Le secteur spatial chinois

La chine utilisera donc FAST uniquement pour de l'observation astronomique ... c'est bien çà ?

Pour ce qui est du suivi de sondes interplanétaires, la Chine a donc décidé de construire son propre réseau de communication, principalement sur son territoire et peut-être en collaboration avec des pays "non alignés" d'Amérique du Sud.

As of 2007, the network consisted of:
Ground control stations in Kashgar and Qingdao (in the Shandong province).
18 meter antennas in Qingdao and Kashgar
A 50 meter antenna at Miyun, near Beijing.
A 40 meter antenna in Yunnan.

Planned improvements by 2012, to support Chang'e 3 and Chang'e 4, include:
Upgrades to the ground facilities at Kashgar and Qingdao, and a deep-space ground control station at Jiamusi.
A new 35-meter antenna at the Kashgar station.
A 64-meter antenna in Jiamusi.

By 2016, the intent is to construct an additional ground station in South America.

Je suppose que le - ou les - pays d'Amérique latine concerné(s), fourniront un site, et que c'est la Chine qui fournira et construira les antennes et aura ses équipes pour leur exploitation ?

montmein69 a écrit:La chine utilisera donc FAST uniquement pour de l'observation astronomique ... c'est bien çà ?

À raison d'une possibilité de dévers de 40° par rapport au zénith grâce à son optique adaptative, cet instrument pourra balayer 2x40=80°, soit (80/360)*24= 5 h 20 mn au maximum d'observation ininterrompue d'un objet lointain. Pas pratique pour maintenir un contact permanent avec une sonde.

montmein69 a écrit:Je suppose que le - ou les - pays d'Amérique latine concerné(s), fourniront un site, et que c'est la Chine qui fournira et construira les antennes et aura ses équipes pour leur exploitation ?

Comme l'article de Wikipedia citait l'état des lieux en 2007 et parlait de 2012 au futur, je me disais que sa dernière date de modification (2014) ne correspondait pas à son contenu, hormis le suivi de Chang'e 2 en 2010-2012... La première partie de l'article sur l'antenne supplémentaire en Amérique du Sud pouvait ne plus être d'actualité, d’où mon point d'interrogation dans mon post...

Henri a écrit:Comme l'article de Wikipedia citait l'état des lieux en 2007 et parlait de 2012 au futur, je me disais que sa dernière date de modification (2014) ne correspondait pas à son contenu, hormis le suivi de Chang'e 2 en 2010-2012... La première partie de l'article sur l'antenne supplémentaire en Amérique du Sud pouvait ne plus être d'actualité, d’où mon point d'interrogation dans mon post...

Toujours d'actualité. La station doit être construite en Patagonie. L'accord a été ratifié par le parlement argentin en février 2015.

Argentina welcomes first Chinese satellite tracking station outside China

Pline a écrit:

Toujours d'actualité. La station doit être construite en Patagonie. L'accord a été ratifié par le parlement argentin en février 2015.

Argentina welcomes first Chinese satellite tracking station outside China

Ok, merci pour le renseignement. Je sais par ailleurs que la Chine a acquis de fortes positions économiques et diplomatiques sur le continent africain ces dernières années ; je ne serais pas étonné qu'un équipement de ce type sorte de terre sur ce continent dans les années à venir... Ça leur ferait une couverture comparable au DSN de la NASA.

On ne peut totalement exclure que pour couvrir une mission lointaine, ils fassent une demande auprès de l'ESA ou de Roscosmos pour avoir une couverture supplémentaire. Ce n'est pas d'actualité mais on ne peut prédire comment seront les relations dans quelques années.
Du côté du continent américain .... à part l'Amérique du Sud ... il n'y a effectivement pas grande chance que cela se débloque.

Mais ils sont bien partis pour se débrouiller seuls ..... sans rien devoir à personne.

Il sera intéressant de voir comment cela se passe pour l'implantation puis l'exploitation de la station en Argentine.

De mémoire, et il faut vérifier dans le fil du lancement et de la mission de CE-3 par exemple, la Chine utilise une station en Australie, une à Santiago du Chili, et une en France de l'ESA, pour au moins le suivi du lancement.

Ils ont un réseau de suivi et de contrôle Deep space aux 4 coins du pays, comme par exemple l'antenne de 66m à Jiamusi.

Henri K.

Retrouvé ceci dans un article de Futura-Sciences :

http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/actu/d/astronautique-chine-debarque-lune-rover-yutu-50783/ a écrit:
Le réseau de l'espace profond de l'Esa est donc utilisé en complément de celui de la Chine, qui dispose de deux antennes à Kashi, dans l'extrême ouest du pays, et à Jiamusi, dans le nord-est, pour suivre toutes les phases de la mission, du lancement aux premiers tours de roues du rover. Les antennes de 35 m de diamètre de l'Esa, situées à Cebreros en Espagne et New Norcia en Australie, fourniront des mesures de positionnement afin de calculer avec une extrême précision l'emplacement de l'atterrisseur.

