Zenit-2SB / Fregat-SB (Angosat-1) - 26.12.2017

On saura peut-être si la situation s'est rétablie toute seule ou si des ordres ont pu être envoyés pour "débloquer" ce qui coinçait.
Auquel cas chapeau aux dépanneurs de l'espace

On n'a pas encore inventé l'ascenseur spatial, mais les Russes maîtrisent dorénavant l'ascenseur émotionnel !

Une première hypothèse sur le site tass-science: http://tass.com/science/983564

"According to preliminary information, communication with AngoSat was lost because of the discharged accumulators. However, by this time the satellite had been aligned to receive the sun energy and had unfolded its solar batteries, which made it possible to gradually restore energy in the spacecraft’s electric system,"

Donc batteries déchargées, les panneaux solaires étant déployés et correctement orientés, les communications sont revenues lorsque l'alimentation électrique a été suffisante

RD107 a écrit:Une première hypothèse sur le site tass-science: http://tass.com/science/983564

"According to preliminary information, communication with AngoSat was lost because of the discharged accumulators. However, by this time the satellite had been aligned to receive the sun energy and had unfolded its solar batteries, which made it possible to gradually restore energy in the spacecraft’s electric system,"

Donc batteries déchargées, les panneaux solaires étant déployés et correctement orientés, les communications sont revenues lorsque l'alimentation électrique a été suffisante

Il va maintenant falloir qu'Energia comprenne pourquoi les batteries étaient déchargées au moment de la séparation de l'étage d'injection...

Oubli ou défaillance ?...

Oups, chef, j'ai oublié de charger "la batterie" ! Nan, ça je ne le sens pas, ou je ne préfère ne pas le sentir possible. Je préfère lire : la batterie était chargée comme il faut à la mise à feu (juste ce qui est nécessaire) mais arrivée en orbite elle s'était déchargée sous le seuil du "juste nécessaire", en un mot elle était défaillante.

Il est certain que le satellite n'a pas été lancé avec ses batteries déchargées, sinon il n'aurait pas pu fonctionner correctement pendant les 42 premières minutes.

Ne pas oublier que le satellite était stocké pendant longtemps en attendant son lancement ; quid des batteries ?

nikolai39 a écrit:Il est certain que le satellite n'a pas été lancé avec ses batteries déchargées, sinon il n'aurait pas pu fonctionner correctement pendant les 42 premières minutes.

A quoi correspondent ces 42 minutes ? A la durée entre la séparation de l'étage Fregat et le déploiement des panneaux solaires ?

David L. a écrit:A quoi correspondent ces 42 minutes ? A la durée entre la séparation de l'étage Fregat et le déploiement des panneaux solaires ?

A la durée entre la séparation du Fregat-SB et la perte de contact. Dans ce laps de temps, le satellite a eu le temps de déployer ses panneaux solaires et ses antennes. Et puis après, plus rien.

nikolai39 a écrit:

David L. a écrit:A quoi correspondent ces 42 minutes ? A la durée entre la séparation de l'étage Fregat et le déploiement des panneaux solaires ?

A la durée entre la séparation du Fregat-SB et la perte de contact. Dans ce laps de temps, le satellite a eu le temps de déployer ses panneaux solaires et ses antennes. Et puis après, plus rien.

Merci pour les précisions. En lisant les infos à propos de la perte de contact, j'avais eu l'impression que la perte de contact avait été très rapide après la séparation et qu'elle s'était produite pendant le déploiement, pas après...

Au fait la raison qui m'a fait écrire que les batteries de Angosat-1 devaient certainement être chargées "ce qu'il faut" vous
laisse entendre que dans certain cas le client du lanceur peut demander à ce que les batteries soient presque vides pour
éviter tout risque de détérioration de la partie électrique avant que le satellite soit stabilisé en orbite. Dans ce cas là
les batteries doivent être chargées à minima pour pouvoir alimenter la balise radio, et le fonctionnement du régulateur de 
tension. Une fois la batterie chargée le protocole des tests peut commencer. C'est du vécu car j'ai participé à l'étude et
la fabrication d'un régulateur électrique pour un microsat radio amateur français et c'était une des conditions que nous 
imposait la NASA. Certes je ne sais rien des conditions pour les satellites sans générateur solaire, et encore moins sur la 
législation sur tous les modèles de batterie. Bref il existe des cas où les batteries ne sont pas chargée à fond pour des 
raison de sécurité et que si il y a une défaillance dans les générateurs électriques, le satellite est vite perdu.

c'est une info très intéressante , un peu tardive, mais bon .
le sat a déployé ses panneaux, peut-être cela a mis les bat à plat .
    étonnant aussi que les Russes ne se sont pas affolés outre mesure .
comme la plate-forme fut construite par eux, faudrait leurs demander !!

josé a écrit:étonnant aussi que les Russes ne se sont pas affolés outre mesure .
comme la plate-forme fut construite par eux, faudrait leurs demander !!

Euh... Le fait que Poutine et Rogozine avaient déjà commencé à parer de faire tomber des têtes montre qu'ils se sont beaucoup plus affolés que nous !

j 'ignorais cela

en faisant tomber les têtes, on n'arrange rien ,
avant de faire tomber les têtes , pensons d'abord à les remplacer .

nikolai39 a écrit:
Euh... Le fait que Poutine et Rogozine avaient déjà commencé à parer de faire tomber des têtes montre qu'ils se sont beaucoup plus affolés que nous !

