Politique spatiale européenne
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Pas de budget pour l'exploration ? :scratch:
Fabien0300- Modérateur
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Tom Enders exprime son point de vue avec sa subtilité habituelle.
Europe spatiale, la bombe incendiaire de Tom Enders
Ceci dit, comme c'est six ans après sa prise de fonction, on peut constater qu'il a mis du temps à s'apercevoir qu'il y avait un problème. :blbl:
Europe spatiale, la bombe incendiaire de Tom Enders
Ceci dit, comme c'est six ans après sa prise de fonction, on peut constater qu'il a mis du temps à s'apercevoir qu'il y avait un problème. :blbl:
jassifun- Messages : 4968
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Tom Enders quittera le poste de PDG d’Airbus début 2019. Donc il est sans doute bien tard pour faire pression sur les États et obtenir une réforme de la gouvernance du spatial européen, dont il pourrait bénéficier. Au mieux cela sera décidé à La ministérielle de l’ESA fin 2019 à mon avis. Cela profiterait éventuellement à son successeur chez Airbus (qui?).
Mais que souhaite réellement Tom Enders et ses conseillers chez Airbus ? Le contexte n’est pas radieux chez Airbus Space mais est-il meilleur chez Thales Alenia Space ? Ils sont un peu vexés côté satellites d’avoir perdu quasi systématiquement les dernières compétitions institutionnelles contre OHB (Galileo, Georg et Plato) et ils sont bien seuls en Europe à avoir investis de l’argent privé à grande échelle pour les projets OneWeb et Pléiades Neo, ainsi que EarthNow à un stade préliminaire. En attendant le marché des satcoms GEO est a l’arret Et Airbus n’a signé que pour 2 satellites Turksat au cours de la derniere année. Leurs activités britanniques sont aussi en question pour Airbus Ltd et SSTL à cause du Brexit. Et du côté de leur co-entreprise ArianeGroup, Ariane 6 n’est pas un long fleuve tranquille vu la concurrence américaine et Airbus doit se demander comment ils vont se refaire leur 400 M€ d’investissement industriel avec Safran (avec une petite part d ‘Avio et OHB peut être) et rentabiliser leur rachat d’Arianespace. Près d’un demi-milliard € au total pour moitié financés par Airbus.
Bref l’industrie spatiale européenne est dans le dur vu la montée en puissance du newspace américain (SpaceX, Blue Origin et sierra Nevada) et les grosses fusions des acteurs établis (Maxar et Northrop Grumman Innovation Sytems) et la demande incertaine coté commercial. Donc ils demandent une réforme et simplification du secteur institutionnel europeen. L'étape d’après sera sans doute de lancer une réorganisation industrielle côté fabricants de satellites. Y a-t-il la place pour Airbus Space, TAS et OHB?
Mais que souhaite réellement Tom Enders et ses conseillers chez Airbus ? Le contexte n’est pas radieux chez Airbus Space mais est-il meilleur chez Thales Alenia Space ? Ils sont un peu vexés côté satellites d’avoir perdu quasi systématiquement les dernières compétitions institutionnelles contre OHB (Galileo, Georg et Plato) et ils sont bien seuls en Europe à avoir investis de l’argent privé à grande échelle pour les projets OneWeb et Pléiades Neo, ainsi que EarthNow à un stade préliminaire. En attendant le marché des satcoms GEO est a l’arret Et Airbus n’a signé que pour 2 satellites Turksat au cours de la derniere année. Leurs activités britanniques sont aussi en question pour Airbus Ltd et SSTL à cause du Brexit. Et du côté de leur co-entreprise ArianeGroup, Ariane 6 n’est pas un long fleuve tranquille vu la concurrence américaine et Airbus doit se demander comment ils vont se refaire leur 400 M€ d’investissement industriel avec Safran (avec une petite part d ‘Avio et OHB peut être) et rentabiliser leur rachat d’Arianespace. Près d’un demi-milliard € au total pour moitié financés par Airbus.
Bref l’industrie spatiale européenne est dans le dur vu la montée en puissance du newspace américain (SpaceX, Blue Origin et sierra Nevada) et les grosses fusions des acteurs établis (Maxar et Northrop Grumman Innovation Sytems) et la demande incertaine coté commercial. Donc ils demandent une réforme et simplification du secteur institutionnel europeen. L'étape d’après sera sans doute de lancer une réorganisation industrielle côté fabricants de satellites. Y a-t-il la place pour Airbus Space, TAS et OHB?
Mike3- Messages : 114
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Tom Enders met les pieds dans le plat car ça va être intenable pour le futur PDG, il va devoir gérer un lanceur probablement non-concurrentiel et quasi obsolète avant même son premier vol!
Oui je sais je suis très dur avec Ariane 6 mais je crois que c'est déjà mort, ça ne sera jamais rentable donc à la charge des contribuables européens!
Les groupes proposant des satellites pourront vraisemblablement tirer leurs épingles du jeu, au prix de restructurations et fusions !
Et aussi de sévères remises en questions sur le modèle économique.
La vision que j'ai de l'Europe spatiale c'est une très mauvaise copie de la NASA des années passées!
Chacun essaie de tirer le plus possible de monnaies en en faisant le moins possible!
Oui je sais je suis très dur avec Ariane 6 mais je crois que c'est déjà mort, ça ne sera jamais rentable donc à la charge des contribuables européens!
Les groupes proposant des satellites pourront vraisemblablement tirer leurs épingles du jeu, au prix de restructurations et fusions !
Et aussi de sévères remises en questions sur le modèle économique.
La vision que j'ai de l'Europe spatiale c'est une très mauvaise copie de la NASA des années passées!
Chacun essaie de tirer le plus possible de monnaies en en faisant le moins possible!
Anovel- Donateur
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Certes, mais en quoi est ce qu’une Ariane 6 subventionnée par les États est un problème pour Airbus ? Lequel doit de toute façon avec un autre actionnaire à 50% (Safran) côté lanceurs. Du côté des satellites, je ne vois pas en quoi les fabricants européens seraient mieux placés qu’ArianeGroup sur leurs marchés respectifs. Leurs concurrents américains vont se gaver de contrats de la NASA pour le retour vers la Lune et la pseudo privatisation de l’ISS sans parler des nouvelles constellations militaires annoncées par la DARPA et plus tard l’US air force. Les chinois aussi montent en puissance à vitesse grand V, y compris pour les satellites + lancements commerciaux. La situation est aussi critique pour Airbus Satellites et pour TAS à mon avis. Pour OHB c’est plus simple tant qu'ils sont soutenus à bout de bras par le gouvernement allemand sur le segment institutionnel.
