Hommage à Arabella et Anita
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Les deux compositeurs du groupe Quindar (surnom des "bips" qui ponctuent les transmissions spatiales) remixent des bruitages audio de la NASA.
Ils s'inspirent d’événements plus ou moins célèbres de la conquête spatiale, mais dans l'album il y a un titre qui intriguera les passionnés parmi les mieux documentés : "Arabella & Anita".
La musique est particulièrement envoutante, le rythme retranscrit bien la longue marche de la recherche, et par les variations de tonalité on devine ces moments glorieux d'excitation de l'exploit accompli, ou d'autres à l'issue dramatique.
Mais qui donc étaient Arabella et Anita ?!
Pendant que vous écoutez la mélodie (ci-dessous), je vais vous conter leur histoire...
Ou sur SoundCloud : https://soundcloud.com/butterscotch-records/06-arabella-anita-1
28 juillet 1973, pas de tir LC-39B au Kennedy Space Center, une Saturn IB parait bien frêle sur le piédestal requis pour l'adapter à la tour prévue pour une Saturn V. Alan Bean, Garriott, et Lousma s’apprêtent à entrer dans la capsule, mais il y a déjà deux passagers à bord !
Arabella et Anita sont fermement motivées à participer à la mission Skylab III. Combien même ces messieurs issus de l'US Navy ou du Marines Corps seraient indisposés d'être accompagnés par deux demoiselles, celles-ci ont mérité un ticket pour l'espace. En effet, Arabella et Anita ont passées et réussies toutes les épreuves de sélection des candidats du corps des astronautes de la Nasa dont celles d'endurance physique ou de résistance aux accélérations et vibrations subies lors du décollage.
Mais n'en déplaisent aux féministes, elles ont été choisies parmi toutes les autres candidates pour leurs petites mensurations qui facilitent grandement l'aménagement de deux places supplémentaires dans le CSM. Néanmoins, comme elles étaient destinées à être mission specialists sur Skylab, leurs connaissances et compétences ont été le principal critère. Nul autre que elles ne connait aussi bien la séricine et fibroïne, ainsi que leur manipulation.
Dans la station, Arabella et Anita devront opérer l'instrument scientifique pour l'expérience ED52. En apparence, l'appareil parait rudimentaire mais c'est un petit bijou technologique pour l'époque. En effet derrière un double vitrage isotherme il y a un appareil photo et caméra avec un autofocus expérimental d'une grande précision (c'est le système "UltraSonic Motor" que Canon proposera à la fin des 80's). L'intérieur est climatisé pour maintenir une température et taux d'humidité constant tout en minimisant les mouvements d'air par convection. Elles vont s'entrainer pendant plusieurs mois au sol à manipuler l'instrument, leurs travaux seront minutieusement analysés pour évaluer la performance et les comparer à ceux réalisés en apesanteur.
Mais revenons au 28 juillet, le décollage a été un peu trop brusque. Une fuite d'un réservoir du système de contrôle d'attitude complique le rendez-vous avec la station. Et 6 jours après l'arrimage une autre fuite est décelée. L'incident est suffisamment grave pour que la NASA accélère la préparation d'un lanceur et l'amène au LC-39B. Néanmoins ces fuites sont en dessous des limites autorisées, ces messieurs seraient-ils superstitieux ?
Après quelques jours consacrés à la réparation en EVA de Skylab (des suites de son lancement), la partie scientifique de la mission peut enfin commencer. Malheureusement lors de la préparation, l'autofocus refuse de fonctionner, ils ne pourront pas faire de vidéos de l'expérience. Arabella est la première à s'atteler à la tâche mais les résultats sont décevant avec peu de progrès à chaque étape, pire, on frôle la mutinerie quand elle refuse de continuer. Garriott propose d'accorder un petit repos et de recommencer en reprenant depuis le début du protocole expérimental. Le lendemain, à la surprise générale, Arabella a produit un résultat meilleur que tout ce qu'elle avait accompli sur Terre. Et quand Anita prend la relève, elle excelle dés les premiers essais. Mission réussie !
