Littérature de science-fiction, passée et actuelle
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Mon cher LM-5, toi qui écrit des livres, tu n'es pas sans ignorer que les critiques qui ornent les quatrièmes de couverture sont rarement cinglantes...Ceci dit, c'est un triller efficace à l'américaine, c'est à dire que les scènes et les lieux sont découpés en chapitres, du genre: Washington DC: 18H30. De plus, la psychologie des personnages est relativement dépouillée, et les aspects techniques sont mis en avant. Mais c'est plaisant à lire. Comme pour les films, la fin est très Hollywoodienne, du genre: on est les meilleurs. Notons que le sauvetage de la navette réussi grâce à la station spatiale Mir (le roman est de 1993). Une note? Subjectivement, 13/20.
Cordialement
Cordialement
Lunarjojo- Donateur
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Et une très jolie couverture d'Eric Loutte, un des grands de la BD Aviation (Team Rafale, Biggles, etc..) ;)
Invité- Invité
Après les dangers de l'espace, les dangers du ciel: "Mayday! mayday!" roman de 1979, traduction française 1998 Éditions Robert Laffont. Le même genre que le précédent, mais une psychologie des personnages plus fouillée. Un triller efficace
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Cordialement
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Cordialement
Lunarjojo- Donateur
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Dans «autres», comme l’a dit Aldebarande, je mets ce roman. Primo, parce que Poitiers est la 1ère ville de France citée dans FCS mag (à la page4). Secondo, parce que j’ai voulu offrir la version arabe à LM-5 pour qu’il la traduise, mais j’ai trouvé que c’est déjà fait par Jean-Marie Lesage:
Titre...................... La Bataille de Poitiers
Auteur...................Jurji Zaydan
Traduction.............Jean-Marie Lesage
Editeur..................Paris Méditerranée
Date de parution...mars 2009
ISBN......................2842722515
Illustration.............Pas d'illustrations
Prix.......................18 euros
Catégorie..............Littérature étrangère XXe
:cadeauesa:
Titre...................... La Bataille de Poitiers
Auteur...................Jurji Zaydan
Traduction.............Jean-Marie Lesage
Editeur..................Paris Méditerranée
Date de parution...mars 2009
ISBN......................2842722515
Illustration.............Pas d'illustrations
Prix.......................18 euros
Catégorie..............Littérature étrangère XXe
A défaut de la couverture de la version française introuvable, je mets la couverture de la version arabe (Charles et Abd El-Rahman c.a.d Charles Martel et Abd El-Rahman Al Ghafiqi) qui nous a fait craquer quand nous étions des petits ados:Les Arabes décident de s'emparer de la Gaule puis de l'Europe entière. Ils se lancent dans cette conquête sous la conduite de leur chef, l'émir Abd al Rahman le gouverneur d'Espagne. En 732, ils débouchent du col de Roncevaux et fondent sur l'Aquitaine. En octobre, l'armée musulmane arrive dans les environs de Poitiers où les Francs les attendent...