Mike3- Messages : 114
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C'est un problème pour nous contribuables !Mike3 a écrit:Certes, mais en quoi est ce qu’une Ariane 6 subventionnée par les États est un problème pour Airbus ? Lequel doit de toute façon avec un autre actionnaire à 50% (Safran) côté lanceurs. Du côté des satellites, je ne vois pas en quoi les fabricants européens seraient mieux placés qu’ArianeGroup sur leurs marchés respectifs. Leurs concurrents américains vont se gaver de contrats de la NASA pour le retour vers la Lune et la pseudo privatisation de l’ISS sans parler des nouvelles constellations militaires annoncées par la DARPA et plus tard l’US air force. Les chinois aussi montent en puissance à vitesse grand V, y compris pour les satellites + lancements commerciaux. La situation est aussi critique pour Airbus Satellites et pour TAS à mon avis. Pour OHB c’est plus simple tant qu'ils sont soutenus à bout de bras par le gouvernement allemand sur le segment institutionnel.
Quant aux satellites l'Amérique va être occupé par ces retours sur la lune et remplacement du militaire donc ça peut laisser des espaces (petits) pour l'Europe dans le commercial, mais les lancements seront probablement sur des lanceurs réutilisables moins chers et plus rapidement disponible !
Anovel- Donateur
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Anovel a écrit:
Oui je sais je suis très dur avec Ariane 6 mais je crois que c'est déjà mort, ça ne sera jamais rentable donc à la charge des contribuables européens!
La notion même de rentabilité pour un système de lancement est un concept trés discutable quel que soit le lanceur. Il y a toujours un partage des coûts entre les parties industrielles qui essayent de s'inspirer de modèles économiques classiques et les parties gouvernementales qui assument financièrement ce qui peut être considéré comme des coûts régaliens. En fonction de la position du curseur de partage entre les parties un système de lancement peut être soit disant "rentable" ou pas.... Sans aucune modification des procédés.
Pour revenir à Ariane 6, les états membres, ne voulaient plus subventionner l'exploitation d'Ariane 5 et ont décidé de développer un nouveau système de lancement pour avoir une exploitation "équilibrée"... En baissant assez symboliquement quelques coûts de production et quelques coûts d'exploitation. Mais aussi en travaillant sur une modification de la position du curseur de répartition public / privé. De même que la réorganisation industrielle au profit d'ArianGroup a été présentées comme une grande avancée en termes de réduction des coûts, ce qui ne semble pas sauter aux yeux pour les observateurs les plus avertis.
Donc en final, l'Europe avait un lanceur très fiable et disponible avec Ariane 5. Des capacités à l'industrialiser et à faire évoluer ses performances pour remplir les besoins des contribuables européens. Mais il requiérait environ 30M€ de soutien financier par lancement. Et cela nos politiciens n'aiment pas. Autant dépenser des sommes astronomiques pour des développements ne les dérange pas, autant donner du soutien à l'exploitation les dérange.
Alors là le génie industriel d'ArianGroup est apparu. En développant un nouveau lanceur Ariane 6 pour un coût qui dépassera sans nul doute les 4G€, on pourra peut-être économiser 30 M€ par lancement en régime établi vers 2022. Avec quelques conditions de réorganisation industrielle et un engagement des états membres sur un nombre minimal de lancements institutionnels à la clé.
Bref, en donnant maintenant l'équivalent de presque 20 ans de soutien à l'exploitation d'Ariane 5, on pourra peut-être réduire le soutien à l'exploitation d'Ariane 6 vers 2022 si tout va bien.
Autant dire qu'aucune industrie normale, et à fortiori aucun particulier ne gèrent ses investissements comme cela.
Hadéen- Donateur
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.Bref, en donnant maintenant l'équivalent de presque 20 ans de soutien à l'exploitation d'Ariane 5, on pourra peut-être réduire le soutien à l'exploitation d'Ariane 6 vers 2022 si tout va bien
Analyse qui me parait très pertinente .....
Je ne sais pas si çà peut avoir un rapport avec le sujet .... mais j'ai trouvé çà. Et pour une fois que je cite une référence provenant de l'espace - très - profond. Au moins pas besoin de recouper la source
montmein69- Donateur
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L'ESA a aujourd'hui publié un sondage effectué dans les 5 plus gros pays européens concernant le programme spatial.
Il en ressort que 91% des personnes interrogé pensent que les activités spatiales sont importantes. Et quelque chose de surprenant : ils pensent que la dépense moyenne par personne et par an est de 245€, alors qu'elle n'est que de 20€ ! Et seulement 40% se sentent bien informé sur les activités spatiales européennes.
Un résumé de FranceInfo :
Et le lien de l'enquête complète (en anglais) : http://www.esa.int/About_Us/Welcome_to_ESA/How_much_do_we_think_we_know_about_space
Il en ressort que 91% des personnes interrogé pensent que les activités spatiales sont importantes. Et quelque chose de surprenant : ils pensent que la dépense moyenne par personne et par an est de 245€, alors qu'elle n'est que de 20€ ! Et seulement 40% se sentent bien informé sur les activités spatiales européennes.
Un résumé de FranceInfo :
Le séjour de Thomas Pesquet dans la Station spatiale internationale, les fusées Ariane, les missions sur la Lune ou Mars sont autant d'événements qui nourrissent la curiosité envers la recherche spatiale. Neuf Européens sur dix déclarent avoir une bonne image de ces activités, des missions unanimement considérées comme stimulantes pour la recherche, mais pas seulement. Elles sont source de rêve aussi, d'inspiration et de coopération.
Neuf Européens sur dix jugent important de poursuivre la mutualisation des moyens. Plus de huit sondés sur dix estiment que si la recherche spatiale permet de mieux connaître l'univers, elle doit aussi accentuer ses travaux pour permettre d'identifier les causes du réchauffement climatique globales. Enfin, les sondés répondent que la recherche coûte 245 euros en moyenne sur les finances publiques. Une estimation fortement surévaluée, car les missions de l'ESA ne dépassent pas les 20 euros par an et par citoyen de l'UE.
Et le lien de l'enquête complète (en anglais) : http://www.esa.int/About_Us/Welcome_to_ESA/How_much_do_we_think_we_know_about_space
Hugo13- Messages : 60
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très bonne analyse, la solution serait sans doute de verser plus d'argent à l'ESA, mais ce n'est pas ce qui fera faire les bons choix. Je pense que mieux informer le public est en effet crucial, c'est de là que viendront les génies de demain. Fort de ce nombreux public, le travail des ingénieurs et des techniciens n'en sera pas facilité, mais les professionnels se réjouiront d'une manne conséquente qui leur autorisera d'autres développements. Dans une Europe toujours en construction, il me semble important de créer une Europe sociale, mais aussi d'accroître les financement vers le spatial.