Le 16 septembre, alors que l'on commence à se préparer pour le retour, le corps de Anita est découvert flottant inanimé dans le module de l'ED52. Et après l'amerrissage on découvre que Arabella n'a pas survécu. L'autopsie constatera rapidement qu'elles ont succombé à une déshydratation fatale imputable à leur dispositif de support de vie qui n'était pas fonctionnel en apesanteur. Ce qui ajoute au mérite de leurs performances. Elles reposent au prestigieux Smithsonian Museum. Leurs noms sont également inscrits dans les Guinness World Records. La presse et la TV américaine de l'époque s'était entiché de leur aventure en allant jusqu'à couvrir le transfert de leurs dépouilles au musée national de l'astronautique.
Ci-dessous, une photo de Arabella dans Skylab posant fièrement sur son chef d’œuvre.
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/3e/Arabella_web_aboard_second_Skylab_mission.jpg/800px-Arabella_web_aboard_second_Skylab_mission.jpg
La mission emportait d'autres animaux, mais seules Anita et Arabella ont survécu à une panne électrique de la climatisation de Skylab survenu les premiers jours.
Il y avait à l'origine beaucoup de scepticisme que les araignées parviennent à tisser une toile de qualité en apesanteur. L'expérience n'aurait dû durer que 4 à 5 jours avant que on les replace dans leurs capsules. Après l'exploit de Arabella, Garriott a proposé de prolonger l'expérience pour toute la durée du vol. Hors leur capsule ne peut leur fournir que de l'eau, et rien n'a été prévu pour les nourrir, leur endurance naturelle devant suffire pour la durée initiale de l'expérience. Capcom demandera à l'équipage de partager leur repas quotidien avec elles. Forcément, ça crée des liens, Alan Bean leur reconnaitra dans ses mémoires le status de "spider-nauts".
Ce qui est remarquable et original dans cette expérience proposée par une lycéenne, c'est que l'animal n'est pas un cobaye ni l'objet d'étude, il en est l'opérateur. Et la tâche à accomplir est bien plus complexe que les boutons que l'on demandait de presser à des chimpanzés. La Nasa continuera d'étudier pendant plusieurs années comment les araignées construisent leurs toiles, avec plusieurs publications scientifiques faisant autorité sur le sujet. Bien plus tard, la NASA renouvellera la sélection de candidates à 8 pattes pour une excursion spatiale ; elles participeront à des missions sur ISS en 2008, 2011, et la consécration en 2012 de Nefertiti ("Neffi") qui accomplira le premier retour sur Terre à bord d'une capsule Dragon.
Pour de plus amples détails :
https://history.nasa.gov/SP-401/ch3.htm
https://lsda.jsc.nasa.gov/Experiment/exper/428
https://ntrs.nasa.gov/search.jsp?R=19740025164
https://www.nytimes.com/1973/08/10/archives/2-skylab-spiders-given-a-reprieve-crew-asked-to-share-steak-to-keep.html
https://www.nasa.gov/mission_pages/station/research/news/spidernaut.html
Ils s'inspirent d’événements plus ou moins célèbres de la conquête spatiale, mais dans l'album il y a un titre qui intriguera les passionnés parmi les mieux documentés : "Arabella & Anita".
La musique est particulièrement envoutante, le rythme retranscrit bien la longue marche de la recherche, et par les variations de tonalité on devine ces moments glorieux d'excitation de l'exploit accompli, ou d'autres à l'issue dramatique.
Mais qui donc étaient Arabella et Anita ?!
Pendant que vous écoutez la mélodie (ci-dessous), je vais vous conter leur histoire...
Ou sur SoundCloud : https://soundcloud.com/butterscotch-records/06-arabella-anita-1
28 juillet 1973, pas de tir LC-39B au Kennedy Space Center, une Saturn IB parait bien frêle sur le piédestal requis pour l'adapter à la tour prévue pour une Saturn V. Alan Bean, Garriott, et Lousma s’apprêtent à entrer dans la capsule, mais il y a déjà deux passagers à bord !
Arabella et Anita sont fermement motivées à participer à la mission Skylab III. Combien même ces messieurs issus de l'US Navy ou du Marines Corps seraient indisposés d'être accompagnés par deux demoiselles, celles-ci ont mérité un ticket pour l'espace. En effet, Arabella et Anita ont passées et réussies toutes les épreuves de sélection des candidats du corps des astronautes de la Nasa dont celles d'endurance physique ou de résistance aux accélérations et vibrations subies lors du décollage.
