SpaceX-Falcons & Soyuz. Les prix réels entre hystérie et faux calculs ?
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Où veut-on en venir dans ce débat ? On part des postulats "SpaceX est subventionné" (en ignorant les remarques mentionnant que les autres le sont également), "aucun booster n'a fait 10 vols" (on enfonce les portes ouvertes), "le starship va remplacer la F9", "30% du carburant est utilisé pour l'atterrissage" (je crois que c'est bien moins), tout ça pour en arriver où ? Est-ce que la finalité c'est de dire que SpaceX c'est de la poudre aux yeux ? Qu'on baigne dans le mensonge ? Je ne comprends pas bien.
Si tu pouvais nous éclairer, Bladerunner2020, sur tes conclusions suite à ces affirmations ?
Si tu pouvais nous éclairer, Bladerunner2020, sur tes conclusions suite à ces affirmations ?
Thierz- Admin
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Thierz a écrit:Où veut-on en venir dans ce débat ? On part des postulats "SpaceX est subventionné" (en ignorant les remarques mentionnant que les autres le sont également), "aucun booster n'a fait 10 vols" (on enfonce les portes ouvertes), "le starship va remplacer la F9", "30% du carburant est utilisé pour l'atterrissage" (je crois que c'est bien moins), tout ça pour en arriver où ? Est-ce que la finalité c'est de dire que SpaceX c'est de la poudre aux yeux ? Qu'on baigne dans le mensonge ? Je ne comprends pas bien.
Si tu pouvais nous éclairer, Bladerunner2020, sur tes conclusions suite à ces affirmations ?
SpaceX est subventionné, oui.
on parle de 10 vols, c'est pour atteindre une viabilité économique par booster, 8, ou 12 vols, oui, c'est pas fixé à 10.
Mais certainement pas 5 vols. trop peu. On pourra en reparler. mais ici, c'est délicat : faut avoir des infos sur les couts chez SpaceX.
Le Starship va remplacer les falcons, oui, c'est déclaré officiellement par Musk et Shotwell. pas de soucis, ya des sources.
30 % du carburant. oui, je confirme.
Aucun mensonge. non, on parle de viabilité économique, et de rentabiité par vol , par booster. Comment la concurence va réagir. ..etc.
Pourquoi parler de mensonge. ??.
Bladerunner2020- Messages : 612
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Donc en fait, le but de tout ceci c'est de dire que la rentabilité économique n'est pas prouvée, je comprends mieux merci.
C'est un débat qu'on a assez souvent, sur le forum. On a généralement deux points de vue, pas forcément divergents, qui se confrontent :
Alors bien sûr que les juteux contrats NASA, et mieux encore ceux de l'USAF, ont sûrement aidé à maintenir l'entreprise à flot jusqu'ici. Mais c'est à un prix tellement moins cher que si la NASA avait tout géré ! La NASA se dote de deux vaisseaux (redondance) pour l'accès à l'orbite basse, à un prix hyper abordable, etdans des temps records heu non pour le calendrier c'est pas mieux que la NASA :megalol:.
C'est un débat qu'on a assez souvent, sur le forum. On a généralement deux points de vue, pas forcément divergents, qui se confrontent :
- Le premier, c'est de dire qu'effectivement, cette rentabilité n'est pas prouvée (et c'est normal, car SpaceX ne communique que très peu sur ses coûts, et quand elle le fait par la voix de G. Shotwell, les gens ne la croient pas).
- Le second, c'est de dire que même si la rentabilité n'est pas prouvée, ce n'est pas une chimère : elle doit exister quelque part puisque SpaceX persévère en ce sens (ils sont connus pour abandonner les voies sans issue)
Alors bien sûr que les juteux contrats NASA, et mieux encore ceux de l'USAF, ont sûrement aidé à maintenir l'entreprise à flot jusqu'ici. Mais c'est à un prix tellement moins cher que si la NASA avait tout géré ! La NASA se dote de deux vaisseaux (redondance) pour l'accès à l'orbite basse, à un prix hyper abordable, et
Thierz- Admin
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Bladerunner2020 a écrit:Pierre de Sedna, passer en revue l'historique des vols ne changera rien : aucun booster Block 5 n'a fait 10 vols successifs.
AlexSS, il commence trés bien avec des chiffres, pour finir en spéculations. ça fait plouf.
