[Livre] Une histoire de la conquête spatiale

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En achetant Une histoire de la conquête spatiale, je me suis dit "aïe" !! 
Ben oui, c'est aïe aïe !!  Saint-Martin descend le spatial habité, prétend que l'ISS ne sert à rien, que le spatial habité n'a pour but que de préparer à une exploration de Mars et dès que cela sera réalisé, il n'y aura plus de raison d'envoyer des personnes dans l'espace.

C'est important de lire un livre qui reflète une vue très opposée, pour mieux la combattre !

Par exemple, ce qui m'a frappé ce sont le nombre de mots entre guillemets, comme pour y mettre une distance, les mots en "isme" ou en "iste".

Autre chose; les scientifiques auxquels ils se réfèrent, sont des spécialistes en astrophysique, cosmologie, planétologie, disciplines qui ne sont pas représentées dans l'ISS où il y a cependant nombres de sciences réalisées  (3.000 depuis 23 ans?).
Donc les astronomes auraient le monopole de la science ?

Et la militarisation de l'espace, ou plutôt  "l'arsernalisation" de l'espace? A propos, quand la première bombe atomique a explosé dans l'espace en 1962, elle a tellement provoqué de dégâts sur les satellites civils amis, qu'on a vite compris que c'était une bien mauvaise idée ! Une seule fois un canon a servi (Almaz?) pour tirer dans le vide, en provoquant plus de dégâts sur le tireur !
La militarisation concerne les satellites de communication, de navigation et espions!  Les espions sont très utiles en ce qu'ils permettent de s'assurer que l'autre côté respecte les traités !
Raoul
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Quand on voit le sous titre de l'ouvrage, on a compris l'essence du bouquin...

La polémique fait toujours vendre et d'autant plus si on est dans la surenchère.
urizen
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Pas grave.
Ils pourront continuer d'aboyer pendant que le train passe.
Choros
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urizen a écrit:Quand on voit le sous titre de l'ouvrage, on a compris l'essence du bouquin...

