Expedition 36 (Déroulement de la mission)
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Sidjay a écrit:wakka a écrit:Mais si les pièces de rechange sont à bord, alors des outils seront nécessaires pour les réparations
Certes, mais AMHA les pièces de rechanges déjà à bord ont dues êtres livrées avec les outils idoines, sinon à quoi bon en posséder?
sauf s'il faut les démonter, n'en prendre qu'une partie etc .. que sais-je
c'est en tout cas ce qui est dit dans l'article cité + haut
je n'invente rien ... :D
Je n'ai pas remis en cause tes propos wakka, loin de la, je me questionne juste au sujet de la présence de ces fameux outils à bord. Je pensais que les équipages disposaient déjà d'un tel outillage à bord, la preuve est que non visiblement...;)
Sidjay- Messages : 17121
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Le Progress M-18M vient de quitter l'ISS à 22h43 et va se désintégrer dans l'atmosphère ce vendredi avec des débris qui se déposeront dans des endroits sans population .
jacobmarley- Messages : 417
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Chris Cassidy nous explique le problème avec la combinaison spatiale de son coéquipier Luca Parmitano lors de l'EVA du 16/07/2013.
nonozigo- Messages : 434
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Une des hypothèses c'est que le liquide réfrigérant a pu fuir et passer par un circuit qui arrive au casque (le circuit de l'air ?).
- ce liquide réfrigérant reste-t'il normalement dans son circuit entre deux EVA ? Ou bien y a t'il vidange à la fin d'une EVA, puis remise "en eau" avant une nouvelle EVA ?
- Vont-ils tenter de remettre le scaphandre en configuration de marche, pour avoir confirmation (et surtout localisation précise) de la zone de fuite (avec par exemple un colorant alimentaire) ?
L'autre solution étant de remplacer toutes les pièces (et joints) où une fuite est susceptible de se produire ... mais alors on n'est pas sûr de vraiment localiser un "maillon faible".
- ce liquide réfrigérant reste-t'il normalement dans son circuit entre deux EVA ? Ou bien y a t'il vidange à la fin d'une EVA, puis remise "en eau" avant une nouvelle EVA ?
- Vont-ils tenter de remettre le scaphandre en configuration de marche, pour avoir confirmation (et surtout localisation précise) de la zone de fuite (avec par exemple un colorant alimentaire) ?
L'autre solution étant de remplacer toutes les pièces (et joints) où une fuite est susceptible de se produire ... mais alors on n'est pas sûr de vraiment localiser un "maillon faible".
montmein69- Donateur
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La première des deux EVA Russe aura lieu vendredi 16.08.13, avec les cosmonautes Yurchikhin et Misurkin. EVA-34 débutera à 14H34GMT et devrait durer 06h30.
Sidjay- Messages : 17121
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Les choses ont évolué depuis ce post de Sidjay du 18 juillet. Avec notamment CRS 3 de Space X repoussé au début de l'an prochain. Voir info et ref article iciSidjay a écrit:CRS3 étant prévus pour septembre prochain, il ne serait pas surprenant de voir une nouvelle EMU rajoutée aux payload's déjà programmées (la défectueuse retournera sur terre pour analyses). .
D'après NSF :
Un conteneur spécial sera monté pour stocker l'EMU et permettre la rentrée atmosphérique. Mais pas de récupération avant mars !!!!The EMU failure investigation team wish to return the EMU to Earth in order to carefully analyze the suit to determine the root cause of the leaking water which is being considered a serious safety issue by NASA.
According to L2 information, a special rack has been designed to fit inside Dragon, which will safely hold the EMU during Dragon’s re-entry and landing.
However, with SpX-3 launch delay, the NASA teams will now have to wait until March next year to be able to take a look at the leaky EMU.