Mais n'en déplaisent aux féministes, elles ont été choisies parmi toutes les autres candidates pour leurs petites mensurations qui facilitent grandement l'aménagement de deux places supplémentaires dans le CSM. Néanmoins, comme elles étaient destinées à être mission specialists sur Skylab, leurs connaissances et compétences ont été le principal critère. Nul autre que elles ne connait aussi bien la séricine et fibroïne, ainsi que leur manipulation.
Dans la station, Arabella et Anita devront opérer l'instrument scientifique pour l'expérience ED52. En apparence, l'appareil parait rudimentaire mais c'est un petit bijou technologique pour l'époque. En effet derrière un double vitrage isotherme il y a un appareil photo et caméra avec un autofocus expérimental d'une grande précision (c'est le système "UltraSonic Motor" que Canon proposera à la fin des 80's). L'intérieur est climatisé pour maintenir une température et taux d'humidité constant tout en minimisant les mouvements d'air par convection. Elles vont s'entrainer pendant plusieurs mois au sol à manipuler l'instrument, leurs travaux seront minutieusement analysés pour évaluer la performance et les comparer à ceux réalisés en apesanteur.
Mais revenons au 28 juillet, le décollage a été un peu trop brusque. Une fuite d'un réservoir du système de contrôle d'attitude complique le rendez-vous avec la station. Et 6 jours après l'arrimage une autre fuite est décelée. L'incident est suffisamment grave pour que la NASA accélère la préparation d'un lanceur et l'amène au LC-39B. Néanmoins ces fuites sont en dessous des limites autorisées, ces messieurs seraient-ils superstitieux ?
Après quelques jours consacrés à la réparation en EVA de Skylab (des suites de son lancement), la partie scientifique de la mission peut enfin commencer. Malheureusement lors de la préparation, l'autofocus refuse de fonctionner, ils ne pourront pas faire de vidéos de l'expérience. Arabella est la première à s'atteler à la tâche mais les résultats sont décevant avec peu de progrès à chaque étape, pire, on frôle la mutinerie quand elle refuse de continuer. Garriott propose d'accorder un petit repos et de recommencer en reprenant depuis le début du protocole expérimental. Le lendemain, à la surprise générale, Arabella a produit un résultat meilleur que tout ce qu'elle avait accompli sur Terre. Et quand Anita prend la relève, elle excelle dés les premiers essais. Mission réussie !
Le 16 septembre, alors que l'on commence à se préparer pour le retour, le corps de Anita est découvert flottant inanimé dans le module de l'ED52. Et après l'amerrissage on découvre que Arabella n'a pas survécu. L'autopsie constatera rapidement qu'elles ont succombé à une déshydratation fatale imputable à leur dispositif de support de vie qui n'était pas fonctionnel en apesanteur. Ce qui ajoute au mérite de leurs performances. Elles reposent au prestigieux Smithsonian Museum. Leurs noms sont également inscrits dans les Guinness World Records. La presse et la TV américaine de l'époque s'était entiché de leur aventure en allant jusqu'à couvrir le transfert de leurs dépouilles au musée national de l'astronautique.
Ci-dessous, une photo de Arabella dans Skylab posant fièrement sur son chef d’œuvre.
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/3e/Arabella_web_aboard_second_Skylab_mission.jpg/800px-Arabella_web_aboard_second_Skylab_mission.jpg
La mission emportait d'autres animaux, mais seules Anita et Arabella ont survécu à une panne électrique de la climatisation de Skylab survenu les premiers jours.
Il y avait à l'origine beaucoup de scepticisme que les araignées parviennent à tisser une toile de qualité en apesanteur. L'expérience n'aurait dû durer que 4 à 5 jours avant que on les replace dans leurs capsules. Après l'exploit de Arabella, Garriott a proposé de prolonger l'expérience pour toute la durée du vol. Hors leur capsule ne peut leur fournir que de l'eau, et rien n'a été prévu pour les nourrir, leur endurance naturelle devant suffire pour la durée initiale de l'expérience. Capcom demandera à l'équipage de partager leur repas quotidien avec elles. Forcément, ça crée des liens, Alan Bean leur reconnaitra dans ses mémoires le status de "spider-nauts".
