Le "remorqueur spatial" MEV-1

Nous allons tenter ici de suivre la mission MEV-1 (Mission Extension Vehicle-1) lancé de Baïkonour le 9 octobre 2019 par une fusée Proton en compagnie du satellite Eutelsat 5 West B.

Mev-1 est le premier vaisseau spatial du genre à prolonger la vie d’un autre satellite. Il est conçu pour des rendez-vous et amarrages avec des satellites en manque de carburant.

1er rdv : le satellite géostationnaire Intelsat 901 auquel il va s'amarrer dans 3 mois pour prolonger sa durée de vie de 5 ans supplémentaires.
Puis il ira s'amarrer à un autre satellite.

Voici une vidéo du profil de la 1ère mission

Comment se passe le refuelling ? et le sat doit il etre compatible pour pourvoir etre ravitaillé ?

Concept intéressant, cela dit sachant qu'un sat est garanti 15 ans mais que souvent il tient jusqu'à 20 ans je me demande si après tout ce temps les compagnies peuvent etre interessé de prolonger un sat techniquement dépassé et peut etre meme usé et fatigué par 20 ans de rayonnement cosmique. Est ce que ca vaut le coup de payer un sat ravitailleur et son lancement pour 5 ans ? pour un vieux sat technologiquement dépassé

Il n'y a pas de "refuelling". C'est MEV-1 qui "transporte" le sat. Son système de propulsion se substitue à celui du satellite.

Mustard a écrit:Comment se passe le refuelling ? et le sat doit il etre compatible pour pourvoir etre ravitaillé ?

A priori ce n'est pas du refuelling mais une assistance propulsive, MEV-1 se chargeant de remettre à poste le satellite avec sa propre propulsion ionique. Puis quand la mission est remplie il se retire et va vers un autre satellite client.

Dans la même veine d'idée, le sat MEV pourrait être lancé avec une grappe de petites sat d'assistance propulsive qui seraient pris un par un et fixés sur différents sat clients par le MEV:

ok c'est donc un remorqueur

Voilà une méthode intéressante à suivre

https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/service-orbite-mission-mev-route-depanner-satellite-premiere-62449/

Le 28 janvier UTC, le propulseur électrique de MEV-1 a été éteint, indiquant qu'il était arrivé à un point où un rendez-vous pouvait être amorcé. À l'époque, Intelsat 901 était sur une orbite circulaire de 36 073 km. Le MEV-1 était 225 km plus haut et sur une orbite légèrement excentrique, ce qui le faisait osciller entre ~500 et 2000 km d'Intelsat. En raison de sa période d'orbite légèrement plus grande, MEV-1 a continué à «rattraper» lentement Intelsat.

Les données orbitales émises par Space-Track le 30 janvier ont montré que MEV-1 se déplaçait à nouveau, s'approchant encore plus d'Intelsat.

Au 23 février, MEV-1 est maintenant posté à environ 2 km d'Intel 901, après avoir réduit l'écart lentement au cours des deux dernières semaines.

Sur ce site, vous trouverez les postions orbitales des 2 sat :
https://www.zarya.info/Diaries/US/MEV1.php

On peut donc s'attendre à un arrimage de MEV-1 sur le satellite pour un prochain avenir.

S'il doit compenser la perte du panneau solaire ... il y resterait "à vie" ?

montmein69 a écrit:On peut donc s'attendre à un arrimage de MEV-1 sur le satellite pour un prochain avenir.

S'il doit compenser la perte du panneau solaire ... il y resterait "à vie" ?

Il ne s'agit pas du même satellite, MEV-1 est en approche d'Intelsat 901, lancé le 6 juin 2001 et aujourd'hui en fin d'ergols. Le MEV-1 doit s'arrimer à celui-ci permettant une prolongation de service d'environ 5 ans.
Normalement tout ceci doit se passer sur l'orbite cimetière puis si tout est OK , l'ensemble reprendra sa position en GEO et le MEV-1 assurera propulsion et guidage pendant la période de prolongation de 5 ans.

https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/service-orbite-mission-mev-route-depanner-satellite-premiere-62449/

OK. Merci pour la correction.
Intelsat 901 pourrait donc obtenir un sursis de 5 ans si tout se passe bien avec "son sauveur" MEV-1

Par contre Eutelsat 5 West B doit se débrouiller comme il peut avec une alimentation électrique réduite :bounce1:

Pourquoi la perte d'un panneau solaire sur deux réduit la fourniture d'électricité de 55% et pas 50% ?  :scratch:

Pourquoi pas !