:D
1 - Ce qui est spéculatif, c'est d'imaginer qu'un obstacle imprévu va surgir à partir de la 6ème réutilisation, et empêchera d'arriver à la 10ème. Cela ne se fonde sur aucun fait, aucun indice. Or, un point de vue n'est valable que s'il est étayé par des arguments fondés sur des faits.
On n'est pas face à un opérateur qui a essayé quelque chose, qui s'est planté, et qui dit que la prochaine fois, ça va marcher. Il n'y a pas eu de tentative et d'échec laissant penser que quelque part il y aurait un obstacle.
En quelques mois, le palier de deux vols, puis celui de trois vols, et celui de quatre vols ont été franchis, pour plusieurs étages distincts. Avec manifestement beaucoup de facilité.
Le seul incident est celui de l'échec de la récupération du B1048 lors de son 5ème vol. Mais l'explication donnée à cet échec semble sans rapport avec l'usure causée par la réitération des vols. En outre, la réussite de la 5ème récupération du B1049 montre qu'il n'y a pas de mur invisible limitant à 4 les récupérations d'étages. Si surviennent des incidents comparables à celui de la 5ème récupération du B1048, on pourra en rediscuter. Mais faire une telle hypothèse est spéculatif.
2 - La Falcon 9 block 5 est apparue il y a deux ans et SpaceX a procédé à une montée en charge progressive de sa nouvelle fusée. SpaceX n'a pas voulu tester un seul étage de multiples fois, mais plusieurs étages en parallèle, d'abord 2, puis 3, puis 4 fois et ainsi de suite. Ce qui est plutôt intelligent pour acquérir de l'expérience généralisable, non ?
Par ailleurs, cette période coïncide avec un "trou d'air" du secteur spatial, un tarissement des commandes, ce que tu oublies de rappeler @Bladerunner2020. Un étage peut, en termes techniques, revoler 2 mois après une utilisation, mais pour des raisons économiques liées à un ralentissement mondial de l'activité spatiale commerciale, SpaceX a dû espacer les vols.
Donc c'est très simple : SpaceX n'a pas eu le temps, sur un produit tout à fait nouveau commercialisé à un moment peu propice, de faire voler un même étage dix fois. 10 vols, avec un espacement de l'ordre de 4 mois entre chaque vol pour un même étage, cela fait approximativement au total 40 mois, soit entre trois et quatre ans. L'accomplissement des 10 vols nécessite d'aller jusqu'en 2021 ou 2022. Reprocher à SpaceX de ne pas avoir effectué les 10 vols avec un même étage, ce n'est pas être de bonne foi, pour cette simple raison logique de calendrier.
Finalement, pour faire vivre la réutilisation, SpaceX a inventé la constellation Starlink, projet sans précédent qui permet à un opérateur de lancements spatiaux de créer la demande qui correspond à son offre. C'est ainsi que le cap des 10 vols effectués par un même booster pourra être franchi.
3 - Par ailleurs, pourquoi parler tout le temps de 10 vols comme condition de la rentabilité de la réutilisation ? Tout cela se fonde sur une surinterprétation de tweets faits par Elon Musk il y a très longtemps. Mais de quel niveau de rentabilité parle-t-on ? En réalité, 8 vols, 9 vols, 10 ou 11 vols, cela ne joue qu'à la marge sur cette rentabilité. Et il y a d'autres paramètres qui influencent la rentabilité.
Enfin, une évidence : pour une entreprise privée, la communication n'a d'intérêt que pour autant qu'elle contribue à créer un environnement favorisant la rentabilité. SpaceX ne va pas forcément révéler les marges qu'elle réalise, car un bon commerçant cherche en général à faire croire à son client qu'il a été extrêmement bien traité, à la limite du possible.
Bladerunner2020 a écrit:
Le Starship remplacera le Falcon, c'est deja un signe de non viabilité économique.
Curieux argument, qui est une affirmation sans l'esquisse d'un début de quelconque démonstration.
Les justifications du projet Starship sont bien connues de tous. La Falcon 9 n'est pas entièrement réutilisable et surtout, même dans sa version Falcon Heavy, elle n'a pas une capacité suffisante pour effectuer des vols habités au-delà de l'orbite terrestre. Alors que même si ces vols tardent à venir, ils sont depuis presque toujours l'horizon des programmes spatiaux américains.