Ce qui est remarquable et original dans cette expérience proposée par une lycéenne, c'est que l'animal n'est pas un cobaye ni l'objet d'étude, il en est l'opérateur. Et la tâche à accomplir est bien plus complexe que les boutons que l'on demandait de presser à des chimpanzés. La Nasa continuera d'étudier pendant plusieurs années comment les araignées construisent leurs toiles, avec plusieurs publications scientifiques faisant autorité sur le sujet. Bien plus tard, la NASA renouvellera la sélection de candidates à 8 pattes pour une excursion spatiale ; elles participeront à des missions sur ISS en 2008, 2011, et la consécration en 2012 de Nefertiti ("Neffi") qui accomplira le premier retour sur Terre à bord d'une capsule Dragon.
Pour de plus amples détails :
https://history.nasa.gov/SP-401/ch3.htm
https://lsda.jsc.nasa.gov/Experiment/exper/428
https://ntrs.nasa.gov/search.jsp?R=19740025164
https://www.nytimes.com/1973/08/10/archives/2-skylab-spiders-given-a-reprieve-crew-asked-to-share-steak-to-keep.html
https://www.nasa.gov/mission_pages/station/research/news/spidernaut.html
Dernière édition par Thierz le Dim 21 Fév 2021 - 14:26, édité 2 fois
oliezekat- Messages : 111
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Je n'ai pas réussi à retrouver un témoignage d'un des astronautes, probablement Garriot (ça n'est pas dans les mémoires de Bean). Il rapportait que les 3 hommes s'intéressaient quotidiennement à l'expérience (d'autant qu'ils devaient donner un bout de leur steak). Dans ses propos à la tournure poétique, les toiles étaient perçu comme leur seul lien à - mère nature - parmi le fatras de métal et électronique de la station.
En complément, ce vieux documentaire permet de voir (à 8:58) Anita en mode "panic" lors de son insertion dans l'appareil. Contrairement à la narration, ce n'est pas Arabella.
Lors de la conférence des 40 ans de Skylab (à 27:07), Garriot insiste longuement sur les répercussions de l'expérience dans les médias, le public, et l'éducation nationale.
On regrettera que, une fois de plus dans une mission de Alan Bean, une caméra sophistiquée a été défaillante. L'autofocus aurait permis d'avoir un slow-motion de qualité.
En complément, ce vieux documentaire permet de voir (à 8:58) Anita en mode "panic" lors de son insertion dans l'appareil. Contrairement à la narration, ce n'est pas Arabella.
Lors de la conférence des 40 ans de Skylab (à 27:07), Garriot insiste longuement sur les répercussions de l'expérience dans les médias, le public, et l'éducation nationale.
On regrettera que, une fois de plus dans une mission de Alan Bean, une caméra sophistiquée a été défaillante. L'autofocus aurait permis d'avoir un slow-motion de qualité.
oliezekat- Messages : 111
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Merci pour le récit de cette histoire, je n'ai pas perdu le fil (d'araignée) une seconde !
Vadrouille- Messages : 1795
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Effectivement il y a une dépêche de Reuters publiée par le Times (ci-dessous) qui rapporte la triste découverte. Mais le MSFT n'a ouvert le boitier que le 28 septembre en présence de l'étudiante Judith Miles. La seule préoccupation de la Nasa est d'étudier l'épaisseur des fils, rappelons le. Et le biologiste impliqué, pour sa part, étudie surtout la géométrie des toiles selon l'environnement. La survie de la rescapée ne figure pas dans les prérogatives de l'agence malgré la médiatisation.
https://www.nytimes.com/1973/09/30/archives/tests-by-skylabspiders-hint-mans-adaptability-second-spider-dies.html
(L'interview du biologiste de l'expérience est très intéressante)
Après le 16 septembre, le boitier avec les deux capsules avait été rangé dans le container de retour. Les astronautes ne s'en occupent plus, ils sont surchargés de travail et leurs pensées vont plutôt envers les deux fuites du CSM. La préparation des colis au retour a été avancée car le lanceur pour une mission de secours est déjà prêt. De plus les astronautes ne sachant pas évaluer la santé des araignées ne soupçonnent pas qu'elles n'arrivent pas à s'hydrater en apesanteur avec l'éponge qu'elles utilisaient au sol.