:cadeauesa:
Dernière édition par Firnas2 le Lun 14 Déc 2009 - 7:28, édité 1 fois
Firnas2- Messages : 2416
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شكرا جزيلا لك عزيزي فرناس
(C'est un test) !!! :eeks:
(C'est un test) !!! :eeks:
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:megalol:LM-5 a écrit:شكرا جزيلا لك عزيزي فرناس
(C'est un test) !!! :eeks:
Firnas2- Messages : 2416
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Firnas2 a écrit::megalol:LM-5 a écrit:شكرا جزيلا لك عزيزي فرناس
(C'est un test) !!! :eeks:
C'est pas bon ? :eeks: ça veut dire "Merci beaucoup cher Firnas" :oops: non ? :oops: :oops: :oops:
Invité- Invité
Au contraire, c'est excellent!, tu ne vas pas apprendre l'alphabet arabe aux autres forumeurs, quand même :megalol:LM-5 a écrit:Firnas2 a écrit::megalol:LM-5 a écrit:شكرا جزيلا لك عزيزي فرناس
(C'est un test) !!! :eeks:
C'est pas bon ? :eeks: ça veut dire "Merci beaucoup cher Firnas" :oops: non ? :oops: :oops: :oops:
Firnas2- Messages : 2416
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Firnas2 a écrit:Au contraire, c'est excellent!, tu ne vas pas apprendre l'alphabet arabe aux autres forumeurs, quand même :megalol:LM-5 a écrit:Firnas2 a écrit::megalol:LM-5 a écrit:شكرا جزيلا لك عزيزي فرناس
(C'est un test) !!! :eeks:
C'est pas bon ? :eeks: ça veut dire "Merci beaucoup cher Firnas" :oops: non ? :oops: :oops: :oops:
Ben si ! :megalol: :megalol:
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Un entr'acte avec des images que je dédies à notre champion Spacemen1969, fan de Lara-Angelina (trouvées dans le SVJ de ma fille):spacemen1969 a écrit:Si c'est de Tomb Raider dont tu parles, alors là, si... Lara Croft peut faire partie de tous les fils... :megalol: :blbl: Je suis pour... :amour:
Firnas2- Messages : 2416
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Après l’entracte je reviens sur Poitiers, DIANE, un personnage historique de la Renaissance. Elle symbolise le triomphe du pouvoir féminin:
Son mariage avec un grand dignitaire de quarante ans son aîné semble la cantonner dans un rôle honorifique mais sans éclat. Elle en sort avec panache lorsqu'elle obtient de François Ier la grâce de son père condamné à mort pour trahison: elle révèle alors la puissance de sa personnalité et subjugue le dauphin Henri.
Sous le règne d'Henri II, elle occupe la première place, laissant dans l'ombre Catherine de Médicis, la jeune reine. Anet et Chenonceau sont tour à tour le théâtre de sa grandeur. Artistes et poètes la célèbrent à l'égal de l'antique déesse.
Aux armes de la séduction Diane ajoute celles de l'intelligence et se transforme en conseillère politique. Les alliances qu'elle a su se ménager avec les plus puissantes familles du royaume lui permettent d'échapper aux vengeances lorsque survient la mort accidentelle du roi.
Son image exemplaire demeure celle d'une femme qui sut, par son propre génie, accéder à la plus haute destinée.
• Titre : Diane De Poitiers
• Auteur : Ivan CLOULAS
• Editeur : FAYARD
• Date de parution : 1998
• Genre : Biographies
• Prix : 25 €
Ivan CLOULAS, conservateur général de la Section ancienne des Archives nationales, est l'auteur de nombreuses études consacrées à l'époque de la Renaissance. Ses ouvrages, qui tiennent compte des apports les plus récents de la recherche, s'attachent à donner au lecteur une vision claire de l'évolution sociale et culturelle qui marqua, en France et en Europe, aux XVe et XVIe siècles, l'avènement du monde moderne.
:study:
Son mariage avec un grand dignitaire de quarante ans son aîné semble la cantonner dans un rôle honorifique mais sans éclat. Elle en sort avec panache lorsqu'elle obtient de François Ier la grâce de son père condamné à mort pour trahison: elle révèle alors la puissance de sa personnalité et subjugue le dauphin Henri.
Sous le règne d'Henri II, elle occupe la première place, laissant dans l'ombre Catherine de Médicis, la jeune reine. Anet et Chenonceau sont tour à tour le théâtre de sa grandeur. Artistes et poètes la célèbrent à l'égal de l'antique déesse.
Aux armes de la séduction Diane ajoute celles de l'intelligence et se transforme en conseillère politique. Les alliances qu'elle a su se ménager avec les plus puissantes familles du royaume lui permettent d'échapper aux vengeances lorsque survient la mort accidentelle du roi.
Son image exemplaire demeure celle d'une femme qui sut, par son propre génie, accéder à la plus haute destinée.
