Programme habité chinois
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Visite des journalistes au laboratoire robotique spatial de l'université HIT (Harbin Institute of Technology)
Quelques captures intéressantes :
Un autre bras robotique conçu par CAST (??)
Henri K.
Quelques captures intéressantes :
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Un autre bras robotique conçu par CAST (??)
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Henri K.
Le CAST (China Academy of Space Technology) du groupe CASC a terminé le développement de sa 3ème génération de capteur optique pour l'amarrage orbital. Il sera utilisé sur le 2ème laboratoire spatial TG-2 et la future station spatiale chinoise.
http://www.spacechina.com/n25/n144/n206/n214/c948668/content.html
Henri K.
http://www.spacechina.com/n25/n144/n206/n214/c948668/content.html
Henri K.
Un document R&D publié en Décembre 2015 montre l'avancé de recherche en alliage d'aluminium qui sera utilisé dans la capsule pressurisée habitée de prochaine génération :
http://www.bisee.ac.cn/ch/reader/create_pdf.aspx?file_no=20150601&year_id=2015&quarter_id=6&falg=1
Henri K.
http://www.bisee.ac.cn/ch/reader/create_pdf.aspx?file_no=20150601&year_id=2015&quarter_id=6&falg=1
Henri K.
La Chine effectuera 4 lancements spatiaux pour son programme spatial habité entre Juin 2016 et Juin 2017 :
* le vol inaugural du nouveau lanceur CZ-7 avec la charge expérimentale d'ici Juin 2016
* le lancement du 2ème laboratoire spatial chinois TG-2 d'ici Q3 2016
* le lancement du vaisseau habité Shenzhou-11 avec 2 taïkonautes d'ici Q4 2016, le vaisseau s'amarrera avec TG-2
* le lancement du 1er vaisseau cargo chinois Tianzhou-1 (TZ-1) avant Juin 2017, qui s'amarrera avec TG-2 pour valider les technologies de ravitaillement spatial
Ces lancements constituent la dernière étape avant la mise en service de la première station spatiale chinoise aux alentours de 2020. Ils permettent de valider les technologies nécessaires aux missions habitées de durée moyenne et aux ravitaillements spatiaux.
Le premier laboratoire spatial chinois TG-1, quant à lui, est toujours opérationnel après 1 621 jours en orbite.
Henri K.
* le vol inaugural du nouveau lanceur CZ-7 avec la charge expérimentale d'ici Juin 2016
* le lancement du 2ème laboratoire spatial chinois TG-2 d'ici Q3 2016
* le lancement du vaisseau habité Shenzhou-11 avec 2 taïkonautes d'ici Q4 2016, le vaisseau s'amarrera avec TG-2
* le lancement du 1er vaisseau cargo chinois Tianzhou-1 (TZ-1) avant Juin 2017, qui s'amarrera avec TG-2 pour valider les technologies de ravitaillement spatial
Ces lancements constituent la dernière étape avant la mise en service de la première station spatiale chinoise aux alentours de 2020. Ils permettent de valider les technologies nécessaires aux missions habitées de durée moyenne et aux ravitaillements spatiaux.
Le premier laboratoire spatial chinois TG-1, quant à lui, est toujours opérationnel après 1 621 jours en orbite.
Henri K.
La station spatiale 2020 de la vidéo c'est avec la base de TG 2 et Tianzhou-1 qui sont amarré alors ? Ou ça sera encore des nouveaux éléments ? (TG 3 ?)
lionel- Messages : 2195
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Localisation : Herault
lionel a écrit:La station spatiale 2020 de la vidéo c'est avec la base de TG 2 et Tianzhou-1 qui sont amarré alors ? Ou ça sera encore des nouveaux éléments ? (TG 3 ?)
Non, la station spatiale chinoise de base est un ensemble de 60t, rien à voir avec TG-2 et TZ-1.
Henri K.
Récemment, Samantha Cristoforetti et Matthias Maurer se sont rendus en Chine afin de suivre un stage de survie en mer.
