Astrium appelle France et Europe à retrouver l'ambition

(qu'il soit entendu)

lundi 11 juin 2007, 11h56

Espace: le PDG d'Astrium appelle France et Europe à retrouver l'ambition

PARIS (AFP) - Le PDG d'EADS Astrium, la filiale spatiale du groupe européen d'aéronautique et de défense, François Auque, s'insurge de nouveau contre l'état des budgets spatiaux français et européens et appelle la France et l'Europe à retrouver "l'ambition".
Interrogé par l'AFP à quelques jours de l'ouverture du 47e Salon de l'aéronautique et de l'espace du Bourget, M. Auque estime que "la relative santé" des marchés commerciaux, ceux des satellites de télévisions et télécommunications qui font vivre Arianespace, "ne doit pas faire illusion" car ils restent très minoritaires par rapport à l'espace institutionnel, de l'ordre de cinq milliards de dollars contre 50, selon lui.

L'espace institutionnel, c'est celui des militaires mais aussi celui des scientifiques, de l'exploration humaine. "En France, le budget du Centre nationale d'études spatiales (CNES) est gelé, en Europe il a une progression annuelle nulle, alors que les dépenses américaines progressent de 6%, celles de la Chine de 10%, celles de l'Inde de 18%".

"A ce rythme, le déclin est inexorable", estime le PDG du constructeur des fusées Ariane et des satellites Astrium, qui avait lancé des mises en garde similaires en 2005 lors du précédent salon du Bourget.

"Pour rester en première division, il faut que l'Europe retrouve l'ambition" ajoute-t-il. Le patron d'Astrium ne cache pas qu'avec cette déclaration il compte profiter de l'arrivée d'un nouveau gouvernement en France pour "aider le CNES à renégocier son budget".

"L'Europe doit d'abord mettre en oeuvre une politique ambitieuse d'exploration spatiale visant à mettre un homme dans l'Espace, sinon cela signifie qu'elle se résigne à jouer en division d'honneur", souligne-t-il, en rappelant que l'Europe détient "un lanceur, Ariane 5, facilement adaptable, la fusée Soyouz également adaptée au vol humain, le vaisseau cargo ATV".

"Au niveau militaire, il faut aussi passer à la vitesse supérieure, car les Etats-Unis dépensent 25 milliards de dollars par an et l'Europe 800 millions d'euros", alors qu'il faudrait "au moins deux milliards d'euros pour créer un système cohérent", souligne M. Auque.

Quant au dossier européen de la constellation de satellites de navigation Galileo pour lequel le partenariat public-privé envisagé a échoué, M. Auque s'inquiète de la mobilisation de 2,4 milliards d'euros de financement public, question renvoyée vendredi à début octobre par les ministres des Transports de l'Union européenne.

"Le consortium d'industriels concessionnaire est mort, mais on n'a pas trouvé le financement pour l'instant, cela veut dire qu'on est dans un moment à risque, que le nouveau système n'est pas assuré", a indiqué M. Auque.

Pour le patron d'Astrium, la remise à plat décidée par Bruxelles ouvre une deuxième boîte de Pandore, celle du partage industriel entre les pays membres, qui avait été l'objet d'un "compromis difficile en 2005" et qui risque de "donner lieu à de nouveaux conflits".

Steph a écrit:(qu'il soit entendu)

lundi 11 juin 2007, 11h56

Espace: le PDG d'Astrium appelle France et Europe à retrouver l'ambition

PARIS (AFP) - Le PDG d'EADS Astrium, la filiale spatiale du groupe européen d'aéronautique et de défense, François Auque, s'insurge de nouveau contre l'état des budgets spatiaux français et européens et appelle la France et l'Europe à retrouver "l'ambition".

Sympa ce François Auque. Dommage que son coup de gueule soit un peu isolé et qu'il ne soit pas ministre. Mme Pécresse, z'avez entendu le message ?

A+,
Argyre

Du bon gros lobbying industriel, mais c'est de bonne guerre, les industriels US font pareil...

lambda0 a écrit:Du bon gros lobbying industriel, mais c'est de bonne guerre, les industriels US font pareil...

L'essentiel c'est que cela fasse réagir les personnes concernées

Honnêtement je doute que ça fasse vraiment réagir Valérie Pécresse, depuis le temps que les industriels européens se disent pret à franchir le pas du vol habité, personne ne bouge.

Affaire à suivre de très pres !

