[USA] Astra Space

https://astra.com/news/senior-leaders-to-management-team/

Astra Space, fournisseur de produits spatiaux et de services de lancement pour l'industrie spatiale mondiale, a annoncé l'évolution de son équipe de direction pour inclure l'exécution des programmes.

"La clé pour offrir toute la puissance d'Astra à nos clients est de disposer d'une équipe de direction ayant une expérience, des connaissances et une connectivité approfondies dans toute l'entreprise - ce que nous appelons le leadership horizontal", a déclaré Chris Kemp, fondateur, président et PDG d'Astra. "Pour améliorer notre exécution à travers nos deux programmes, Astra Spacecraft Engine et Launch Services, je suis ravi que Gio, Jonathan, Doug et Bryson rejoignent l'équipe de direction."

L'équipe de direction actualisée comprendra :

Giovanni Greco dirigera la livraison des systèmes de lancement. Gio a dirigé l'ingénierie des produits chez Astra. Dans ce rôle élargi, Gio sera désormais responsable de la livraison réussie d'un système de lancement. Il était auparavant ingénieur en chef et directeur technique principal du programme New Shepard chez Blue Origin. Gio est titulaire d'un B.S. en ingénierie mécanique et d'un Master en ingénierie des matériaux composites du Rensselaer Polytechnic Institute.

Jonathan Donaldson dirigera le programme Astra Spacecraft Engine Delivery. Jonathan a dirigé la gestion du programme chez Astra. Dans ce nouveau rôle, Jonathan sera désormais responsable de la livraison réussie d'Astra Spacecraft Engines. Il était auparavant directeur principal de l'ingénierie au sein du bureau du CTO de Google, et avant cela, il était vice-président et directeur général de l'infrastructure définie par logiciel chez Intel.

Doug Kunzman dirigera les opérations de lancement et de test. Doug continuera à diriger les opérations de lancement et de test. Doug apporte près de 40 ans d'expérience dans la marine américaine, ainsi que deux ans chez Blue Origin en tant que directeur principal des opérations et de la maintenance de New Shepard.

Bryson Gentile sera responsable de la fabrication. Bryson continuera à diriger la fabrication et la production des systèmes de lancement et des moteurs d'engins spatiaux. Il a précédemment dirigé l'équipe d'ingénierie de la fabrication chez SpaceX pour la fusée Falcon 9, où il a accéléré la production, la fiabilité et la réutilisation de la fusée. Bryson est titulaire d'un B.S. en génie mécanique et d'un M.S. en ingénierie et gestion industrielle de l'Université polytechnique de Californie, San Luis Obispo.

Benjamin Lyon a démissionné de son poste d'ingénieur en chef et de vice-président exécutif des opérations et de l'ingénierie d'Astra afin de poursuivre une autre opportunité professionnelle.

"Nous sommes reconnaissants à Benjamin pour sa gestion de la mise en orbite d'Astra et pour avoir contribué à la création d'une organisation d'ingénierie et d'exploitation de classe mondiale", a déclaré M. Kemp. "Je tiens à remercier Benjamin au nom de la société pour son service et ses contributions."

L'année 2022 d'Astra Space :

La vidéo est dynamique et insiste sur le sérieux et l'enthousiasme des équipes.

Leur histoire montre aussi que les progrès sont lents et que les pépins peuvent s'accumuler. Le bilan des vols qui ont été tentés est pour le moins décevant :



Alors la nouvelle motorisation ..... se doit de permettre d' atteindre le "sans faute" maintenant.
Et enfin donner un vrai poids à leur slogan ambitieux : Improve life on EARTH from SPACE

Bon courage à eux.

https://twitter.com/Astra/status/1618343876980252683

Le développement du système de lancement 2 continue, le réservoir de test numéro 1 atteint tout les objectifs de test.