Les EVA côté US seront-elles suspendues jusque là ?????
montmein69- Donateur
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hier a eu lieu sur l'ATV un test de la poche d'eau n°2, qui doit recevoir des fluide usage de la station lors de la rentré atmosphérique de celui ci , réussi avec succès. Suite a cela la porte du port amarrage entre la station et le cargo a était fermé dans la préparation d'une eva russe. la réouverture de celle ci sera effective le 23 août prochain
source : http://blogs.esa.int/atv/2013/08/15/atvs-hatch-closed-for-the-spacewalk/
source : http://blogs.esa.int/atv/2013/08/15/atvs-hatch-closed-for-the-spacewalk/
EVA russe en ce moment. Visible sur NASA TV
Fyodor Yurchikhin et Alexander Misurkin sont au travail.
Mise en place de cables en préparation de l'arrivée du Russian Multipurpose Laboratory Module (MLM)
Fyodor Yurchikhin et Alexander Misurkin sont au travail.
Mise en place de cables en préparation de l'arrivée du Russian Multipurpose Laboratory Module (MLM)
The two cosmonauts exited the Pirs airlock at 10:39 am Eastern, with the opening task of continuing to route power and Ethernet cables for the future arrival of the Multipurpose Laboratory Module.
montmein69- Donateur
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Ils utilisent le bras STRELA
Le câble Ethernet est tiré depuis le dévidoir
Le câble doit relier Zarya et Poisk. C'est Yurchikin qui a les bandes rouges
Strela boom which is a portable, telescoping crane that can move gear and a spacewalker outside the station.
Le câble Ethernet est tiré depuis le dévidoir
Le câble doit relier Zarya et Poisk. C'est Yurchikin qui a les bandes rouges
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Oups ! Avec les congés et le week-end du 15 août .... on a été à deux doigts de passer complètement au travers.Frandu12 a écrit:nouveau record de sortie dans l'espace pour les russes avec l'eva d'hier soir qui a durée 7h et 29 min
Mon suivi n'a été que très parcellaire .... mais c'est mieux que le zéro pointé pour sieste estivale :sleep:
PS : précision : il s'agit bien d'un record de durée pour une EVA réalisée par des cosmonautes russes.
La plus longue EVA jamais réalisée a duré 8h 56 mn (en 2001) par deux astronautes américains.
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le but de cette eva russe était:
-de déroulé 2 lignes électrique et un câble ethernet depuis zarya vers l'emplacement du futur module Nauka
- la mise en place d'une nouveau espace d’exposition pour les expérience.
A l'heure actuelle, 112 astronautes et cosmonautes de 9 nation différentes on enregistré une duré totale de 1082 heures et 51 min d'EVA soit environ 45.1 jours attribuée à la construction et l’entretien de l'ISS.
Yurchikhin et misurkin doit effectuer une nouvelle eva jeudi prochain pour installer une plate-forme de montage du télescope (?) et supprimer des composant d’accueil de Pirs
source: http://spaceflightnow.com/station/exp36/130816eva/#.Ug80sZJM_To
Fyodor Yurchikhin en train d’installer les câble à l’extérieur de la station
-de déroulé 2 lignes électrique et un câble ethernet depuis zarya vers l'emplacement du futur module Nauka
- la mise en place d'une nouveau espace d’exposition pour les expérience.
A l'heure actuelle, 112 astronautes et cosmonautes de 9 nation différentes on enregistré une duré totale de 1082 heures et 51 min d'EVA soit environ 45.1 jours attribuée à la construction et l’entretien de l'ISS.
Yurchikhin et misurkin doit effectuer une nouvelle eva jeudi prochain pour installer une plate-forme de montage du télescope (?) et supprimer des composant d’accueil de Pirs
source: http://spaceflightnow.com/station/exp36/130816eva/#.Ug80sZJM_To
Fyodor Yurchikhin en train d’installer les câble à l’extérieur de la station
Luca Parmitano revient, dans son blog, sur son EVA du mois de juillet qui s'est terminée précipitamment.
