[USA] K2 Space

Bonjour,

La société K2 Space vient de se dévoiler:
https://www.k2space.com/

Voir ici leur présentation générique:
https://www.k2space.com/blog/introducing-k2-space-building-satellites-for-a-post-starship-future

Son but est de développer des plateformes satellitaires bien moins chères en augmentant leur masse, ce qui permet d'employer des technologies moins fines et donc moins chères.





Pour ce faire, elle anticipe une baisse drastique des coûts d'accès à l'orbite permise par Starship (s'il atteint bel et bien ses promesses) et une ère de "d'abondance de masse" en lieu et place des relativement faibles volumétries qui ont caractérisées la conquête spatiale jusqu'à présent.



A noter que Lori Garver fait partie des conseillers de cette start-up:

K2 Space vient de lever 50 millions de $:
https://www.cnbc.com/2024/02/13/startup-k2-space-raises-50-million.html

Ceci vient s'ajouter aux 15,5 millions déjà levés auparavant.

Avec ça, ils comptent construire une usine de 15 000 m² et passer de 28 à plus de 50 employés.

K2 Space, une jeune entreprise de deux ans qui développe des plateformes satellitaires, lancera son premier satellite cette année, car elle suscite l'intérêt de clients gouvernementaux et commerciaux.

Dans une interview, Karan et Neel Kunjur, les cofondateurs de K2 Space, ont déclaré que leur premier engin spatial devrait être lancé dans le cadre de la mission de covoiturage Transporter-12 de SpaceX, prévue pour le mois d'octobre.

L'engin spatial sera une mission de démonstration technologique pour de nombreux composants que l'entreprise a développés en interne pour son bus spatial Mega Class. « L'objectif de cette mission est de réduire considérablement les risques techniques liés au satellite », a déclaré Karan Kunjur, le directeur général de la société.

Cela comprend des composants tels que les roues de réaction et les ordinateurs, ainsi que les logiciels de vol. Bon nombre de ces composants ont été construits à K2 Space parce qu'il n'existait pas de chaîne d'approvisionnement appropriée pour un bus spatial tel que Mega Class, conçu pour accueillir des charges utiles allant jusqu'à 1 000 kilogrammes et produire 20 kilowatts d'énergie.

« Nous devons construire cette chaîne d'approvisionnement à partir de zéro pour un satellite de notre classe, en termes de puissance et de taille », a déclaré Neel Kunjur, directeur de la technologie et frère de Karan. « Il est absolument essentiel que ce matériel soit envoyé dans l'espace dès le début de la trajectoire de notre entreprise.

L'entreprise se concentre sur des satellites plus grands, mais potentiellement moins coûteux, qui tirent parti d'options de lancement à faible coût telles que Falcon 9. Dix engins spatiaux de la classe Mega peuvent être lancés à partir d'un seul Falcon 9 ou d'un véhicule équivalent.

« Nous avons vu une opportunité d'offrir le prix et la vitesse de petits satellites de classe constellation, sans sacrifier la capacité », a déclaré M. Karan. « Il faut aller dans la direction opposée du marché et grossir, et c'est ce que nous avons fait.

K2 Space suscite l'intérêt d'entreprises et d'agences gouvernementales pour ce bus satellite plus grand. L'entreprise a été sélectionnée pour une augmentation de financement tactique (TACFI) de 3,8 millions de dollars par l'agence de développement spatial et le bureau exécutif du programme Space Domain Awareness & Combat Power du Space System Command. Dans le cadre de ce contrat, K2 Space transportera plusieurs charges utiles du ministère de la défense sur le premier vaisseau spatial de la classe Mega.

« Lorsque nous avons commencé ce projet, nous avons vu qu'il s'agissait d'une technologie à double usage », a déclaré M. Karan. Il a fait remarquer que différents éléments de l'armée de l'espace s'intéressent à la plateforme satellitaire pour diverses raisons : certains apprécient la puissance élevée, tandis que d'autres aiment la capacité de la plateforme à opérer sur différentes orbites et à être multi-manifestée.

L'entreprise travaillera avec l'armée de l'espace pour identifier les charges utiles à embarquer pour la mission. « La puissance et la masse de la charge utile du bus satellite étant très importantes, il est très facile d'en embarquer plusieurs, ainsi que des charges utiles qui ne conviennent pas aux petits satellites conventionnels », a déclaré M. Neel. La société pourrait combiner des charges utiles commerciales avec celles du ministère de la défense lors de cette première mission.