Tout à fait.
J'adore lire différents avis, mais lorsqu'ils ne sont pas uniquement pour "faire le buzz"
vp
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Même approche que toi Vp.
Cela ne me gêne pas de lire des avis contraires mais intérêt de bien argumenté , citation des sources etc etc.
urizen
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L'opposition entre certains scientifiques et la communauté spatiale impliquée dans les vols habités ne date pas d'hier est ancienne : elle date des débuts de la conquête. L'auteur du bouquin pourrait mettre en avant un glorieux ancêtre.
Le "Ten Year Plan" feuille de route pour la décennie, a été présenté à la Chambre des représentants le 28 janvier 1960, au Sénat le 28 mars suivant. Pour une décennie, les années 60,  qui va être chargée...
Ce plan est examiné pendant un presque semestre par la commission de cette Chambre pour la science et l'astronautique. Et finalement elle donne son approbation enthousiaste pour ce "good plan" le 5 juillet 60. Suivi d'une critique amicale mais "but" juge " it did not go far enough", ne va pas assez loin et recommande en conséquence " a high priority program" qui devrait s'engager "to place a manned expedition on the Moon in this decade". Là on part sur de bonnes bases. Ce qui fixe le chrono lunaire" à 9 ans, 2 semaines et 6 jours. Vote acté par des élus visionnaires mais hélas inconnus. Vote historique, hors norme, exprimé dans le calme, plein de confiance et de détermination calme, au rebours d'une future panique présidentielle...Vote exprimé au lendemain de la fête de l'Indépendance qui avait vu l'inauguration du premier drapeau à 13 étoiles des US, qu'il faudra maintenant planter un peu plus loin que Philadelphie, à plus de 380000 km de là. j'imagine le retrour de ces députés chez eux et annonçant à leur femme : "J'ai voté aujourd'hui  conquête de la Lune. autrement plus motivant que de voter une taxe sur les couches-culottes.
La commission donc "urged NASA to draw up a plan to achieve this".
20 jours plus tard, Glennan, admin de la NASA donne son accord pour fixer un nom de baptême pour le nouveau programme lunaire : "Apollo" proposé par Silverstein dès janvier. Intense délai de réflexion...
En campagne électorale pour la présidence, JFK s'est adjoint comme conseiller scientifique Jerome B. Wiesner du "prestigieux" (moi aussi je peux mettre des guillemets ) MIT, un furieux opposant aux vols habités. JFK nous le fait à l'envers ! " who had already criticized NASA's interest in expanding the manned program, favoured the use of satellites for scientific research".
Le 11 janvier 61 il publie pour son candidat élu le programme spatial et scientifique où l'accent est mis sur le braquage des missiles contre l'URSS bien plus que sur éventuelle mission habitée pacifique sur la Lune...9 jours plus tard, JFK inaugure sa présidence. Laissant sur le carreau son concurrent Nixon qui devra attendre 1969 pour pouvoir passer un coup de téléphone sur la Lune...
Nommé par JFK, James Webb prend son poste d'administrateur de la NASA le 15 février. Ce qui doit décoiffer Wiesner car "although
new to the agency, Webb was firmly ot the opinion that getting men into space would be the primary means by which the nation would advance its capacity to operate in space in whatever manner it might later choose, and therefore the agency's objective should be to provide this capability".
Abonnés aux premières spatiales, les Soviets envoient Yuri G. sur l'orbite terrestre le 12 avril 61.
Le lendemain, les patrons de la NASA, Webb et Dryden, sont convoqués à la Maison-Blanche par JFK, histoire de "to discuss how NASA might catch up with the Soviet Union in space". Perdu dans l'espace, surpris dans sa torpeur, le 20 avril, JFK charge le Space Council de lui suggérer un plan à long terme. Apparemment, ni lui ni grand monde n'ont entendu parler du vote historique des Représentants le 5 juillet 60. Maintenant, JFK est prêt à tout entendre : "Do we a chance of beating the Soviets by putting a laboratory in space, or by a trip around the Moon, or by a rocket to land on the Moon and back with a man ? Is there any other space program which promises dramatic results in which we could win ? Indifferent en 1960, JFK est devenu fébrile et demande une réponse " at the earliest possible moment". Pour hier matin, ça ira ?
Le lendemain, 21, JFK sort du bois, trouve son chemin de Damas, je veux dire lunaire et lâche, bien après nos valeureux députés inconnus du 5 juillet 60 : " If we can get to the Moon before the Russians, then we should ". On a perdu du temps...
Trois jours plus tard, le 24, au témoignage de Wisener, le Space Council se réunit encore une fois, en présence de son président Lyndon Johnson, par ailleurs vice-président des US qui lance un sépulcral : "We've got a terribly important decision to make. Shall we put a man on the Moon ? "..."And everybody said "Yes".
On sait où aller mais on ne sait pas encore comment : la concurrence entre les modes de mission fait rage. Grâce à l'infatigable Houbolt, la minuscule communauté des adeptes du RDV en orbite lunaire finit par convaincre les chefs de la NASA le 28 juin 1962. Décision officialisée le 11 juillet. On aurait pu croire que l'opposant historique aux vols habités, J. Wiesner, s'assagirait. Il n'en fut rien : "Although NASA considered the mode question to be closed, the choice was attracking criticism for knowledgeable outsiders.
En visite le 11 septembre au Marshall à Huntsville, JFK "interjected" son patron W. von Braun, le grand prophète du RDV en orbite terrestre, frais converti au RDV en orbite lunaire depuis le 7 juin : "I understand Dr Wiesner desn't agree with this." Oui, et alors ?.
A Wiesner qui "started a heated debate" malgré la décision des chefs de la NASA comptés par lui "pour du beurre", Webb lui fait remarquer que l'administration cherche un contractant pour le module lunaire. 
Wiesner continuant "to criticize the mode decision " Webb finit par taper du poing sur la table le 24 octobre en lui certifiant  que " the contract for the LEM would be awarded unless the president ordered the mode to be reviewed". Reçu 5/5 : Wiesner "backed down", se le tint pour dit. Et le 7 novembre Grumman signa le contrat pour le module lunaire.
Ripley1
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En 1961, 2 jours après le 12 avril, Wiesner, Sorensen, Webb et Dryden, à table, ont discuté de la meilleure réponse à donner face à l'humiliation du Vostok 1.