Le dernier communiqué d'Eutelsat ( https://actualites.eutelsat.com/pressreleases/point-a-date-sur-le-programme-eutelsat-5-west-b-2961717 )
indique que la perte de puissance résultant de la défaillance du panneau solaire sud, ne permet d'exploiter qu'à 45% les capacités du satellite.
Donc les 55% concernent la capacité et non la fourniture d'électricité

MEV-1 a réussi à s'amarrer à Intelsat 901 07h15 UTC ce matin - une première pour l'industrie !

https://www.northropgrumman.com/space/space-logistics-services/mission-extension-vehicle/

Bravo ! Et la photo n°2

A-t'on déjà vu une photo d'un satellite en orbite géostationnaire ?

Pas mal en effet...
A-t-on déjà ramené sur terre un satellite qui était en orbite géostationnaire ?
Pourrait-on en apprendre un peu plus (en regardant de près) sur les impacts météoritiques (ou autres) sur un satellite en orbite géostationnaire?

Oui, Ok, pour moi aussi la photo numéro 2 est la plus saisissante. C'est un événement qu'il faut considérer comme une grande première car il ouvre, outre l'interception de satellite en GEO au titre de la "police", mais aussi pour la prolongation de vie du satellite (flight refueling), pour l'inspection en vue d'un dépannage, et bien entendu pour tout ce à quoi je ne pense pas comme par exemple un moyen détourné d'actualiser la guerre des étoiles si chère au Président Américain D.Reagan :trouille:

Petite correction à ma remarque de mon post précédant. J'en profite pour signaler que le terme "guerre des étoiles" date des années 80 et qu'à ce titre je me souviens bien que les observateurs parlaient de techniques de science fiction totalement impossible à maîtriser à cette époque. L'interception de quelques "rentry vehicle" d'ICBM (à l'unité) est devenue mature de nos jours et avec l'interception réalisée par MEV-1 en GEO voilà un autre aspect de ce qu'était le scénario des années 80. Oui, mais on parle d'un écart de 40 ans pour en arriver aux premières réalisations possibles. 40 ans c'est la moitié de la vie d'un humain, c'est dire que les observateurs n'avaient pas tort d'un côté (militaire) mais que les progrès techniques peuvent faire contourner un problème sans s'en douter. :sage:

Le coût additionnel d'un tel convoyeur et de son lanceur pour atteindre l'orbite GEO, comparé à la valeur résiduelle d'une satellite de telecom de 10 ou 15 ans d'âge ne me parait pas forcément une formule gagnante.
Mais la performance est réelle et cela peut servir pour des équipements plus jeunes "à sauver" ou de vieux satellites à parquer avant leur perte définitive.

Fabien0300 a écrit:Bravo ! Et la photo n°2

A-t'on déjà vu une photo d'un satellite en orbite géostationnaire ?

C'est une vraie première !

Pour la première fois, un satellite  s'amarre à un autre juste au-delà de l'orbite géostationnaire, afin de lui fournir de quoi rallonger sa période opérationnelle!

Amarrage non-coopératif de MEV-1 avec un vieux satcom Intelsat.

L'engin est américain, mais les instruments de navigation européeens: les cameras, LiDAR et suiveurs stellaires sont allemands (Jena Optronik) et le capteur FaintStar à qui on doit la photo dans l'article est belge (CMOSIS/AMS, développé sous contrat ESA):



[mod]Fusion des sujets.
David L.[/mod]

montmein69 a écrit:Le coût additionnel d'un tel convoyeur et de son lanceur pour atteindre l'orbite GEO, comparé à la valeur résiduelle d'une satellite de telecom de 10 ou 15 ans d'âge ne me parait pas forcément une formule gagnante.
Mais la performance est réelle et cela peut servir pour des équipements plus jeunes "à sauver" ou de vieux satellites à parquer avant leur perte définitive.

De ce que je comprend du site de Northrop Grumman, le programme MEV est conçu pour passer à un autre satellite lorsque Intelsat décidera que l'extension de mission est terminée:

"When the customer no longer desires MEV's service, the spacecraft will undock and move on to next client satellite"
Lorsque le client ne désire plus les services du MEV, le véhicule spatial se détachera et se déplacera vers le prochain satellite client

Ils ne disent pas combien de temps ni combien de fois il est prévu de le faire, mais coup cela rabaisse sérieusement le coût de la mission ramenée à chaque satellite desservi.