Origines de la réduction des coûts et la réutilisation dans le spatial US
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Ce long post est un extrait d'un document écrit et rédigé par mes soins.
ce document n'a jamais été publié sur aucune plateforme.
Cette partie reprend le volet qui montre comment le besoin de construire des lanceurs (ou des véhicules) réutilisables n’apparaît pas avec le New Space, le réutilisable c'est aussi un moyen de réduire les coûts, ce besoin, cet objectif est le fil conducteur pour la spatial américain.
Réduire les coûts (low cost): on trouve son origine dans les grandes lignes directrices de l’aérospatiale américain. En effet, pour les stratèges US de la Défense, la domination de l'espace, de l'orbite pour les USA passera par une réduction des coûts. Les autres nations ne pourront pas suivre. A travers certains points clés dans l'historique de SpaceX, il sera possible d'expliquer l'origine et l’apparition de la "réduction des coûts" dans le paysage du spatial américain. La réutilisation chez SpaceX s’inscrit parfaitement dans cette grande ligne directrice et c'est pas un hasard.
Voici un extrait du document SPACEX, le dossier investigation : 7eme volet.
Avant d’aller plus sur les premiers pas de SpaceX, attardons nous un instant sur le mouvement des plaques tectoniques qui ont secoué le monde de aérospatiale américain, plusieurs documents officiels sont révélateurs sur une véritable lame de fond qui est à l’origine de changements de stratégie majeure dans ce secteur, et particulièrement au sein de la NASA, ces changements élaborés et initiés bien avant 2002 sont bien sur intimement liés à l’origine de SpaceX. Commençons par le Space Launch Initiative, traduit : L’initiative des lancements spatiaux. C’est un programme dont le but est de développer les véhicules spéciaux de nouvelle génération. « next-generation launch and space transportation vehicles ». C’est en parcourant quelques documents autour de Tom Mueller, la TRW, et les moteurs fusées développés par celle-ci que je découvre le « Space Launch Initiative ».
source : https://www.nasa.gov/centers/marshall/news/background/facts/slifactstext02.html
07. Space Launch Initiative :
La Space Launch initiative (SLI) était un projet de recherche et de technologie conjoint de la NASA et du ministère américain de la Défense visant à déterminer les exigences pour répondre à tous les besoins du pays en matière d'hypersonique, de lancement spatial et de technologie spatiale. Il était également connu sous le nom de programme de véhicule de lancement réutilisable (RLV) de 2e génération. Le programme a débuté par l'attribution de contrats d'études de lanceurs réutilisables en 2000. L'objectif principal de cette recherche était d'augmenter la sécurité et la fiabilité et de réduire les coûts globaux associés à la construction, au vol et à l'entretien de la prochaine génération de lanceurs spatiaux du pays.
La NASA prévoyait que ces avancées revitaliseraient les capacités de transport spatial du pays et amélioreraient considérablement la capacité de la NASA à mener des missions scientifiques et d'exploration dans l'espace. Ce programme a pris fin avec l'annulation des X-33 et X-34 en 2001 ainsi que la conclusion du programme X-43. En novembre 2002, il a été transformé en programme d'avion spatial orbital et en programme de technologie de lancement de nouvelle génération. Vers 2004, la NASA s'est tournée vers le programme Constellation, dans le cadre de la Vision for Space Exploration.
Le Space Launch Initiative Propulsion Office, géré par le Marshall Space Flight Center de la NASA à Huntsville, en Alabama, a cherché à faire progresser les technologies et à explorer de nouvelles voies de propulsion spatiale pour développer des solutions de propulsion plus sûres, plus fiables et plus abordables. Quatre moteurs principaux candidats pour un lanceur réutilisable de deuxième génération ont émergé, dont deux moteurs à hydrogène (COBRA, RS-83, TR-106) et deux au kérosène (RS-84, TR-107) à cycle de combustion étagé.
Source : https://www.wikiwand.com/en/Space_Launch_Initiative
Voila un secret bien gardé : le moteur TR-106, dont Tom Mueller est l’ingénieur principale, le moteur qui a donné naissance aux moteurs Merlins, a était développé par la TRW en sous main, mais c’est grâce au programme chapeauté par la NASA : le fameux Space Launch initiative que ces avancées technologiques ont vu le jour. SpaceX a par la suite aspiré les technologies, les compétences et les ressources humaines. Ce n’est pas avec 30 millions$ qu’on développe des programmes lourds comme celui-la. C’est une évidence.
Sur un autre document on apprend que le moteur TR-106 a était développé par la TRW grâce au programme Space Launch Initiative. Le document conclu que ces avancées ont aidé SpaceX à développer ses moteurs. On apprend également que ces moteurs stables et construits à faible coûts, sont particulièrement adaptés pour les véhicules de nouvelle génération. Voici le texte originel en image ci-dessous :
Extrait du texte original :
TR-106 / TR-107 rocket engines :
The TR-106 or Low Cost Pintle Engine (LCPE) was a developmental LH2/LOX rocket engine designed by TRW under the Space Launch Initiative. It had a planned sea-level thrust of 650,000 lbf. It was tested at NASA John C. Stennis Space Center throughout 2000. The Stennis test stand results demonstrated that the engine was stable over a wide variety of thrust levels and propellant ratios. Development of the engine was temporarily discontinued with the cancellation of the Space Launch Initiative. Since 2000, TRW has been acquired by Northrop Grumman and development of the TR-107 RP-1/LOX rocket engine began in 2001 for potential use on next-generation launch and space transportation vehicles is continuing under contract to NASA.Technology lessons from the Low Cost Pintle Engine project assisted subcontractor development of engines by SpaceX.
traduction : " Le TR-106 ou Low Cost Pintle Engine (LCPE) était un moteur de fusée de développement LH2/LOX conçu par TRW dans le cadre de la Space Launch Initiative. Il avait une poussée prévue au niveau de la mer de 650 000 lbf. Il a été testé au Centre spatial John C. Stennis de la NASA tout au long de l'année 2000. Les résultats du banc d'essai de Stennis ont démontré que le moteur était stable sur une grande variété de niveaux de poussée et de rapports de propulsion. Le développement du moteur a été temporairement interrompu avec l'annulation de l'Initiative de lancement spatial. Depuis 2000, TRW a été acquis par Northrop Grumman et le développement du moteur de fusée TR-107 RP-1/LOX a commencé en 2001 pour une utilisation potentielle sur les véhicules de lancement et de transport spatial de nouvelle génération se poursuit sous contrat avec la NASA. Le projet Low Cost Pintle Engine a aidé un sous-traitant à développer des moteurs par SpaceX."
