide.
J'ai de gros doutes que cela puisse être mené à bien lors d'une toute première mission qui devrait donc être une mission longue où il faudrait gérer, d'entrée de jeu, la vie et le travail d'une équipe pendant plus d'une année au sol. Avec le couperet que c'est la condition sine qua non pour qu'ils puissent rentrer (je ne me place pas dans une optique type Mars One sans retour)
Cela deviendrait AMHA plus crédible avec une installation fonctionnant en continu entre deux missions courtes dans un premier temps. La toute première emportant les ergols de retour, la deuxième sachant au départ que la synthèse a déjà produit ce qu'il faut et qui les attend.
Et je ne suis pas sûr qu'il soit tout à fait impossible d'envisager en amont, une installation plus modeste et travaillant sur de moindres quantités d'ergols qui pourrait être déployée en automatique. Evidemment ... c'est seulement envisageable si on y consacre des fonds de recherche à la hauteur. Un modeste (si on peut dire) module de retour d'échantillons capable de repartir du sol martien et de rentrer sur Terre avec une motorisation alimentée par des ergols ISRU serait déjà un fort signe de validation de ce genre de technologie.
La production de méthane et de LOX sur une autre planète pour "économiser de la masse" - donc sans emporter les ergols pour le voyage de retour - , ne me parait pas aussi simple que cela.
Il faut effectivement des installations pour extraire du milieu environnant (pompage et séparation atmosphérique pour le CO2, forage et extraction du sol avec filtrage puis purification pour l'eau) avant même de procéder à la synthèse.
Si on estime que seuls des hommes sont à même de déjà mettre en fonctionnement ces installations, il faut évaluer le temps que cela prendra pour avoir une quantité suffisante de matière première. Et donc le support vie qu'il faudra assurer aux "ouvriers chimistes" pendant cette durée.
Viendra ensuite la synthèse du méthane objet de l'ISRU, et sa liquéfaction suivie de son stockage. Idem pour l'oxygène liquide.
J'ai de gros doutes que cela puisse être mené à bien lors d'une toute première mission qui devrait donc être une mission longue où il faudrait gérer, d'entrée de jeu, la vie et le travail d'une équipe pendant plus d'une année au sol. Avec le couperet que c'est la condition sine qua non pour qu'ils puissent rentrer (je ne me place pas dans une optique type Mars One sans retour)
Cela deviendrait AMHA plus crédible avec une installation fonctionnant en continu entre deux missions courtes dans un premier temps. La toute première emportant les ergols de retour, la deuxième sachant au départ que la synthèse a déjà produit ce qu'il faut et qui les attend.
Et je ne suis pas sûr qu'il soit tout à fait impossible d'envisager en amont, une installation plus modeste et travaillant sur de moindres quantités d'ergols qui pourrait être déployée en automatique. Evidemment ... c'est seulement envisageable si on y consacre des fonds de recherche à la hauteur. Un modeste (si on peut dire) module de retour d'échantillons capable de repartir du sol martien et de rentrer sur Terre avec une motorisation alimentée par des ergols ISRU serait déjà un fort signe de validation de ce genre de technologie.
montmein69- Donateur
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Effectivement la problématique n'est pas la même - comme le fait comprendre le post précédent de montmein69 - entre l'utilisation du méthane liquide pour un lanceur partant de la Terre et celui d'un lanceur se ravitaillant par ISRU sur un autre astre avec ce même carburant.
Si dans le premier cas, le méthane peut être fourni en abondance sans difficulté majeure, ce n'est pas le cas pour Mars ... bon, pour Titan cela poserait moins de problème ... mais avant d'y être beaucoup de méthane aura coulé de nos méthaniers et puis là ce n'est plus le carburant, mais le comburant qui poserait le plus de problèmes.
Dans le cas de Mars, les plus grosses difficultés ne concernent pas la ressource CO2 puisque – même si la pression atmosphérique martienne y est faible - c’est le composé principal de cet « air » et un système de compression devrait suffire pour l’extraire suivi d’une distillation fractionnée pour sa purification : or le plus souvent les procédés en continu sont techniquement plus faciles à automatiser que ceux en discontinu.