• Titre : Diane De Poitiers
• Auteur : Ivan CLOULAS
• Editeur : FAYARD
• Date de parution : 1998
• Genre : Biographies
• Prix : 25 €
Ivan CLOULAS, conservateur général de la Section ancienne des Archives nationales, est l'auteur de nombreuses études consacrées à l'époque de la Renaissance. Ses ouvrages, qui tiennent compte des apports les plus récents de la recherche, s'attachent à donner au lecteur une vision claire de l'évolution sociale et culturelle qui marqua, en France et en Europe, aux XVe et XVIe siècles, l'avènement du monde moderne.
:study:
Firnas2- Messages : 2416
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Bravo cher Firnas :study:
Invité- Invité
LM-5 a écrit:... ce serait sympa de penser quelques secondes seulement à leur métier difficile et souvent dangereux...
Firnas2 a écrit:Moi malheureusement, je n'ai pas de neige, mais dans lequel de tes romans (que tu me ramèneras avec toi, montres mes posts à ton ami Bargain ) tu décris la souffrance des marins bretons 8-)
Voilà pour ta réponse "marins" cher Firnas. Et que les autres forumeurs et forumeuses en profitent !
Extrait d'un de mes écrits. Bonne lecture ! ;)
Valeurs du passé… combien impossibles à occulter ! Mon diaporama se poursuit en noir et blanc, change d’époque, remonte le temps car l’opacité d’un brouillard épais enveloppe un port, mais je distingue des formes ; leurs contours se dessinent de plus en plus nettement, prennent consistance. Tels des fantômes surgis du néant les étranges silhouettes se matérialisent comme par enchantement. Ce sont des chalutiers, des caseyeurs aux voiles brunes affalées, vaisseaux de bois habillés d’une aura de grisaille rentrant d’une campagne de pêche qui pour certains d’entre eux a duré plusieurs jours. Adroitement manœuvrés il viennent épouser impeccablement le flanc du quai accueillant, en un contact qui semble leur souhaiter la bienvenue au foyer. Femmes et enfants, jeunes filles émues sont venus accueillir les marins mal rasés, les cheveux en désordre et collés, un mégot éteint au coin des lèvres pour certains, tous éreintés par l’effort. Leur présence est un tendre réconfort pour l’époux en charge de famille ou le petit ami en retour, un retour qui embue les yeux de la jeune fille amoureuse, désormais pressée de se donner corps et âme à son prétendant en élans passionnés. Si les regards se croisent furtivement car le travail ne s’achève pas encore — il faut débarquer la pêche précieuse —, le coup d’œil pudique et fugace entre ces êtres qui s’aiment au-delà de tout suffit aux marins aux yeux rougis de fatigue pour puiser en eux le sursaut d’énergie indispensable afin d’achever la tache. Tous dégagent des odeurs de marée mélangées à celle de la sueur. Autour de la scène, une multitude d’oiseaux de mer bruyants virevolte. Mouettes et goélands crient leur appétit. Les bras sont encore sollicités, bien que n’en pouvant plus. Les paniers de poissons et de crustacés paraissent plus lourds que la normale mais viennent orner le quai, précieux fruit d’un travail harassant, sous le regard pétillant, attentif et encore vif des anciens qui apprécient, y vont de leurs commentaires. Chacun ici à un frère, un cousin, un parent embarqué. Parfois un deuil aussi, tragique conséquence d’un naufrage. L’accueil est familial, chaleureux, réconfortant, reconnaissant, ou ranime une douleur... A chaque arrivée c’est le même rituel, la même ambiance d’amitié, de discussions, d’anecdotes, de récits, d’invitation à prendre enfin un verre dans l’atmosphère du petit bistrot tout proche. Des instants intimement partagés. Il y aura certes un verre de trop, mais quelle importance ? Un petit excès soulage, est légitime, mérité. Il réconforte, réchauffe, reconstruit. Les femmes compatissent. Alors, entre les murs enfumés, entre équipages on se tape sur l’épaule, on plaisante, on rit à gorge déployée, on chahute les mousses en leur rappelant leurs erreurs et on fait parfois semblant de se fâcher. La bévue de l’apprenti marin aurait pu avoir des conséquences fatales pour lui-même, mais pas seulement… Le jeune matelot baisse alors la tête. Il s’attendait à la réprimande déjà martelée à bord. Le message des anciens est fort. Oui, le message est passé, il n’y aura pas besoin de le répéter, il ne l’oubliera pas de sitôt, à compris que la mer reste imprévisible, maîtresse, est une entité qu’aucun homme ne pourra jamais apprivoiser… Et que reprennent les rires en abordant une autre conversation, un autre sujet, un autre verre. Inutile de s’apesantir car s’il faut rabrouer il ne faut surtout pas vexer le jeune, le culpabiliser. Le métier est dur, l’apprentissage encore plus. Tous le savent. La réalité est éprouvante : certains ne reviennent pas quand la mer a décidé de prélever son lot… Mais ces hommes restent humbles, respectueux les uns envers les autres, riches mais seulement dans leur passion, ne se plaignent jamais. La mer, les risques encourus, c’est leur vie. Leur métier est leur raison d’être. Pour rien au monde ils n’en changeraient. C’est ainsi.