Ils n'étaient pas seuls, puisque 16 Taïkonautes les accompagnaient dans leurs exercices périlleux.
Sur le compte twitter de Matthias Maurer, on peut voir plusieurs photos de cet entrainement.
Sur l'une d'entre elles : l'ensemble des responsables, formateurs et Taïkonautes.
Il est rare que la Chine diffuse son effectif presque au complet.
On peut constater la présence de Wang Liwei (responsable) au centre, de Wang Yaping, Liu Wang et Liu Boming à gauche de Samantha.
A contrario, tout à droite c'est Zhang Xiaoguang . En plus du nouveau groupe, ces vétérans sont donc toujours actifs apparement.
Ils n'étaient pas seuls, puisque 16 Taïkonautes les accompagnaient dans leurs exercices périlleux.
Sur le compte twitter de Matthias Maurer, on peut voir plusieurs photos de cet entrainement.
Sur l'une d'entre elles : l'ensemble des responsables, formateurs et Taïkonautes.
Il est rare que la Chine diffuse son effectif presque au complet.
On peut constater la présence de Wang Liwei (responsable) au centre, de Wang Yaping, Liu Wang et Liu Boming à gauche de Samantha.
A contrario, tout à droite c'est Zhang Xiaoguang . En plus du nouveau groupe, ces vétérans sont donc toujours actifs apparement.
Taurus-Littrow- Messages : 562
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Age : 61
Localisation : ANNECY
Ceux-là vont commencer à se former à ce métier. Y en-a-t-il qui ne sont pas des militaires ?
Ceux qui sont issus des recrutements précédents doivent être "prêts" . Mais ils n'ont aucun vol de programmé dans un avenir proche. Et comme la construction de la station dépend du retour en vol de CZ-5 ..... c'est leur patience qui va être testée
Ceux qui sont issus des recrutements précédents doivent être "prêts" . Mais ils n'ont aucun vol de programmé dans un avenir proche. Et comme la construction de la station dépend du retour en vol de CZ-5 ..... c'est leur patience qui va être testée
montmein69- Donateur
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Age : 73
Localisation : région lyonnaise
La Chine lance officiellement l'invitation aux collaborations internationales pour sa future station spatiale
Il va être intéressant de voir les pays qui se porteront candidats pour une telle collaboration.
D'autant que la station chinoise deviendra opérationnelle après l'exploitation de l'ISS (mais cette station fonctionnera jusqu'en 2024), où déjà des missions et expériences ont été réalisées.
La double collaboration sera-t-elle possible ? Cela n'est en rien évident.
Il va aussi y avoir un certain intérêt à voir avancer la construction du LOP-Gateway de la NASA (s'il est construit) .... et qui voudrait y séjourner, car des activités liées à l'environnement lunaire sera une nouveauté.
montmein69- Donateur
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Localisation : région lyonnaise
Le mode d'emploi de la station chinoise (en anglais) :
http://www.unoosa.org/documents/doc/psa/hsti/CSS_1stAO/CSS_1stAO_Handbook_2018.pdf
http://www.unoosa.org/documents/doc/psa/hsti/CSS_1stAO/CSS_1stAO_Handbook_2018.pdf
vp- Messages : 4557
Inscrit le : 21/09/2005
Age : 50
Localisation : RP
Très beau projet cette station chinoise.
En lisant le texte, j'ai réalisée toute la complexité de réaliser de tel projet.
J'ai alors eu une idée folle: pourquoi pas vendre l'ISS à la Chine en 2024? Bien moins compliqué. Pas de technologie ITAR car déjà internationale. Les Chinois pourraient la moderniser avec 2-3 de leurs propres modules.
2eme idée, fusionner ISS et la station chinoise et en faire une structure vraiment internationale, d'une durée de vie illimitée, entrenue et modernisée autant par les états que via les entreprises privées du New Space.