Par contre pour l’eau – s’il faut l’extraire du sol – il y aura des foreuses et/ou des pelleteuses à mettre en action et la présence de l’Homme serait fort utile dès le départ et c’est bien là le dilemme puisque cela oblige à réussir au premier essai et à les occuper en priorité à cette tâche plutôt qu’à l’exploration.
Si on examine l’équation – bilan de combustion du méthane : CH4 + 2 O2 = CO2+ 2 H2O, on constate qu’en proportion la masse de comburant O2 est bien plus importante que celle du carburant, le méthane : 64 g pour 16 g soit 4 fois plus ; ce rapport passerait à 8 si on remplace le méthane par H2, mais ce dernier est très difficile à conserver à l’état liquide sur de longues durées.
Or si on se contente de produire sur place que le dioxygène par une réaction de Bosch, le H2 nécessaire pour commencer la réaction peut être recyclé par électrolyse
à partir de l’eau formée avec production simultanée du comburant recherché : le dioxygène O2 (qui pourra servir aussi pour la respiration de l’équipage pendant le séjour sur Mars).
Il suffit alors - en plus du matériel nécessaire à la production de O2 - de poser et de mettre en service au préalable avant l'arrivée de l’équipage un peu d’eau pour amorcer le procédé et le carburant : le méthane .
Et cela n’empêche pas par la suite d’en venir à la production de méthane sur place par une réaction de Sabatier lorsque l’on sera mieux installé sur Mars.
Si dans le premier cas, le méthane peut être fourni en abondance sans difficulté majeure, ce n'est pas le cas pour Mars ... bon, pour Titan cela poserait moins de problème ... mais avant d'y être beaucoup de méthane aura coulé de nos méthaniers et puis là ce n'est plus le carburant, mais le comburant qui poserait le plus de problèmes.
Dans le cas de Mars, les plus grosses difficultés ne concernent pas la ressource CO2 puisque – même si la pression atmosphérique martienne y est faible - c’est le composé principal de cet « air » et un système de compression devrait suffire pour l’extraire suivi d’une distillation fractionnée pour sa purification : or le plus souvent les procédés en continu sont techniquement plus faciles à automatiser que ceux en discontinu.
Par contre pour l’eau – s’il faut l’extraire du sol – il y aura des foreuses et/ou des pelleteuses à mettre en action et la présence de l’Homme serait fort utile dès le départ et c’est bien là le dilemme puisque cela oblige à réussir au premier essai et à les occuper en priorité à cette tâche plutôt qu’à l’exploration.
Si on examine l’équation – bilan de combustion du méthane : CH4 + 2 O2 = CO2+ 2 H2O, on constate qu’en proportion la masse de comburant O2 est bien plus importante que celle du carburant, le méthane : 64 g pour 16 g soit 4 fois plus ; ce rapport passerait à 8 si on remplace le méthane par H2, mais ce dernier est très difficile à conserver à l’état liquide sur de longues durées.
Or si on se contente de produire sur place que le dioxygène par une réaction de Bosch, le H2 nécessaire pour commencer la réaction peut être recyclé par électrolyse
à partir de l’eau formée avec production simultanée du comburant recherché : le dioxygène O2 (qui pourra servir aussi pour la respiration de l’équipage pendant le séjour sur Mars).
Il suffit alors - en plus du matériel nécessaire à la production de O2 - de poser et de mettre en service au préalable avant l'arrivée de l’équipage un peu d’eau pour amorcer le procédé et le carburant : le méthane .
Et cela n’empêche pas par la suite d’en venir à la production de méthane sur place par une réaction de Sabatier lorsque l’on sera mieux installé sur Mars.
Giwa- Donateur
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Un article sur la production d’hydrogène à partir du méthane de l’ambassade de France en Allemagne :
De l'hydrogène à partir de méthane, mais sans émissions de CO2
un extrait sous volet:
- Faire remarquer que jusqu’à présent le LH2 des fusées et celui servant à bien d’autres usages en chimie est produit à partir d’hydrocarbures et que donc indirectement, ce n’est pas aussi "écolo" que certains peuvent les chanter - puisque lors de cette production, on dégage du CO2
D’autre part ce procédé met en lumière que le méthane peut être un "sac" à hydrogène et qui peut en contenir plus que l’eau : 4 atomes au lieu de 2 par molécule, mais surtout en masse 4 g pour 16 g au lieu de 2 g pour 18 g , soit en fraction : 1/4 > 1/9 , donc plus de deux fois plus.
