L'Europe et le programme habité ?
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SB a écrit: :)
Nicolai39 et kostya, je m'intéresse à la physique fondamentale et à la cosmologie depuis plus de trente ans...
Question sans doute naïve... Mais bon je me lance!
Au vu de ce que vous venez de déclarer :
Pourquoi donc avec vous écris des livres (du moins un) sur l'espace habité (Une Odyssée de l'espace)???
:)
C'était une ode à l'histoire, mettant en scène l'épopée lunaire, par exemple.
Mais le livre, si on le lit, doute de l'avenir de l'espace habité, c'est écrit explicitement.
Quand Bush a promis la Lune aux américains en 2004, j'ai décidé de "déconstuire" de façon plus "virile" cette aventure, à mon avis sans lendemain.
S
C'était une ode à l'histoire, mettant en scène l'épopée lunaire, par exemple.
Mais le livre, si on le lit, doute de l'avenir de l'espace habité, c'est écrit explicitement.
Quand Bush a promis la Lune aux américains en 2004, j'ai décidé de "déconstuire" de façon plus "virile" cette aventure, à mon avis sans lendemain.
S
SB- Messages : 417
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Argyre a écrit: Si certains pensent autrement, très bien, ils peuvent réclamer plus d'argent pour l'objet de leur passion, mais de là à réclamer que les dépenses du spatial habité soient minimisées sans parler d'aucun autre domaine (sport, armée, ...), c'est pour le moins surprenant, ne trouvez-vous pas ?
Il est important pour que le débat ne "s'envenime pas" que l'on sache pour chacun des arguments utilisés à qui s'adresse la remarque voire le reproche.
Notamment pour ce qui est d'une différenciation entre tel ou tel intervenant du FCS ... et tel ou tel scientifique du CNES (ou d'ailleurs) ou tel ou tel politique. (l'actualité nous incite à être précis dans nos propos) [je précise que ma remarque est générale et ne concerne pas Argyre]
Pour ce qui concerne ma position, j'accepte le vol habité et son financement par l'Europe (donc des budgets votés par les politiques) à deux titres :
- l'ISS existe et un accord de participation a été décidé, un corps d'astronautes européens existe aussi.
- si dans un avenir qui sera probablement assez lointain (vu les difficultés technologiques, d'adaptation de la physiologie humaine et de financement nécessaire) l'homme peut sortir de la proche banlieue de la Terre, sa présence peut se justifier - selon moi - si les actions de robots sont insuffisamment contrôlées/précises/efficaces et qu'il faille utiliser la télé-manipulation sans avoir un délai de transmission rédhibitoire.
Si la technologie robotique devient suffisamment performante à la fois pour fonctionner en autonomie totale, et aussi pour assister efficacement la présence d'humains, ce sera un choix à faire d'opter pour l'une ou l'autre solution, ou de panacher. AMHA cela supposera une maturité de l'espèce humaine et un projet collaboratif au niveau mondial .... Bien malin qui peut affirmer qu'on y arrivera au cours de ce siècle.
Au delà de cette perspective "envisageable" dans le courant de ce siècle, je ne sais pas me projeter. Notamment en ce qui concerne le "destin de l'espèce humaine" à long terme .... cela me dépasse.
Je pense simplement que tant qu'il y a un tel foutoir dans son berceau ... peu de chances qu'elle trouve des solutions en essayant d'en sortir.
montmein69- Donateur
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Argyre a écrit:Si certains pensent autrement, très bien, ils peuvent réclamer plus d'argent pour l'objet de leur passion, mais de là à réclamer que les dépenses du spatial habité soient minimisées sans parler d'aucun autre domaine (sport, armée, ...), c'est pour le moins surprenant, ne trouvez-vous pas ?
