Space Rider : Véhicule spatial européen récupérable et réutilisable

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DeepThroat a écrit:L'ESA a récemment rejeté la proposition Ariane Group Airbus d'un véhicule similaire pour le cargo en LEO.
Quelle est la logique de continuer dans cette voie si elle ne satisfait pas le besoin? langue 3

Bons Vols

Space rider et LEO cargo return ne sont pas sur le même marché et sur le même niveau de complexité.

Space rider a 800kg de charge utile, n'a pas de soute pressurisée et n'est pas destiné a s'amarré a quoi que ce soit. Il est "juste" destiné a monté en orbite exposer ses charges utile au vide et au 0g pendant une certaine durée puis rentrer.

LEO cargo return a un charge utile de 3t (soit plus que tout le Space rider) , dans une soute pressurisé, avec amarrage a un station. En plus SUSIE (le projet d'ariane group) est destinée a un atterrissage propulsé, donc bien moins mature que le posé sous parachute.

Bref le seul point commun entre Susie et Space rider est l'emploi du corps portant. C'est une techno très esthétique mais qui a peine à convaincre face à la simplicité de la capsule. Un de ces intérêts est de permettre une forme plus élancée et donc une plus grande soute Pour un diamètre défini. C’est bien adapté au petit lanceur comme Vega. Sur ariane, le diamètre plus important permet de faire une soute assez grande tout en restant sur une forme de capsule.

De plus, la forme aérodynamique permet une bonne pilotabilité (se serais atteignable avec une capsule mais moins "naturelle") et un atterrissage précis (de mémoire, Space Rider doit se poser dans une aire de quelque centaine de mètre de diamètre) permettant un atterrissage a terre diminuant énormément les couts de récupération (important pour une "petite mission" comme Space Rider). Pour le LEO cargo, la mission étant bien plus lourd, il serait complexe (et cher) de faire un atterrissage précis, plus cher que de faire un atterrissage pas précis et d'avoir de gros moyen de récupération (bateau, hélicoptère...).

Pour l'anecdote, Space Cargo Limited (entreprise luxembourgeoise) avait proposé pour LEO cargo retun un projet avec un module de propulsion (si j'ai bien compris fournis par RFA) un module cargo non récupérable et véhicule de rentré base sur le Space Rider.

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CNesca a écrit:Le modèle utilisé est très "cube lourd".
Ce projet était, je trouve, une belle idée mais je ne comprends (enfin j'ai quelques éléments) pourquoi autant de temps.
On me l'a évoqué voici déjà 5 ans et voir "seulement" un test de descente sous parapente maintenant m'évoque un projet comme Callisto, où la recherche d'idées/d'essais est le but. Non un livrable fonctionnel.
J'y voyais du sens et un intérêt mais comme mentionne  @DeepThroat avec maintenant une concurrence, cela penche vers du prototypage non pertinent.
J'espère tout de même voir le lancement, 3e trimestre 2025...

Oui ce cube est apparemment représentatif de la répartition de la masse du Space Rider.

Je pense que ce Space Rider doit franchement plus être comparé aux X-37B et équivalent qu'au capsules commerciales, c'est ce qui se rapproche le plus, il y a des différences (atterissage par parapente+patin vs plané+trains, non-réutilisation de la partie propulsive + panneaux solaires, autonomie moindre et peut être plus proche de la navette chinoise que du x37b, absence probable de certaines contraintes lié au statut militaire) mais globalement ce Space Rider aura la plupart des mêmes capacités et fera une taille et masse comparable (5 tonnes, 8-9m de long, cu sous la tonne, atterissage précis et controllé).

Et quand on compare a ce qui se fait à l'étranger, tout a pris du temps:

-X37b: Commencé en 1996 ("Space Maneuver Vehicle"), premiers essais d’atterrissage d'un premier prototype par largage en 1998-2000 (X-40), officialisation du X-37 en 1999, premiers essais d’atterrissage d'un second prototype par largage en 2005 (X-37A), premier lancement orbital en 2010 (X-37B), a noter que ce programme a beaucoup changé de maitre d'ouvrage, passant de l'USAF, à la NASA à la DARPA pour revenir à L'USAF

-Navette Réutilisable Chinoise: Premiers essais de largage d'un prototype ("Shenlong") fin 2007, avec debut du projet dans la 1ere moitié des années 2000, premiers essais suborbitaux (probablement à échelle réelle) en 2010, premier lancement orbital en 2020.