Alors comme nous avons vu que c’est en premier la production en ISRO de LOX qui est primordiale pour réduire le rapport de masse global du lanceur pour un voyage aller /retour vers Mars (il en est d’ailleurs de même pour la Lune si on arrive aussi à produire le LOX sur place à partir de la régolite), on peut envisager de transporter du méthane vers Mars – en plus de celui nécessaire au retour - pour le décomposer sur place en carbone et dihydrogène et utiliser celui –ci pour par une réaction de Bosch pour décomposer le CO2 martien en carbone et dioxygène (après électrolyse de l’eau formée)
Mais alors pourquoi ne pas transporter directement depuis la Terre le dihydrogène nécessaire ?
A cause des difficultés de conservation - sur des mois que dureront le voyage - du LH2 avec un système de réfrigération et de protection thermique qui puisse s’avérer bien plus lourd que pour le méthane liquide où dans le vide de l’espace les réservoirs deviennent des sortes de bouteille thermos si on réfléchit la lumière solaire : conserver du méthane liquide vers – 162 °C ne pose pas les mêmes difficultés que conserver du LH2 à – 253 °C ( sous une atm), surtout qu’en plus les réservoirs pour contenir ce dernier sont bien plus volumineux donc avec une surface d’échange thermique bien plus grande.
PS : un additif sur les chaleurs latentes de vaporisation qui montrent qu’il faut moins de chaleur pour vaporiser le LH2 que le LCH4.
Bien dans ce cas l’écart n’est pas trop grand, mais cela va encore quand même dans le même sens d’une difficulté plus grande de conserver le premier à l’état liquide.
Air Liquide > L’encyclopédie des gaz
Méthane : Chaleur latente de vaporisation (1,013 bar au point d'ébullition) : 510 kJ/kg
Dihydrogène : Chaleur latente de vaporisation (1,013 bar au point d'ébullition) : 454.3 kJ/kg
De l'hydrogène à partir de méthane, mais sans émissions de CO2
un extrait sous volet:
- Spoiler:
Ce réacteur à métal liquide et colonne à bulles consiste en une colonne verticale d'environ un demi-mètre de hauteur et d'un diamètre de quelques centimètres. Cette colonne est remplie de métal liquide chauffé à 1000 degrés Celsius. A travers un corps poreux situé à l'extrémité inférieure de la colonne sont introduites de fines bulles de méthane, qui remontent jusqu'à la surface. "A ces températures élevées, le méthane se désintègre en ses deux composants : l'hydrogène et le carbone", explique M. Wetzel. "Nous allons étudier la quantité d'hydrogène que l'on peut effectivement produire grâce à une conception intelligente du réacteur."
- Faire remarquer que jusqu’à présent le LH2 des fusées et celui servant à bien d’autres usages en chimie est produit à partir d’hydrocarbures et que donc indirectement, ce n’est pas aussi "écolo" que certains peuvent les chanter - puisque lors de cette production, on dégage du CO2
Bien ne culpabilisons quand même pas trop pour les fusées à LH2 qui ne doivent représenter qu’une faible proportion de ces 5% … mais au moins en utilisant directement le méthane dans les fusées on ne contribue pas plus à l’effet de serre.La production mondiale d'hydrogène est responsable d'environ cinq pour cent des émissions mondiales de CO2.
D’autre part ce procédé met en lumière que le méthane peut être un "sac" à hydrogène et qui peut en contenir plus que l’eau : 4 atomes au lieu de 2 par molécule, mais surtout en masse 4 g pour 16 g au lieu de 2 g pour 18 g , soit en fraction : 1/4 > 1/9 , donc plus de deux fois plus.
