[CLPS] Intuitives Machines/IM-1 - Suivi mission Nova C - 15.2.2024
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Je ne connais pas en détail le design de l'alunisseur, mais je vois que l'on parle d'IA. C'est très à la mode en ce moment, et dans certains domaines les résultats sont réellement intéressants.
Le gros problème est que personne ne sait démontrer que le réseau obtenu après entraînement fonctionne dans toutes les conditions qu'il va rencontrer, contrairement aux méthodes classiques d'automatique qui sont beaucoup plus arides et où il ne s'agit pas de regarder un ensemble de poids converger plus ou moins rapidement.
Il se trouve que les ingénieurs sur le marché actuel sont beaucoup plus fascinés par l'IA que par les équations différentielles d'antan....Cela crée un biais dans l'approche et donne les résultats observés.
Sans compter que la compétence des décisionnaires est quelque peu insuffisante (pour le dire gentiment)...
Il y a donc deux façons de faire un alunissage:
A l'ancienne: le véhicule en orbite lunaire image le terrain visé, les images sont transmises au sol où l'on détermine une zone de posé convenable: sans trop de cailloux...puis on largue l'étage de descente qui suit une trajectoire préprogrammée avec des corrections données par l'UMI (Unité de mesures inertielles). Le but de la manoeuvre est d'arriver au point de posé avec une vitesse latérale et une vitesse verticale aussi faibles que possible. Quand on fait dans le sophistiqué, un filtre de Kalman est utilisé pour fusionner les données de plusieurs capteurs et compenser plus ou moins la défaillance de l'un d'entre eux si les redondances ne suffisent pas. L'expérience montre que cela ne fonctionne pas trop mal....
Avec l'IA: on image la zone et un réseau est entraîné à déterminer le point d'arrivée, en théorie ce genre de réseau est activé dans le phase terminale où le véhicule fait un peu de surplace pour avoir des conditions d'imagerie stables. Si on ne veut pas trop faire acrobatique, on introduit le point de posé dans la boucle d'alunissage et on continue comme à l'ancienne. Cependant, si le point de posé déterminé au dernier moment n'est pas compatible des performances de l'engin, on peut obtenir un guidage qui n'aboutit pas dans le temps imposé. Typiquement la zone de posé est au delà de la distance maximale atteignable. Dans ce cas, si ce n'est pas prévu le guidage va générer une vitesse en translation qui ne sera pas annulée au toucher.....Peut-être est-ce ce qui est arrivé....Ce n'est que spéculation.
Si quelqu'un a des détails sur l'architecture informatique de l'engin, je suis preneur
Bons Vols
Le gros problème est que personne ne sait démontrer que le réseau obtenu après entraînement fonctionne dans toutes les conditions qu'il va rencontrer, contrairement aux méthodes classiques d'automatique qui sont beaucoup plus arides et où il ne s'agit pas de regarder un ensemble de poids converger plus ou moins rapidement.
Il se trouve que les ingénieurs sur le marché actuel sont beaucoup plus fascinés par l'IA que par les équations différentielles d'antan....Cela crée un biais dans l'approche et donne les résultats observés.
Sans compter que la compétence des décisionnaires est quelque peu insuffisante (pour le dire gentiment)...
Il y a donc deux façons de faire un alunissage:
A l'ancienne: le véhicule en orbite lunaire image le terrain visé, les images sont transmises au sol où l'on détermine une zone de posé convenable: sans trop de cailloux...puis on largue l'étage de descente qui suit une trajectoire préprogrammée avec des corrections données par l'UMI (Unité de mesures inertielles). Le but de la manoeuvre est d'arriver au point de posé avec une vitesse latérale et une vitesse verticale aussi faibles que possible. Quand on fait dans le sophistiqué, un filtre de Kalman est utilisé pour fusionner les données de plusieurs capteurs et compenser plus ou moins la défaillance de l'un d'entre eux si les redondances ne suffisent pas. L'expérience montre que cela ne fonctionne pas trop mal....
Avec l'IA: on image la zone et un réseau est entraîné à déterminer le point d'arrivée, en théorie ce genre de réseau est activé dans le phase terminale où le véhicule fait un peu de surplace pour avoir des conditions d'imagerie stables. Si on ne veut pas trop faire acrobatique, on introduit le point de posé dans la boucle d'alunissage et on continue comme à l'ancienne. Cependant, si le point de posé déterminé au dernier moment n'est pas compatible des performances de l'engin, on peut obtenir un guidage qui n'aboutit pas dans le temps imposé. Typiquement la zone de posé est au delà de la distance maximale atteignable. Dans ce cas, si ce n'est pas prévu le guidage va générer une vitesse en translation qui ne sera pas annulée au toucher.....Peut-être est-ce ce qui est arrivé....Ce n'est que spéculation.
Si quelqu'un a des détails sur l'architecture informatique de l'engin, je suis preneur
Bons Vols
DeepThroat- Messages : 570
Inscrit le : 22/06/2007
Le problème, c'est que si on laisse une IA gérer complétement l’alunissage, il me semble que ce paramètre de la gestion du carburant restant avec la distance encore à franchir doit être modélisée, c'est-à-dire que si le calculateur constate qu’il n’y aura pas assez de carburant pour terminer la procédure selon le programme initial, il doit modifier ledit programme et prendre la décision d’alunir coute que coute même au risque de poser sur un devers trop important ou un rocher !David L. a écrit:Avec plus de carburant, il est possible de faire une étape stationnaire à distance du sol, pour vérifier que la vitesse horizontale est bien annulée, corriger si besoin et finir l'approche en douceur.
Plus la phase de descente est longue, plus la consommation de carburant est importante. C'est l'équivalent des "pertes par gravité" pour un lancement.
Avec moins de marge, c'est forcément plus risqué.
L’IA doit à mon sens faire des choix, elle est là pour cela, sinon si un humain peut faire mieux c’est un peu dommage !
D’autant qu’il y a des moyens actuels nettement plus importants qu’à l’époque d’Apollo pour la reconnaissance des aires de poser choisies, on arrive à une résolution du sol nettement plus précise et donc cela, je pense, minimise quelque peu le risque au niveau de la zone de poser !
