Soyouz-FG (Soyouz MS-15) - Baï - 25.9.2019

Roscosmos est en discussions avec les Émirats Arabes Unis pour faire voler un de leur ressortissants sur un Soyouz en 2019 ou 2020.

http://www.pravdareport.com/video/25-09-2017/138751-arab_space-0/

Les Emirats arabes unis veulent entrer dans le club des pays du moyen-orient ayant envoyé un des leur dans l'espace.

Si on compte le Moyen-Orient au sens large, on pourra citer :

-l'Arabie Saoudite, une fois, en 1985 sur la navette avec Sultan ben Salman al Saoud (comme son nom l'indique, c'est l'un des fils de l'actuel roi Salman) lors de STS-51G, en compagnie de Patrick Baudry pour l'anecdote.
-La Syrie, une fois, en 1987 sur Mir avec Mohammed Faris (en exil depuis 2012 après qu'il ait fait défection de l'armée de l'air syrienne)
-L'Afghanistan, une fois, en 1988 sur Mir avec Abdul Ahad Mohmand (dans le cadre du programme Interkosmos comme pour la Syrie)
-Israël, une fois, en 2003 sur la navette avec Ilan Ramon. Pas de chance, c'était STS-107.

De manière plus anecdotique, on peut citer Anoushesh Ansari qui est americano-iranienne, mais son vol ne relève pas de l'Iran en tant que tel.

S'il le font voler pour un vol court lors d'une rotation d'équipage, on peut en déduire que le retour à 3 cosmonautes russes dans l'ISS n'est pas prêt de se produire.

Neufs candidats sont arrivés au TsPK pour la sélection finale.

http://www.gctc.ru/main.php?id=4306

Les deux émiratis sélectionnés :

J'aime bien l 'image de l'astronaute emiraties  pendant sortie (une EVA est prévu?) en EMU (il négocie pas avec les russes?) et avec un MMU (la c'est vraiment mort).

C'est difficile de juger un CV sur une ligne, mais les deux on l'air d'avoir des profils très différent (un professeur en technologie de l'information et un pilote militaire). sachant qu'il y a de forte probabilité que l'un soit la doublure de l'autre, est il normal d’avoir de telle différence de profil?

Quelques informations supplémentaires :
Hazza al-Mansouri est agé de 34 ans. C'est un pilote de chasse militaire avec 14 années d'expérience. En 2016, il a obtenu sa qualification de vol sur F16 B60.
Sultan al-Neyadi est agé de 37 ans. Diplômé en électronique et ingénierie de communication de l'Université de Brighton (GB) puis Mastère en sécurité des réseaux informatiques et Doctorat sur la protection des données informatiques de l'Université Griffith (Australie).
Sont tous deux originaires d'Abu Dhabi.
Ils ont été sélectionnés parmi 4022 candidats, pour une mission de 10 jours dans l'ISS prévue en avril 2019 à bord de Soyouz MS-12.

Le cosmonaute des Emirats Arabes Unis ne décollera pas en avril 2019 :

http://tass.com/science/1025886

Il y a maintenant un vrai problème avec cette mission. Pour faire voler le cosmonaute émirati, il faut que deux Soyouz n'emportent qu'un seul cosmonaute russe, de manière à avoir une place pour lui au décollage, et une place à l'atterrissage.

Or, dans le planning, il n'y avait plus que deux vols offrant cette configuration : Soyouz MS-10 et Soyouz MS-12. Ensuite, le MLM sera lancé et les équipages russes reviendront à la normale (Inch'Allah, comme dirait le cosmonaute des EAU).

Il n'y a que trois solutions à ce problème :

1. Ajouter un vol Soyouz juste pour cette mission : très peu probable, car il l'opération coûterait très cher. De plus, il faut trois ans pour fabriquer un Soyouz. Et Roscosmos est déjà à flux tendu : ils veulent toujours avoir un vaisseau d'avance en cas de souci, et là ils ont déjà "grillé leur joker". Ce n'est donc pas le moment de rajouter encore un vol.

2. Virer Babkine de Soyouz MS-15 pour laisser une place retour à l'Emirati, et virer le second Russe de Soyouz MS-17 pour lui faire une place au décollage. C'est une mauvaise solution, car avec l'arrivée du MLM en novembre, les Russes auront BESOIN d'avoir trois cosmonautes à bord (en fait, c'est déjà le cas maintenant).

3. Trouver un arrangement avec la NASA pour qu'un Russe supplémentaire vole sur un vaisseau US. Pas top comme solution, car déjà ça reporterait la mission Emiratie aux calendes grecques, et ça ferait surement perdre l'aspect rentabilité de l'opération.

En clair, du point de vue des EAU, cet échec ne pouvait pas tomber à un plus mauvais moment.

Faut pas oublier le scénario le plus probable : le MLM prend du retard ... l'équipage Russe reste à 2 cosmonautes.
:iout:

nikolai39 a écrit:
En clair, du point de vue des EAU, cet échec ne pouvait pas tomber à un plus mauvais moment.

Ah si, cela aurait pu être encore pire pour les EAU : MS-10 aurait pu avoir à bord le cosmonaute émirati...  :blbl:

Tout dépendra de Nauka. Mais effectivement, j'ai plutôt tendance à être pessimiste avec ce module. Nico, à combien de % estimes-tu la probabilité que Nauka soit lancé en 2019 ?