Par ailleurs, les trois araignées* sont des femelles issues de la même portée ayant suivi le même cursus et conditions de vol. Il est peu probable que Arabella était encore en vie lors du retour.
(*) ci-dessous la présentation de Arachne, la "backup crew" qui accomplira une mission témoin comparative au sol, au Mission Control lors du retour du CSM, avec une projection disproportionnée de sa silhouette sur le tableau de trajectographie.
https://www.nytimes.com/1973/09/30/archives/tests-by-skylabspiders-hint-mans-adaptability-second-spider-dies.html
(L'interview du biologiste de l'expérience est très intéressante)
Après le 16 septembre, le boitier avec les deux capsules avait été rangé dans le container de retour. Les astronautes ne s'en occupent plus, ils sont surchargés de travail et leurs pensées vont plutôt envers les deux fuites du CSM. La préparation des colis au retour a été avancée car le lanceur pour une mission de secours est déjà prêt. De plus les astronautes ne sachant pas évaluer la santé des araignées ne soupçonnent pas qu'elles n'arrivent pas à s'hydrater en apesanteur avec l'éponge qu'elles utilisaient au sol.
Par ailleurs, les trois araignées* sont des femelles issues de la même portée ayant suivi le même cursus et conditions de vol. Il est peu probable que Arabella était encore en vie lors du retour.
(*) ci-dessous la présentation de Arachne, la "backup crew" qui accomplira une mission témoin comparative au sol, au Mission Control lors du retour du CSM, avec une projection disproportionnée de sa silhouette sur le tableau de trajectographie.
oliezekat- Messages : 111
Inscrit le : 12/04/2017
Age : 49
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oliezekat a écrit:(*) ci-dessous la présentation de Arachne, la "backup crew" qui accomplira une mission témoin comparative au sol, au Mission Control lors du retour du CSM, avec une projection disproportionnée de sa silhouette sur le tableau de trajectographie.
On reconnait l'astronaute Bruce McCandless à droite .
Pourquoi des araignées femelles ? Car elles sont un peu plus grosses que les mâles, et surtout tissent de plus jolies toiles... Plus symétriques ? Plus grandes ?
SpaceNut a écrit:oliezekat a écrit:
On reconnait l'astronaute Bruce McCandless à droite .
Et à gauche, Neil Hutchinson (Silver Flight).
cosmochris- Messages : 1892
Inscrit le : 01/01/2011
Age : 59
Localisation : 31
Merci Seb,
Je ne connaissais pas ta première photo, elle semble récente, est-ce la vitrine à l'annexe Udvar-Hazy du Smithsonian ?
Il me semble pas qu'il y a d'exposition permanente de Arabella. Elle est conservée dans sa capsule de vol, une éprouvette en plexiglas (avec un bouchon à visser contenant l'éponge) qui est protégée par le tube noir sur la photo.
Et, je n'ai pas trouvé de bonne photo de leur vaisseau spatiale ; c'est un boitier avec un bloc de mousse protecteur dans le lequel on rangeait les deux capsules et un flacon d'eau pour ré-hydrater les bouchons.
Effectivement, il est CapCom des missions Skylab. D'une certaine façon Arabella et Anita lui ont volé l'exclusivité du vol libre en autonomie en apesanteur, et sans MMU !
Les mâles de cette espèce (épeire diadème) peuvent faire d'aussi bonnes toiles, mais adultes ils deviennent nomades pour chercher une femelle. Le groupe sélectionné ne pouvait pas être mixte car les mâles sont souvent mangés pendant la reproduction (par confusion comme une proie), et les femelles meurent d'épuisement après leur première portée.
La qualité de la toile ne se mesure pas à la symétrie. Les activités et la stratégie de chasse de cette espèce requiert que la toile comporte des aménagements très sophistiqués par rapport aux autres espèces, la construction suit également un planning précis comme l'illustre l'animation ci-dessous.
L'araignée adapte les rayons et spirales lors de la construction en fonction de ce qui lui semble nécessaire pour supporter son poids, piéger un gabarit de proies, et transmettre correctement les vibrations. La première toile de Arabella (ci-dessous) ne satisfait pas aux besoins de ses activités, néanmoins elle témoigne qu'elle recherche une densité de rayons et spirales adaptée à l'absence de pesanteur.