Montgomery- Messages : 98
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Je suis circonspect. En quoi ce que l'on appelle IA est différent de ce que l'on faisait avant ; disons 50 ans, grâce à la robotisation des procédés ? On a toujours des algorithmes invariants à cause des lois de la balistique, ce qui a changé c'est l'énorme vitesse d'échantillonnage et des capteurs eux-mêmes extrêmement plus fins que ceux de nos débuts et ajoutez à ça l'énorme taille de nos mémoires embarquées et que dire de la vitesse de traitement de nos actuels processeurs dont les horloges battent les 3 GHz alors que de mon temps ce n'était que 2.5 MHz et en plus ils sont au moins à double corps (traitements parallèles), bon, disons que pour flatter un public averti qui s'y intéresse on préfère parler maintenant d'IA comme en sport on parle de "top niveau". Ce ne sont que des mots pour illustrer un progrès normal. Je n'ai pas vu changer de paradigme tant que nous ne disposons pas de processeurs quantiques universels pour le moins.
+1Astro-notes a écrit:Je suis circonspect. En quoi ce que l'on appelle IA est différent de ce que l'on faisait avant ; disons 50 ans, grâce à la robotisation des procédés ? On a toujours des algorithmes invariants à cause des lois de la balistique, ce qui a changé c'est l'énorme vitesse d'échantillonnage et des capteurs eux-mêmes extrêmement plus fins que ceux de nos débuts et ajoutez à ça l'énorme taille de nos mémoires embarquées et que dire de la vitesse de traitement de nos actuels processeurs dont les horloges battent les 3 GHz alors que de mon temps ce n'était que 2.5 MHz et en plus ils sont au moins à double corps (traitements parallèles), bon, disons que pour flatter un public averti qui s'y intéresse on préfère parler maintenant d'IA comme en sport on parle de "top niveau". Ce ne sont que des mots pour illustrer un progrès normal. Je n'ai pas vu changer de paradigme tant que nous ne disposons pas de processeurs quantiques universels pour le moins.
Il me semble que la différence notable avec un calculateur dit classique qui commande un pilote automatique, c’est qu'un système avec une fonction dite « d’intelligence artificielle » serait en fait, d’être en mesure, lors d’un dysfonctionnement de systèmes ou de capteurs, de décider une modification de mode de contrôle classique pour trouver une solution acceptable et donc de changer ou de combiner des actionneurs qui ne le sont pas dans l’exécution d’un algorithme classique ?
C'est-à-dire ce que ferait un humain face à une avarie pour tenter de poursuivre le vol sans appliquer les procédures écrites ou les ignorer !
Le cas de l’événement de l’A380 de Quantas le 4 novembre 2010 ou avec un ordinateur de bord affichant 54 messages d’avertissement et d’alerte, le commandant de bord a pris la décision de revenir se poser sur le terrain de départ à une masse de 50 tonnes au-dessus de la limite prévue.
Évidement aucune procédure d’urgence n’a pu fonctionner vu la destruction de système consécutif à une explosion non contenue d’un réacteur, le n°2 de l’aile gauche.
Montgomery- Messages : 98
Inscrit le : 25/09/2022
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Localisation : Normandie
Mustard a écrit:C'est bizarre, vu l'ombre portée, il semble debout et pas allongé !!!
Le soleil est très bas sur l'horizon, ce qui allonge l'ombre.
David L.- Modérateur
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Localisation : Troisième planète
Le terme IA est assez trompeur lorsque l'on est extérieur au sujet. Il ne faut pas s'imaginer une quelconque intelligence semblable à celle d'un humain. En l'espèce on utilise ce que l'on appelle des réseaux convolutionnels pour faire de l'analyse d'image. Une des fonctions des réseaux est de faire ce la classification, c'est à dire trier des patterns. En clair identifier si c'est un chien ou un chat dans l'image....
Pour se faire on utilise des structures qui modélisent plus ou moins des neurones et on essaie de déterminer les poids des connections pour obtenir le résultat désiré. C'est la phase d'entraînement dans laquelle on présente une foultitude d'images au réseau et des algorithmes plus ou moins heuristiques ajustent itérativement les poids. Ce genre de procédé devient vitre très très lourd en fonction du nombre de neurones est du nombre de connections.
Dans ce qui nous intéresse, on image le terrain, on découpe l'image en tuiles, typiquement 32x32 pixels et on demande au réseau de classifier la tuile en fonction du terrain, genre plein de cailloux à parfaitement lisse. Quand toute la scène est balayée on obtient une carte du terrain sur laquelle il est relativement facile de choisir (si tant est qu'il y en ait un....) un point d'arrivée.
En gros c'est comme cela que ça fonctionne. On peut remplacer les capteurs optiques par des Lidars, combiner le tout etc....
Une fois le point visé déterminé on revient dans un processus de contrôle classique. On peut faire du contrôle optimal, du H infini, à loisir. Ceci dit on peut aussi faire rustique avec de bons vieux PID sur chaque axe. Ce n'est pas strictement aussi simple que je le décris à cause du couplage entre les axes, mais bon....
En conclusion, il n'y a pas un petit schtroumpf vachement malin qui tient les manettes et prend des décisions à la Buck Danny.
La descente de la sonde indienne est un très bon exemple où l'on voit bien les différentes phases et le stationnaire nécessaire à l'acquisition et à l'analyse d'image.
Bons Vols
Pour se faire on utilise des structures qui modélisent plus ou moins des neurones et on essaie de déterminer les poids des connections pour obtenir le résultat désiré. C'est la phase d'entraînement dans laquelle on présente une foultitude d'images au réseau et des algorithmes plus ou moins heuristiques ajustent itérativement les poids. Ce genre de procédé devient vitre très très lourd en fonction du nombre de neurones est du nombre de connections.
Dans ce qui nous intéresse, on image le terrain, on découpe l'image en tuiles, typiquement 32x32 pixels et on demande au réseau de classifier la tuile en fonction du terrain, genre plein de cailloux à parfaitement lisse. Quand toute la scène est balayée on obtient une carte du terrain sur laquelle il est relativement facile de choisir (si tant est qu'il y en ait un....) un point d'arrivée.
En gros c'est comme cela que ça fonctionne. On peut remplacer les capteurs optiques par des Lidars, combiner le tout etc....
Une fois le point visé déterminé on revient dans un processus de contrôle classique. On peut faire du contrôle optimal, du H infini, à loisir. Ceci dit on peut aussi faire rustique avec de bons vieux PID sur chaque axe. Ce n'est pas strictement aussi simple que je le décris à cause du couplage entre les axes, mais bon....