Alors comme nous avons vu que c’est en premier la production en ISRO de LOX qui est primordiale pour réduire le rapport de masse global du lanceur pour un voyage aller /retour vers Mars (il en est d’ailleurs de même pour la Lune si on arrive aussi à produire le LOX sur place à partir de la régolite), on peut envisager de transporter du méthane vers Mars – en plus de celui nécessaire au retour - pour le décomposer sur place en carbone et dihydrogène et utiliser celui –ci pour par une réaction de Bosch pour décomposer le CO2 martien en carbone et dioxygène (après électrolyse de l’eau formée)
Mais alors pourquoi ne pas transporter directement depuis la Terre le dihydrogène nécessaire ?
A cause des difficultés de conservation - sur des mois que dureront le voyage - du LH2 avec un système de réfrigération et de protection thermique qui puisse s’avérer bien plus lourd que pour le méthane liquide où dans le vide de l’espace les réservoirs deviennent des sortes de bouteille thermos si on réfléchit la lumière solaire : conserver du méthane liquide vers – 162 °C ne pose pas les mêmes difficultés que conserver du LH2 à – 253 °C ( sous une atm), surtout qu’en plus les réservoirs pour contenir ce dernier sont bien plus volumineux donc avec une surface d’échange thermique bien plus grande.
PS : un additif sur les chaleurs latentes de vaporisation qui montrent qu’il faut moins de chaleur pour vaporiser le LH2 que le LCH4.
Bien dans ce cas l’écart n’est pas trop grand, mais cela va encore quand même dans le même sens d’une difficulté plus grande de conserver le premier à l’état liquide.
Air Liquide > L’encyclopédie des gaz
Méthane : Chaleur latente de vaporisation (1,013 bar au point d'ébullition) : 510 kJ/kg
Dihydrogène : Chaleur latente de vaporisation (1,013 bar au point d'ébullition) : 454.3 kJ/kg
Giwa- Donateur
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Effectivement, et du coup tu arrives à la même conclusion que la NASA dans la DRA5, il faut amener le CH4 et on ne produit que l'O2 à partir du CO2 martien.Giwa a écrit:
Mais alors pourquoi ne pas transporter directement depuis la Terre le dihydrogène nécessaire ?
A cause des difficultés de conservation - sur des mois que dureront le voyage - du LH2 avec un système de réfrigération et de protection thermique qui puisse s’avérer bien plus lourd que pour le méthane liquide où dans le vide de l’espace les réservoirs deviennent des sortes de bouteille thermos si on réfléchit la lumière solaire : conserver du méthane liquide vers – 162 °C ne pose pas les mêmes difficultés que conserver du LH2 à – 253 °C ( sous une atm), surtout qu’en plus les réservoirs pour contenir ce dernier sont bien plus volumineux donc avec une surface d’échange thermique bien plus grande.
Personnellement, je reste partisan du 100% produits sur Mars, O2 et CH4, pour 2 raisons :
1) On gagne quand même 1 dizaine de tonnes (ordre de grandeur, faudrait que je refasse les calculs) si on produit tout sur place, et cette dizaine de tonnes fait une énorme différence en termes de complexité pour les formes, les systèmes et les procédures de descente et atterrissage (EDL) sur Mars. Je pense que le problème de l'EDL est prioritaire du point de vue des risques (et du coût et de la roadmap) et que par conséquent, cela vaut le coup de faire l'effort de ce côté même si c'est au détriment de la complexification de la partie ISRU.
2) ll faudrait que je vérifie, mais je pense que les 10 tonnes de plus sur Mars impliquent une capacité vers Mars (TMI) de l'ordre de 50 tonnes pour un équipage à 3, ce qui fait qu'on est au-delà des capacités du futur SLS et qu'il faudrait donc procéder à un assemblage en LEO du vaisseau qui doit partir vers Mars, assemblage qui induit des risques et des coûts supplémentaires ... avec également une complexification accrue pour la qualification EDL (il faut une mission de type MSR très lourde pour tester l'EDL d'un atterrisseur lourd).
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Argyre
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LA société japonaise IHI AEROSPACE a développé un moteur GNL-LOX : le LE-8.
Il a tourné au banc d'essai. Pas d'application à ce jour.