Source : https://www.wikiwand.com/en/Space_Launch_Initiative.
Source : Wikipedia. https://en.wikipedia.org/wiki/TR-106
En cette période : 2000-2001 la TRW passe sous le giron de Northorp Grumman, un autre géant de aérospatiale US, un gros contractant de la Défense. Cette acquisition aura des répercutions importantes. Quelques temps après la création de SpaceX, des technologies de la TRW se retrouveront chez SpaceX. Une rivalité entachée de poursuites judiciaires mutuelles entre SpaceX et Northorp éclatera au grand jour, et révélera combien les moteurs TR-106, ces engins tant convoités, sont une réussite sur le plan technologique. Bien sur notre cher Tom Mueller est la pièce maîtresse de cette dramaturge.
La navette spatiale : un échec à tout point de vu.
Nous savons maintenant que la navette spatiale était une erreur. Elle n'a pas réduit le coût d'accès à l'espace; Elle n'a pas rendu l'accès à l'espace plus routinier; Elle ne s'est pas révélée sûr, c’était un engin dangereux. La navette devait répondre à trop d'exigences. Parce qu'il devait transporter une certaine classe de charges utiles militaires classifiées, il était très gros. Parce qu'à l'origine, il n'avait pas de station spatiale vers laquelle se rendre, il devait lui-même servir de sorte de mini-station avec une capacité orbitale de plusieurs jours. La navette Challenger a explosé au lancement en 1986, cet incident n’a pas stoppé ce programme ambitieux. C’est la perte d’une deuxième navette, Columbia détruite durant la rentrée atmosphérique brûlant vifs 7 astronautes en 2003 qui provoquera beaucoup de questionnement quand à la viabilité de l’engin, tant sur le plan de la sécurité que financier.
“The reusable space shuttle is such a thoroughbred that it requires a ground crew of 50,000 and costs $1 billion every time it flies. It also remains the most dangerous rocket system ever created.” Today many observers consider the Shuttle the ultimate expression of American technological prowess, and see its demise as a signal of America's decline. The shuttle has always been an impressive symbol. But as a practical space vehicle, it has long been an overpriced, dangerous compromise. There's a reason the Soviets canceled their space shuttle, and that the Chinese have never attempted one”. Extrait de Wired.com / https://www.wired.com/2011/07/goodbye-space-shuttle/
Les USA était partis pour utiliser la navette spatiale pour la construction de la station internationale pour des années, sans avoir une idée precise des besoins, sans buts d’aller dans l’espace, l’essentiel était de maintenir l’activité, les emplois, et gagner les élections. En 2003, la navette Columbia entamait son retour sur terre, durant la rentré atmosphérique, l’engin a brûlé avec sept membres équipage dans le ciel du Texas, s’en était fini de la navette, le moment était venu pour des changements majeurs dans le secteur de aérospatiale US.
Vision for Space Exploration :
En 2004, l'administration Bush a déterminé que la NASA avait besoin d'une nouvelle destination. Nous volions littéralement en cercles autour de la Terre depuis plus de trente ans; il était temps de partir pour le Cosmos. C'est ainsi qu'est née la Vision pour l'exploration spatiale. Pour aider la NASA à compléter les détails de ce cadre général, le président Bush a nommé une commission, dirigée par Edward «Pete» Aldridge, ancien secrétaire de l'US Air Force, directeur général de l’Aerospace Corporation et sous-secrétaire à l'acquisition de la Défense.
À la mi-2004, la commission Aldridge a publié un rapport contenant des recommandations pour la NASA. Ces propositions étaient particulièrement controversée et aurait représenté un changement majeur pour l'Agence spatiale : (1) assouplir la gestion des effectifs : recruter et licencier plus facilement le personnel (2) ouvrir le secteur du spatial au secteur privé (3) Cette nouvelle vision devait œuvrer à préserver la sécurité national (priorité à la Défense), et devait être durable et économique (réduire les coûts). (4) faire appel au sectceur privé pour envoyer du cargo vers l’ISS.
« … leurs employés ne seraient plus des fonctionnaires. C'est le modèle sur lequel reposent la RAND Corporation et l'Aerospace Corporation… cette proposition permettrait à la NASA d'embaucher et de rémunérer les meilleurs employés et de couper le bois mort, plutôt que d'avoir à fonctionner sous les règles étouffantes et non concurrentielles de la fonction publique… Les recommandations les plus vitales de la commission Aldridge étaient, premièrement, que la NASA devrait inviter une grande participation du secteur commercial ; deuxièmement, que la nouvelle vision devrait soutenir les besoins de sécurité nationale; et, plus important encore, que la vision devrait être abordable et durable… en utilisant le secteur privé pour lancer des cargaisons vers la Station spatiale internationale." - sur ce passage tout est dit !
Avec l’arrivée de Griffin, le programme de l’amiral Steidle’s Research and Technology, un programme très audacieux et prometteur, était éliminé. Un autre organisme prometteur était également stoppé : l’institut pour les concepts avancés (Institute for Advanced Concepts) de la NASA, une agence semblable à la DARPA. Ces mesures prises par Mike Griffin étaient très impopulaires, le programme Constellation aussi : les booster avaient des problèmes de vibrations et le programme a pris du retard et les coûts étaient en expansion.
Sur ce même document, rédigé par Rand Simberg –The New Atlantis- (voir le lien ci-dessous), il est intéressant de voir que Robert Zubrin, et Griffin sont du même bord, ils ont tous deux critiqué le rapport Aldridge : Pour Griffin, il est clair que le programme Constellation était une tentative de garder le tissu industriel qui produisait les équipements de la Navette, en somme faire du neuf avec du vieux (garder les mêmes process, les mêmes technologies). Pour Zubrin, faire appel au secteur privé (encore à l’état embryonnaire en 2004-2005) c’était juste un saut vers l’inconnu : pour Robert Zubrin, l’exploration spatiale avait besoin de lanceurs lourds, puissants et éprouvés, faut-t-il rappeler que son idée était qu’il fallait construire des engins capable de faire un aller direct vers Mars, sans passer par des stations spatiales, ou bases lunaires.