Mise à feu statique de 175 secondes.

https://twitter.com/TGMetsFan98/status/1620493622939635712

Ils utilisent donc des moteurs "reaver* de Firefly" pour les deux étages ?
* et non reaper

Reaver
Reaver is an expendable rocket engine designed for use on Firefly's Alpha rocket. It has a thrust of 184 kN and a specific impulse of 295.6 sec. It is powered by RP-1 and Liquid Oxygen as its fuel and oxidizer, respectively. Reaver is fixed-throttle, meaning it runs at full bore from ignition to first stage shutdown (eschewing the typical throttle-down performed by much vehicles at Max-Q to reduce aerodynamic loads) and is ignited with the pyrophoric combination TEA-TEB (also used on the SpaceX Merlin, Rocketdyne F-1, etc). It utilizes a pintle-type injector.

Ce sont des moteurs de ce type qu'ils font tourner au banc ?

https://twitter.com/SciGuySpace/status/1649419816174776324/photo/1

Astra vient de remporter un contrat de 11,5 millions de $ avec la space force pour un lancement prévu en avril 2025.

Petite visite de l'usine

Astra a licencié 70 personnes, soit un quart de ses effectifs, et réaffecté 50 personnes du développement du futur lanceur Rocket 4 aux moteurs électriques de satellites ASE (Astra Spacecraft Engine), dont Astra a annoncé avoir reçu 278 commandes, pour un montant de 77 M$.

https://spacenews.com/astra-lays-off-reassigns-employees-as-it-refocuses-on-satellite-propulsion/

Astra fait un défaut partiel sur l'un de ses prêts, ajoutant aux incertitudes quant à sa situation financière ...

https://spacenews.com/astra-low-on-cash-defaults-on-loan/

The investor agreed to waive the default provide the company kept at least $10.5 million in cash and cash equivalents on hand and made a $2.1 million payment. The interest rate on the loan also went from 9% to 15%.

The funds, Astra said, would be used to pay off the August loan and for “general corporate purposes.”

L'investisseur a accepté de renoncer au défaut à condition que la société conserve au moins 10,5 millions de dollars en espèces et équivalents de trésorerie et effectue un paiement de 2,1 millions de dollars. Le taux d'intérêt du prêt est également passé de 9 % à 15 %.

Les fonds, a déclaré Astra, seraient utilisés pour rembourser le prêt d’août et pour les « fins générales de l’entreprise ».

La ronde des emprunts pour rembourser des emprunts ... qui étaient déjà empruntés pour rembourser etc... etc ...  c'est la version moderne du tonneau des Danaïdes (sans fond bien entendu)
Avec les intérêts qui grimpent .... les emprunts .... grossisent plus vite que les capacités de remboursement.




Un rachat de cette société par un acteur du spatial "plus gros"  (ie plus nanti en $) pourrait-il être envisagé ?  

Tout le monde ne survit pas dans ce business.

Les embûches financières d'Astra se poursuivent : la seule alternative à la liquidation de la compagnie, selon un comité spécial de son conseil d'administration, serait d'accepter la proposition avancée par Chris Kemp et Adam London, respectivement PDG et Directeur Technique d'Astra, de la privatiser à 0.5 dollars par action. Le comité est en cours de pourparlers avec les fondateurs, dont il n'est cependant pas sûrs qu'ils réussissent à lever les fonds nécessaires à la privatisation, sans quoi la compagnie devra se plier à une requête de redressement sous le Chapitre 7 du Code de la Faillite 

https://spacenews.com/astra-warns-of-liquidation-if-proposal-to-go-private-falls-through/

Le deal est scellé.
Astra est rachetée par ses fondateurs (Chris Kemp et Adam London) pour 13 millions de $.
En 2021, la valorisation d'Astra avait culminée à 2,6 milliards de $....

Je ne sais pas ce qu'il adviendra de cette boîte, mais à très court terme, cette privatisation (c'est-à-dire rachat des actions et sortie de la bourse) lui permet d'éviter la liquidation pure et simple.

https://www.cnbc.com/2024/03/07/space-company-astra-going-private-to-avoid-bankruptcy.html
https://arstechnica.com/space/2024/03/after-astra-loses-99-percent-of-its-value-founders-take-rocket-firm-private/

Choros a écrit:Le deal est scellé.
Astra est rachetée par ses fondateurs (Chris Kemp et Adam London) pour 13 millions de $.
En 2021, la valorisation d'Astra avait culminée à 2,6 milliards de $....