C’était ainsi, avant.
Car à peine leurs forces revenues dans la douceur du foyer, à peine avoir longuement — mais jamais assez — serré les enfants en bas âge dans leurs bras puissants pour leur expliquer, les soulager du poids des absences en utilisant des mots simples, après s’être abandonnés, les yeux brillants et fixes dans lesquels se reflète la danse lumineuse des flammes de la douce cheminée, au plus près de la chaleur crépitante, après que les petits se soient endormis, rassurés par les paroles paternelles, après avoir aimé l’épouse au creux du lit conjugal, il faut déjà repartir. Repartir, pour encore mieux revenir.
Mieux revenir, si Dieu le veut.
Femmes et enfants depuis longtemps habitués, jeunes filles éperdument amoureuses et résignées ont raccompagné leurs hommes sur le chemin inverse. Résolus, ceux-ci ont regagné le pont humide de leurs navires. Ceux-ci n’ont pas tardé à s’arracher du quai, lorgnant déjà vers un horizon incertain comme toujours. Ils ont à peine remarqué, sur le quai, les mouchoirs qui s’agitent dans les mains féminines, celles innocentes des enfants, levées en signe d’au revoir avec en esprit la prière que cette fois encore tout le monde reviendra sain et sauf.
Emotion et crainte. Une fois de plus les bougies vont venir s’allumer en nombre dans l’église, implorant la Sainte Vierge de protéger les marins de nouveau en partance. Eux, en réponse, se sont acquittés d’un bref et dernier signe, déjà affairés à vérifier l’accastillage. Les vaisseaux ont bien vite disparu à l’horizon du labeur qui les attend…
Je vois alors les vieux de ce temps révolu, la tête coiffée d’un béret de travers, restés plus tard encore, assis sur leur banc, appuyés sur leurs cannes, apaisés, immobiles, silencieux, ignorant la pluie qui commence à tomber, le vent qui commence à souffler. Ils fixent le trait lointain au-delà duquel viennent de disparaître les bateaux. Leur peau est burinée, le coin de leurs yeux creusés de rides profondes, leur mémoire nostalgique, gravée de souvenirs aux relents de goémon sec du temps où eux aussi partaient. Dans leurs regards usés mais dans lesquels luisent encore des flammes mystérieuses se reflète la passion pérennisée par ceux qui viennent de disparaître, avalés par l’océan. Ils sont fiers d’avoir transmis leur patrimoine maritime auréolé d’humilité. Au plus profond d’eux-mêmes, ils sont rassérénés, considèrent que la relève est assurée, que désormais ils peuvent s’éteindre en toute sérénité.
Solidarité, Dévouement. Modestie. Humilité.
Bretons, tout simplement.
