[Artemis] Contrats pour acheminer des CU sur la Lune (CLPS)

L'annonce des trois compagnies sélectionnées par la NASA pour acheminer des charges utiles sur la Lune, le 31 mai 2019 :

David L. a écrit:L'annonce des trois compagnies sélectionnées par la NASA pour acheminer des charges utiles sur la Lune, le 31 mai 2019 :

Les trois sociétés sélectionnées sont :

- Orbit Beyond
- Intuitive Machines
- Astrobotic

https://arstechnica.com/science/2019/05/nasa-picks-three-companies-to-attempt-moon-landings-in-2020-and-2021/


Orbit Beyond reçoit 97 millions de dollars de la NASA pour envoyer son atterrisseur Z-01 dans une plaine de basalte à environ 30°N en septembre 2020. Il sera lancé par une Falcon 9.
La société effectuera jusqu'à quatre expériences différentes pour la NASA. Elle espère également mieux caractériser les panaches générés par un vaisseau spatial alors qu’il se pose sur la surface poussiéreuse de la Lune et identifier tout effet que cela aurait sur les structures proches.
"Les gens veulent comprendre à quel point un habitat peut être proche d'un site de débarquement", a déclaré Jon Morse, responsable scientifique en chef d'Orbit Beyond. "Lorsque nous effectuons cette descente et que nous obtenons ces images, les scientifiques peuvent étudier la trajectoire de ces panaches."




Intuitive Machines a reçu 77 millions de dollars pour envoyer jusqu'à cinq charges utiles à Oceanus Procellarum (Océan des Tempêtes). L'atterrisseur sera lancé par une fusée Falcon 9.





Astrobotic a reçu 79,5 millions de dollars pour envoyer 14 charges utiles dans le cratère Lacus Mortis. L'atterrisseur sera lancé par une Falcon 9 ou Atlas V.




Alors que la science, la démonstration technologique et les besoins d'exploration humaine pour les charges utiles se développent, la NASA a annoncé qu'elle émettrait de nouvelles commandes.

Ce qui est étonnant, c'est la modicité des sommes allouées par la NASA. De mémoire, Beresheet, la sonde israélienne, qui a coûté une centaine de millions de dollars, était déjà qualifiée de "low cost". De plus, elle était la passagère secondaire d'un lancement de Falcon9, alors qu'ici, on parle d'un lanceur dédié.

Question: qui paiera la différence, ou bien les sommes allouées ne sont-elles qu'une avance?

Lunarjojo a écrit:De plus, elle était la passagère secondaire d'un lancement de Falcon9, alors qu'ici, on parle d'un lanceur dédié.

Non pas sûr que ce soit une F9 dédiée, le lanceur serait peut-être partagé avec d'autres clients :

The spacecraft will launch on a Falcon 9 rocket, presumably as one of several customers on the booster.

Aurait-on une estimation de la masse de ces atterrisseurs (avec la CU scientifique à convoyer) ?
C'est un lancement vers la Lune ... dont la trajectoire est à préciser ... plus ou moins directe, ce qui déterminerait aussi la durée du voyage.
Donc des paramètres encore incertains.

Mais les sommes allouées me paraissent aussi faibles pour inclure le prix du lanceur. A moins que Space X fasse un super-rabais en espérant un retour d'ascenseur lorsque le Super-Heavy-Starship sera disponible pour des aller-retour réguliers de lourdes charges  ... décrocher alors des contrats pour des transport fréquents serait une manne qui remplirait bien les caisses.

montmein69 a écrit:Aurait-on une estimation de la masse de ces atterrisseurs (avec la CU scientifique à convoyer) ?
C'est un lancement vers la Lune ... dont la trajectoire est à préciser ... plus ou moins directe, ce qui déterminerait aussi la durée du voyage.
Donc des paramètres encore incertains.

Quelques infos sur les sites de chaque constructeur :


Z-01 d'Orbit Beyond peut apporter une CU de 40 kg sur la Lune
https://www.orbitbeyond.com/

Nova-C de chez Intuitive Machines peut apporter une CU de 100 kg
https://www.intuitivemachines.com/lunarlander

Et Peregrine de chez Astrobotic peut apporter une CU de 90 kg
https://www.astrobotic.com/peregrine

phenix a écrit:bizarre qu'il n'y est pas des noms plus connu comme bleu origin( le bleu moon est surement trop gros+ différent politique) ou moon express (cest pile leur marché ).