Je ne sais pas ce qu'il adviendra de cette boîte, mais à très court terme, cette privatisation (c'est-à-dire rachat des actions et sortie de la bourse) lui permet d'éviter la liquidation pure et simple.

https://www.cnbc.com/2024/03/07/space-company-astra-going-private-to-avoid-bankruptcy.html
https://arstechnica.com/space/2024/03/after-astra-loses-99-percent-of-its-value-founders-take-rocket-firm-private/

Il est triste qu'Astra se retrouve aussi éprouvée financièrement, mais espérons que Kemp et London arriveront à redresser la barre malgré cette chute, pour l'instant du moins l'entreprise bénéficie d'un répit mais n'est pas à l'abri d'un scénario du type Virgin Orbit

Monsieur Spockito a écrit:

Choros a écrit:Le deal est scellé.
Astra est rachetée par ses fondateurs (Chris Kemp et Adam London) pour 13 millions de $.
En 2021, la valorisation d'Astra avait culminée à 2,6 milliards de $....

Je ne sais pas ce qu'il adviendra de cette boîte, mais à très court terme, cette privatisation (c'est-à-dire rachat des actions et sortie de la bourse) lui permet d'éviter la liquidation pure et simple.

https://www.cnbc.com/2024/03/07/space-company-astra-going-private-to-avoid-bankruptcy.html
https://arstechnica.com/space/2024/03/after-astra-loses-99-percent-of-its-value-founders-take-rocket-firm-private/

Il est triste qu'Astra se retrouve aussi éprouvée financièrement, mais espérons que Kemp et London arriveront à redresser la barre malgré cette chute, pour l'instant du moins l'entreprise bénéficie d'un répit mais n'est pas à l'abri d'un scénario du type Virgin Orbit

Je me méfie un peu de Chris Kemp.
C'est la seconde boîte qu'il fonde et qui se plante.
La première était une entreprise de cloud appelée Nebula, fondée par Kemp en 2011 et qui cessa ses activités en 2015.
Quant à London, c'est un pur ingénieur et pas un manager.
Initialement, c'est lui qui avait fondé Ventions LLC, mais qui était une entreprise qui végétait. 
D'où l'arrivée du flamboyant Chris Kemp aux manettes (et qui rebaptisa au passage la boîte en Astra).

Choros a écrit:Je me méfie un peu de Chris Kemp.
C'est la seconde boîte qu'il fonde et qui se plante.
La première était une entreprise de cloud appelée Nebula, fondée par Kemp en 2011 et qui cessa ses activités en 2015.
Quant à London, c'est un pur ingénieur et pas un manager.
Initialement, c'est lui qui avait fondé Ventions LLC, mais qui était une entreprise qui végétait. 
D'où l'arrivée du flamboyant Chris Kemp aux manettes (et qui rebaptisa au passage la boîte en Astra).

D'accord, les projections ne sont à priori pas mirobolantes effectivement 
Je ne connais pas le parcours de Kemp, mais sans connaissance de la manière dont il a géré Nebula, ça n'est pas bon signe quand à ses capacités de gestion, mais il a pourtant l'air de quelqu'un de brillant lorsque je lis rapidement sur Wiki qu'il a été CIO et CTO à la NASA et a contribué à des liens avec Google et Microsoft

Monsieur Spockito a écrit:

Choros a écrit:Je me méfie un peu de Chris Kemp.
C'est la seconde boîte qu'il fonde et qui se plante.
La première était une entreprise de cloud appelée Nebula, fondée par Kemp en 2011 et qui cessa ses activités en 2015.
Quant à London, c'est un pur ingénieur et pas un manager.
Initialement, c'est lui qui avait fondé Ventions LLC, mais qui était une entreprise qui végétait. 
D'où l'arrivée du flamboyant Chris Kemp aux manettes (et qui rebaptisa au passage la boîte en Astra).