Je sais, il y a une foutu loi de 2011 du Congrès américain qui empêche la NASA de faire tout projet avec la Chine, pour éviter tout transfert technologique. Mais cette loi est idiote, isole d'avantage la NASA que la Chine qui elle s'ouvre sur le Monde. Avec les sommes considérables que la Chine met dans son programme spatial et ses connaissances acquises, il ne reste que peu de technologies de station spatiale qui resterait à copier illégalement. Les commentaires sur les sites américains tendent aujourd'hui à suggérer l'abolition de cette loi.
En terminant, je ne suis pas fan de Trump, mais les dernières tensions économiques ont amené un début de négociation pour que la Chine respecte les droits commerciaux internationaux et évite les copies illégales. C’est un début.
En lisant le texte, j'ai réalisée toute la complexité de réaliser de tel projet.
J'ai alors eu une idée folle: pourquoi pas vendre l'ISS à la Chine en 2024? Bien moins compliqué. Pas de technologie ITAR car déjà internationale. Les Chinois pourraient la moderniser avec 2-3 de leurs propres modules.
2eme idée, fusionner ISS et la station chinoise et en faire une structure vraiment internationale, d'une durée de vie illimitée, entrenue et modernisée autant par les états que via les entreprises privées du New Space.
Je sais, il y a une foutu loi de 2011 du Congrès américain qui empêche la NASA de faire tout projet avec la Chine, pour éviter tout transfert technologique. Mais cette loi est idiote, isole d'avantage la NASA que la Chine qui elle s'ouvre sur le Monde. Avec les sommes considérables que la Chine met dans son programme spatial et ses connaissances acquises, il ne reste que peu de technologies de station spatiale qui resterait à copier illégalement. Les commentaires sur les sites américains tendent aujourd'hui à suggérer l'abolition de cette loi.
En terminant, je ne suis pas fan de Trump, mais les dernières tensions économiques ont amené un début de négociation pour que la Chine respecte les droits commerciaux internationaux et évite les copies illégales. C’est un début.
Arès F- Messages : 440
Inscrit le : 19/03/2017
Age : 57
Localisation : Québec, CA
Tu as eu raison, @Arès F, de parler de ton idée de fusion ISS - station chinoise bien que tu la qualifies toi-même de "folle", car cela me permet de rebondir en présentant un projet dérivé qui n'est pas facile à mettre en oeuvre, mais qui est néanmoins praticable si certains ont le courage de l'étudier, voire de s'en emparer.
Voici comment je pense que l'on peut synthétiser les choses : la fusion de l'ISS et de la station chinoise est une idée séduisante dans le principe (1), mais qui se heurte à des objections tant politiques (2) que techniques (3) ; cette idée pourrait pourtant inspirer un projet de rapprochement plus discret et pragmatique, dont l'efficacité serait très grande (4).
1 - La fusion de la station chinoise et de l'ISS, une idée séduisante dans le principe :
- au début de l'assemblage d'une station, il n'y a pas assez d'astronautes à bord, et du fait de la limitation des moyens, ils n'ont ni confort si capacité à faire des recherches intéressantes ; regardez l'histoire de Mir, et celle de l'ISS... il en a fallu, des années pour que la station soit à la fois opérationnelle et efficace... Donc, si les premiers modules chinois venaient s'agglomérer à l'ISS, la vie des astronautes chinois serait moins spartiate et le programme ferait un bond en avant de trois ou quatre ans...
- quel dommage que les Chinois soient obligés de réapprendre presque tout seuls ce que les Russes ont péniblement mis au point avec les stations Saliout semi-permanentes (Saliout 6 et 7), avec Mir et avec les Américains et l'ISS... Certes, il y a toute une documentation sur le sujet, et il y a eu une coopération sino-russe discrète, mais une véritable collaboration au grand jour, élargie à toutes les puissances spatiales du monde, aurait été plus efficace.
