Roscosmos menace d’interrompre ses livraisons de Soyouz à Arianespace

Quelques news de cette histoire sur les Echos.fr

Les Echos a écrit:Cela n'a pas gâché la belle fête hier du départ de Thomas Pesquet pour la station spatiale internationale. « Mais cela crée une gêne... »
« Cela pollue le reste », prévient-on dans l'entourage ministériel. « En principe, cela n'aura pas de conséquence. Mais bon, sait-on jamais... »

La nuit dernière à Baïkonour, le directeur de Roscosmos Igor Komarov était tout sourires aux côtés de Thierry Mandon et de Jean-Yves Legall, président du Centre national d'études spatiales (CNES). Dans les coulisses du lancement, ils ont informellement évoqué la lettre envoyée par Roscosmos le mois dernier à Matignon menaçant d'assigner la France devant un tribunal arbitral si ces actifs français ne lui sont pas rendus. Moscou a même semblé faire du chantage : les Russes pourraient cesser de livrer des fusées Soyouz à Arianespace tant que les 300 millions d'euros feront l'objet d'une procédure judiciaire.

http://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0211509076879-derriere-thomas-pesquet-les-tensions-franco-russes-sur-ioukos-2044010.php

Le Monde.fr  - 18.11.2016 a écrit:Vendredi, sitôt revenu de Baïkonour à Moscou, Thierry Mandon devrait s’entretenir avec le conseiller pour la science et la recherche de Vladimir Poutine, pour relancer la coopération entre les deux pays.

http://www.lemonde.fr/cosmos/article/2016/11/18/mise-en-orbite-reussie-pour-l-equipage-de-soyouz_5033149_1650695.html

Voici des nouvelles de cette affaire qui empoisonne les relations spatiales entre la Russie et l'Europe.
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/ioukos-le-dossier-qui-empoisonne-arianespace-620404.html

Du nouveau:

http://www.lefigaro.fr/international/2017/06/26/01003-20170626ARTFIG00263-les-relations-franco-russes-suspendues-a-la-justice-francaise.php

ENQUÊTE - Deux décisions de la cour d'appel de Paris sont attendues ce mardi dans l'affaire Ioukos, saga judiciaire aux ramifications internationales qui connaît de multiples rebondissements depuis près de quinze ans. La Russie, condamnée à payer 50 milliards de dollars dans ce dossier, défend ses intérêts pied à pied.

La décision de la première chambre de la cour d'appel de Paris marquera une étape décisive dans la saga entamée il y a quatorze ans avec le démantèlement de Ioukos
Deux décisions de la cour d'appel de Paris, attendues ce mardi 27 juin, vont peser sur la relation entre Paris et Moscou. Le premier arrêt, attendu dans la matinée, pourrait compromettre la poursuite des lancements des fusées russes Soyouz depuis Kourou, en Guyane française ; le second arrêt, annoncé en début d'après-midi, porte sur une somme astronomique, 50 milliards de dollars.

Il y a un résumé intéressant ici :

http://www.lepoint.fr/economie/affaire-ioukos-le-proces-a-50-milliards-de-passage-a-paris-26-06-2017-2138459_28.php

Donc demain c'est quitte ou double pour l'avenir du soyuz au CSG et pour certains des clients majeurs d'arianespace comme OneWeb ...

Il manque un mot dans le titre de cette enfilade  ; menace d'interrompre ses livraisons ...

L'autre élément important, c'est qu'en 2016 Arianespace a perdu l'exclusivité des droits d'exploitation de Soyouz. Roscosmos a recréé l'agence Glavcosmos qui propose également le Soyouz (depuis Baïkonour et Vostotchnyi) sur le marché commercial. Personnellement, si j'étais un client, et si Arianespace perdait le Soyouz, je me retournerais vers Glavcosmos...