En conclusion, il n'y a pas un petit schtroumpf vachement malin qui tient les manettes et prend des décisions à la Buck Danny.
La descente de la sonde indienne est un très bon exemple où l'on voit bien les différentes phases et le stationnaire nécessaire à l'acquisition et à l'analyse d'image.
Bons Vols
DeepThroat- Messages : 570
Inscrit le : 22/06/2007
Age : 63 Localisation : France
Les contrôleurs de vol continuent de communiquer avec Odysseus. Ce matin, Odysseus a envoyé des données et des images de sa descente vers la Lune.
Les contrôleurs de vol travaillent sur la détermination finale de la durée de vie de la batterie de l'atterrisseur qui pourra durer jusqu'à 10 à 20 heures supplémentaires.
4 photos de la descente
Les contrôleurs de vol travaillent sur la détermination finale de la durée de vie de la batterie de l'atterrisseur qui pourra durer jusqu'à 10 à 20 heures supplémentaires.
4 photos de la descente
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Blog sur le suivi du développement d'Orion
Lu sur internet mais je n'ai pas vraiment d'avis bien tranché sur la question:
Les mésaventures de la mission Odysseus ont illustré une nouvelle fois les risques inhérents à la stratégie de la Nasa, qui consiste à s'appuyer davantage sur des entreprises privées de petite taille et relativement moins expérimentées qu'à l'époque d'Apollo.
Les mésaventures de la mission Odysseus ont illustré une nouvelle fois les risques inhérents à la stratégie de la Nasa, qui consiste à s'appuyer davantage sur des entreprises privées de petite taille et relativement moins expérimentées qu'à l'époque d'Apollo.
Papy Domi- Messages : 3418
Inscrit le : 13/04/2011
Age : 72
Localisation : TOURS 37000-PERNAY 37340
https://arstechnica.com/space/2024/02/it-turns-out-that-odysseus-landed-on-the-moon-without-any-altimetry-data/
Steve Altemus rayonnait de fierté mardi matin lorsqu'il m'a conduit au centre de contrôle de la mission de l'atterrisseur Odysseus, qui opère actuellement sur la Lune et renvoie de précieuses données scientifiques à la Terre. Une équipe d'une douzaine d'opérateurs était assise derrière des consoles, tentant de réinitialiser une unité de traitement visuel à bord de l'atterrisseur lunaire, l'une de leurs dernières et meilleures chances de déployer un petit appareil photo qui prendrait une photo d'Odysseus en action.
"Je voulais juste que vous voyiez l'équipe", a-t-il déclaré.
Le fondateur et directeur général d'Intuitive Machines, qui a été pendant quelques jours ce mois-ci l'épicentre de l'univers des vols spatiaux après avoir posé le premier véhicule commercial sur la Lune, m'a invité au centre névralgique de l'entreprise à Houston pour mettre les choses au clair.
"Vous pouvez dire ce que vous voulez", a déclaré M. Altemus. "Mais de mon point de vue, c'est une mission absolument réussie. Bon sang de bonsoir. Tout ce qu'il faut faire pour aller sur la Lune. L'apprentissage, à chaque étape du processus, est extraordinaire".
M. Altemus participera à une conférence de presse mercredi au Centre spatial Johnson pour présenter une perspective plus complète du voyage d'Ulysse vers la Lune et de tous ces apprentissages. Mais j'ai eu l'impression qu'il m'avait invité dans les bureaux de la société mardi parce qu'il avait envie de dire à quelqu'un - au monde entier - que, bien qu'Odysseus ait basculé après avoir touché le sol, la mission avait été, selon lui, un succès absolu.
Après plus d'une heure de conversation avec Altemus, je le crois.
Odysseus est une bête de course, et l'équipe qui la pilote n'est pas mal non plus. Ils se sont certainement démenés. Les bureaux du sud de Houston étaient jonchés de restes de malbouffe, de café et d'autres élixirs de longues nuits et de cerveaux fatigués. Tout cela a été un tourbillon, sans aucun doute. À côté d'un sac de chips, il y avait une bouteille d'Ibuprofen.
Comme nous l'avons déjà signalé, Intuitive Machines a découvert que les télémètres d'Odysseus étaient inopérants quelques heures avant sa tentative d'atterrissage sur la Lune, jeudi dernier. Il s'est avéré par la suite que cela était dû à l'absence d'installation d'une broche de la taille d'un crayon et d'un faisceau de câbles permettant d'allumer et d'éteindre le laser. En conséquence, l'entreprise s'est empressée de réécrire son logiciel afin de tirer parti des trois télescopes d'une charge utile de la NASA, le Navigation Doppler Lidar for Precise Velocity and Range Sensing, à des fins d'altimétrie.
Bien que ce correctif logiciel ait fonctionné en grande partie, Altemus a déclaré mardi que l'ordinateur de vol à bord d'Odysseus n'était pas en mesure de traiter les données de la charge utile de la NASA en temps réel. Par conséquent, le dernier relevé d'altitude précis que l'atterrisseur a reçu a été effectué alors qu'il se trouvait à 15 kilomètres au-dessus de la surface lunaire, à plus de 12 minutes de l'atterrissage.
Le vaisseau spatial, qui volait de manière autonome, a donc dû se fier à ses caméras optiques de navigation. En comparant les données image par image, l'ordinateur de vol a pu déterminer la vitesse à laquelle il se déplaçait par rapport à la surface lunaire. Connaissant sa vitesse et son altitude initiales avant d'amorcer la descente motorisée et utilisant les données de l'unité de mesure inertielle (IMU) à bord d'Odysseus, il pouvait se faire une idée approximative de l'altitude. Mais cela ne suffit pas.
"Nous arrivons donc sur notre site d'atterrissage sans altimètre", a déclaré M. Altemus.
Malheureusement, alors qu'il s'approchait de la surface lunaire, l'atterrisseur a cru qu'il se trouvait environ 100 mètres plus haut par rapport à la Lune qu'il ne l'était en réalité. Ainsi, au lieu de toucher le sol avec une vitesse verticale de seulement 1 mètre par seconde et aucun mouvement latéral, Odysseus est descendu trois fois plus vite et avec une vitesse latérale de 2 mètres par seconde.