Une grande puissance se doit de maîtriser quatre grands domaines :
-La puissance militaire
-La puissance financière/monétaire
-L'énergie
-La technologie
Le spatial, c'est avant tout de la technologie. Et ce n'est donc pas un hasard si toutes les grandes puissances au monde y rayonnent, avec plus ou moins de réussite. Mais c'est aussi un aspect important de la puissance militaire, on le voit régulièrement sur ce forum, et, demain, ce le sera peut-être pour l'accès à l'énergie (je renvoie vers les discussions sur les chinois et l'exploration de la Lune). Donc se passer du spatial aujourd'hui, c'est renoncer à rayonner dans le monde, mais c'est aussi s'affaiblir, car pendant ce temps là les choses évoluent très rapidement ailleurs. Et même beaucoup plus vite que dans les années 90 ou 2000. Donc oui, la France, et l'Europe, se doivent de répondre présent.
-La puissance militaire
-La puissance financière/monétaire
-L'énergie
-La technologie
Le spatial, c'est avant tout de la technologie. Et ce n'est donc pas un hasard si toutes les grandes puissances au monde y rayonnent, avec plus ou moins de réussite. Mais c'est aussi un aspect important de la puissance militaire, on le voit régulièrement sur ce forum, et, demain, ce le sera peut-être pour l'accès à l'énergie (je renvoie vers les discussions sur les chinois et l'exploration de la Lune). Donc se passer du spatial aujourd'hui, c'est renoncer à rayonner dans le monde, mais c'est aussi s'affaiblir, car pendant ce temps là les choses évoluent très rapidement ailleurs. Et même beaucoup plus vite que dans les années 90 ou 2000. Donc oui, la France, et l'Europe, se doivent de répondre présent.
Vadrouille- Messages : 1795
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J'en rajouterais un autre qui est le rayonnement intellectuel, dans toutes ses composantes.
Il ne faut pas oublier que tous ces domaines sont interdépendants: La puissance militaire est liée à la technologie, elle même dépendante des capacités financières. Dans le cas de l'Europe, qui rappelons le n'est pas un pays, c'est d'autant plus compliqué que chaque pays a sa propre vision. Ainsi, au niveau militaire, plusieurs d'entre eux regardent bien plus vers les US que vers les pays européens. Au niveau financier, la récente crise avec l'Iran a montré, s'il fallait encore le faire, la complète dépendance des pays européens au dollar. A ce niveau, miser sur la technologie spatiale pour un sursaut d'indépendance est simplement ironique....
Il ne faut pas oublier que tous ces domaines sont interdépendants: La puissance militaire est liée à la technologie, elle même dépendante des capacités financières. Dans le cas de l'Europe, qui rappelons le n'est pas un pays, c'est d'autant plus compliqué que chaque pays a sa propre vision. Ainsi, au niveau militaire, plusieurs d'entre eux regardent bien plus vers les US que vers les pays européens. Au niveau financier, la récente crise avec l'Iran a montré, s'il fallait encore le faire, la complète dépendance des pays européens au dollar. A ce niveau, miser sur la technologie spatiale pour un sursaut d'indépendance est simplement ironique....
Lunarjojo- Donateur
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Et avec le Brexit, c'est pas en train de s'arranger
https://www.sciencesetavenir.fr/espace/brexit-l-agence-spatiale-europeenne-n-entend-pas-reduire-ses-activites-au-royaume-uni_130857
Il faut dire que les chamailleries européennes ont déjà une très longue histoire.
https://www.sciencesetavenir.fr/espace/brexit-l-agence-spatiale-europeenne-n-entend-pas-reduire-ses-activites-au-royaume-uni_130857
Il faut dire que les chamailleries européennes ont déjà une très longue histoire.
à propos de sondage sur l'importance du spatial pour les Européens
https://www.numerama.com/sciences/455962-les-europeens-pensent-a-tort-que-les-activites-spatiales-leur-coute-un-pognon-de-dingue.html
pour répondre à Lunarjojo et à Vadrouille, je parlerai aussi de rayonnement culturel, or c'est difficile à évaluer (Coca-Cola et Mac Donalds peuvent-ils être considérés comme des bien culturel, ou plus récemment les GAFA ?)
https://www.numerama.com/sciences/455962-les-europeens-pensent-a-tort-que-les-activites-spatiales-leur-coute-un-pognon-de-dingue.html
pour répondre à Lunarjojo et à Vadrouille, je parlerai aussi de rayonnement culturel, or c'est difficile à évaluer (Coca-Cola et Mac Donalds peuvent-ils être considérés comme des bien culturel, ou plus récemment les GAFA ?)
La collaboration spatiale européenne dans le domaine militaire, c'est avant tout une invention de comptables pour minimiser les coûts. Sur le long terme il est difficile de prévoir l'évolution politique et donc le comportement des partenaires voire leurs capacités à respecter leurs engagements. Illustration en cours sur AF avec l'Italie.
Hadéen- Donateur
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katalpa a écrit:très bonne analyse, la solution serait sans doute de verser plus d'argent à l'ESA, mais ce n'est pas ce qui fera faire les bons choix. Je pense que mieux informer le public est en effet crucial, c'est de là que viendront les génies de demain. Fort de ce nombreux public, le travail des ingénieurs et des techniciens n'en sera pas facilité, mais les professionnels se réjouiront d'une manne conséquente qui leur autorisera d'autres développements. Dans une Europe toujours en construction, il me semble important de créer une Europe sociale, mais aussi d'accroître les financement vers le spatial.
L'Agence spatiale européenne sait faire d'excellents choix.
En subissant les contraintes d'un budget limité, du retard de l'industrie européenne // Etats-Unis dans des domaines sensibles comme les détecteurs, de l'absence d'économie d'échelle résultant notamment d'un programme spatial militaire limité, de la cacophonie engendrée par la coexistence de n nations, de la contrainte du retour industriel, elle fait souvent jeu égal dans le domaine scientifique quand elle n'a pas pris la tete (Gaia, Rosetta), elle a bati un très solide programme d'observation de la Terre (GMES/Sentinel) et une flotte de satellites météorologiques de premier ordre.
Encore une fois (comme pour la NASA) il ne faut pas juger le programme d'une agence spatiale à l'aune du programme spatial habité, des lanceurs ou même du système de navigation par satellites (Galileo) domaines subissant des contraintes exogènes essentiellement politiques.
Pline- Messages : 1140
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Pline a écrit:L'Agence spatiale européenne sait faire d'excellents choix.