K2 Space a conclu un accord de coopération en matière de recherche et de développement (CRADA) avec le laboratoire de recherche de l'armée de l'air. Dans le cadre de cet accord, l'entreprise collaborera avec le laboratoire sur des sujets de cybersécurité tels que le « cyberdurcissement » et le cryptage.

La société a signé son premier contrat commercial avec un client dont l'identité n'a pas été révélée et que M. Karan a seulement décrit comme étant un « grand opérateur de télécommunications ». Le contrat porte sur l'étude du développement d'une constellation de satellites de nouvelle génération utilisant le bus de K2 Space.

« L'une des raisons pour lesquelles ils ont été très enthousiastes est que nous leur avons montré ce qu'il était possible de faire lorsque l'on assouplit les contraintes de puissance qui ont entravé les plans de constellation précédents », a-t-il déclaré. « Le fait de nous brancher, avec un bus d'une puissance de 20 kilowatts à 15 millions de dollars par satellite, a permis de clore le dossier commercial pour des constellations de ce type.

Il a refusé de fournir des détails sur ce système, notamment sur le nombre de satellites ou leurs orbites. Il a cependant indiqué que K2 Space avait constaté un grand intérêt général pour l'utilisation de ses satellites en orbite terrestre moyenne (MEO). « Des gens nous ont dit que nous avions effectivement construit le meilleur bus pour l'orbite terrestre moyenne », a-t-il déclaré, en raison de sa puissance élevée, de son faible coût et de sa protection contre les radiations.

Alors que K2 Space se prépare à effectuer des essais dans l'espace de certaines technologies clés, d'autres sont encore en cours de développement. Il s'agit notamment d'un propulseur à effet Hall utilisant du krypton que la société a récemment mis à feu en laboratoire pour la première fois.

Le propulseur utilisera jusqu'à 20 kilowatts d'énergie, soit une puissance quatre fois supérieure à celle des propulseurs à effet Hall utilisés jusqu'à présent. M. Neel a expliqué que la société a conçu le propulseur de manière à utiliser au maximum la puissance que le bus de classe Mega produira, une approche qu'il juge plus simple que d'essayer de regrouper plusieurs propulseurs plus petits.

« Cela pose un problème d'intégration ou de coût et ne s'intègre généralement pas très bien dans un satellite qui cherche à maximiser ses performances », a-t-il déclaré à propos du regroupement des propulseurs. Le propulseur développé par K2 Space, a-t-il ajouté, peut fonctionner à des niveaux de puissance aussi bas que deux kilowatts pour le maintien à poste et d'autres manœuvres nécessitant moins de puissance.

Le grand propulseur s'inscrirait également dans les plans à long terme de K2 Space pour des engins spatiaux de plus grande taille. « Un satellite de 20 kilowatts est le satellite le moins puissant que nous voulions », a-t-il déclaré. « Tout ce que nous investissons aujourd'hui est directement orienté vers cet avenir.

K2 Space, qui a levé 50 millions de dollars en février, emploie actuellement 50 personnes et prévoit de passer à 90 employés d'ici la fin de l'année et à 130 d'ici l'année prochaine. La société a signé un bail pour un site de production de masse de 180 000 pieds carrés à Torrance, en Californie, soit 12 fois la taille de son site actuel, également situé à Torrance.

« Les clients nous demandent combien nous pourrons produire en 2026, et nous devons donc passer à une production de masse », a déclaré M. Karan. L'entreprise prévoit d'emménager dans l'installation au quatrième trimestre de cette année et de commencer à y augmenter la production au troisième trimestre de l'année prochaine. L'objectif est d'y produire 50 satellites par an.

L'entreprise prévoit également des satellites encore plus grands à l'avenir, notamment un satellite de classe Giga optimisé pour Starship. « Lorsque nous constaterons la répétabilité, lorsque nous verrons que les piles Starlink sont prises en charge », a-t-il déclaré à propos de Starship, « nous commencerons à établir le calendrier pour le satellite le plus grand ».

Lorsque Starship volera et que K2 Space commencera à travailler sur le satellite de classe Giga, M. Karan s'attend à une demande continue pour le satellite de classe Mega, qui pourrait être lancé 50 fois à la fois sur Starship. « Le satellite Mega Class sera effectivement le petit satellite de l'ère post-Starship.