Peut-être que Blue Origin se prendra le marché des atterrisseurs habités…?

Fabien0300 a écrit:
Nova-C de chez Intuitive Machines peut apporter une CU de 100 kg

Une CU de 100 kg sur la surface lunaire, c'est une sonde de plus d'une tonne au départ de l'orbite terrestre. Comptez 300 à 500 millions de dollars... Les 77 mds données par la NASA doivent être une avance.

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Photo de famille

C'est bien pour les scientifiques, et les boîtes qui assureront le service, mais où sont les véritables cargos lunaires qui ravitailleront la Lune en 2024 ?

J'espère qu'Astrobotic et leurs concurrents ont prévu des itérations King Size de leurs étages alunisseurs, sinon le Coca va vite manquer à Shackleton City. Et plus de coca, c'est l'émeute ! :x

Je sais pas, je suis le seul à trouver tout ça complètement sous-dimensionné ?

phenix a écrit:c'est normal, c'est juste un programme de reconnaissance, une sorte de surveyor amélioré. ensuite il y aura les contrat pour les vrai lander habité,

L'atterrisseur habité (lander) a des chances d'avoir sur le dessus une plate-forme ("plate" comme son nom l'indique   )  à usage multiple. Ce qui permettrait d'y placer l'étage de remontée notamment pour l'équipage d'Artémis 3 (Boots on the moon 2024) dans le cas de mission habitée.
Cela serait aussi une plate-forme pour placer du fret (vol cargo uniquement).

C'est en tout cas ce que propose le projet Blue Moon présenté récemment par Blue Origin. (avec deux versions de capacité 3,6 t, et pour une autre version 6,5 t)

à Gauche : avec étage de remontée ......................................................................................................à Droite : plate forme pour fret
http://www.forum-conquete-spatiale.fr/t2367p675-blue-origin#450701

C'est conforme à la demande de la NASA, charge à une autre société de proposer l'étage de remontée habité. Et probablement un système pour gérer le fret et sa dépose au sol (bras, grue, ascenseur ???).*
* La liste des sociétés pressenties pour proposer des solutions est assez longue, donc BO n'est qu'une candidature parmi les autres et l'attribution de contrat ne devrait pas survenir avant le 4ème trimestre 2019 ou début 2020.

Bien entendu si des sociétés privées souhaitaient investir dans d'autres solutions .... pour lancer des projets sans s'impliquer dans des projets chapeautés par la NASA ... rien ne leur interdit de créer leurs propres systèmes d'atterrissage pour faire leur business et ramasser "l'or lunaire". A part Elon et le Super-Heavy-Starship qui postule à le faire ... je n'y crois pas trop. Même pour SX, d'ailleurs, les contrats NASA c'est quand même plus sécurisé pour agrémenter les comptes en banque :lol!:

J'avoue ne pas comprendre, avec Gateway ou sans Gateway ?

katalpa a écrit:J'avoue ne pas comprendre, avec Gateway ou sans Gateway ?

Sans Gateway. Le Gateway, réduit à 2 modules, servira uniquement pour les missions habitées

Fabien0300 a écrit:

katalpa a écrit:J'avoue ne pas comprendre, avec Gateway ou sans Gateway ?

Sans Gateway. Le Gateway, réduit à 2 modules, servira uniquement pour les missions habitées

Il faut distinguer de quoi on parle

• Pour les trois "petits" atterrisseurs dont on parle spécifiquement dans ce Fil, qui vont déposer des charges scientifiques  .... il est annoncé le lancement par F9 (apparemment pour deux) et par un autre lanceur (à déterminer ?) pour le troisième. Ce pourrait être un vol direct ? ou un vol avec orbites croissantes (comme l'a fait récemment Baresheet ) ? La CU en fret est assez modeste. Rien n'indique - à ce jour - qu'il y en aura d'autres construits ultérieurement ?
  
  
• Pour ce qui est de l'atterrisseur + étage de remontée (vol habité) d'Artemis 3 (et missions habitées suivantes) effectivement le passage par le Gateway est le scénario annoncé par la NASA.
  
