Dawn - Mission autour de Cérès

Ce mois-ci, Cérès est pour la première fois à son périhélie depuis que Dawn la survole. Ce qui devrait permettre d'en savoir plus sur les geysers de vapeur d'eau observés à sa surface, qui devraient augmenter en intensité

La NASA s’apprête à faire descendre la sonde Dawn sur une orbite encore plus basse (50 km au plus bas au lieu de 375 km actuellement)

50 Km ! Elle va serrer les fesses (si elle en a).  :affraid:

La sonde Dawn a utilisé une dernière fois ses moteurs ioniques pour atteindre le 6 juin 2018 son orbite la plus basse autour de Cérès, passant de 385 km d'altitude à seulement 35 km.

Le cratère Occator a ainsi pu être observé avec beaucoup plus de détails.

Cerealia Facula, observé le 22 juin 2018, d'une distance de 34 km :







https://dawn.jpl.nasa.gov/news/news-detail.html?id=7181

Occator est une des zones où l'activité géologique était marquée sur la carte publiée plus haut dans le fil.

Les moteurs ioniques n’ont-ils plus aucune réserve en matière propulsive ? Comment la fin de cette mission est prévue ?

Giwa a écrit:Les moteurs ioniques n’ont-ils plus aucune réserve en matière propulsive ? Comment la fin de cette mission est prévue ?

La durée de vie de Dawn est limitée par sa réserve d'hydrazine. Lorsque cette réserve s'épuisera, la sonde ne pourra plus pointer ses panneaux solaires vers le Soleil, ni son antenne vers la Terre, ni ses capteurs vers Ceres ni même ses moteurs ioniques dans la direction nécessaire pour modifier son orbite. La mission prendra fin et le vaisseau deviendra un objet céleste inerte en orbite autour de Ceres.

La vitesse à laquelle Dawn consomme son hydrazine dépend justement de la nature de l'orbite. Plus l'altitude est basse, plus l'hydrazine est consommée rapidement car elle doit s'orienter plus rapidement pour garder ses capteurs pointés vers le sol. En XMO7, Dawn descendra jusqu'à moins d'un dixième de son altitude la plus basse jusqu'à présent. L'hydrazine va se consumer plus vite.

Évidemment, il existe des modèles mathématiques sophistiqués pour prédire à quelle vitesse l'hydrazine sera dépensée. Néanmoins, comme dans tous les systèmes réalistes et complexes, il subsiste un certain degré d'incertitude. Les imprévus, qui sont inévitables dans le cadre d'une mission aussi complexe, peuvent à la fois consommer de l'hydrazine et contraindre l'équipe de vol à modifier le calendrier et les plans, ce qui introduit une incertitude supplémentaire.

Non seulement les ingénieurs sont limités dans leur capacité à prédire combien d'hydrazine chaque activité nécessitera, mais leur mesure de la quantité d'hydrazine restante est également imparfaite. Lorsqu'elle a quitté la Terre, le réservoir de 45 litres a été rempli avec un peu plus de 45kg d'hydrazine. Il en reste maintenant environ 7 litres.

Mais aucune mesure n'est parfaitement précise. Comme par exemple, les capteurs qui ont lu la température et la pression ont été soumis à de violentes secousses pendant l'ascension de la fusée. Après un décollage et une douzaine d'Année passé dans l'espace, leurs lectures peuvent maintenant être un peu dans un sens ou dans l'autre. La quantité exact d'hydrazine restante ne peut pas être déterminé de façon précise.

Ainsi, il n'est pas possible de prédire exactement combien d'hydrazine Dawn aura besoin ni exactement combien elle en a. Il y a un réseau complexe de tubes, de valves entre le réservoir et chacun des 12 propulseurs situés autour du vaisseau spatial. Lorsque que la pression dans les conduites sera trop faible pour qu'un propulseur puisse fonctionner, l'hydrazine restante ne pourra pas être expulsée. Bien sûr, les ingénieurs peuvent calculer quelle quantité d'hydrazine sera piégée dans le système. Cela tourne autour de 0,8 litre, mais, comme pour le reste, ils ne peuvent pas connaître la réponse avec une précision absolue, donc cela pourrait être un peu plus ou un peu moins.