Il n'aura fallut que 3 jours à Arabella pour apprendre à travailler en apesanteur alors que les astronautes s'entrainent dans des simulateurs 0G (la première piscine est conçue pour Skylab). Les premiers bons résultats de Anita démontrent que c'est l'acclimatation de leur organe de sensibilisation à leur poids qui est prédéterminant. A noter que à ce moment de la mission, Garriot et Lousma souffrent toujours du mal de l'espace.
Je ne connaissais pas ta première photo, elle semble récente, est-ce la vitrine à l'annexe Udvar-Hazy du Smithsonian ?
Il me semble pas qu'il y a d'exposition permanente de Arabella. Elle est conservée dans sa capsule de vol, une éprouvette en plexiglas (avec un bouchon à visser contenant l'éponge) qui est protégée par le tube noir sur la photo.
Et, je n'ai pas trouvé de bonne photo de leur vaisseau spatiale ; c'est un boitier avec un bloc de mousse protecteur dans le lequel on rangeait les deux capsules et un flacon d'eau pour ré-hydrater les bouchons.
SpaceNut a écrit:
On reconnait l'astronaute Bruce McCandless à droite.
Effectivement, il est CapCom des missions Skylab. D'une certaine façon Arabella et Anita lui ont volé l'exclusivité du vol libre en autonomie en apesanteur, et sans MMU !
SpaceNut a écrit:
Pourquoi des araignées femelles ? Car elles sont un peu plus grosses que les mâles, et surtout tissent de plus jolies toiles... Plus symétriques ? Plus grandes ?
Les mâles de cette espèce (épeire diadème) peuvent faire d'aussi bonnes toiles, mais adultes ils deviennent nomades pour chercher une femelle. Le groupe sélectionné ne pouvait pas être mixte car les mâles sont souvent mangés pendant la reproduction (par confusion comme une proie), et les femelles meurent d'épuisement après leur première portée.
La qualité de la toile ne se mesure pas à la symétrie. Les activités et la stratégie de chasse de cette espèce requiert que la toile comporte des aménagements très sophistiqués par rapport aux autres espèces, la construction suit également un planning précis comme l'illustre l'animation ci-dessous.
L'araignée adapte les rayons et spirales lors de la construction en fonction de ce qui lui semble nécessaire pour supporter son poids, piéger un gabarit de proies, et transmettre correctement les vibrations. La première toile de Arabella (ci-dessous) ne satisfait pas aux besoins de ses activités, néanmoins elle témoigne qu'elle recherche une densité de rayons et spirales adaptée à l'absence de pesanteur.
Il n'aura fallut que 3 jours à Arabella pour apprendre à travailler en apesanteur alors que les astronautes s'entrainent dans des simulateurs 0G (la première piscine est conçue pour Skylab). Les premiers bons résultats de Anita démontrent que c'est l'acclimatation de leur organe de sensibilisation à leur poids qui est prédéterminant. A noter que à ce moment de la mission, Garriot et Lousma souffrent toujours du mal de l'espace.
oliezekat- Messages : 111
Inscrit le : 12/04/2017
Age : 49
Localisation : France
Merci MRS, cette photo m'avait échappée et via sa référence on la trouve en HD ci-dessous :
https://mix.msfc.nasa.gov/images/HIGH/0102080.jpg
(je trouve que le boitier ouvert a un petit air de sonde spatiale)
En cherchant ce qu'est de l'Herculite II, qui est du verre trempé de PPG réservé aux cockpits de pilotage d'avions à réaction, je suis tombé dans les archives de l'éducation nationale dont ce document de la NASA d'avant vol qui récapitule le processus de sélection des propositions des élèves, la préparation du matériel et protocoles expérimental, et le déroulement prévu en vol.
https://files.eric.ed.gov/fulltext/ED077655.pdf
(le schema de MRS provient de ce rapport)
Je conseille vivement aux passionnés de fouiller les archives de l'éduc, il y a plein de dossiers de la Nasa rédigés exclusivement pour les profs et chercheurs (que je n'ai pas vu sur le NTRS).
Le moteur ERIC ne fait pas une recherche full-text, mais en faisant une requête avec "site:files.eric.ed.gov" sur Google vous aurez de la lecture inédite (sur Apollo, Skylab, et "beyond") jusqu'à la fin de vos jours !
