Conférence de presse de JJ Dordain - 17/1/2014

En direct sur http://www.esa.int/For_Media/ESA_Director_General_Jean-Jacques_Dordain_meets_the_Press en ce moment

Reprise des twitt de https://twitter.com/CiteEspace et https://twitter.com/Brigitte_Ba

JJ Dordain :
- "2014 sera une année charnière pour l'ESA" (Rosetta, dernier ATV, nouveaux programmes, etc.).

- Les satellites Herschel, Planck et GOCE ont fini leur mission : les scientifiques ont des données pour 10 ans.

- Le GPS européen Galileo est qualifié : performances 2x meilleures qu'attendu.

- "2013, une année dense, difficile mais couverte de succès".

- "Continuer à faire de l'esa un modèle d'Agence spatiale (...) et également un employeur modèle"

- Le 50ème anniversaire de ESA sera célébré par des événements dans plusieurs centres de l'agence.

- Budget 2014 de ESA : 4,1 milliards d'euros. Stable au niveau des activités industrielles selon JJ Dordain.

JJ Dordain:
- Budget pour 2014: 4,1 milliards d'€. Augmentation très significative de 700 millions depuis 2008, début de la crise économique.

- Programme d'observation de la Terre est le + important, Galileo est 2nd. Services au citoyen=part très importante du budget

- Vols habités=9% du budget total de l'esa

- Union européenne = 80% des ressources de l'esa en dehors de celles investies par les états membres

- Lanceurs & ISS = 25% des contributions des états membres

- Lancement fin mai d' Alexander Gerst pour 6 mois à bord de la Station spatiale internationale

- le lancement du dernier ATV permettra de se consacrer pleinement au module de service de NASA_Orion basé sur technos ATV

- en 2014, la sonde Venus Express va faire un test d'aerobraking (se freiner en frôlant son atmosphère).

JJ Dordain:
- des développements pour Ariane 5 ME (évolution d'Ariane 5) serviront à Ariane 6 (optimisation des budgets).

- JJ Dordain évoque Ariane6 & Ariane5ME. Objectif = augmentation des performances sans augmentation des coûts

- Consultation de l'industrie sur 15 éléments d'Ariane6. 160 propositions reçues, y compris industrie non spatiale.

- Objectif coût Ariane6 est possible, avec restructuration. Debriefing des différents scénarios mi-mars avec les états membres.

- L'objectif de diminuer en 2015 de 30% les coûts de la partie européenne de la Station spatiale internationale sera tenu.

- Calendrier intégré commun esa/nasa pour le module de service Orion de la NASA en juin.

- retard revue tech du module de service européen de la capsule Orion de la NASA. Mais pas de retard de livraison.

- la Hongrie en cours de devenir le 20ème état-membre de l'agence.

- l'esa a un accord aujourd'hui avec l'Agence spatiale canadienne. Développer des accords avec d'autres états non membres?

JJ Dordain:
- Les pays qui souhaitent entrer dans l'Union Européenne souhaitent également, à terme, faire partie de l'esa (Hongrie)

- Je suis depuis 25ans à l'@ESA, qui a beaucoup changé. Créée sur deux piliers: sciences et lanceurs

- Développement des partenariats public/privé pour les télécommunications, et des centres d'incubation

- "Pour innover, il faut prendre des risques".Définir avenir de l'esa; partager les risques pour innover et créer de la valeur.

- "Il faut pouvoir concilier le risque et le succès". L'expertise est une clé, et notamment celle de l'agence. L'expertise permet de concilier risques et succès. Complémentarité expertise industrie/esa à préserver.

"Voilà pour 2014. Je peux vous dire qu'on ne s’ennuiera pas"

Maintenant: questions / réponses avec les journalistes  
Direct TV http://www.esa.int/For_Media/ESA_Director_General_Jean-Jacques_Dordain_meets_the_Press

- l'objectif d'Ariane 6 est un coût de lancement à 70 millions d'euros. Si pas possible, il faut se poser la question de continuer à faire des lanceurs.

- 10 satellites Galileo seront en orbite fin 2014... Début de la qualification des services à 8 satellites, livraison à 10.

- Prolongation de l' ISS jusqu'en 2024: les états membres de l'esa ont été consultés et sont ravis. Objectif court terme = sécuriser le financement jusqu'en 2020.

- L' esa est prête à collaborer avec tout candidat au programme d'équipages privés de la nasa, ex: Sierra Nevada ...

- SNC (projet de mini-navette Dream Chaser pour la NASA) a contacté l'ESA pour son expertise.

- accord ExoMars entre esa et Roscosmos. Perspective de coopération avec missions lunaires de la Russie. Financements à trouver.

- Coopération potentielle autour de Jupiter? esa = JUICE, Roscosmos s'intéresse à Ganymède...

- Budget pour 2014: 4,1 milliards d'€. Augmentation très significative de 700 millions depuis 2008, début de la crise économique.

Belle formule pour ne pas dire budget 2014 en baisse !

Cf SpaceNews

PARIS — European Space Agency (ESA) governments have approved a budget of 4.1 billion euros ($5.7 billion) for 2014, a 4.2 percent decline from 2013 mainly due to a sharp reduction in funding expected from the European Union’s executive commission.

wakka a écrit:
- l'objectif d'Ariane 6 est un coût de lancement à 70 millions d'euros. Si pas possible, il faut se poser la question de continuer à faire des lanceurs.

