[ISS] dépressurisation du 30.08.2018 (Compartiment orbital Soyouz MS-09)

scanab a écrit:
Remarque quand même l'emploi dans mon message du conditionnel et du terme "à prendre avec des pincettes". Je ne pense ni avoir manqué de sérénité, ni avoir pris la moindre position...

On est bien d'accord

Oui je disais "vous" pour vous les gens qui viendrez discuter... "Vous" êtes prévenus

scanab a écrit:A prendre avec des pincettes, mais l'origine "secrète" du coup de perceuse aurait fuité…
https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/station-saptiale-internationale-roscosmos-met-cause-astronaute-nasa-fuite-capsule-soyouz-72700/

Sous le couvert de l'anonymat, un haut responsable de Roscosmos (l'agence spatiale russe) a clairement mis en cause une astronaute de la Nasa !

Article totalement calomnieux basé sur rien du tout. Ces soit-disantes déclarations d'un "haut responsable de Roscosmos" n'existent pas. Rogozine a lui-même démenti toute accusation de Roscosmos envers qui que ce soit à la NASA.

La seule chose qui a été publiée, c'est un article de TASS qui cite "une source anonyme", sans dire une seule fois que cette source est chez Roscosmos, et encore moins qu'elle en est un "haut responsable". Selon cette source, le trou aurait été fait sur orbite, sans préciser l'identité ou même la nationalité du suspect.

Dire qu'un pimpim lambda a raconté des salades à un journaliste qui a tout publié sans rien vérifier, et dire qu'un "haut responsable de Roscosmos" accuse la NASA, ce n'est quand même pas la même chose ! Déjà que l'article de TASS est très mauvais et représente un contre-exemple de ce que devrait être le journalisme, si en plus d'autres journaux reprennent ce torchon et déforme et amplifient encore son niveau de stupidité, on n'en sortira pas !

L'article de TASS en question : https://tass.ru/kosmos/12115081

Voilà, affaire, j'espère, close du "pimpim lambda" !! Et qu'on y revienne plus.
Merci pour ces éclairages, Niko.

N'empêche que ça contribue à mettre une sale ambiance. Tout le monde a dû y aller de son démenti offusqué, les réseaux sociaux ont ajouté leur grain de sel moqueur/donneur de leçons/agitateur/etc, bref on s'en serait bien passé, que ce soit côté russe ou américain.

Il n'en reste pas moins vrai que cet événement, que moi je considère comme majeur, semble minimisé par les agences spatiales intervenant sur l'ISS. J'ai de même du mal à croire que l'enquête piétine comme ça depuis tout ce temps. Enfin comme le souligne Thierz, cela met une sale ambiance et encore, selon moi le terme est modéré.

Astro-notes a écrit:J'ai de même du mal à croire que l'enquête piétine comme ça depuis tout ce temps

L'enquête ne piétine pas. Roscosmos a annoncé il y a fort longtemps qu'ils savaient précisément ce qui s'était passé mais qu'ils ne communiqueraient pas leurs conclusions.

nikolai39 a écrit:

Astro-notes a écrit:J'ai de même du mal à croire que l'enquête piétine comme ça depuis tout ce temps

L'enquête ne piétine pas. Roscosmos a annoncé il y a fort longtemps qu'ils savaient précisément ce qui s'était passé mais qu'ils ne communiqueraient pas leurs conclusions.

Ce qui laisse la place à toutes les rumeurs, même les plus farfelues.
Celle-ci n'est à mon avis que la première d'une série.

mic8 a écrit:Ce qui laisse la place à toutes les rumeurs, même les plus farfelues.
Celle-ci n'est à mon avis que la première d'une série.

Exactement.

C'est aussi ce qui s'est passé avec l'incident post-amarrage de Nauka. Absence quasi-totale de communication de la part de Roscosmos, à l'exception d'un tweet de Rogozine pour dire que "tout se passait conformément au planning", ce qui était un mensonge éhonté.

Conséquence : Roscosmos est décrédibilisée, tout le monde est en manque d'information et le moindre blogueur totalement ignare de la situation qui écrit un truc sur le sujet devient ultra-visible.

nikolai39 a écrit:le moindre blogueur totalement ignare de la situation qui écrit un truc sur le sujet devient ultra-visible.