En subissant les contraintes d'un budget limité, du retard de l'industrie européenne // Etats-Unis dans des domaines sensibles comme les détecteurs, de l'absence d'économie d'échelle résultant notamment d'un programme spatial militaire limité, de la cacophonie engendrée par la coexistence de n nations, de la contrainte du retour industriel, elle fait souvent jeu égal dans le domaine scientifique quand elle n'a pas pris la tete (Gaia, Rosetta), elle a bati un très solide programme d'observation de la Terre (GMES/Sentinel) et une flotte de satellites météorologiques de premier ordre.
Encore une fois (comme pour la NASA) il ne faut pas juger le programme d'une agence spatiale à l'aune du programme spatial habité, des lanceurs ou même du système de navigation par satellites (Galileo) domaines subissant des contraintes exogènes essentiellement politiques.
Absolument, c'est à saluer, pour l'aspect scientifique les résultats sont très bons alors que les contraintes budgétaires sont importantes. Il y a assez peu de gâchis et de ratés, les choix sont souvent pertinents. Peu d'agences spatiales font aussi bien dans ce domaine.
Là seule chose que l'on peut reprocher à l'ESA, bien que celle-ci n'ait pas les mains totalement libres, c'est plus sur le soutien au développements technologiques. Ce n'est pas qu'une histoire de spatial habité ou de lanceurs, mais de la maîtrise de certaines technologies associées. L'ESA pourrait, en tant qu'agence spatiale, davantage s'investir dans la R&D de divers aspects, justement pour que l'industrie européenne, privée ou para-publique puisse prendre le relais. Les décisionnaires de l'ESA (ministères...) ne s'appuient pas suffisamment sur elle. Pour ne citer qu'un exemple je pense à la rentrée atmosphérique et aux boucliers thermiques, chose utile pour des tas d'applications d'avenir. L'Europe ne s'y est intéressé que très tardivement par rapport aux autres et les quelques programmes menés jusqu'alors (IXV...) ont été insuffisamment financés. Là pour le coup c'est dommage. Une agence spatiale doit aussi servir à stimuler son industrie nationale. C'est du gagnant-gagnant.
Vadrouille- Messages : 1795
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Vadrouille a écrit:
Pour ne citer qu'un exemple je pense à la rentrée atmosphérique et aux boucliers thermiques, chose utile pour des tas d'applications d'avenir. L'Europe ne s'y est intéressé que très tardivement par rapport aux autres et les quelques programmes menés jusqu'alors (IXV...) ont été insuffisamment financés.
IXV c'est surtout de la rentrée atmosphérique "pilotée"... Parce que la rentrée atmosphérique classique c'est le militaire voire l'ARD pour le civil sur A5. Je ne crois pas que l'on puisse dire que l'industrie européenne ne s'intéresse pas à la rentrée atmosphérique...
Hadéen- Donateur
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Il a été financé et a volé. C'était un démonstrateur technologique. D'ailleurs Thales et l'ESA développe actuellement le Space Rider qui devrait avoir des caractéristique semblable même si plus grand, et lancé par Vega. Il opérerait comme un petit x37b européen dès 2021 et sera commercialisé en 2025. Et l'armée française s'y intéresse fortementkatalpa a écrit:Comment se fait-il que IXV n'ait pas été financé ? Pas intéressant ?
Hugo13- Messages : 60
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Localisation : Marseille
https://www.aerospatium.info/besoin-de-fierte/
Voici un éditorial d'Aérospatium qui a le mérite de résumer parfaitement le véritable problème du secteur spatial européen. Le secteur spatial européen manque de reconnaissance à la hauteur de son poids économique au sein de notre vieux continent. Stephan barenski va même jusqu'à s'interroger sur la dernière fois qu'on a pu voir un astronaute européen dans un film sur grand écran. Ce sont toujours les américains, les russes ou les chinois. Je suis parfaitement d'accord avec ce triste état de fait et je reconnais -tout comme lui- qu'il est très important de faire rêver le publique. A l'heure ou le programme Ariane 6 menace de s'effondrer sur lui-même faute de commande, l'Europe spatial, à défaut d'avoir des milliardaires capitaines d'industries, à besoin d'une hausse de son budget et des ses ambitions. Du coup convaincre le contribuable européen de mettre la main à la poche devient de plus en plus vital et stratégique pour l'avenir de ce secteur et de la place de l'Europe dans le monde au XXIème siècle.
Le vrai problème c'est qu'on arrive pas à rendre "cool" le spatial. "Cool" c'est le mot. Et là ça coince avec Stephan car lui souhaite qu'en gros on continue toujours de promouvoir le spatial tel qu'on l'a toujours fait, à savoir de manière très ennuyante pour le grand publique. Stephan veut "des efforts dans l’éducation et surtout dans la presse, qui doit jouer son rôle de source d’information de qualité, et non de caisse de résonance des fantasmes américains". Et bien là c'est foutue d'avance, plutôt que de s'inspirer de ce qui fait la force de Spacex, à savoir justement sa communication, ses rêves débridés, sa manière de raconter la vie de l'entreprise et de permettre à des millions de followers (dont nous faisons tous partis) de suivre cette épopée comme un feuilleton télévisé. Stephan lui ne veut pas de ça, il ne veut pas entendre parler de fantasme et pense naïvement qu'on va convaincre les européens de mettre plus d'argent dans le spatial simplement en faisant des documentaires, des talk-show avec Thomas Pesquet ou autre intervention de Jean-Yves Le Gall à la radio. Tous ces gens là s'adresse à un publique déjà conquis. Il n'y a que les initiés qui vont cliquer sur les articles spatiaux ennuyants qui ne traites que de science sans laisser la moindre place au rêve et au fantasme.
Si Elon Musk a pu relancer le phénomène spatial aujourd'hui avec 26 millions de followers sur Twitter et beaucoup plus qui ne sont pas inscrit sur Twitter, c'est pas parce que Spacex s'appelle SET (acronyme de Space Exploration Technologies le vrai nom de Spacex) mais bien "Spacex" un nom qui sonne "cool" facile à retenir plutôt qu'un acronyme dégueulasse ou autre nom plutôt "fade". Également si Spacex à su susciter de l’intérêt au delà du cercle restreint des initiés c'est parce qu'elle a pas eu peur de faire des annonces "tonitruantes". En promettant Mars en 2025 dès 2010 avec le lancement de la falcon 9 Elon Musk a donner une raison à des milliers d'ignorants du spatial de continuer à s’intéresser aux évolutions de sa fusée qui en soi n'amènera jamais personne sur MArs. Mais peut importe c'est l'aventure Spacex qui fascine et qui permet de relier les exploits de Spacex dans un récit qui lui rivalise, en terme de divertissement, avec un blockbuster hollywoodien. Le feuilleton Spacex voila ce qu'il faudrait reproduire en Europe. Je note également qu'on s'identifie bien plus facilement avec Elon Musk, pourtant multi-milliardaire qu'avec n'importe quelle crane chauve de l'Europe Spatial. Elon Musk est photogénique, il te répond sur Twitter, et puis t'as envie de boire une bière avec lui puisqu'il vient pas te saouler à t'expliquer pourquoi les choses sont impossibles lui il ne parle que du possible pas de l'impossible.