SpaceX ne craint pas trop pour sa Falcon 9 la concurrence des fusées consommables. Mais elle a de bonnes raisons de redouter celle de la New Glenn de Blue Origin, qui repose sur le réutilisable, et qui est beaucoup plus puissante que la Falcon 9. Ainsi que la concurrence de la Vulcan, fusée du cartel United Launch Alliance des opérateurs déclinants du Old Space, revitaminée par les moteurs récupérables fournis par Blue Origin (au grand dam de nos amis Russes qui perdent un débouché pour le RD 180 - fin de la parenthèse).
Dans une célèbre conférence, Gwynne Shotwell avait brillamment expliqué les fondements de la stratégie qui inspire le Starship : garder une longueur d'avance sur les concurrents pour ne pas un jour être surpassé par ceux qui reprennent les bonnes idées que l'on a soi-même lancé.
Dans un monde parallèle, dans un secteur spatial qui serait stationnaire, s'il n'y avait en face de la Falcon 9 que Proton, Soyouz et l'actuelle Ariane, le Starship serait un luxe ne répondant pas à une nécessité stratégique. Mais dans le monde réel, il y a Blue Origin, et n'oublions pas non plus les Européens, qui à mon avis feront évoluer Ariane, au-delà d'Ariane 6, vers un lanceur réutilisable aux environs de 2030. Enfin la Chine, avec des moyens considérables, explore toutes les pistes d'évolution des lanceurs, y compris celle de lanceurs récupérables et réutilisables.
C'est parce que la Falcon 9 réutilisable est un succès qu'un peu partout dans le monde les initiatives se multiplient pour développer des lanceurs concurrents dont certains - les plus prometteurs - reprennent la piste de la réutilisabilité.
Donc ou bien SpaceX s'endort sur ses lauriers, ou bien elle va plus loin dans la réutilisation, et dans la course à la puissance des lanceurs. Ce qui requiert un lanceur de type Starship.
Y parviendra-t-elle ? On peut parier en ce sens, et je le fais, mais j'admets que cela reste un pari. Un pari argumenté, pas un pari irrationnel, mais un pari tout de même. Alors que le succès de la Falcon 9, lui, relève des faits constatés.
PierredeSedna- Donateur
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Et pour rester bref, une variation de 30 % de la masse d'ergols pour mettre une charge utile en orbite, c'est négligeable en termes de coûts car les ergols ne représentent qu'un à deux pourcents de l'ensemble des coûts qui sont concentrés dans la R&D, la construction du matériel, sa mise en œuvre (et éventuellement son entretien pour réutilisation après récupération).
Le vrai challenge sera de savoir s'il est possible de descendre de 60 jours à 8 ou 10 jours de travail pour remettre en état un booster (l'objectif des 24 h initialement affiché ne me semble d'ailleurs pas nécessaire). Réutiliser 15 fois un booster peut très bien ne pas être rentable (face aux lanceurs consommables) s'il faut à chaque fois des mois de travail pour le remettre en état, alors que le perdre (ou le déclasser) tous les 5 tirs peut être rentable s'il ne faut que quelques jours pour le remettre en état entre chacune de ses 5 utilisations.
Tout ça fait beaucoup, de paramètres dont aucun d'entre nous ne connaît les valeurs...
Le vrai challenge sera de savoir s'il est possible de descendre de 60 jours à 8 ou 10 jours de travail pour remettre en état un booster (l'objectif des 24 h initialement affiché ne me semble d'ailleurs pas nécessaire). Réutiliser 15 fois un booster peut très bien ne pas être rentable (face aux lanceurs consommables) s'il faut à chaque fois des mois de travail pour le remettre en état, alors que le perdre (ou le déclasser) tous les 5 tirs peut être rentable s'il ne faut que quelques jours pour le remettre en état entre chacune de ses 5 utilisations.
Tout ça fait beaucoup, de paramètres dont aucun d'entre nous ne connaît les valeurs...