  
• ce  qui reste à voir c'est le scénario pour l'utilisation d'un atterrisseur (type Artemis 3) qui réaliserait un vol fret (à la place d'un étage de remontée) ... là AMHA il transiterait aussi par le Gateway. Mais pour le moment on n'en sait rien.
  

Merci à tous pour ces précisions. 

Tout cela se précisera dans les années à venir.
Quels seront les acteurs qui prendront en charge des envois de fret. Quelle masse représentera un atterrisseur avec plusieurs tonnes de fret à faire alunir (donc quel lanceur sera nécessaire), quelle fréquence ?
Pour le moment on n'en sait rien. Pas même si l'épopée lunaire se poursuivra au-delà de quelques missions Artemis. :suspect:

Sur cette photo, prise durant la mission Apollo 15, nous voyons le futur site d'alunissage de l'atterrisseur Z-01 d'Orbit Beyond. Le site se situe juste au nord du cratère Annegrit de 1 km de diamètre, le long de la crête Dorsum Zirkel qui fait 193 km de long

Raaaah !  :eeks: 
J'adore la Lune. Non, sérieusement, j'ai probablement des dizaines d'heures au compteur à me promener, sans but, sur la carte HD de LRO.
La résolution est parfois meilleure que 50cm par pixel.
La quickmap LRO !

Je trouve très excitante la mission de Orbit Beyond, étudier les projections et panaches à l'atterrissage, pour savoir jusqu'à quel point on peut atterrir près d'un module existant... ou d'une base !

Ce petit rover de 4 livres (1,8 kg) sera une des 14 charges utiles du Peregrine d'Astrobotic. Il est conçu par une université et sera équipé de caméras



https://www.cmu.edu/news/stories/archives/2019/june/moon-robot.html

La NASA a sélectionné 12 nouvelles charges utiles scientifiques et technologiques qui nous aideront à étudier la Lune et à explorer davantage sa surface dans le cadre du programme lunaire Artemis de l'agence . Ces expériences et démonstrations aideront l’agence à envoyer des astronautes sur la Lune d’ici 2024 comme moyen de préparer l’envoi d’êtres humains sur Mars pour la première fois.

Les expériences sélectionnées iront sur la Lune lors de futurs vols dans le cadre du projet de services de charge utile lunaire commerciale (CLPS) de la NASA . Le projet CLPS permet l’acquisition rapide de services de livraison lunaires pour des charges utiles telles que celles-ci qui renforcent les capacités en matière de science, d’exploration ou de développement commercial de la Lune. Un grand nombre des nouvelles sélections intègrent du matériel déjà existant, par exemple des pièces ou des modèles conçus pour des missions ayant déjà volé. Sept des nouvelles sélections sont axées sur les réponses aux questions de la science planétaire ou de l'héliophysique, tandis que cinq d'entre elles feront la démonstration de nouvelles technologies.  

"Les charges utiles lunaires sélectionnées représentent des innovations de pointe et tireront parti des premiers vols effectués dans le cadre de notre projet de services commerciaux", a déclaré Thomas Zurbuchen, administrateur associé de la direction de la mission scientifique de l'agence, à Washington. Innovation technologique qui soutient les objectifs d'exploration scientifique et humaine, et beaucoup ont des applications plus larges pour Mars et au-delà. "

Les 12 enquêtes sélectionnées sont:



MoonRanger

• MoonRanger est un petit rover rapide qui peut aller au-delà des limites de communication avec un atterrisseur, puis y revenir. Cela permettra d’enquêter dans un rayon de 1 km autour de l’atterrisseur. MoonRanger aura pour objectif de cartographier en permanence le terrain qu'il traverse et de transmettre les données en vue d'une amélioration future du système.
  

Heimdall

• Heimdall est un système de caméra flexible permettant de mener des recherches lunaires. Cette innovation comprend un seul enregistreur vidéo numérique et quatre caméras: un imageur à grand angle de descente, un imageur à régolithes à angle étroit et deux imageurs panoramiques à grand angle. Ce système de caméra est conçu pour modéliser les propriétés du régolithe lunaire - le sol et les autres matériaux qui composent la couche supérieure de la surface lunaire - et pour caractériser et cartographier les caractéristiques géologiques, ainsi que pour caractériser les risques d'atterrissage ou de facilité de circulation, entre autres objectifs.
  

