Fiabilité des lanceurs
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Je me demande si l'amélioration de la fiabilité des lanceurs américains n'est pas tout simplement due à une excellente prise en compte du retour d'expérience aux Etats-Unis, où - contrairement à ce qu'on pense parfois - la bureaucratie est très développée mais aussi bien utilisée, et où les ressources intellectuelles et technologiques existent pour résoudre les difficultés rencontrées. C'est un pays où on sait utiliser les archives à bon escient, et en l'occurrence où le savoir-faire spatial se développe constamment. Et où le contrôle-qualité, dans les entreprises de haute technologie tout au moins, n'est pas un vain mot.
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BBspace a écrit:Je me demande si l'amélioration de la fiabilité des lanceurs américains n'est pas tout simplement due à une excellente prise en compte du retour d'expérience aux Etats-Unis, où - contrairement à ce qu'on pense parfois - la bureaucratie est très développée mais aussi bien utilisée, et où les ressources intellectuelles et technologiques existent pour résoudre les difficultés rencontrées. C'est un pays où on sait utiliser les archives à bon escient, et en l'occurrence où le savoir-faire spatial se développe constamment. Et où le contrôle-qualité, dans les entreprises de haute technologie tout au moins, n'est pas un vain mot.
C'est possible, mais des problèmes de contrôle qualité avaient néanmoins été mis en évidence l'année dernière chez SpaceX, ULA et Aerojet Rocketdyne : https://astronautique.actifforum.com/t19203-problmes-de-gestion-du-contrle-de-qualit-chez-ula-spacex-et-aerojet
En tout cas, ULA a allègrement été décriée pour le coût de ses lancements mais n'a perdu aucune charge utile depuis sa création, une performance également à mettre au crédit des EELV (Atlas V et Delta 4) depuis leur mise en service (2002).
Depuis le début du 21e siècle, de mémoire les échecs américains sont essentiellement dûs à SpaceX (3 échecs de Falcon 1 et 1 de Falcon 9 au lancement), Rocket Lab et Orbital-ATK. Si les difficultés deux premiers étaient normales, car partant de zéro, ça l'était beaucoup moins pour Orbital-ATK...
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Et bien entendu, aucune organisation n'est parfaite. On le voit bien avec le JWST par exemple...
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David L. a écrit:
les échecs américains sont essentiellement dûs à SpaceX (3 échecs de Falcon 1 et 1 de Falcon 9 au lancement),
Un échec de Falcon 9 ? :scratch: Je comprends que Zuma ne soit pas pris en compte (défaillance de la CU et pas du lanceur) mais Amos 6 était clairement dû à SpaceX.
[message corrigé]
phenix a écrit:David L. a écrit:
les échecs américains sont essentiellement dûs à SpaceX (3 échecs de Falcon 1 et 1 de Falcon 9 au lancement),
1 echec de falcon 9? :scratch: je comprend que zuma ne sois pas pris en compte (défaillance de la CU et pas du lanceur) mais amos 6 etait clairement du a spaceX.
L'échec au lancement est celui de CRS-7. C'est celui pris en compte. La destruction d'Amos 6 s'est produite pendant la campagne de lancement, donc pas pendant le fonctionnement du lanceur.
Il y a plusieurs accidents du même type sur des lanceurs russes que je n'ai pas pris en compte pour la même raison. Par contre, j'ai compté le Soyouz de 1983 car il s'est produit pendant le compte à rebours en vue du lancement, avec les cosmonautes à bord.
La question qui peut se poser en effet est : faut-il prendre en compte les accidents pendant la campagne de lancement ? Là, j'hésite...
Pour Zuma, ce n'est probablement ni l'un ni l'autre. Ni le lanceur, ni la charge utile, mais plutôt l'adaptateur et la confidentialité voulue pour cette charge vis à vis de SpaceX. Mais ça reste hypothétique.
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La Russie spatiale est souvent décriée pour sa fiabilité déclinante, mais l'année 2019 est remarquable : les lanceurs russes, utilisés 22 fois par la Russie et 3 fois par l'Europe, n'ont connu aucune anomalie de lancement, pour la première fois depuis 2003.
Aucun échec de satellisation, aucune perte de charge utile (inexploitable ou endommagée) malgré la satellisation et aucune réduction de la durée d'exploitation prévue suite à une satellisation sur une orbite non nominale.
Aucune anomalie n'est non plus à déplorer sur des lanceurs d'autres nationalités utilisant des éléments essentiels russes (RD-180 sur l'Atlas V, lanceur Antares).
