[film] GRAVITY (23 oct 2013)
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Kubrick a toujours dit que la fin était libre d'interprétation. La lecture du livre, écrite simultanément avec les scénario, donne des pistes de compréhension et/ou de réflexion.yoann a écrit:
je plussoie, moi aussi je ne la comprend toujours pas, et pourtant même en connaissant la suite (2010 odyssée 2), sa ne m'aide toujours pas, c'est trop incompréhensible pour moi qui ai un esprit définitivement terre a terre.
Il faut savoir que les fameux monolithes sont l'aboutissement ultime d'une race extra-terrestre, qui a atteint un degré d'évolution quasi divin, leur offrant la possibilité de voyager à travers le temps et l'espace sans limite.
Cette race étant esseulée dans l'univers, elle a planté sur Terre, sur la Lune et autours de Jupiter des "sentinelles" (d'où le titre de la nouvelle à l'origine du film) destinées à aider l'homme à progresser, puis à prévenir ces entités une fois que l'homme est devenu une espèce spatio-pérégrine (et donc capable de mettre à jour le monolithe enterré sous Tycho).
Tout ça, on le comprend beaucoup plus clairement dans le livre.
2010 Odyssée 2 est une trahison de 2001, qui casse tout l'histoire. Je déconseille à quiconque de lire les livres suivant 2001 (2010, 2061, 3001), et surtout de voir le film 2010 Odyssée 2 (un vrai navet lui aussi).
Un site qui propose son interprétation : http://www.kubrick2001.com/
Assez convaincant mais il faut être motivé, le site est aussi lent que le film (je parle vraiment de l'animation, pas du site en tant que tel).
Assez convaincant mais il faut être motivé, le site est aussi lent que le film (je parle vraiment de l'animation, pas du site en tant que tel).
narount- Messages : 561
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N'est-ce pas?Akwa a écrit:Sacrilège ! Critiquer 2001 :eeks:
Et il ne faut pas oublier que 2001 est plus qu'un film, c'est un voyage, une réflexion sur ce que nous sommes. Mais c'est vrai que la première fois que je l'ai vu, j'ai rien pigé. Mais bon, j'étais jeuuuuuuuuune. :roll: (enfin, ce n'est pas une excuse- j'ai enfin vu Forrest Gump en vo, j'ai pas compris le but du film...:scratch: )Akwa a écrit: Certains trucs ont beaucoup vieilli (les habillements, les images affichées sur les écrans). D'autre restent à la pointe (les tablettes utilisées à bord du Discovery One, imaginée 30 ans avant l'ipad).
Mais surtout, les scènes en apesanteur, à l'extérieur de Discovery One restent inégalées (sauf par Apollo 13, mais qui ne montre pas vraiment de scènes extérieures).
Et les films qui proposent une réflexion, ben, cela ne court pas les rues (ou alors il faut le chercher au fin fond de son imagination)....le divertissement prime. Imaginez que les gens se mettent à réfléchir....surtout pas!!!!
Spaceman- Messages : 2283
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C'est joliment résumé. J'ai lu les trois bouquins mais en anglais (et vu 2010) mais je ne me souviens de rien. Les monolithes ont aidé les hommes (les singes au début, l'utilisation d'outils) mais l'aspect auto-destructif de l'homme n'est pas abordé (oui, je sais si cela avait été le cas, et que nous aurions tous sautés, il n'y aura pas eu besoin de faire le film...).Akwa a écrit:
Kubrick a toujours dit que la fin était libre d'interprétation. La lecture du livre, écrite simultanément avec les scénario, donne des pistes de compréhension et/ou de réflexion.
Il faut savoir que les fameux monolithes sont l'aboutissement ultime d'une race extra-terrestre, qui a atteint un degré d'évolution quasi divin, leur offrant la possibilité de voyager à travers le temps et l'espace sans limite.
Cette race étant esseulée dans l'univers, elle a planté sur Terre, sur la Lune et autours de Jupiter des "sentinelles" (d'où le titre de la nouvelle à l'origine du film) destinées à aider l'homme à progresser, puis à prévenir ces entités une fois que l'homme est devenu une espèce spatio-pérégrine (et donc capable de mettre à jour le monolithe enterré sous Tycho).