http://blogs.esa.int/luca-parmitano/2013/08/20/eva-23-exploring-the-frontier/
in english mais interessant
http://blogs.esa.int/luca-parmitano/2013/08/20/eva-23-exploring-the-frontier/
in english mais interessant
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Blog sur le suivi du développement d'Orion
Pour votre bon plaisir, je me suis fendu d'une traduction qui, j'espère, est la plus fidèle possible. C'est assez émouvant comme texte
"Mes yeux sont fermés en écoutant Chris faire le décompte de la pression atmosphérique à l'intérieur du sas - elle est proche de zéro maintenant. Mais je ne suis pas fatigué - bien au contraire! Je me sens complètement « gonflé à bloc », comme si de l'électricité et non du sang coulait dans mes veines. Je veux juste m'assurer de ce que je ressens et que je me souvienne de tout. Je suis mentalement prêt et je me prépare à ouvrir la porte parce que je serai le premier à sortir de la station cette fois-ci. C'est peut-être aussi bien qu'il fasse nuit: au moins il n'y a rien pour me distraire.
Quand je lis 0,5 psi, il est temps de tourner la poignée et de tirer la trappe vers le haut. Il fait nuit noire dehors, pas la couleur noire, mais plutôt une absence totale de lumière. Je m’imprègne de la vue pendant que je me penche pour attacher nos câbles de sécurité. Je me sens complètement à l'aise tandis que je me contorsionne pour laisser passer Chris. En quelques secondes, nous aurons fini de nous vérifier les uns les autres et nous nous séparerons. Même si tous les deux, nous nous dirigeons vers plus ou moins la même partie de la Station Spatiale Internationale, nos routes sont complètement différentes, énoncées par la « chorégraphie » que nous avons étudié minutieusement. Mon parcours est direct, vers l'arrière de la station, tandis que Chris doit aller vers l'avant en premier afin d'enrouler son câble autour de Z1, la structure centrale en treillis au-dessus de Node 1. A ce moment, aucun d'entre nous en orbite ou sur la Terre n'aurait pu imaginer à quel point cette décision aurait une influence sur les événements de la journée.
Je fais très attention à chaque mouvement que je fais sur mon chemin vers le sac de protection que nous avons laissé à l'extérieur la semaine précédente. Je ne veux pas faire l'erreur de me sentir trop à l'aise et d'être détendu. A l'intérieur du sac, je trouve les câbles qui font partie de ce qui sera peut-être ma tâche la plus difficile de la journée. Je dois les relier aux prises extérieures de la Station tandis que dans le même temps, je dois les fixer à la surface de la station avec des petits fils métalliques. Ces deux opérations impliquent d’utiliser beaucoup mes doigts , et je sais par expérience que ce sera vraiment fatigant à cause des gants pressurisés.
Chris a partiellement relié le premier câble la semaine dernière, je dois donc mettre la main sur la partie qui est encore libre et la guider soigneusement sur la prise. Après quelques difficultés au début, j'informe Houston que j'ai terminé la tâche et que je suis prêt pour le second câble. Après m’être emparé du câble suivant, je me retrouve dans ce que je pense être la position la plus difficile pour travailler à bord de la station: je suis littéralement coincé entre trois modules différents, avec ma visière et mon PLSS (mon «sac à dos») à juste quelques centimètres des murs extérieurs des Node 3, 1 et du laboratoire. Très patiemment, avec beaucoup d'efforts, je parviens à fixer une extrémité du second câble à la prise. Puis, me déplaçant à l'aveugle vers l’arrière, je me libère de la position inconfortable, Shane me dit que je suis à près de 40 minutes d'avance, et Chris est également en avance sur ses tâches.
A ce moment précis, tout en pensant à la façon de dérouler le câble proprement (il se déplace autour de moi comme une chose possédée, en apesanteur), je «sens» que quelque chose ne va pas. La sensation inattendue de l'eau à l'arrière de mon cou me surprend - et je suis dans un endroit où je préfère ne pas être surpris. Je bouge la tête de gauche à droite, ce qui confirme ma première impression, et avec un effort surhumain, je me force à informer Houston de ce que je ressens, sachant que cela pourrait signaler la fin de l'EVA. Au sol, Shane confirme qu'ils ont reçu mon message et il me demande d'attendre les instructions. Chris, qui vient de terminer, est toujours à proximité et se déplace vers moi pour voir s'il ne peut rien voir et identifier la source de l'eau dans mon casque.