"Cette petite géométrie nous a fait frapper un peu plus fort que ce que nous voulions", a-t-il déclaré.
Mais tout n'était pas perdu. Sur la base des données téléchargées depuis le vaisseau spatial et des images de la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter de la NASA, qui a survolé le site d'atterrissage, Intuitive Machines a déterminé que l'atterrisseur est descendu à la surface et a probablement dérapé. Sous l'effet de cette force, l'une de ses six jambes d'atterrissage s'est rompue. Pendant quelques secondes, l'atterrisseur est resté debout avant de basculer en raison de la rupture de la jambe.
L'entreprise dispose d'une incroyable photo de ce moment, montrant l'atterrisseur à la verticale, avec la jambe cassée et le moteur toujours en marche. Altemus prévoit de rendre cette photo publique mercredi.
Au cours du week-end, les scientifiques et les ingénieurs de la société se sont efforcés de comprendre l'état de l'atterrisseur. Certes, il était couché sur le côté. Mais l'une de ses extrémités semblait surélevée. Ils ont compris que cela était dû à une pente de 12 % du terrain au bord d'un cratère.
Du point de vue de l'alimentation électrique, l'équipe d'ingénieurs a reçu un coup dur, puisque le "sommet" de l'atterrisseur repose désormais sur le sol. Un grand panneau solaire situé au sommet du véhicule était censé recueillir de l'énergie. Il aurait pu être utile s'il avait été orienté vers la partie de l'horizon où se trouve le Soleil. Cependant, en raison de l'orientation de l'atterrisseur, cette extrémité était dirigée à l'opposé du Soleil.
Cela signifie que toute l'énergie fournie à Odysseus l'était par l'intermédiaire d'un seul panneau solaire situé sur le côté de l'atterrisseur, qui était alors orienté vers le haut. Selon Altemus, ce panneau produit environ 170 watts d'énergie. C'est plus qu'il n'en faut pour faire fonctionner l'atterrisseur, mais pas pour utiliser simultanément le puissant émetteur Quasonix qui envoie des données à large bande vers des antennes paraboliques sur Terre. Ce dernier nécessite une puissance de 210 watts.
Le choix qui s'offrait à Intuitive Machines était de continuer à faire fonctionner Odysseus pendant plusieurs jours avec une puissance réduite, alors que le soleil s'abaissait à l'horizon, ou d'utiliser le jus lorsqu'il disposerait de bonnes communications en visibilité directe avec les grandes antennes paraboliques de retour sur Terre. Cela signifierait la perte de la plupart des fonctions dès mercredi.
"La question est de savoir si l'on veut boiter et rester en vie alors que tout est éteint. a déclaré M. Altemus. "Ou voulez-vous aller sur Quasonix, quand vous avez la grande oreille à l'écoute, et obtenir toutes les données que vous pouvez ? C'est la décision que nous avons prise : aller chercher toutes les données. L'important n'est pas de savoir combien de temps on reste en vie. Ce qui compte, c'est la quantité d'informations que l'on peut tirer de cette mission.
Les ingénieurs ont également pu répondre à un autre mystère. Ils recevaient des communications des quatre antennes de l'atterrisseur, mais deux d'entre elles renvoyaient des messages en grande partie incompréhensibles. Il s'avère que le signal étouffé qu'ils recevaient de ces deux antennes rebondissait sur la surface de la Lune parce que les antennes étaient orientées vers le bas. Les opérateurs de la mission ont pu moduler le signal pour obtenir un flux de données propre.
En conséquence, l'équipe d'Intuitive Machines s'attend à recevoir de bonnes données de cinq des six charges utiles de la NASA à bord. Seules les caméras stéréoscopiques de l'expérience Lunar Plume-Surface Studies, destinées à capturer les effets du panache du moteur de l'atterrisseur lors de son interaction avec la surface lunaire, ne répondent pas. Altemus a déclaré qu'il pensait que cette charge utile avait été endommagée lors de l'atterrissage. La plupart des charges utiles commerciales fonctionnent comme prévu.
En repensant aux 12 jours qui se sont écoulés depuis le lancement de l'atterrisseur Intuitive Machines à bord d'une fusée Falcon 9, M. Altemus a déclaré que la mission avait connu 11 crises. La première d'entre elles s'est produite peu après que l'étage supérieur de la fusée Falcon 9 a lancé l'engin spatial dans une injection translunaire. Les traqueurs d'étoiles à bord du vaisseau spatial sont tombés en panne.
"Nous n'avions aucun moyen de naviguer dans l'espace", a déclaré M. Altemus. "Nous avons donc roulé et culbuté doucement dans l'espace. La batterie ne changeait pas. Nous ne pouvions pas orienter le vaisseau spatial. Nous perdions la communication. Quelques heures après avoir quitté le pas de tir, nous avons failli perdre le vaisseau spatial.
Les opérateurs de la mission ont finalement réussi à rétablir la communication avec l'atterrisseur et, après avoir diagnostiqué le problème, ont réussi à modifier un paramètre qui a réinitialisé les traceurs d'étoiles. À ce moment-là, Odysseus n'avait plus que trois heures d'autonomie. Altemus a déclaré que des crises comme celle-ci, et la perte des télémètres, se sont répétées à maintes reprises. "Cette mission nous jetait sans cesse des alligators, et nous les réduisions à des tortues serpentines parce qu'elles ne font pas aussi mal", a-t-il déclaré.
Si l'on part du principe qu'il y a 70 % de chances de se remettre d'une de ces crises, mais qu'il faut faire face à 11 crises différentes sur le chemin de la Lune, la probabilité de réussite de la mission est inférieure à 2 %.
"La raison pour laquelle nous avons réussi, c'est ici, notre peuple", a-t-il déclaré. "L'équipe que nous avions, ce qu'elle a fait, oh mon Dieu. Ils n'ont jamais abandonné. La persévérance, la résilience, la puissance des gens que nous avons dans cette équipe. C'est pour cela que nous sommes sur la Lune".
Il y a plusieurs façons de juger Ulysse. Certains ont entendu dire que l'atterrisseur s'était renversé et en ont déduit que c'était un échec. D'autres considèrent que la Chine ou l'Inde ont réussi à poser des atterrisseurs de taille similaire sur la Lune et y voient l'échec de l'ingéniosité américaine. Les États-Unis ne sont même plus capables de faire atterrir un vaisseau spatial sur la Lune ?