Tout ça, on le comprend beaucoup plus clairement dans le livre.
Spaceman- Messages : 2283
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MerciSpaceman a écrit:
C'est joliment résumé. J'ai lu les trois bouquins mais en anglais (et vu 2010) mais je ne me souviens de rien. Les monolithes ont aidé les hommes (les singes au début, l'utilisation d'outils) mais l'aspect auto-destructif de l'homme n'est pas abordé (oui, je sais si cela avait été le cas, et que nous aurions tous sautés, il n'y aura pas eu besoin de faire le film...).
Quand à "l'aspect auto-destructif de l'homme", il est bel et bien abordé... via HAL9000, créature des hommes, qui les assassine !
Ah ben, je l'avais zappé, HAL...:shock:
Je crois qu'il va falloir que je revoie le film et/ou relise le bouquin....
Je crois qu'il va falloir que je revoie le film et/ou relise le bouquin....
Spaceman- Messages : 2283
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Ca me rassure car j'avais mon idée et d'autres m'avaient expliqué une soi disante explication mais il s'avère qu'à chaque fois on me donne une version différente.Akwa a écrit:Kubrick a toujours dit que la fin était libre d'interprétation. La lecture du livre, écrite simultanément avec les scénario, donne des pistes de compréhension et/ou de réflexion.
Moi j'ai eu mon explication personnelle en voyant le second film, le monolithe symbolisait l'émergeance de la vie (intelligente ?). Apparu en premier sur la Terre et la retrouve à la fin du second en créent un nouveau sous syteme solaire à partir de Jupiter, et réservant Europe à ce nouveau monde habité (d'où l'interdiction faite aux humains de venir polluer cet astre).
Pour 2001, j'ai adoré un détail qui fait toute la différence ... le silence des vues dans l'espace. Le silence au cinema c'est une hérésie, pas de musique, pas de son, et pourtant Kubrick a oser le faire et finalement l'effet est saisissant.
ce site http://www.kubrick2001.com/ donné par narout est un bon moyen de (enfin) comprendre (se faire une opinion) sur 2001...Spaceman a écrit:Ah ben, je l'avais zappé, HAL...:shock:
Je crois qu'il va falloir que je revoie le film et/ou relise le bouquin....
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orlan72- Messages : 200
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Tu as raté quelque chose: c'est un de ses meilleurs rôles mais n'y va pas pour les effets spéciaux. L'espace dans Solaris n'est que le décor et le véritable intérêt du film réside dans l'intrigue psychologique... C'est un Soderbergh (en plus, un remake d'un Tarkovski qui avait été récompensé à Cannes).Spaceman a écrit:Ah ok. Pas vu le film. :|
Euh, c'est pas un effet, c'est du réalisme tout simplement. ;)Mustard a écrit:Pour 2001, j'ai adoré un détail qui fait toute la différence ... le silence des vues dans l'espace. Le silence au cinema c'est une hérésie, pas de musique, pas de son, et pourtant Kubrick a oser le faire et finalement l'effet est saisissant.
Sinon, d'accord avec le thème important de l'auto-destruction dans 2001: il ne faut pas oublier le contexte du film en pleine guerre froide et qui précède de peu "Orange mécanique" et succède à Docteur Folamour, traitants tous les 2 du même thème sous d'autres angles. Malheureusement, je ne crois pas que dans la réalité, il y ait des sentinelles pour empêcher cela.
Arrête de jouer sur les mots svp. tu sais très bien qu'en parlant "d'effet" je parlais de la façon de faire, du coté artistique de la réalisation. Je sais bien que dans l'espace il n'y a pas de son. Comme je l'ai dit, mettre un silence parfait au cinema c'est osé. Certains mettent des sons de moteurs, des musiques mais jamais un silence. C'est de cet effet là que je parle, au niveau artistique.Kostya a écrit:Euh, c'est pas un effet, c'est du réalisme tout simplement. ;)Mustard a écrit:Pour 2001, j'ai adoré un détail qui fait toute la différence ... le silence des vues dans l'espace. Le silence au cinema c'est une hérésie, pas de musique, pas de son, et pourtant Kubrick a oser le faire et finalement l'effet est saisissant.