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Les fous ouvrent les voies qu'empruntent ensuite les sages. (Carlo Dossi)
Bonjour a tous
Je n arrive pas a comprendre cette affirmation qui chiffre a 30 pour cent la masse d ergol pour la récupération du premier étage
pour accélérer le lanceur jusqu à la séparation il y a 9 moteurs qui tournent presque a fond, ensuite débarrassé du deuxième étage et de la charge utile le premier étage doit ralentir en utilisant un ou trois moteurs part courtes impulsions et en bénéficiant un freinage aérodynamique je ne voit pas comment cela pourrait consommer 30% du carburant
Je n arrive pas a comprendre cette affirmation qui chiffre a 30 pour cent la masse d ergol pour la récupération du premier étage
pour accélérer le lanceur jusqu à la séparation il y a 9 moteurs qui tournent presque a fond, ensuite débarrassé du deuxième étage et de la charge utile le premier étage doit ralentir en utilisant un ou trois moteurs part courtes impulsions et en bénéficiant un freinage aérodynamique je ne voit pas comment cela pourrait consommer 30% du carburant
hector 45- Donateur
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hector 45 a écrit:Bonjour a tous
Je n arrive pas a comprendre cette affirmation qui chiffre a 30 pour cent la masse d ergol pour la récupération du premier étage
pour accélérer le lanceur jusqu à la séparation il y a 9 moteurs qui tournent presque a fond, ensuite débarrassé du deuxième étage et de la charge utile le premier étage doit ralentir en utilisant un ou trois moteurs part courtes impulsions et en bénéficiant un freinage aérodynamique je ne voit pas comment cela pourrait consommer 30% du carburant
En fait les 30 % sont une exagération colportée par ceux qui appliquent mécaniquement l'équation de Tsiolkovski au retour de l'étage en "oubliant" l'importante impulsion spécifique effective de la rétropropulsion hypersonique dans l'air raréfié de la haute atmosphère. La principale dégradation de performances d'un booster réutilisable c'est le matériel qu'il faut rajouter pour sa récupération (train d'atterrissage, bouclier thermique, voire voilure).
Ensuite, je passe sur tous ceux qui là encore appliquent la même équation, le nez dans le guidon algébrique en oubliant que dans un rapport de masse les ergols sont bon marché et le matériel hors de prix... ;)
Le principal facteur de rentabilité économique de la réutilisation est aujourd'hui la quantité de travail nécessaire à la remise en état. Il n'est pas nécessaire qu'elle soit nulle comme en aviation, il suffit qu'elle soit raisonnable...
Ensuite, je passe sur tous ceux qui là encore appliquent la même équation, le nez dans le guidon algébrique en oubliant que dans un rapport de masse les ergols sont bon marché et le matériel hors de prix... ;)
Le principal facteur de rentabilité économique de la réutilisation est aujourd'hui la quantité de travail nécessaire à la remise en état. Il n'est pas nécessaire qu'elle soit nulle comme en aviation, il suffit qu'elle soit raisonnable...
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Réponse à Henri :Henri a écrit:En fait les 30 % sont une exagération colportée par ceux qui appliquent mécaniquement l'équation de Tsiolkovski au retour de l'étage en "oubliant" l'importante impulsion spécifique effective de la rétropropulsion hypersonique dans l'air raréfié de la haute atmosphère. La principale dégradation de performances d'un booster réutilisable c'est le matériel qu'il faut rajouter pour sa récupération (train d'atterrissage, bouclier thermique, voire voilure).
Ensuite, je passe sur tous ceux qui là encore appliquent la même équation, le nez dans le guidon algébrique en oubliant que dans un rapport de masse les ergols sont bon marché et le matériel hors de prix... ;)
Le principal facteur de rentabilité économique de la réutilisation est aujourd'hui la quantité de travail nécessaire à la remise en état. Il n'est pas nécessaire qu'elle soit nulle comme en aviation, il suffit qu'elle soit raisonnable...
Je voudrais bien vérifier si c'est vraiment 30% des carburants pour le retour du Falcon. j'ai une source, mais sans plus.
Par contre, les 30% c'est pas pour évaluer le prix du carburant !! mais la charge utile qui doit étre diminuée pour garder 30% de carburant.
Si le lanceur brule tout le carburant, la charge utile pourrait étre plus importante. c'est aussi l'orbite qui pourrait étre plus haute (on fait tourner les moteurs plus longtemps, bruler les 30% restants) je pense, de mémoire, qu'un booster a deja était utilisé comme ça.
Mais garder 30 %, presque le tier du poids total du combustible c'est énorme, et ça bride le lanceur. donc, sa rentabilité.
Le cout du LOX/RP1 n'est pas significatif.
