Nouvelle sélection d'astronautes européens (2022)

L'industrie y gagne car elle a de l'activité, donc elle existe. Si nous achetions tous nos vols en espèces comme les vols Axiom, nous aurions des astronautes dans l'espace mais personne sur Terre. Sans ce principe d'échange, l'usine ADS de Brême serait quasiment à l'arrêt, TAS Turin serait bien plus réduite (maintenant elle vend beaucoup de modules aux Américains, mais sans investissement initial européen, cela n'aurait pas existé), l'EAC serait une coquille vide et une partie des effectifs de toutes les entreprises, agences spatiales et universités serait au chômage.
C'est le cas des Émirats arabes unis qui n'ont pas d'industrie. Ils ont quand même un contrat d'échange avec la NASA car ils fournissent un sas pour la Gateway, mais on sait déjà qu'ils devront l'acheter en Europe ou aux USA (bon, ils vont l'amener dans une salle blanche aux Émirats, ajouter deux vis et un logo pour dire "assemblé aux Émirats"). Cela signifie que la majorité de l'argent qu'ils ont investi ira directement à l'étranger, ce qui est inacceptable en Europe.
Après, si nous nous faisons arnaquer sur les places Artemis, le problème n'est pas le système d'échange, c'est la qualité des négociations. Il a toujours été acté que les premiers ESM financeraient uniquement nos vols ISS. Ce sont I-hab et ESPRIT qui financent les vols Artemis. En échange, nous avons trois places, donc plus en quantité que le Canada et le Japon, mais nous ne savons pas quelles seront ces places. Par contre, nous savons déjà que les deux places les plus prestigieuses (premier non-Américain autour de la Lune et premier non-Américain sur la Lune) sont déjà attribuées au Canada et au Japon. Pourquoi cela alors que nous sommes le plus gros contributeur ? Il n'y a pas une seule réponse mais plusieurs éléments (liste ci-dessous non exhaustive) :

• Les Américains se tournent vers une confrontation avec la Chine, ils ont plus intérêt à renforcer l'alliance avec le Japon qu'avec nous.
  
• C'est aussi un moyen (si la mission avec le Japonais arrive avant la mission chinoise) de priver la Chine du titre de premier Asiatique sur la Lune.
  
• L'Europe n'est pas une entité unique donc nous avons voulu beaucoup de sièges, minimum 3 (un pour l'Allemagne, un pour l'Italie et un pour la France) au lieu de chercher à avoir des sièges de qualité (si nous avions demandé seulement 2 sièges dont le premier en surface, nous l'aurions sûrement eu au vu de notre contribution).
  
• Nous nous battons séparément, l'Italie a de grosses négociations indépendantes avec la NASA, Macron est allé à Houston pour demander une place pour Thomas et l'Allemagne vient d'envoyer Scholz, Gest et Maurer à Washington.
  

Donc, comment ne pas dépendre des décisions politiques des USA ? Faire un programme spatial par nous-mêmes ! Pour l'orbite basse, c'est faisable (et ça bouge avec le cargo-LEO qui sera annoncé aussi à Bruxelles), et il y a des choses qui se mettent en place pour les missions vers la Lune (je ne sais pas ce qui est officiel, donc je n'irai pas plus dans le détail) mais on sait déjà que nous n'avons pas le financement pour aller au-delà de l'étude de faisabilité.
Pour revenir au sujet, les personnes impliquées dans la sélection refusent toujours de me donner les résultats, mais dans le deuxième cercle (pas les décideurs, mais ceux qui sont impactés par ce choix), on dit 80 à 90% de chance que Sophie soit choisie car :

• Plus âgée
  
• Seule pilote d'essai, donc plus rapidement opérationnelle
  
• La France pousse pour qu'elle ait vite un vol ISS afin d'être éligible au vol Artemis. Comme ça, si le programme prend du retard, elle pourrait remplacer Thomas et concurrencer Samantha pour être la première Européenne autour (voire sur) la Lune.
  
• Des trois grands (Italie, Allemagne, France), nous sommes les seuls à avoir un seul astronaute et seulement deux vols ISS depuis 2009.
  
  

jassifun a écrit:Quels sont vos pronostics pour ce soir.

J'aimerais que ce soient Sophie et Rosemary

https://twitter.com/esaspaceflight/status/1792925308372279396

Dirk De Winne a écrit:J'ai entendu sur une chaîne radio de la RTBF hier une interview d'Emmanuel Paulis (je crois) comme quoi Adenot et Liégeois seraient déjà en formation à Houston et que l'annonce officielle de leur prochain vol était pour bientôt.

Vu que c'est une radio belge ce n'est peut être que de la spéculation un peu orientée. Mais perso j'espère que ça va se vérifier

phenix a écrit:

jassifun a écrit:Quels sont vos pronostics pour ce soir.

soso + raph, mais sa ferais peut-etre un peu trop francophone pour l'ESA

Raoul a écrit:Rien vu ou entendu en France (pourtant Sophie est la première de la dernière sélection d'astronautes européens).

Raoul a écrit:Ok, je pensais à l'audiovisuel.

Raoul a écrit:Il n'y a que LCI qui soit diffusée chez nous, parmi ces chaînes.

Wakka a écrit:No comment.

Raoul a écrit:Bon ben, hier passage chez le vendeur de journaux. Tous les journaux francophones belges relatent en première page la sélection de Liégeois et des doubles pages à l'intérieur. La rédactrice en chef du Soir, Béatrice Delvaux commence son édito ainsi: On veut des bonnes nouvelles? En voilà une!...

J'ai vu qu'il y avait le Monde et le Figaro du jour....Rien sur l'événement en première page ni même de titres sur Adenot pour les articles à l'intérieur.
De plus, j'entame la lecture du Ciel et Espace de juin juillet ; courrier des lecteurs : critique pour descendre l'article sur SpaceX de l'édition précédente, à la fin du magazine, de la pub et des commentaires sur des livres pour rejeter le spatial habité (livres de Le Bot, Saint Martin).  Comme on dit en anglais, "this is an uphill battle"...

C'est vrai qu'il faut que toutes les opinions puissent s'exprimer , m'enfin, je viens de lire le livre de Philippe Perrin, et c'est la même rengaine: peu d'intérêt pour sa mission; le livre de Pesquet, idem: il doit faire attention de ne pas trop s'étendre sur le spatial habité parce que cela a mauvaise presse.

Heureusement, ce n'est pas comme cela partout dans le monde et tôt ou tard, en Europe, et particulièrement en France, on s'en apercevra !