« Mars Direct » est un projet développé par des ingénieurs de la NASA visant à envoyer des hommes à bas coût sur la planète Mars grâce aux technologies aérospatiales disponibles en ce temps. Le plan a été à l'origine détaillé dans un journal de recherche par Robert Zubrin et David Baker en 1990. Le projet a été explicité dans le livre de Zubrin The Case for Mars qui a été traduit en français sous le titre de Cap sur Mars en 1996. Ce projet est un plaidoyer pour la réévaluation à la hausse des objectifs de la NASA. (source wikipedia)
Pour le camp adverse, représenté par la Transition team et surtout Lori Garver, cette vision est erronée :
Les conclusions tirées de l’expérience de la Navette spatiale sont fausses. Apollo n'était pas un programme spatial méthodique; c'était une course anormale dans la guerre froide dans laquelle n'importe quoi pourrait être gaspillé mais pas le temps. Il s'est avéré insoutenable et inabordable, c'est pourquoi cela laisse perplexe que plus de trois décennies plus tard - au cours desquelles il y a eu d'énormes progrès technologiques - Apollo a été choisi comme modèle pour le programme Constellation et plus tard SLS, programme censé être abordable et durable, ce qui est loin d’être le cas.
Le programme de navette n'a pas démontré que les véhicules réutilisables ne fonctionnent pas. En fait, la seule partie réutilisable de la navette - l'orbiteur semblable à un avion - était la seule partie qui n'a pas tué l'équipage (le propulseur à fusée solide était responsable de l'accident du Challenger, et la mousse du réservoir de carburant externe était responsable de l’accident de la navette Columbia). De plus, le programme de navettes n’est pas un test de technologies relatives aux engins spatiaux réutilisables qui sont conçus pour des exigences raisonnables et des taux de vol élevés- en particulier ceux entièrement réutilisables. En somme, la Transition team campe sur ses positions : Le seul moyen de réduire les coûts marginaux c’est les véhicules entièrement réutilisable «full reusability». Lori Garver et la transition team récoltait beaucoup de critiques, l’arrivée de l’équipe d’Obama n’a pas était au gout de beaucoup au sein de la NASA :
“The National Aeronautics and Space Administration used to be on the cutting edge of science, leading the way in space exploration and having an outsized impact on technological progress worldwide in the process. But today NASA is a shadow of its former self.”
https://capitalresearch.org/article/nasa/
Véhicules entièrement réutilisables, réduction des couts, ouverture au secteur privé, c’est du SpaceX ça ! Ces changements radicaux initiés par la Transition team de l’administration Obama sont porté à bout de bras par Lori Graver, … Cap sur Lori Graver.
Lori Garver :
Lori Beth Garver est l'ancienne administratrice adjointe de la National Aeronautics and Space Administration (NASA). Elle a été nommée le 24 mai 2009 par le président Barack Obama, avec Charles Bolden en tant qu'administrateur de la NASA. Elle a quitté le poste en septembre 2013 pour devenir directrice générale de l'Air Line Pilots Association. Garver a été le principal conseiller en matière de politique spatiale civile pour la campagne présidentielle d'Obama en 2008. Elle a dirigé l'équipe d'examen de l'agence pour la NASA pendant la transition post-électorale. Elle a travaillé à la NASA de 1996 à 2001, d'abord comme assistante spéciale de l'administrateur de la NASA, puis comme administratrice associée pour le Bureau des politiques et plans.
De 1998 à 2001, elle a été administratrice associée du Bureau des politiques et des plans de la National Aeronautics and Space Administration. Relevant directement de l'administrateur de la NASA, elle a géré l'analyse, le développement et l'intégration des politiques et plans à long terme de la NASA, du système de gestion stratégique de la NASA, du Conseil consultatif de la NASA et de la Division de l'histoire. De 2001–2002, Garver a initié un projet pour accroître la visibilité sur la privatisation des vols spatiaux :
« initiated a project to increase the visibility and viability of commercial spaceflight ».Source : wikipedia.
Extrait : « The policy also delves into issues of interest for commercial space. “We must unleash the genius of private enterprise to secure the United States’ leadership in space,” source : https://www.thespacereview.com/article/1192/1
Le document mentionne le soutien aux activités commerciales sur l'ISS ainsi que le transport privé à destination et en provenance de la Station Spatiale Internationale. La politique aborde également certaines questions en relations avec le spatiale militaire, principalement dans le domaine de la militarisation de l’espace. Le document appelle à des négociations internationales sur les «règles de la route» concernant un comportement acceptable dans l'espace et s'oppose également aux armes dans l'espace et au développement d'armes antisatellites. Cependant, la politique reconnaît également les préoccupations concernant la protection des actifs spatiaux américains contre les attaques d'autrui. "Obama s'efforcera de protéger nos actifs dans l'espace en recherchant de nouvelles technologies et capacités qui nous permettent d'éviter les attaques ", indique la politique, citant en particulier le « Operationally Responsive Space », traduit : Réponses opérationnelles spatiales.
Source : https://www.thespacereview.com/article/1192/1
L'Operationally Responsive Space Office ou ORS est une entité du Département de la Défense des États-Unis créée en 2007 pour permettre aux différentes branches de l'armée américaine de disposer de solutions en matière de conception et de lancement de petits satellites répondant à des besoins tactiques nécessitant une réponse rapide. Les donneurs d'ordre et agences concernées sont l'Armée de Terre, la Marine de guerre, la DARPA, la NRO, la Missile Defense Agency et la NASA. L'ORS est installé sur le site de la base aérienne de Kirtland. Source : wikipedia. On s’éloigne de notre sujet SpaceX ? Non, on y est plein dedans ! Regardez qui était là pour lancer un satellite ORS en 2008 :
“ Space Exploration Technologies (SpaceX) is to launch a satellite for the US Air Force’s Operationally Responsive Space (ORS) office in June this year, following delivery of SpaceX’s Falcon 1 launch vehicle to the company’s Pacific ocean based-Kwajalein launch site in May and the spacecraft’s arrival in the June. The mission will take place before the launch of the Malayasian government’s Razaksat spacecraft ”.
https://www.seradata.com/spacex_wins_usaf_operationally/
C’est la petite startup SpaceX, hé oui ! En ce temps, la Space Exploration Technologies était chapeauté par la DARPA, et l’US Air Force. C’est beau. Voir également l’article sur Futura-sciences du 29 Sept 2008. La nature du satellite est occultée. Mais selon SpaceX, le 4eme lancement était doté d’un objet en aluminium et ce n’est pas un satellite ORS. Après une recherche sommaire, l’identification de cette charge est rapide, beaucoup de sources apportent toutes les informations concernant les débuts de SpaceX, les lanceurs, et leur charge utile (2002 – 2008).