Dans un premier temps, nous sommes tous deux convaincus qu'il suffit de boire l'eau de ma réserve qui a fui, ou bien que c’est de la sueur. Mais je pense que le liquide est trop froid pour être de la sueur, et plus important encore, je peux le sentir augmenter. Je ne vois pas de liquide sortant de la vanne d'eau potable non plus. Lorsque j'informe Chris et Shane de ce fait, nous recevons immédiatement l'ordre de «mettre fin à la sortie extra-véhiculaire ». D’habitude, les « abort » sont utilisés pour des problèmes plus graves. On me demande de retourner au sas. Ensemble, nous décidons que Chris doit récupérer tous les éléments qui sont à l'extérieur avant qu'il ne revienne sur ses pas vers le sas, c'est à dire qu'il va d'abord aller à l'avant de la station. Et nous nous séparons.
Comme je reviens vers le sas, je suis de plus en plus certain que l'eau augmente. Je pense qu'elle couvre l'éponge de mes écouteurs et je me demande si je vais perdre le contact audio. L'eau a aussi presque complètement recouvert le devant de ma visière, y stagne et obscurcis ma vision. Je me rends compte que pour atteindre l'une des antennes sur ma route, je vais devoir bouger mon corps en position verticale ainsi que pour que mon câble de sécurité se rembobine normalement. A ce moment, comme je viens de me mette à la verticale, deux choses se produisent: le soleil se couche, et ma capacité à voir - déjà compromise par l'eau - disparaît complètement, ce qui rend mes yeux inutile, mais pire que cela, l'eau recouvre mon nez - une sensation vraiment terrible que j’augmente lors de mes vaines tentatives pour déplacer l'eau en secouant la tête. A l'heure actuelle, la partie supérieure du casque est pleine d'eau et je ne peux même pas être sûr que la prochaine fois que je respirerai, je ne vais pas remplir mes poumons d'air et non de liquide. Pour aggraver les choses, je me rends compte que je ne peux même pas comprendre dans quelle direction je dois me diriger pour revenir au sas : Je ne vois pas à plus de quelques centimètres devant moi, même pas assez pour voir les poignées que nous utilisons pour nous déplacer.
J'essaie de communiquer avec Chris et Shane: j'écoute tandis qu’ ils se parlent les uns aux autres, mais leurs voix sont très faibles maintenant: je peux à peine les entendre et ils ne peuvent pas m'entendre. Je suis seul. Je pense frénétiquement à un plan. Il est essentiel que je revienne à l'intérieur aussi rapidement que possible. Je sais que si je reste là où je suis, Chris va venir me chercher, mais combien de temps me reste-t-il? Il est impossible de le savoir. Ensuite, je me souviens de mon câble de sécurité. Son mécanisme de recul a une force d'environ £ 3 qui va me «tirer» vers la gauche. Ce n'est pas beaucoup, mais c'est la meilleure idée que j'ai: suivre le câble vers le sas. Je me force à rester calme et, patiemment à localiser les poignées par le toucher, je commence à bouger, tout en pensant à la façon d'éliminer l'eau si elle devait atteindre ma bouche. La seule idée à laquelle je pense est d'ouvrir la soupape de sécurité de mon oreille gauche: si je crée une dépressurisation contrôlée, je devrais réussir à faire sortir un peu d'eau, au moins jusqu'à ce qu'il gèle par sublimation, ce qui empêcherait l'écoulement. Mais faire un «trou» dans ma combinaison spatiale serait vraiment un dernier recours.
