Gueorgui Gretchko
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l'ISS ou l'erreur que nous avons peur d'admettre
13:23 | 12/ 04/ 2007
MOSCOU, 12 avril - RIA Novosti. En 1978, à mon retour sur Terre après un vol record de durée, j'avais écrit dans mon rapport que les stations orbitales habitées en permanence conduisaient dans une impasse. J'avais indiqué qu'à mon avis les missions permanentes à bord des stations n'étaient pas l'association la mieux réussie des fonctions de l'homme et des robots. Dans bien des cas l'homme constitue une gêne pour les automates. J'avais écrit que les stations devaient être visitables toutes les fois qu'il fallait y procéder à des réparations ou installer d'autres équipements.
Douze ans après avoir écrit cela, les Américains ont placé sur orbite le télescope automatique Hubble. Au cours de la période écoulée des astronautes l'ont réparé à trois reprises, maintenant ils envisagent de s'y rendre une quatrième fois pour les mêmes raisons. Hubble a fait des dizaines de fois plus de découvertes que toutes les stations orbitales réunies avec leurs missions permanentes et vaisseaux ravitailleurs.
L'expérience montre que j'avais raison il y a 30 ans. Cependant, nous sommes toujours dans l'ISS. Au fond, nous maintenons la station en état de marche. Pour qu'elle procure un bénéfice, il faudrait qu'elle soit habitée en permanence par six personnes, or il n'y en a que deux la plupart du temps. La science y est passée au second plan depuis longtemps. Mon collègue Sergueï Krikaliov a raconté que lorsqu'il travaillait à bord de la Station spatiale internationale, la science n'occupait que ses dimanches. Pour l'instant la présence de six personnes à bord de la station est impossible: en cas de pépin elles ne disposeraient pas d'un véhicule de secours de six places. Notre Soyouz est un bon vaisseau, mais il est depuis longtemps trop exigu pour pouvoir mener à bien les tâches nouvelles. Il est obsolescent, même après avoir connu plusieurs modernisations.
Les Américains ont assez d'argent pour achever le programme ISS et aussi se mettre à préparer des vols interplanétaires. Mais lorsque notre Etat veut glaner des fonds grâce au tourisme spatial, c'est comique et lamentable à la fois. Tsiolkovski disait que l'espace nous donnerait une puissance illimitée et des montagnes de blé. Cependant, le touriste ne nous donne ni l'un ni l'autre. Et puis je ne suis pas sûr que les 20 millions de dollars qu'il nous verse seront utilisés au bénéfice de l'espace. Le président Boris Eltsine avait déclaré à l'époque à propos des cinq milliards de dollars (un crédit alloué par le Fonds monétaire international): "Personne ne sait où ils ont disparu".
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.
13:23 | 12/ 04/ 2007
MOSCOU, 12 avril - RIA Novosti. En 1978, à mon retour sur Terre après un vol record de durée, j'avais écrit dans mon rapport que les stations orbitales habitées en permanence conduisaient dans une impasse. J'avais indiqué qu'à mon avis les missions permanentes à bord des stations n'étaient pas l'association la mieux réussie des fonctions de l'homme et des robots. Dans bien des cas l'homme constitue une gêne pour les automates. J'avais écrit que les stations devaient être visitables toutes les fois qu'il fallait y procéder à des réparations ou installer d'autres équipements.
Douze ans après avoir écrit cela, les Américains ont placé sur orbite le télescope automatique Hubble. Au cours de la période écoulée des astronautes l'ont réparé à trois reprises, maintenant ils envisagent de s'y rendre une quatrième fois pour les mêmes raisons. Hubble a fait des dizaines de fois plus de découvertes que toutes les stations orbitales réunies avec leurs missions permanentes et vaisseaux ravitailleurs.
L'expérience montre que j'avais raison il y a 30 ans. Cependant, nous sommes toujours dans l'ISS. Au fond, nous maintenons la station en état de marche. Pour qu'elle procure un bénéfice, il faudrait qu'elle soit habitée en permanence par six personnes, or il n'y en a que deux la plupart du temps. La science y est passée au second plan depuis longtemps. Mon collègue Sergueï Krikaliov a raconté que lorsqu'il travaillait à bord de la Station spatiale internationale, la science n'occupait que ses dimanches. Pour l'instant la présence de six personnes à bord de la station est impossible: en cas de pépin elles ne disposeraient pas d'un véhicule de secours de six places. Notre Soyouz est un bon vaisseau, mais il est depuis longtemps trop exigu pour pouvoir mener à bien les tâches nouvelles. Il est obsolescent, même après avoir connu plusieurs modernisations.
