Philae: atterrissage et mission (partie 3)

Non mais, c'est l'idée que l'on se fait des scénarios possibles ! Ce qui voudrait dire que dès la séparation de Rosetta, Philae a perdu sa stabilité et s'est mis à tournoyer n'importe comment se condamnant à un crash (mou) sur 67P avec ou sans crochets actifs pour l'arrimage au sol (?).

Non, apparemment c'est le premier contact qui a commencé à faire tournoyer Philae...

Bon BBspace, c'est donc une mauvaise interprétation de la séquence simulation.

Tout est assez clairement détaillé dans l'article du CNES ; notamment :

"Immédiatement après le contact avec la surface, le moteur d’entraînement de la roue à inertie qui stabilisait Philae lors de sa descente s’est arrêtée automatiquement comme il devait le faire une fois que l’atterrisseur aurait été ancré, mais celui-ci se trouvant alors en déplacement, il s’est produit un transfert régulier avec ralentissement de la roue et accélération de la rotation de Philae qui a finalement atteint près d’un tour par période de 13 secondes. "

Ensuite la vidéo passe rapidement sur la petite heure de vol plané assez stable et l'on voit le 2ème toucher de sol avec une déstabilisation totale et les pirouettes qui s'ensuivent ; tout ceci est établi par " Les images d’OSIRIS-NAC et de ROLIS ajoutées aux données collectées par les instruments SESAME, ROMAP et RPC-MAG (qui) ont permis de connaître très précisément le déroulement de la tentative d’atterrissage de Philae sur le site Algikia et de calculer les paramètres de la trajectoire du 1er rebond. " mais doit être confirmé par

"  l’étude des variations d’éclairement des panneaux solaires et par les pertes de communication.

Comme quoi un pépin de ce type devient un sujet d'étude qui va mobiliser les neurones des chercheurs pour quelques semaines (au moins ?).

Je ne sais pas trop si les conclusions seront réutilisables pour d'autres séquences dans d'autres missions ? Sinon ... on aura au moins quelques volumes de compilation, de plus dans les archives

Pour info, le prochain créneau de visibilités entre Rosetta et Philae débutera en fin de semaine prochaine (Rosetta se promène dans les 2 hémisphères, et les contacts avec Philae ne sont possibles que dans l'hémisphère Nord; en gros il fait du 10 jours sans visi, 10 jours en visi), le 27 pour être précis, avec une distance Rosetta-Philae oscillant entre 120 et 140 km, contre 170-220 km au dernier créneau. Rosetta étant limite au niveau de ses STR, il ne descendra pas plus bas pour l'instant.

Tonio a écrit:Pour info, le prochain créneau de visibilités entre Rosetta et Philae débutera en fin de semaine prochaine (Rosetta se promène dans les 2 hémisphères, et les contacts avec Philae ne sont possibles que dans l'hémisphère Nord; en gros il fait du 10 jours sans visi, 10 jours en visi), le 27 pour être précis, avec une distance Rosetta-Philae oscillant entre 120 et 140 km, contre 170-220 km au dernier créneau. Rosetta étant limite au niveau de ses STR, il ne descendra pas plus bas pour l'instant.

Merci pour ces infos.

Concrètement, concernant les senseurs stellaires, comment évalue-t-on une situation "limite" ? Un pourcentage de temps pendant lequel ils décrochent ? Une autre façon de mesurer... ?

MarsSurfaceWanderer a écrit:

Tonio a écrit:Pour info, le prochain créneau de visibilités entre Rosetta et Philae débutera en fin de semaine prochaine (Rosetta se promène dans les 2 hémisphères, et les contacts avec Philae ne sont possibles que dans l'hémisphère Nord; en gros il fait du 10 jours sans visi, 10 jours en visi), le 27 pour être précis, avec une distance Rosetta-Philae oscillant entre 120 et 140 km, contre 170-220 km au dernier créneau. Rosetta étant limite au niveau de ses STR, il ne descendra pas plus bas pour l'instant.

Merci pour ces infos.

Concrètement, concernant les senseurs stellaires, comment évalue-t-on une situation "limite" ? Un pourcentage de temps pendant lequel ils décrochent ? Une autre façon de mesurer... ?

Je ne connais pas la réponse et il nous faudrait un spécialiste, mais effectivement si on se rapproche trop de la comète, le champ stellaire se trouve de plus en plus occulté et le senseur stellaire ne peut plus faire ses pointages.
Star Tracker (STR)

(Ce qui s'était passé l'autre fois c'est que Rosetta avait pris des poussières éjectées par la comète pour la ou les étoiles qui lui servaient de repère ! donc elle avait failli se perdre)

Du fait de ce danger, je crois qu'ils vont rester extrêmement prudents et ne pas tenter de rapprochement inconsidéré pour une reprise de contact avec Philae plutôt aléatoire.
La sonde Rosetta a encore du travail à effectuer, et un atterrissage final sur la comète à tenter.

Des nouvelles tentatives de contacts avec PHILAE.
si pas de problèmes avec les senseurs stellaires, ROSETTA devrait continuer a descendre.

https://cnes.fr/fr/nouvelles-tentatives-de-contact-avec-philae

Si tout se passe bien, nous devrions être vers 110 km à partir du 27 novembre. L’orbiteur va aussi se rapprocher du plan du terminateur (perpendiculaire à la direction Soleil-comète), qui est le plan d’orbite dans lequel il était en juin et juillet.

C'est le bon sens ...
Si çà marche ce sera super ... mais pas de prise de risque inconsidérée

Le dessin animée ROSETTA et PHILAE en Francais (Living with a comet).

Maintenant on attend quand meme un contact avec PHILAE.
ROSETTA tourne au alentour de 110 Km/alt de 67P

fab37toto a écrit:Maintenant on attend quand meme un contact avec PHILAE.
ROSETTA tourne au alentour de 110 Km/alt de 67P

Même si un nouveau contact semble être une entreprise compromise au vu du manque de résultats actuel, j'aurais tout de même bien aimé que l'ESA, le CNES ou le DLR communiquent quelques infos sur les actions, réflexions et interrogations des ingénieurs en ces moments de course contra la montre.

Dicton : Au moins on est à savoir, au mieux on se porte. C'est le motif de la COM chez ESA !

Philae reste désespérément muet (c'est bien dommage):

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/12/08/97001-20151208FILWWW00107-philae-reste-desesperement-muet.php

j'ai bien peur que c'est la fin !!! 8-)

C'est effectivement fort dommage. La mission de science long terme aurait pu apporter énormément.

Il semble se confirmer que l'Europe est assez forte pour envoyer des atterrisseurs qui ne fonctionnent que sur batterie : Huygens, Schiaparelli (ExoMars 2016), et Philae qui n'a transmis de données sur fonctionnement solaire que pendant au total quelques dizaines de minutes. :D  Quand à Beagle 2, il avait des panneaux solaires, mais...

Bon, je suis un peu rude avec l'ESA, qui aime bien châtie bien, mais c'était quand même bien essayé ce coup d'un atterrissage sur une comète ! Dommage que nous ne reverrons cela que dans trente ans, et encore, pas de la part de l'Europe, qui déteste refaire (pardon, "consacrer un budget à") ce qu'elle considère avoir réussi. Et mine de rien, on attend toujours un panorama à la surface d'une comète...

oui c'est bien dommage et ennuyeux ce silence :( :( :(
 surtout après le petit espoir d'il y a quelques mois ; que s'est-il donc passé ...

Philae comme l'ESA, côté communication, c'est pas terrible  :iout:

Il y a eu un moment d'antenne pour Philae, "désespérément muet", sur le journal de 23h de France Inter.

La journaliste a précisé que soit l'électronique avait pris un coup de chaud durant le périastre de 67P, soit la poussière avait recouvert les panneaux solaires d'une couche de poussière. Dans le premier cas les ingénieurs savent qu'il n'y a rien à faire, mais pour le second cas ils conservent un espoir avec le rapprochement de Rosetta qui améliorerait les bilans de liaison.

Ma remarque personnelle est qu'avec de la poussière sur le coin du nez, ça a dû être dur pour Philae de trouver de quoi se chauffer un peu... En revanche, la journaliste n'a rien dit sur la possibilité qu'il ait gelé et que l'électronique n'ait donc pas souffert du chaud, mais du froid. Mais cela avait été évoqué sur le blog de l'ESA, qui pensait que les ratés des récepteurs (et des émetteurs aussi) pouvait être dû au froid.

Faute de mieux - même si ce ne permettrait pas de collecter de nouvelles données scientifiques -, un repérage visuel de  Philae permettrait d'affiner la trajectoire suivi par par ce landeur lors de ses rebonds et d'en savoir un peu plus sur l'élasticité des chocs sur le sol.

La journaliste a précisé que soit l'électronique avait pris un coup de chaud durant le périastre de 67P, soit la poussière avait recouvert les panneaux solaires d'une couche de poussière. Dans le premier cas les ingénieurs savent qu'il n'y a rien à faire, mais pour le second cas ils conservent un espoir avec le rapprochement de Rosetta qui améliorerait les bilans de liaison.

Si les panneaux solaires sont recouverts d'une couche de poussière suffisante pour le gêner (cad qu'à chaque rotation cométaire il va être allumé moins longtemps, voir pas du tout), alors le rapprochement de Rosetta ne change quasiment rien. Par contre le signal peut être perturbé par la colonne de poussière entre Philae et Rosetta.
Le plus probable, c'est que les dysfonctionnements déjà observés au niveau du TxRx Lander (peut être dû au stress thermique subi durant plusieurs mois ou des pb en amont dans le sous-système de puissance) durant les contacts en Juin et Juillet se sont accentués et que la com est morte.
Tout km gagné en dessous de 100km de distance améliore grandement le bilan de liaison. Pour être vraiment certain qu'il est mort, Rosetta pourrait faire une manœuvre de piqué rapide (pour éviter de fonctionner sans STR trop longtemps) à un moment de com possible, mais globalement l'ESA se fiche pas mal de Philae à part pour leur com et ils ne veulent pas prendre de risque (ce qui peut se comprendre, il reste un an de mission donc que soit par intérêt scientifique ou pour les sous-sous de chacun, pas de risque).

Faute de mieux - même si ce ne permettrait pas de collecter de nouvelles données scientifiques -, un repérage visuel de  Philae permettrait d'affiner la trajectoire suivi par par ce landeur lors de ses rebonds et d'en savoir un peu plus sur l'élasticité des chocs sur le sol.

Oui pourquoi pas, mais de nombreuses images ont déjà été prises de la zone après l'atterrissage lorsque Rosetta se trouvait à une distance où elle n'est pas prête de se rendre avant plusieurs mois. Ensuite la position finale est connue à quelques dizaines de mètres, donc ça ne changerait probablement pas grand chose pour un calcul d'élasticité, sachant qu'il y a un tas d'incertitudes à côté. Plusieurs traj de rebond ont été calculées, assez proches, l'attitude pendant les rebonds reste inconnue (malgré une vidéo du DLR dont le résultat exposé est loin de faire l'unanimité parmi les ingé et scientifiques qui travaillent sur cette partie...). Il faut savoir que même la restit d'attitude pendant la descente reste assez imprécise, alors l'attitude pendant les rebonds c'est pas pour tout de suite.

Tonio a écrit: globalement l'ESA se fiche pas mal de Philae à part pour leur com et ils ne veulent pas prendre de risque (ce qui peut se comprendre, il reste un an de mission donc que soit par intérêt scientifique ou pour les sous-sous de chacun, pas de risque).

Merci pour toutes ces explications. Au vu du paradigme "comm versus sécurité de Rosetta", quelle est la politique privilégiée ?

Une vidéo du DLR résumant les activités de la dizaine de jours de fenêtre :
http://blogs.esa.int/rosetta/2015/12/09/philae-status-update

Les équipes essaient toujours d'envoyer des commandes "en aveugle" (blind command) pour tenter d'obtenir une réponse...

entretien avec philippe gaudon du cnes   :    http://www.lepoint.fr/astronomie/mission-rosetta-adieu-philae-11-12-2015-1989090_1925.php        ça sent la fin à priori ou à part croire au père noel !!!

Je crains désormais qu'il ne se soit passé quelque chose à bord de Philae… 

l'orientation, voire la position de Philae, peut avoir changé. S'il était vraiment instable, peut-être a-t-il glissé…

si Rosetta descendait en dessous de 50 kilomètres d'altitude, on pourrait aussi refaire fonctionner Concert, l'instrument qui permet de sonder l'intérieur de la comète, parce que lui consomme vraiment peu d'énergie.

l'espoir peut subsister jusqu'à fin décembre ou fin janvier. Et, s'il ne se passe rien en janvier, ce sera définitivement la mort de Philae.

Pour la suite avec ROSETTA :

L'objectif étant de parvenir, fin septembre, à la poser avec une vitesse relative à la comète, c'est-à-dire une vitesse d'impact, la plus faible possible. Bien sûr, le but ultime serait que Rosetta survive à cet atterrissage. Mais nous n'y croyons pas trop .... Or ses panneaux solaires et son antenne de communication avec la Terre sont tout de même fragiles. 

oui c'est bien dommage !!  8-)

oui c'est très ennuyeux tout ceci  après tant d'espoirs il y a quelques mois :( :( :(