Rendre cool le spatial voila le vrai chantier et pour cela je ne suis pas d'accord avec M. Barenski, non on ne rendra pas le spatial plus cool sans changer la méthode. Il faut que les dirigeants du secteur comprenne que rendre quelque chose cool signifie recruter des stars et des personnalités capable de faire des vues et d’intéresser une audience extérieure au secteur. Et pour recruter ces personnalités qui ne courent pas les rues encore faut-il que le spatial donne de la matière à ces influenceurs au travers de véritable exploits spatiaux qui n'ont pas forcément une forte valeur scientifique mais une très forte valeur télégénique.
N'oublions pas que le budget de l'ESA c'est 5 Milliards, combien pèse le secteur du divertissement qui pourtant ne produit que du vent ? des centaines de milliards au bas mots. L'argent il faut aller le chercher là ou il se trouve. Les gens sont près à payer sans compter pour rêver alors pourquoi s'obstiner dans un élan de pudeur excessif à intensifier plus qu'il ne le faut les efforts dans la presse et l'éducation déjà largement suffisant. C'est "ringard" et ça ne fera pas venir plus de monde. Qu'ils aillent parler avec des stars à la mode et qu'ils en dénichent quelques unes pour faire des clips musicaux, des présentations branchés lors des lancements. Qu'on recrute des comiques, des youtubers, des influenceurs instagram, des community managers pour alimentés les comptes sur les réseaux sociaux de manières réellement intéressante, surprenante, par divers moyens dont ils ont le secret et le talent. Et surtout qu'on arrête de viser le but scientifique à tout prix quand on élabore les missions spatiales. La science ça rapporte pas d'argent en revanche l'intérêt du publique lui ça rapporte des impôts. Intérêt du publique et science peuvent aller de paire ... et parfois ne tout simplement pas être compatible dans ce cas il ne faut pas hésiter à payer des missions uniquement à but télégénique car ce sont ces missions qui rapportent des impôts.
Si on ne fait pas ça, il n'y a pas miracle je sais très bien ce qui m'a rendu accro à Spacex, une vidéo de leur grasshopper et la possibilité de pouvoir rêver en regardant se déroulé le feuilleton Spacex pour aller sur Mars. Et c'est grâce à cette communauté que Spacex est parvenu à s'attirer les investisseurs, les contrats. La vie est tellement plus simple quand t'a une caisse de résonnance de plusieurs dizaines de millions de followers.
A l'heure ou nous avons cruellement besoin d'argent pour élever nos ambitions, il va bien falloir accepter faire tomber la cravatte et se décoincé un pour le bien du spatial et de la place de l'Europe dans le monde.
Voici un éditorial d'Aérospatium qui a le mérite de résumer parfaitement le véritable problème du secteur spatial européen. Le secteur spatial européen manque de reconnaissance à la hauteur de son poids économique au sein de notre vieux continent. Stephan barenski va même jusqu'à s'interroger sur la dernière fois qu'on a pu voir un astronaute européen dans un film sur grand écran. Ce sont toujours les américains, les russes ou les chinois. Je suis parfaitement d'accord avec ce triste état de fait et je reconnais -tout comme lui- qu'il est très important de faire rêver le publique. A l'heure ou le programme Ariane 6 menace de s'effondrer sur lui-même faute de commande, l'Europe spatial, à défaut d'avoir des milliardaires capitaines d'industries, à besoin d'une hausse de son budget et des ses ambitions. Du coup convaincre le contribuable européen de mettre la main à la poche devient de plus en plus vital et stratégique pour l'avenir de ce secteur et de la place de l'Europe dans le monde au XXIème siècle.
Le vrai problème c'est qu'on arrive pas à rendre "cool" le spatial. "Cool" c'est le mot. Et là ça coince avec Stephan car lui souhaite qu'en gros on continue toujours de promouvoir le spatial tel qu'on l'a toujours fait, à savoir de manière très ennuyante pour le grand publique. Stephan veut "des efforts dans l’éducation et surtout dans la presse, qui doit jouer son rôle de source d’information de qualité, et non de caisse de résonance des fantasmes américains". Et bien là c'est foutue d'avance, plutôt que de s'inspirer de ce qui fait la force de Spacex, à savoir justement sa communication, ses rêves débridés, sa manière de raconter la vie de l'entreprise et de permettre à des millions de followers (dont nous faisons tous partis) de suivre cette épopée comme un feuilleton télévisé. Stephan lui ne veut pas de ça, il ne veut pas entendre parler de fantasme et pense naïvement qu'on va convaincre les européens de mettre plus d'argent dans le spatial simplement en faisant des documentaires, des talk-show avec Thomas Pesquet ou autre intervention de Jean-Yves Le Gall à la radio. Tous ces gens là s'adresse à un publique déjà conquis. Il n'y a que les initiés qui vont cliquer sur les articles spatiaux ennuyants qui ne traites que de science sans laisser la moindre place au rêve et au fantasme.
Si Elon Musk a pu relancer le phénomène spatial aujourd'hui avec 26 millions de followers sur Twitter et beaucoup plus qui ne sont pas inscrit sur Twitter, c'est pas parce que Spacex s'appelle SET (acronyme de Space Exploration Technologies le vrai nom de Spacex) mais bien "Spacex" un nom qui sonne "cool" facile à retenir plutôt qu'un acronyme dégueulasse ou autre nom plutôt "fade". Également si Spacex à su susciter de l’intérêt au delà du cercle restreint des initiés c'est parce qu'elle a pas eu peur de faire des annonces "tonitruantes". En promettant Mars en 2025 dès 2010 avec le lancement de la falcon 9 Elon Musk a donner une raison à des milliers d'ignorants du spatial de continuer à s’intéresser aux évolutions de sa fusée qui en soi n'amènera jamais personne sur MArs. Mais peut importe c'est l'aventure Spacex qui fascine et qui permet de relier les exploits de Spacex dans un récit qui lui rivalise, en terme de divertissement, avec un blockbuster hollywoodien. Le feuilleton Spacex voila ce qu'il faudrait reproduire en Europe. Je note également qu'on s'identifie bien plus facilement avec Elon Musk, pourtant multi-milliardaire qu'avec n'importe quelle crane chauve de l'Europe Spatial. Elon Musk est photogénique, il te répond sur Twitter, et puis t'as envie de boire une bière avec lui puisqu'il vient pas te saouler à t'expliquer pourquoi les choses sont impossibles lui il ne parle que du possible pas de l'impossible.
