La stratégie de la France pour l'industrie spatiale européenne
Page 1 sur 1
A partir d'aujourd'hui est disponible un rapport du Centre d'Analyse Stratégique.
On notera que en évitant les concurences inutiles (de l'avis du CAS) l'Europe vas (Irait) dans le sens contraire des USA qui veulent plus de commercial. On est encore loin de cet objectif, voir par ailleurs le sujet sur EDRS...
le lien
Le centre d'analyse stratégique (CAS) a remis
aujourd'hui un rapport prospectif sur les ambitions spatiales de
l'Europe. Parmi les objectifs affichés : définir une nouvelle politique
industrielle pour la filière spatiale de l'Union européenne.
Le CAS
a été créé pour aider le gouvernement français à préparer l'avenir.
Avec ce rapport, les experts du centre proposent une stratégie spatiale
pour l'Europe à l'horizon 2030. Si elles sont suivies d'effet, leurs
suggestions pourraient changer le visage de toute la filière spatiale du
continent.
"Une politique industrielle fondée sur la notion de préférence européenne." Cette
proposition est centrale dans la vision du CAS. L'Europe est déjà un
des acteurs majeurs du paysage spatial mondial, notamment grâce à "une base industrielle solide". Mais les auteurs du rapport considèrent que cette position de leader n'est pas acquise. L'Europe doit "prendre
conscience de la fragilité de sa position et de sa dépendance
vis-à-vis de pays tiers pour la fourniture de certains éléments
critiques" affirme le document.
Pour les technologies de pointe, l'Europe est particulièrement
dépendante des Etats-Unis. Le rapport cite certains domaines précis,
comme les processeurs embarqués, l'électronique durcie (résistante aux
rayonnements) ou encore les fibres de carbone ultra-rigides. Dans tous
ces cas de figure, l'Europe est soumise aux règlementations américaines
d'exportation de matériels sensibles. Ces règles peuvent évoluer sur un
simple vote du Sénat, ce qui précarise l'effort de recherche.
Cette préférence européenne s'acompagnerait d'"une
rationalisation du tissu industriel européen pour éviter les redondances
et les concurrences inutiles qui se situent essentiellement au niveau
des équipementiers". Ce choix politique n'a qu'un objectif : optimiser les investissements dans la recherche. "L'importance
de l'effort de R&D nécessaire [...] ne permet pas de disperser les
moyens financiers ni de nourrir les doublons" précise le rapport.
Les ambitions du CAS vont devoir affronter la réalité financière. Le
CAS propose d'augmenter le budget consacré par l'Europe à l'industrie
spatiale, de 4,1 milliards d’euros aujourd’hui à 5,3 milliards d’euros
en 2020. Le pari semble risqué : les gouvernants du continent ont bien
d'autres priorités...
Le rapport complet sera disponible sur le site du CAS à partir du 12 octobre.
On notera que en évitant les concurences inutiles (de l'avis du CAS) l'Europe vas (Irait) dans le sens contraire des USA qui veulent plus de commercial. On est encore loin de cet objectif, voir par ailleurs le sujet sur EDRS...
le lien
Outan- Messages : 1244
Inscrit le : 30/08/2007
Age : 41
Localisation : Allemagne
En page 97 :
La priorité sur laquelle s’accorde aujourd’hui la communauté internationale est Mars, mais l’ambition d’envoyer un homme sur la planète rouge est un objectif qui ne peut être que lointain (plusieurs dizaines d’années) et atteint par étapes.
_________________
Kosmonavtika - Le site de l'Espace russe
nikolai39 a écrit:En page 97 :La priorité sur laquelle s’accorde aujourd’hui la communauté internationale est Mars, mais l’ambition d’envoyer un homme sur la planète rouge est un objectif qui ne peut être que lointain (plusieurs dizaines d’années) et atteint par étapes.
Ceux qui ont été à Cape Town pour IAC 2011 et qui étaient jeudi matin dans l'auditorium 2 pourront néanmoins témoigner que certains avis divergent concernant les scénarios vers Mars, qui pourraient être mis en oeuvre sans passer par des étapes intermédiaires, plus tôt que prévu et pour un coût abordable.
