Space Rider : Véhicule spatial européen récupérable et réutilisable

MrFrame a écrit:Quel est l'intérêt de ce véhicule ?

D'après ce que je vois, il a besoin d'un autre véhicule (une Vega) pour être mis sur orbite, afin de libérer un petit satellite de sa soute puis retour sur terre.
Ne serait-il pas plus efficace (et moins chère) de mettre en orbite le satellite directement avec Vega (ou tout autre lanceur adapté) ?

Faire du developpement des technologies de rentree en Italie.

Personnellement je ne comprends toujours pas l'intérêt d'avoir comme pour Hermès une partie du véhicule non-réutilisable qu'on perd lors du retour.

jassifun a écrit:

MrFrame a écrit:Quel est l'intérêt de ce véhicule ?

D'après ce que je vois, il a besoin d'un autre véhicule (une Vega) pour être mis sur orbite, afin de libérer un petit satellite de sa soute puis retour sur terre.
Ne serait-il pas plus efficace (et moins chère) de mettre en orbite le satellite directement avec Vega (ou tout autre lanceur adapté) ?

Faire du developpement des technologies de rentree en Italie.

Ca, c'était le boulot du programme IXV ... là, OK
Mais pour moi, ce Space Rider n'a strictement aucun intérêt pour le déploiement de charges utiles en orbite.
Eventuellement, si on en fait un X-37 européen, je comprendrais mieux. Mais c'est pas la voie qu'il semble prendre.

L'intérêt majeur du Space Rider est de permettre des expériences scientifiques, militaires ou civiles, en orbite basse, d'une durée pouvant atteindre plusieurs mois, avant retour sur piste d'atterrissage (aux canaries de mémoire). Tout cela en autonomie "Europe" et en tout indépendance.
L'intérêt est grand.

Je les vois déjà les afficionados de space, assister au retour de l'engin sur une piste européenne :) Nous aurons aussi une certaine fierté je pense.

"L'ESA offre la possibilité à des charges utiles de monter à bord du premier vol, et des futurs, vers l'orbite basse dans son Space Rider réutilisable. Les candidatures doivent parvenir à l'ESA avant le 30 novembre."

1er lancement en 2023 sur Vega C.

https://www.esa.int/Enabling_Support/Space_Transportation/Space_Rider/Announcement_of_opportunity_to_fly_payloads_on_ESA_s_Space_Rider

Fabien a écrit:L'intérêt majeur du Space Rider est de permettre des expériences scientifiques, militaires ou civiles, en orbite basse, d'une durée pouvant atteindre plusieurs mois, avant retour sur piste d'atterrissage (aux canaries de mémoire). Tout cela en autonomie "Europe" et en tout indépendance.
L'intérêt est grand.

Je les vois déjà les afficionados de space, assister au retour de l'engin sur une piste européenne :) Nous aurons aussi une certaine fierté je pense.

Il faudra bien choisir son île…pas trop près du volcan Cumbre Vieja!
Mais quoiqu’il en soit ce serait 

Article de l'ESA sur Space Rider, en vue de la réunion interministérielle, au cours de laquelle une enveloppe sera demandée pour poursuivre le développement.

https://www.esa.int/Enabling_Support/Space_Transportation/Space_Rider/To_orbit_and_back_with_Space_Rider

https://www.esa.int/Enabling_Support/Space_Transportation/Space_Rider/Space_Rider_enters_phase_D_for_drop_tests

ESA a écrit:Space Rider entre en phase D pour les tests de chute En bref : Le mois dernier, le véhicule spatial réutilisable de l'ESA a été approuvé pour passer à la phase D de développement : construction et tests.

[...] L'examen du mois dernier donne le feu vert final au programme Space Rider pour construire les éléments du vaisseau spatial et lancer des tests intensifs pour déterminer comment le vaisseau spatial volera, reviendra sur Terre et atterrira. Les modèles de qualification de plusieurs unités et systèmes ont déjà été livrés et après des campagnes d'essais réussies, les modèles de vol seront autorisés pour la fabrication.

[...] Les tests sur un parafoil plus petit commenceront ce mois-ci pour se préparer à un test à grande échelle plus tard cette année en utilisant un parafoil de 70 m2. Les tests plus petits permettront aux ingénieurs de peaufiner les algorithmes qui piloteront le vaisseau spatial à l'aide de treuils pour tirer et libérer la verrière – tout comme le fait un pilote de parapente humain.