Bladerunner2020- Messages : 612
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Pour un retour sur barge, le 1er étage se réserve 5% de masse de carburant.
C'est même inférieur pour un retour sur la Landing Zone du Cap.
Source @Capcomespace
C'est même inférieur pour un retour sur la Landing Zone du Cap.
Source @Capcomespace
Fabien- Messages : 6867
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Trente pour c'est énorme ! le temps de propulsion des boosters pour une récupération sur barge est de 150 à 160 secondes il me semble, alors que pour un vol consommable il est de 180 secondes et en plus s'il n'y a pas récupération la poussée diminue quand même pour que l'accélération soit quasi constante !
Je pense que c'est plus dix pour cent qui sont en "réserve" pour le retour.
Je pense que c'est plus dix pour cent qui sont en "réserve" pour le retour.
Anovel- Donateur
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J'avais également en tête le chiffre de 10%, mais alors pour retrouver d'où venait le calcul, il faudrait éplucher pas mal de pages du forum, je me demande même si on n'avait pas eu une info officielle de SpaceX sur ce ratio. Je vais rechercher.
Pour un tir de Starlink avec atterrissage sur barge, chiffres approximatifs :
Pour un tir de Starlink avec atterrissage sur barge, chiffres approximatifs :
- Décollage = 157 secondes x 9 moteurs, avec une réduction de la poussée à l'approche de Max-Q
- Entry burn = 20 secondes x 3 moteurs
- Landing burn = 24 secondes x 3 moteurs (ou bien est-ce un seul moteur ?)
Thierz- Admin
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30 ou 10 % ...ça serait bien d'avoir des chiffres fiables. de voir combien de carburant (de poids) doit rester dans le booster, poids déduit des charges utiles, et comment les lanceurs sont bridés.
Bladerunner2020- Messages : 612
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En supposant que les moteurs fournissent des mêmes poussées et consommations, on obtiendrait : 9,34 % . Donc en tablant sur 10% , on obtient un ordre de grandeur plausible.Thierz a écrit:J'avais également en tête le chiffre de 10%, mais alors pour retrouver d'où venait le calcul, il faudrait éplucher pas mal de pages du forum, je me demande même si on n'avait pas eu une info officielle de SpaceX sur ce ratio. Je vais rechercher.
Pour un tir de Starlink avec atterrissage sur barge, chiffres approximatifs :
- Décollage = 157 secondes x 9 moteurs, avec une réduction de la poussée à l'approche de Max-Q
- Entry burn = 20 secondes x 3 moteurs
- Landing burn = 24 secondes x 3 moteurs (ou bien est-ce un seul moteur ?)
Giwa- Donateur
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Bladerunner2020 a écrit:30 ou 10 % ...ça serait bien d'avoir des chiffres fiables. de voir combien de carburant (de poids) doit rester dans le booster, poids déduit des charges utiles, et comment les lanceurs sont bridés.
D'après le site de SpaceX on perd 3,3 T max de CU sur une orbite GTO (8,8T vs 5,5T) entre la version jetable et la version réutilisable.
https://www.spacex.com/media/Capabilities&Services.pdf
So what ? Est-ce que cela leur a fait perdre des marchés, des lancements ...? Pas sur !
Maintenant le problème de la rentabilité de la réutilisation est (presque) un faux problème. C'est la pierre angulaire du projet d'Elon Musk pour ses vols interplanétaires et tout le savoir accumulé dans le domaine se répercute sur le projet Starship. On l'a bien vu avec le Starhopper
Et enfin pour boucler sur ton post initial, Musk avait déjà répondu à Rocosmos quelques mois avant (ou plutôt à SciGuySpace qui rapportait les propos de Rocosmos annonçant une baisse de prix de 30% du fait de la concurrence "déloyale" de SpaceX )
SpaceX rockets are 80% reusable, theirs are 0%. This is the actual problem.