L'International Academy of Astronautics, en particulier, pourrait prochainement étudier la question des missions habités vers Mars et proposer des scénarios alternatifs. Désolé, je ne peux en dire plus, c'est trop tôt, non officiel et incertain, disons seulement que je suis bien placé pour le savoir. Affaire à suivre donc.
Cordialement,
Argyre
Dernière édition par Argyre le Jeu 13 Oct 2011 - 22:21, édité 1 fois
Argyre- Messages : 3397
Inscrit le : 31/01/2006
Age : 58
Localisation : sud-ouest
Sans complètement déflorer le sujet, pourrais-tu simplement préciser dans quelle commission de l'IAA, on a travaillé à un concept de vol habité vers Mars :?:Argyre a écrit:...
Ceux qui ont été à Cape Town pour IAC 2011 et qui étaient dans l'auditorium 2 pourront néanmoins témoigner que certains avis divergent concernant les scénarios vers Mars, qui pourraient être mis en oeuvre sans passer par des étapes intermédiaires, plus tôt que prévu et pour un coût abordable.
L'International Academy of Astronautics, en particulier, pourrait prochainement étudier la question des missions habités vers Mars et proposer des scénarios alternatifs. Désolé, je ne peux en dire plus, c'est trop tôt, non officiel et incertain, disons seulement que je suis bien placé pour le savoir. Affaire à suivre donc.
...
Je ne parle pas d'une étude passée, je parle d'une étude qui pourrait démarrer bientôt précisément parce qu'il n'y en a pas eu depuis longtemps sur ce sujet. En ce qui concerne la commission, je pense que ça ne peut être que la n°3.Kostya a écrit:Sans complètement déflorer le sujet, pourrais-tu simplement préciser dans quelle commission de l'IAA, on a travaillé à un concept de vol habité vers Mars :?:
Mais encore une fois, c'est à prendre avec des pincettes ...
A+,
Argyre
Argyre- Messages : 3397
Inscrit le : 31/01/2006
Age : 58
Localisation : sud-ouest
Pour ce qui concerne le CAS et les souhaits qu'il exprime sur un relêvement du budget, et le souhait d'être moins dépendant des possibles aléas de la politique américaine sur des composants stratégiques dans la construction spatiale, je ne pense pas que ce soit le vol vers Mars qui soit au centre des préoccupations.
Cela peut jouer à la marge (ou la page 97 du rapport) avec l'hypothétique collaboration pour le module de propulsion du MPCV/Orion.
Ceux qui ont pris la peine de lire le rapport peuvent-ils préciser si pour l'essentiel, cela concernerait les NGL (?) les plate-formes satellitaires (?) et à la marge quelques sondes inter-planétaires (même si ce domaine est plutôt dans le marasme actuellement).
Quelles solutions ? On voit mal l'Europe lancer le développement de composants alternatifs à ceux fourni par les USA ? A moins que ????
Cela peut jouer à la marge (ou la page 97 du rapport) avec l'hypothétique collaboration pour le module de propulsion du MPCV/Orion.
Ceux qui ont pris la peine de lire le rapport peuvent-ils préciser si pour l'essentiel, cela concernerait les NGL (?) les plate-formes satellitaires (?) et à la marge quelques sondes inter-planétaires (même si ce domaine est plutôt dans le marasme actuellement).
