Le Pentagone sur Ariane 5 ?

Un des responsables de l'USAF a déclaré cette semaine que le Pentagone avait commencé à étudier la faisabilité du lancement de charges utiles de sécurité nationale sur Ariane-5 pendant la transition d'Atlas V à Vulcan !

http://spacenews.com/u-s-air-force-eyes-ariane-5-launches-as-a-stopgap/

David L. a écrit:Un des responsables de l'USAF a déclaré cette semaine que le Pentagone avait commencé à étudier la faisabilité du lancement de charges utiles de sécurité nationale sur Ariane-5 pendant la transition d'Atlas V à Vulcan !

http://spacenews.com/u-s-air-force-eyes-ariane-5-launches-as-a-stopgap/

Perso j'ai trouvé inutile de relayer l'info car je n'y crois pas du tout !

C'est juste une "étude pour voir si ça pourrait se faire". Ça n'ira pas plus loin que la proposition d'Arianespace à l'USAF d'il y a quelques années. Les US sont conservateurs sur la question des lancements institutionnels civils, alors quand les satellites sont militaires...

AMHA tout dépendra si pendant cette période de transition dont il est difficile de prévoir la durée, l'Atlas 5 restera disponible (mais l'achat de complément de moteurs russes semble verrouillé).
Les militaires souhaiteront conserver au moins deux possibilités, et bien sûr des prix qui ne s'envolent pas trop.
Alors Space X, bien sûr, la Delta 4 Heavy d'ULA (chère)... seront certainement les prestataires privilégiés.
Mais il reste un "trou de souris" pour l'Ariane 5 qui a sa réputation de fiabilité, la possibilité de lancements doubles avec un tarif assez attractif .... bref quelques atouts.

MarsSurfaceWanderer a écrit:

David L. a écrit:Un des responsables de l'USAF a déclaré cette semaine que le Pentagone avait commencé à étudier la faisabilité du lancement de charges utiles de sécurité nationale sur Ariane-5 pendant la transition d'Atlas V à Vulcan !

http://spacenews.com/u-s-air-force-eyes-ariane-5-launches-as-a-stopgap/

Perso j'ai trouvé inutile de relayer l'info car je n'y crois pas du tout !

C'est juste une "étude pour voir si ça pourrait se faire". Ça n'ira pas plus loin que la proposition d'Arianespace à l'USAF d'il y a quelques années. Les US sont conservateurs sur la question des lancements institutionnels civils, alors quand les satellites sont militaires...

Je pense aussi que c'est très peu probable. Néanmoins, le fait que l'USAF le reconnaissance publiquement est étonnant.

David L. a écrit:Je pense aussi que c'est très peu probable. Néanmoins, le fait que l'USAF le reconnaissance publiquement est étonnant.

Ce genre d'annonce est un classique, un moyen de faire pression sur les responsables ou le gouvernement, pour faire remonter les budgets.
C'est un peu comme l'histoire des ravitailleurs américains, l'USAF avait d'abord validé l'Airbus A330MRTT (tout en sachant que ce serait invalidé suite au lobbying patriotique) dans l'unique but de pousser Boeing a baisser ses prix. C'est meme très étonnant que l'Atlas V utilise des moteurs russes, meme si ça va changer

montmein69 a écrit:AMHA tout dépendra si pendant cette période de transition dont il est difficile de prévoir la durée, l'Atlas 5 restera disponible (mais l'achat de complément de moteurs russes semble verrouillé).
Les militaires souhaiteront conserver au moins deux possibilités, et bien sûr des prix qui ne s'envolent pas trop.
Alors Space X, bien sûr, la Delta 4 Heavy d'ULA (chère)... seront certainement les prestataires privilégiés.
Mais il reste un "trou de souris" pour l'Ariane 5 qui a sa réputation de fiabilité, la possibilité de lancements doubles avec un tarif assez attractif .... bref quelques atouts.

La Delta-4H n'est considérée que pour les charges utiles très lourdes qu'elle est la seule à pouvoir lancer, vu son prix. 

Je vois plus une opportunité hypothétique pour Ariane-5 pour des satellites déjà dévoilés au grand public comme les GPS, MUOS, AEHF... mais essentiellement en cas de problème de disponibilité des lanceurs comme ce qui s'était produit en 1986, suite à un second échec consécutif de Titan-34D et à l'explosion d'une Delta-2, le tout quelques semaines après la destruction de Challenger. Il ne restait alors plus que l'Atlas à n'être pas clouée au sol, avec seulement quelques exemplaires disponibles.

Ce qui s'est déjà produit peut se reproduire, mieux vaut prévoir.

Mustard a écrit:Ce genre d'annonce est un classique, un moyen de faire pression sur les responsables ou le gouvernement, pour faire remonter les budgets.

Ce n'est pas un problème de budget, mais de disponibilité de lanceur lors de la transition Atlas V vers Vulcan.

Griffon a écrit:

Mustard a écrit:Ce genre d'annonce est un classique, un moyen de faire pression sur les responsables ou le gouvernement, pour faire remonter les budgets.