Cordialement,
Argyre
Surprenant, non. En réalité, ce qui est soupesé, c'est le poids social de ce qui est amputé (ou ce que certains voudraient amputer). Toucher aux fonds des vols habités ne verra pas les ingénieurs concernés faire une manifestation sur les Champs Élysée. Toucher au football (réduire les subventions par exemple), et n'importe quel maire de n'importe quelle commune sera assailli par les supporters. Le poids social, qui donne la possibilité ou non d'influer sur les évènements, est beaucoup plus efficace que les besoins supposés dans tel domaine, même si ceux-ci ont un retour sur la société plus important.
Pragmatisme et réalisme (et signe d'intelligence). Un programme habité, pour faire quoi? Il faudra d'abord répondre à cette question avec de solides arguments pour justifier les dépenses que cela entraînera.
Évidement, c'est d'abord la question à se poser. C'est ici que la réponse de Spaceman1969 trouve sa justification, car la réponse ne peut être que politique. Les buts, tout le monde les connaît: un observatoire sur la Lune, une expédition vers Mars, et d'autre encore. Chacun y trouvera son compte et ce ne sont pas les rubriques qui manquent dans le forum. La question à se poser est: dans la société actuelle, ces visions sont-elles compatibles avec les exigences du fonctionnement de la société et sont-elles partagées par les individus formant cette société, du moins par la plupart d'entre-eux. C'est une question éminemment politique.
Cordialement
Lunarjojo- Donateur
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montmein69 a écrit:Argyre a écrit: Si certains pensent autrement, très bien, ils peuvent réclamer plus d'argent pour l'objet de leur passion, mais de là à réclamer que les dépenses du spatial habité soient minimisées sans parler d'aucun autre domaine (sport, armée, ...), c'est pour le moins surprenant, ne trouvez-vous pas ?
Il est important pour que le débat ne "s'envenime pas" que l'on sache pour chacun des arguments utilisés à qui s'adresse la remarque voire le reproche.
Je ne parlais de personne du forum en particulier, mais plutôt des hommes politiques comme Allègre qui ont explicitement déclaré qu'il ne fallait pas investir dans le spatial habité, alors même qu'au niveau européen, il y avait des personnes qui y étaient favorables. D'ailleurs, même en France, le sénateur Révol par exemple, a écrit un rapport dénonçant notre retard dans ce domaine et a appelé à un effot important. Autre exemple, le PDG d'EADS souhaite qu'on investisse dans le spatial habité et le fait savoir à travers ses prises de paroles régulières.
Les pro-spatial habité ne sont donc pas quelques personnes isolées discutant dans un forum restreint, ils sont nombreux et même peut-être plus nombreux que les opposants au sein de la communauté travaillant dans le domaine spatial. Sauf que pour le moment, ce ne sont pas eux qui sont aux manettes du pouvoir.
En ce qui concerne la compatibilité avec les exigences du moment et le partage des opinions, il est de plus en plus rare qu'un gouvernement en tienne compte. Eminemment politique ? Oui, et bien justement, avoir le pouvoir implique l'application de la politique de son choix, souvent en dépit de ce que pense la majorité qui le fait savoir par les sondages ou s'oppose par des manifestations dans la rue. L'actualité du moment le rappelle fort à propos.
A+,
Argyre
Argyre- Messages : 3397
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Désolé mais ce souvenir est bien trop frais dans ma mémoire dérangée pour que j'oublie que j'étais dans la rue il n'y a pas si longtemps pour défendre mon métier et qu'on en a parlé dans les journaux et pas seulement régionaux. Parce que quand c'est trop, c'est trop et même quand on est pas syndiqué, il y a des choses qui restent inacceptables même presque 8 ans après.Lunarjojo a écrit:...
Surprenant, non. En réalité, ce qui est soupesé, c'est le poids social de ce qui est amputé (ou ce que certains voudraient amputer). Toucher aux fonds des vols habités ne verra pas les ingénieurs concernés faire une manifestation sur les Champs Élysée. Toucher au football (réduire les subventions par exemple), et n'importe quel maire de n'importe quelle commune sera assailli par les supporters. Le poids social, qui donne la possibilité ou non d'influer sur les évènements, est beaucoup plus efficace que les besoins supposés dans tel domaine, même si ceux-ci ont un retour sur la société plus important.