Mais c'est un point de vue ignorant. En réalité, la NASA est ravie des performances d'Intuitive Machines. L'industrie aérospatiale dans son ensemble comprend ce à quoi cette entreprise s'est attaquée et se réjouit de son succès. La plupart des clients qui volent à bord d'Odysseus obtiennent les données pour lesquelles ils ont payé.
En réalité, Intuitive Machines est une entreprise privée qui emploie environ 250 personnes sur ce programme d'atterrisseur lunaire. Cela représente une petite fraction des ressources que les programmes spatiaux nationaux consacrent généralement à ces initiatives. Grâce à toutes les données qu'elle a recueillies, Intuitive Machines et ses clients peuvent être sûrs que l'entreprise réussira l'atterrissage la prochaine fois.
Et il y aura une prochaine fois, car les atterrisseurs lunaires commerciaux construits par des entreprises privées aux États-Unis ont coûté environ 100 millions de dollars, au lieu du demi-milliard de dollars que le gouvernement aurait dépensé pour une mission spécialisée et ponctuelle sur la Lune.
Voici pourquoi je pense qu'il s'agit d'une réussite vraiment remarquable. Il y a 18 ans, une entreprise de taille similaire, SpaceX, a traversé des épreuves et des turbulences avant de lancer sa première fusée, la Falcon 1. Les fusées sont dures, mais les engins spatiaux qui doivent atterrir en douceur sur la Lune le sont tout autant. Je dirais qu'un atterrisseur lunaire comme Odysseus est aussi compliqué, sinon plus, qu'un booster relativement simple comme le Falcon 1.
Le premier lancement du Falcon 1 en 2006 a échoué. Son moteur a pris feu 30 secondes après le décollage et des morceaux du booster se sont abîmés dans l'océan Pacifique, près de l'atoll de Kwajalein. Un an plus tard, le deuxième lancement a échoué en raison d'un problème avec l'étage supérieur du booster. Un an plus tard encore, une troisième tentative de lancement échoue. Près de vingt ans plus tard, SpaceX est la société de fusées la plus performante au monde. Elle a construit une autoroute vers l'orbite. Intuitive Machines tente de prolonger cette autoroute jusqu'à la Lune.
Contrairement au Falcon 1 initial, Odysseus a volé jusqu'à la Lune lors de sa toute première sortie et a atterri en douceur. Depuis, il n'a cessé de téléphoner à la maison et d'envoyer un flux important de données. C'est une belle victoire.
Steve Altemus rayonnait de fierté mardi matin lorsqu'il m'a conduit au centre de contrôle de la mission de l'atterrisseur Odysseus, qui opère actuellement sur la Lune et renvoie de précieuses données scientifiques à la Terre. Une équipe d'une douzaine d'opérateurs était assise derrière des consoles, tentant de réinitialiser une unité de traitement visuel à bord de l'atterrisseur lunaire, l'une de leurs dernières et meilleures chances de déployer un petit appareil photo qui prendrait une photo d'Odysseus en action.
"Je voulais juste que vous voyiez l'équipe", a-t-il déclaré.
Le fondateur et directeur général d'Intuitive Machines, qui a été pendant quelques jours ce mois-ci l'épicentre de l'univers des vols spatiaux après avoir posé le premier véhicule commercial sur la Lune, m'a invité au centre névralgique de l'entreprise à Houston pour mettre les choses au clair.
"Vous pouvez dire ce que vous voulez", a déclaré M. Altemus. "Mais de mon point de vue, c'est une mission absolument réussie. Bon sang de bonsoir. Tout ce qu'il faut faire pour aller sur la Lune. L'apprentissage, à chaque étape du processus, est extraordinaire".
M. Altemus participera à une conférence de presse mercredi au Centre spatial Johnson pour présenter une perspective plus complète du voyage d'Ulysse vers la Lune et de tous ces apprentissages. Mais j'ai eu l'impression qu'il m'avait invité dans les bureaux de la société mardi parce qu'il avait envie de dire à quelqu'un - au monde entier - que, bien qu'Odysseus ait basculé après avoir touché le sol, la mission avait été, selon lui, un succès absolu.
Après plus d'une heure de conversation avec Altemus, je le crois.
Odysseus est une bête de course, et l'équipe qui la pilote n'est pas mal non plus. Ils se sont certainement démenés. Les bureaux du sud de Houston étaient jonchés de restes de malbouffe, de café et d'autres élixirs de longues nuits et de cerveaux fatigués. Tout cela a été un tourbillon, sans aucun doute. À côté d'un sac de chips, il y avait une bouteille d'Ibuprofen.
Comme nous l'avons déjà signalé, Intuitive Machines a découvert que les télémètres d'Odysseus étaient inopérants quelques heures avant sa tentative d'atterrissage sur la Lune, jeudi dernier. Il s'est avéré par la suite que cela était dû à l'absence d'installation d'une broche de la taille d'un crayon et d'un faisceau de câbles permettant d'allumer et d'éteindre le laser. En conséquence, l'entreprise s'est empressée de réécrire son logiciel afin de tirer parti des trois télescopes d'une charge utile de la NASA, le Navigation Doppler Lidar for Precise Velocity and Range Sensing, à des fins d'altimétrie.
Bien que ce correctif logiciel ait fonctionné en grande partie, Altemus a déclaré mardi que l'ordinateur de vol à bord d'Odysseus n'était pas en mesure de traiter les données de la charge utile de la NASA en temps réel. Par conséquent, le dernier relevé d'altitude précis que l'atterrisseur a reçu a été effectué alors qu'il se trouvait à 15 kilomètres au-dessus de la surface lunaire, à plus de 12 minutes de l'atterrissage.
Le vaisseau spatial, qui volait de manière autonome, a donc dû se fier à ses caméras optiques de navigation. En comparant les données image par image, l'ordinateur de vol a pu déterminer la vitesse à laquelle il se déplaçait par rapport à la surface lunaire. Connaissant sa vitesse et son altitude initiales avant d'amorcer la descente motorisée et utilisant les données de l'unité de mesure inertielle (IMU) à bord d'Odysseus, il pouvait se faire une idée approximative de l'altitude. Mais cela ne suffit pas.
"Nous arrivons donc sur notre site d'atterrissage sans altimètre", a déclaré M. Altemus.
