Le programme navette : tout ce qui n'a pas marché (2021)

La NASA, l'industrie, le congrès; tout ce qui n'a pas marché !!



Et pourquoi Artémis ne peut pas non plus marcher.

Excellente question, merci de l'avoir posé !

Je pense les causes multiples et liées au contexte des USA.

       La plus importante me semble l'interaction entre ce que Eisenhower appelait déjà le complexe militaro-industriel (dont il appelait à se méfier en 1962 !) et les élus (chambres des représentants - députés - et Senat). On ne peut détacher le problème de la navette - et bientôt d'Artemis comme tu le dis - du reste passé dans le domaine public dans le même domaine.

      Cela va, pour les plus connus, du F 117 à cette navette en passant par le B1, le Boeing 737 Max, le F 35 et d'autres programmes du même genre comme Patriot. Dans tous les cas, des constructeurs promettent ce qu'ils ne sont même pas sûr de tenir, "participant" à l'élection de suffisamment de membres du Congres pour ne pas se voir poser de questions ennuyeuses par la suite. La vidéo, même si mon anglais n'est pas très bon, le rappelle au début. Au lieu de 90/100 vols par an, il y en eut 135 en 30 ans avec 5 navettes ! Et je ne mets même pas les décès des astronautes dans le côté négatif du bilan, chacun sait que cette activité est et restera dangereuse, de multiples exemples passés nous le rappellent dans tous les programmes spatiaux internationaux.

       Il faut également entrer dans l'équation la mentalité étasunienne, se prétendant exceptionnelle depuis le milieu du 19ème siècle et qui a besoin de montrer régulièrement à sa population et au monde entier la réalité de cette pensée profonde.

        J'espère avoir permis d'amorcer la discussion 

D'un côté des centres de la NASA seraient redondants et le DOGE de Musk devrait exiger que Isaacman (son ami et futur administrateur) ferme les centres redondants.
De l'autre, toute fermeture de centre fera perdre des votes de sénateurs élus par les ingénieurs habitant dans les Etats des centres fermés.

D'un côté  la fermeture de centres fera réduire le personnel, donc réduire le budget annuel de la NASA.
De l'autre, pour aller sur Mars, SpaceX aura besoin des compétences de centres en matière d'études des effets à long terme sur le corps humain, tant en OG que dans un milieu parcouru par des radiations.

D'un côté, la NASA tient à ce que la présence permanente dans l'espace (depuis le 30/10/2000) demeure, même après la fin de l'ISS  (symbole, inspiration, soft power).
De l'autre, les sociétés privées propriétaires de nouvelles stations, voudront que leur client principal demeure l'agence publique !

D'un côté, la Lune inspire beaucoup plus que l'orbite basse terrestre (mais est-ce vraiment le cas?). 
De l'autre, il n'y a aucun plan de prévu comme activité pendant les 14 jours de nuit lunaire. Donc "y rester", est-ce vraiment le cas? 

Si Musk veut faire l'impasse de la Lune (comme Obama en 2010) pour favoriser Mars et demande la même chose à la NASA, ne risque-t-on pas non seulement d'abandonner la Lune mais aussi une station et laisser aux générations suivantes le soin de reprendre le flambeau du vol spatial pour un vol martien toujours reporté au futur lointain? 

En 1961, Kennedy a bénéficié de la peur pour motiver le voyage vers la Lune. Et il est devenu un mythe après sa mort (on ne dit pas non à un mythe).
Nous ne sommes actuellement, pas dans cette configuration.   

Nous sommes partis pour de nombreuses contradictions !

Intéressant Raoul !

Le pire c'est que l'on est d'accord avec cette analyse et que c'est pas près de changer. La politique et la science ne font vraiment pas bon ménage !

Je me méfie comme de la peste des fermetures de sites, comme par hasard toujours du domaine public (NASA). 

Présentés comme une amélioration de la gestion ou tout autre motif allant dans le but d'une approbation publique, le but principal est de livrer le morceau au privé... qui réclamera plus de budget à l'Etat. 
L'exemple du F 35 est convaincant sur ce sujet avec des rallonges votées chaque année par le Congres pour un programme dont la mise au point pour le rendre opérationnel est repoussée régulièrement, on est encore en dessous des 50% après plus de 10 ans de loupés.

Par contre, ces dernières entreprises n'ont jamais été inquiété pour leurs mensonges à répétition pour le Shuttle comme pour les autres programmes évoqués. La NASA n'est peut-être pas au-dessus de tous soupçons, mais elle présente un bilan qui est loin d'être à rougir, malgré un budget qui semble rikiki comparé à celui du Pentagone. Même si on ne le souhaite pas, il est évident que le spatial, dans notre monde occidental, est un choix politique des pays concernés, un peu trop souvent seulement soucieux d'une "rentabilité" immédiate ou au moins rapide, le contraire de la recherche, quelque soit le domaine.

P'têt qu'un jour, comme pour le Téléthon, on fera appel à la charité publique pour assumer tout ou partie de la charge régalienne de l'Etat.