2 - Mais qui, appliquée intégralement, se heurte à des objections politiques :
- les Chinois ont à eux seuls une population équivalente à celle de tous les pays participants à l'ISS réunis ! Par nationalisme, les Chinois ne veulent dépendre en rien des autres et avoir une capacité complète sur tous les segments de l'activité spatiale ;
- les Européens sont prêts à collaborer avec les Chinois, les Russes aussi, bien que ce soit un peu plus compliqué pour des raisons liées à la fierté nationale et à leur statut d'ancien premier "grand" de l'espace ; mais pas les Américains, en tout cas tant que les Républicains seront au pouvoir ; si cette possibilité de coopération avait existé, les Chinois seraient depuis longtemps dans l'ISS, mais les Américains ne l'ont pas voulu ; alors les Chinois ont pris l'habitude de compter sur leurs propres forces... Et, par ailleurs, les Américains sont capables d'exercer un chantage sur les autres puissances spatiales en leur disant que s'ils vont avec les Chinois, les Américains développeront leurs programmes lunaires et martiens tout seuls.
3 - Auxquelles s'ajoutent des obstacles techniques :
- les Chinois n'ont pas intérêt à reprendre une station vieillissante dont la maintenance coûterait de plus en plus cher ; d'autant que même si cette station était en bon état, son gigantisme nécessite toute une logistique d'approvisionnement (Cygnus, Dragon, Progress, HTV) que les Chinois sont incapables d'assurer seuls pour le moment ; il y a aussi le risque d'accident, les modules pressurisés ne sont pas éternels...
- la station chinoise et l'ISS ne sont pas sur les mêmes plans orbitaux ;
- je pense aussi que la technologie des modules de l'ISS a vieilli, d'autant que ces modules ont été conçus bien avant que d'être lancés ; c'est une technologie des années 1990, voire des années 1980 ; enfin, l'ISS est déjà un assemblage assez hétéroclite, alors que la station chinoise aura une conception harmonisée pour tous ses modules pressurisés.
4 - En revanche, un projet de rapprochement plus discret et pragmatique se conçoit :
- si, pour des raisons tant politiques que techniques, le mélange des modules pressurisés de l'ISS et de la station chinoise dans un même ensemble est peu plausible...
- en revanche, l'énorme poutre de l'ISS (11 segments et plus de 100 mètres de long) pourrait apporter des ressources logistiques considérables à la station chinoise : une puissance électrique beaucoup plus grande (les panneaux solaires de l'ISS sont usés, mais on pourrait mettre de nouveaux panneaux solaires sur la poutre) et une capacité à stocker hors modules pressurisés des appareils scientifiques et des pièces de rechange ;
- la poutre de l'ISS, bien que construite par les Américains et pouvant à ce titre donner lieu à des échanges monétisés à leur bénéfice, pourrait être considérée comme faisant partie du "patrimoine spatial permanent de l'humanité" ;
- le SLS, plusieurs Falcon Heavy, ou encore mieux, le BFR s'il fonctionne en 2024, pourraient transférer la poutre de l'ISS (toute seule, sans les modules pressurisés) du plan orbital actuel de celle-ci à celui de la station chinoise, afin de regrouper les deux objets...
- l'image chinoise de la station issue de ce rapprochement ne serait à mon avis pas altérée par l'arrivée de la poutre américaine, d'autant que celle-ci ne serait arrimée à la station chinoise que trois à sept années après le début du fonctionnement autonome de cette station ; la "couleur nationale" d'une station, c'est, pour des raisons psychologiques, celle de ses modules pressurisés ;
- cette survie d'une partie logistique de l'ISS dans la station chinoise atténuerait néanmoins un peu le choc que représentera légitimement la désorbitation des modules pressurisés de l'ISS ; ne soyons pas naïfs, l'envoi intégral de l'ISS au fond de l'océan quand la station chinoise apparaît, ce serait le symbole d'un Occident qui se saborde et d'un Orient devenu principale civilisation du monde.
