Delta-4H (NROL-26) - CCAFS - 17.1.2009

Lorsque l'Atlas V et Delta IV ont été développées, il était convenu qu'elles remplaceraient la Titan IV. Théoriquement, vu que ces deux nouveaux lanceurs seraient commercialisés, ils auraient coûté moins cher que Titan IV. Idéalement, c'était le bon plan, d'autant plus que plusieurs versions étaient disponibles à l'instar d'Ariane 4 et pouvaient, selon moi, mieux répondre au marché qu'Ariane 5 d'une capacité unique (même s'il existe plusieurs versions d'Ariane 5).

Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. Au moment où Atlas V et Delta IV ont fait leur premier vol, le nombre de satellites commerciaux à lancer chutait. Vu la position prohiminante d'Ariane 5, Lockheed Martin (Atlas V commericalisée à cette époque par ILS) et Boeing (Delta IV et qui commercialisait déjà Zenit via Sea-Launch) ont décidé de retirer leur lanceur respectif du marché. A quoi bon proposer Ariane 5, Proton, Atlas V, Delta IV et Zenit 3 alors qu'Ariane, à elle seule, avait un taux de vol très bas (3 en 2004).

Dans le but de rationnaliser les dépenses, Lockheed Martin (qui s'est depuis retiré de ILS) et Boeing se sont unifiés sous la bannière United Launch Alliance avec comme objectif, les lancements nationaux. Donc exit Delta IV et Atlas V du marché ou du moins en partie. Si Delta IV n'est plus commercialisée, Boeing est toujours sur le marché via Sea-Launch (l'un des deux concurrents d'Ariane) et Lockheed Martin propose toujours son Atlas V (concurrence marginale puisque 1 tir commercial par an en moyenne).

Sans missions commerciales, Delta IV et Atlas V ont vu leur nombre de vols réduire. La réduction est d'autant plus importante que le nombre de satellites gouvernementaux réclamant les performances d'une Delta IV Heavy (13 tonnes sur orbite de transfert géostationnaire) est très faible. Raison pour laquelle, Delta IV Heavy ne volera pas plus souvent que Titan IV. Avec le retrait annoncé des Delta 2, les versions medium (3 à 6 tonnes) commenceront à voler plus souvent, notamment plus placer sur orbite la nouvelle génération des satellites GPS.

Lorsque l'Atlas V et Delta IV ont été développées, il était convenu qu'elles remplaceraient la Titan IV. Théoriquement, vu que ces deux nouveaux lanceurs seraient commercialisés, ils auraient coûté moins cher que Titan IV. Idéalement, c'était le bon plan, d'autant plus que plusieurs versions étaient disponibles à l'instar d'Ariane 4 et pouvaient, selon moi, mieux répondre au marché qu'Ariane 5 d'une capacité unique (même s'il existe plusieurs versions d'Ariane 5).

Ariane 5 a capacité unique? A l'époque, c'est ça? Parce que si je ne me trompe, en plus de la chute du nombre de satellites à lancer (Iridium, Globalstar etc n'étant plus là), Arianespace s'était aussi "plantée" en pensant que les satellites, grâce à la miniaturisation, allaient devenir plus puissant mais aussi moins lourd. Donc une Ariane 5 de base aurait suffi pour lancer 2 satellites. Manque de bol, les satellites sont effectivement devenus plus puissants, mais aussi plus gros et plus lourds, d'où la nécessité de développer d'autres versions d'Ariane 5 (ECA par ex).

Quand je parle de capacité unique d'Ariane 5, c'est qu'elle n'a que 2 étages supérieurs et qu'elle ne peut lancer que 7 ou 10 tonnes. Je ne la trouve pas très souple comme fusée contrairement à Delta IV qui, en fonction du nombre de ses boosters, peut passer de 4.2 à 12.2 tonnes sur l'orbite de transfert géostationnaire. Même si elle a une capacité double, il faut avoir 2 satellites prêts au même moment, ce qui n'est pas forcément le cas, d'ou des reports de tir qui peuvent aller jusqu'à plusieurs semaines. Avec Ariane 4, si le satellite n'était pas prêt, on modulait la fusée pour le satellite suivant et le tour était joué. Un exemple du manque de souplesse dans la modularité d'Ariane 5. En 2009, Ariane 5GS, d'une capacité de 18 tonnes sur orbite basse, lancera Helios 2B... de 4,2 tonnes... Pour moi, c'est du gâchis. Avec une Delta IV ça ne peut pas arriver.