Copyright JJG
................................................. Fin de l'extrait
Dernière édition par LM-5 le Mer 6 Jan 2010 - 23:49, édité 1 fois
Invité- Invité
C’est un texte sur la Bretagne mais c'est transposable en littérature universelle. Les drames des pécheurs qui ne reviennent pas (même en Méditerranée) :(LM-5 a écrit:
Extrait d'un de mes écrits. Bonne lecture ! ;)
Valeurs du passé… combien impossibles à occulter ! Mon diaporama se poursuit en noir et blanc, change d’époque, remonte le temps car l’opacité d’un brouillard épais enveloppe un port, mais je distingue des formes ; leurs contours se dessinent de plus en plus nettement, prennent consistance. Tels des fantômes surgis du néant les étranges silhouettes se matérialisent comme par enchantement. Ce sont des chalutiers, des caseyeurs aux voiles brunes affalées, vaisseaux de bois habillés d’une aura de grisaille rentrant d’une campagne de pêche qui pour certains d’entre eux a duré plusieurs jours. Adroitement manœuvrés il viennent épouser impeccablement le flanc du quai accueillant, en un contact qui semble leur souhaiter la bienvenue au foyer. Femmes et enfants, jeunes filles émues sont venus accueillir les marins mal rasés, les cheveux en désordre et collés, un mégot éteint au coin des lèvres pour certains, tous éreintés par l’effort. Leur présence est un tendre réconfort pour l’époux en charge de famille ou le petit ami en retour, un retour qui embue les yeux de la jeune fille amoureuse, désormais pressée de se donner corps et âme à son prétendant en élans passionnés. Si les regards se croisent furtivement car le travail ne s’achève pas encore — il faut débarquer la pêche précieuse —, le coup d’œil pudique et fugace entre ces êtres qui s’aiment au-delà de tout suffit aux marins aux yeux rougis de fatigue pour puiser en eux le sursaut d’énergie indispensable afin d’achever la tache. Tous dégagent des odeurs de marée mélangées à celle de la sueur. Autour de la scène, une multitude d’oiseaux de mer bruyants virevolte. Mouettes et goélands crient leur appétit. Les bras sont encore sollicités, bien que n’en pouvant plus. Les paniers de poissons et de crustacés paraissent plus lourds que la normale mais viennent orner le quai, précieux fruit d’un travail harassant, sous le regard pétillant, attentif et encore vif des anciens qui apprécient, y vont de leurs commentaires. Chacun ici à un frère, un cousin, un parent embarqué. Parfois un deuil aussi, tragique conséquence d’un naufrage. L’accueil est familial, chaleureux, réconfortant, reconnaissant, ou ranime une douleur... A chaque arrivée c’est le même rituel, la même ambiance d’amitié, de discussions, d’anecdotes, de récits, d’invitation à prendre enfin un verre dans l’atmosphère du petit bistrot tout proche. Des instants intimement partagés. Il y aura certes un verre de trop, mais quelle importance ? Un petit excès soulage, est légitime, mérité. Il réconforte, réchauffe, reconstruit. Les femmes compatissent. Alors, entre les murs enfumés, entre équipages on se tape sur l’épaule, on plaisante, on rit à gorge déployée, on chahute les mousses en leur rappelant leurs erreurs et on fait parfois semblant de se fâcher. La bévue de l’apprenti marin aurait pu avoir des conséquences fatales pour lui-même, mais pas seulement… Le jeune matelot baisse alors la tête. Il s’attendait à la réprimande déjà martelée à bord. Le message des anciens est fort. Oui, le message est passé, il n’y aura pas besoin de le répéter, il ne l’oubliera pas de sitôt, à compris que la mer reste imprévisible, maîtresse, est une entité qu’aucun homme ne pourra jamais apprivoiser… Et que reprennent les rires en abordant une autre conversation, un autre sujet, un autre verre. Inutile de s’appesantir car s’il faut rabrouer il ne faut surtout pas vexer le jeune, le culpabiliser. Le métier est dur, l’apprentissage encore plus. Tous le savent. La réalité est éprouvante : certains ne reviennent pas quand la mer a décidé de prélever son lot… Mais ces hommes restent humbles, respectueux les uns envers les autres, riches mais seulement dans leur passion, ne se plaignent jamais. La mer, les risques encourus, c’est leur vie. Leur métier est leur raison d’être. Pour rien au monde ils n’en changeraient. C’est ainsi.