D'accord, les projections ne sont à priori pas mirobolantes effectivement 
Je ne connais pas le parcours de Kemp, mais sans connaissance de la manière dont il a géré Nebula, ça n'est pas bon signe quand à ses capacités de gestion, mais il a pourtant l'air de quelqu'un de brillant lorsque je lis rapidement sur Wiki qu'il a été CIO et CTO à la NASA et a contribué à des liens avec Google et Microsoft

Vous en apprendrez davantage sur lui dans le bouquin d'Ashley Vance When the heavens went on sale.

Choros a écrit:Vous en apprendrez davantage sur lui dans le bouquin d'Ashley Vance When the heavens went on sale.

J'en ai entendu parler de nom, il parait qu'il est excellent et j'essaierai de me le trouver 
Tu peux me tutoyer d'ailleurs, il n'y a pas de raison de se vouvoyer dans un cadre comme celui du forum

Monsieur Spockito a écrit:

Choros a écrit:Je me méfie un peu de Chris Kemp.
C'est la seconde boîte qu'il fonde et qui se plante.
La première était une entreprise de cloud appelée Nebula, fondée par Kemp en 2011 et qui cessa ses activités en 2015.
Quant à London, c'est un pur ingénieur et pas un manager.
Initialement, c'est lui qui avait fondé Ventions LLC, mais qui était une entreprise qui végétait. 
D'où l'arrivée du flamboyant Chris Kemp aux manettes (et qui rebaptisa au passage la boîte en Astra).

D'accord, les projections ne sont à priori pas mirobolantes effectivement 
Je ne connais pas le parcours de Kemp, mais sans connaissance de la manière dont il a géré Nebula, ça n'est pas bon signe quand à ses capacités de gestion, mais il a pourtant l'air de quelqu'un de brillant lorsque je lis rapidement sur Wiki qu'il a été CIO et CTO à la NASA et a contribué à des liens avec Google et Microsoft

Depuis sa communication ridicule du début 2021, quand Astra annonçait avoir l'ambition de réaliser à terme plus de 300 tirs / an et 10 fois plus que SpaceX (voir ci dessous), alors qu'elle n'avait pas encore satellisé la moindre charge utile, cette société à perdu toute crédibilité à mes yeux. Certes ce n'était que de la communication, mais cela en disait long sur un manque d'humilité et de réalisme. Les trop nombreux échecs n'ont fait que le confirmer.

David L. a écrit:Depuis sa communication ridicule du début 2021, quand Astra annonçait avoir l'ambition de réaliser à terme plus de 300 tirs / an et 10 fois plus que SpaceX (voir ci dessous), alors qu'elle n'avait pas encore satellisé la moindre charge utile, cette société à perdu toute crédibilité à mes yeux. Certes ce n'était que de la communication, mais cela en disait long sur un manque d'humilité et de réalisme. Les trop nombreux échecs n'ont fait que le confirmer.

Ah je n'étais pas au fait de ce point précis de leur comm, je savais seulement qu'elle était considérée comme bancale. Je suis dans ce cas d'accord, leur stratégie publique était purement absurde et assez arrogant comme tu le soulignes, surtout en constatant que l'infographie met l'accent sur le coût supposément trop important des services de SpaceX, et je ne vois pas de même pourquoi la gamme d'orbites accessibles serait arbitrairement restreinte à seulement un quart (passe encore d'un certain côté pour les capacités de lancement russes, mais celles de F9 et d'A5 à l'époque étaient parfaitement adaptées aux besoins du marché)

On savait que l'exemplaire de Rocket 3.0 destiné au vol inaugural avait été perdu lors d'un essai au sol en 2020.  On n'avait pas eu plus de précision à ce sujet hormis que c'était lors d'une répétition générale.

En me baladant un peu sur Twitter, j'ai trouvé une vidéo qui montre l'explosion du véhicule et j'ai trouvé un article s'y rattachant.

