Falcon 9 (Dragon CRS-28) - KSC - 5.6.2023 [Succès]

Ce report à lundi est imputable à la météo, SpaceX n'y peut rien. 

En termes d'exécution du programme annuel des lancements de SpaceX, cela ne soulève pas de difficulté. Ce dimanche, nous avons déjà eu le tir réussi de Starlink 6-4. En termes de spectacle de la conquête spatiale, on ne va pas se plaindre qu'il n'y ait pas eu deux lancements de Falcon 9 dans la journée, ce serait excessif. 

Il n'en reste pas moins que pour l'ISS, ce nouveau report de CRS-28, même limité à 24h, est un peu dommageable. En effet, je rappelle que le vol Axiom 2 a été écourté, passant de 10 à 7 jours, pour laisser place au Dragon CRS-28, dont l'arrivée à la station est très attendue pour un motif précis : la mission CRS-28 comporte l'acheminement vers l'ISS de la dernière paire de panneaux solaires i-Rosa, que la NASA voudrait faire installer par l'Expédition 69 avant juillet ; et il y a à cela, selon le numéro d'Air & Cosmos de cette semaine, un motif astronomique, lié à l'angle d'ensoleillement de la station. 

Pour rattraper le temps perdu (au moins deux jours, puisque le Dragon CRS-28 devait initialement décoller hier samedi 3 juin), il va falloir imposer à l'équipage de l'Expédition 69 des cadences infernales. Bon, ils ont été entraînés pour cela...

vp a écrit:

Choros a écrit:
C'était au niveau de la zone de retour que ça coinçait. Ce serait ballot de perdre un premier étage qui basculerait par dessus bord à cause d'une mer un trop agitée...

Peu importe la raison.
Nombreuses sont les personnes qui trouvent génial que le premier étage de la Falcon 9 revienne se poser.
Mais à coté de cela, son décollage dépend de la météo !

Le lancement de toutes les fusées dépend à des degrés divers de la météo. Je dirai même de plusieurs météos : la météo au niveau du sol, celle liée à la circulation des vents en altitude, sans oublier la météo spatiale associée aux éruptions solaires, lesquelles peuvent empêcher un satellite de cheminer vers son orbite définitive, et le faire retomber puis se consumer dans l'atmosphère avant l'accomplissement de sa mission. La récupération du premier étage ne fait que rajouter la contrainte d'une météo supplémentaire, celle des conditions d'atterrissage.

Cette dernière n'est pas la même que celle du site de lancement lorsque le premier étage se pose sur une barge maritime à 1000 km des côtes. Cela peut parfois conduire à différer le tir d'un lanceur récupérable, alors que pour un lanceur consommable, cela n'aurait pas été le cas. 

En revanche, les météos du décollage et du retour sont quasiment identiques lorsque le premier étage atterrit tout près de là d'où la fusée a décollé. En huit minutes, le temps peut changer, mais pas toujours. Lors du dernier vol habité américain, Axiom 2, le 1er étage de la Falcon 9 est revenu se poser dans la zone d'atterrissage de Cap Canaveral. C'est un progrès.

Les lanceurs récupérables de l'avenir, plus puissants que la Falcon 9, reviendront systématiquement à grande proximité du lieu de départ, ne serait-ce que pour raccourcir le cycle de remise en état précédant la réutilisation. L'inconvénient signalé disparaîtra donc.

Mais dans la situation actuelle, deux paramètres sont plus importants que le caractère récupérable ou consommable du lanceur pour déterminer le risque de report du vol : la localisation du cosmodrome, et le cycle des saisons. Ainsi, Baïkonour est un site bien commode, car la météo y est stable. Tandis que la Floride ou le Texas sont exposés aux ouragans à certains moments de l'année. 

Il n'y a jamais eu autant de reports de tirs Falcon 9, mais c'est parce qu'il n'y a jamais eu autant de lancements de SpaceX. Sous réserve de vérifications statistiques, il me semble qu'en revanche, le nombre de reports par tir a diminué, tout comme la durée de ces reports. Les motifs ne sont pas toujours météorologiques, mais le sont un peu plus fréquemment me semble-t-il. 

Mais comme la conquête spatiale se développe désormais presque de manière exponentielle, il va falloir penser à définir un mode approprié de reconnaissance des administrateurs et modérateurs du Forum, et de tous ceux qui prennent le temps de nous prévenir de ces reports qui entretiennent pour nous le suspense. Et qui font cela en plus de leur travail documentaire général si précieux pour nous tous.

Faut-il, dans ce contexte inespéré, faire canoniser nos admins et nos modos de leur vivant, ou leur décerner une médaille classique, ou inventer une nouvelle décoration ? En particulier, @Wakka, qui trouve par ailleurs du temps pour tenir son excellent blog sur Orion, et pour bien d'autres productions encore, n'a-t-il pas vocation à devenir le grand maître de l'ordre des annonciateurs de reports de décollage de fusée ?