C’était ainsi, avant.
Car à peine leurs forces revenues dans la douceur du foyer, à peine avoir longuement — mais jamais assez — serré les enfants en bas âge dans leurs bras puissants pour leur expliquer, les soulager du poids des absences en utilisant des mots simples, après s’être abandonnés, les yeux brillants et fixes dans lesquels se reflète la danse lumineuse des flammes de la douce cheminée, au plus près de la chaleur crépitante, après que les petits se soient endormis, rassurés par les paroles paternelles, après avoir aimé l’épouse au creux du lit conjugal, il faut déjà repartir. Repartir, pour encore mieux revenir.
Mieux revenir, si Dieu le veut.
Femmes et enfants depuis longtemps habitués, jeunes filles éperdument amoureuses et résignées ont raccompagné leurs hommes sur le chemin inverse. Résolus, ceux-ci ont regagné le pont humide de leurs navires. Ceux-ci n’ont pas tardé à s’arracher du quai, lorgnant déjà vers un horizon incertain comme toujours. Ils ont à peine remarqué, sur le quai, les mouchoirs qui s’agitent dans les mains féminines, celles innocentes des enfants, levées en signe d’au revoir avec en esprit la prière que cette fois encore tout le monde reviendra sain et sauf.
Emotion et crainte. Une fois de plus les bougies vont venir s’allumer en nombre dans l’église, implorant la Sainte Vierge de protéger les marins de nouveau en partance. Eux, en réponse, se sont acquittés d’un bref et dernier signe, déjà affairés à vérifier l’accastillage. Les vaisseaux ont bien vite disparu à l’horizon du labeur qui les attend…
Je vois alors les vieux de ce temps révolu, la tête coiffée d’un béret de travers, restés plus tard encore, assis sur leur banc, appuyés sur leurs cannes, apaisés, immobiles, silencieux, ignorant la pluie qui commence à tomber, le vent qui commence à souffler. Ils fixent le trait lointain au-delà duquel viennent de disparaître les bateaux. Leur peau est burinée, le coin de leurs yeux creusés de rides profondes, leur mémoire nostalgique, gravée de souvenirs aux relents de goémon sec du temps où eux aussi partaient. Dans leurs regards usés mais dans lesquels luisent encore des flammes mystérieuses se reflète la passion pérennisée par ceux qui viennent de disparaître, avalés par l’océan. Ils sont fiers d’avoir transmis leur patrimoine maritime auréolé d’humilité. Au plus profond d’eux-mêmes, ils sont rassérénés, considèrent que la relève est assurée, que désormais ils peuvent s’éteindre en toute sérénité.
Solidarité, Dévouement. Modestie. Humilité.
Bretons, tout simplement.
Copyright JJG
................................................. Fin de l'extrait
Pour illustrer ce texte, cette photo qui annonce un orage en Betagne "prise du port de cancale (ille et vilaine) par une journée d'orage (Jpguillerm)":
Firnas2- Messages : 2416
Inscrit le : 29/09/2008
Age : 72
Localisation : Tunisie
Il est très beau ton texte LM-5 !
Pour toi une petite pensée, en petit amateur
Qu'elle soit cobalt aux creux des vagues
Qu'elle soit bleu-vert, mêlée aux algues
Emeraude sur tous les coraux fixés
Et dans ses nuits, bleue étoilée
Et dans ses jours bleu-turquoise,
La Mer, jamais ne s'apprivoise.
:lol!:
Pour toi une petite pensée, en petit amateur
Qu'elle soit cobalt aux creux des vagues
Qu'elle soit bleu-vert, mêlée aux algues
Emeraude sur tous les coraux fixés
Et dans ses nuits, bleue étoilée
Et dans ses jours bleu-turquoise,
La Mer, jamais ne s'apprivoise.
:lol!:
Lune a écrit:Il est très beau ton texte LM-5 !