Question sociologique et non politique. Dès lors qu'il existe une science permettant d'argumenter, on est déjà plus dans le domaine politique (l'argumentation politique est dans l'immense majorité sans fondement et profondément biaisée donc ne relève pas d'une approche scientifique), celui de l'arbitraire et de la prochaine échéance électorale. Je ne vois malheureusement pas en quoi les politiques d'aujourd'hui (ça n'a pas toujours été le cas mais il faut remonter à très loin: un temps que les moins de 20 ans....) se soucient réellement de l'avenir de notre société. Sorti de la démagogie visant à récolter le maximum de voix aux élections suivantes, il n'y a plus de vision car le propre d'une telle vision, c'est parfois qu'elle n'est justement pas partagée par la plupart des individus formant la société mais peut vouloir leur bien sans qu'ils en aient conscience eux-mêmes. Le propre d'une vision à long terme, c'est justement qu'elle sait s'affranchir des contingences court terme qui sont seuls à former l'opinion.Lunarjojo a écrit:Évidement, c'est d'abord la question à se poser. C'est ici que la réponse de Spaceman1969 trouve sa justification, car la réponse ne peut être que politique. Les buts, tout le monde les connaît: un observatoire sur la Lune, une expédition vers Mars, et d'autre encore. Chacun y trouvera son compte et ce ne sont pas les rubriques qui manquent dans le forum. La question à se poser est: dans la société actuelle, ces visions sont-elles compatibles avec les exigences du fonctionnement de la société et sont-elles partagées par les individus formant cette société, du moins par la plupart d'entre-eux. C'est une question éminemment politique.
:)
Bien sûr, Kostya, mais on ne peut pas ne pas constater le bilan de un demi siècle de conquête spatiale :
- Les militaires ont abandonné le vol habité au profit du vol automatique,
- Les scientifiques ont abandonné le vol habité au profit du vol automatique,
- les "gestionnaires", les "commerçants" ont abandonné le vol habité au profit du vol automatique.
Dans ces conditions, on ne peut pas reprocher à certains politiques, à certains scientifiques, d'être dubitatifs...
La justification du vol habité, aujourd'hui, c'est l'étude scientifique du vol habité, en clair, une justification tautologique.
En fait, note que personne ne met jamais en question la conquête spatiale, ce qui fait question, c'est l'intérêt de la présence humaine "effective" dans l'espace.
Cela, AMHA devrait vous questionner, pas dans une perspective de l'humanité à mille ans, qui ne sera pas impactée par notre comportement actuel, non, pour la politique actuelle.
S
Bien sûr, Kostya, mais on ne peut pas ne pas constater le bilan de un demi siècle de conquête spatiale :
- Les militaires ont abandonné le vol habité au profit du vol automatique,
- Les scientifiques ont abandonné le vol habité au profit du vol automatique,
- les "gestionnaires", les "commerçants" ont abandonné le vol habité au profit du vol automatique.
Dans ces conditions, on ne peut pas reprocher à certains politiques, à certains scientifiques, d'être dubitatifs...
La justification du vol habité, aujourd'hui, c'est l'étude scientifique du vol habité, en clair, une justification tautologique.
En fait, note que personne ne met jamais en question la conquête spatiale, ce qui fait question, c'est l'intérêt de la présence humaine "effective" dans l'espace.
Cela, AMHA devrait vous questionner, pas dans une perspective de l'humanité à mille ans, qui ne sera pas impactée par notre comportement actuel, non, pour la politique actuelle.
S
SB- Messages : 417
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SB a écrit: :)
Bien sûr, Kostya, mais on ne peut pas ne pas constater le bilan de un demi siècle de conquête spatiale :
- Les militaires ont abandonné le vol habité au profit du vol automatique,
- Les scientifiques ont abandonné le vol habité au profit du vol automatique,
- les "gestionnaires", les "commerçants" ont abandonné le vol habité au profit du vol automatique.