Rendre cool le spatial voila le vrai chantier et pour cela je ne suis pas d'accord avec M. Barenski, non on ne rendra pas le spatial plus cool sans changer la méthode. Il faut que les dirigeants du secteur comprenne que rendre quelque chose cool signifie recruter des stars et des personnalités capable de faire des vues et d’intéresser une audience extérieure au secteur. Et pour recruter ces personnalités qui ne courent pas les rues encore faut-il que le spatial donne de la matière à ces influenceurs au travers de véritable exploits spatiaux qui n'ont pas forcément une forte valeur scientifique mais une très forte valeur télégénique.
N'oublions pas que le budget de l'ESA c'est 5 Milliards, combien pèse le secteur du divertissement qui pourtant ne produit que du vent ? des centaines de milliards au bas mots. L'argent il faut aller le chercher là ou il se trouve. Les gens sont près à payer sans compter pour rêver alors pourquoi s'obstiner dans un élan de pudeur excessif à intensifier plus qu'il ne le faut les efforts dans la presse et l'éducation déjà largement suffisant. C'est "ringard" et ça ne fera pas venir plus de monde. Qu'ils aillent parler avec des stars à la mode et qu'ils en dénichent quelques unes pour faire des clips musicaux, des présentations branchés lors des lancements. Qu'on recrute des comiques, des youtubers, des influenceurs instagram, des community managers pour alimentés les comptes sur les réseaux sociaux de manières réellement intéressante, surprenante, par divers moyens dont ils ont le secret et le talent. Et surtout qu'on arrête de viser le but scientifique à tout prix quand on élabore les missions spatiales. La science ça rapporte pas d'argent en revanche l'intérêt du publique lui ça rapporte des impôts. Intérêt du publique et science peuvent aller de paire ... et parfois ne tout simplement pas être compatible dans ce cas il ne faut pas hésiter à payer des missions uniquement à but télégénique car ce sont ces missions qui rapportent des impôts.
Si on ne fait pas ça, il n'y a pas miracle je sais très bien ce qui m'a rendu accro à Spacex, une vidéo de leur grasshopper et la possibilité de pouvoir rêver en regardant se déroulé le feuilleton Spacex pour aller sur Mars. Et c'est grâce à cette communauté que Spacex est parvenu à s'attirer les investisseurs, les contrats. La vie est tellement plus simple quand t'a une caisse de résonnance de plusieurs dizaines de millions de followers.
A l'heure ou nous avons cruellement besoin d'argent pour élever nos ambitions, il va bien falloir accepter faire tomber la cravatte et se décoincé un pour le bien du spatial et de la place de l'Europe dans le monde.
shinyblade- Messages : 642
Inscrit le : 17/06/2016
Age : 31
Localisation : Genève
Shinyblade, je souscris parfaitement à ton cri du cœur : allez de l'enthousiasme, de l'audace !
A ceci près qu'il me semble qu'il ne manquerait pas dans ton discours de citer un projet concret :D
L'ESA parle de "village lunaire". Eh bien, ça sonne bien, ça fait cosmopolite, et ça sonne dix fois mieux qu'un LOP-G ! Et je suis absolument certain qu'on trouvera bien une myriade de porteurs de projet scientifiques et technologiques pour alimenter en activités nos villageois lunaires. On fera du LOX, on fera du ciment à partir de régolithe, et on fabriquera des dômes avec des imprimantes 3D. Et je suis sûr que Musk ne refusera pas que nous lui payons des lancements de SuperHeavy Starship.
A ceci près qu'il me semble qu'il ne manquerait pas dans ton discours de citer un projet concret :D
L'ESA parle de "village lunaire". Eh bien, ça sonne bien, ça fait cosmopolite, et ça sonne dix fois mieux qu'un LOP-G ! Et je suis absolument certain qu'on trouvera bien une myriade de porteurs de projet scientifiques et technologiques pour alimenter en activités nos villageois lunaires. On fera du LOX, on fera du ciment à partir de régolithe, et on fabriquera des dômes avec des imprimantes 3D. Et je suis sûr que Musk ne refusera pas que nous lui payons des lancements de SuperHeavy Starship.
Eloi- Messages : 250
Inscrit le : 26/08/2012
Age : 40
Localisation : Région lyonnaise
De toutes manières ce qui donne l'intérêt au grand public ce n'est pas la com mais les faitsshinyblade a écrit:Voici un éditorial d'Aérospatium qui a le mérite de résumer parfaitement le véritable problème du secteur spatial européen. Le secteur spatial européen manque de reconnaissance à la hauteur de son poids économique au sein de notre vieux continent. Stephan barenski va même jusqu'à s'interroger sur la dernière fois qu'on a pu voir un astronaute européen dans un film sur grand écran. Ce sont toujours les américains, les russes ou les chinois. Je suis parfaitement d'accord avec ce triste état de fait et je reconnais -tout comme lui- qu'il est très important de faire rêver le publique. A l'heure ou le programme Ariane 6 menace de s'effondrer sur lui-même faute de commande, l'Europe spatial, à défaut d'avoir des milliardaires capitaines d'industries, à besoin d'une hausse de son budget et des ses ambitions. Du coup convaincre le contribuable européen de mettre la main à la poche devient de plus en plus vital et stratégique pour l'avenir de ce secteur et de la place de l'Europe dans le monde au XXIème siècle.
Le vrai problème c'est qu'on arrive pas à rendre "cool" le spatial. "Cool" c'est le mot. Et là ça coince avec Stephan car lui souhaite qu'en gros on continue toujours de promouvoir le spatial tel qu'on l'a toujours fait, à savoir de manière très ennuyante pour le grand publique. Stephan veut "des efforts dans l’éducation et surtout dans la presse, qui doit jouer son rôle de source d’information de qualité, et non de caisse de résonance des fantasmes américains". Et bien là c'est foutue d'avance, plutôt que de s'inspirer de ce qui fait la force de Spacex, à savoir justement sa communication, ses rêves débridés, sa manière de raconter la vie de l'entreprise et de permettre à des millions de followers (dont nous faisons tous partis) de suivre cette épopée comme un feuilleton télévisé. Stephan lui ne veut pas de ça, il ne veut pas entendre parler de fantasme et pense naïvement qu'on va convaincre les européens de mettre plus d'argent dans le spatial simplement en faisant des documentaires, des talk-show avec Thomas Pesquet ou autre intervention de Jean-Yves Le Gall à la radio. Tous ces gens là s'adresse à un publique déjà conquis. Il n'y a que les initiés qui vont cliquer sur les articles spatiaux ennuyants qui ne traites que de science sans laisser la moindre place au rêve et au fantasme.