Pour être exact, il n'y a quasiment jamais "pas de son" dans 2001.Mustard a écrit:
Arrête de jouer sur les mots svp. tu sais très bien qu'en parlant "d'effet" je parlais de la façon de faire, du coté artistique de la réalisation. Je sais bien que dans l'espace il n'y a pas de son. Comme je l'ai dit, mettre un silence parfait au cinema c'est osé. Certains mettent des sons de moteurs, des musiques mais jamais un silence. C'est de cet effet là que je parle, au niveau artistique.
Durant tout le transit de la Terre à la Lune, en passant par la station, il y le "Beau Danube Bleu" qui est joué.
Les passages sur la Lune ont ensuite une musique mystérieuse (Lux Aeterna) désagréable mais qui est adaptée au décors.
Toutes les vues de Discovery One ont de la musique (Adagio de Gayaneh), ou bien le "son intérieur" du vaisseau.
Les sorties spatiales ont le bruit de la respiration de Franck ou Dave dans leurs scaphandres.
Il n'y a que deux moments de silence total :
- lorsque Franck part dans tous les sens, tuyaux arrachés, après avoir été heurté par sa capsule, et durant sa poursuite puis sa récupération par la capsule de Dave.
- lorsque Dave s'éjecte dans le vide du sas de Discovery, jusqu'à ce que la porte d'accès se ferme.
Justement, je me doutais bien mais je n'entendais justement pas me situait sur le plan artistique puisque ce film contraste singulièrement sur ce point avec les autres du genre (et sur les tendances de son époque) qui pour le coup, veulent en mettre plein les oreilles sans aucune raison artistique...Mustard a écrit:Arrête de jouer sur les mots svp. tu sais très bien qu'en parlant "d'effet" je parlais de la façon de faire, du coté artistique de la réalisation. Je sais bien que dans l'espace il n'y a pas de son. Comme je l'ai dit, mettre un silence parfait au cinema c'est osé. Certains mettent des sons de moteurs, des musiques mais jamais un silence. C'est de cet effet là que je parle, au niveau artistique.
Sincèrement, il me semble qu'au départ, Kubrik a bel et bien voulu faire dans le réalisme (combien de films avant celui-là ont réussi à restituer aussi fidèlement l'environnement spatial ?) et rompre avec ce qu'il avait vu auparavant où des films censés se dérouler dans l'Espace ne restituaient quasiment jamais l'apesanteur par exemple (2001 est sorti à l'époque où la série Star Trek commençait à cartonner sur NBC) ou la lumière très particulière de l'extra-véhiculaire (pas d'étoiles sur le fond noir dans 2001 !). Que l'effet final paraisse artistique, c'est plutôt bon signe puisque Kubrick était un vrai artiste mais je doute que telle ait été son intention première... surtout quand on connait la débauche de moyen (ex: la centrifugeuse) utilisé pour les besoins du réalisme de ce film. A l'appui de cette interprétation (que je ne prétends pas partager avec tout le monde), je me réfère à la séquence se déroulant au début dans la navette où l'on voit l’hôtesse marcher debout dans la navette comme dans les bons vieux nanards ayant précédé 2001 où l'apesanteur n'existait quasiment pas puis Kubrick fait vite comprendre qu'il veut résolument rompre avec l'irréalisme des films spatiaux précédant en introduisant détail après détail des indices trahissant qu'on est bien en apesanteur et que l'hôtesse utilise un système de bottes adhérant au sol.
Non, je maintiens: la volonté de Kubrick est bien de faire de son film quelque chose de réaliste justement pour que le spectateur ne s'imagine pas que cette pulsion autodestructrice qu'il dénonce (d'ailleurs Barry Lindon et Shining continuent plus ou moins autour de cette thématique) est quelque chose de lointain dans le futur ou étranger à l'être humain (ce qui rend 2001 "kitch" aussi aujourd'hui, c'est que l'Espace ne nous est plus aussi étranger qu'il l'était à cette époque et donc ce parti pris passe moins bien). Pour lui, le cadre choisi de l'espace ne doit pas faire oublier la réalité. Il rejoint en cela le contexte des nouvelles d'Arthur C. Clarke qui l'ont inspiré: la SF de Clarke prend beaucoup de liberté par rapport à la réalité technologique pour justement nous ramener de manière encore plus forte vers celle immuable de la nature humaine (pour le moment, on ne peut que constater combien son message est universel: aucun progrès technologique n'a encore permis de changer la nature de l'Homme et le rendre meilleur...au contraire :evil: ).