Ce n'est pas un problème de budget, mais de disponibilité de lanceur lors de la transition Atlas V vers Vulcan.

Et précisément de disponibilité du RD-180, d'où la pression pour augmenter le quota.

montmein69 a écrit:Mais il reste un "trou de souris" pour l'Ariane 5 qui a sa réputation de fiabilité, la possibilité de lancements doubles avec un tarif assez attractif .... bref quelques atouts.

Je ne crois pas que l'USAF soit très adepte du lancement de ses satellites avec ceux d'un autre client, surtout étranger, fût-il civil.

Il y a un petit titre sur Le Monde. Le journaliste n'est pas naïf :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/05/28/ariane-5-au-secours-des-militaires-americains_4928192_3234.html

Perso, je ne vois pas trop l'utilité de cette annonce.

Tout le monde sait que le DoD ne lancera jamais ses grosses missions sur un lanceur étranger, aussi fiable puisse t'il être et même si le prix en valait le coup.  Mais sur un coup de tête, pourquoi pas...

Ensuite, tout le monde sait que ULA n'arrêtera pas l'exploitation d'Atlas le jour où Vulcan décollera. Il y aura une période transitoire où l'Atlas et Vulcan cohabiteront.  Ce serait hautement risqué de faire le contraire.  Que ce soit la famille Ariane, Atlas, Proton, Chang-Zheng et autres, tout le monde s'assure d'avoir un lanceur rodé avant d'arrêter l'exploitation des anciennes versions.

Enfin, les Etats-Unis n'ont pas qu'Atlas et Delta comme lanceurs moyens à lourds.  Il y a Falcon de SpaceX.  Si les clients satellites aiment avoir une redondance en matière de lanceurs pour parer à l'indisponibilité du premier choix (échec ou manifeste complet), le DoD a cette redondance avec Falcon.

Si on tient compte de ces trois éléments, Ariane comme option pour les satellites militaires américains, c'est plus un effet d'annonce qu'autre chose selon moi.

David L. a écrit:

Griffon a écrit:Ce n'est pas un problème de budget, mais de disponibilité de lanceur lors de la transition Atlas V vers Vulcan.

Et précisément de disponibilité du RD-180, d'où la pression pour augmenter le quota.

Et pour le moment, les décisions pour "limiter" le quota des achats de moteurs russes ont été retoquées par un amendement.
voir : http://www.forum-conquete-spatiale.fr/t15974p25-fin-de-l-utilisation-du-rd-180-pour-ula#364377

Mais on ne sait pas quand le Vulcan (motorisé pur jus US ... BE 4 ?) sera réellement disponible, et sa fiabilité éprouvée pour satisfaire les exigences de missions militaires. Donc il est probable que ces épisodes de décision/contre-décision puissent se renouveler. Et on ne sait pas quelle sera l'orientation prise par la nouvelle présidence (ou même la suivante). Donc incertitude sur la disponibilité à l'horizon 2020/2023d'un lanceur US autre qu'un de ceux appartenant à la gamme de Space X

MarsSurfaceWanderer a écrit:

Montmein69 a écrit: Mais il reste un "trou de souris" pour l'Ariane 5 qui a sa réputation de fiabilité, la possibilité de lancements doubles avec un tarif assez attractif .... bref quelques atouts.

Je ne crois pas que l'USAF soit très adepte du lancement de ses satellites avec ceux d'un autre client, surtout étranger, fût-il civil.

C'est le plus probable, ils voudront un lancement dédié.
Soit pour un "gros" satellite en lancement simple (si la Delta 4 Heavy n'était pas retenue)
Soit pour - par exemple - deux satellites GPS sur une même orbite (voire 4 si la masse le permet et si le dispenseur développé pour Galileo peut servir)

Mais je pense effectivement que ce ne serait qu'une solution -assez improbable -  de repli contraint et forcé. C'est pourquoi j'avais utilisé l'expression "un trou de souris pour Ariane 5"

Yantar a écrit:
Ensuite, tout le monde sait que ULA n'arrêtera pas l'exploitation d'Atlas le jour où Vulcan décollera. Il y aura une période transitoire où l'Atlas et Vulcan cohabiteront.  Ce serait hautement risqué de faire le contraire.  Que ce soit la famille Ariane, Atlas, Proton, Chang-Zheng et autres, tout le monde s'assure d'avoir un lanceur rodé avant d'arrêter l'exploitation des anciennes versions.

Enfin, les Etats-Unis n'ont pas qu'Atlas et Delta comme lanceurs moyens à lourds.  Il y a Falcon de SpaceX.  Si les clients satellites aiment avoir une redondance en matière de lanceurs pour parer à l'indisponibilité du premier choix (échec ou manifeste complet), le DoD a cette redondance avec Falcon.

Il y aura bien sûr une période de transition d'Atlas à Vulcan, pendant laquelle les deux lanceurs seront exploités.

A terme, le Pentagone aura le choix entre ULA, SpaceX, mais aussi Blue Origin et Orbital-ATK. La question est de savoir quand.