Les Américains ont assez d'argent pour achever le programme ISS et aussi se mettre à préparer des vols interplanétaires. Mais lorsque notre Etat veut glaner des fonds grâce au tourisme spatial, c'est comique et lamentable à la fois. Tsiolkovski disait que l'espace nous donnerait une puissance illimitée et des montagnes de blé. Cependant, le touriste ne nous donne ni l'un ni l'autre. Et puis je ne suis pas sûr que les 20 millions de dollars qu'il nous verse seront utilisés au bénéfice de l'espace. Le président Boris Eltsine avait déclaré à l'époque à propos des cinq milliards de dollars (un crédit alloué par le Fonds monétaire international): "Personne ne sait où ils ont disparu".
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.
vp- Messages : 4557
Inscrit le : 21/09/2005
Age : 50
Localisation : RP
Une fois de plus une réaction-vérité venue de Russie que certain(s) sont incapables d'accepter sur le forum. :evil: On peut s'attendre à d'autres interventions similaires. L'hostilité ou non à la Russie et aux Russes n'a rien à voir : il s'agit d'évaluer honnêtement le développement actuel des différents programmes spatiaux, sans se mettre des oeillières !
Ripley- Messages : 1998
Inscrit le : 07/09/2006
Age : 69
Localisation : Paris
D'après moi, leurs réactions naissent d'espoirs déçus. En effet, je pense que Baudry comme Gretchko souhaitent que leurs nations fassent plus pour le développement des vols habités. Dans les 2 cas, il y a déception sur les programmes (Hermès et l'accès autonome pour l'un et un programme équivalent aux Américains pour l'autre). Malheureusement pour eux, la réalité économique passe par là.
vp- Messages : 4557
Inscrit le : 21/09/2005
Age : 50
Localisation : RP
Encore une fois ta remarque est de mauvaise foi.Ripley a écrit:Une fois de plus une réaction-vérité venue de Russie que certain(s) sont incapables d'accepter sur le forum. :evil: On peut s'attendre à d'autres interventions similaires. L'hostilité ou non à la Russie et aux Russes n'a rien à voir : il s'agit d'évaluer honnêtement le développement actuel des différents programmes spatiaux, sans se mettre des oeillières !
Ici nous débattons sans oeillères et honnêtement des difficultés ou des mauvais choix de la Russie, il suffit de lister les sujets de cette section ou de la section Russie pour s'en convaincre. Par contre, contrairement à toi, nous n'employons pas les termes "calèche à touriste" ou "adorateurs du Kazakhstan".
Peux-être qu'enfin tu arriveras à comprendre que critiquer n'est pas dénigrer ...
Invité- Invité
Gretchko parle à juste titre d'obsolescence du Soyouz malgré plusieurs modernisations, et doute à juste titre aussi de la rentabilité des vols orbitaux pour touristes ( à 25 millions de $ le ticket ). Et quand bien même ! Il me semble discutable de focaliser tout un programme spatial habité dans cette direction. A moins que Kliper renaisse de ses cendres... : là, la rentabilité semble plus assurée pour un prix dix fois moindre que les vols orbitaux.
Tu fais bien de parler de mauvaise foi : tous les critiques russes sont invariablement traités d' " aigris " ( en d'autres temps, on disait défaitistes... ) . Ce qui apparemment ne gêne personne sur le forum.
Tu fais bien de parler de mauvaise foi : tous les critiques russes sont invariablement traités d' " aigris " ( en d'autres temps, on disait défaitistes... ) . Ce qui apparemment ne gêne personne sur le forum.
Ripley- Messages : 1998
Inscrit le : 07/09/2006
Age : 69
Localisation : Paris
Tu sais on était à la limite de me taxer de vendu aux Américains quand je disais de ne pas employer le terme amerloque à l'endroit de ceux-ci.Ripley a écrit:Tu fais bien de parler de mauvaise foi : tous les critiques russes sont invariablement traités d' " aigris " ( en d'autres temps, on disait défaitistes... ) . Ce qui apparemment ne gêne personne sur le forum.
N'essaye pas d'inverser les rôles, tu as été amicalement averti, et à présent le débat est clos, merci.
Invité- Invité
Comme c'est généralement le cas, chacun lit et interprète un article (ou se focalise seulement sur une partie de celui-ci) selon sa façon de penser, ses convictions personnelles.