Pour Kubrick, c'était aussi un moyen de prendre le contre-pied du mouvement psychédélique qui était à son apogée à l'époque du film (la scène finale avec les lumières se reflétant sur le scaphandre parodie en ce sens les visions psychédéliques de ses contemporains) et qui part là aussi d'une pulsion autodestructrice (i.e. celle qui conduit à se droguer et à voir ces choses).
Donc, désolé si j'ai été un peu trop lapidaire dans ma remarque :pale: mais mon intention n'était pas de m'étendre sur ma vision de 2001 puisque le sujet principal était "Gravity" qu'on attend tous avec impatience. :bounce1:
Finalement, je rejoins Akwa sur le fait qu'il n'y que 2 vrais silences dans le film et comme en musique, même ces silences sont remplis du message de Kubrick => l'oppression de la solitude de Franck face à la mort et l'angoisse de Dave qui va se retrouver seul dans l'Espace pour échapper justement à cette mort qui a frappé Franck (il y a chez Clarke une référence au bouddhisme qui voit en toute mort le prélude d'une renaissance et Kubrik restitue aussi cela dans la scène finale).
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orlan72- Messages : 200
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C'est Olivier qui a vu le film hier soir en avant première. Vous pourrez lui demander ce qu'il en pense.... apparemment très prenant.:eeks:wakka a écrit:Un twitt de la Cité de l'Espace a Toulouse :bounce1:
Il me tarde de voir ce film. que sa va être long le mois a venir. Par contre, il sortira en 3d aussi ? je me rappelle avoir lu sa quelque part... :scratch:
yoann- Messages : 5781
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yoann a écrit:Il me tarde de voir ce film. que sa va être long le mois a venir. Par contre, il sortira en 3d aussi ? je me rappelle avoir lu sa quelque part... :scratch:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gravity_%28film%29 :DGravity ou Gravité au Québec est un thriller de science-fiction en 3D américano-britannique produit, écrit, réalisé et monté par Alfonso Cuarón dont la sortie est prévue en 2013.
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En effet, comme l'a révélé Marie Ange, j'ai vu Gravity en avant-première hier.
L'astronaute Jean-François Clervoy était d'ailleurs présent et il a bien apprécié le film, trouvant notamment que le côté visuel (l'éclairage très particulier qui règne sur orbite) était bien rendu.
Perso, mais là les avis peuvent diverger, j'ai pris une sacré claque car l'angoisse du danger est bien transcrite (mention spéciale à Sandra Bullock qui pourrait bien obtenir une nouvelle nomination aux Oscars). La parti-pris d'absence de son est très astucieusement contourné (sinon ce serait quand même un peu pénible) : outre la musique, on entend la respiration des astronautes, leur communications radios ou les bruits qu'ils peuvent percevoir lors de chocs contre leur combinaison (ou conduction par contact physique, pas exemple lors de l'utilisation d'outils).
Maintenant attention : ce n'est pas un documentaire et le "réalisme" (entre guillemets !) est au service d'une histoire humaine dont le thème est la renaissance (Le personnage joué par Sandra Bullock souffre de la perte de son enfant). Ne vous attendez donc pas à un film dénué de toute "faute" astronautique : l'intrigue doit avancer ! Un seul exemple : ils vont en EVA, de la navette détruite vers l'ISS. La navette étant sur une orbite pour Hubble, on sait que ce n'est pas possible. Mais ce n'est pas gênant en ce sens que Gravity n'est pas un film sur le spatial. C'est un film sur une thématique du sens de la vie, d'affronter la mort (de l'accepter ou de la refuser) qui utilise l'espace comme métaphore ultime du destin humain. Et en ce sens c'est un excellent choix.