L'équipe au sol continuera d'aider Dawn à optimiser autant que possible son temps restant en acquérant de nouvelles données jusqu'à ce que le vaisseau spatial soit incapable de s'orienter parce qu'elle aura dépensé son dernier jet d'hydrazine. À l'heure actuelle, il est plus probable que ce soit en septembre de cette année (avec moins de chance en août ou peut-être même en octobre).

Et quand l'hydrazine sera épuisé, le vaisseau spatial actionnera des valves et essayera de tirer des jets pour commander son orientation, mais l'hydrazine ne coulera plus, ainsi le couple qu'il veut exercer ne sera pas réalisé. Ses tentatives de pointer correctement seront futile. La lutte sera brève, car elle sera bientôt à court d'énergie électrique, et l'ordinateur central cessera de fonctionner. Et ce sera la fin.

Les problèmes d'optimisation du carburant embarqués sont toujours des casse-têtes à résoudre et des choix à faire.

apparemment, il y en a qui trouvent ça chouette !

https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/ceres-ceres-images-inedites-planete-naine-mysterieux-cratere-occator-61028/

Les crevasses du cratère Occator, vues d'une distance de 36 km :

Sous cette croûte, de l'eau, dans l'eau peut-être de la vie, va savoir, mais ce n'est pas demain que l'on va creuser !  :D

Astro-notes a écrit:Sous cette croûte, de l'eau, dans l'eau peut-être de la vie, va savoir, mais ce n'est pas demain que l'on va creuser !  :D

Tu as raison ..... mais un détecteur très pointu d'émissions gazeuses (comme a commencé à le faire TGO en orbite martienne) pourrait inciter à le faire (ou à contrario, déterminer que cela ne présenterait que peu d'intérêt car trop aléatoire).
Il y a tellement à faire pour poursuivre l'exploration du système solaire .... et les sondes ont tellement de capacités :sage:

Mais c'est pas demain qu'on verra la Falcon Heavy envoyant au quatre coins de notre système solaire des myriades de pico-satellites chargés de récolter quelques zetta octets de données. :evil:

Intéressant ça montmein69, : aux quatre coins du système solaire...des myriades de pico-satellites.... des zeta mega octets de données... ce serait du très lourd.  :D

Nouvelles images de Cérès obtenues depuis l'orbite basse à 34 km d'altitude :

Spoiler:

Spoiler:

https://www.nasa.gov/feature/jpl/dusk-for-dawn-mission-of-many-firsts-to-gather-more-data-in-home-stretch

Gros plan sur une partie du cratère Occator, pris par Dawn le 16 juin 2018, d'une distance de 33 km :



http://planetary.org/blogs/guest-blogs/marc-rayman/dawn-journal-going-out-on-a-high.html

Une petite vidéo promo :

La vidéo de l'émission diffusée par le JPL aujourd'hui sur la mission Dawn :

Le JPL annonce la fin prochaine de la mission, le carburant pour le contrôle d'attitude étant épuisé :

https://dawn.jpl.nasa.gov/news/news-detail.html?id=7231

Ripley a écrit:Le JPL annonce la fin prochaine de la mission, le carburant pour le contrôle d'attitude étant épuisé :

https://dawn.jpl.nasa.gov/news/news-detail.html?id=7231

Presque épuisé seulement, Dawn pouvant encore communiquer avec la Terre.

L'hydrazine devrait être épuisée entre la mi-septembre et la mi-octobre.

Dur, dur .... mais inévitable.

On va devoir faire sa provision de Kleenex 8-)

La liste des sondes tombées au "champ d'honneur pour bonifier la connaissance humaine sur le système solaire" s'allonge.
Mais c'est plutôt heureux .... elles ont bien fait leur travail et communiqué des téra-octets de données précieuses.

Oui, tu as raison montmein69, cela fait une base de données considérable que nous ont permis de constituer toutes ces sondes depuis le couple Explorer-1 /Spoutnik-III [1958] pour la Terre, les Lunik et Pioneer [1959] pour la Lune, et les grands voyager que furent les Pioneer 10 & 11 et tout le reste et le reste cela fait du monde.  :up8:

Avec des musts dans les années récentes comme Rosetta et Cassini par exemple.

Tout à fait d'accord montmein69.

Pierres qui roulent sur Cérès, dans le cratère Urvara, vues le 29 juillet 2018, d'une distance de 45 km :



https://dawn.jpl.nasa.gov/multimedia/images/image-detail.html?id=PIA22674

On croirait le sol de Riugu !

Nouvelles images de Cérès :