Si Elon Musk a pu relancer le phénomène spatial aujourd'hui avec 26 millions de followers sur Twitter et beaucoup plus qui ne sont pas inscrit sur Twitter, c'est pas parce que Spacex s'appelle SET (acronyme de Space Exploration Technologies le vrai nom de Spacex) mais bien "Spacex" un nom qui sonne "cool" facile à retenir plutôt qu'un acronyme dégueulasse ou autre nom plutôt "fade". Également si Spacex à su susciter de l’intérêt au delà du cercle restreint des initiés c'est parce qu'elle a pas eu peur de faire des annonces "tonitruantes". En promettant Mars en 2025 dès 2010 avec le lancement de la falcon 9 Elon Musk a donner une raison à des milliers d'ignorants du spatial de continuer à s’intéresser aux évolutions de sa fusée qui en soi n'amènera jamais personne sur MArs. Mais peut importe c'est l'aventure Spacex qui fascine et qui permet de relier les exploits de Spacex dans un récit qui lui rivalise, en terme de divertissement, avec un blockbuster hollywoodien. Le feuilleton Spacex voila ce qu'il faudrait reproduire en Europe. Je note également qu'on s'identifie bien plus facilement avec Elon Musk, pourtant multi-milliardaire qu'avec n'importe quelle crane chauve de l'Europe Spatial. Elon Musk est photogénique, il te répond sur Twitter, et puis t'as envie de boire une bière avec lui puisqu'il vient pas te saouler à t'expliquer pourquoi les choses sont impossibles lui il ne parle que du possible pas de l'impossible.
Rendre cool le spatial voila le vrai chantier et pour cela je ne suis pas d'accord avec M. Barenski, non on ne rendra pas le spatial plus cool sans changer la méthode. Il faut que les dirigeants du secteur comprenne que rendre quelque chose cool signifie recruter des stars et des personnalités capable de faire des vues et d’intéresser une audience extérieure au secteur. Et pour recruter ces personnalités qui ne courent pas les rues encore faut-il que le spatial donne de la matière à ces influenceurs au travers de véritable exploits spatiaux qui n'ont pas forcément une forte valeur scientifique mais une très forte valeur télégénique.
N'oublions pas que le budget de l'ESA c'est 5 Milliards, combien pèse le secteur du divertissement qui pourtant ne produit que du vent ? des centaines de milliards au bas mots. L'argent il faut aller le chercher là ou il se trouve. Les gens sont près à payer sans compter pour rêver alors pourquoi s'obstiner dans un élan de pudeur excessif à intensifier plus qu'il ne le faut les efforts dans la presse et l'éducation déjà largement suffisant. C'est "ringard" et ça ne fera pas venir plus de monde. Qu'ils aillent parler avec des stars à la mode et qu'ils en dénichent quelques unes pour faire des clips musicaux, des présentations branchés lors des lancements. Qu'on recrute des comiques, des youtubers, des influenceurs instagram, des community managers pour alimentés les comptes sur les réseaux sociaux de manières réellement intéressante, surprenante, par divers moyens dont ils ont le secret et le talent. Et surtout qu'on arrête de viser le but scientifique à tout prix quand on élabore les missions spatiales. La science ça rapporte pas d'argent en revanche l'intérêt du publique lui ça rapporte des impôts. Intérêt du publique et science peuvent aller de paire ... et parfois ne tout simplement pas être compatible dans ce cas il ne faut pas hésiter à payer des missions uniquement à but télégénique car ce sont ces missions qui rapportent des impôts.
Si on ne fait pas ça, il n'y a pas miracle je sais très bien ce qui m'a rendu accro à Spacex, une vidéo de leur grasshopper et la possibilité de pouvoir rêver en regardant se déroulé le feuilleton Spacex pour aller sur Mars. Et c'est grâce à cette communauté que Spacex est parvenu à s'attirer les investisseurs, les contrats. La vie est tellement plus simple quand t'a une caisse de résonnance de plusieurs dizaines de millions de followers.
A l'heure ou nous avons cruellement besoin d'argent pour élever nos ambitions, il va bien falloir accepter faire tomber la cravatte et se décoincé un pour le bien du spatial et de la place de l'Europe dans le monde.
Spacex fait ré atterrir ses booster c'est un fait
ils ont les leaders des lancements commerciaux c'est un fait.
Ils tirent la falcon Heavy le lanceur le plus puissant du monde c'est un fait.
Ce qui passionne c'est la Nouveauté.
Les ariane 5 les soyouz les atlas on en voit décoller depuis au moins 20 ans voire plus pour certains lanceurs.
Etre passionné par spacex ne pdépend pas de la communication car a mon sens même sans com de spacex je serait passionné par cette entreprise.
Faire de la com en grande pompe pour arianne 6 sera a mon avis toujours moins passionnant qu'une absence de com pour spacex qui tire et réutilise ses F9 et ses FH.
L'Augure- Messages : 396
Inscrit le : 16/11/2018
Age : 24
Localisation : Seine et marne
Le "village lunaire" concret ?:scratch:Eloi a écrit:Shinyblade, je souscris parfaitement à ton cri du cœur : allez de l'enthousiasme, de l'audace !
A ceci près qu'il me semble qu'il ne manquerait pas dans ton discours de citer un projet concret :D
L'ESA parle de "village lunaire". Eh bien, ça sonne bien, ça fait cosmopolite, et ça sonne dix fois mieux qu'un LOP-G ! Et je suis absolument certain qu'on trouvera bien une myriade de porteurs de projet scientifiques et technologiques pour alimenter en activités nos villageois lunaires. On fera du LOX, on fera du ciment à partir de régolithe, et on fabriquera des dômes avec des imprimantes 3D. Et je suis sûr que Musk ne refusera pas que nous lui payons des lancements de SuperHeavy Starship.
L'esa veut un village lunaire sans vouloir s'en donner les moyens.
Si l'esa veut vraiment son village lunaire qu'attend t'elle pour développer une capsule habitée?
Qu'attend t'elle pour développer un atterrisseur ?
