Fusion nucléaire
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Ben ... ce n'est pas de ce que disent les experts du CEA cités par l'article de libé.
Pour ma part, n'ayant pas tous les éléments je ne me permettrai pas de juger si c'est une "arnaque" ou pas, mais on a déjà été habitué par le passé à des annonces fracassantes de labos, tout ça dans l'objectif d'obtenir des subventions. Il ne s'agit pas vraiment d'une arnaque mais d'un "embellissement de la vérité".
C'est pour ça que je pose la question : produire 2MJ d'énergie en dépensant 300MJ d'électricité est-ce que c'est vraiment si exceptionnel ? Est-ce que ces 300MJ peuvent être ignorées ? Si oui pourquoi ?
edit : plus je lis d'articles sur cette annonce et plus je vois des experts et ingénieurs qualifier cette annonce de malhonnête. les premiers articles ont relayés l'info à la manière d'une dépêche AFP qu'on diffuse sans analyser mais en creusant on voit bien que ce la manière de présenter les choses est clairement malhonnête (le gain NET n'est pas positif).
Pour ma part, n'ayant pas tous les éléments je ne me permettrai pas de juger si c'est une "arnaque" ou pas, mais on a déjà été habitué par le passé à des annonces fracassantes de labos, tout ça dans l'objectif d'obtenir des subventions. Il ne s'agit pas vraiment d'une arnaque mais d'un "embellissement de la vérité".
C'est pour ça que je pose la question : produire 2MJ d'énergie en dépensant 300MJ d'électricité est-ce que c'est vraiment si exceptionnel ? Est-ce que ces 300MJ peuvent être ignorées ? Si oui pourquoi ?
edit : plus je lis d'articles sur cette annonce et plus je vois des experts et ingénieurs qualifier cette annonce de malhonnête. les premiers articles ont relayés l'info à la manière d'une dépêche AFP qu'on diffuse sans analyser mais en creusant on voit bien que ce la manière de présenter les choses est clairement malhonnête (le gain NET n'est pas positif).
bed31fr- Messages : 1224
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Le break-even de laboratoire (*) est un résultat scientifique et un jalon important, qui était attendu depuis longtemps. Et c'est d'autant plus spectaculaire que ce gain a stagné à quelques % pendant des années, jusqu'au résultat inattendu de 0.7 l'année dernière, qui vient de passer au dessus de 1.
Après, il y a les extrapolations de la communication, et aussi des journalistes.
Ce qui est malhonnête est de laisser entendre qu'on aurait bientôt une nouvelle source d'énergie, mais ce n'est pas nécessairement le point de vue des physiciens qui ont réalisé la manip et qui écrivent les articles scientifiques.
En confinement inertiel, on considère généralement qu'il faut un gain au moins égal à 100 au niveau de la cible pour espérer en dériver une source d'énergie, et on compte aussi sur des optimisations du rendement de la chaîne d'amplification LASER.
Néanmoins, les principales applications de ce système sont militaires. Il y a aussi des applications à l'astrophysique.
Les expériences en relation avec le développement d'une source d'énergie ne sont pas majoritaires dans le planning du LLNL. Idem pour le LMJ en France.
(*) break-even de laboratoire : point auquel le plasma produit plus d'énergie de fusion que ce qu'on a injecté dans le plasma, indépendamment des sous-système d'alimentation.
Ce concept est pertinent lorsqu'on s'intéresse à la physique du plasma. Pour cette raison, on ignore délibérément les 300 MJ d'alimentation du système.
L'efficacité du système d'alimentation relève de la technologie et de l'ingénierie, et n'est pas la priorité tant qu'on n'a pas démontré la possibilité d'atteindre un gain surunitaire et assez élevé au niveau de la cible.
Après, il y a les extrapolations de la communication, et aussi des journalistes.
Ce qui est malhonnête est de laisser entendre qu'on aurait bientôt une nouvelle source d'énergie, mais ce n'est pas nécessairement le point de vue des physiciens qui ont réalisé la manip et qui écrivent les articles scientifiques.