Le point le plus important à garder en mémoire, c’est la façon dont les tout premiers lanceurs de SpaceX, dans leur conception, et surtout leur déploiement s’emboite exactement aux besoins et spécifications du bureau ORS. L’objectif est de déployer une petite fusée très rapidement, avec une équipe et un personnel au sol très réduit pour envoyer une charge militaire en orbite dans un laps de temps record. C’est le but des « opérations de réponses ». On y reviendra plus en détail par la suite. Pour résumer, SpaceX à ses débuts travaillait pour la Défence US.
Lien : http://en.wikiactu.com/?cat=2207
ce document n'a jamais été publié sur aucune plateforme.
Cette partie reprend le volet qui montre comment le besoin de construire des lanceurs (ou des véhicules) réutilisables n’apparaît pas avec le New Space, le réutilisable c'est aussi un moyen de réduire les coûts, ce besoin, cet objectif est le fil conducteur pour la spatial américain.
Réduire les coûts (low cost): on trouve son origine dans les grandes lignes directrices de l’aérospatiale américain. En effet, pour les stratèges US de la Défense, la domination de l'espace, de l'orbite pour les USA passera par une réduction des coûts. Les autres nations ne pourront pas suivre. A travers certains points clés dans l'historique de SpaceX, il sera possible d'expliquer l'origine et l’apparition de la "réduction des coûts" dans le paysage du spatial américain. La réutilisation chez SpaceX s’inscrit parfaitement dans cette grande ligne directrice et c'est pas un hasard.
Voici un extrait du document SPACEX, le dossier investigation : 7eme volet.
Avant d’aller plus sur les premiers pas de SpaceX, attardons nous un instant sur le mouvement des plaques tectoniques qui ont secoué le monde de aérospatiale américain, plusieurs documents officiels sont révélateurs sur une véritable lame de fond qui est à l’origine de changements de stratégie majeure dans ce secteur, et particulièrement au sein de la NASA, ces changements élaborés et initiés bien avant 2002 sont bien sur intimement liés à l’origine de SpaceX. Commençons par le Space Launch Initiative, traduit : L’initiative des lancements spatiaux. C’est un programme dont le but est de développer les véhicules spéciaux de nouvelle génération. « next-generation launch and space transportation vehicles ». C’est en parcourant quelques documents autour de Tom Mueller, la TRW, et les moteurs fusées développés par celle-ci que je découvre le « Space Launch Initiative ».
source : https://www.nasa.gov/centers/marshall/news/background/facts/slifactstext02.html
07. Space Launch Initiative :
La Space Launch initiative (SLI) était un projet de recherche et de technologie conjoint de la NASA et du ministère américain de la Défense visant à déterminer les exigences pour répondre à tous les besoins du pays en matière d'hypersonique, de lancement spatial et de technologie spatiale. Il était également connu sous le nom de programme de véhicule de lancement réutilisable (RLV) de 2e génération. Le programme a débuté par l'attribution de contrats d'études de lanceurs réutilisables en 2000. L'objectif principal de cette recherche était d'augmenter la sécurité et la fiabilité et de réduire les coûts globaux associés à la construction, au vol et à l'entretien de la prochaine génération de lanceurs spatiaux du pays.
La NASA prévoyait que ces avancées revitaliseraient les capacités de transport spatial du pays et amélioreraient considérablement la capacité de la NASA à mener des missions scientifiques et d'exploration dans l'espace. Ce programme a pris fin avec l'annulation des X-33 et X-34 en 2001 ainsi que la conclusion du programme X-43. En novembre 2002, il a été transformé en programme d'avion spatial orbital et en programme de technologie de lancement de nouvelle génération. Vers 2004, la NASA s'est tournée vers le programme Constellation, dans le cadre de la Vision for Space Exploration.
Le Space Launch Initiative Propulsion Office, géré par le Marshall Space Flight Center de la NASA à Huntsville, en Alabama, a cherché à faire progresser les technologies et à explorer de nouvelles voies de propulsion spatiale pour développer des solutions de propulsion plus sûres, plus fiables et plus abordables. Quatre moteurs principaux candidats pour un lanceur réutilisable de deuxième génération ont émergé, dont deux moteurs à hydrogène (COBRA, RS-83, TR-106) et deux au kérosène (RS-84, TR-107) à cycle de combustion étagé.
Source : https://www.wikiwand.com/en/Space_Launch_Initiative
Voila un secret bien gardé : le moteur TR-106, dont Tom Mueller est l’ingénieur principale, le moteur qui a donné naissance aux moteurs Merlins, a était développé par la TRW en sous main, mais c’est grâce au programme chapeauté par la NASA : le fameux Space Launch initiative que ces avancées technologiques ont vu le jour. SpaceX a par la suite aspiré les technologies, les compétences et les ressources humaines. Ce n’est pas avec 30 millions$ qu’on développe des programmes lourds comme celui-la. C’est une évidence.
Sur un autre document on apprend que le moteur TR-106 a était développé par la TRW grâce au programme Space Launch Initiative. Le document conclu que ces avancées ont aidé SpaceX à développer ses moteurs. On apprend également que ces moteurs stables et construits à faible coûts, sont particulièrement adaptés pour les véhicules de nouvelle génération. Voici le texte originel en image ci-dessous :
Extrait du texte original :
TR-106 / TR-107 rocket engines :
The TR-106 or Low Cost Pintle Engine (LCPE) was a developmental LH2/LOX rocket engine designed by TRW under the Space Launch Initiative. It had a planned sea-level thrust of 650,000 lbf. It was tested at NASA John C. Stennis Space Center throughout 2000. The Stennis test stand results demonstrated that the engine was stable over a wide variety of thrust levels and propellant ratios. Development of the engine was temporarily discontinued with the cancellation of the Space Launch Initiative. Since 2000, TRW has been acquired by Northrop Grumman and development of the TR-107 RP-1/LOX rocket engine began in 2001 for potential use on next-generation launch and space transportation vehicles is continuing under contract to NASA.Technology lessons from the Low Cost Pintle Engine project assisted subcontractor development of engines by SpaceX.
traduction : " Le TR-106 ou Low Cost Pintle Engine (LCPE) était un moteur de fusée de développement LH2/LOX conçu par TRW dans le cadre de la Space Launch Initiative. Il avait une poussée prévue au niveau de la mer de 650 000 lbf. Il a été testé au Centre spatial John C. Stennis de la NASA tout au long de l'année 2000. Les résultats du banc d'essai de Stennis ont démontré que le moteur était stable sur une grande variété de niveaux de poussée et de rapports de propulsion. Le développement du moteur a été temporairement interrompu avec l'annulation de l'Initiative de lancement spatial. Depuis 2000, TRW a été acquis par Northrop Grumman et le développement du moteur de fusée TR-107 RP-1/LOX a commencé en 2001 pour une utilisation potentielle sur les véhicules de lancement et de transport spatial de nouvelle génération se poursuit sous contrat avec la NASA. Le projet Low Cost Pintle Engine a aidé un sous-traitant à développer des moteurs par SpaceX."