Je me déplace pendant ce qui me semble être une éternité (mais je sais que ce ne sont juste que quelques minutes). Enfin, avec un énorme sentiment de soulagement, je scrute à travers le rideau d'eau devant mes yeux et vois la couverture thermique du sas : encore un peu de distance, et je serai en sûreté. Une des dernières instructions que j'ai reçues était de retourner à l'intérieur, immédiatement, sans attendre Chris. Selon le protocole, je devais rentrer dans le sas le dernier, parce que j'étais le premier à sortir. Mais ni Chris ni moi n'avons eu aucun problème à changer l'ordre dans lequel nous rentrons. Me mouvant avec les yeux fermés, je parviens à revenir à l'intérieur et me positionner pour attendre le retour de Chris. Je sens un mouvement derrière moi; Chris pénètre dans le sas et à en juger par les vibrations, je sais qu'il a fermé la trappe. A ce moment, la communication passe avec Karen et pour une raison quelconque, je suis capable de l'entendre assez bien. Mais je me rends compte qu'elle ne peut pas m'entendre parce qu'elle répète ses instructions, même si j'y ai déjà répondu. Je suis les instructions de Karen du mieux que je peux, mais quand la recompression commence, je perds de nouveau l’audio. L'eau est maintenant à l'intérieur de mes oreilles et je suis complètement coupé du monde.
J'essaie de bouger le moins possible pour éviter de déplacer l'eau à l'intérieur de mon casque. Je continue à donner des informations sur ma santé, dire que je suis ok et que la recompression peut continuer. Maintenant que nous sommes repressurisés, je sais que si l'eau me submerge, je peux toujours ouvrir mon casque. Je vais probablement perdre connaissance, mais en tout cas, ce sera mieux que la noyade à l'intérieur du casque. A un moment, Chris me serre la main et je lui donne le signe universel 'ok' avec la mienne. La dernière fois qu'il m'a entendu parler était avant d'entrer dans le sas!
Le processus de recompression se termine et enfin, avec une vague inattendue de soulagement, je vois la porte intérieure s’ouvrir et toute l'équipe assemblée là, prêt à nous aider. Ils me sortent aussi rapidement que possible, Karen détache mon casque et soulève avec précaution le dessus de ma tête. Fyodor et Pavel me passent immédiatement une serviette et je les remercie sans entendre leurs paroles parce que mes oreilles et mon nez sont toujours plein d'eau pendant encore quelques minutes.
L'espace est rude, c’est une frontière inhospitalière et nous sommes des explorateurs, pas des colonisateurs. Les compétences de nos ingénieurs et la technologie qui nous entoure rendent les choses apparemment simples mais ne le sont pas, et peut-être, omettons-nous parfois ce fait.
Mieux vaut ne pas l'oublier"
Luca Parmitano
"Mes yeux sont fermés en écoutant Chris faire le décompte de la pression atmosphérique à l'intérieur du sas - elle est proche de zéro maintenant. Mais je ne suis pas fatigué - bien au contraire! Je me sens complètement « gonflé à bloc », comme si de l'électricité et non du sang coulait dans mes veines. Je veux juste m'assurer de ce que je ressens et que je me souvienne de tout. Je suis mentalement prêt et je me prépare à ouvrir la porte parce que je serai le premier à sortir de la station cette fois-ci. C'est peut-être aussi bien qu'il fasse nuit: au moins il n'y a rien pour me distraire.
Quand je lis 0,5 psi, il est temps de tourner la poignée et de tirer la trappe vers le haut. Il fait nuit noire dehors, pas la couleur noire, mais plutôt une absence totale de lumière. Je m’imprègne de la vue pendant que je me penche pour attacher nos câbles de sécurité. Je me sens complètement à l'aise tandis que je me contorsionne pour laisser passer Chris. En quelques secondes, nous aurons fini de nous vérifier les uns les autres et nous nous séparerons. Même si tous les deux, nous nous dirigeons vers plus ou moins la même partie de la Station Spatiale Internationale, nos routes sont complètement différentes, énoncées par la « chorégraphie » que nous avons étudié minutieusement. Mon parcours est direct, vers l'arrière de la station, tandis que Chris doit aller vers l'avant en premier afin d'enrouler son câble autour de Z1, la structure centrale en treillis au-dessus de Node 1. A ce moment, aucun d'entre nous en orbite ou sur la Terre n'aurait pu imaginer à quel point cette décision aurait une influence sur les événements de la journée.