En confinement inertiel, on considère généralement qu'il faut un gain au moins égal à 100 au niveau de la cible pour espérer en dériver une source d'énergie, et on compte aussi sur des optimisations du rendement de la chaîne d'amplification LASER.
Néanmoins, les principales applications de ce système sont militaires. Il y a aussi des applications à l'astrophysique.
Les expériences en relation avec le développement d'une source d'énergie ne sont pas majoritaires dans le planning du LLNL. Idem pour le LMJ en France.
(*) break-even de laboratoire : point auquel le plasma produit plus d'énergie de fusion que ce qu'on a injecté dans le plasma, indépendamment des sous-système d'alimentation.
Ce concept est pertinent lorsqu'on s'intéresse à la physique du plasma. Pour cette raison, on ignore délibérément les 300 MJ d'alimentation du système.
L'efficacité du système d'alimentation relève de la technologie et de l'ingénierie, et n'est pas la priorité tant qu'on n'a pas démontré la possibilité d'atteindre un gain surunitaire et assez élevé au niveau de la cible.
lambda0- Messages : 4879
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Une vision plus politique de la fusion:
https://reporterre.net/Fusion-nucleaire-C-est-hors-sujet-face-a-la-crise-climatique
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Lunarjojo- Donateur
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On se doute qu’il aurait des polémiques politiques !
Mais cette avancée technologique dans la fusion nucléaire mérite tout de même d’être saluée en sachant bien que dans l’immédiat, il faudrait remettre en état de fonctionnement des centrales nucléaires à fission parmi notre mix énergétique sans exclure pour autant l’éolien , l’hydraulique et le solaire….et évidemment faire des économies d’énergie….sans en revenir pour autant aux méthodes ancestrales…car avec huit milliards d’habitants contre à un million au Paléolithique ça ne marcherait plus !
Mais cette avancée technologique dans la fusion nucléaire mérite tout de même d’être saluée en sachant bien que dans l’immédiat, il faudrait remettre en état de fonctionnement des centrales nucléaires à fission parmi notre mix énergétique sans exclure pour autant l’éolien , l’hydraulique et le solaire….et évidemment faire des économies d’énergie….sans en revenir pour autant aux méthodes ancestrales…car avec huit milliards d’habitants contre à un million au Paléolithique ça ne marcherait plus !
Giwa- Donateur
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Giwa a écrit:
Mais cette avancée technologique dans la fusion nucléaire mérite tout de même d’être saluée [...]
Effectivement, toute avancée mérite d'être saluée.
Mais de là à dire que "maintenant tout va aller très vite", comme je l'ai lu dans ce sujet sous une autre plume, alors que les équipements sont conséquents, les investissements lourds et les échelles de temps des différentes étapes difficilement compressibles pour arriver à une application industrielle, il y avait un pas qui n'avait pas de raison d'être franchi.
Dernière édition par David L. le Sam 17 Déc 2022 - 16:49, édité 1 fois
David L.- Modérateur
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Giwa a écrit:
[...] dans l’immédiat, il faudrait remettre en état de fonctionnement des centrales nucléaires à fission parmi notre mix énergétique sans exclure pour autant l’éolien , l’hydraulique et le solaire….et évidemment faire des économies d’énergie….sans en revenir pour autant aux méthodes ancestrales…car avec huit milliards d’habitants contre à un million au Paléolithique ça ne marcherait plus !
Une comparaison serait plus intéressante entre la population actuelle et celle au moment du tout début de l'utilisation des énergies fossiles, donc la population maximale atteinte avec uniquement les sources d'énergies renouvelables (éolien et biomasse).
David L.- Modérateur
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Quelques repères alors:David L. a écrit:Giwa a écrit:
[...] dans l’immédiat, il faudrait remettre en état de fonctionnement des centrales nucléaires à fission parmi notre mix énergétique sans exclure pour autant l’éolien , l’hydraulique et le solaire….et évidemment faire des économies d’énergie….sans en revenir pour autant aux méthodes ancestrales…car avec huit milliards d’habitants contre à un million au Paléolithique ça ne marcherait plus !
Une comparaison serait plus intéressante entre la population actuelle et celle au moment du tout début de l'utilisation des énergies fossiles, donc la population maximale atteinte avec uniquement les sources d'énergies renouvelables (éolien et biomasse).