Suprême honneur pour Judith Miles, son dossier de candidature et d'évaluation a été versé aux archives nationales. L'examinateur qui lui a attribué la plus basse mais néanmoins très bonne note a cru bon d'ajouter l'annotation "Good Science can fly" ci-dessous sur la couverture.
https://mix.msfc.nasa.gov/images/HIGH/0102080.jpg
(je trouve que le boitier ouvert a un petit air de sonde spatiale)
En cherchant ce qu'est de l'Herculite II, qui est du verre trempé de PPG réservé aux cockpits de pilotage d'avions à réaction, je suis tombé dans les archives de l'éducation nationale dont ce document de la NASA d'avant vol qui récapitule le processus de sélection des propositions des élèves, la préparation du matériel et protocoles expérimental, et le déroulement prévu en vol.
https://files.eric.ed.gov/fulltext/ED077655.pdf
(le schema de MRS provient de ce rapport)
Je conseille vivement aux passionnés de fouiller les archives de l'éduc, il y a plein de dossiers de la Nasa rédigés exclusivement pour les profs et chercheurs (que je n'ai pas vu sur le NTRS).
Le moteur ERIC ne fait pas une recherche full-text, mais en faisant une requête avec "site:files.eric.ed.gov" sur Google vous aurez de la lecture inédite (sur Apollo, Skylab, et "beyond") jusqu'à la fin de vos jours !
Suprême honneur pour Judith Miles, son dossier de candidature et d'évaluation a été versé aux archives nationales. L'examinateur qui lui a attribué la plus basse mais néanmoins très bonne note a cru bon d'ajouter l'annotation "Good Science can fly" ci-dessous sur la couverture.
oliezekat- Messages : 111
Inscrit le : 12/04/2017
Age : 49
Localisation : France
Pour conclure ce topic, je vous invite à lire le rapport de 1977 (ci-dessous) des biologistes qui ont étudiés les données récoltées lors de l'expérience (au sol et dans Skylab).
https://archive.org/details/biostor-208845
A noter que ce sont les travaux et publications scientifiques de Peter Witt qui avaient inspirée la collégienne Judith Miles. Et il avait conseillé que la Nasa envoie les mêmes espèces d’araignées pour profiter de ses connaissances de leur mode de vie. Mais il n'a pas été impliqué dans la préparation et déroulement de la mission.
Enfin, avant de vous offusquer que Peter Witt a soumis des araignées à des produits chimiques nocifs, drogues, et stress, son intention est que l'on puisse utiliser l'observation de leurs toiles dans la nature (ou des sites habités par l'homme) comme un bio-indicateur pouvant révéler différentes formes de pollution.
https://archive.org/details/biostor-208845
A noter que ce sont les travaux et publications scientifiques de Peter Witt qui avaient inspirée la collégienne Judith Miles. Et il avait conseillé que la Nasa envoie les mêmes espèces d’araignées pour profiter de ses connaissances de leur mode de vie. Mais il n'a pas été impliqué dans la préparation et déroulement de la mission.
Enfin, avant de vous offusquer que Peter Witt a soumis des araignées à des produits chimiques nocifs, drogues, et stress, son intention est que l'on puisse utiliser l'observation de leurs toiles dans la nature (ou des sites habités par l'homme) comme un bio-indicateur pouvant révéler différentes formes de pollution.
oliezekat- Messages : 111
Inscrit le : 12/04/2017
Age : 49
Localisation : France
La photo de mon premier post est archivée sur Wikipédia :
https://en.wikipedia.org/wiki/File:Arabella_web_aboard_second_Skylab_mission.jpg
Je ne peux pas éditer mon post pour le corriger :(
https://en.wikipedia.org/wiki/File:Arabella_web_aboard_second_Skylab_mission.jpg
Je ne peux pas éditer mon post pour le corriger :(
oliezekat- Messages : 111
Inscrit le : 12/04/2017
Age : 49
Localisation : France
[mod]J'ai mis la photo dans le premier message.[/mod]
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Thierz- Admin
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J'ai mis le lien de la photo plutôt que de l'afficher pour ne pas spoiler l'histoire. C'est mieux comme ça ?
Fabien0300- Modérateur
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