Ces antennes de l'ESA servent aussi au contact avec des sondes voyageant plus loin que la Lune.
On peut raisonnablement penser que ce type de coopération pourra se poursuivre pour de futures missions chinoises.

Pour vous donner une vue de l'antenne de 66m à Jiamusi :

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Elle est située au sud de la ville de Jiamusi, dans le Nord-Est du pays près de la Russie :

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Un vue satellite de l'antenne, il me semble qu'une délégation d'ESA l'avait visité dans le passé.

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Et à environ 4 km vers le Nord, les Chinois ont construit une station de radar pour le suivi des cibles spatiales.

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La face du radar fait environ 30m x 30m

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Avec un objet de référence on peut constater sa taille

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Henri K.

Très intéressant ! A quoi leur sert ce radar ? A faire de l'imagerie ou juste du range-doppler ?

Ce radar est à ouverture synthétique ! Très mal adapté à la poursuite de sonde spatiales, satellites artificiels, et autres débris en orbite. AMHA il s'agit  d'un radar militaire stratégique de surveillance d'un secteur aérien et spatial comme on en voit encore aux USA et en Russie. Ils sont en principe dédiés à  leur DEW Line (Defense Earling Warning). L'ouverture synthétique permet à un radar de balayer un secteur angulaire limité en "site" et en azimut j'ai mis entre guillemets le site car si je suis certain pour l'azimut je ne suis pas certain pour le site en même temps (?). Comme vous le voyez ce radar ne voit pas ce qui est derrière lui, pas plus que ce qui est orthogonal à son axe principal d'observation.

Anecdote : Je me souviens d'une 'petite' crispation des négociateurs américains travaillant sur le dossier ABM et leurs radars en découvrant près de Krasnoyarsk en URSS un énorme radar de ce type que les Russes déclaraient utiliser comme radio télescope alors qu'il s'agissait bel et bien d'un radar ABM longue distance. Par la suite ce radar avait été neutralisé pour poursuivre les accords russo-américain sur le désarmement.

Voici une image composée et envoyée par le satellite météorologique chinois FY-3B sur la situation de l'incendie au port de Tanggu à Tianjin. L'image date du 13 Août à 03h15 heure locale.

http://www.cma.gov.cn/2011xwzx/2011xqxxw/2011xtpxw/201508/t20150813_290468.html

Astro-notes a écrit:Ce radar est à ouverture synthétique ! Très mal adapté à la poursuite de sonde spatiales, satellites artificiels, et autres débris en orbite. AMHA il s'agit  d'un radar militaire stratégique de surveillance d'un secteur aérien et spatial comme on en voit encore aux USA et en Russie. Ils sont en principe dédiés à  leur DEW Line (Defense Earling Warning). L'ouverture synthétique permet à un radar de balayer un secteur angulaire limité en "site" et en azimut j'ai mis entre guillemets le site car si je suis certain pour l'azimut je ne suis pas certain pour le site en même temps (?). Comme vous le voyez ce radar ne voit pas ce qui est derrière lui, pas plus que ce qui est orthogonal à son axe principal d'observation.

Anecdote : Je me souviens d'une 'petite' crispation des négociateurs américains travaillant sur le dossier ABM et leurs radars en découvrant près de Krasnoyarsk en URSS un énorme radar de ce type que les Russes déclaraient utiliser comme radio télescope alors qu'il s'agissait bel et bien d'un radar ABM longue distance. Par la suite ce radar avait été neutralisé pour poursuivre les accords russo-américain sur le désarmement.

Il y a effectivement 2 sons de cloche, certains pensent que c'est pour le suivi des engins spatiaux, d'autres affirment que c'est pour le DEW Line. Personnellement je pense qu'il faut connaître au moins la bande de fréquence principale pour commencer, et malheureusement on n'a aucune information là dessus.

Henri K.

Bonne remarque Elixir sur le choix des fréquences radar plus appropriées à une tâche qu'à une autre. Mais dans ce cas d'espèce en dehors de Areceibo (USA) je ne connais pas d'antennes fixes (fussent elles à ouverture synthétique) qui fassent de la poursuite de sondes ou même de satellites MEO/GTO/HEO. Par contre, comme je le pense, il est facile de trouver ce type d'antenne aux USA au titre de la BMEW Line (DEW Line) et la même chose en Russie. On ne commence à voir des antennes mobiles (360°/90°) que pour les nouveaux ABM alors que les antennes mobiles pour le suivit des sondes spatiales sont systématiquement hémisphériques ou paraboliques comme Goldstone (USA) c'est à dire tout azimut et tout site. Au final comme tu le dis il y a plusieurs son de cloche à ce sujet.