- Population en 1800: 1 milliard, dont 180 millions en Europe, 350 millions en Chine et 250 millions dans le sous-continent indien (Inde actuelle + Pakistan + Bengladesh + Sri Lanka))
- Population en 1914: 1,6 milliard, dont 450 millions en Europe, 100 millions aux USA, 450 millions en Chine et 350 millions dans le sous-continent indien.
L'Afrique, aujourd'hui surpeuplée, était incroyablement vide (80 millions d'habitants estimés en 1914).
Le monde "euro-américain", principal bénéficiaire de la révolution industrielle, a triplé sa population.
Le reste du monde a vu sa population exploser surtout après 1945.
La croissance démographique ne résulte pas uniquement de la maîtrise des énergies fossiles, mais aussi de la révolution technique dans d'autres domaines: médecine et agriculture (Révolution Verte avec mécanisation et engrais chimiques) plus particulièrement.
Bien plus que l'énergie, c'est l'intelligence et la technicité d'homo sapiens qui lui a permis de croître et multiplier.
Choros- Messages : 1360
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Effectivement la fusion nucléaire demandera encore du temps avant d’atteindre le seuil de rentabilité. C’est pourquoi à l’heure actuelle il est nécessaire d’utiliser et de développer la fission nucléaire en plus des autres sources d’énergie renouvelablesDavid L. a écrit:Giwa a écrit:
Mais cette avancée technologique dans la fusion nucléaire mérite tout de même d’être saluée [...]
Effectivement, toute avancée mérite d'être saluée.
Mais de là à dire que "maintenant tout va aller très vite", comme je l'ai lu dans ce sujet sous une autre plume, alors que les équipements sont conséquents, les investissements lourds et les échelles de temps des différentes étapes difficilement compressibles pour arriver à une application industrielle, il y avait un pas qui n'avait pas de raison d'être franchi.
Giwa- Donateur
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D’accord avec vous que la comparaison serait plus judicieuse en prenant comme repère le début de la révolution industrielle à partir de la fin des années 1700 et le début des années 1800.Choros a écrit:Quelques repères alors:David L. a écrit:
Une comparaison serait plus intéressante entre la population actuelle et celle au moment du tout début de l'utilisation des énergies fossiles, donc la population maximale atteinte avec uniquement les sources d'énergies renouvelables (éolien et biomasse).
- Population en 1800: 1 milliard, dont 180 millions en Europe, 350 millions en Chine et 250 millions dans le sous-continent indien (Inde actuelle + Pakistan + Bengladesh + Sri Lanka))
- Population en 1914: 1,6 milliard, dont 450 millions en Europe, 100 millions aux USA, 450 millions en Chine et 350 millions dans le sous-continent indien.
L'Afrique, aujourd'hui surpeuplée, était incroyablement vide (80 millions d'habitants estimés en 1914).
Le monde "euro-américain", principal bénéficiaire de la révolution industrielle, a triplé sa population.
Le reste du monde a vu sa population exploser surtout après 1945.
La croissance démographique ne résulte pas uniquement de la maîtrise des énergies fossiles, mais aussi de la révolution technique dans d'autres domaines: médecine et agriculture (Révolution Verte avec mécanisation et engrais chimiques) plus particulièrement.
Bien plus que l'énergie, c'est l'intelligence et la technicité d'homo sapiens qui lui a permis de croître et multiplier.
Giwa- Donateur
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Choros a écrit:
La croissance démographique ne résulte pas uniquement de la maîtrise des énergies fossiles, mais aussi de la révolution technique dans d'autres domaines: médecine et agriculture (Révolution Verte avec mécanisation et engrais chimiques) plus particulièrement.
La révolution technique a justement été possible grâce à l'énergie, à son abondance et à ses coûts faibles. Sans ces facteurs, point de progrès....