Source : https://www.wikiwand.com/en/Space_Launch_Initiative.
Source : Wikipedia. https://en.wikipedia.org/wiki/TR-106
En cette période : 2000-2001 la TRW passe sous le giron de Northorp Grumman, un autre géant de aérospatiale US, un gros contractant de la Défense. Cette acquisition aura des répercutions importantes. Quelques temps après la création de SpaceX, des technologies de la TRW se retrouveront chez SpaceX. Une rivalité entachée de poursuites judiciaires mutuelles entre SpaceX et Northorp éclatera au grand jour, et révélera combien les moteurs TR-106, ces engins tant convoités, sont une réussite sur le plan technologique. Bien sur notre cher Tom Mueller est la pièce maîtresse de cette dramaturge.
On apprend également que Tom Mueller travaillait comme vice-président à la TRW. En 2002, il passe chez SpaceX, des technologies « low cost » sont copiés et utilisés pour le développement des moteurs Merlins, Tom Mueller sera désigné Chef Propulsion à SpaceX (Head of propulsion). Le conflit avec Northorp grumman a commencé par Spacex qui accuse Northorp de superviser ses travaux à travers un contrat du Pentagone, Northorp contre attaque en accusant SpaceX de voler des secrets. Aussi étrange que cela puisse paraître, en 2005, les deux belligérants abandonneront leur poursuites judiciaires sans dénouer les enjeux en question. Aucune information n’a filtré. Pour ma part, cela me fait penser à des personnes de la même famille qui se chamaillent de temps à autres mais se pardonnent à la fin. SpaceX, le nouveau venu voleur de moteurs, pardonné sans dédommagements, fait-t-il partie du clan d’el-Segundo ?. Beaucoup de questions, mais l’énigme reste entière.
Nous venons de voir comment un vaste programme de recherche, une orientation stratégique a pu déboucher sur des avancées technologiques, comme c’est le cas du programme Space Launch Initiative et le développement du TR-106. Nous allons voir maintenant une nouvelle orientation stratégique c’est le Vision for Space Exploration, et la commission Albridge. C’est peut-être le volet le plus important à garder en mémoire, il détient la clé de voûte pour comprendre l’origine et l’évolution des start-up du new space, comme Blue Origin, et SpaceX.
08. Vision for Space Exploration :
Privatisation du spatial, réduction des coûts
Ouverture du spatial aux opérateurs privés.
Privatisation du spatial, réduction des coûts
Ouverture du spatial aux opérateurs privés.
La navette spatiale : un échec à tout point de vu.
“The reusable space shuttle is such a thoroughbred that it requires a ground crew of 50,000 and costs $1 billion every time it flies. It also remains the most dangerous rocket system ever created.” Today many observers consider the Shuttle the ultimate expression of American technological prowess, and see its demise as a signal of America's decline. The shuttle has always been an impressive symbol. But as a practical space vehicle, it has long been an overpriced, dangerous compromise. There's a reason the Soviets canceled their space shuttle, and that the Chinese have never attempted one”. Extrait de Wired.com / https://www.wired.com/2011/07/goodbye-space-shuttle/
Les USA était partis pour utiliser la navette spatiale pour la construction de la station internationale pour des années, sans avoir une idée precise des besoins, sans buts d’aller dans l’espace, l’essentiel était de maintenir l’activité, les emplois, et gagner les élections. En 2003, la navette Columbia entamait son retour sur terre, durant la rentré atmosphérique, l’engin a brûlé avec sept membres équipage dans le ciel du Texas, s’en était fini de la navette, le moment était venu pour des changements majeurs dans le secteur de aérospatiale US.
Vision for Space Exploration :
En 2004, l'administration Bush a déterminé que la NASA avait besoin d'une nouvelle destination. Nous volions littéralement en cercles autour de la Terre depuis plus de trente ans; il était temps de partir pour le Cosmos. C'est ainsi qu'est née la Vision pour l'exploration spatiale. Pour aider la NASA à compléter les détails de ce cadre général, le président Bush a nommé une commission, dirigée par Edward «Pete» Aldridge, ancien secrétaire de l'US Air Force, directeur général de l’Aerospace Corporation et sous-secrétaire à l'acquisition de la Défense.
Edward C. "Pete" Aldridge, ingénieur, un gars de la Défense US, un vieux routier du spatial US, c'est l'ancien directeur de la sulfureuse NRO.
À la mi-2004, la commission Aldridge a publié un rapport contenant des recommandations pour la NASA. Ces propositions étaient particulièrement controversée et aurait représenté un changement majeur pour l'Agence spatiale : (1) assouplir la gestion des effectifs : recruter et licencier plus facilement le personnel (2) ouvrir le secteur du spatial au secteur privé (3) Cette nouvelle vision devait œuvrer à préserver la sécurité national (priorité à la Défense), et devait être durable et économique (réduire les coûts). (4) faire appel au sectceur privé pour envoyer du cargo vers l’ISS.
« … leurs employés ne seraient plus des fonctionnaires. C'est le modèle sur lequel reposent la RAND Corporation et l'Aerospace Corporation… cette proposition permettrait à la NASA d'embaucher et de rémunérer les meilleurs employés et de couper le bois mort, plutôt que d'avoir à fonctionner sous les règles étouffantes et non concurrentielles de la fonction publique… Les recommandations les plus vitales de la commission Aldridge étaient, premièrement, que la NASA devrait inviter une grande participation du secteur commercial ; deuxièmement, que la nouvelle vision devrait soutenir les besoins de sécurité nationale; et, plus important encore, que la vision devrait être abordable et durable… en utilisant le secteur privé pour lancer des cargaisons vers la Station spatiale internationale." - sur ce passage tout est dit !