Je te trouve encore bien affirmatif dans tes propos
-Les militaire ont abandonnés les vols habités simplement parceque l'homme ne sert à rien dans leur besoin (écoute et observation permanente). Les sats font très bien l'affaire, ils n'ont rien besoin de plus.
-Les scientifques, n'ont pas tous abandonné le vol habité. Certainbs y sont toujours favorable. L'homme reste un outil performant et indispensable dans la conquête spatiale et la recherche scientifique spatiale.
-Les gestionnaires, sous entendu les gouvernements (politiciens) ont abandonné les vols habités !!! Faux, les USA ont toujours pour projet de garder les vols habités et veulent meme l'étendre au privé, la Russie n'a jamais envisagé le moindre arret, la chine compte bien continuer à développer ce secteur, et l'Inde compte bien y accéder aussi. Bref je ne trouve pas que les décideurs abandonnent les vols habités, au contraire. Seule l'europe est dans ce cas mais on sait tous que cela coute tres cher, et vu l'époque de crise économique qui dure, ils choisiront toujours les solutions les moins cheres.
Les militaires sont exclus de la conquête de l'Espace par les traités et non parce qu'ils n'aimeraient pas aller installer des bases ou des casernes sur d'autres planètes. D'ailleurs, le passage au vol automatique des militaires n'a jamais été un succès à ma connaissance, le SDI a fait autant long feu que Constellation.SB a écrit:...
- Les militaires ont abandonné le vol habité au profit du vol automatique,
Là aussi, il ne s'agit pas d'un choix raisonné mais forcé par les budgets ridicules accordés à la recherche. Du temps où les scientifiques étaient les seuls à accéder à l'Espace, ils ne partageaient ses budgets avec personne et ont commencé à le faire par des vols habités... Ce qui est plus logique puisqu'ils ont exploré l'Espace comme on avait exploré les profondeurs de la mer quelques décennies plus tôt.SB a écrit:- Les scientifiques ont abandonné le vol habité au profit du vol automatique,
Ils n'ont rien eu à abandonner puisqu'ils n'ont jamais pu calculer des retours d'investissements au-delà de 10 ans. Ca n'est pas ce qu'on leur demande puisqu'il réalisent leur profit sur des transactions durant parfois quelques millisecondes.SB a écrit: les "gestionnaires", les "commerçants" ont abandonné le vol habité au profit du vol automatique.
Fort heureusement, le doute fait partie de la méthodologie. Ceux qui n'ont que des certitudes n'ont pas une approche scientifique. Par contre, je doute (justement ;)) que les politiques adopte une telle méthodologie vis à vis de leurs propres décisions. Ils sont à chaque fois persuadés d'être les seuls à avoir raison et c'est comme cela qu'on en prend parfois pour 30 ans d'ineptie hypothéquant l'avenir de la société à plus long terme.SB a écrit:Dans ces conditions, on ne peut pas reprocher à certains politiques, à certains scientifiques, d'être dubitatifs...
L'étude scientifique de la présence de l'homme dans l'Espace. C'est un fait mais parce que c'est un pré-requis avant d'envisager en faire quelque chose.SB a écrit:La justification du vol habité, aujourd'hui, c'est l'étude scientifique du vol habité, en clair, une justification tautologique.
Alors qu'on change le nom, une conquête est un moyen d'occuper soit même un territoire et pas d'envoyer des esclaves (fussent-ils mieux adaptés que nous à l'environnement) le faire à notre place. L'Amérique a été conquise avant par des explorateurs avant qu'on y amène des esclaves (hélas humains à l'époque) et non l'inverse. Là aussi, l'intérêt scientifique était âprement discuté et discutable.SB a écrit:En fait, note que personne ne met jamais en question la conquête spatiale, ce qui fait question, c'est l'intérêt de la présence humaine "effective" dans l'espace.
Allons, le passé est empli de non-décisions qui ont justement eu des conséquences sur plusieurs siècles, l'exemple le plus connu étant celui de la marine de l'empire de Chine dont les Anglais, qui ont finalement fait l'inverse, ont obtenu les résultats que l'on sait.SB a écrit:Cela, AMHA devrait vous questionner, pas dans une perspective de l'humanité à mille ans, qui ne sera pas impactée par notre comportement actuel, non, pour la politique actuelle.