Malheureusement, alors qu'il s'approchait de la surface lunaire, l'atterrisseur a cru qu'il se trouvait environ 100 mètres plus haut par rapport à la Lune qu'il ne l'était en réalité. Ainsi, au lieu de toucher le sol avec une vitesse verticale de seulement 1 mètre par seconde et aucun mouvement latéral, Odysseus est descendu trois fois plus vite et avec une vitesse latérale de 2 mètres par seconde.
"Cette petite géométrie nous a fait frapper un peu plus fort que ce que nous voulions", a-t-il déclaré.
Mais tout n'était pas perdu. Sur la base des données téléchargées depuis le vaisseau spatial et des images de la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter de la NASA, qui a survolé le site d'atterrissage, Intuitive Machines a déterminé que l'atterrisseur est descendu à la surface et a probablement dérapé. Sous l'effet de cette force, l'une de ses six jambes d'atterrissage s'est rompue. Pendant quelques secondes, l'atterrisseur est resté debout avant de basculer en raison de la rupture de la jambe.
L'entreprise dispose d'une incroyable photo de ce moment, montrant l'atterrisseur à la verticale, avec la jambe cassée et le moteur toujours en marche. Altemus prévoit de rendre cette photo publique mercredi.
Au cours du week-end, les scientifiques et les ingénieurs de la société se sont efforcés de comprendre l'état de l'atterrisseur. Certes, il était couché sur le côté. Mais l'une de ses extrémités semblait surélevée. Ils ont compris que cela était dû à une pente de 12 % du terrain au bord d'un cratère.
Du point de vue de l'alimentation électrique, l'équipe d'ingénieurs a reçu un coup dur, puisque le "sommet" de l'atterrisseur repose désormais sur le sol. Un grand panneau solaire situé au sommet du véhicule était censé recueillir de l'énergie. Il aurait pu être utile s'il avait été orienté vers la partie de l'horizon où se trouve le Soleil. Cependant, en raison de l'orientation de l'atterrisseur, cette extrémité était dirigée à l'opposé du Soleil.
Cela signifie que toute l'énergie fournie à Odysseus l'était par l'intermédiaire d'un seul panneau solaire situé sur le côté de l'atterrisseur, qui était alors orienté vers le haut. Selon Altemus, ce panneau produit environ 170 watts d'énergie. C'est plus qu'il n'en faut pour faire fonctionner l'atterrisseur, mais pas pour utiliser simultanément le puissant émetteur Quasonix qui envoie des données à large bande vers des antennes paraboliques sur Terre. Ce dernier nécessite une puissance de 210 watts.
Le choix qui s'offrait à Intuitive Machines était de continuer à faire fonctionner Odysseus pendant plusieurs jours avec une puissance réduite, alors que le soleil s'abaissait à l'horizon, ou d'utiliser le jus lorsqu'il disposerait de bonnes communications en visibilité directe avec les grandes antennes paraboliques de retour sur Terre. Cela signifierait la perte de la plupart des fonctions dès mercredi.
"La question est de savoir si l'on veut boiter et rester en vie alors que tout est éteint. a déclaré M. Altemus. "Ou voulez-vous aller sur Quasonix, quand vous avez la grande oreille à l'écoute, et obtenir toutes les données que vous pouvez ? C'est la décision que nous avons prise : aller chercher toutes les données. L'important n'est pas de savoir combien de temps on reste en vie. Ce qui compte, c'est la quantité d'informations que l'on peut tirer de cette mission.
Les ingénieurs ont également pu répondre à un autre mystère. Ils recevaient des communications des quatre antennes de l'atterrisseur, mais deux d'entre elles renvoyaient des messages en grande partie incompréhensibles. Il s'avère que le signal étouffé qu'ils recevaient de ces deux antennes rebondissait sur la surface de la Lune parce que les antennes étaient orientées vers le bas. Les opérateurs de la mission ont pu moduler le signal pour obtenir un flux de données propre.
En conséquence, l'équipe d'Intuitive Machines s'attend à recevoir de bonnes données de cinq des six charges utiles de la NASA à bord. Seules les caméras stéréoscopiques de l'expérience Lunar Plume-Surface Studies, destinées à capturer les effets du panache du moteur de l'atterrisseur lors de son interaction avec la surface lunaire, ne répondent pas. Altemus a déclaré qu'il pensait que cette charge utile avait été endommagée lors de l'atterrissage. La plupart des charges utiles commerciales fonctionnent comme prévu.
En repensant aux 12 jours qui se sont écoulés depuis le lancement de l'atterrisseur Intuitive Machines à bord d'une fusée Falcon 9, M. Altemus a déclaré que la mission avait connu 11 crises. La première d'entre elles s'est produite peu après que l'étage supérieur de la fusée Falcon 9 a lancé l'engin spatial dans une injection translunaire. Les traqueurs d'étoiles à bord du vaisseau spatial sont tombés en panne.
"Nous n'avions aucun moyen de naviguer dans l'espace", a déclaré M. Altemus. "Nous avons donc roulé et culbuté doucement dans l'espace. La batterie ne changeait pas. Nous ne pouvions pas orienter le vaisseau spatial. Nous perdions la communication. Quelques heures après avoir quitté le pas de tir, nous avons failli perdre le vaisseau spatial.
Les opérateurs de la mission ont finalement réussi à rétablir la communication avec l'atterrisseur et, après avoir diagnostiqué le problème, ont réussi à modifier un paramètre qui a réinitialisé les traceurs d'étoiles. À ce moment-là, Odysseus n'avait plus que trois heures d'autonomie. Altemus a déclaré que des crises comme celle-ci, et la perte des télémètres, se sont répétées à maintes reprises. "Cette mission nous jetait sans cesse des alligators, et nous les réduisions à des tortues serpentines parce qu'elles ne font pas aussi mal", a-t-il déclaré.
Si l'on part du principe qu'il y a 70 % de chances de se remettre d'une de ces crises, mais qu'il faut faire face à 11 crises différentes sur le chemin de la Lune, la probabilité de réussite de la mission est inférieure à 2 %.
"La raison pour laquelle nous avons réussi, c'est ici, notre peuple", a-t-il déclaré. "L'équipe que nous avions, ce qu'elle a fait, oh mon Dieu. Ils n'ont jamais abandonné. La persévérance, la résilience, la puissance des gens que nous avons dans cette équipe. C'est pour cela que nous sommes sur la Lune".