Quelles solutions ? On voit mal l'Europe lancer le développement de composants alternatifs à ceux fourni par les USA ? A moins que ????
montmein69- Donateur
- Messages : 20962
Inscrit le : 01/10/2005
Age : 73
Localisation : région lyonnaise
A propos du rapport du CAS et de la partie concernant l'exploration spatiale, elle me parait totalement fantaisiste. On annonce par exemple une mission martienne à 800 milliards d'Euros, alors même qu'il n'y a aucune mission de référence. Comment peut-on estimer le coût d'un projet qui n'est même pas en préphase A ? En gros, on demande à quelqu'un son avis, il réfléchit en fonction de ses maigres connaissance sur le sujet (il a sans doute lu la mission de référence de la NASA qui a tous les défauts déjà signalés, voir mon site), et il annonce un chiffre farfelu. Les spécialistes français des scénarios martiens n'ont, bien entendu, pas été consultés. Un minimum d'honnêteté intellectuelle serait de dire qu'on ne sait pas chiffrer un scénario martien car il n'y a pas encore de consensus sur la façon d'y aller. Et justement, pourquoi les agences spatiales, l'ESA en particulier, ne travaille t-elle pas sur le sujet ? Et le CNES, qui se fait fort d'en estimer le coût ?
Bref, vous pouvez imaginer ce que j'en pense ...
Mais ça pourrait changer, il y a des signes annonciateurs de changement ... j'en reparlerai.
A+,
Argyre
Bref, vous pouvez imaginer ce que j'en pense ...
Mais ça pourrait changer, il y a des signes annonciateurs de changement ... j'en reparlerai.
A+,
Argyre
Argyre- Messages : 3397
Inscrit le : 31/01/2006
Age : 58
Localisation : sud-ouest
Le plan résultant de la fameuse "90 days study" de la NASA n'avait-il pas déjà été chiffré à plus de 500 milliards il y a 20 ans ?
lambda0- Messages : 4879
Inscrit le : 22/09/2005
Age : 57
Localisation : Nord, France
Oui, en utilisant des lancements navette à 500 millions chacun donc sur des hypothèses de coût basées sur l'expérience de l'ISS. Très mauvaise référence sauf si les décideurs ont l'intention comme pour l'ISS de changer les orientations de ce projet tous les 5 à 6 ans et de devoir faire deux longues poses (les "bridging phases", ça coûtent aussi et pour rien...) suite à des échecs de lancement... :evil:lambda0 a écrit:Le plan résultant de la fameuse "90 days study" de la NASA n'avait-il pas déjà été chiffré à plus de 500 milliards il y a 20 ans ?
Sinon, comme Argyre, je suis complètement en désaccord avec les conclusions de ce rapport et en particulier la section 3.3 qui passent complètement à la trappe la dimension politique dont justement l'Europe a besoin comme moteur de son unité. C'est réellement trop "petit bras" et pas mal des pères de l'Europe (y compris spatiale) doivent se retourner dans leurs tombes puisque ceux qui vivent encore n'ont même plus la force de crier au scandale...
Il n'y a aucune raison de croire qu'un voyage martien va se passer de façon plus rationnelle que l'ISS. Ça va être une grosse réalisation internationale où personne n'aura intérêt à ce que ça coute peu cher, mais où tout le monde voudra tirer la couverture vers soi, quitte à ce que ça soit un non-sens technique.
Sans "concurrence" ou autre contrainte, aucune chance d'avoir une mission optimale d'un point de vue technique et budgétaire.
Sans "concurrence" ou autre contrainte, aucune chance d'avoir une mission optimale d'un point de vue technique et budgétaire.
Au niveau uniquement Européen, il y a moyen de faire mieux que cela mais à condition que la volonté politique soit là mais ce n'est pas avec ce genre de rapport que les décideurs vont comprendre tout le parti que peut tirer l'Europe d'une telle aventure. Même si le jeu de "tirage de couverture" y subsiste encore dans certaines situations, on ne peut feindre d'ignorer dans le spatial, ce que certaines aventures même très couteuses ont apporté dans d'autres domaines à la construction de l'Europe que nous connaissons aujourd'hui (e.g. Concorde, Airbus) et qui se cherche justement un second souffle. C'est précisément l'absence de second souffle qui favorise actuellement le jeu de la finance internationale en passe d'étouffer l'Union Européenne, faut-il le rappel, premier PIB mondial (15 000 Milliards de $ l'année dernière).Space Opera a écrit:Il n'y a aucune raison de croire qu'un voyage martien va se passer de façon plus rationnelle que l'ISS. Ça va être une grosse réalisation internationale où personne n'aura intérêt à ce que ça coute peu cher, mais où tout le monde voudra tirer la couverture vers soi, quitte à ce que ça soit un non-sens technique.