8:45 AM · 11 avr. 2020
Ralt- Messages : 76
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On n'arrivera jamais à connaître les chiffres réels de toute façon, mais un des indicateurs les plus parlants sur l'efficacité financière de cette réutilisation F9, c'est le chiffre hallucinant (et pourtant crédible, amha) donné par Gwynne Shotwell, concernant le coût de remise en état du premier booster récupéré : "significativement moins que la moitié du coût de production d'un étage neuf".
https://twitter.com/jeff_foust/status/849679544923697152
https://twitter.com/jeff_foust/status/849679544923697152
Thierz- Admin
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Bladerunner2020 a écrit:30 ou 10 % ...ça serait bien d'avoir des chiffres fiables. de voir combien de carburant (de poids) doit rester dans le booster, poids déduit des charges utiles, et comment les lanceurs sont bridés.
pour un second étage, chaque kg gardé a l'extinction du moteur est un kg de moins a la charge utile. pour la reutilisation du 1er etage ça a moins d'impact, mais sans vrai chiffre, c'est difficile de faire le ratio CU perdu/masse ergole conservé.
pour les performances en GTO c'est compliqué a dire en effet spacex a une fâcheuse tendance a lâcher les satellites en sub-gto et l'annoncé comme un gto. or le sub-gto a un apogée plus bas et demande que le satellite utilise ses moteurs pour finalisé la mise en GTO avant de passé en GEO. Mais grosso modo, les chiffres de ralt donne un bonne ordre de grandeur.
pour l'orbite basse , c'est couramment admis que la CU pour un lancement consommable (obtenu par calcul) est d'une vingtaine de tonne et tombe a une quinzaine pour une récupération du 1er etage. les chiffre d'une perte d'1/4 de la CU en orbite basse et 1/3 en GTO parait realiste.
Il y a un probleme .... il a 28 moteurs. Les estimations concorde pour dire qu'une falcon 9 consommable a une capacité en GTO équivalente a une falcon heavy récupérant ses 3 premiers etages (deux a terre+ 1 sur barge). or si le cout de la réutilisation est "sinificativement plus faible" qu'un demi etage neuf ça veux dire qu'une faclon heavy recuperable est plus cher qu'une falcon 9 consommable (bas oui on a 3 etage deux fois moins chere), a moins que le significativement plus faible veux dire qu'on est a 1/3 (dans se cas elle aurais dit significativement proche d'1/3).Thierz a écrit:On n'arrivera jamais à connaître les chiffres réels de toute façon, mais un des indicateurs les plus parlants sur l'efficacité financière de cette réutilisation F9, c'est le chiffre hallucinant (et pourtant crédible, amha) donné par Gwynne Shotwell, concernant le coût de remise en état du premier booster récupéré : "significativement moins que la moitié du coût de production d'un étage neuf".
https://twitter.com/jeff_foust/status/849679544923697152
donc quel est l’intérêt d'accepter des contrat comme arabsat sur une falcon heavy si c'est dans les cordes d'une falcon 9 consommable moins cher? en plus, se serait un moyen d’éliminé les premières étages ayant déjà épuisé leur potentiel de réutilisation, donc deja rentabilisé. le fait qu'on parle déjà de falcon heavy pour des vols lunaire doit signifier qu'ils vont soit développé une second etage plus puissant (peu de chance vu que la priorité absolu est la starship) soit que les perfomence demandé sont trop importante pour une falcon 9 consommable donc qu'ils vont devoir sacrifier des etages centraux.
Le Starship remplacera le Falcon, c'est deja un signe de non viabilité économique.
Je trouve ce raccourci un peu rapide.
Le Starship a pour ambition de réduire encore plus le coût de l'accès à l'espace. Cela ne signifie pas que la F9 n'est pas viable économiquement actuellement.
MrFrame- Messages : 668
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On ne peut pas parier sur le fait que Shotwell aurait parlé de "moins que 1/3" même si c'était le cas. Elle a un intérêt à garder un certain flou et je pas annoncer un coût interne trop bas, sans quoi les clients pourraient revenir négocier à la baisse le prix des lancement.
Thierz- Admin
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Bonjour,
Je sors de mon silence car les propos de Bladerunner me ramène à des discussions d'il y a quelques années. Il faudrait creuser un peu le forum pour trouver.
La réutilisation est rentable, sinon comme dit Thierz, SpaceX aurait arrêté. Et il n'y a pas besoin d'attendre 10 utilisations pour que ce soit rentable, d'où est-ce que vous sortez cela ?!?
Une Falcon 9 est rentable dès sa première utilisation à priori, comme avant, car les prix n'ont pas changé entre un étage qui n'était pas réutilisable et un qu'il l'est. Cela me semble être de la logique.
La réutilisation permet juste de baisser les prix. Il faut chercher (en anglais, vous trouverez mieux les infos), le coût des lanceurs réutilisé est inférieur aux lanceurs neufs.