Aucun satellite d'observation militaire actuel n'est plus précis que l'était Almaz qui est à l'origine de la légende du satellite (fait réel en ce qui concerne Almaz mais non-reproductible avec un satellite) pouvant lire les titres des journaux ou les plaques d'immatriculation, ce qu'aucun satellite automatique ne sait faire pour encore longtemps (les drones atmosphériques les ont rattrapé depuis et coutent beaucoup moins cher).Mustard a écrit:..
-Les militaire ont abandonnés les vols habités simplement parceque l'homme ne sert à rien dans leur besoin (écoute et observation permanente). Les sats font très bien l'affaire, ils n'ont rien besoin de plus.
Dernière édition par Kostya le Ven 17 Sep 2010 - 23:53, édité 2 fois
:)
Mustard, j'ai pas envie de polluer ce post avec cette problématique, même si elle est, à mon avis, cruciale. Je te réponds juste que non, je ne crois pas être "affirmatif" dans mes propos, l'ISS est un objet politique, pas scientifique, quand tu sais que l'ESA reconnait officiellement que le travail "scientifique" à bord de l'ISS, en tout, pour 6 astronautes, est inférieur à 1000 heures par an, tu ne peux pas prendre ce "laboratoire scientifique", qui par ailleurs, comme tu sais, a accueilli des "touristes" au sérieux.
SB
Mustard, j'ai pas envie de polluer ce post avec cette problématique, même si elle est, à mon avis, cruciale. Je te réponds juste que non, je ne crois pas être "affirmatif" dans mes propos, l'ISS est un objet politique, pas scientifique, quand tu sais que l'ESA reconnait officiellement que le travail "scientifique" à bord de l'ISS, en tout, pour 6 astronautes, est inférieur à 1000 heures par an, tu ne peux pas prendre ce "laboratoire scientifique", qui par ailleurs, comme tu sais, a accueilli des "touristes" au sérieux.
SB
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Il vaudrait mieux qu'on dise qu'il s'agit d'un objet diplomatique qui marque la fin de la guerre froide au même titre que la construction européenne marque la fin des massacres sur les champs de batailles européens. Rien que pour cela, ça n'a pas de prix.SB a écrit: :)
Mustard, j'ai pas envie de polluer ce post avec cette problématique, même si elle est, à mon avis, cruciale. Je te réponds juste que non, je ne crois pas être "affirmatif" dans mes propos, l'ISS est un objet politique, pas scientifique,
C'est effectivement le temps effectif d'expérience alloué à l'ESA dans l'ISS compte-tenu de la part Européenne dans l'ensemble. Cela représente moins du travail d'un astronaute sur l'année donc l'ESA n'a pas le droit d'avoir complètement un astronaute européen en permanence dans l'ISS. Si l'investissement de l'ESA dans l'ISS avait été du double (on peut toujours rêver), ce temps aurait été de 2000 heures....etc.SB a écrit:
(quand tu sais que l'ESA reconnait officiellement que le travail "scientifique" à bord de l'ISS, en tout, pour 6 astronautes, est inférieur à 1000 heures par an,
L'époque des touristes étaient une autre époque uniquementlà aussi accordée aux Russes parce qu'ils manquaient de crédits et ceci avec l'accord des autres partenaires qui en avaient assez de supporter leur retard (le FGB a été partiellement financé par la NASA car les Russes n'avançaient pas). Ces temps sont révolus depuis que l'ISS est entièrement opérationnelle et la dérogation aux traités de l'ISS (i.e. pas d'utilisation commerciale au profit d'un unique partenaire) a été abrogée. Les touristes iront maintenant chez Bigelow et c'est gonflé :megalol:SB a écrit:
tu ne peux pas prendre ce "laboratoire scientifique", qui par ailleurs, comme tu sais, a accueilli des "touristes" au sérieux.