En passant, il me semble percevoir les défauts de la mondialisation des idées également dans le secteur de l'exploration spatiale, en particulier l'effet de groupe. Une sommité donne son point de vue et les autres reprennent tous en choeur, sans vérification approfondie, sans esprit critique. Et on ne prend même plus la peine d'essayer de justifier ses propos. Ca devient la réalité du moment, tout le monde y croit sans être capable de fournir des raisons logiques. On se dit que les raisons doivent bien exister. Si quelqu'un veut savoir, il n'a qu'à demander aux autres, puisqu'ils sont du même avis ...
Fort heureusement, la mondialisation et les NTIC, c'est aussi le changement de paradigme en 24h ! Un jour c'est noir et le lendemain c'est blanc. Tout le monde retourne alors sa veste en un clin d'oeil. C'est vrai dans le monde politique, c'est vrai aussi dans le monde spatial, qui est d'ailleurs très politisé. Un jour on retourne sur la Lune, le lendemain on n'y va plus.
C'est pourquoi l'exploration spatiale est pleine d'incertitudes. Et pleine d'espoirs aussi.
Argyre
Fort heureusement, la mondialisation et les NTIC, c'est aussi le changement de paradigme en 24h ! Un jour c'est noir et le lendemain c'est blanc. Tout le monde retourne alors sa veste en un clin d'oeil. C'est vrai dans le monde politique, c'est vrai aussi dans le monde spatial, qui est d'ailleurs très politisé. Un jour on retourne sur la Lune, le lendemain on n'y va plus.
C'est pourquoi l'exploration spatiale est pleine d'incertitudes. Et pleine d'espoirs aussi.
Argyre
Argyre- Messages : 3397
Inscrit le : 31/01/2006
Age : 58
Localisation : sud-ouest
C'est le propre des décideurs incompétents et sans vision: ils sont toujours de l'avis du dernier qui a parlé.Argyre a écrit:En passant, il me semble percevoir les défauts de la mondialisation des idées également dans le secteur de l'exploration spatiale, en particulier l'effet de groupe. Une sommité donne son point de vue et les autres reprennent tous en choeur, sans vérification approfondie, sans esprit critique. Et on ne prend même plus la peine d'essayer de justifier ses propos. Ca devient la réalité du moment, tout le monde y croit sans être capable de fournir des raisons logiques. On se dit que les raisons doivent bien exister. Si quelqu'un veut savoir, il n'a qu'à demander aux autres, puisqu'ils sont du même avis ...
Fort heureusement, la mondialisation et les NTIC, c'est aussi le changement de paradigme en 24h ! Un jour c'est noir et le lendemain c'est blanc. Tout le monde retourne alors sa veste en un clin d'oeil. C'est vrai dans le monde politique, c'est vrai aussi dans le monde spatial, qui est d'ailleurs très politisé. Un jour on retourne sur la Lune, le lendemain on n'y va plus.
Incertitudes à court terme (en l'absence de vision quoi de plus normal) mais espoirs à long terme car l'Histoire continue d'avancer et tout cela est inscrit dans le destin de l'Humanité qui s'autodétruira ou colonisera l'Espace. Je reste fidèle à la prophétie de mon avatar qui lui avait une vraie vision.Argyre a écrit:C'est pourquoi l'exploration spatiale est pleine d'incertitudes. Et pleine d'espoirs aussi.
Sujets similaires
» Une nouvelle stratégie spatiale pour l'Europe
» Débat parlementaire : la France, l'Europe et l'espace
» Consultation publique sur la stratégie spatiale européenn
» Election européenne - Propositions de politique spatiale européenne
» Politique spatiale européenne
» Débat parlementaire : la France, l'Europe et l'espace
» Consultation publique sur la stratégie spatiale européenn
» Election européenne - Propositions de politique spatiale européenne
» Politique spatiale européenne
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum