Thomas P. Stafford (1930-2024)

Tom a aussi pris les commandes (le joystick) de la capsule lors de la rentrée de Gemini 9 et cette capsule a amerri à seulement 600 m du porte-avion ! En jouant avec la portance possible de la capsule.

Je précise d'entrée que ce message n'a aucunement l'intention de dénigrer T. Stafford qui a droit à tout mon respect et à toute mon admiration. 
Ceci dit, la précision d'un tel amerrissage relève plus de la chance que de la technique. Je m'explique:
Il y a en gros trois paramètres avec lesquels on peut jouer pour une rentrée: le plan orbital, le moment d'allumage du moteur (pour freiner....) et la durée de la poussée. Le plan orbital est très coûteux à changer en terme d'ergols et il est quasiment imposé au lancement. On joue donc sur l'instant d'allumage et la durée de la poussée. En manuel on peut considérer que la précision d'allumage est au mieux de la demie seconde (tous facteurs confondus) en automatique entre un et 0.5 dixièmes. Idem pour la durée de poussée. Ne pas oublier non plus que l'on joue avec de la chimie et que donc la poussée n'est pas rigoureusement constante, l'arrêt et la mise en route ne sont pas instantanés et même le vecteur poussée n'est jamais parfaitement aligné avec le CDG du véhicule. Par ailleurs la vitesse n'est pas connue à bord avec une grande précision en temps réel et on n'a pas trop le temps de faire de l'orbitographie pour améliorer le score. Même en ne tenant compte que de l'incertitude sur le temps, la vitesse étant de l'ordre de 7Km/s à l'allumage 1" d'erreur conduit à 7 Km d'erreur au sol. 
Par ailleurs une fois la décélération effectuée on finit par attaquer les couches denses de l'atmosphère et ça turbule en plus de chauffer. Là encore la tenue de trajectoire est un rien aléatoire. Pour finir, une fois sous parachute le vent peut faire dériver significativement, d'autant qu'il n'y a pas de moyen de piloter les voiles....
Et pour finir, la position réelle du porte-avion est complètement inconnue puisque d'un part on ne le voit pas, d'autre part il n'y a pas de radar bord illuminant la mer....
Quant au joystick il permet de contrôler plus ou moins l'attitude de la capsule, le plus ou moins venant des moyens de mesure bord. Et il n'est pas destiné à autre chose qu'à mettre la capsule en bonne position pour la rentrée.
Cerise sur le gâteau, Gemini 9A fût une mission épuisante et les moyens de calcul bord étaient un peu rudimentaires. Ceux qui ont utilisé des règles à calcul me comprendront....
Il ne faut donc pas imaginer l'équipage de Gémini comme les pilotes d'un super avion en train de viser un porte-avion. C'est plutôt le porte-avion qui vise la capsule.
Au final, l'amerrissage à 600m du porte-avion tient plus de la chance que du pilotage de grande précision. Ce qui n'enlève rien, encore une fois, à ces deux grands messieurs.

Bons Vols

PS: pour ceux qui s'interrogeraient sur ce genre de problématique en matière de missile nucléaire, les paramètres sont substantiellement différents: on vole moins haut, moins longtemps, la tête a un profil très différent d'une capsule et elle rentre en hypersonique ce qui diminue très fortement les impacts du vent....et avec quelques mégatonnes sous le coude on n'est pas à 20m près sur des cibles de la taille d'une ville...

David L. a écrit:

Gasgano a écrit:

[...] car bien souvent ce genre de photos spatiales prises sans flash à ces époques de l'argentique, apparaissent légèrement bougées faute de lumière suffisante.

Ce n'est pas spécifique à l'argentique, même si la sensibilité des capteurs CCD ou CMOS a depuis longtemps dépassé les limites de sensibilité des pellicules (1600 asa en couleur et 3200 asa en noir & blanc).

Beaucoup de photos en basse lumière réalisées avec des téléphones portables sont encore floues parce que la plupart des utilisateurs n'ont aucune notion, même élémentaire, des réglages de base en photographie (temps de pose, sensibilité et ouverture) et que les objectifs peuvent n'avoir qu'une ouverture limitée.

Autant que je me souvienne, le film de référence de l'époque était le Kodachrome 64 réputé pour sa finesse de grain et son bel équilibre chromatique. Ici, je doute qu'on ait affaire à un film d'assez forte sensibilité du genre ISO 400 (ou 400 ASA à l'époque) dont le grain serait probablement visible, ce qui n'est pas le cas. Par exemple, au milieu des années 70, le film du commerce le plus sensible était le GAF 500 (diapo) que j'utilisais pour l'astro, mais épouvantable côté grain. Ceux de forte sensibilité, ISO 800 et plus, sont apparus plus tard, chez Fuji en particulier ...

Gasgano a écrit:

Autant que je me souvienne, le film de référence de l'époque était le Kodachrome 64 réputé pour sa finesse de grain et son bel équilibre chromatique. Ici, je doute qu'on ait affaire à un film d'assez forte sensibilité du genre ISO 400 (ou 400 ASA à l'époque) dont le grain serait probablement visible, ce qui n'est pas le cas. Par exemple, au milieu des années 70, le film du commerce le plus sensible était le GAF 500 (diapo) que j'utilisais pour l'astro, mais épouvantable côté grain. Ceux de forte sensibilité, ISO 800 et plus, sont apparus plus tard, chez Fuji en particulier ...

De mémoire, en Kodakchrome, il existait aussi une sensibilité à 200 asa.

A la fin des années 1990/début des années 2000, la sensibilité de 1600 asa en couleur était produite par Fuji et la sensibilité de 3200 asa par Kodak (Tmax). J'aimais beaucoup cette dernière pour les photos de nuit sans flash, le grain très important s'ajoutant à l'ambiance.

Gasgano a écrit:Voilà un fichier initié il a fort longtemps sur un éditeur de doc professionnel avant d'être converti plus tard en fichier texte sur un PC [...]

Très intéressant ce fichier, à compléter par ce graphique (je crois l'avoir vu pour la première fois sur le forum il y a des années de cela) qui montre de façon synthétique l'origine et le parcours de chacun des astronautes des groupes 1 à 7, mais sans détailler leurs vols sur la navette (en anglais seulement):

https://en.m.wikipedia.org/wiki/File:AstronautAssignmentsChart.PNG