Lunarjojo- Donateur
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Giwa a écrit:Effectivement la fusion nucléaire demandera encore du temps avant d’atteindre le seuil de rentabilité. C’est pourquoi à l’heure actuelle il est nécessaire d’utiliser et de développer la fission nucléaire en plus des autres sources d’énergie renouvelables
Et les énergies fossiles... Elles représentent 80% de l'énergie consommée. Il n'y a pas multitudes d'alternatives: soit on continue comme avant, avec le risque d'un dérèglement climatique peut être incontrôlable, soit on passe à une véritable sobriété, c'est à dire à une décroissance de notre consommation. SVP, ne pas taper...
https://www.lefigaro.fr/conjoncture/nouveau-record-attendu-en-2022-dans-la-consommation-de-charbon-selon-l-aie-20221216
Lunarjojo- Donateur
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Lunarjojo a écrit:
Et les énergies fossiles... Elles représentent 80% de l'énergie consommée. Il n'y a pas multitudes d'alternatives: soit on continue comme avant, avec le risque d'un dérèglement climatique peut être incontrôlable, [...]
Même si nous le voulions, ce n'est pas possible, car nous avons passé le pic de production du pétrole conventionnel en 2007-2008, donc la décroissance de l'utilisation du pétrole est forcée. Le pétrole non conventionnel (dit de roche mère) a prolongé la fête mais il aura lui aussi un pic de production.
Et pour limiter les conséquences sur le climat, nous devons forcer cette décroissance de l'utilisation des hydrocarbures, en n'utilisant pas tout ce qui est disponible, et le moins possible pour limiter le plus possible le réchauffement.
Ah non, entend-je déjà sous une autre plume, tout ça c'est que les méchants du GIEC et il n'y a pas à s'inquiéter...
David L.- Modérateur
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Je ne suis pas d'accord, c'est l'innovation et non pas l'énergie en tant que telle le facteur décisif.Lunarjojo a écrit:Choros a écrit:
La croissance démographique ne résulte pas uniquement de la maîtrise des énergies fossiles, mais aussi de la révolution technique dans d'autres domaines: médecine et agriculture (Révolution Verte avec mécanisation et engrais chimiques) plus particulièrement.
La révolution technique a justement été possible grâce à l'énergie, à son abondance et à ses coûts faibles. Sans ces facteurs, point de progrès....
C'est parce qu'on a progressé dans nos connaissances et savoir-faire que l'on a développé des machines qui ont troqué l'énergie musculaire (ou celle des moulins à eau et à vent) pour des outils reposant sur l'énergie thermique.
Energie thermique qui avait toujours été là (le charbon est connu depuis l'Antiquité) mais qui n'était pas exploitée.
Et qui d'ailleurs ne présentait que peu d'intérêt par rapport au bois.
C'est la pénurie de ce dernier face à des besoins croissants qui a poussé les Anglais à exploiter leurs ressources houillères.
Les premières exploitations étaient tout sauf bon marché.
Et compliquées aussi, les mines étant fréquemment inondées.
Il fallait donc toujours pomper.
Et comme les Shadocks se faisaient rares, c'est ainsi que Newcomen inventa sa machine.
Puis, nous avons perfectionné la machine à vapeur et mis l'énergie thermique à notre service.
Une fois comprise et domestiquée, alors un cercle vertueux a pu se mettre en place avec un développement exponentiel de la technique.
C'est bien l'intelligence et la créativité humaine qui sont sources de progrès et non pas une quelconque matière première.
Car pour qu'elle ait un intérêt, faut-il encore savoir quoi en faire.
Choros- Messages : 1360
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Sans même parler du réchauffement climatique, les énergies fossiles sont en quantité finie.David L. a écrit:Lunarjojo a écrit:
Et les énergies fossiles... Elles représentent 80% de l'énergie consommée. Il n'y a pas multitudes d'alternatives: soit on continue comme avant, avec le risque d'un dérèglement climatique peut être incontrôlable, [...]
Même si nous le voulions, ce n'est pas possible, car nous avons passé le pic de production du pétrole conventionnel en 2007-2008, donc la décroissance de l'utilisation du pétrole est forcée. Le pétrole non conventionnel (dit de roche mère) a prolongé la fête mais il aura lui aussi un pic de production.