Texte original :
“…their employees would no longer be civil servants. This is the model on which the RAND Corporation and the Aerospace Corporation are based… this proposal would free NASA to hire and compensate the best employees and trim deadwood, rather than having to operate under the stifling and non-competitive rules of the civil service…The Aldridge commission’s most vital recommendations were, first, that NASA should invite a great deal of participation from the commercial sector; second, that the new vision should support national security needs; and, most importantly, that the vision should be affordable and sustainable…using the private sector to launch cargo to the International Space Station.”
Les recommandations de la commission Aldridge ont été sévèrement critiqué par bon nombre d’experts et consultants du secteur, c’était un coup de tonnerre qui annonçait la tempête à venir et des bouleversements au cœur des programmes spatiaux américains. Ce rapport menaçait aussi des interets. En décembre 2004, onze mois après l'annonce de la Vision pour l'exploration spatiale, O’Keefe a démissionné de la NASA. Au printemps 2005, alors que Michael Griffin était ouvertement et farouchement opposé à cette commission, il a été choisi par l'administration Bush comme administrateur chargé de mettre en œuvre la nouvelle vision de la NASA. Même son ami Robert Zubrin a incendié la commission avec des mots durs :
“ Zubrin, made it clear how he felt about the report after Whitesides had praised it. “This is a clinical example of some of the worst thinking that we’ve seen,” he said, “and how a government commission like this can screw up.” The first problem with the report was with the composition of the Aldridge Commission itself. Zubrin described the commission as a group of “suits” and scientists with little or no interest in the human exploration of space. “It included no astronautical engineers, in fact, it included no engineers at all,” he said. “It included no exobiologists, no one interested in the search for life on Mars or in human missions to Mars.” Source : https://www.thespacereview.com/article/217/1
Le projet Constellation : l’Empire contre attaque.
En 2005, Mike Griffin, personnage clé de l’aventure SpaceX, est désigné nouvel administrateur de la NASA. Titulaire de plusieurs diplômes d'études supérieures en sciences, il serait difficile de trouver un curriculum vitae plus convaincant: Griffin avait travaillé dans des entreprises spatiales commerciales, à la fois des startups et des entreprises établies, avait été administrateur associé de la NASA au début des années 1990, a géré le fond d’investissement de la CIA (In-Q-tel), dirigeait un laboratoire de recherche spatiale, etc. Griffin avait les pleins pouvoirs pour appliquer le “ New vision for NASA”. Griffin était un farouche défenseur du programme Constellation équipé du module Orion (une fusée composé de boosters solides hérité de la navette spatiale).
“…their employees would no longer be civil servants. This is the model on which the RAND Corporation and the Aerospace Corporation are based… this proposal would free NASA to hire and compensate the best employees and trim deadwood, rather than having to operate under the stifling and non-competitive rules of the civil service…The Aldridge commission’s most vital recommendations were, first, that NASA should invite a great deal of participation from the commercial sector; second, that the new vision should support national security needs; and, most importantly, that the vision should be affordable and sustainable…using the private sector to launch cargo to the International Space Station.”
Source : https://space.nss.org/u-s-blueprint-for-space-exploration-the-aldridge-commission-report/
Les recommandations de la commission Aldridge ont été sévèrement critiqué par bon nombre d’experts et consultants du secteur, c’était un coup de tonnerre qui annonçait la tempête à venir et des bouleversements au cœur des programmes spatiaux américains. Ce rapport menaçait aussi des interets. En décembre 2004, onze mois après l'annonce de la Vision pour l'exploration spatiale, O’Keefe a démissionné de la NASA. Au printemps 2005, alors que Michael Griffin était ouvertement et farouchement opposé à cette commission, il a été choisi par l'administration Bush comme administrateur chargé de mettre en œuvre la nouvelle vision de la NASA. Même son ami Robert Zubrin a incendié la commission avec des mots durs :
“ Zubrin, made it clear how he felt about the report after Whitesides had praised it. “This is a clinical example of some of the worst thinking that we’ve seen,” he said, “and how a government commission like this can screw up.” The first problem with the report was with the composition of the Aldridge Commission itself. Zubrin described the commission as a group of “suits” and scientists with little or no interest in the human exploration of space. “It included no astronautical engineers, in fact, it included no engineers at all,” he said. “It included no exobiologists, no one interested in the search for life on Mars or in human missions to Mars.” Source : https://www.thespacereview.com/article/217/1
Le projet Constellation : l’Empire contre attaque.
En 2005, Mike Griffin, personnage clé de l’aventure SpaceX, est désigné nouvel administrateur de la NASA. Titulaire de plusieurs diplômes d'études supérieures en sciences, il serait difficile de trouver un curriculum vitae plus convaincant: Griffin avait travaillé dans des entreprises spatiales commerciales, à la fois des startups et des entreprises établies, avait été administrateur associé de la NASA au début des années 1990, a géré le fond d’investissement de la CIA (In-Q-tel), dirigeait un laboratoire de recherche spatiale, etc. Griffin avait les pleins pouvoirs pour appliquer le “ New vision for NASA”. Griffin était un farouche défenseur du programme Constellation équipé du module Orion (une fusée composé de boosters solides hérité de la navette spatiale).
Avec l’arrivée de Griffin, le programme de l’amiral Steidle’s Research and Technology, un programme très audacieux et prometteur, était éliminé. Un autre organisme prometteur était également stoppé : l’institut pour les concepts avancés (Institute for Advanced Concepts) de la NASA, une agence semblable à la DARPA. Ces mesures prises par Mike Griffin étaient très impopulaires, le programme Constellation aussi : les booster avaient des problèmes de vibrations et le programme a pris du retard et les coûts étaient en expansion.
Sur ce même document, rédigé par Rand Simberg –The New Atlantis- (voir le lien ci-dessous), il est intéressant de voir que Robert Zubrin, et Griffin sont du même bord, ils ont tous deux critiqué le rapport Aldridge : Pour Griffin, il est clair que le programme Constellation était une tentative de garder le tissu industriel qui produisait les équipements de la Navette, en somme faire du neuf avec du vieux (garder les mêmes process, les mêmes technologies). Pour Zubrin, faire appel au secteur privé (encore à l’état embryonnaire en 2004-2005) c’était juste un saut vers l’inconnu : pour Robert Zubrin, l’exploration spatiale avait besoin de lanceurs lourds, puissants et éprouvés, faut-t-il rappeler que son idée était qu’il fallait construire des engins capable de faire un aller direct vers Mars, sans passer par des stations spatiales, ou bases lunaires.