Ils l'ont d'ailleurs fusionner avec Kosmotras pour creer GK launch Services

nikolai39 a écrit:L'autre élément important, c'est qu'en 2016 Arianespace a perdu l'exclusivité des droits d'exploitation de Soyouz. Roscosmos a recréé l'agence Glavcosmos qui propose également le Soyouz (depuis Baïkonour et Vostotchnyi) sur le marché commercial. Personnellement, si j'étais un client, et si Arianespace perdait le Soyouz, je me retournerais vers Glavcosmos...

Certes. J'ai l'impression qu'on oublie que le "Spatial Européen" veut arrêter le SOYUZ au CSG au prfit du couple VEGA-C / Ariane 62.

Effectivement, Véga C a une capacité accrue et des perspectives d’évolution à court terme à 2.3T++(1) en orbite basse. Du coup avec Ariane 6.2 on couvre toute la gamme de lancement.
1) Je ne retrouve plus les infos sur les performances espérées.

montmein69 a écrit:A voir au cas où les tirs depuis Kourou s'arrêtaient, si des clients accepteraient facilement de transférer leurs projets de lancements de CU vers Baïkonour ou Vostochnyi ? (la période "lune de miel" de Starsem ... est du passé)

La plupart des lancements OneWeb sont déjà prévus depuis Baïkonour et Vostotchnyi, via Starsem justement.

La cour d'appel de Paris a débloqué les 300M€ qu'Arianespace devait à Roscosmos.

http://www.europe1.fr/economie/proces-ioukos-la-justice-francaise-debloque-les-fonds-dus-par-arianespace-a-lagence-spatiale-russe-3373469

http://www.capital.fr/economie-politique/affaire-ioukos-la-france-arbitre-d-un-proces-a-50-milliards-d-euros-1234480

https://fr.sputniknews.com/international/201706271032008296-arianespace-roskosmos-ioukos-verdict/

Roscosmos s'en réjouit.

http://tass.ru/kosmos/4368723

Je ne comprends pas grand chose à cette histoire très complexe, mais il semble que ce soit une bonne nouvelle pour les relations spatiales franco-russes.

Je propose que pour fêter cette décision : que l'on envoi des soyuz habités depuis la Guyane :esamour:

vp a écrit:Je propose que pour fêter cette décision : que l'on envoi des soyuz habités depuis la Guyane :esamour:

Pas possible pour cause de sauvegarde de l'équipage....

Hadéen a écrit:Pas possible pour cause de sauvegarde de l'équipage....

Cela me désole de voir que vous avez 17 ans et que vous écriviez impossible.

vp a écrit:

Hadéen a écrit:Pas possible pour cause de sauvegarde de l'équipage....

Cela me désole de voir que vous avez 17 ans et que vous écriviez impossible.

Il n'en reste pas moins que les pré-études conduites par ROSCOSMOS et SDP ont montré cela.

Outre les problèmes de sauvegarde, il y a d'autres considérations.

- coût de la construction des infrastructures nécessaires pour accueillir un vaisseau Soyouz et héberger son équipage,

- intérêt technique. La Guyane c'est bien pour le GEO, mais pour du 51,6° il n'y a pas d'intérêt. L'orbite de l'ISS a justement été choisie pour favoriser Baïkonour.

- globalement, je ne vois pas pourquoi on dupliquerait des installations existantes, ce serait globalement de l'argent jeté par les fenêtres. Et pourquoi la Russie ferait-elle ce genre d'investissements avec l'ESA, qui est un partenaire relativement mineur de l'ISS ?

- en gros : qu'y gagnerait l'Europe, et qu'y gagnerait la Russie ? Réponse : rien, dans les deux cas.

- le manifeste des lancements guyanais est déjà bien compliqué, et je ne suis pas sûr que Stéphane Israël soit très heureux à l'idée de rajouter quatre lancements de plus sur ses plannings, qui plus est avec une plus value financière inexistante.