Et pour limiter les conséquences sur le climat, nous devons forcer cette décroissance de l'utilisation des hydrocarbures, en n'utilisant pas tout ce qui est disponible, et le moins possible pour limiter le plus possible le réchauffement.
Ah non, entend-je déjà sous une autre plume, tout ça c'est que les méchants du GIEC et il n'y a pas à s'inquiéter...
Il est donc logique de chercher des alternatives.
Le besoin engendre l'innovation.
Reste à la maîtriser et ne pas engendrer un monstre.
Si on peut faire d'une pierre deux coups en satisfaisant nos besoins tout en préservant notre écosystème, ne nous en privons surtout pas...
Choros- Messages : 1360
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Choros a écrit:Je ne suis pas d'accord, c'est l'innovation et non pas l'énergie en tant que telle le facteur décisif.
C'est parce qu'on a progressé dans nos connaissances et savoir-faire que l'on a développé des machines qui ont troqué l'énergie musculaire (ou celle des moulins à eau et à vent) pour des outils reposant sur l'énergie thermique.
Energie thermique qui avait toujours été là (le charbon est connu depuis l'Antiquité) mais qui n'était pas exploitée.
Et qui d'ailleurs ne présentait que peu d'intérêt par rapport au bois.
C'est la pénurie de ce dernier face à des besoins croissants qui a poussé les Anglais à exploiter leurs ressources houillères.
Les premières exploitations étaient tout sauf bon marché.
Et compliquées aussi, les mines étant fréquemment inondées.
Il fallait donc toujours pomper.
Et comme les Shadocks se faisaient rares, c'est ainsi que Newcomen inventa sa machine.
Puis, nous avons perfectionné la machine à vapeur et mis l'énergie thermique à notre service.
Une fois comprise et domestiquée, alors un cercle vertueux a pu se mettre en place avec un développement exponentiel de la technique.
C'est bien l'intelligence et la créativité humaine qui sont sources de progrès et non pas une quelconque matière première.
Car pour qu'elle ait un intérêt, faut-il encore savoir quoi en faire.
Vous dites la même chose que moi, mais en inversant le problème. C'est bien l'accès à une source d'énergie abondante, et de plus en plus bon marché, que la révolution industrielle a pu s'enclencher.
Lunarjojo- Donateur
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Vu qu'on parle de la fusion sur le forum, je pense que la solution viendra du secteur privé plutôt que par une solution "étatique". Un peu à l'image d'un SpaceX qui a révolutionné le secteur spatial!
Il y a plusieurs compagnies intéressantes mais voici deux vidéos sur les deux compagnies les mieux financées:
- Commonwealth fusion systems
Commonwealth Fusion Systems (CFS) est une entreprise américaine fondée en 2018 visant à construire une centrale à fusion thermonucléaire compacte basée sur le concept de réacteur tokamak ARC. L'entreprise est basée à Cambridge, dans le Massachusetts, à proximité du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dont elle est issue et est membre du programme d'innovation de la connaissance public-privé INFUSE du département de l'Énergie des États-Unis, avec le Princeton Plasma Physics Laboratory et le Plasma Science and Fusion Center du MIT. Ils ont déjà levé 1,9 milliards de $.
En septembre 2021, la société annonce le succès de l'expérimentation d'un aimant supraconducteur à haute température, capable de générer des champs magnétiques de 20 Tesla, et lève 1,8 milliard de dollars auprès de nombreux investisseurs (Bill Gates, Marc Benioff…) ainsi que des groupes industriels parmi lesquels Eni, Equinor et Google3. La levée de fonds de 2021 a pour but de financer la construction de SPARC et ARC. SPARC devrait atteindre le seuil de l'énergie nette de fusion en 2025 et l'achèvement de la centrale électrique commerciale à fusion ARC est prévu en 2030.
https://www.youtube.com/watch?v=KOgmyf1bwvk
-Helion energy
Helion Energy a été fondée en 2013 par le Dr David Kirtley, le Dr John Slough, Chris Pihl et le Dr George Votroubek
En 2021, la firme a annoncé que son sixième prototype, Trenta, avait atteint 100 millions de degrés C° après un cycle de test de seize mois comptant plus de 10 000 impulsions.