Conclusion : la récupération de la poutre de l'ISS sur la station chinoise serait un beau projet, qui ne paraît pas se heurter à une impossibilité absolue, mais dont on peut craindre néanmoins qu'il ne se concrétise pas, parce que personne n'a envie pour le moment d'y travailler. Quel dommage ! Et quelle illustration du mal que causent les politiques à courte vue et les nationalismes au développement spatial de toute l'humanité...
A contrario, si ce projet finit par se réaliser, ce sera un belle démonstration de pragmatisme et d'intelligence pour notre espèce. Ce serait prometteur pour l'avenir collectif.
Une dernière chose : ce serait très habile pour l'Europe et pour la France de servir d'intermédiaire entre les Chinois et les Américains dans la défense de ce projet de transfert de la poutre de l'ISS vers la station chinoise. Ce serait une manière de se sortir par le haut du piège où nous sommes en train de tomber quand les Américains nous disent "eux ou nous" pour nous empêcher de travailler avec les Chinois dans leur station... La puissance électrique qu'apporterait la poutre à la station chinoise ferait que les Américains pourraient être tentés de venir eux-mêmes y travailler - et avec, en quelque sorte, leur honneur préservé - ce qui leur maintiendrait un pied sur orbite terrestre basse à très faible coût. Et nous, Européens, ne serions dès lors plus empêchés par les Américains de séjourner régulièrement dans la station chinoise, et nous profiterions également de cette puissance électrique... Les Chinois pourraient à terme doubler ou tripler le nombre de modules de leur station, à coût marginal relativement faible, puisqu'il s'agirait de produire des modules de même type que ceux qu'ils ont déjà conçus
La diplomatie n'est jamais efficace quand elle est défensive. Alors qu'elle fait bouger les lignes et qu'elle gagne quand elle est imaginative et offensive... Et au fond, cette affaire dans son principe est simple et de bon sens. Après vérification de la faisabilité de l'opération et évaluation par des experts de ses coûts et bénéfices attendus, elle me semble être parfaitement vendable à des politiques.
Voici comment je pense que l'on peut synthétiser les choses : la fusion de l'ISS et de la station chinoise est une idée séduisante dans le principe (1), mais qui se heurte à des objections tant politiques (2) que techniques (3) ; cette idée pourrait pourtant inspirer un projet de rapprochement plus discret et pragmatique, dont l'efficacité serait très grande (4).
1 - La fusion de la station chinoise et de l'ISS, une idée séduisante dans le principe :
- au début de l'assemblage d'une station, il n'y a pas assez d'astronautes à bord, et du fait de la limitation des moyens, ils n'ont ni confort si capacité à faire des recherches intéressantes ; regardez l'histoire de Mir, et celle de l'ISS... il en a fallu, des années pour que la station soit à la fois opérationnelle et efficace... Donc, si les premiers modules chinois venaient s'agglomérer à l'ISS, la vie des astronautes chinois serait moins spartiate et le programme ferait un bond en avant de trois ou quatre ans...
- quel dommage que les Chinois soient obligés de réapprendre presque tout seuls ce que les Russes ont péniblement mis au point avec les stations Saliout semi-permanentes (Saliout 6 et 7), avec Mir et avec les Américains et l'ISS... Certes, il y a toute une documentation sur le sujet, et il y a eu une coopération sino-russe discrète, mais une véritable collaboration au grand jour, élargie à toutes les puissances spatiales du monde, aurait été plus efficace.
2 - Mais qui, appliquée intégralement, se heurte à des objections politiques :
- les Chinois ont à eux seuls une population équivalente à celle de tous les pays participants à l'ISS réunis ! Par nationalisme, les Chinois ne veulent dépendre en rien des autres et avoir une capacité complète sur tous les segments de l'activité spatiale ;
- les Européens sont prêts à collaborer avec les Chinois, les Russes aussi, bien que ce soit un peu plus compliqué pour des raisons liées à la fierté nationale et à leur statut d'ancien premier "grand" de l'espace ; mais pas les Américains, en tout cas tant que les Républicains seront au pouvoir ; si cette possibilité de coopération avait existé, les Chinois seraient depuis longtemps dans l'ISS, mais les Américains ne l'ont pas voulu ; alors les Chinois ont pris l'habitude de compter sur leurs propres forces... Et, par ailleurs, les Américains sont capables d'exercer un chantage sur les autres puissances spatiales en leur disant que s'ils vont avec les Chinois, les Américains développeront leurs programmes lunaires et martiens tout seuls.