Démonstration lunaire d'un système informatique reconfigurable et tolérant les radiations .

• La démonstration lunaire d’un système informatique reconfigurable et tolérant les radiations vise à démontrer une technologie informatique tolérante aux radiations. En raison du manque d'atmosphère et de champ magnétique de la lune, le rayonnement solaire constituera un défi pour l'électronique. Cette expérience permettra également de caractériser les effets du rayonnement sur la surface lunaire.
  

Charge utile de la caractérisation de l'adhésion aux régolithes (RAC)

• RAC déterminera comment le régolithe lunaire collera sur une gamme de matériaux exposés à l'environnement de la Lune à différentes phases de vol. Les composants de cette expérience sont dérivés d'une installation de charge utile commerciale appelée MISSE actuellement sur la station spatiale internationale.
  

Le sondeur magnétotellurique lunaire

• Le sondeur magnétotellurique lunaire est conçu pour caractériser la structure et la composition du manteau lunaire en étudiant les champs électriques et magnétiques. L’enquête utilisera un magnétomètre de secours, un appareil de mesure des champs magnétiques, conçu à l’origine pour le vaisseau spatial MAVEN , qui tourne actuellement autour de Mars.
  

L'expérience d'électromagnétique de surface lunaire (LuSEE)

• LuSEE intégrera du matériel de rechange et reconverti issu de la sonde Parker Solar Probe de la NASA , de l'instrument STEREO / Waves et de la mission MAVEN visant à effectuer des mesures complètes des phénomènes électromagnétiques à la surface de la Lune.
  

Imageur de rayons X héliosphérique de l'environnement lunaire (LEXI)

• LEXI capturera des images de l'interaction de la magnétosphère terrestre avec le flux de particules chargées du Soleil, appelé le vent solaire.
  

Rétroréflecteurs lunaires de prochaine génération (NGLR)

• Les NGLR serviront de cible aux lasers sur Terre pour mesurer avec précision la distance Terre-Lune. Ils sont conçus pour fournir des données qui pourraient être utilisées pour étudier divers aspects de l’intérieur de la lune et aborder des questions de physique fondamentale.
  

Le système d'imagerie infrarouge compact lunaire (L-CIRiS)

• L-CIRiS devrait déployer un radiomètre, un appareil qui mesure les longueurs d'onde infrarouges de la lumière, explorer la composition de la surface de la Lune, cartographier sa distribution de température de surface et démontrer la faisabilité de l'instrument pour les futures activités d'utilisation des ressources lunaires.
  

L' instrumentation lunaire pour l'exploration thermique souterraine rapide (LISTER)

• LISTER est un instrument conçu pour mesurer le flux de chaleur de l'intérieur de la lune. La sonde tentera de forer le régolithe lunaire de 2 à 3 mètres (7 à 10 pieds) pour étudier les propriétés thermiques de la Lune à différentes profondeurs.
  

PlanetVac

• PlanetVac est une technologie permettant d’acquérir et de transférer du régolithe lunaire de la surface à d’autres instruments permettant d’analyser le matériau, ou de le placer dans un conteneur qui permettrait à un autre vaisseau spatial de revenir sur Terre.
  

SAMPLR: Acquisition d'échantillons, filtrage de morphologie et sondage du régolithe lunaire

• SAMPLR est une autre technologie d’acquisition d’échantillons qui utilisera un bras robotique qui est une pièce de rechange de la mission Mars Exploration Rover , qui comprenait les rovers à vie longue Spirit et Opportunity.
  

Les plans d'exploration lunaire de la NASA reposent sur une approche en deux phases: la première est axée sur la rapidité - l'atterrissage des astronautes sur la Lune d'ici 2024 - tandis que la seconde établira une présence humaine durable sur la Lune d'ici 2028. L'agence utilisera ce que nous apprendrons sur la Lune pour préparer le prochain saut géant - envoyer des astronautes sur Mars.

https://www.nasa.gov/press-release/nasa-selects-12-new-lunar-science-technology-investigations