Les champs de compression magnétique ont dépassé dix teslas, les températures des ions ont dépassé 8 keV et les températures des électrons ont dépassé 1 keV.
Le prototype de septième génération d'Helion, « Polaris », est en cours de développement et devrait être achevé en 2023. Il doit augmenter la fréquence du pouls d'une impulsion toutes les 10 minutes à une impulsion par seconde pendant de courtes périodes.
L'entreprise envisage la production d'électricité nette grâce à la fusion nucléaire dès 2024, comme sous-produit de l'activité du réacteur Polaris.
Helion Energy a reçu 7 millions de dollars de la NASA, du département de l'Énergie des États-Unis et du ministère de la Défense auxquels s'ajoutent 1,5 million de dollars du secteur privé en août 2014, par le biais des incubateurs d'entreprises Y Combinator et Mithril Capital Management.
En 2021, les investissements s'élevaient à 77,8 millions de dollars.
En novembre 2021, Helion a reçu 500 millions de dollars de financement pour sa « série E », avec 1,7 milliard de dollars d'engagements supplémentaires, conditionné à la réalisation de jalons spécifiques.
https://www.youtube.com/watch?v=_bDXXWQxK38
Il y a plusieurs compagnies intéressantes mais voici deux vidéos sur les deux compagnies les mieux financées:
- Commonwealth fusion systems
Commonwealth Fusion Systems (CFS) est une entreprise américaine fondée en 2018 visant à construire une centrale à fusion thermonucléaire compacte basée sur le concept de réacteur tokamak ARC. L'entreprise est basée à Cambridge, dans le Massachusetts, à proximité du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dont elle est issue et est membre du programme d'innovation de la connaissance public-privé INFUSE du département de l'Énergie des États-Unis, avec le Princeton Plasma Physics Laboratory et le Plasma Science and Fusion Center du MIT. Ils ont déjà levé 1,9 milliards de $.
En septembre 2021, la société annonce le succès de l'expérimentation d'un aimant supraconducteur à haute température, capable de générer des champs magnétiques de 20 Tesla, et lève 1,8 milliard de dollars auprès de nombreux investisseurs (Bill Gates, Marc Benioff…) ainsi que des groupes industriels parmi lesquels Eni, Equinor et Google3. La levée de fonds de 2021 a pour but de financer la construction de SPARC et ARC. SPARC devrait atteindre le seuil de l'énergie nette de fusion en 2025 et l'achèvement de la centrale électrique commerciale à fusion ARC est prévu en 2030.
https://www.youtube.com/watch?v=KOgmyf1bwvk
-Helion energy
Helion Energy a été fondée en 2013 par le Dr David Kirtley, le Dr John Slough, Chris Pihl et le Dr George Votroubek
En 2021, la firme a annoncé que son sixième prototype, Trenta, avait atteint 100 millions de degrés C° après un cycle de test de seize mois comptant plus de 10 000 impulsions.
Les champs de compression magnétique ont dépassé dix teslas, les températures des ions ont dépassé 8 keV et les températures des électrons ont dépassé 1 keV.
Le prototype de septième génération d'Helion, « Polaris », est en cours de développement et devrait être achevé en 2023. Il doit augmenter la fréquence du pouls d'une impulsion toutes les 10 minutes à une impulsion par seconde pendant de courtes périodes.
L'entreprise envisage la production d'électricité nette grâce à la fusion nucléaire dès 2024, comme sous-produit de l'activité du réacteur Polaris.
Helion Energy a reçu 7 millions de dollars de la NASA, du département de l'Énergie des États-Unis et du ministère de la Défense auxquels s'ajoutent 1,5 million de dollars du secteur privé en août 2014, par le biais des incubateurs d'entreprises Y Combinator et Mithril Capital Management.
En 2021, les investissements s'élevaient à 77,8 millions de dollars.