:!:
Non, Kostya, à ma connaissance, les 1000 heures, c'est le temps total de travail effectif de l'équipage de 6 astronautes.
Pour le tourisme, oui, bien sûr, a postiori, on peut dire çà, ce qui me choque, c'est qu'à l'époque, personne ne semblait réaliser l'obscénité et l'absurdité que c'était que "d'inviter" des touristes à bord d'un supposé "laboratoire scientifique" à 100 milliards de dollars. On ne peut pas dire que les laboratoires se soient rués dans l'ISS...
C'est - entre autres - cette absence de distance critique qui, avec le programme Constellation etc, m'a poussé à "sonner la fin de la récréation" avec mon bouquin...
Non, Kostya, à ma connaissance, les 1000 heures, c'est le temps total de travail effectif de l'équipage de 6 astronautes.
Pour le tourisme, oui, bien sûr, a postiori, on peut dire çà, ce qui me choque, c'est qu'à l'époque, personne ne semblait réaliser l'obscénité et l'absurdité que c'était que "d'inviter" des touristes à bord d'un supposé "laboratoire scientifique" à 100 milliards de dollars. On ne peut pas dire que les laboratoires se soient rués dans l'ISS...
C'est - entre autres - cette absence de distance critique qui, avec le programme Constellation etc, m'a poussé à "sonner la fin de la récréation" avec mon bouquin...
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La timeline de chaque astronaute comporte 8 heures de sommeil, 8 heures de travail et 8 heures libres (pour les repas, la toilette, l'exercice physique et les loisirs notamment) par période de 24 heures (soit 48 heures de travail par jour pour un équipage de 6... on atteint les 1000 heures en moins d'un mois). Je te souhaite d'avoir le droit d'aller visiter un jour le CC Columbus à Oberpfaffenhoffen et tu verras qu'ils sont loin de se tourner les pouces. Que tout ne soit pas consacré aux expériences est un fait d'ailleurs, de nombreux racks ont été conçus pour être quasi-autonomes et gérés directement depuis les USOCs (où sont regroupés les scientifiques, principaux instigateurs des expériences). L'infrastructure elle-même a besoin d'être maintenue: que serait un labo sans ses lavabos, l'eau courante et l'électricité. Au LHC aussi l'entretien occupe la majeure partie du travail comparé aux expériences elle-mêmes et le gros du travail scientifique se fait offline et parfois loin de Genève.SB a écrit: :!: Non, Kostya, à ma connaissance, les 1000 heures, c'est le temps total de travail effectif de l'équipage de 6 astronautes.
Je pense qu'il y a quelque part une coquille dans l'information que tu as eu: soit les 1000 heures représentent le travail des 6 astronautes sur un mois, soit du seul astronaute européen sur l'année mais compte-tenu des timelines, 1000 heures par an à 6, c'est du tourisme effectivement et il faut leur réduire leurs salaires voire commencer à les faire payer leur séjour dans l'hôtel-palace ISS ;)
Je n'aime pas plus l'idée de voir des touristes dans l'ISS que d'en voir d'autres porter des ailes d'astronautes après avoir fait un vol parabolique à 110 km d'altitude. Les Russes avaient besoin d'argent et ont souhaité poursuivre un temps les pratiques entamées sur MIR sans que cela impacte les expériences qui étaient assez peu alors; l'essentiel de l'activité étant consacrée à l'assemblage. Le bilan n'est pas si négatif: cela n'a pas fait perdre de temps à l'assemblage, n'a rien coûté aux agences (au contraire ROSKOSMOS a fait des bénéfices et a ainsi pu arrondir ses fins de mois) et a eu un effet positif sur le plan médiatique: un touriste heureux surtout influant est un touriste qui soutient l'ISS.SB a écrit:Pour le tourisme, oui, bien sûr, a postiori, on peut dire çà, ce qui me choque, c'est qu'à l'époque, personne ne semblait réaliser l'obscénité et l'absurdité que c'était que "d'inviter" des touristes à bord d'un supposé "laboratoire scientifique" à 100 milliards de dollars. On ne peut pas dire que les laboratoires se soient rués dans l'ISS...