La seule anomalie de fonctionnement s'est produite à l'occasion du lancement d'EgypSat-A : le lanceur Soyouz-2.1b s'est arrêté prématurément à cause d'une quantité d'ergols incorrecte, mais l'étage Fregat-M a pu compenser et l'orbite visée a été atteinte.
Fiabilité en moyenne glissante sur 5 ans :
Fiabilité en moyenne glissante sur 10 ans :
Aucun échec de satellisation, aucune perte de charge utile (inexploitable ou endommagée) malgré la satellisation et aucune réduction de la durée d'exploitation prévue suite à une satellisation sur une orbite non nominale.
Aucune anomalie n'est non plus à déplorer sur des lanceurs d'autres nationalités utilisant des éléments essentiels russes (RD-180 sur l'Atlas V, lanceur Antares).
La seule anomalie de fonctionnement s'est produite à l'occasion du lancement d'EgypSat-A : le lanceur Soyouz-2.1b s'est arrêté prématurément à cause d'une quantité d'ergols incorrecte, mais l'étage Fregat-M a pu compenser et l'orbite visée a été atteinte.
Fiabilité en moyenne glissante sur 5 ans :
Fiabilité en moyenne glissante sur 10 ans :
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La Chine a procédé à 34 lancements orbitaux en 2019. 32 ont été nominaux et 2 ont été des échecs :
- OS-M1 le 27 mars (perte de Lingque-1B) - 1er tir
- CZ-4C le 22 mai (perte de Yaogan 33)
Fiabilité en moyenne glissante sur 10 ans :
- OS-M1 le 27 mars (perte de Lingque-1B) - 1er tir
- CZ-4C le 22 mai (perte de Yaogan 33)
Fiabilité en moyenne glissante sur 10 ans :
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Evolution de la fiabilité sur 10 ans des lanceurs orbitaux chinois, au 10 juillet 2020 :
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Je me demande s'il était possible dans ce genre de courbes de tenir compte du nombre de tirs. Réussir 9 tirs sur 10 n'est pas la même chose que d'en réussir 27 sur 30 d'un point de vue bayésien, les intervalles de confiance à 95 % sur les valeurs des taux de réussites se rétrécissent avec les volumes, même si ces taux sont comparables.
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Les fous ouvrent les voies qu'empruntent ensuite les sages. (Carlo Dossi)
Henri a écrit:Je me demande s'il était possible dans ce genre de courbes de tenir compte du nombre de tirs. Réussir 9 tirs sur 10 n'est pas la même chose que d'en réussir 27 sur 30 d'un point de vue bayésien, les intervalles de confiance à 95 % sur les valeurs des taux de réussites se rétrécissent avec les volumes, même si ces taux sont comparables.
Avec quelque chose comme les barres d'incertitude ?
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David L. a écrit:Henri a écrit:Je me demande s'il était possible dans ce genre de courbes de tenir compte du nombre de tirs. Réussir 9 tirs sur 10 n'est pas la même chose que d'en réussir 27 sur 30 d'un point de vue bayésien, les intervalles de confiance à 95 % sur les valeurs des taux de réussites se rétrécissent avec les volumes, même si ces taux sont comparables.
Avec quelque chose comme les barres d'incertitude ?
Oui, j'ai déjà vu ça dans pas mal de papiers, ça permet de mieux voir si on a eu de la veine ou de la déveine sur de petits volumes et de mieux comparer les résultats bruts pour des volumes différents.
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Mise à jour avec l'ensemble des lancements de 2020 et les premiers de 2021 :
La Chine continue sa chute, continue depuis le pic atteint sur la période 2006-2015 et se fait doubler par la Russie, dont la dernière charge utile perdue date du 11 octobre 2018 (échec du lancement de Soyouz MS-10 par une Soyouz FG).
Il faudra cependant attendre la fin de l'année pour confirmer ce changement de hiérarchie...
A la fin de l'année dernière, la hiérarchie sur 10 ans était la suivante :
1. Japon : 97,37 %
2. Europe : 97,10 %
3. Etats-Unis : 96,40 %
4. Chine : 95,42 %
5. Russie : 94,76 %
La Chine continue sa chute, continue depuis le pic atteint sur la période 2006-2015 et se fait doubler par la Russie, dont la dernière charge utile perdue date du 11 octobre 2018 (échec du lancement de Soyouz MS-10 par une Soyouz FG).
Il faudra cependant attendre la fin de l'année pour confirmer ce changement de hiérarchie...
A la fin de l'année dernière, la hiérarchie sur 10 ans était la suivante :
1. Japon : 97,37 %
2. Europe : 97,10 %
3. Etats-Unis : 96,40 %
4. Chine : 95,42 %
5. Russie : 94,76 %
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