3 - Auxquelles s'ajoutent des obstacles techniques :
- les Chinois n'ont pas intérêt à reprendre une station vieillissante dont la maintenance coûterait de plus en plus cher ; d'autant que même si cette station était en bon état, son gigantisme nécessite toute une logistique d'approvisionnement (Cygnus, Dragon, Progress, HTV) que les Chinois sont incapables d'assurer seuls pour le moment ; il y a aussi le risque d'accident, les modules pressurisés ne sont pas éternels...
- la station chinoise et l'ISS ne sont pas sur les mêmes plans orbitaux ;
- je pense aussi que la technologie des modules de l'ISS a vieilli, d'autant que ces modules ont été conçus bien avant que d'être lancés ; c'est une technologie des années 1990, voire des années 1980 ; enfin, l'ISS est déjà un assemblage assez hétéroclite, alors que la station chinoise aura une conception harmonisée pour tous ses modules pressurisés.
4 - En revanche, un projet de rapprochement plus discret et pragmatique se conçoit :
- si, pour des raisons tant politiques que techniques, le mélange des modules pressurisés de l'ISS et de la station chinoise dans un même ensemble est peu plausible...
- en revanche, l'énorme poutre de l'ISS (11 segments et plus de 100 mètres de long) pourrait apporter des ressources logistiques considérables à la station chinoise : une puissance électrique beaucoup plus grande (les panneaux solaires de l'ISS sont usés, mais on pourrait mettre de nouveaux panneaux solaires sur la poutre) et une capacité à stocker hors modules pressurisés des appareils scientifiques et des pièces de rechange ;
- la poutre de l'ISS, bien que construite par les Américains et pouvant à ce titre donner lieu à des échanges monétisés à leur bénéfice, pourrait être considérée comme faisant partie du "patrimoine spatial permanent de l'humanité" ;
- le SLS, plusieurs Falcon Heavy, ou encore mieux, le BFR s'il fonctionne en 2024, pourraient transférer la poutre de l'ISS (toute seule, sans les modules pressurisés) du plan orbital actuel de celle-ci à celui de la station chinoise, afin de regrouper les deux objets...
- l'image chinoise de la station issue de ce rapprochement ne serait à mon avis pas altérée par l'arrivée de la poutre américaine, d'autant que celle-ci ne serait arrimée à la station chinoise que trois à sept années après le début du fonctionnement autonome de cette station ; la "couleur nationale" d'une station, c'est, pour des raisons psychologiques, celle de ses modules pressurisés ;
- cette survie d'une partie logistique de l'ISS dans la station chinoise atténuerait néanmoins un peu le choc que représentera légitimement la désorbitation des modules pressurisés de l'ISS ; ne soyons pas naïfs, l'envoi intégral de l'ISS au fond de l'océan quand la station chinoise apparaît, ce serait le symbole d'un Occident qui se saborde et d'un Orient devenu principale civilisation du monde.
Conclusion : la récupération de la poutre de l'ISS sur la station chinoise serait un beau projet, qui ne paraît pas se heurter à une impossibilité absolue, mais dont on peut craindre néanmoins qu'il ne se concrétise pas, parce que personne n'a envie pour le moment d'y travailler. Quel dommage ! Et quelle illustration du mal que causent les politiques à courte vue et les nationalismes au développement spatial de toute l'humanité...
A contrario, si ce projet finit par se réaliser, ce sera un belle démonstration de pragmatisme et d'intelligence pour notre espèce. Ce serait prometteur pour l'avenir collectif.