Qu'en conclure? S'il pense vraiment ce qu'il dit, il se pose déjà la question de continuer à faire des lanceurs...  8-) 

Sidjay a écrit:

De proches sources m'ont indiqué qu'en se qui concerne l'accord ESA-SNC, ce serait la firme américaine qui serait entré en contact avec l'ESA et non l'inverse. Dordain aurait affirmé qu'en aucuns cas, les travaux effectués par le biais de cet accord ne biaiseraient la compétition entre les trois sociétés engagées au CCiCAp et que l’ESA coopéra également avec les autres compétiteurs si ceux-ci le souhaite. AMHA c'est réglo!

En effet, c'est exactement ce qu'a répondu mr Dordain à la question que je lui ai posée. Sur le site de l'ESA, ce n'était pas très clair la façon dont l'entente s'était signée. Il a bien précisé que c'était SNC qui avait pris les devants et avait contacté l'ESA, et non l'inverse. Et d'ailleurs l'ESA a répondu après contact avec Charlie Bolden, qu'ils étaient à la disposition des autres "compétiteurs". 
On peut entendre la réponse sur la vidéo de la conf. vers 1h39, quelque chose comme ça.

Eyp a écrit:

wakka a écrit:
- l'objectif d'Ariane 6 est un coût de lancement à 70 millions d'euros. Si pas possible, il faut se poser la question de continuer à faire des lanceurs.

Qu'en conclure? S'il pense vraiment ce qu'il dit, il se pose déjà la question de continuer à faire des lanceurs...  8-) 

Cela veut dire que l'objectif est à atteindre, sinon le challenge commercial au niveau international serait impossible à soutenir. (concurrence avec Proton, Zenit, et surtout Space X avec Falcon 9 et F9 Heavy)
Cela veut dire un design qui comprime les coûts de fabrication, des entreprises qui tirent sur les coûts, une mise en configuration du lanceur et de sa charge optimisée pour augmenter le nombre de tirs sans baisser la qualité du service et ainsi répondre à l'attente des clients.
Rien n'est gagné d'avance .....

Il ne faudrait quand même pas perdre de vue que si l'Europe fait des lanceurs, ça n'est pas pour faire quelque chose d'économique. L'histoire d'Ariane n'a rien à voir avec "faire quelque chose de pas cher", mais a été est est encore uniquement soutenue pour des raisons de souveraineté technologique et d'accès à l'espace.

Si, en plus, ça ne coute pas cher c'est bonus. Du moins, c'était encore comme ça qu'on réfléchissait il y a peu, mais ce n'est pas impossible que les financiers en charge de ces programmes actuellement n'aient pas bien suivi tous leurs cours d'histoire.

Ca serait vraiment triste pour nous autres européens d'abandonner une telle filière...  

J'ai lu quelque part sur le web il y a quelques semaines que contrairement aux américains, qui avec leur grand marché captifs de satellites gouvernementaux peuvent entretenir les revenus des constructeurs de lanceurs comme Boeing ou Lokheed-Martin et donc faire vivre l'operateur ULA sur ces seuls lancements, l'Europe posséde un marché captif beaucoup plus réduit, et que ce serait les revenus optenus par le marché des satellites comerciaux dominé par Arianespace qui permetrait de lancer ces satellites gouvernementaux européens moins chère. Donc si Arianespace venait à perdre de grandes parts de marché pour un autre opérateur forcément, les commandes de lanceurs diminuerait, augmentant leur prix unitaires et donc le cout de lancement des charges gouvernementales des differents pays européens ou de l'ESA, et par la même le cout des missions (quelles soient scientifiques, militaires, de navigation ou de teledetection et meteorologie). C'est donc un peu l'indépencance spatiale qui pourrait en soufrir (il y a déjà des brèches avec, par exemple, le lancement des trois satellites radars allemands que ces derniers ont confié à SpaceX...).

Déclarée morte " l'Europe des lanceurs ", ça fait hurler, mais cela ne veut pas dire que les pays respectifs n'en feront plus.
L'Italie par exemple possède déjà le sien.
A l'avenir Il faut bien garder en tête qu'il nous reste une seule cartouche.
Dordain est réaliste, si les signatures et les engagements sur dix ans ne suffisent pas, mieux vaut prendre les devants et changer de modèle maintenant.

Pour le Dream Chaser s'agit-il du projet DLR/OHB qui ressort sous le chapeau ESA ?

montmein69 a écrit:

Eyp a écrit:

wakka a écrit:
- l'objectif d'Ariane 6 est un coût de lancement à 70 millions d'euros. Si pas possible, il faut se poser la question de continuer à faire des lanceurs.

Qu'en conclure? S'il pense vraiment ce qu'il dit, il se pose déjà la question de continuer à faire des lanceurs...  8-) 

Cela veut dire que l'objectif est à atteindre, sinon le challenge commercial au niveau international serait impossible à soutenir. (concurrence avec Proton, Zenit, et surtout Space X avec Falcon 9 et F9 Heavy)
Cela veut dire un design qui comprime les coûts de fabrication, des entreprises qui tirent sur les coûts, une mise en configuration du lanceur et de sa charge optimisée pour augmenter le nombre de tirs sans baisser la qualité du service et ainsi répondre à l'attente des clients.
Rien n'est gagné d'avance .....

Il est sans doute important de noter que les coûts sont exprimés en Euros et que les acheteurs de fusée sont souvent non européens. Or, l'Euro est surévalué. Une façon de s'en sortir serait donc de dévaluer l'Euro, ou pour les pays européens qui participent le plus à la construction des Ariane, de sortir de l'Euro, de revenir à une monnaie nationale et de dévaluer.

Cordialement,
Argyre