Qu'attend t'elle pour développer un lanceur lourd?(ariane 6 c'est mort)
Elle attend tranquillement que les USA la russie ou la chine fassent le job pour ensuite payer des places pour en faire partie, et ainsi revendiquer être une "grande nation spatiale". On n'est même pas capables de se construire une propre station spatiale alors un village lunaire... :megalol:
Une grande nation spatiale ce n'st pas seulement être capable de lancer des sats ou des sondes, mais lancer ses propres astronautes par ses propres moyens.(chine russie et bientôt US)
Se démerder sans attendre de faire le boulot à notre place et à ce moment l'europe sera une grande nation spatiale.
C'est pourquoi les USA ont financé le CCDEV.
Car même si de manière contradictoire financer des capsules habitées est plus cher que acheter des places de soyouz ils lont fait par volonté d'indépendance.
L'inde prend ce chemin pour la même raison.
Ce que je reproche à l'europe c'est d'être trop dépendante des US et de la russie et n'exister que par le biais de partenariats, sinon en dehors de cela elle n'est pas grand chose.
(même analyse pour le japon)
Si ça continue et si on ne réagit pas on sera doublés par l'inde en 2030 et ce serait une honte.
L'Augure- Messages : 396
Inscrit le : 16/11/2018
Age : 24
Localisation : Seine et marne
L'Augure a écrit:Le "village lunaire" concret ?:scratch:
Tu te doutes bien que ce que je voulais dire, c'est que ça pourrait être un projet concret, si on décidait de le faire, et pas juste d'en parler.
Eloi- Messages : 250
Inscrit le : 26/08/2012
Age : 40
Localisation : Région lyonnaise
Oui mais on ne peut rien faire avant d'avoir le budget. Et pour avoir le budget il faut au moins en parler. Mais ce projet ne deviendra jamais concret si on parvient pas à rendre le spatial "cool". En parler ne sera pas suffisant pour faire venir le budget.Eloi a écrit:L'Augure a écrit:Le "village lunaire" concret ?:scratch:
Tu te doutes bien que ce que je voulais dire, c'est que ça pourrait être un projet concret, si on décidait de le faire, et pas juste d'en parler.
Je vais me permettre une petite pirouette hors-sujet pour mieux me faire comprendre. Il y a quelques années je suis tombé sur un groupe de rock/pop dont je suis devenu absolument fan. Ce groupe s'appelle Against The Current et voici une de leur chanson phare :
Voilà, 2 gars aux instruments et une fille à la voix, jeunes (19 ans à l'époque de la vidéo). Ce genre de groupe il en existe des milliers et des milliers s'en forment chaque année. Qu'est ce qui fait que ce groupe à retenu mon attention plus que d'autre.
Objectivement voici les facteurs que j'ai identifié:
-Tout d'abord le talent musicale, ils font de la bonne musique et la fille chante très juste (même en concert) et a une énergie démente.
- Ensuite , évidemment, la fille est très belle mais attention il ne suffit pas d'être belle pour paraitre belle à l'écran. La fille (qui s'appelle Chrissy) sait parfaitement maitriser les regards caméra, ses expressions scéniques mais surtout la science du maquillage réussi n'a plus de secret pour elle et c'est un talent également.
Si ça n'avait été que ça j'aurais sans doute passer mon chemin il y a quelques années quand je les ais découvert mais pourtant je les écoutes toujours (ils viennent de sortir leurs 2ème albums) et j'ai hâte d'aller les revoir en concert.
Si je n'ai pas passer mon chemin c'est parce que le groupe à toujours su me tenir en haleine, il y avait quelque chose d'autre, il y avait une histoire. Il y avait l'histoire de cette bande de jeune qu'on a envie de connaitre parce qu'ils ont l'air si sympathique, on a envie de les voir réussir. Voir une fille diriger un groupe de gars ça sort de l'ordinaire aussi donc ça ajoute à l’intérêt de les voir réussir. On peut suivre leurs aventures via des infos qu'ils distillent savamment sur les réseaux sociaux on se prête à rêver quand Chrissy dévoile une nouvelle photo dans laquelle elle prend la pose belle et radieuse. Ils maitrisent parfaitement la comm sur les réseaux sociaux et ça aussi c'est un talent. Ils ne dévoilent quasiment rien de leur vie. Aujourd'hui maitriser la comm sur les réseaux sociaux ça veut pas dire twitter toutes les heures et déballer sa vie privée. Au final on prend plaisir avec eux à voir le groupe gagner en notoriété.
Je referme la parenthèse du hors-sujet. Imaginons maintenant que l'ESA décide que plutôt que de perdre son temps dans des études sur un village lunaire qui ont toute les chances de finir dans les archives faute de véritable budget pour lancer le programme, l'ESA décide de créer un label de musique ou elle recruterai de très jeunes artistes qui ont un vrai talent et pas des artistes en cartons juste pour cocher les cases.
Si on avait une Chrissy Costanza qui enregistrait ses albums dans un studio juste à coté de la salle ou s'activerait des dizaines d'ingénieurs à fabriquer une sonde spatial, nulle doute que les photos de la sonde qu'elle distillerait sur instagram entre deux enregistrements seraient vues par des millions de personnes. Également les artistes travaillant pour le label ESA pourrait faire des tournées ensemble dans toute l'Europe et ils seraient sans doute représentatif de toutes les nationalités. Ça ne rapporterait sans doute pas beaucoup d'argent mais qu'est ce que ça ferait parler. Suivre les aventures de tout un groupe de jeunes à travers l'Europe sa tient les gens en haleine, plus besoin de payer les médias pour parler du spatial, c'est limite eux qui payeront pour avoir des interview exclusives avec les artistes qui ne manqueront pas de parler d'espace et de leur passion pour la conquête des étoiles. On peut également avoir des jeunes et des moins jeunes afin de toucher toutes les couches de la sociétés européenne mais c'est la jeunesse qui décide ce qui est cool et ce qui n'est pas cool donc on est obliger de concentrer les moyens sur cette démographie. C'est également elle qui va être appeler à mettre en oeuvre les ambitieux programmes spatiaux dont nous rêvons tous ici pour l'Europe. La jeunesse serait attirer par la musique de ces artistes puis, forcément serait amené à s’intéresser au spatial à travers la musique et le compte insta de leurs artistes préféré. Le spatial ne serait plus vue comme un truc de vieux ( oui c'est comme ça qu'on parle du spatial dans mon entourage) mais comme un truc de jeune et branché, en un mot "cool". Sans compter qu'avec une telle reserve de talent on peut très bien imaginer transformer les lancements de fusée Ariane d'une honte télévisuelle absolument pas à la hauteur de l'investissement consentie en véritable show télévisé ou les annonceurs se battrait pour placer leurs pubs et leurs sponsors.
Rendre le spatial cool c'est désormais stratégique si on y arrive pas point de village lunaire, point d'ambition pour l'Europe.
shinyblade- Messages : 642
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