[...] "Le passage à la phase D du développement est une étape importante pour tous les projets de vols spatiaux, et l'équipe de Space Rider est impatiente de mettre notre théorie en pratique sur ce projet unique", a déclaré Dante Galli, responsable du programme Space Rider.

Même s'il y a peu d'informations, le programme semble bien avancer.

Infographie

La partie arrière de l'engin comprend une motorisation et un module de service. La capsule récupérable elle, est probablement équipée de moteurs "d'orientation".
Le module de service, serait donc à remplacer pour réaliser un nouveau vol ?
l'AVUM de VEGA C fait partie du lanceur. Donc une certaine cohérence technologique, mais avec des adaptations. En utiliser un à chaque mission de deux mois .... Et l'orbiteur (drôle d'idée de l'avoir appelé Re-entry Module)  lui, devra être "remis en forme" avant de repartir.
A noter :

The upper stage AVUM+ is enhanced with an AVUM Life Extension kit that will be Space Rider's service module providing power, attitude control and deorbit capability

En cas de besoin : https://translate.google.fr/?hl=fr

Il faudra des "utilisateurs" ..... et qu'ils payent leur participation (?) ..... ou le business réalisé à bord ...... sera-t-il  subventionné ?   Voguons vers l'avenir ....  

Dans l'infographie publiée par @vp :



Concernant le retour de la capsule récupérable (Re-entry Module)
Avec parachute et parafoil pour un atterrissage en douceur.
Il faudra qu'on ait fait des progrès dans la conception des suspentes et des procédures de déploiement pour que tout arrive en bon état.  Pour le moment les ingénieurs qui ont travaillé ces sujets n'ont pas vraimen réussi à dominer les difficultés. Faudra-t-il em(dé ?)baucher hors UE ?

Très bel article de NSF sur l'avancée du programme.
On apprend, par exemple, que le consortium industriel a été instauré en proportion des fonds versés par les Etats membres.
30 % de budget provenant d'un Etat confère le droit à une présence des sociétés de cet Etat à hauteur de 30% du consortium total.

https://www.nasaspaceflight.com/2023/08/space-rider-update/

Lancement 3ème trimestre 2025. Bon... donc on va dire minimum fin 2026... si Vega-C est opérationnelle d'ici là...

vp a écrit:Même s'il y a peu d'informations, le programme semble bien avancer.

Deux ans de retard en trois ans, effectivement c'est mieux qu'Ariane 6.

Fabien a écrit:Très bel article de NSF sur l'avancée du programme.
On apprend, par exemple, que le consortium industriel a été instauré en proportion des fonds versés par les Etats membres.
30 % de budget provenant d'un Etat confère le droit à une présence des sociétés de cet Etat à hauteur de 30% du consortium total.

https://www.nasaspaceflight.com/2023/08/space-rider-update/

C'est la règle du retour géographique, applicable à tout programme de l'ESA.

Avec un peu de chance ce sera VEGA E à la place de VEGA C

Soyons patients ... avant de choisir le lanceur de cet engin Space Rider qui n'existe qu'en "réalité virtuelle"

Et puis  VEGA C commence tout juste une carrière ......

Pour VEGA E (si ce projet se voit concrétisé) il est  projeté d'utiliser le moteur M10 ... methalox développé par AVIO  (pour le 3ème étage entièrement nouveau) ..... une campagne de test était prévue en 2022. Avec quels résultats ?  

https://fr.wikipedia.org/wiki/M10_(moteur-fus%C3%A9e)

Le guide de l'utilisateur :

https://esamultimedia.esa.int/docs/edu/Space_Rider_Payload_Cargo_Bay_User_Guide.pdf

C'est quand ..... que* le projet peaufiné aux petits oignons .... débouchera sur une décision finale de financement et que l'on verra commencer à "tailler du copeau" ?

* désolé pour le barbarisme

C'est l'ESA qui décide ou une ministérielle ?

montmein69 a écrit:C'est quand ..... que* le projet peaufiné aux petits oignons  .... débouchera sur une décision finale de financement et que l'on verra commencer à "tailler du copeau" ?

* désolé pour le barbarisme  

C'est l'ESA qui décide ou une ministérielle ?

Le financement jusqu'aux deux premiers vols du Space Rider en 2025 a été acquis aux ministérielles de 2022.

https://europeanspaceflight.com/2023-esa-space-rider-update-from-programme-manager-dante-galli/

Quel financement le projet a-t-il reçu lors de la Conférence ministérielle de 2022 et est-il suffisant pour achever le développement de Space Rider ?