- les Progress continueraient de voler depuis Baïkonour ? Si oui, il ne faudrait pas transférer les infrastructures, mais les dupliquer (= $$$$$$$). Si non, on ne rajoute pas 4 tirs dans le planning de M. Israël, mais 7 ! Tout ce matos (vaisseaux + lanceurs + équipages) doivent voyager en train jusqu'à Saint-Pétersbourg, puis traverser l'Atlantique en bateau... Sept fois par an...

- techniquement, une Soyouz-FG ne peut pas être lancée du CSG. A moins de modifications importantes des installations (= $$$$$$).

nikolai39 a écrit:Outre les problèmes de sauvegarde, il y a d'autres considérations.

- coût de la construction des infrastructures nécessaires pour accueillir un vaisseau Soyouz et héberger son équipage,

- intérêt technique. La Guyane c'est bien pour le GEO, mais pour du 51,6° il n'y a pas d'intérêt. L'orbite de l'ISS a justement été choisie pour favoriser Baïkonour.

- globalement, je ne vois pas pourquoi on dupliquerait des installations existantes, ce serait globalement de l'argent jeté par les fenêtres. Et pourquoi la Russie ferait-elle ce genre d'investissements avec l'ESA, qui est un partenaire relativement mineur de l'ISS ?

- en gros : qu'y gagnerait l'Europe, et qu'y gagnerait la Russie ? Réponse : rien, dans les deux cas.

- le manifeste des lancements guyanais est déjà bien compliqué, et je ne suis pas sûr que Stéphane Israël soit très heureux à l'idée de rajouter quatre lancements de plus sur ses plannings, qui plus est avec une plus value financière inexistante.

- les Progress continueraient de voler depuis Baïkonour ? Si oui, il ne faudrait pas transférer les infrastructures, mais les dupliquer (= $$$$$$$). Si non, on ne rajoute pas 4 tirs dans le planning de M. Israël, mais 7 ! Tout ce matos (vaisseaux + lanceurs + équipages) doivent voyager en train jusqu'à Saint-Pétersbourg, puis traverser l'Atlantique en bateau... Sept fois par an...

- techniquement, une Soyouz-FG ne peut pas être lancée du CSG. A moins de modifications importantes des installations (= $$$$$$).

Tu discutes de finances ou de l'intérêt. Et tu as en gros raison. Mais la problématique sauvegarde, elle était carrément rédhibitoire compte tenu de la localisation du CSG. La question posée relative à la faisabilité a eue une réponse négative.

Les consignes sauvegardes sont si différentes de lors d'un vol standard de Soyuz ?

Space Opera a écrit:Les consignes sauvegardes sont si différentes de lors d'un vol standard de Soyuz ?

Je pense que ce qui est rédhibitoire, c'est qu'en cas d'éjection l'équipage se retrouve au milieu de l'océan...

nikolai39 a écrit:

Space Opera a écrit:Les consignes sauvegardes sont si différentes de lors d'un vol standard de Soyuz ?

Je pense que ce qui est rédhibitoire, c'est qu'en cas d'éjection l'équipage se retrouve au milieu de l'océan...

C'est cela... Tes contacts CSG étaient aux premières loges 😉

Pourquoi c'est rédhibitoire ? Ils ne peuvent pas prendre le risque de faire flotter un Soyuz en cas de pépin ?

Un Soyouz ça ne flotte pas justement ! Contrairement à Apollo qui a été conçu pour cela, Soyouz n'est pas équipé de flotteurs, mais justes de rétro-fusées pour amortir le choc avec la terre ferme. De toute façon vu la taille d'un module de rentrée d'un Soyouz, c'est inimaginable de le doter de flotteurs.

Noté que le fait que Cap Canaveral est dans la même confirguration que Kourou : c'est justement la raison qui avait poussé à l'époque la NASA à choisir le retour sur l'eau plutôt que sur Terre. Pour la navette celle-ci, pouvant se piloter, était conçue pour pouvoir retourner en Floride ou bien traverser l'Atlantique en cas de pépin.