Le blogueur n'est pas totalement ignare; il est tout simplement misogyne. Rien de plus.

nikolai39 a écrit:

mic8 a écrit:Ce qui laisse la place à toutes les rumeurs, même les plus farfelues.
Celle-ci n'est à mon avis que la première d'une série.

Exactement.

C'est aussi ce qui s'est passé avec l'incident post-amarrage de Nauka. Absence quasi-totale de communication de la part de Roscosmos, à l'exception d'un tweet de Rogozine pour dire que "tout se passait conformément au planning", ce qui était un mensonge éhonté.

Conséquence : Roscosmos est décrédibilisée, tout le monde est en manque d'information et le moindre blogueur totalement ignare de la situation qui écrit un truc sur le sujet devient ultra-visible.

Parfaitement d'accord sur le fond, mais avec à mon avis une grande nuance sur la forme:

• L'épisode du trou dans le Soyuz c'était il y a trois ans à quelques jours près. Depuis il y a eu enquête, conclusions et décision de non-divulgation (pourquoi ? c'est le moteur de toutes les fantaisies, dont celle à l'origine de cette discussion).
  
• Nauka, c'était il y a quelques jours, et même si les grandes lignes sont connues et précisées, on est encore loin d'un rapport d'enquête.
  

Un rapport d'enquête, c'est les faits, mais surtout les événements (à comprendre en tant que dysfonctionnements, erreurs, manquements voir simple imprévisions) ayant abouti à ces faits.

Des modèles du genre: ceux des institutions d'enquête en cas d'accident aéronautique (c'est pas les seuls, mais pour l'exemple) du style FAA aux USA, BEA en France, SESE en Suisse, etc...
Les rapports sur les accidents des deux navette sont passionnants à lire malgré leur épaisseur et le drame humain sous-jaçant.

Pour l'épisode de dépressurisation, on nous dit "on sait tout mais on dira rien, pas même à notre partenaire NASA" (je ne parle même pas de l'ESA, de la JAXA ou de la CSA).
Porte ouverte plus grande que ça à tout et n'importe quoi, c'est juste pas possible. 

Dans la série : "Au moins on est à savoir, au mieux on se porte", nous avons là, l'image parfaite de l'ultra conservatisme sous lequel croule la Russie. Pour ma part je me dis qu'à l'époque , disons 50 ans en arrière, pour un événement comme celui qui concerne le Soyouz on nous aurait servi une micro météorite pour cause, et cela aurait suffit pour un bon moment. Ils ne savent même plus mentir !

Disons qu'avec les photos HD qui ont été rendues publiques, où l'on voit bien le coup de perceuse, c'est difficile de sortir un mensonge aussi gros. Pour mentir impunément il faut maîtriser toute la communication.

Patience ! Dans 100 ans, le rapport sur le "trou à la chignole" sera divulgué
Mais on ne sera plus là pour le lire de toute façon

Je tiens à signaler qu'il est important de rectifier ce que disent les médias. Les médias francophones et anglophones se sont empressés de relayer cet incroyable drama et ne lisant pas encore le russe je n'ai même pas cherché à vérifier les sources.

Encore merci à nos internautes acharnés !

Nouvel article de arstechnica à propos de ce trou.

Je vous traduis le plus important :
Roscosmos a déclaré avoir achevé l'enquête sur un "trou" découvert dans un vaisseau spatial Soyouz en 2018 et envoyé les résultats de l'enquête aux forces de l'ordre.

En Russie, les résultats d'une telle enquête sont transmis aux forces de l'ordre pour permettre aux autorités de décider d'engager ou non une procédure pénale, ce qui équivaudrait à émettre un acte d'accusation.

Une frappe de micro-météoroïdes a rapidement été exclue. Certains médias russes ont rapporté que le trou avait été causé par un défaut de fabrication ou de test, et cela semble être la théorie la plus plausible. Dans le même temps, des sources au sein du gouvernement russe ont  lancé des rumeurs sans fondement selon lesquelles un astronaute de la NASA mécontent avait peut-être percé le trou.