-Programme RLV-TD Indien: premières études fin année 2000, officialisation en 2012, essai suborbital à echelle reduite en 2016, essais d'atterissage par largage en 2023-2024, lancement orbital (OREX) prévu dans quelques années.

on peut aussi noter l'ancien programme japonais HOPE qui couta l'équivalent d'un milliard de la fin des années 80 au début des années 2000 et donna lieu, a des lancements suborbitaux d'un corps porteur et capsule et essais de largage d'une petite navette mais les objectifs étaient différents, c'était plus de la R&D pure.

Donc je pense que de base, ce genre de programmes de petites navettes, sans des financements conséquents digne des programmes habités, prennent au moins une décennie de développement.
Quand on ajoute a ça le fait que l'IXV-Space Rider a eu un developpement assez decousu
-Debut du projet d'un démonstrateur simple par le CNES au début des années 2000 ("Pre-X"), sur la base d'études de la fin du projet Hermes, en collaboration avec EADS, Dassault, avec lancement russe
-Européanisation en 2005 sous le nom IXV"
-Première diversion avec le projet européen de corps porteur à échelle réduite EXPERT, principalement italien, véhicule construit mais jamais lancé car lanceur russe plus disponible.
-Italianisation du projet en 2009, TAS-Italie devient le maitre d’œuvre et lanceur italien, premières esquisses d'une navette opérationnelle dérivée (PRIDE)
-Premiers essais d’atterrissage par largage en 2012
-Continuité de projets parallèles coté italien (USV du CIRA) et Allemand (SHEFEX de la DLR) sans regroupement des effectifs et moyens.
-Lancement début 2015
-Officialisation de PRIDE (devenu Space Rider) fin 2016 par l'ESA mais sans les moyens pour (seulement quelques dizaines de millions qui n'ont permis que le début du développement préliminaire fin 2017).
-Vrai débuts des travaux après la ministérielle de 2019 qui a proprement financé ça (170 millions)

En voyant ca il n'est pas étonnant qu'un projet qui prend de base 10-15 ans à l'étranger prenne 20-25 ans en Europe...
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Space Rider : Véhicule spatial européen récupérable et réutilisable - Page 3 Empty Ca se discute...

Message Mar 6 Aoû 2024 - 20:12


Space rider et LEO cargo return ne sont pas sur le même marché et sur le même niveau de complexité.

Soit, et en quoi cela joue t'il sur le choix du véhicule? Plus exactement en quoi cela disqualifie t'il un tel choix pour le Cargo?

LEO cargo return a un charge utile de 3t (soit plus que tout le Space rider) , dans une soute pressurisé, avec amarrage a un station. En plus SUSIE (le projet d'ariane group) est destinée a un atterrissage propulsé, donc bien moins mature que le posé sous parachute.

Il semble que la masse retournée est plutôt de l'ordre de 2T. Par ailleurs la proposition Ariane Group faisait état d'un retour sous parachute et non propulsé.

C'est une techno très esthétique mais qui a peine à convaincre face à la simplicité de la capsule. Un de ces intérêts est de permettre une forme plus élancée et donc une plus grande soute Pour un diamètre défini. C’est bien adapté au petit lanceur comme Vega. Sur ariane, le diamètre plus important permet de faire une soute assez grande tout en restant sur une forme de capsule.

S'il s'agit d'esthétique....c'est vrai que dans ce milieu c'est ce qui domine le design...Et donc sur une Ariane on a un meilleur emport qu'avec une capsule qui par ailleurs abandonne tout le module de propulsion en orbite...

De plus, la forme aérodynamique permet une bonne pilotabilité (se serais atteignable avec une capsule mais moins "naturelle")

Pas vraiment non, entre un cône et un corps porteur, les performances aérodynamiques sont très différentes en particulier les charges à la rentrée et la capacité de déport latéral.

Pour le LEO cargo, la mission étant bien plus lourd, il serait complexe (et cher) de faire un atterrissage précis, plus cher que de faire un atterrissage pas précis et d'avoir de gros moyen de récupération (bateau, hélicoptère...).

A peu près 13T à la rentrée. On largue couramment des chars de combat bien plus lourds sous parachute et avec une voile pilotée la zone d'atterrissage est extrêmement précise. Justement, un corps porteur plus un parachute piloté permet une très grande précision bien meilleure qu'une capsule. Quant aux coûts, l'heure de vol d'un hélicoptère où celle d'un bateau à la mer sont tout à fait conséquents...

Pour l'anecdote, Space Cargo Limited (entreprise luxembourgeoise) avait proposé pour LEO cargo retun un projet avec un module de propulsion (si j'ai bien compris fournis par RFA) un module cargo non récupérable et véhicule de rentré base sur le Space Rider.
Et donc?

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