L'ESA attend le lancement de l'ATV pour anoncer la volonté de l'Europe de faire évoluer le concept vers un vaisseau spatiale habité...si seulement c'était vrai.

L'ATV... quand est-ce qu'il vole celui-là ?

On a toutes les clés en main pour envoyer des européens dans l'espace par nous même. Malheureusement ce n'est pas un marché commercial, et il nous faut une volonté politique.

On nous a récemment vendu "une France qui retrouve son ambition", "une France qui innove", "une France qui va plus loin", selon ce bon principe il est donc temps de subventioner le vol habité.

Pour en revenir à l'ATV, il constitue en effet une formidable preuve du savoir faire européen. Si nous pouvons effectuer une mission d'ATV complête, celà signifiera que nous avons non seulement les technologies mais également une preuve opérationnelle de notre capacité à envoyer des hommes dans l'espace.

Plus que 6 mois à attendre ...

Au risque de paraître pour l'avocat du diable, il faut bien se rendre compte que lancer la France ou l'Europe dans le vol habité ce n'est pas une petite chose.

On ne part pas de zéro, certes, mais il y a quand même beaucoup à investir (ne serait-ce qu'un centre d'entaînement digne de ce nom) et il n'y aurait pas vraiment de possibilité de faire marche arrière...

Bien que ça me désole, j'arrive assez bien à concevoir que les politiques n'osent pas franchir ce pas... Il faut bien garder en tête que nos gouvernants - quels qu'ils soient - ont beaucoup de soucis, et que celui là est loin d'être le premier...

A priori, je ne suis pas certain que Monsieur Auque pense au vol habité, lorsqu'il s'exprime ainsi. D'autant que s'engager dans cette voie, c'est mettre le doigt dans l'engrenage : les décideurs politiques savent bien qu'une fois les compétences acquises, il faudra laisser les robinets ouverts afin d'entretenir celles-ci, en plus de financer les applications concrètes qui iront avec. Pas sûr que militer pour ce genre de projet soit le meilleur moyen de s'attirer la complaisances des politique, mais bon, ce n'est que mon avis... ;)

Reste que, pour ce qui est d'Astrium, le message est vraisemblablement moins précis que cela, et peut se résumer à ceci : donnez-nous des contrats pour que nous soyons plus compétitifs face aux entreprises étrangères (baisse des coût, développement de la recherche etc...).

nikolai39 a écrit:Au risque de paraître pour l'avocat du diable, il faut bien se rendre compte que lancer la France ou l'Europe dans le vol habité ce n'est pas une petite chose.

On ne part pas de zéro, certes, mais il y a quand même beaucoup à investir (ne serait-ce qu'un centre d'entaînement digne de ce nom) et il n'y aurait pas vraiment de possibilité de faire marche arrière...

Bien que ça me désole, j'arrive assez bien à concevoir que les politiques n'osent pas franchir ce pas... Il faut bien garder en tête que nos gouvernants - quels qu'ils soient - ont beaucoup de soucis, et que celui là est loin d'être le premier...

Sans vouloir faire trop de politique, il me semble que lancer un vrai programme spatial pourrait décoicer l'Europe politique en crééant un esprit "patriote européen".

Tout à fait d'accord. Tout au long de l'Histoire les Nations ne se sont construites que d'une seule façon : en faisant la guerre contre un ennemi commun...

Peut-être pourrait-on tenter une nouvelle méthode de souder des peuples les uns aux autres, en les faisant se lancer à la conquête d'un autre monde...

En tous cas, le PDG d'Astrium est cohérent avec ses propos en annonçant le lancement d'un programme visant à construire un avion fusée pour des vols spatiaux sub-orbitaux.

Au risque de paraître pour l'avocat du diable, il faut bien se rendre compte que lancer la France ou l'Europe dans le vol habité ce n'est pas une petite chose.

Bien que ça me désole, j'arrive assez bien à concevoir que les politiques n'osent pas franchir ce pas... Il faut bien garder en tête que nos gouvernants - quels qu'ils soient - ont beaucoup de soucis, et que celui là est loin d'être le premier...

Je suis entièrement d'accord, et c'est malheureusement pour ca qu'on avance pas beaucoup. Triste réalité.

je comprends pour ma part les inquiétudes des politiques, pour eux le risque est plus important que les avantages...
pourtant cela amènerait de l'emploi,
des recherches en hautes technologies,
une position de leader sur la scène internationale,
un ciment de l'union des peuples européens...