Alfonso Cuaron a d'ailleurs reconnu après l'avant-première, lors des questions-réponses, qu'il n'avait pas fait un documentaire et que même si des professionnels du spatial ont donné des conseils, il sait que ce qui est montré ne peut pas se passer de cette façon. Reconnaissons-lui cette honnêteté intellectuelle. Il a d'ailleurs confié, en répondant à une question que je lui ai posée, avoir acquis encore plus de respect pour les gens du spatial après avoir appris ce qu'il a appris pour faire le film !
Toutefois, c'est le film (à part les docus IMAX de la NASA) qui montre le mieux le spatial : l'aspect visuel et la virtuosité de la caméra de Cuaron font qu'on est réellement "dedans", ou plutôt dehors en EVA ! la 3D a du sens dans ce film et n'est plus un simple "gimmick". Les reconstitutions de la navette (Explorer, fictive), de l'ISS, du Soyouz et autres (je ne veux pas plus spoiler que la bande-annonce) sont incroyables !
Ce que je trouve intéressant est que le film ne joue jamais la corde de l'héroïsme facile tout en (dé)montrant cependant qu'aller dans l'espace reste très dangereux. En ce sens, Gravity peut rappeler au grand public que la routine n'existe pas là-haut (même si la fuite dans le scaphandre de Luca l'a récemment rappelé). De plus, la cause de l'accident est (hélas) très réelle : les débris sur orbite.
Voilà mes premières impressions. Sur le plan cinématographique, c'est aussi une date car je n'avais jamais vu une telle utilisation des longs plans-séquences. Cuaron a de toute évidence un savoir-faire inégalé en la matière. Il ne fait jamais un plan-séquence à l'esbrouffe ou pour faire un exploit technique gratuit : à chaque fois le déplacement de la caméra est au service du récit et sert à impliquer le spectateur. Très fort en ces temps de montages syncopés façon clips MTV.
L'astronaute Jean-François Clervoy était d'ailleurs présent et il a bien apprécié le film, trouvant notamment que le côté visuel (l'éclairage très particulier qui règne sur orbite) était bien rendu.
Perso, mais là les avis peuvent diverger, j'ai pris une sacré claque car l'angoisse du danger est bien transcrite (mention spéciale à Sandra Bullock qui pourrait bien obtenir une nouvelle nomination aux Oscars). La parti-pris d'absence de son est très astucieusement contourné (sinon ce serait quand même un peu pénible) : outre la musique, on entend la respiration des astronautes, leur communications radios ou les bruits qu'ils peuvent percevoir lors de chocs contre leur combinaison (ou conduction par contact physique, pas exemple lors de l'utilisation d'outils).
Maintenant attention : ce n'est pas un documentaire et le "réalisme" (entre guillemets !) est au service d'une histoire humaine dont le thème est la renaissance (Le personnage joué par Sandra Bullock souffre de la perte de son enfant). Ne vous attendez donc pas à un film dénué de toute "faute" astronautique : l'intrigue doit avancer ! Un seul exemple : ils vont en EVA, de la navette détruite vers l'ISS. La navette étant sur une orbite pour Hubble, on sait que ce n'est pas possible. Mais ce n'est pas gênant en ce sens que Gravity n'est pas un film sur le spatial. C'est un film sur une thématique du sens de la vie, d'affronter la mort (de l'accepter ou de la refuser) qui utilise l'espace comme métaphore ultime du destin humain. Et en ce sens c'est un excellent choix.
Alfonso Cuaron a d'ailleurs reconnu après l'avant-première, lors des questions-réponses, qu'il n'avait pas fait un documentaire et que même si des professionnels du spatial ont donné des conseils, il sait que ce qui est montré ne peut pas se passer de cette façon. Reconnaissons-lui cette honnêteté intellectuelle. Il a d'ailleurs confié, en répondant à une question que je lui ai posée, avoir acquis encore plus de respect pour les gens du spatial après avoir appris ce qu'il a appris pour faire le film !