Pour toi une petite pensée, en petit amateur
Qu'elle soit cobalt aux creux des vagues
Qu'elle soit bleu-vert, mêlée aux algues
Emeraude sur tous les coraux fixés
Et dans ses nuits, bleue étoilée
Et dans ses jours bleu-turquoise,
La Mer, jamais ne s'apprivoise.
:lol!:
Merci Lune. Ce n'est qu'un extrait de ""Carnet de voyage". Je n'écris pas que des romans sanguinaires ! :eeks: :megalol:
Merci pour tes vers très jolis aussi
Invité- Invité
Je pense qu’il faut ajouter un autre «mot» avant «Carnet de voyage» sinon la publication sera confondue avec d’autres, comme cet Astrophotographe : Carnet de voyageLune a écrit:"Carnet de voyage" est un beau titre !
Les images d'Olivier Sauzereau font bien plus que montrer des phénomènes astronomiques, elles transmettent l'émotion d'un instant, la force d'une ambiance, elles permettent de vivre ou de revivre les minutes privilégiées qu'offre l'observation de la nature à des heures où la plupart des gens dorment ou regardent la télévision. Jouant avec les monuments et les paysages naturels, Olivier Sauzereau est un esthète de la photographie astronomique. Dans ce livre, vous retrouverez toute la douceur et la sensibilité des images que cet astrophotographe a réalisées depuis près de vingt ans (Guillaume Cannat)
• Titre : Astrophotographe : Carnet de voyage
• Auteur : Olivier Sauzereau
• Relié : 147 pages
• Editeur : Actes Sud
• Date de parution : 9 octobre 2003
• ISBN-10 : 2742745165
• Collection : Nature
• Langue : français
• Prix : 41,80 €
Olivier Sauzereau est né à Nantes en 1966 et vit avec l'astronomie depuis l'âge de douze ans. Ses "astrophotographies" sont diffusées par l'agence BIos. Il a déjà publié, chez Actes Sud, Les Etranges Lunettes de monsieur Huette avec succès. Il travaille sur l'histoire des observatoires de la marine.
:study:
Firnas2- Messages : 2416
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Localisation : Tunisie
Firnas2 a écrit:Je pense qu’il faut ajouter un autre «mot» avant «Carnet de voyage» sinon la publication sera confondue avec d’autres, comme cet Astrophotographe : Carnet de voyageLune a écrit:"Carnet de voyage" est un beau titre !
Les images d'Olivier Sauzereau font bien plus que montrer des phénomènes astronomiques, elles transmettent l'émotion d'un instant, la force d'une ambiance, elles permettent de vivre ou de revivre les minutes privilégiées qu'offre l'observation de la nature à des heures où la plupart des gens dorment ou regardent la télévision. Jouant avec les monuments et les paysages naturels, Olivier Sauzereau est un esthète de la photographie astronomique. Dans ce livre, vous retrouverez toute la douceur et la sensibilité des images que cet astrophotographe a réalisées depuis près de vingt ans (Guillaume Cannat)
• Titre : Astrophotographe : Carnet de voyage
• Auteur : Olivier Sauzereau
• Relié : 147 pages
• Editeur : Actes Sud
• Date de parution : 9 octobre 2003
• ISBN-10 : 2742745165
• Collection : Nature
• Langue : français
• Prix : 41,80 €
Olivier Sauzereau est né à Nantes en 1966 et vit avec l'astronomie depuis l'âge de douze ans. Ses "astrophotographies" sont diffusées par l'agence BIos. Il a déjà publié, chez Actes Sud, Les Etranges Lunettes de monsieur Huette avec succès. Il travaille sur l'histoire des observatoires de la marine.
:study:
ça y est ! Mon ami Firnas me casse la cabane ! :megalol: Cet extrait d'un texte bien plus long n'est pas encore publié, et ce titre très usité effectivement n'est que provisoire ;) LM-5 trouve toujours ses titres à la fin de ses écrits :study:
Invité- Invité
:megalol: LM-5 !