Dante Galli (directeur du programme): Dans l'ensemble, nous avons obtenu un très bon résultat et nous sommes très reconnaissants aux États participants et à l'Italie en particulier, en tant que contributeur majeur, d'avoir fourni le soutien nécessaire pour nous permettre d'achever le développement de Space Rider, y compris certaines activités supplémentaires, comme celles concernant l'aspect de la réutilisabilité, les activités préparatoires pour le vol suivant et l'élargissement des services potentiels aux charges utiles.

https://www.thalesaleniaspace.com/en/press-releases/thales-alenia-space-welcomes-decisions-made-european-space-agencys-ministerial-1

"Thales Alenia Space félicite vivement la décision [de l'esa] de réaliser les deux premiers vols du système européen de rentrée atmosphérique, le Space Rider."

Bien, bien il suffit d'attendre une date prévisionnelle  pour le premier vol  

Ne va-t-il pas y avoir concurrence féroce, avec les autres projets comme Nix (de The Exploration Company) par exemple ?

Ou dit autrement dit : existe-t-il un marché commercial viable pour que tous ces projets s'épanouissent ?

Si j'étais mauvaise langue, je dirais qu'en matière de concurrence et de marché le gros avantage de la branche IXV/Space Rider par rapport à Nix, c'est que les compétences acquises peuvent servir aux membres participants à des programmes bien moins pacifiques.

L'ESA a récemment rejeté la proposition Ariane Group Airbus d'un véhicule similaire pour le cargo en LEO.
Quelle est la logique de continuer dans cette voie si elle ne satisfait pas le besoin?

Bons Vols

Le modèle utilisé est très "cube lourd".
Ce projet était, je trouve, une belle idée mais je ne comprends (enfin j'ai quelques éléments) pourquoi autant de temps.
On me l'a évoqué voici déjà 5 ans et voir "seulement" un test de descente sous parapente maintenant m'évoque un projet comme Callisto, où la recherche d'idées/d'essais est le but. Non un livrable fonctionnel.
J'y voyais du sens et un intérêt mais comme mentionne  @DeepThroat avec maintenant une concurrence, cela penche vers du prototypage non pertinent.
J'espère tout de même voir le lancement, 3e trimestre 2025...

DeepThroat a écrit:L'ESA a récemment rejeté la proposition Ariane Group Airbus d'un véhicule similaire pour le cargo en LEO.
Quelle est la logique de continuer dans cette voie si elle ne satisfait pas le besoin?

Bons Vols

Space rider et LEO cargo return ne sont pas sur le même marché et sur le même niveau de complexité.

Space rider a 800kg de charge utile, n'a pas de soute pressurisée et n'est pas destiné a s'amarré a quoi que ce soit. Il est "juste" destiné a monté en orbite exposer ses charges utile au vide et au 0g pendant une certaine durée puis rentrer.

LEO cargo return a un charge utile de 3t (soit plus que tout le Space rider) , dans une soute pressurisé, avec amarrage a un station. En plus SUSIE (le projet d'ariane group) est destinée a un atterrissage propulsé, donc bien moins mature que le posé sous parachute.

Bref le seul point commun entre Susie et Space rider est l'emploi du corps portant. C'est une techno très esthétique mais qui a peine à convaincre face à la simplicité de la capsule. Un de ces intérêts est de permettre une forme plus élancée et donc une plus grande soute Pour un diamètre défini. C’est bien adapté au petit lanceur comme Vega. Sur ariane, le diamètre plus important permet de faire une soute assez grande tout en restant sur une forme de capsule.

De plus, la forme aérodynamique permet une bonne pilotabilité (se serais atteignable avec une capsule mais moins "naturelle") et un atterrissage précis (de mémoire, Space Rider doit se poser dans une aire de quelque centaine de mètre de diamètre) permettant un atterrissage a terre diminuant énormément les couts de récupération (important pour une "petite mission" comme Space Rider). Pour le LEO cargo, la mission étant bien plus lourd, il serait complexe (et cher) de faire un atterrissage précis, plus cher que de faire un atterrissage pas précis et d'avoir de gros moyen de récupération (bateau, hélicoptère...).

Pour l'anecdote, Space Cargo Limited (entreprise luxembourgeoise) avait proposé pour LEO cargo retun un projet avec un module de propulsion (si j'ai bien compris fournis par RFA) un module cargo non récupérable et véhicule de rentré base sur le Space Rider.