Cette menace concerne peut-être plus l'échec retentissant  du lancement de Meteor-M n°2-1 de Vostochnyi (28.11.2017) ?
D'une part parce que Vostochnyi est le "bébé" de Poutine, et que les premiers vols depuis ce cosmodrome doivent être "impeccables et sans tache" (il commence sa campagne électorale). Ensuite le manque de rigueur dans la gestion du logiciel de vol du Fregat, non seulement indique que les programmeurs ont fauté dans leur développement, mais aussi que les responsables hiérarchiques ont contre-signé sans rien vérifier. Il faut remettre de l'ordre dans la gabegie.

là, il y a eu un dysfonctionnement (on n'a pas tous les résultats de l'enquête), mais pas forcément de négligence majeure.

Heu montmein69, parles tu de l'utilité pour les Russes de penser à créer un service qualité ?

Bon, inutile de me le dire je sais où est la sortie  :D

Huit objets issus de ce lancement ont été catalogués :

Angosat-1 : 2017-086A / 43087 sur 35962 / 36118 km à 0,06°.
C'est la seconde injection directe en orbite géostationnaire de l'année, la précédente étant celle de Blagovest 11L.

L'étage Fregat-SB : 2017-086B / 43088 sur 35875 / 36770 km à 0,21°.

Le réservoir auxiliaire de l'étage Fregat-SB : 2017-086C / 43089 sur 273 / 4059 km à 50,44°.

Le 2^e étage de Zenit : 2017-086D / 43090 sur 164 / 522 km à 51,37°.

Des débris issus du 2^e étage de Zenit :
2017-086E / 43091 sur 178 / 798 km à 51,38°.
2017-086F / 43092 sur 178 / 794 km à 51,35°.
2017-086G / 43093 sur 163 / 748 km à 51,34°.
2017-086H / 43094 sur 161 / 736 km à 51,39°.

En prenant connaissance des détails sur les objets associés à ce lancement de Angosat-1 que nous communique David L, je me demande s'il existe un critère de lancement propre ou sale ? Ici pour une charge utile expédiée directement en GEO nous alignons 7 objets (restes de fusée ou débris) dont certains certes ne resteront pas longtemps en orbite mais assez longtemps pour être dangereux.

D'après le forum NK, AngoSat-1 a bien dérivé vers sa position nominale, mais il est "passé tout droit" et a continué sa dérive.

Selon certaines sources, le contact n'aurait été retrouvé avec lui que pendant 18 minutes, et il serait donc bien mort.

nikolai39 a écrit:
Selon certaines sources, le contact n'aurait été retrouvé avec lui que pendant 18 minutes, et il serait donc bien mort.

Ce serait donc le satellite lui-même qui est défectueux ?

Energia a annoncé aujourd'hui que les tentatives pour mettre à poste Angosat-1 reprendront... à la mi-avril 2018, quand le satellite sera revenu dans la zone de visibilité des station de communication...

Selon le constructeur, le satellite a un problème dans son système d'alimentation en énergie.

La position prévue sur l'orbite géostationnaire est 14,5°E. Angosat-1 aurait dû réduire son altitude de 252 km.

https://www.energia.ru/ru/news/news-2018/news_01-15.html
http://spaceflight101.com/zenit-angosat-1/angosat-troubleshooting-to-resume-in-april/

Le 2e étage de la Zenit qui a délivré Angosat devrait plonger dans l’atmosphère terrestre dès demain. (A. Zak)

Wakka a écrit:Le 2e étage de la Zenit qui a délivré Angosat devrait plonger dans l’atmosphère terrestre dès demain. (A. Zak)

Le 2^e étage du lanceur Zenit est rentré dans l'atmosphère le 27 janvier à 23h37 GMT, au-dessus du Pérou.
https://twitter.com/planet4589/status/957973457597272064
Cette rentrée dans l'atmosphère a pu être observée :
https://twitter.com/GABRlELPlNHElRO/status/957707032278261761

Info donné par David L dans un Fil sur les débris spatiaux

Le réservoir largable SBB de l'étage Fregat utilisé pour le lancement d'Angosat en décembre 2017, immatriculé 43089 / 2017-086C, a explosé en orbite le 12 février 2018 entre 9h55 et 9h59 GMT, créant plus de 25 débris.

Je pensais qu'un tel réservoir (d'un étage supérieur) lorsqu'il avait fini sa mission était au moins purgé de son reliquat d'ergol pour éviter ce genre de destruction ?
Décidément ce lancement a cumulé les ennuis

David L. a écrit:Le réservoir largable SBB de l'étage Fregat utilisé pour le lancement d'Angosat en décembre 2017, immatriculé 43089 / 2017-086C, a explosé en orbite le 12 février 2018 entre 9h55 et 9h59 GMT, créant plus de 25 débris.

Quatre premiers débris ont été catalogués par le Norad :

2017-086J / 43219 sur 280 / 3283 km à 50,45°
2017-086K / 43220 sur 279 / 3678 km à 50,28°
2017-086L / 43221 sur 215 / 1645 km à 50,75°
2017-086M / 43222 sur 257 / 3693 km à 50,41°

Le périgée à 280 km n'est pas bien haut, il va permettre une rapide érosion de l'orbite, mais son apogée de plus de 3000 km ne va pas trop servir au freinage. Sans doute, suivant l'orientation du corps de fusée et débris, ils seront en orbite jusqu'à la fin de l'année. Ces débris traversent plusieurs couches de ce que l'on appelle la LEO et ils présentent une menace de plus pour la navigation spatiale. Heureusement leur signature radar et optique les rendent facile à suivre et leurs routes sont bien entendu prédictives.