Le service d'information d'État russe, TASS, a intensifié le problème en avril lorsqu'il a publié des accusations selon lesquelles Auñón-Chancellor avait eu "une crise psychologique aiguë" après avoir subi un cas de thrombose veineuse profonde dans l'espace et percé le trou pour tenter d'accélérer son retour sur Terre. La NASA avait repoussé ces affirmations à l'époque.

Maintenant, avec l'annonce que son enquête est terminée, les responsables russes ont lancé une autre théorie du complot. Une publication de RIA Novosti cite des informations selon lesquelles Auñón-Chancellor aurait pu percer le trou "en raison du stress après une relation amoureuse infructueuse avec un autre membre de l'équipage".

"Ces attaques sont fausses et manquent de crédibilité", a déclaré à Arstechnica l'administrateur de la NASA, Bill Nelson.

La réalité est que ces attaques sont en effet fausses. La NASA sait, avec certitude, qu'ils manquent de validité depuis l'incident de 2018. Le programme de station spatiale de la NASA a pu déterminer immédiatement que les pressions avaient commencé à baisser fin août 2018. La NASA connaissait également les endroits précis des astronautes américains à bord de la station avant que la fuite ne se produise - et au moment où elle a commencé. Aucun des astronautes américains de la station ne se trouvait à proximité du segment russe où le véhicule Soyouz était amarré. Les responsables américains ont partagé ces données avec les Russes à l'époque.

Dmitri Rogozine doit rencontrer en personne Nelson l'année prochaine en Russie. Peut-être qu'il utilisera ce temps pour expliquer les agressions du pays contre la NASA et ses astronautes dans l'espace.

Wakka a écrit:...
Auñón-Chancellor aurait pu percer le trou "en raison du stress après une relation amoureuse infructueuse avec un autre membre de l'équipage".
...

N'est-ce pas misogyne comme allégation ?
Pourquoi ce ne serait pas un homme ?

J'aurais bien envie d'écrire que les astronautes sont des personnes stables psychologiquement ... mais il y a eu le cas Lisa Nowak.

vp a écrit:

Wakka a écrit:...
Auñón-Chancellor aurait pu percer le trou "en raison du stress après une relation amoureuse infructueuse avec un autre membre de l'équipage".
...

N'est-ce pas misogyne comme allégation ?

C'est russe...

Alors voici comment on passe d'un "cas de thrombose provoquant une crise psychologique aiguë d'une astronaute qui a percé un vaisseau spatial en orbite pour accélérer son retour sur Terre" en août dernier à "une astronaute a percé un vaisseau spatial en orbite en raison de souffrances après une relation amoureuse ratée avec l'un des membres de l'équipage" aujourd'hui. En deux mois seulement. Les circonstances sont très "claires" comme dirait Rogozin.

Franchement ces "journalistes scientifiques" ne savent plus quoi inventer pour exprimer leur mépris envers les femmes. C'est pitoyable.

Wakka a écrit:

vp a écrit:



N'est-ce pas misogyne comme allégation ?

C'est russe...

N'est-ce pas xénophobe comme allégation ?

S'il n'y avait pas déjà eu de graves drames entre membre d'équipage, l'histoire serait loufoque ; mais voilà, il y a déjà eu des drames alors inutile de parler misogynie/xénophobie, folie. Du point de vue psychologique, les tests au sol ne peuvent pas tout prévoir ! On pose donc ça en premier, et on ne l'oublie pas, ensuite on n'oublie pas que les journalistes doivent manger tous les jours, il faut donc qu'ils "travaillent", quant aux dirigeants, ils doivent avoir droit à délirer aussi ne serait-ce que pour garder leurs bonnes places. Dans cette histoire la seule chose qui compte c'est qu'il y a bien eu un trou et un début de dépressurisation. Pourquoi Russes et Américains, si prompt à mentir, n'ont pas opté pour la version : une micro météorite voire même un micro débris, ça je n'en sais rien. A la limite c'est le pourquoi on en est là dans cette histoire qui devrait nous agiter ? 

Question toute bête mais primordiale :
y a-t-il les outils nécessaire pour créer ce trou ?
Parce que avant de se demander s'il y a eu sabotage, il faut savoir si c'est possible !
Et même si le matériel est disponible, a-t-il été utilisé ?