Celui qui a donné la réponse la plus convaincante, la plus osée, fut Dryden ! Aller sur la Lune et retour avant 1970.
Comme discuté au fil sur "The exploration Company", Dryden comme Huby avait et a des réseaux ! Des personnes, des politiques, des entreprises (par exemple du complexe militaro industriel américain) et une bonne connaissance des potentiels de chacun. Wiesner n'a pas fait le poids face aux réseaux de Dryden. Ce dernier est mort avant Apollo 11, malheureusement.
Raoul
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Ripley1 a écrit:L'opposition entre certains scientifiques et la communauté spatiale impliquée dans les vols habités ne date pas d'hier est ancienne : elle date des débuts de la conquête. L'auteur du bouquin pourrait mettre en avant un glorieux ancêtre.
Le "Ten Year Plan" feuille de route pour la décennie, a été présenté à la Chambre des représentants le 28 janvier 1960, au Sénat le 28 mars suivant. Pour une décennie, les années 60,  qui va être chargée...
Ce plan est examiné pendant un presque semestre par la commission de cette Chambre pour la science et l'astronautique. Et finalement elle donne son approbation enthousiaste pour ce "good plan" le 5 juillet 60. Suivi d'une critique amicale mais "but" juge " it did not go far enough", ne va pas assez loin et recommande en conséquence " a high priority program" qui devrait s'engager "to place a manned expedition on the Moon in this decade". Là on part sur de bonnes bases. Ce qui fixe le chrono lunaire" à 9 ans, 2 semaines et 6 jours. Vote acté par des élus visionnaires mais hélas inconnus. Vote historique, hors norme, exprimé dans le calme, plein de confiance et de détermination calme, au rebours d'une future panique présidentielle...Vote exprimé au lendemain de la fête de l'Indépendance qui avait vu l'inauguration du premier drapeau à 13 étoiles des US, qu'il faudra maintenant planter un peu plus loin que Philadelphie, à plus de 380000 km de là. j'imagine le retrour de ces députés chez eux et annonçant à leur femme : "J'ai voté aujourd'hui  conquête de la Lune. autrement plus motivant que de voter une taxe sur les couches-culottes.
La commission donc "urged NASA to draw up a plan to achieve this".
20 jours plus tard, Glennan, admin de la NASA donne son accord pour fixer un nom de baptême pour le nouveau programme lunaire : "Apollo" proposé par Silverstein dès janvier. Intense délai de réflexion...
En campagne électorale pour la présidence, JFK s'est adjoint comme conseiller scientifique Jerome B. Wiesner du "prestigieux" (moi aussi je peux mettre des guillemets ) MIT, un furieux opposant aux vols habités. JFK nous le fait à l'envers ! " who had already criticized NASA's interest in expanding the manned program, favoured the use of satellites for scientific research".
Le 11 janvier 61 il publie pour son candidat élu le programme spatial et scientifique où l'accent est mis sur le braquage des missiles contre l'URSS bien plus que sur éventuelle mission habitée pacifique sur la Lune...9 jours plus tard, JFK inaugure sa présidence. Laissant sur le carreau son concurrent Nixon qui devra attendre 1969 pour pouvoir passer un coup de téléphone sur la Lune...
Nommé par JFK, James Webb prend son poste d'administrateur de la NASA le 15 février. Ce qui doit décoiffer Wiesner car "although
new to the agency, Webb was firmly ot the opinion that getting men into space would be the primary means by which the nation would advance its capacity to operate in space in whatever manner it might later choose, and therefore the agency's objective should be to provide this capability".
Abonnés aux premières spatiales, les Soviets envoient Yuri G. sur l'orbite terrestre le 12 avril 61.
Le lendemain, les patrons de la NASA, Webb et Dryden, sont convoqués à la Maison-Blanche par JFK, histoire de "to discuss how NASA might catch up with the Soviet Union in space". Perdu dans l'espace, surpris dans sa torpeur, le 20 avril, JFK charge le Space Council de lui suggérer un plan à long terme. Apparemment, ni lui ni grand monde n'ont entendu parler du vote historique des Représentants le 5 juillet 60. Maintenant, JFK est prêt à tout entendre : "Do we a chance of beating the Soviets by putting a laboratory in space, or by a trip around the Moon, or by a rocket to land on the Moon and back with a man ? Is there any other space program which promises dramatic results in which we could win ? Indifferent en 1960, JFK est devenu fébrile et demande une réponse " at the earliest possible moment". Pour hier matin, ça ira ?
Le lendemain, 21, JFK sort du bois, trouve son chemin de Damas, je veux dire lunaire et lâche, bien après nos valeureux députés inconnus du 5 juillet 60 : " If we can get to the Moon before the Russians, then we should ". On a perdu du temps...
Trois jours plus tard, le 24, au témoignage de Wisener, le Space Council se réunit encore une fois, en présence de son président Lyndon Johnson, par ailleurs vice-président des US qui lance un sépulcral : "We've got a terribly important decision to make. Shall we put a man on the Moon ? "..."And everybody said "Yes".
On sait où aller mais on ne sait pas encore comment : la concurrence entre les modes de mission fait rage. Grâce à l'infatigable Houbolt, la minuscule communauté des adeptes du RDV en orbite lunaire finit par convaincre les chefs de la NASA le 28 juin 1962. Décision officialisée le 11 juillet. On aurait pu croire que l'opposant historique aux vols habités, J. Wiesner, s'assagirait. Il n'en fut rien : "Although NASA considered the mode question to be closed, the choice was attracking criticism for knowledgeable outsiders.
En visite le 11 septembre au Marshall à Huntsville, JFK "interjected" son patron W. von Braun, le grand prophète du RDV en orbite terrestre, frais converti au RDV en orbite lunaire depuis le 7 juin : "I understand Dr Wiesner desn't agree with this." Oui, et alors ?.
A Wiesner qui "started a heated debate" malgré la décision des chefs de la NASA comptés par lui "pour du beurre", Webb lui fait remarquer que l'administration cherche un contractant pour le module lunaire. 
Wiesner continuant "to criticize the mode decision " Webb finit par taper du poing sur la table le 24 octobre en lui certifiant  que " the contract for the LEM would be awarded unless the president ordered the mode to be reviewed". Reçu 5/5 : Wiesner "backed down", se le tint pour dit. Et le 7 novembre Grumman signa le contrat pour le module lunaire.

Heureusement que c'est un forum francophone......
Lunarjojo
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