Je fais très attention à chaque mouvement que je fais sur mon chemin vers le sac de protection que nous avons laissé à l'extérieur la semaine précédente. Je ne veux pas faire l'erreur de me sentir trop à l'aise et d'être détendu. A l'intérieur du sac, je trouve les câbles qui font partie de ce qui sera peut-être ma tâche la plus difficile de la journée. Je dois les relier aux prises extérieures de la Station tandis que dans le même temps, je dois les fixer à la surface de la station avec des petits fils métalliques. Ces deux opérations impliquent d’utiliser beaucoup mes doigts , et je sais par expérience que ce sera vraiment fatigant à cause des gants pressurisés.
Chris a partiellement relié le premier câble la semaine dernière, je dois donc mettre la main sur la partie qui est encore libre et la guider soigneusement sur la prise. Après quelques difficultés au début, j'informe Houston que j'ai terminé la tâche et que je suis prêt pour le second câble. Après m’être emparé du câble suivant, je me retrouve dans ce que je pense être la position la plus difficile pour travailler à bord de la station: je suis littéralement coincé entre trois modules différents, avec ma visière et mon PLSS (mon «sac à dos») à juste quelques centimètres des murs extérieurs des Node 3, 1 et du laboratoire. Très patiemment, avec beaucoup d'efforts, je parviens à fixer une extrémité du second câble à la prise. Puis, me déplaçant à l'aveugle vers l’arrière, je me libère de la position inconfortable, Shane me dit que je suis à près de 40 minutes d'avance, et Chris est également en avance sur ses tâches.
A ce moment précis, tout en pensant à la façon de dérouler le câble proprement (il se déplace autour de moi comme une chose possédée, en apesanteur), je «sens» que quelque chose ne va pas. La sensation inattendue de l'eau à l'arrière de mon cou me surprend - et je suis dans un endroit où je préfère ne pas être surpris. Je bouge la tête de gauche à droite, ce qui confirme ma première impression, et avec un effort surhumain, je me force à informer Houston de ce que je ressens, sachant que cela pourrait signaler la fin de l'EVA. Au sol, Shane confirme qu'ils ont reçu mon message et il me demande d'attendre les instructions. Chris, qui vient de terminer, est toujours à proximité et se déplace vers moi pour voir s'il ne peut rien voir et identifier la source de l'eau dans mon casque.
Dans un premier temps, nous sommes tous deux convaincus qu'il suffit de boire l'eau de ma réserve qui a fui, ou bien que c’est de la sueur. Mais je pense que le liquide est trop froid pour être de la sueur, et plus important encore, je peux le sentir augmenter. Je ne vois pas de liquide sortant de la vanne d'eau potable non plus. Lorsque j'informe Chris et Shane de ce fait, nous recevons immédiatement l'ordre de «mettre fin à la sortie extra-véhiculaire ». D’habitude, les « abort » sont utilisés pour des problèmes plus graves. On me demande de retourner au sas. Ensemble, nous décidons que Chris doit récupérer tous les éléments qui sont à l'extérieur avant qu'il ne revienne sur ses pas vers le sas, c'est à dire qu'il va d'abord aller à l'avant de la station. Et nous nous séparons.
Comme je reviens vers le sas, je suis de plus en plus certain que l'eau augmente. Je pense qu'elle couvre l'éponge de mes écouteurs et je me demande si je vais perdre le contact audio. L'eau a aussi presque complètement recouvert le devant de ma visière, y stagne et obscurcis ma vision. Je me rends compte que pour atteindre l'une des antennes sur ma route, je vais devoir bouger mon corps en position verticale ainsi que pour que mon câble de sécurité se rembobine normalement. A ce moment, comme je viens de me mette à la verticale, deux choses se produisent: le soleil se couche, et ma capacité à voir - déjà compromise par l'eau - disparaît complètement, ce qui rend mes yeux inutile, mais pire que cela, l'eau recouvre mon nez - une sensation vraiment terrible que j’augmente lors de mes vaines tentatives pour déplacer l'eau en secouant la tête. A l'heure actuelle, la partie supérieure du casque est pleine d'eau et je ne peux même pas être sûr que la prochaine fois que je respirerai, je ne vais pas remplir mes poumons d'air et non de liquide. Pour aggraver les choses, je me rends compte que je ne peux même pas comprendre dans quelle direction je dois me diriger pour revenir au sas : Je ne vois pas à plus de quelques centimètres devant moi, même pas assez pour voir les poignées que nous utilisons pour nous déplacer.