Après quelques recherches, il s'avère que c'est un radar de mesure qui appartient à une station de contrôle et de suivi aérospatial, elle-même affectée à une base du département général des équipements militaires.

Dans un document R&D qui explique l'installation des antennes sur un radar de suivi longue portée, qui se ressemble très fortement à celui-là, ils parlent d'une surface d'antenne de 30m x 30m, et d'une précision de planéité < 1 cm, et que ce radar est utilisé pour surveiller les cibles spatiales.





Est-ce que ces nouveaux éléments nous permettent d'avancer dans notre réflexion ?

Quant aux radars similaires, j'ai trouvé par exemple AN/FPS-108 américain sur l'île Shemya en Alaska, ou encore DON-2NP russe.

Henri K.

Les journalistes de CCTV ont assisté à une démonstration en live d'une simulation de ravitaillement orbital d'un satellite par 2 bras robotiques, dans le centre d'entrainement des taïkonautes. C'est très intéressant.



Henri K.

Le CRESDA (China Centre for Resources Satellite Data and Application) a mobilisé 5 satellites chinois - GF-1, GF-2, ZY-1-04, ZY-3 et HJ-1A - pour aider les différentes administrations à mieux évaluer les dégâts et coordonner les opérations suite aux explosions au port de Tianjin.

http://www.cresda.com/n16/n1100/n1310/195080.html

L'image du site des explosions au 5 Juin 2015



L'image du 17 Août, on peut voir le "cratère" après les explosions



Henri K.

Les journalistes de CCTV ont assisté à une démonstration en live d'une simulation de ravitaillement orbital d'un satellite par 2 bras robotiques, dans le centre d'entrainement des taïkonautes. C'est très intéressant.

Henri K.

Une autre vidéo qu'on voit d'avantage la simulation du ravitaillement en orbite d'un satellite par un robot.



Henri K.

D'après un communiqué du groupe CASIC, leur premier aérostat stratosphérique a été testé avec succès le 17 Août à une altitude de 21 000 m.

http://www.casic.com.cn/n103/n135/n1008321/c2344538/content.html

Henri K.

Décidément, la Chine avance sur tous les fronts. C'est impressionnant...

Le 7ème navire de suivi et de contrôle spatial chinois, Yuan Wang 7, commence à prendre forme dans le chantier naval Changxing Jiangnan.

Spoiler:

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La Chine compte 4 navires BEM encore en service, 1 est retiré du service et 1 coulé lors de l'essai de l'ASBM DF-21D.

Henri K.

Le premier laboratoire de la propulsion nucléaire spatiale de la Chine est inauguré en Août 2015, il est fondé par l''Institut 502 de CAST (China Academy of Space Technology), l'Institut chinois de l'énergie atomique ainsi que l'Université d'aéronautique et d'astronautique de Pékin.

http://digitalpaper.stdaily.com/http_www.kjrb.com/kjrb/html/2015-08/31/content_315521.htm?div=-1

http://scitech.people.com.cn/n/2015/0831/c1057-27533123.html

Henri K.

Je reprends derrière la remarque de Space Opera sur la Chine, et j'enfonce le clou, que de chemin depuis la fin de la "Longue marche", du "Grand bond en avant", depuis la révolution autour du petit livre rouge, etc. Ce pays, auquel je ne comprends rien, ne cesse de m'étonner avec ses réalisations technologiques inattendues. Le spatial civil en bénéficie, même si le militaire n'est jamais bien loin. Enfin quoi ? 1.6 milliard d'habitants cela ne pouvait pas rien donner !

Il y aura entre 5 à 6 lancements spatiaux chinois en mois de Septembre :

* Au centre de lancement XSLC à Xicheng : 1 lancement pour Beidou et 1 lancement pour un satellite d'alerte précoce

* Au centre de lancement JSLC à Jiuquan : 1 lancement de CZ-2D et le vol inaugural du nouveau CZ-11

* Au centre de lancement TSLC à Taiyuan : 1 à 2 lancements, dont le vol inaugural du nouveau CZ-6

Henri K.

Au poste d'observation ; ce mois de septembre va être copieux en affaires spatiales chinoises...

Elixir a écrit:
* Au centre de lancement JSLC à Jiuquan : 1 lancement de CZ-2D et le vol inaugural du nouveau CZ-11
* Au centre de lancement TSLC à Taiyuan : 1 à 2 lancements, dont le vol inaugural du nouveau CZ-6

Henri,

Pas mal de détail sont connus sur le lanceur Longue Marche 6  :  Article Wikipedia
Par contre on ne trouve quasiment rien sur  la  Longue Marche 11 :   Article Wikipedia

Tu n'aurais pas vu plus de détail dans la presse ou les revues chinoises ?