Je relève pour ma part ceci :
et aussi :
Ces remarques que je trouve pertinentes, seront peut-être démenties lorsque les modules européens Columbus et de la JAXA auront été installés, que la desserte permettra effectivement un équipage de 6 personnes (dont enfin des scientifiques à temps plein et pas seulement des mécanos d'entretien), et que les premiers résultats "décoiffants" seront publiés. Mais qui peut prédire une date ?
D'ici là je suis à peu près certains que les satellites en orbite, les sondes automatiques auront fourni leur moisson de résultats et j'espère que les missions comme Mars Sample Return, Darwin etc ... auront trouvé leur financement (européen ou dans un cadre international élargi), sans qu'une nième explosion du budget de l'ISS ne les mette en péril.
Je relève pour ma part ceci :
J'avais indiqué qu'à mon avis les missions permanentes à bord des stations n'étaient pas l'association la mieux réussie des fonctions de l'homme et des robots. Dans bien des cas l'homme constitue une gêne pour les automates.
et aussi :
Au fond, nous maintenons la station en état de marche. Pour qu'elle procure un bénéfice, il faudrait qu'elle soit habitée en permanence par six personnes, or il n'y en a que deux la plupart du temps. La science y est passée au second plan depuis longtemps. Mon collègue Sergueï Krikaliov a raconté que lorsqu'il travaillait à bord de la Station spatiale internationale, la science n'occupait que ses dimanches.
Ces remarques que je trouve pertinentes, seront peut-être démenties lorsque les modules européens Columbus et de la JAXA auront été installés, que la desserte permettra effectivement un équipage de 6 personnes (dont enfin des scientifiques à temps plein et pas seulement des mécanos d'entretien), et que les premiers résultats "décoiffants" seront publiés. Mais qui peut prédire une date ?
D'ici là je suis à peu près certains que les satellites en orbite, les sondes automatiques auront fourni leur moisson de résultats et j'espère que les missions comme Mars Sample Return, Darwin etc ... auront trouvé leur financement (européen ou dans un cadre international élargi), sans qu'une nième explosion du budget de l'ISS ne les mette en péril.
montmein69- Donateur
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Age : 73
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Extrait d'un article de Voix de la Russie
GUEORGUI GRETCHKO
Gueorgui Gretchko. C’est le visage de l’aérospatiale russe. Il a effectué trois vols dans l’Espace ayant établi le record mondial de séjour de l’homme dans l’espace circumterrestre. Au total Gueorgui Gretchko a passé dans l’air près de 135 jours. Il est sorti dans l’espace en décembre 1977. Ce fut un exploit. Gretchko a mérité à deux reprises l’étoile du Héros de l’Union Soviétique, trois fois — l’Ordre Lénine, d’autres distinctions, notamment étrangères.
Le chiffre 5 est symbolique dans la vie du célèbre cosmonaute soviétique, docteur en physique et en mathématiques. Né le 25 mai (cinquième mois de l’année) 1931 à Leningrad, il commence en 1955 à travailler au bureau d’études du constructeur Korolev, est recruté dans le groupe N 5 du détachement de cosmonautes soviétiques. Gretchko effectue son premier vol dans l’Espace en 1975 et commence à travailler à l’Institut de physique de l’atmosphère en 1985.
GUEORGUI GRETCHKO
Gueorgui Gretchko. C’est le visage de l’aérospatiale russe. Il a effectué trois vols dans l’Espace ayant établi le record mondial de séjour de l’homme dans l’espace circumterrestre. Au total Gueorgui Gretchko a passé dans l’air près de 135 jours. Il est sorti dans l’espace en décembre 1977. Ce fut un exploit. Gretchko a mérité à deux reprises l’étoile du Héros de l’Union Soviétique, trois fois — l’Ordre Lénine, d’autres distinctions, notamment étrangères.
Le chiffre 5 est symbolique dans la vie du célèbre cosmonaute soviétique, docteur en physique et en mathématiques. Né le 25 mai (cinquième mois de l’année) 1931 à Leningrad, il commence en 1955 à travailler au bureau d’études du constructeur Korolev, est recruté dans le groupe N 5 du détachement de cosmonautes soviétiques. Gretchko effectue son premier vol dans l’Espace en 1975 et commence à travailler à l’Institut de physique de l’atmosphère en 1985.
Fan de Ducrocq- Messages : 3282
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