Il y a plusieurs façons de juger Ulysse. Certains ont entendu dire que l'atterrisseur s'était renversé et en ont déduit que c'était un échec. D'autres considèrent que la Chine ou l'Inde ont réussi à poser des atterrisseurs de taille similaire sur la Lune et y voient l'échec de l'ingéniosité américaine. Les États-Unis ne sont même plus capables de faire atterrir un vaisseau spatial sur la Lune ?
Mais c'est un point de vue ignorant. En réalité, la NASA est ravie des performances d'Intuitive Machines. L'industrie aérospatiale dans son ensemble comprend ce à quoi cette entreprise s'est attaquée et se réjouit de son succès. La plupart des clients qui volent à bord d'Odysseus obtiennent les données pour lesquelles ils ont payé.
En réalité, Intuitive Machines est une entreprise privée qui emploie environ 250 personnes sur ce programme d'atterrisseur lunaire. Cela représente une petite fraction des ressources que les programmes spatiaux nationaux consacrent généralement à ces initiatives. Grâce à toutes les données qu'elle a recueillies, Intuitive Machines et ses clients peuvent être sûrs que l'entreprise réussira l'atterrissage la prochaine fois.
Et il y aura une prochaine fois, car les atterrisseurs lunaires commerciaux construits par des entreprises privées aux États-Unis ont coûté environ 100 millions de dollars, au lieu du demi-milliard de dollars que le gouvernement aurait dépensé pour une mission spécialisée et ponctuelle sur la Lune.
Voici pourquoi je pense qu'il s'agit d'une réussite vraiment remarquable. Il y a 18 ans, une entreprise de taille similaire, SpaceX, a traversé des épreuves et des turbulences avant de lancer sa première fusée, la Falcon 1. Les fusées sont dures, mais les engins spatiaux qui doivent atterrir en douceur sur la Lune le sont tout autant. Je dirais qu'un atterrisseur lunaire comme Odysseus est aussi compliqué, sinon plus, qu'un booster relativement simple comme le Falcon 1.
Le premier lancement du Falcon 1 en 2006 a échoué. Son moteur a pris feu 30 secondes après le décollage et des morceaux du booster se sont abîmés dans l'océan Pacifique, près de l'atoll de Kwajalein. Un an plus tard, le deuxième lancement a échoué en raison d'un problème avec l'étage supérieur du booster. Un an plus tard encore, une troisième tentative de lancement échoue. Près de vingt ans plus tard, SpaceX est la société de fusées la plus performante au monde. Elle a construit une autoroute vers l'orbite. Intuitive Machines tente de prolonger cette autoroute jusqu'à la Lune.
Contrairement au Falcon 1 initial, Odysseus a volé jusqu'à la Lune lors de sa toute première sortie et a atterri en douceur. Depuis, il n'a cessé de téléphoner à la maison et d'envoyer un flux important de données. C'est une belle victoire.
J-B- Messages : 1766
Inscrit le : 17/11/2020
Age : 32
Localisation : Besançon
A quelles entreprises expérimentées faites-vous allusion?Papy Domi a écrit:Lu sur internet mais je n'ai pas vraiment d'avis bien tranché sur la question:
Les mésaventures de la mission Odysseus ont illustré une nouvelle fois les risques inhérents à la stratégie de la Nasa, qui consiste à s'appuyer davantage sur des entreprises privées de petite taille et relativement moins expérimentées qu'à l'époque d'Apollo.
Plus aucun acteur Américain n'a l'expérience du vol lunaire avec atterrissage depuis belle lurette (y compris la NASA, paradoxalement bien plus expérimentée pour poser un rover d'une tonne à la surface de Mars en le laissant pendouiller au bout d'un câble).
Il faut pratiquement repartir du début.
Et le tout à moindre coût.
Je reprends un morceau de l'article de JB:
"En réalité, Intuitive Machines est une entreprise privée qui emploie environ 250 personnes sur ce programme d'atterrisseur lunaire. Cela représente une petite fraction des ressources que les programmes spatiaux nationaux consacrent généralement à ces initiatives. Grâce à toutes les données qu'elle a recueillies, Intuitive Machines et ses clients peuvent être sûrs que l'entreprise réussira l'atterrissage la prochaine fois.
Et il y aura une prochaine fois, car les atterrisseurs lunaires commerciaux construits par des entreprises privées aux États-Unis ont coûté environ 100 millions de dollars, au lieu du demi-milliard de dollars que le gouvernement aurait dépensé pour une mission spécialisée et ponctuelle sur la Lune."
Le programme lunaire américain se fait à l'économie.
Les moyens gabégiques d'Apollo, c'est bel et bien et révolu.
Donc oui, la prise de risque (brrr, quelle horrible mot désormais en Occident) cherchant à obtenir un résultat maximum derrière le moindre dollar investi est parfaitement logique et légitime.
Choros- Messages : 1355
Inscrit le : 31/08/2021
Age : 44
Localisation : Bourges
Papy Domi a écrit:Lu sur internet mais je n'ai pas vraiment d'avis bien tranché sur la question:
Les mésaventures de la mission Odysseus ont illustré une nouvelle fois les risques inhérents à la stratégie de la Nasa, qui consiste à s'appuyer davantage sur des entreprises privées de petite taille et relativement moins expérimentées qu'à l'époque d'Apollo.
Sans citer la source qui a pondu cet avis :
- journaliste patenté rédacteur de la rubrique scientifique d'une revue réputée ?
- pigiste qui sort tout juste d'une école de journalisme ?
- Youtubeur novice qui chasse les "like" ?
- trader de la bourse qui se projette dans l'economie de demain ?
et tuti quanti au choix .....
On ne sait rien du pedigree de celui (ou celle ... faut faire gaffe à MeToo) qui émet ce jugement péremptoire.
En tout cas il n'a pas la NASA bien cotée dans ses petits papiers .... surtout si elle fricote avec des start-up, c'est tout ce que j'en ai tiré de cette prose.
montmein69- Donateur
- Messages : 20962
Inscrit le : 01/10/2005
Age : 73
Localisation : région lyonnaise
Concernant les points de vue développés par Choros je suis assez d'accord (si, si çà arrive ) que le dynamisme et un recrutement efficace sélectionnant des "têtes"* capables d'innovation c'est une méthode qui commence à porter ses fruits (du moins pour certaines d'entre elles).