En novembre 2021, Helion a reçu 500 millions de dollars de financement pour sa « série E », avec 1,7 milliard de dollars d'engagements supplémentaires, conditionné à la réalisation de jalons spécifiques.
https://www.youtube.com/watch?v=_bDXXWQxK38
J-B- Messages : 1783
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Cette entreprise est tout particulièrement intéressante à mes yeux.J-B a écrit:-Helion energy
Helion Energy a été fondée en 2013 par le Dr David Kirtley, le Dr John Slough, Chris Pihl et le Dr George Votroubek
Je suis très surpris (et curieux) du carburant du fusion qu'ils emploient, puisqu'ils ont recours à de l'hélium 3.
Au début, j'ai été très surpris car on ne cesse de dire qu'on en trouve en quantité raisonnable que sur la Lune.
C'est d'ailleurs un des arguments phares employés pour justifier une colonisation économique de notre satellite.
Là où ils sont forts, c'est que cet hélium 3 est fabriqué au sein même du réacteur et réemployé dans le cycle de fusion.
Il leur "suffit" d'une "mèche" initiale de deutérium-deutérium pour démarrer la réaction.
Pour les plus chevronnés, voici le cycle qu'ils emploient (image issue de la vidéo publié par @J-B vers 12'50''):
Si ils parviennent à leurs fins, ce serait une réaction particulièrement efficace.
Et surtout (pour faire le lien avec la conquête de l'espace) ils tueraient dans l'œuf un des arguments majeurs justifiant l'exploitation de la Lune.
En tout cas, passionnant à suivre.
Choros- Messages : 1360
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Je ne suis pas du tout spécialiste de ce domaine, mais ce qui est envisagé avec l’hélium 3 lunaire ,c’est une réaction sans aucune production de neutron et produit que des produits non radioactifs: ions hélium 4 et protons qui peuvent être confinés car chargés positivement.
La fusion nucléaire de l'hélium 3 ne produit aucun déchet ou sous-produit radioactif, juste de l'hélium 4 et des protons (de l'hydrogène) :
Repoussé par le champ magnétique terrestre, son accumulation à la surface de la Lune est facilitée par l'absence d'atmosphère sur notre satellite.
Dernière édition par Giwa le Lun 19 Déc 2022 - 16:10, édité 2 fois
Giwa- Donateur
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Il me semble que justement le grand intérêt de la fusion nucléaire c'est qu'elle ne produit pas de sous produits radioactifs qu'elle soit faite avec l'hélium 3 ou avec un autre dérivé de l'hydrogène.
Clg_55- Messages : 230
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Sauf que la réaction de fusion qu’avec du deutérium produit un flux de neutrons qui ne peuvent être confinés et iront contaminer l’enceinteClg_55 a écrit:Il me semble que justement le grand intérêt de la fusion nucléaire c'est qu'elle ne produit pas de sous produits radioactifs qu'elle soit faite avec l'hélium 3 ou avec un autre dérivé de l'hydrogène.
Toutes les fusions nucléaires ne sont pas équivalente , c’est pourquoi celle qu’avec de l’hélium 3 qui, sans aucune production de neutrons qui peuvent contaminer l’enceinte , a un intérêt particulier.
Giwa- Donateur
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Tout à fait @Giwa.Giwa a écrit:Sauf que la réaction de fusion qu’avec du deutérium produit un flux de neutrons qui ne peuvent être confinés et iront contaminer l’enceinteClg_55 a écrit:Il me semble que justement le grand intérêt de la fusion nucléaire c'est qu'elle ne produit pas de sous produits radioactifs qu'elle soit faite avec l'hélium 3 ou avec un autre dérivé de l'hydrogène.
Toutes les fusions nucléaires ne sont pas équivalente , c’est pourquoi celle qu’avec de l’hélium 3 qui, sans aucune production de neutrons qui peuvent contaminer l’enceinte , a un intérêt particulier.
La fusion employant l'hélium 3 est dite aneutronique parce qu'elle n'émet pas de neutron, mais des particules chargées.
Il y a d'autres éléments capables aussi d'un type de fusion similaire comme par exemple le combo proton + bore.
Mais c'est clairement l'hélium 3 qui est le plus facile à fusionner parmi ces différents éléments.
Si la fusion est un graal pour l'énergie, l'hélium 3 est le graal de la fusion.
En dehors du flux de neutrons qui est tout bonnement évité, un autre avantage est que les particules chargées résultant de la réaction peuvent être directement converties en électricité (via leur interaction avec un champ magnétique) sans avoir à passer par une machinerie thermique.