J'essaie de communiquer avec Chris et Shane: j'écoute tandis qu’ ils se parlent les uns aux autres, mais leurs voix sont très faibles maintenant: je peux à peine les entendre et ils ne peuvent pas m'entendre. Je suis seul. Je pense frénétiquement à un plan. Il est essentiel que je revienne à l'intérieur aussi rapidement que possible. Je sais que si je reste là où je suis, Chris va venir me chercher, mais combien de temps me reste-t-il? Il est impossible de le savoir. Ensuite, je me souviens de mon câble de sécurité. Son mécanisme de recul a une force d'environ £ 3 qui va me «tirer» vers la gauche. Ce n'est pas beaucoup, mais c'est la meilleure idée que j'ai: suivre le câble vers le sas. Je me force à rester calme et, patiemment à localiser les poignées par le toucher, je commence à bouger, tout en pensant à la façon d'éliminer l'eau si elle devait atteindre ma bouche. La seule idée à laquelle je pense est d'ouvrir la soupape de sécurité de mon oreille gauche: si je crée une dépressurisation contrôlée, je devrais réussir à faire sortir un peu d'eau, au moins jusqu'à ce qu'il gèle par sublimation, ce qui empêcherait l'écoulement. Mais faire un «trou» dans ma combinaison spatiale serait vraiment un dernier recours.
Je me déplace pendant ce qui me semble être une éternité (mais je sais que ce ne sont juste que quelques minutes). Enfin, avec un énorme sentiment de soulagement, je scrute à travers le rideau d'eau devant mes yeux et vois la couverture thermique du sas : encore un peu de distance, et je serai en sûreté. Une des dernières instructions que j'ai reçues était de retourner à l'intérieur, immédiatement, sans attendre Chris. Selon le protocole, je devais rentrer dans le sas le dernier, parce que j'étais le premier à sortir. Mais ni Chris ni moi n'avons eu aucun problème à changer l'ordre dans lequel nous rentrons. Me mouvant avec les yeux fermés, je parviens à revenir à l'intérieur et me positionner pour attendre le retour de Chris. Je sens un mouvement derrière moi; Chris pénètre dans le sas et à en juger par les vibrations, je sais qu'il a fermé la trappe. A ce moment, la communication passe avec Karen et pour une raison quelconque, je suis capable de l'entendre assez bien. Mais je me rends compte qu'elle ne peut pas m'entendre parce qu'elle répète ses instructions, même si j'y ai déjà répondu. Je suis les instructions de Karen du mieux que je peux, mais quand la recompression commence, je perds de nouveau l’audio. L'eau est maintenant à l'intérieur de mes oreilles et je suis complètement coupé du monde.
J'essaie de bouger le moins possible pour éviter de déplacer l'eau à l'intérieur de mon casque. Je continue à donner des informations sur ma santé, dire que je suis ok et que la recompression peut continuer. Maintenant que nous sommes repressurisés, je sais que si l'eau me submerge, je peux toujours ouvrir mon casque. Je vais probablement perdre connaissance, mais en tout cas, ce sera mieux que la noyade à l'intérieur du casque. A un moment, Chris me serre la main et je lui donne le signe universel 'ok' avec la mienne. La dernière fois qu'il m'a entendu parler était avant d'entrer dans le sas!
Le processus de recompression se termine et enfin, avec une vague inattendue de soulagement, je vois la porte intérieure s’ouvrir et toute l'équipe assemblée là, prêt à nous aider. Ils me sortent aussi rapidement que possible, Karen détache mon casque et soulève avec précaution le dessus de ma tête. Fyodor et Pavel me passent immédiatement une serviette et je les remercie sans entendre leurs paroles parce que mes oreilles et mon nez sont toujours plein d'eau pendant encore quelques minutes.