Les contraintes imposées aux PIs sont parfois considérées comme inacceptables par les scientifiques et c'est un fait qu'on en rencontre beaucoup plus qui souhaiteraient aller faire eux-mêmes les expériences là-haut que d'avoir à fournir des tonnes de doc pour permettre à un autre de les faire à leur place. J'admets que c'est contraignant mais pas plus que les dossiers à fournir pour justifier d'une heure d'observation sur un télescope type La Scylla ou pour avoir le droit d'utiliser le LHC. Ça n'est pas donné à tout le monde et surtout il faut accepter que l'échec d'une expérience puisse être en soit quelque chose de constructif et dont on peut tirer des conclusions faisant progresser. D'ailleurs, n'y a-t-il pas un proverbe qui dit qu'on apprend beaucoup plus d'un échec que d'une victoire ?
Dernière édition par Kostya le Sam 18 Sep 2010 - 0:43, édité 2 fois
:)
Au temps pour moi, j'ai confondu semestre et année, donc, mea culpa : 2000 heures par an à six astronautes. Chiffre donné, commenté, par Franck de Winne soi même.
Pas de coquille. 2000 heures de travail à six en un an.
Soit le 1/6 e du temps de travail du Français moyen, dont on ne peut pas dire qu'il soit écrasé par les horaires.... ;)
C'est un fait, ce n'est pas une critique, c'est juste pour noter en passant que l'espace n'est pas un lieu de vie facile, et il n'est pas facile d'y travailler... si tu vois ce que je veux dire ;)
C'est çà la réalité d'un vol spatial. Sinon, notes bien, comment trouveraient-ils le temps de se filmer, de se photographier sous tous les angles, comme en témoignent les milliers d'images (remarquablement cadrés, exposées, posées, ce que, je peux en témoigner en tant que photographe est... un boulot à part entière...) offertes par la Nasa à la fin de chaque mission ?
S
Au temps pour moi, j'ai confondu semestre et année, donc, mea culpa : 2000 heures par an à six astronautes. Chiffre donné, commenté, par Franck de Winne soi même.
Pas de coquille. 2000 heures de travail à six en un an.
Soit le 1/6 e du temps de travail du Français moyen, dont on ne peut pas dire qu'il soit écrasé par les horaires.... ;)
C'est un fait, ce n'est pas une critique, c'est juste pour noter en passant que l'espace n'est pas un lieu de vie facile, et il n'est pas facile d'y travailler... si tu vois ce que je veux dire ;)
C'est çà la réalité d'un vol spatial. Sinon, notes bien, comment trouveraient-ils le temps de se filmer, de se photographier sous tous les angles, comme en témoignent les milliers d'images (remarquablement cadrés, exposées, posées, ce que, je peux en témoigner en tant que photographe est... un boulot à part entière...) offertes par la Nasa à la fin de chaque mission ?
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Une des constatations qu'on peut faire à postériori de l'utilité de l'ISS en tant que laboratoire scientifique c'est qu'il était basé sur deux postulats au moment où elle a fait l'objet d'une décision de collaboration internationale :
- l'accès à l'espace devait être assez aisé, puisqu'on disposait de la navette (et peut être d'autres véhicules comparables à venir), donc de vrais scientifiques allaient pouvoir s'y rendre en mission sans requérir l'entrainement d'astronautes professionnels.
- les besoins des laboratoires de réaliser des expériences dans l'espace allaient "crever le plafond", et on allait se bousculer pour en disposer.
Il faut accepter de reconnaitre que le scénario pour des raisons diverses et variées n'a pas été celui-là. Ce qui a fait de l'évaluation des effets de l'espace sur la santé des astronautes, l'essentiel des données acquises. Et comme elles ne sont pas d'un optimisme triomphant sur ce que l'organisme peut supporter sur le long terme, cela n'a pas donné lieu à un volontarisme affiché sur les perspectives de voyages interplanétaires habités.