Mais ils continuent à travailler sur le concept :
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/70659.htm
Il a tourné au banc d'essai. Pas d'application à ce jour.
Mais ils continuent à travailler sur le concept :
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/70659.htm
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La société russe KBKhA «Konstruktorskoe Buro Khimavtomatiky» travaille sur des concepts de moteurs LNG/LOX
http://www.kbkha.ru/?p=8&cat=11&prod=59
Le plus récent serait un RD 0 162 .... dans le cadre du projet VOLGA ???? Infos datant de 2012 (forum L2 de NSF)
http://forum.nasaspaceflight.com/index.php?topic=28912.0
http://www.kbkha.ru/?p=8&cat=11&prod=59
Le plus récent serait un RD 0 162 .... dans le cadre du projet VOLGA ???? Infos datant de 2012 (forum L2 de NSF)
http://forum.nasaspaceflight.com/index.php?topic=28912.0
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Depuis l’accident majeur survenu sur la centrale nucléaire de Fukushima, l’intérêt du méthane au Japon comme source alternative d’énergie est relancé et l’exploitation des hydrates de méthane des fonds marins a été testée: voir futura-sciences
Bien sûr l’utilisation du méthane comme ergol pour les fusées ne serait qu’une goutte de méthane liquide par rapport aux autres utilisations, mais par ricochet on peut quand même s’attendre à un intérêt plus grand pour cette voie.
Bien sûr l’utilisation du méthane comme ergol pour les fusées ne serait qu’une goutte de méthane liquide par rapport aux autres utilisations, mais par ricochet on peut quand même s’attendre à un intérêt plus grand pour cette voie.
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Même si on n'est pas aidé (moi du moins) par le déchiffrage du cyrillique ou des kanjis ... on trouve quelques références.
Je suppose qu'il s'agit aussi du moteur LNG/LOX RD 0160 déjà signalé plus haut ????
article de Roscosmos (datant d'octobre 2011)
http://www.roscosmos.ru/17486/
Soit avec Bing Translator (je laisse en anglais car c'est plus fidèle que russe ---> français):
Je suppose qu'il s'agit aussi du moteur LNG/LOX RD 0160 déjà signalé plus haut ????
article de Roscosmos (datant d'octobre 2011)
http://www.roscosmos.ru/17486/
- Spoiler:
- Новости Роскосмоса
Рекордные испытания ракетного двигателя
:: 03.10.2011 11:11
Огневое ресурсное испытание многоразового ракетного двигателя-демонстратора С5.86.1000-0 №2 тягой 7,5 тс на топливной паре жидкий кислород (ЖК) – сжиженный природный газ (СПГ) успешно проведено 28 сентября на стенде В2А ИС-106 ФКП «НИЦ РКП» в г. Пересвет (Московская область).
Ракетный двигатель разработан и изготовлен в «КБхиммаш им. А.М.Исаева» – филиал ФГУП «ГКНПЦ им. М.В.Хруничева» по техническому заданию ГНЦ ФГУП «Центр Келдыша».
В ходе испытания выполнено двукратное включение двигателя. Длительность первого включения составила 162 секунды. На втором включении была достигнута рекордная длительность работы двигателя такой размерности при однократном включении – 2007 секунд. Испытания были прекращены по выработке компонентов.
Суммарная наработка данного экземпляра двигателя в ходе 4-х включений составила 3389 секунд.
В процессе испытания подтверждена возможность многократного (двукратного) запуска и остановки двигателя-демонстратора на сжиженном природном газе; продолжительной работы двигателя, выполненного по замкнутой схеме с дожиганием восстановительного генераторного газа, на топливной паре ЖК–СПГ; стабильность продолжительной (более 2000 секунд) работы двигателя демонстратора на основном режиме с разными сочетаниями тяги и соотношения компонентов топлива; правильность принятых технических решений по обеспечению многократного запуска, управления, регулирования с учетом особенностей сжиженного природного газа; возможность стенда по проведению длительных испытаний и др.