Footage from 2020 shows Astra rocket exploding during prelaunch testing

Mercredi matin, j'ai reçu un courriel surprenant dont l'objet était le suivant : « Astra annonce un contrat avec le ministère de la défense d'une valeur de 44 millions de dollars »

J'ai dû le lire une deuxième fois pour m'assurer que j'avais bien compris. Astra, la société de lancement ? Astra, dont l'évaluation est passée de 2,6 milliards de dollars à 25 millions de dollars après une série d'échecs de lancement ? Astra, la société qui a été privatisée en juillet à 50 cents par action ?
Oui, il s'agit bien d 'Astra.

C'est curieux, en effet. Pour obtenir des réponses, je me suis entretenu avec le cofondateur d'Astra, Chris Kemp, qui reste le directeur général de la société.
« Si j'ai appris quelque chose, c'est qu'il ne faut pas abandonner », a déclaré M. Kemp. « Vous savez, si vous abandonnez facilement, ce n'est pas l'endroit où il faut être. Heureusement, je suis entouré d'une équipe qui a choisi de ne pas abandonner.
Je vais être franc : lorsque M. Kemp et son cofondateur, Adam London, ont privatisé Astra cet été, je ne m'attendais pas à entendre parler de l'entreprise à nouveau. Astra n'était certainement pas la première société de lancement à échouer, et elle ne sera pas la dernière. Mais c'est la première à se ressusciter de manière aussi spectaculaire.

Pour être clair, Astra n'est pas encore de retour. La société en est encore à la phase de construction et d'essai des étages et des moteurs de fusée et n'a pas de véhicule de lancement prêt à être lancé. Son nouveau propulseur, Rocket 4, sera lancé au plus tôt au quatrième trimestre 2025, a déclaré M. Kemp. (Cette date doit probablement être considérée avec un certain scepticisme).

La société a déjà discuté de la fusée 4, destinée à transporter 600 kg en orbite terrestre basse, dès le mois d'août 2022. Mais à l'époque, la plupart des acteurs de l'industrie du lancement, y compris ce journaliste, ont haussé les épaules et sont passés à autre chose. Après tout, le véhicule plus petit de la société, Rocket 3, a échoué lors de cinq de ses sept tentatives de lancement orbital. Le sentiment général était que la nouvelle fusée ne volerait jamais.

Cependant, même si les finances d'Astra se sont détériorées et que la société a dû éviter la faillite en étant privatisée, tout le monde n'a pas rejeté la vision. En avril 2023, l'US Space Force a attribué un ordre de mission à la fusée 4 pour le lancement de la mission STP-S29B. C'était intéressant, mais ce n'était qu'un simple point de données. Cette semaine, l'unité « Defense Innovation Unit » du ministère américain de la défense a annoncé qu'elle avait accordé une subvention de 44 millions de dollars à Astra pour un « système de lancement tactiquement réactif ».
La majeure partie de cette somme n'a pas encore été versée et sera basée sur des jalons. La valeur initiale garantie du contrat est d'un peu plus de 2 millions de dollars. Des paiements supplémentaires seront accordés pour le développement de la fusée 4, puis pour la progression vers des missions opérationnelles. Ce contrat prouve néanmoins que quelqu'un, quelque part, croit encore en Astra

L'argent est important, mais ce qui l'est encore plus, c'est le signal envoyé aux investisseurs potentiels qu'Astra pourrait redevenir une entité viable. Les responsables de la défense s'intéressent en particulier aux efforts déployés par Astra pour développer une capacité de lancement mobile permettant de livrer la fusée sur une rampe de lancement en béton dans deux conteneurs et l'équipement de soutien au sol et les consommables dans cinq autres conteneurs, par barge, train ou camion.
« Ce que nous faisons avec cet engin est vraiment important pour notre pays », a déclaré M. Kemp. « Personne d'autre ne dispose d'un système de lancement tactique mobile. Si un tel système doit exister en Amérique dans les dix prochaines années, nous sommes la seule équipe à pouvoir le faire. Je pense que les investisseurs le comprennent, et c'est pourquoi ils investissent dans notre entreprise. Et je sais que nos clients le comprennent, c'est pourquoi ils continuent à nous confier des contrats ».