Toutes les compagnies sont subventionnées, où est le point de cracher sur les prix de SpaceX alors que les autres compagnies aussi sont subventionnées ? Je ne comprends pas.
Concernant les coûts des sièges, il me semble que c'est de l'ordre de 60 millions de $ par siège dans un Soyouz, SpaceX devrait facilement atteindre les mêmes prix avec du matériel neuf !
Pour le Dragon Crew il y a eu 400 millions $ de subventions par la NASA, pour la R&D. Après je ne sais pas combien le siège sera facturé.
Je sors de mon silence car les propos de Bladerunner me ramène à des discussions d'il y a quelques années. Il faudrait creuser un peu le forum pour trouver.
La réutilisation est rentable, sinon comme dit Thierz, SpaceX aurait arrêté. Et il n'y a pas besoin d'attendre 10 utilisations pour que ce soit rentable, d'où est-ce que vous sortez cela ?!?
Une Falcon 9 est rentable dès sa première utilisation à priori, comme avant, car les prix n'ont pas changé entre un étage qui n'était pas réutilisable et un qu'il l'est. Cela me semble être de la logique.
La réutilisation permet juste de baisser les prix. Il faut chercher (en anglais, vous trouverez mieux les infos), le coût des lanceurs réutilisé est inférieur aux lanceurs neufs.
Toutes les compagnies sont subventionnées, où est le point de cracher sur les prix de SpaceX alors que les autres compagnies aussi sont subventionnées ? Je ne comprends pas.
Concernant les coûts des sièges, il me semble que c'est de l'ordre de 60 millions de $ par siège dans un Soyouz, SpaceX devrait facilement atteindre les mêmes prix avec du matériel neuf !
Pour le Dragon Crew il y a eu 400 millions $ de subventions par la NASA, pour la R&D. Après je ne sais pas combien le siège sera facturé.
Remas- Messages : 42
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MrFrame a écrit:Je trouve ce raccourci un peu rapide.Le Starship remplacera le Falcon, c'est deja un signe de non viabilité économique.
Le Starship a pour ambition de réduire encore plus le coût de l'accès à l'espace. Cela ne signifie pas que la F9 n'est pas viable économiquement actuellement.
Aujourd'hui aucun lanceur n'est viable économiquement puisqu'ils sont tous subventionnés directement ou indirectement par les états.
Le jour où un lanceur sera pérenne et rentable en lançant que des charges privés n'est pas encore arrivé.
La Falcon 9 est rentable. C'est un fait puisqu'elle rapporte de l'argent à Space X (grâce au contribuable américain).
Dire que la réutilisation est plus viable économiquement que le consommable (pour des lanceurs), est prématuré.
Avec la technologie et les choix des années 70 cela ne l'était pas (navette spatiale)
Avec la technologie actuelle, c'est trop tôt.
C'est l'espoir que la réutilisation soit rentable qui permet à Space X d'engranger les dollars.
vp- Messages : 4558
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Remas a écrit:Bonjour,
Je sors de mon silence car les propos de Bladerunner me ramène à des discussions d'il y a quelques années. Il faudrait creuser un peu le forum pour trouver.
La réutilisation est rentable, sinon comme dit Thierz, SpaceX aurait arrêté. Et il n'y a pas besoin d'attendre 10 utilisations pour que ce soit rentable, d'où est-ce que vous sortez cela ?!?
Une Falcon 9 est rentable dès sa première utilisation à priori, comme avant, car les prix n'ont pas changé entre un étage qui n'était pas réutilisable et un qu'il l'est. .
Les lancements Falcon 9 sont sans aucun doute rentables. Par contre on ne dispose pas des éléments permettant de déterminer ce qui est attribuable à la réutilisation du premier étage d'une part à la productivité du constructeur d'autre part.
Le cout de la réutilisation est très complexe à déterminer. Il découle des facteurs suivants :
- Capacité réduite du lanceur dans sa version réutilisable (==> Prix de vente du lancement)
- Cout de récupération
- Cout de remise en état + tests
- Cout de la surprime de risque payé à l'assurance
- Diminution de l'effet d'échelle du fait de la réduction du nombre d'étages construit (facteur très limitatif dans l'industrie spatiale compte tenu du volume très réduit des lancements).