L'espace est rude, c’est une frontière inhospitalière et nous sommes des explorateurs, pas des colonisateurs. Les compétences de nos ingénieurs et la technologie qui nous entoure rendent les choses apparemment simples mais ne le sont pas, et peut-être, omettons-nous parfois ce fait.
Mieux vaut ne pas l'oublier"
Luca Parmitano
Dernière édition par wakka le Mer 21 Aoû 2013 - 13:53, édité 2 fois
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Une réflexion pleine de bon sens.Luca Parmitano a écrit:
L'espace est rude, c’est une frontière inhospitalière et nous sommes des explorateurs, pas des colonisateurs. Les compétences de nos ingénieurs et la technologie qui nous entoure rendent les choses apparemment simples mais elles ne le sont pas, et peut-être, oublions-nous parfois ce fait."
Dernière édition par montmein69 le Mer 21 Aoû 2013 - 20:43, édité 1 fois
montmein69- Donateur
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Merci pour cette belle traduction.
Invité- Invité
Merci Wakka pour cette traduction postée en page 6. Je vais en faire profiter certains membres de ma famille.
Fabien- Messages : 6862
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L' EVA Russe 35 est prévue pour débuter à 13h40 heure de Paris. La couverture NASA TV débutera à 13 heures.
Les ingénieurs de vol Fyodor Yurchikhin et Alexander Misurkin vont installer des équipements pour préparer l'arrivée du nouveau module russe et commencer les préparatifs pour la mise en place plus tard cette année d'un télescope optique.
Ces sorties seront les 172ème et 173ème consacrées à l'assemblage de la station spatiale et à son l'entretien, les 7eme et 8eme pour Yurchikhin et les 2eme et 3eme pour Misurkin.
Yurchikhin portera un scaphandre aux rayures rouges et Misurkin aux rayures bleues. Le costume de Misurkin sera également équipé d'une caméra de casque US pour fournir une vue de près sur le travail.
Taches assignées:
Localisation de l'équipage pendant l'EVA:
Les ingénieurs de vol Fyodor Yurchikhin et Alexander Misurkin vont installer des équipements pour préparer l'arrivée du nouveau module russe et commencer les préparatifs pour la mise en place plus tard cette année d'un télescope optique.
Ces sorties seront les 172ème et 173ème consacrées à l'assemblage de la station spatiale et à son l'entretien, les 7eme et 8eme pour Yurchikhin et les 2eme et 3eme pour Misurkin.
Yurchikhin portera un scaphandre aux rayures rouges et Misurkin aux rayures bleues. Le costume de Misurkin sera également équipé d'une caméra de casque US pour fournir une vue de près sur le travail.
Taches assignées:
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Par contre, les communications sont exécrables: Misurkin travaille sur WAL1, mais personne ne peut le comprendre.
D' après NSF, ça ressemble a de l'eau en ébullition dans une vieille bouilloire ...
D' après NSF, ça ressemble a de l'eau en ébullition dans une vieille bouilloire ...
Dernière édition par wakka le Jeu 22 Aoû 2013 - 17:54, édité 1 fois
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D'après NSF, l'installation VRM+DPN (support du futur télescope) est réussie: les cosmonautes ont repris le montage, raccordé les câbles et se sont aperçus que la plate-forme qui sert de base était mal positionnée ...wakka a écrit:Problème sur l'installation VRM+DPN (??)
L'installation est abandonnée et retour du matériel vers Pirs
" Un mauvais alignement de la position de lacet - qui peut être corrigé mécaniquement."
"'Ils ont installé VRM + DPN maintenant en position incorrecte avec pour objectif de vérifier leur fonctionnalité."
"'il y a un joint de lacet qui donne le degré de liberté nécessaire pour corriger le défaut d'alignement, de sorte qu'ils peuvent simplement l'utiliser tel quel"
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