Guillaume Cannat :cheers: c'est chaque année "Le Ciel à l'oeil nu" que tout le monde devrait avoir !! Tout ce qui se passe dans le ciel mois par mois. Par exemple ce soir, une heure après le coucher du Soleil, on pouvait voir Mercure sous le fin croissant lunaire. Les 20 et 21, ce sera Jupiter juste à côté de la Lune, les 28 et 29 la Lune dans les Pléiades etc... Il y a plein de belles photos en plus de divers astrophotographes :eeks:
Merci pour l'info Firnas2
Tu trouveras un autre beau titre LM-5 ! :blbl:
:lol!:
Guillaume Cannat :cheers: c'est chaque année "Le Ciel à l'oeil nu" que tout le monde devrait avoir !! Tout ce qui se passe dans le ciel mois par mois. Par exemple ce soir, une heure après le coucher du Soleil, on pouvait voir Mercure sous le fin croissant lunaire. Les 20 et 21, ce sera Jupiter juste à côté de la Lune, les 28 et 29 la Lune dans les Pléiades etc... Il y a plein de belles photos en plus de divers astrophotographes :eeks:
Merci pour l'info Firnas2
Tu trouveras un autre beau titre LM-5 ! :blbl:
:lol!:
Lune a écrit::megalol: LM-5 !
Guillaume Cannat :cheers: c'est chaque année "Le Ciel à l'oeil nu" que tout le monde devrait avoir !! Tout ce qui se passe dans le ciel mois par mois. Par exemple ce soir, une heure après le coucher du Soleil, on pouvait voir Mercure sous le fin croissant lunaire. Les 20 et 21, ce sera Jupiter juste à côté de la Lune, les 28 et 29 la Lune dans les Pléiades etc... Il y a plein de belles photos en plus de divers astrophotographes :eeks:
Merci pour l'info Firnas2
Tu trouveras un autre beau titre LM-5 ! :blbl:
:lol!:
"Par exemple ce soir, une heure après le coucher du Soleil, on pouvait voir Mercure sous le fin croissant lunaire"
Que veux-tu, chère Lune ! En Finistère-Nord, le ciel n'est dégagé que le 29 février, sauf quand la pluie s'en mêle ! Mais il ne faut jamais désespérer :megalol:
Invité- Invité
Lune a écrit:Pour les étoiles autour, je n'ai pas un assez bon appareil !
Comment, qu'entends-je ? Tu n'en as pas commandé un beau dans ta lettre au Père Noël, Lune ? Tu n'as pas été assez sage ? :megalol: :cadeau: :amour:
(En plus, tu t'es trompée de fil) :megalol:
Invité- Invité
Lune a écrit:Lune a écrit:
Les 20 et 21, ce sera Jupiter juste à côté de la Lune.
:blbl: :blbl: :blbl:
Tu vois, je suis plutôt sotte
Aménon Loin de moi de penser cela à ton endroit ! :eeks:
Invité- Invité
:megalol: :megalol:
On retourne au Fleuve noir ! 1991 !
Première partie : Le temps des contraintes "Et les yeux grands ouverts, délivrés de la nuit, je sais que quelque part, un enfant assis, attend la pluie" Daniel Balavoine.
Seconde partie : Le temps des pressions "Nous rêvons d'une autre planète, en ce futur, t'en souviens-tu" Bernard Lavilliers
Troisième partie : Le temps des choix "Malgré toutes nos richesses, leur soleil nous fait de l'ombre" Renaud Séchan
:lol!:
On retourne au Fleuve noir ! 1991 !
Première partie : Le temps des contraintes "Et les yeux grands ouverts, délivrés de la nuit, je sais que quelque part, un enfant assis, attend la pluie" Daniel Balavoine.
Seconde partie : Le temps des pressions "Nous rêvons d'une autre planète, en ce futur, t'en souviens-tu" Bernard Lavilliers
Troisième partie : Le temps des choix "Malgré toutes nos richesses, leur soleil nous fait de l'ombre" Renaud Séchan
:lol!:
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