Toutefois, c'est le film (à part les docus IMAX de la NASA) qui montre le mieux le spatial : l'aspect visuel et la virtuosité de la caméra de Cuaron font qu'on est réellement "dedans", ou plutôt dehors en EVA ! la 3D a du sens dans ce film et n'est plus un simple "gimmick". Les reconstitutions de la navette (Explorer, fictive), de l'ISS, du Soyouz et autres (je ne veux pas plus spoiler que la bande-annonce) sont incroyables !
Ce que je trouve intéressant est que le film ne joue jamais la corde de l'héroïsme facile tout en (dé)montrant cependant qu'aller dans l'espace reste très dangereux. En ce sens, Gravity peut rappeler au grand public que la routine n'existe pas là-haut (même si la fuite dans le scaphandre de Luca l'a récemment rappelé). De plus, la cause de l'accident est (hélas) très réelle : les débris sur orbite.
Voilà mes premières impressions. Sur le plan cinématographique, c'est aussi une date car je n'avais jamais vu une telle utilisation des longs plans-séquences. Cuaron a de toute évidence un savoir-faire inégalé en la matière. Il ne fait jamais un plan-séquence à l'esbrouffe ou pour faire un exploit technique gratuit : à chaque fois le déplacement de la caméra est au service du récit et sert à impliquer le spectateur. Très fort en ces temps de montages syncopés façon clips MTV.
Invité- Invité
Parce que on a le choix entre accepter et refuser la mort? :scratch:Olivier Sanguy a écrit:C'est un film sur une thématique du sens de la vie, d'affronter la mort (de l'accepter ou de la refuser) qui utilise l'espace comme métaphore ultime du destin humain.
Clips? MTV? Cela éxiste encore? :iout:Olivier Sanguy a écrit: Très fort en ces temps de montages syncopés façon clips MTV.
Spaceman- Messages : 2283
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Age : 58
Localisation : Genève
Je n'ai pas été clair. Je parle sur le plan psychologique et mental.Spaceman a écrit:Parce que on a le choix entre accepter et refuser la mort? :scratch:Olivier Sanguy a écrit:C'est un film sur une thématique du sens de la vie, d'affronter la mort (de l'accepter ou de la refuser) qui utilise l'espace comme métaphore ultime du destin humain.Clips? MTV? Cela éxiste encore? :iout:Olivier Sanguy a écrit: Très fort en ces temps de montages syncopés façon clips MTV.
Dans le film, le personnage de Sandra Bullock va apprendre à accepter la mort de son enfant (faire son deuil, jamais évident) tout en refusant en revanche de se laisser aller à mourir.
Invité- Invité
Merci Olivier pour cette critique
( sans spoiler le film)
( sans spoiler le film)
lionel- Messages : 2195
Inscrit le : 11/11/2009
Age : 38
Localisation : Herault
C'est également le choix fait par Kubrick dans 2001, comme déjà évoqué plus haut.Olivier Sanguy a écrit: [...]
Perso, mais là les avis peuvent diverger, j'ai pris une sacré claque car l'angoisse du danger est bien transcrite (mention spéciale à Sandra Bullock qui pourrait bien obtenir une nouvelle nomination aux Oscars). La parti-pris d'absence de son est très astucieusement contourné (sinon ce serait quand même un peu pénible) : outre la musique, on entend la respiration des astronautes, leur communications radios ou les bruits qu'ils peuvent percevoir lors de chocs contre leur combinaison (ou conduction par contact physique, pas exemple lors de l'utilisation d'outils).
[...]
Comme toi, en lisant le compte-rendu d'Olivier (Merci !:ven: ), je perçois beaucoup de "citations" de 2001 y compris dans la thématique ainsi qu'une référence à Solaris (où le personnage joué par Clooney doit aussi accepter de faire le deuil d'un proche, son épouse dans ce cas là) qui est intervenu entre les deux. C'est étrange de constater que tous les films avec un ressort psychologique et se déroulant dans l'Espace finissent toujours par se référer à 2001. Ce film est vraiment fondateur du genre au même titre que Star Wars pour le genre Space Opera.Akwa a écrit:C'est également le choix fait par Kubrick dans 2001, comme déjà évoqué plus haut.
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