[Chine] Tianwen-5 ? Mission vers Vénus & Mercure.

Pas encore de date ni probablement un financement, juste pour l'instant un schéma explicatif tiré d'un "PowerPoint" désignant une mission complexe vers :

 - Vénus :     - prélèvement atmosphérique depuis une orbite basse + récupération terrestre.
                    - orbiteur + ballon atmosphérique.
 - Mercure :  - orbiteur + impacteur



https://m.weibo.cn/detail/5058292553879799

Superbe proposition en tout cas!
Je me demandais justement depuis quelques années pourquoi on ne voyait pas beaucoup de proposition sur des retours d'échantillons atmosphériques. Peut-être que ma plus value scientifique n'en vaut pas trop le cout aussi. Si quelqu'un à des infos/idées, je suis preneur.

Avant de concrétiser une telle mission, il y a peut-être un sujet de protection planétaire à examiner au niveau international.

La vie ne peut évidemment pas se maintenir à la surface de Vénus dont les conditions de température, de pression et la chimie sont inhospitalières. Mais elle pourrait se développer dans certaine couches de son atmosphère. À commencer par une vie d’origine terrestre, transmise il y a très longtemps par la voie météoritique, et transformée par l’environnement vénusien. Sans parler des germes  déposés depuis six décennies par les sondes d’exploration d’origine humaine.

Il ne s’agit pas de brider nos amis chinois, dont le projet est magnifique, mais de prendre quelques précautions.

Il leur manque un orbiteur de communication mais la plateforme satellite des 嫦娥 (Chang'e) a prouvé son fonctionnement et pourrait être adaptée sans soucis.
Cependant oui, il s'agit clairement d'un avant-avant-projet (l'icône de la CZ-5 est faux)

Malgré tout, je ne crois qu'un quelconque accord vienne encadrer son aspect vie extraterrestre. Ça n'a jamais embarrassé quelque nation spatiale. Il faut qu'un problème survienne pour que les organismes acceptent de se coordonner (et encore, cf. les débris spatiaux ou COVID). Atterrissant sur leur territoire, les chinois et chinoises gérant un tel programme prendront des mesures d'hygiène et les assumeront, sachant qu'un tel cas de trace organique reste tout de même incroyablement improbable.

Il y a la base juridique de l’article 9 du traité sur l’espace de 1967, et une structure onusienne, le COSPAR.

Certes, mais pas le cas du retour d'échantillons.
L'interdiction de propriété  dans l'espace de ce traité est déjà mise en question par les accords Artémis.
Je vous rejoins néanmoins que ce serait là une procédure sage.

Extrait de l'article 9 du Traité sur l'espace de 1967 :


"Les États parties au Traité effectueront l'étude de l'espace extra-atmosphérique, y compris la lune et les autres corps célestes, et procéderont à leur exploration de manière à éviter les effets préjudiciables de leur contamination ainsi que les modifications nocives du milieu terrestre résultant de l'introduction de substances extra-terrestres et, en cas de besoin, ils prendront les mesures appropriées à cette fin. Si un État partie au Traité a lieu de croire qu'une activité ou expérience envisagée par lui-même ou par ses ressortissants dans l'espace extra-atmosphérique, y compris la lune et les autres corps célestes, causerait une gêne potentiellement nuisible aux activités d'autres États parties au Traité en matière d'exploration et d'utilisation pacifiques de l'espace extra-atmosphérique, y compris la lune et les autres corps célestes, il devra engager les consultations internationales appropriées avant d'entreprendre ladite activité ou expérience. Tout État partie au Traité ayant lieu de croire qu'une activité ou expérience envisagée par un autre État partie au Traité dans l'espace extra-atmosphérique, y compris la lune et les autres corps célestes, causerait une gêne potentiellement nuisible aux activités poursuivies en matière d'exploration et d'utilisation pacifiques de l'espace extra-atmosphérique, y compris la lune et les autres corps célestes, peut demander que des consultations soient ouvertes au sujet de ladite activité ou expérience."

Il est donc bien question dans ce traité des "modifications nocives du milieu terrestre résultant de l'introduction de substances extra-terrestres".

Le mécanisme de consultation décrit dans la suite de l'article n'est certes pas clairement rattaché à ce fait générateur de l'introduction de substances extra-terrestres dans le milieu terrestre, mais les juristes peuvent probablement construire une interprétation rétablissant ce lien.

La France, signataire du Traité, a donc la faculté de formuler ce type de demande.

Les passionnés de l'espace que nous sommes souhaitent évidemment que cette faculté ne soit jamais instrumentalisée à des fins étrangères à l'objet de cette procédure, et que les consultations soient conduites de manière respectueuse et amicale, entre personnes animées par un esprit de responsabilité ainsi que par la volonté partagée d'explorer et de comprendre notre univers.