Je suis d'accord que s'il y a un retour positif, c'est celui d'une collaboration entre des nations spatiales autour de ce projet. Et donc un effet positif sur l'apaisement de certaines sources de tensions qui pouvaient les opposer par ailleurs. Cela n'a pas de prix .... dans tous les sens du terme.
- l'accès à l'espace devait être assez aisé, puisqu'on disposait de la navette (et peut être d'autres véhicules comparables à venir), donc de vrais scientifiques allaient pouvoir s'y rendre en mission sans requérir l'entrainement d'astronautes professionnels.
- les besoins des laboratoires de réaliser des expériences dans l'espace allaient "crever le plafond", et on allait se bousculer pour en disposer.
Il faut accepter de reconnaitre que le scénario pour des raisons diverses et variées n'a pas été celui-là. Ce qui a fait de l'évaluation des effets de l'espace sur la santé des astronautes, l'essentiel des données acquises. Et comme elles ne sont pas d'un optimisme triomphant sur ce que l'organisme peut supporter sur le long terme, cela n'a pas donné lieu à un volontarisme affiché sur les perspectives de voyages interplanétaires habités.
Je suis d'accord que s'il y a un retour positif, c'est celui d'une collaboration entre des nations spatiales autour de ce projet. Et donc un effet positif sur l'apaisement de certaines sources de tensions qui pouvaient les opposer par ailleurs. Cela n'a pas de prix .... dans tous les sens du terme.
montmein69- Donateur
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On s'éloigne du sujet : "L'Europe et le programme habité ?"
Invité- Invité
SB a écrit: :)
Au temps pour moi, j'ai confondu semestre et année, donc, mea culpa : 2000 heures par an à six astronautes. Chiffre donné, commenté, par Franck de Winne soi même.
Pas de coquille. 2000 heures de travail à six en un an.
Ces chiffres ne tiennent pas compte du travail au sol, que ce soit au niveau de la préparation ou au niveau de l'analyse des résultats. C'est comme si pour le CERN à l'époque du 1er synchrotron on disait que les gens n'y travaillaient que 1000 heures par an, parce que l'appareil ne fonctionnait effectivement que 1000 heures par an.
Mais peu importe le nombre d'heures, l'essentiel n'est pas là. Certains sont convaincus que les retombées du spatial habité seront énormes dans de nombreux domaines, mais pas à court terme. Que d'autres soient convaincus du contraire, il faut également le reconnaître. Dans une telle situation, la sagesse voudrait qu'on laisse ceux qui sont convaincus mener à bien leurs projets. Tout le monde peut y gagner, et il n'y a pratiquement rien à perdre.
Si les hauts responsables politiques européens (mais les Français surtout) parviennent à cette même analyse, le spatial habité européen pourrait trouver un nouveau souffle.
Cordialement,
Argyre
Argyre- Messages : 3397
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:)
... d'où ma question, plus haut, à laquelle personne je crois n'a répondu, et qui me permet de revenir au sujet initial : après le changement de cap spatial de l'administration Obama, quel type de relation ont proposé les USA à l'Europe, hors ISS ?
S
... d'où ma question, plus haut, à laquelle personne je crois n'a répondu, et qui me permet de revenir au sujet initial : après le changement de cap spatial de l'administration Obama, quel type de relation ont proposé les USA à l'Europe, hors ISS ?
S
SB- Messages : 417
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Localisation : Hauts de Seine
En dehors de la collaboration actuelle et future autour de missions d'exploration inhabités et scientifiques ( regroupement des efforts pour atteindre Mars ou Jupiter/Saturne ), il n'ya rien - et encore les annonces ont été faites il y a longtemps.
Dans le domaine habité, il me semble à juste titre, que les USA (la Nasa) n'ont rien à proposer de concret aujourd'hui ( hors ISS ), ni à l'Europe ni aux autres...
VONFELD
Dans le domaine habité, il me semble à juste titre, que les USA (la Nasa) n'ont rien à proposer de concret aujourd'hui ( hors ISS ), ni à l'Europe ni aux autres...
VONFELD
Vonfeld- Messages : 2599
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