* je veux dire par là du style "la tête et les jambes" dans leur domaine avec une bonne dose de dynamisme et de persévérance.
Pour ce qui est des atterrisseurs lunaires, AMHA toutefois pas de miracle assuré.
On verra si la suite révèle un taux d'alunissages réussis très bon , ou s'il faudra s'y reprendre à plusieurs fois pour chacune des start-up qui se lance dans ce défi. (ce n'est pas un hasard si la NASA en sélectionne trois pour commencer et parmi les plus prometteuses)
Et aussi à voir à l'avenir, si on passe à des CU plus élevées, des sites plus accidentés, moins éclairés, etc .... .
Et challenge supplémentaire si elles doivent proposer le moyen de faire débarquer régulièrement une escouade de pelleteurs de régolite et de métallos pour construire un village . ..... (et les ramener en toute sécurité sur Terre au moment de la relève)
Bref je dis "c'est à voir"
* je veux dire par là du style "la tête et les jambes" dans leur domaine avec une bonne dose de dynamisme et de persévérance.
Pour ce qui est des atterrisseurs lunaires, AMHA toutefois pas de miracle assuré.
On verra si la suite révèle un taux d'alunissages réussis très bon , ou s'il faudra s'y reprendre à plusieurs fois pour chacune des start-up qui se lance dans ce défi. (ce n'est pas un hasard si la NASA en sélectionne trois pour commencer et parmi les plus prometteuses)
Et aussi à voir à l'avenir, si on passe à des CU plus élevées, des sites plus accidentés, moins éclairés, etc .... .
Et challenge supplémentaire si elles doivent proposer le moyen de faire débarquer régulièrement une escouade de pelleteurs de régolite et de métallos pour construire un village . ..... (et les ramener en toute sécurité sur Terre au moment de la relève)
Bref je dis "c'est à voir"
montmein69- Donateur
- Messages : 20962
Inscrit le : 01/10/2005
Age : 73
Localisation : région lyonnaise
<< Comme nous l'avons déjà signalé, Intuitive Machines a découvert que les télémètres d'Odysseus étaient inopérants quelques heures avant sa tentative d'atterrissage sur la Lune, jeudi dernier. Il s'est avéré par la suite que cela était dû à l'absence d'installation d'une broche de la taille d'un crayon et d'un faisceau de câbles permettant d'allumer et d'éteindre le laser. En conséquence, l'entreprise s'est empressée de réécrire son logiciel afin de tirer parti des trois télescopes d'une charge utile de la NASA, le Navigation Doppler Lidar for Precise Velocity and Range Sensing, à des fins d'altimétrie.
Bien que ce correctif logiciel ait fonctionné en grande partie, Altemus a déclaré mardi que l'ordinateur de vol à bord d'Odysseus n'était pas en mesure de traiter les données de la charge utile de la NASA en temps réel. Par conséquent, le dernier relevé d'altitude précis que l'atterrisseur a reçu a été effectué alors qu'il se trouvait à 15 kilomètres au-dessus de la surface lunaire, à plus de 12 minutes de l'atterrissage.
Le vaisseau spatial, qui volait de manière autonome, a donc dû se fier à ses caméras optiques de navigation. En comparant les données image par image, l'ordinateur de vol a pu déterminer la vitesse à laquelle il se déplaçait par rapport à la surface lunaire. Connaissant sa vitesse et son altitude initiales avant d'amorcer la descente motorisée et utilisant les données de l'unité de mesure inertielle (IMU) à bord d'Odysseus, il pouvait se faire une idée approximative de l'altitude. Mais cela ne suffit pas.
"Nous arrivons donc sur notre site d'atterrissage sans altimètre", a déclaré M. Altemus. >>
Là, je trouve que c'est quand même pas terrible, celui qui est responsable de la check-list avant encapsulage dans la coiffe va se faire appeler Jules !
On doit pouvoir imaginer facilement qu'avec ce capteur manquant l'alunissage se serait passé sans problème ?
Cela à du faire un peu de bruit dans le Landerneau d'Intuitive Machine et la Nasa peut-être !
Bien que ce correctif logiciel ait fonctionné en grande partie, Altemus a déclaré mardi que l'ordinateur de vol à bord d'Odysseus n'était pas en mesure de traiter les données de la charge utile de la NASA en temps réel. Par conséquent, le dernier relevé d'altitude précis que l'atterrisseur a reçu a été effectué alors qu'il se trouvait à 15 kilomètres au-dessus de la surface lunaire, à plus de 12 minutes de l'atterrissage.
Le vaisseau spatial, qui volait de manière autonome, a donc dû se fier à ses caméras optiques de navigation. En comparant les données image par image, l'ordinateur de vol a pu déterminer la vitesse à laquelle il se déplaçait par rapport à la surface lunaire. Connaissant sa vitesse et son altitude initiales avant d'amorcer la descente motorisée et utilisant les données de l'unité de mesure inertielle (IMU) à bord d'Odysseus, il pouvait se faire une idée approximative de l'altitude. Mais cela ne suffit pas.
"Nous arrivons donc sur notre site d'atterrissage sans altimètre", a déclaré M. Altemus. >>
Là, je trouve que c'est quand même pas terrible, celui qui est responsable de la check-list avant encapsulage dans la coiffe va se faire appeler Jules !
On doit pouvoir imaginer facilement qu'avec ce capteur manquant l'alunissage se serait passé sans problème ?
Cela à du faire un peu de bruit dans le Landerneau d'Intuitive Machine et la Nasa peut-être !
Montgomery- Messages : 98
Inscrit le : 25/09/2022
Age : 67
Localisation : Normandie
https://www.360cities.net/image/im-1-landing-wfov-fisheye?override_cache=true
Projection panoramique de la 1ere image, prise au moment de l'alunissage.
Projection panoramique de la 1ere image, prise au moment de l'alunissage.
TheRathalos- Messages : 877
Inscrit le : 11/12/2022
Age : 24
Localisation : Toulouse
Image prise 4,2 minutes avant l'atterrissage :
Dernière édition par David L. le Jeu 29 Fév 2024 - 6:45, édité 1 fois
David L.- Modérateur
- Messages : 34773
Inscrit le : 16/08/2009
Age : 50
Localisation : Troisième planète
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