Проведенные испытания позволили получить экспериментальные данные для уточнения методики расчета охлаждения камеры сгорания при использовании СПГ в качестве охладителя. Также усовершенствована технология транспортировки, заправки и термостатирования больших масс сжиженного природного газа и отработаны технологические решения, практически применимые для процедуры заправки летных изделий.
Программа испытаний двигателя успешно выполнена.
Soit avec Bing Translator (je laisse en anglais car c'est plus fidèle que russe ---> français):
Roscosmos News
Record test rocket engine
11:11: 03/10/2011:
Durability test firing of a reusable rocket engine demonstrator with 5.86.1000-0 # 2 thrust 7.5 ton to fuel a pair of liquid oxygen (lox)-liquefied natural gas (LNG) successfully held on September 28 at the stand of V2A-106 FKP SIC RCP "Peresvet (Moscow region).
Rocket engine developed and produced in the KBhimmaš them. A. Isaeva is a branch of federal state unitary enterprise "SATELLITE. Khrunichev's main task of FSUE "Keldysh Center SSC."
During the test, performed twice on the engine. The first time was 162 seconds. The second listing was achieved record-breaking engine run time the dimensions of the one-time inclusion-2007 seconds. The tests were stopped on the components.
Total hours of use this instance of the engine during the 4-h inclusions-3389 seconds.
The test confirmed the possibility of multiple (2) starts and stops the engine demonstrator liquefied natural gas; prolonged engine operation, performed on closed circuit with post-combustion restorative producer gas to the fuel pair LCD-LNG; stability of prolonged (over 2000 seconds) engine demonstrator in native mode with different combinations of thrust and pattern of the fuel components; the correctness of technical solutions to ensure continued control, regulation, taking into account the characteristics of liquefied natural gas; ability to stand for long trials, etc.
Tests have yielded experimental data to refine the methodology for calculating cooling the combustion chambers when used CNG as the cooler. Also improved the technology of transportation, refueling, and temperature control of large masses of liquefied natural gas and developed solutions, practicable procedures for refueling flight products.
Engine test program is successful.
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Du côté de la NASA aussi des moteurs Aerojet ont été testés avec ce couple d'ergols (au banc) :
http://spacefellowship.com/news/art19903/nasa-completes-altitude-testing-of-advanced-liquid-oxygen-liquid-methane-rocket-engine.html
Il y avait eu une étude pendant le programme Constellation pour équiper le "lander lunaire"
http://ntrs.nasa.gov/archive/nasa/casi.ntrs.nasa.gov/20110016509_2011017526.pdf
http://spacefellowship.com/news/art19903/nasa-completes-altitude-testing-of-advanced-liquid-oxygen-liquid-methane-rocket-engine.html
Il y avait eu une étude pendant le programme Constellation pour équiper le "lander lunaire"
http://ntrs.nasa.gov/archive/nasa/casi.ntrs.nasa.gov/20110016509_2011017526.pdf
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Travail de l'Agence Spatiale Italienne (ASI) avec accord de collaboration avec Roscosmos pour le LM10 MIRA moteur LNG/LOX
http://congress.cimne.com/eucass2013/admin/files/fileabstract/a36.pdf
http://congress.cimne.com/eucass2013/admin/files/fileabstract/a35.pdf
http://congress.cimne.com/eucass2013/admin/files/fileabstract/a36.pdf
http://congress.cimne.com/eucass2013/admin/files/fileabstract/a35.pdf
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Très intéressant ce programme d'évolution pour le troisième étage de Véga.montmein69 a écrit:Travail de l'Agence Spatiale Italienne (ASI) avec accord de collaboration avec Roscosmos pour le LM10 MIRA moteur LNG/LOX
http://congress.cimne.com/eucass2013/admin/files/fileabstract/a36.pdf
http://congress.cimne.com/eucass2013/admin/files/fileabstract/a35.pdf
Voir le programme LYRA
Effectivement le LCH4 (méthane liquide) peut être stocké sur de longues durées beaucoup plus facilement que le LH2 ce qui le rend intéressant pour les étages supérieurs mis sur des orbites d'attente avant ré-allumage pour l'obtention de la trajectoire définitive .
On l’envisage aussi pour des "tugs " (remorqueurs) entre des orbites terrestres et lunaires
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