La vraie question est de savoir si les investisseurs investiront à nouveau dans Astra. Il y a quelques années, les premiers investisseurs de l'entreprise ont bien tiré leur épingle du jeu, car Astra est entrée en bourse en 2021 et ils ont pu encaisser leur argent. (M. Kemp a déclaré qu'il n'avait jamais vendu aucune de ses actions et qu'il avait réinvesti dans l'entreprise le produit des 0,50 dollar d'actions qu'il détenait au moment de la privatisation d'Astra). M. Kemp fait la cour à de nouveaux investisseurs et recherche 50 millions de dollars dans le cadre d'une série B de financement. L'entreprise compte actuellement environ 150 employés, dont la majorité travaille sur Rocket 4.

Selon une copie du dossier de l'investisseur examiné par Ars, la société vise quatre marchés de lancement différents : le déploiement de la mégaconstellation, la maintenance de la mégaconstellation, les orbites uniques, la livraison tactique de point à point et l'hypersonique. Astra a l'intention de procéder à un lancement l'année prochaine et à quatre lancements en 2026, pour atteindre 31 lancements annuels d'ici 2029. Astra prévoit de devenir rentable d'ici deux ans grâce à son activité de moteurs de lancement et d'engins spatiaux.
Actuellement, Astra construit un réservoir de qualification pour l'étage supérieur de la fusée 4 et a récemment achevé les essais de qualification du réservoir du premier étage. La société prépare également ce que le document de l'investisseur appelle une « version Astra du moteur » pour les essais de qualification. Le moteur principal qu'utilisera Rocket 4 suscite depuis longtemps des interrogations, et l'on pense généralement qu'Astra achètera des moteurs à Firefly. Mais cela ne semble plus être le cas.

« Le moteur du premier étage a été qualifié avec la chambre de combustion précédente, mais cette société a été rachetée par un fonds d'investissement privé et a décidé de ne plus faire affaire avec elle », a déclaré M. Kemp. (Firefly a été rachetée par AE Industrial Partners en février 2022). « Nous avons maintenant conçu notre propre moteur de premier étage, nous avons donc une toute nouvelle chambre de combustion imprimée en 3D. Il s'agit d'une propriété intellectuelle Astra pure, et cette chambre de combustion sera imprimée ce trimestre afin que nous puissions commencer les essais avec notre moteur de premier étage entièrement Astra. »

Il est tout à fait raisonnable d'être sceptique à l'égard d'Astra. M. Kemp est un excellent vendeur, mais son bilan en tant que directeur général d'une société de lancement est mitigé. Lors de la première incarnation d'Astra, la société a progressé rapidement, réussissant à atteindre l'orbite en quatre ans, bien plus rapidement que n'importe quelle autre startup privée. Cependant, en raison de problèmes de contrôle de la qualité, les fusées de la société ont échoué en bien plus grand nombre qu'elles n'ont jamais atteint l'orbite. Une multitude de satellites ont été perdus.

M. Kemp reconnaît qu'il a reçu de dures leçons et affirme qu'il a vraiment appris de ces échecs. Parmi les conseillers de la société figure aujourd'hui Jim Maser, un dirigeant expérimenté qui a été président de Sea Launch et de Pratt & Whitney pendant de longues périodes, ainsi que brièvement de SpaceX. Maser est connu pour le contrôle de la qualité dans la production aérospatiale.

« J'ai appris que l'on ne peut pas ajouter une couche de fiabilité plus tard, mais qu'il faut commencer dès le premier jour », a déclaré M. Kemp. « Si l'on veut un système fiable, il faut commencer par étudier toutes les possibilités de défaillance, faire l'analyse et le travail en amont. Et nous ne l'avons pas fait avec la fusée 3 ».

M. Kemp affirme que son entreprise est en train de faire ce travail. Si la fusée 4 arrive sur la rampe de lancement - et quel retour en arrière ce serait si elle y arrivait - nous saurons si Astra a vraiment fait le travail nécessaire.