Le rendement est donc très supérieur est peut atteindre 70 à 80% (contre 30 à 40% avec un échangeur de chaleur et une turbine).
Il y a donc simplification de l'ensemble du système, miniaturisation et donc potentielle réduction des coûts de construction par un rapport à un design classique (tokamak ou inertiel).
Les filières "classiques" de recherche sur la fusion ont fréquemment recours au mélange deutérium + tritium parce que c'est celui qui est le plus "facile" à allumer.
Mais le tritium est radioactif et le flux de neutrons, à terme, peut activer une partie de la structure. Plus particulièrement les parois de béryllium comme celles envisagées dans ITER.
Choros- Messages : 1360
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Tant qu'il y a des solutions physiques à la génération d'une pollution radio active dans les phénomènes de fusion thermonucléaires, cela reste encourageant pour neutraliser les critiques des tenants de la régression technologique.
@ChorosEffectivement ce point que tu indiques est capital :
On peut s’entraîner en attentant pour maîtriser la fusion contrôlée avec d’autres mélanges pour fusion ,mais la fusion utilisant l’hélium 3 est le Graal comme tu dis …et là on revient sur un sujet qui concerne notre forum : la conquête de la Lune et de son hélium 3 !
En dehors du flux de neutrons qui est tout bonnement évité, un autre avantage est que les particules chargées résultant de la réaction peuvent être directement converties en électricité (via leur interaction avec un champ magnétique) sans avoir à passer par une machinerie thermique.
Le rendement est donc très supérieur est peut atteindre 70 à 80% (contre 30 à 40% avec un échangeur de chaleur et une turbine).
Il y a donc simplification de l'ensemble du système, miniaturisation et donc potentielle réduction des coûts de construction par un rapport à un design classique (tokamak ou inertiel).
On peut s’entraîner en attentant pour maîtriser la fusion contrôlée avec d’autres mélanges pour fusion ,mais la fusion utilisant l’hélium 3 est le Graal comme tu dis …et là on revient sur un sujet qui concerne notre forum : la conquête de la Lune et de son hélium 3 !
Giwa- Donateur
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Précisément.Giwa a écrit:…et là on revient sur un sujet qui concerne notre forum : la conquête de la Lune et de son hélium 3 !
Et justement, si Helion parvient à ses fins, ce sera un sévère coup porté aux ambitions de conquête lunaire.
Puisqu'Helion résout tout bonnement la difficulté de l'accès à l'hélium 3 en le synthétisant in situ.
(Pour faire un clin d'œil à un autre débat, l'innovation est donc plus importante que la ressource ici )
Alors pour être très clair, à titre perso ça me va bien.
L'enjeu de l'énergie est sans doute le combat le plus décisif à remporter pour pérenniser notre avenir.
Combat qui passe par le coût de cette énergie et par sa soutenabilité (en terme de ressources et d'effets collatéraux, notamment climatique).
Même si je rêverai de voir de grands conglomérats mettre en valeur la Lune, je m'accommoderai très bien que l'on renonce à son hélium 3 grâce au procédé d'Helion.
On trouvera bien autre chose à y faire (surtout si on a accès à une source d'énergie aussi phénoménale que la fusion de l'hélium 3 pour soutenir l'effort).
Choros- Messages : 1360
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Choros a écrit:
Je ne suis pas d'accord, c'est l'innovation et non pas l'énergie en tant que telle le facteur décisif.
Innovation et énergie ne sont pas dissociables. L'un entraîne l'autre.
Sans énergie abondante et bon marché, il y a par exemple moins de temps dégagé des besoins essentiels pour mener des recherches, mais aussi un coût fortement augmenté pour l'extraction (mines) et l'exploitation (métallurgie) des ressources comme les métaux, la synthèse de molécules (industrie chimique), la construction d'infrastructures (BTP), etc... Et l'augmentation forte du coût limite l'utilisation des innovations.
L'énergie est tellement omniprésente dans notre société qu'on ne se rend plus compte de son rôle essentiel.
David L.- Modérateur
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