Vadrouille a écrit:Tout dépendra de Nauka. Mais effectivement, j'ai plutôt tendance à être pessimiste avec ce module. Nico, à combien de % estimes-tu la probabilité que Nauka soit lancé en 2019 ?

N'ayant aucune information particulière, je ne vais pas donner un chiffre qui ne voudrait rien dire.

Le juge de paix, c'est le convoyage à Baïkonour. Le module est censé y être expédié en janvier 2019, c'est-à-dire dans très peu de temps. Si cette date est respectée, je dirais qu'il y a 80% de chance qu'il décolle en 2019, et 99% de chance qu'il décolle avant le premier trimestre 2020.

Si cette date n'est pas respectée, qui vivra verra...

Donc une fois à Baïkonour, le module sera considéré comme "achevé", à l'exception des préparatifs destinés au lancement à proprement dit ? Ou il y a d'autres étapes de "construction" en tant que telle à faire à Baikonour ?

Il sera achevé en tant que tel, mais il faudra encore rajouter tout un tas de systèmes secondaires. C'est pour cela que la préparation à Baïkonour doit durer 11 mois. Si elle commence bien en janvier comme prévu, ils pourront lancer en décembre.

Pure supputation :

Payer un gros paquet pour construire un Soyouz en plus (et pas seulement acheter un siège, on ne chipote pas pour l'honneur national) ... cela ne devrait pas émouvoir l'émirat d'Abou Dabi, leurs banques ont du répondant  :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abou_Dabi_(%C3%A9mirat) a écrit:L'émirat d'Abou Dabi possède 8,6 % des réserves de pétrole mondiales, soit 98,2 milliards de barils, et près de 5 % des réserves de gaz naturel dans le monde,

Après si le  délai de fabrication est long (mais que la somme est engrangée - et plutôt dans un coffre sécurisé dont Valdimir a la combinaison) ... un jeu de chaises musicales peut permettre au passager VIP de l'émirat, de trouver place dans un vol assez rapproché ... le reste n'est que décalage (ou glissement dans le langage consacré) : Nauka et sa mise en service, les cosmonautes russes et d'éventuels autres passagers sauront patienter un peu.

Et si en plus la Russie peut obtenir une ouverture de crédit bancaire à taux très intéressant chez les banquiers émirati pour financer leurs projets Feniks STK, Federatsia et autre module du LOP-Gteway .... on vide les verres de vodka за ваше здоровье!

Ces deux tweets laissent penser que :

1. le choix entre l'Emirati principal et l'Emirati "de secours" a été fait.
2. la composition des équipages n'a pas changé suite à l'accident de Soyouz MS-10.
https://twitter.com/Astro_Christina/status/1054455362592694277
https://twitter.com/Astro_Jessica/status/1052215875061907457

Les émiratis à l'entraînement :

Si j'en crois l'étiquette de son Sokol, c'est Al-Mansouri le titulaire (le pilote de chasse).

Ceci dit, je ne comprends quand même pas comment il peut voler sur MS-12, alors qu'il n'y aura pas de MS-10 pour le ramener sur Terre.

Le directeur de l'agence spatiale émiratie envisage un vol annuel d'un de ses cosmonautes.

https://spacewatch.global/2018/11/uae-will-make-annual-astronaut-missions-russia-offers-astronaut-training-to-bahrain-and-saudi-arabia/

PS : c'est Sputnik qui rapporte les propos cités dans l'article...  :roll:

En gros, tout va bien madame la marquise, même si on ne sait pas quand faire voler le premier.  :roll:

L'article ressemble à un publi-communiqué. Ok, vous avez de l'argent. Ok, vous voulez faire voler des cosmonautes, vous avez même plein de candidats.

Mais quand, comment ? Ca, on sait pas. Et le futur planning des vols vers l'ISS n'est pas de nature à proposer des solutions.

A moins que Nauka ne vole pas, que les russes restent avec un équipage à 2 et qu'une fenêtre soit ouverte pour des séjours court 2x/an, un peu comme autrefois.

Confirmé : le cosmonaute émirati décollera sur Soyouz MS-15 le 25.09.2019 pour un vol de huit jours.

https://ria.ru/20190225/1551329726.html

je m'y perd dans les rotations d’équipage. est que cela implique un vol d'un an d'un cosmonaute et/ou sacrilège , qu'un capitaliste américain pose son postérieur dans un siégé centrale de soyouz?

phenix a écrit:je m'y perd dans les rotations d’équipage. est que cela implique un vol d'un an d'un cosmonaute et/ou sacrilège , qu'un capitaliste américain pose son postérieur dans un siégé centrale de soyouz?

Pour l'instant on n'en sait rien...

Ca devrait également beaucoup dépendre de l'état d'avancement des capsules américaines, du rachat ou non par la NASA de places sur Soyouz pour la fin 2019, comme cela est sorti dans la presse la semaine dernière, et in fine du nombre de Soyouz à lancer dans les douze prochains mois.

Al-Mansouri a officiellement été désigné comme cosmonaute principal.

https://www.interfax.ru/world/657933