Dernière édition par Pline le Lun 15 Juin 2020 - 13:59, édité 1 fois (Raison : typo)
Pline- Messages : 1140
Inscrit le : 06/05/2009
Age : 69
Localisation : Gap
vp a écrit:
Citation de VP :
" Aujourd'hui aucun lanceur n'est viable économiquement puisqu'ils sont tous subventionnés directement ou indirectement par les états."
" Le jour où un lanceur sera pérenne et rentable en lançant que des charges privés n'est pas encore arrivé."
" Dire que la réutilisation est plus viable économiquement que le consommable (pour des lanceurs) est prématuré."
Excellent, rien à rajouter.
Bladerunner2020- Messages : 612
Inscrit le : 16/05/2020
Age : 45
Localisation : Vangelis State
Un aspect qu'on a un peu tendance à oublier, c'est que la réutilisation ne présentait que peu d'intérêt quand les coûts de mise en œuvre du matériel étaient élevé. Or l'augmentation très importante des capacités de calcul informatique embarquées (et au sol), permet aujourd'hui de contrôler les opérations de tir avec des équipes beaucoup plus réduites qu'il y a 50 ans. Car reconnaissons que dans le domine des impulsions spécifiques et des indices structurels les progrès ont été beaucoup plus modestes.
Dans le domaine des lanceurs, il ne faut pas se battre contre l'équation de Tsiolkovski, mais ruser avec les coûts cachés qui relativisent les coûts du matériel...
Dans le domaine des lanceurs, il ne faut pas se battre contre l'équation de Tsiolkovski, mais ruser avec les coûts cachés qui relativisent les coûts du matériel...
Dernière édition par Henri le Lun 15 Juin 2020 - 22:40, édité 1 fois
_________________
Les fous ouvrent les voies qu'empruntent ensuite les sages. (Carlo Dossi)
Thierz a écrit:On n'arrivera jamais à connaître les chiffres réels de toute façon, mais un des indicateurs les plus parlants sur l'efficacité financière de cette réutilisation F9, c'est le chiffre hallucinant (et pourtant crédible, amha) donné par Gwynne Shotwell, concernant le coût de remise en état du premier booster récupéré : "significativement moins que la moitié du coût de production d'un étage neuf".
https://twitter.com/jeff_foust/status/849679544923697152
Il faudrait réussir à descendre aux alentours des 10 à 15 %, là SpaceX tiendrait le pompon. Ce sera peut-être uniquement le cas pour le Super Heavy/Starship, mais ça me parait envisageable aussi pour la Falcon 9, grâce à Starlink qui peut permettre à SpaceX de s'entrainer pour y arriver. Mais là je n'ai pas une bonne visibilité des rentrées financières que Starlink octroiera à SpaceX.
_________________
Les fous ouvrent les voies qu'empruntent ensuite les sages. (Carlo Dossi)
@Henry,
C'est un message de 2017, ça fait 3 ans déjà. J'ai des doutes que le coût de remise en oeuvre d'un Falcon 9 soit la moitié du prix neuf.
En appliquant un peu de logique, pourquoi SpaceX divulguerai ces coûts réels ?
Si ils arrivent à réutiliser un booster pour 10% du prix d'origine, est-ce qu'ils peuvent vraiment baisser le prix d'autant ? Les concurrents ne peuvent pas faire cela.
SpaceX étant déjà moins cher que les concurrents, ils n'ont aucune raison de baisser encore plus leurs prix.
Par contre, en interne, avec les lancements des Starlinks, on peu considérer qu'ils utilisent là le vrai potentiel de la réutilisation.
C'est un message de 2017, ça fait 3 ans déjà. J'ai des doutes que le coût de remise en oeuvre d'un Falcon 9 soit la moitié du prix neuf.
En appliquant un peu de logique, pourquoi SpaceX divulguerai ces coûts réels ?
Si ils arrivent à réutiliser un booster pour 10% du prix d'origine, est-ce qu'ils peuvent vraiment baisser le prix d'autant ? Les concurrents ne peuvent pas faire cela.
SpaceX étant déjà moins cher que les concurrents, ils n'ont aucune raison de baisser encore plus leurs prix.
Par contre, en interne, avec les lancements des Starlinks, on peu considérer qu'ils utilisent là le vrai potentiel de la réutilisation.
Remas- Messages : 42
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Age : 31
Localisation : Haute-Savoie
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