Source : https://www.thenewatlantis.com/publications/a-space-program-for-the-rest-of-us
« Mars Direct » est un projet développé par des ingénieurs de la NASA visant à envoyer des hommes à bas coût sur la planète Mars grâce aux technologies aérospatiales disponibles en ce temps. Le plan a été à l'origine détaillé dans un journal de recherche par Robert Zubrin et David Baker en 1990. Le projet a été explicité dans le livre de Zubrin The Case for Mars qui a été traduit en français sous le titre de Cap sur Mars en 1996. Ce projet est un plaidoyer pour la réévaluation à la hausse des objectifs de la NASA. (source wikipedia)
2008 : Arrive l’administration Obama
Après l'élection, Obama a réuni une équipe de transition composée de Lori Garver, George Whitesides (chef de la National Space Society, un groupe proche des milieux de la Défense US), Alan Ladwig (un ancien administrateur de la NASA) et d'autres. Leur travail consistait à collecter des données avec lesquelles l'administration entrante pourrait prendre des décisions concernant la NASA. Seulement voila, l’équipe de transition avait une vision radicalement différente de celle de Mike Griffin : Lori Garver voulait raviver les recommandations du rapport Aldridge : il fallait réduire les coûts, et abandonner le programme constellation, qui devenait un gouffre financier sans fond ! …Mike Griffin et Lori Garver n’ont pas tardé à rentrer en conflit ouvert. Au final, le président Obama a nommé le général de division à la retraite Charles Bolden, un ancien astronaute, pour diriger l'agence, avec Lori Garver pour lui servir d'adjoint; ils ont prêté serment le 17 juillet 2009.
Pour beaucoup, l’échec de la navette spatiale devait enterrer définitivement le concept de véhicule réutilisable, pour eux, il est inutile de vouloir réduire les coûts : la navette spatiale a coûté très cher. Ce camp auquel appartient Griffin et Robert Zubrin pense également que la Station internationale n’est pas utile, et qu’il faut une projection au-delà de l’orbite, les lanceurs lourds sont la seule solution pour l’exploration de nouvelles frontières. Cette vision, défendue par les promoteurs du « Direct Concept » comme Robert Zubrin, a maintenu la NASA sur la même ligne, fidèle au concept du programme Constellation : le projet SLS–Module Orion en est l’émanation directe. Actuellement (mai 2020), ces différents composants sont toujours en construction.
Après l'élection, Obama a réuni une équipe de transition composée de Lori Garver, George Whitesides (chef de la National Space Society, un groupe proche des milieux de la Défense US), Alan Ladwig (un ancien administrateur de la NASA) et d'autres. Leur travail consistait à collecter des données avec lesquelles l'administration entrante pourrait prendre des décisions concernant la NASA. Seulement voila, l’équipe de transition avait une vision radicalement différente de celle de Mike Griffin : Lori Garver voulait raviver les recommandations du rapport Aldridge : il fallait réduire les coûts, et abandonner le programme constellation, qui devenait un gouffre financier sans fond ! …Mike Griffin et Lori Garver n’ont pas tardé à rentrer en conflit ouvert. Au final, le président Obama a nommé le général de division à la retraite Charles Bolden, un ancien astronaute, pour diriger l'agence, avec Lori Garver pour lui servir d'adjoint; ils ont prêté serment le 17 juillet 2009.
Pour beaucoup, l’échec de la navette spatiale devait enterrer définitivement le concept de véhicule réutilisable, pour eux, il est inutile de vouloir réduire les coûts : la navette spatiale a coûté très cher. Ce camp auquel appartient Griffin et Robert Zubrin pense également que la Station internationale n’est pas utile, et qu’il faut une projection au-delà de l’orbite, les lanceurs lourds sont la seule solution pour l’exploration de nouvelles frontières. Cette vision, défendue par les promoteurs du « Direct Concept » comme Robert Zubrin, a maintenu la NASA sur la même ligne, fidèle au concept du programme Constellation : le projet SLS–Module Orion en est l’émanation directe. Actuellement (mai 2020), ces différents composants sont toujours en construction.
Lori Graver.
Pour le camp adverse, représenté par la Transition team et surtout Lori Garver, cette vision est erronée :
Les conclusions tirées de l’expérience de la Navette spatiale sont fausses. Apollo n'était pas un programme spatial méthodique; c'était une course anormale dans la guerre froide dans laquelle n'importe quoi pourrait être gaspillé mais pas le temps. Il s'est avéré insoutenable et inabordable, c'est pourquoi cela laisse perplexe que plus de trois décennies plus tard - au cours desquelles il y a eu d'énormes progrès technologiques - Apollo a été choisi comme modèle pour le programme Constellation et plus tard SLS, programme censé être abordable et durable, ce qui est loin d’être le cas.
Le programme de navette n'a pas démontré que les véhicules réutilisables ne fonctionnent pas. En fait, la seule partie réutilisable de la navette - l'orbiteur semblable à un avion - était la seule partie qui n'a pas tué l'équipage (le propulseur à fusée solide était responsable de l'accident du Challenger, et la mousse du réservoir de carburant externe était responsable de l’accident de la navette Columbia). De plus, le programme de navettes n’est pas un test de technologies relatives aux engins spatiaux réutilisables qui sont conçus pour des exigences raisonnables et des taux de vol élevés- en particulier ceux entièrement réutilisables. En somme, la Transition team campe sur ses positions : Le seul moyen de réduire les coûts marginaux c’est les véhicules entièrement réutilisable «full reusability». Lori Garver et la transition team récoltait beaucoup de critiques, l’arrivée de l’équipe d’Obama n’a pas était au gout de beaucoup au sein de la NASA :
"How Obama and the Left Killed NASA: The journey from the Moon to radical activism"
“American leadership in space exploration helped create and fuel the high-tech boom that led U.S. global competitiveness since the early 1960s. NASA returned to our national prosperity and national security far more than the investments we made in the agency. We beat the Soviets to the Moon and pioneered the way for many commercial ventures. NASA was preparing to take Americans back to the Moon and on to Mars—until President Obama took office and had a very different objective in mind.”“The National Aeronautics and Space Administration used to be on the cutting edge of science, leading the way in space exploration and having an outsized impact on technological progress worldwide in the process. But today NASA is a shadow of its former self.”
https://capitalresearch.org/article/nasa/
Véhicules entièrement réutilisables, réduction des couts, ouverture au secteur privé, c’est du SpaceX ça ! Ces changements radicaux initiés par la Transition team de l’administration Obama sont porté à bout de bras par Lori Graver, … Cap sur Lori Graver.