Une dernière chose : ce serait très habile pour l'Europe et pour la France de servir d'intermédiaire entre les Chinois et les Américains dans la défense de ce projet de transfert de la poutre de l'ISS vers la station chinoise. Ce serait une manière de se sortir par le haut du piège où nous sommes en train de tomber quand les Américains nous disent "eux ou nous" pour nous empêcher de travailler avec les Chinois dans leur station... La puissance électrique qu'apporterait la poutre à la station chinoise ferait que les Américains pourraient être tentés de venir eux-mêmes y travailler - et avec, en quelque sorte, leur honneur préservé - ce qui leur maintiendrait un pied sur orbite terrestre basse à très faible coût. Et nous, Européens, ne serions dès lors plus empêchés par les Américains de séjourner régulièrement dans la station chinoise, et nous profiterions également de cette puissance électrique... Les Chinois pourraient à terme doubler ou tripler le nombre de modules de leur station, à coût marginal relativement faible, puisqu'il s'agirait de produire des modules de même type que ceux qu'ils ont déjà conçus
La diplomatie n'est jamais efficace quand elle est défensive. Alors qu'elle fait bouger les lignes et qu'elle gagne quand elle est imaginative et offensive... Et au fond, cette affaire dans son principe est simple et de bon sens. Après vérification de la faisabilité de l'opération et évaluation par des experts de ses coûts et bénéfices attendus, elle me semble être parfaitement vendable à des politiques.
PierredeSedna- Donateur
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montmein69 a écrit:La Chine lance officiellement l'invitation aux collaborations internationales pour sa future station spatiale
Il va être intéressant de voir les pays qui se porteront candidats pour une telle collaboration.
D'autant que la station chinoise deviendra opérationnelle après l'exploitation de l'ISS (mais cette station fonctionnera jusqu'en 2024), où déjà des missions et expériences ont été réalisées.
La double collaboration sera-t-elle possible ? Cela n'est en rien évident.
Il va aussi y avoir un certain intérêt à voir avancer la construction du LOP-Gateway de la NASA (s'il est construit) .... et qui voudrait y séjourner, car des activités liées à l'environnement lunaire sera une nouveauté.
Les pays peu développés dans le spatial regarderont probablement ce que ça peut leur rapporter en termes de prestige (astronaute sur la photo). Les pays développés dans le spatial regarderont surtout ce que ça peut leur rapporter en termes d'emploi et d'industrie (modules, ravitaillement). Quelqu'un a-t-il une idée de l'espace de liberté que peut laisser la Chine aux autres nations dans un tel projet ?
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Documents pour le FCS :
- Grand concours de pronostics SpaceX
Thierz- Admin
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PierredeSedna a écrit:
La diplomatie n'est jamais efficace quand elle est défensive. Alors qu'elle fait bouger les lignes et qu'elle gagne quand elle est imaginative et offensive... Et au fond, cette affaire dans son principe est simple et de bon sens. Après vérification de la faisabilité de l'opération et évaluation par des experts de ses coûts et bénéfices attendus, elle me semble être parfaitement vendable à des politiques.
Tu oublies le point de vue des Chinois.
Les Chinois sont pragmatiques. En terme commercial, ils n'ont aucun intérêt à acheter quelque chose aux Américains sans contrepartie. Il ne faut pas oublier que l'argent dépensé dans le spatial profite aux entreprises nationales du secteur. L'argent reste en Chine et va aux Chinois, qui payent des impôts, des taxes etc., ça reste dans le circuit de consommation chinois. En plus, ce secteur est concurrentiel, donc donner de l'argent aux Américains est un non sens économique.
Si c'était en France, et que nous avions un projet de station spatiale, je pense que ce serait du pareil au même, on verrait Ariane Group monter au créneau pour demander au gouvernement de ne pas acheter la poutre aux Américains, car l'entreprise a la compétence pour le faire et il faut défendre l'emploi français. Bien évidemment, les syndicats défendraient aussi cette position.
Argyre- Messages : 3397
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