Lori Garver :
De 1998 à 2001, elle a été administratrice associée du Bureau des politiques et des plans de la National Aeronautics and Space Administration. Relevant directement de l'administrateur de la NASA, elle a géré l'analyse, le développement et l'intégration des politiques et plans à long terme de la NASA, du système de gestion stratégique de la NASA, du Conseil consultatif de la NASA et de la Division de l'histoire. De 2001–2002, Garver a initié un projet pour accroître la visibilité sur la privatisation des vols spatiaux :
« initiated a project to increase the visibility and viability of commercial spaceflight ».Source : wikipedia.
De 2001 à 2003 : Elle a été vice-présidente de DFI Corporate Services (l’actuel groupe Avascent). Dans ces rôles, Garver a fourni la planification stratégique, la recherche de faisabilité technologique et l'aide au développement des projets. Elle a également apporté son soutien aux fusions, acquisitions et alliances stratégiques aux institutions financières et aux sociétés dans de nombreux secteurs. Garver a été conseiller principal en matière de politique spatiale pour les campagnes de Barack Obama, Hillary Clinton et John Kerry. En novembre 2008, elle a été nommée à la tête de l'équipe d'examen de l'Agence de transition d'Obama pour la NASA.
Un CV à faire pâlir d’envie les meilleurs ingénieurs et administrateurs américains de l’industrie du spatial. C’est le moins qu’on puisse dire. Une femme très influente.
Lori Graver est aussi une habituée des salons de la Mars Society. Elle a collaboré avec Robert Zubrin durant les années 90’s. Bien que ce soit une rivale de Mike Griffin, et en désaccord avec les orientations de R. Zubrin, elle y est invitée régulièrement. Ce petit groupe d’aficionados de la planete rouge ne manquerait jamais d’inviter un profile si bien décoré.
Photo 1 : Lori Garver and Walt Cunningham. debate space policy Mars Society’s 11th annual conference. University of Colorado 2008. Photo 2 : Lori au 15eme congress - video Youtube.
Dans un document édité et publié en 2008 par l’équipe Obama, les objectifs du camp démocrate sont clairs : La nouvelle politique spatiale sera dédiée au développement du secteur privé dans le spatial. Il est dit qu’il faut libérer le génie des entreprises privées pour assurer la superiorité des Etat-Unis d’Amérique dans le spatial.
Lori Graver est aussi une habituée des salons de la Mars Society. Elle a collaboré avec Robert Zubrin durant les années 90’s. Bien que ce soit une rivale de Mike Griffin, et en désaccord avec les orientations de R. Zubrin, elle y est invitée régulièrement. Ce petit groupe d’aficionados de la planete rouge ne manquerait jamais d’inviter un profile si bien décoré.
Photo 1 : Lori Garver and Walt Cunningham. debate space policy Mars Society’s 11th annual conference. University of Colorado 2008. Photo 2 : Lori au 15eme congress - video Youtube.
Dans un document édité et publié en 2008 par l’équipe Obama, les objectifs du camp démocrate sont clairs : La nouvelle politique spatiale sera dédiée au développement du secteur privé dans le spatial. Il est dit qu’il faut libérer le génie des entreprises privées pour assurer la superiorité des Etat-Unis d’Amérique dans le spatial.
Extrait : « The policy also delves into issues of interest for commercial space. “We must unleash the genius of private enterprise to secure the United States’ leadership in space,” source : https://www.thespacereview.com/article/1192/1
Le document mentionne le soutien aux activités commerciales sur l'ISS ainsi que le transport privé à destination et en provenance de la Station Spatiale Internationale. La politique aborde également certaines questions en relations avec le spatiale militaire, principalement dans le domaine de la militarisation de l’espace. Le document appelle à des négociations internationales sur les «règles de la route» concernant un comportement acceptable dans l'espace et s'oppose également aux armes dans l'espace et au développement d'armes antisatellites. Cependant, la politique reconnaît également les préoccupations concernant la protection des actifs spatiaux américains contre les attaques d'autrui. "Obama s'efforcera de protéger nos actifs dans l'espace en recherchant de nouvelles technologies et capacités qui nous permettent d'éviter les attaques ", indique la politique, citant en particulier le « Operationally Responsive Space », traduit : Réponses opérationnelles spatiales.
Source : https://www.thespacereview.com/article/1192/1
L'Operationally Responsive Space Office ou ORS est une entité du Département de la Défense des États-Unis créée en 2007 pour permettre aux différentes branches de l'armée américaine de disposer de solutions en matière de conception et de lancement de petits satellites répondant à des besoins tactiques nécessitant une réponse rapide. Les donneurs d'ordre et agences concernées sont l'Armée de Terre, la Marine de guerre, la DARPA, la NRO, la Missile Defense Agency et la NASA. L'ORS est installé sur le site de la base aérienne de Kirtland. Source : wikipedia. On s’éloigne de notre sujet SpaceX ? Non, on y est plein dedans ! Regardez qui était là pour lancer un satellite ORS en 2008 :
“ Space Exploration Technologies (SpaceX) is to launch a satellite for the US Air Force’s Operationally Responsive Space (ORS) office in June this year, following delivery of SpaceX’s Falcon 1 launch vehicle to the company’s Pacific ocean based-Kwajalein launch site in May and the spacecraft’s arrival in the June. The mission will take place before the launch of the Malayasian government’s Razaksat spacecraft ”.
https://www.seradata.com/spacex_wins_usaf_operationally/
C’est la petite startup SpaceX, hé oui ! En ce temps, la Space Exploration Technologies était chapeauté par la DARPA, et l’US Air Force. C’est beau. Voir également l’article sur Futura-sciences du 29 Sept 2008. La nature du satellite est occultée. Mais selon SpaceX, le 4eme lancement était doté d’un objet en aluminium et ce n’est pas un satellite ORS. Après une recherche sommaire, l’identification de cette charge est rapide, beaucoup de sources apportent toutes les informations concernant les débuts de SpaceX, les lanceurs, et leur charge utile (2002 – 2008).
Le point le plus important à garder en mémoire, c’est la façon dont les tout premiers lanceurs de SpaceX, dans leur conception, et surtout leur déploiement s’emboite exactement aux besoins et spécifications du bureau ORS. L’objectif est de déployer une petite fusée très rapidement, avec une équipe et un personnel au sol très réduit pour envoyer une charge militaire en orbite dans un laps de temps record. C’est le but des « opérations de réponses ». On y reviendra plus en détail par la suite. Pour résumer, SpaceX à ses débuts travaillait pour la Défence US.
Lien : http://en.wikiactu.com/?cat=2207
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