Futur programme spatial américain
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Space Opera a écrit:http://www.nasa.gov/press-release/nasa-selects-six-companies-to-develop-prototypes-concepts-for-deep-space-habitats
La NASA choisit 6 entreprises qui doivent co-financer le développement d'un "deep space habitat", en vue d'une mission martienne. Par contre puisque le but avoué est la mission martienne, la roadmap de la NASA me dépasse un peu:
Bonne nouvelle. Personnellement, je trouve cela parfaitement cohérent avec une roadmap consistante pour le voyage habité vers Mars.
Pour rappel, il a été montré que 2 missions spatiales préparatoires fondamentales étaient quasiment nécessaires et surtout suffisantes pour constituer cette roadmap :
- Mars sample return version lourde pour tester le vol interplanétaire, tester EDL, ISRU, entre autres.
- Mission en orbite lunaire d'au moins 3 ans avec le deep space habitat de la mission martienne pour le qualifier.
Ceci est donc en phase avec le point 2.
Argyre- Messages : 3397
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Convainquant Argyre ; 2020 on teste enfin le fondamental avec un ISRU (Sabatier par exemple), et bien entendu pour amener ça au sol un EDL qui va bien. Si en plus on ramène des échantillons alors cela devient vraiment intéressant. Si en parallèle on teste un habitat loin de la bien veillante protection de l'orbite basse terrestre, donc autour de la Lune, et que l'on y met le temps, tu parles de 3 ans, pourquoi pas, alors ce schéma est cohérent.
Après ce n'est plus qu'une question de volonté politique, et l'objectif martien devient un objectif pour les années vingt (AMHA un peu juste) ou trente (AMHA plus probable). Je veux bien y croire :)xx
Après ce n'est plus qu'une question de volonté politique, et l'objectif martien devient un objectif pour les années vingt (AMHA un peu juste) ou trente (AMHA plus probable). Je veux bien y croire :)xx
Argyre a écrit: je trouve cela parfaitement cohérent avec une roadmap consistante pour le voyage habité vers Mars.
Pour rappel, il a été montré que 2 missions spatiales préparatoires fondamentales étaient quasiment nécessaires et surtout suffisantes pour constituer cette roadmap :
- Mars sample return version lourde pour tester le vol interplanétaire, tester EDL, ISRU, entre autres.
- Mission en orbite lunaire d'au moins 3 ans avec le deep space habitat de la mission martienne pour le qualifier.
Ceci est donc en phase avec le point 2.
Astro-notes a écrit:Convainquant Argyre ; 2020 on teste enfin le fondamental avec un ISRU (Sabatier par exemple), et bien entendu pour amener ça au sol un EDL qui va bien. Si en plus on ramène des échantillons alors cela devient vraiment intéressant
La feuille de route (roadmap) de la NASA pour se préparer à Mars (seront-elles suffisantes, c'est une autre histoire) est effectivement cohérente.
Un point me pose cependant question dans la mission "Mars sample return" cad la première.
Admettons que l'ISRU puisse être mise en fonctionnement et fournir une quantité d'ergols significative et qu'on sache le stocker (le tout en automatique) ... ce qui jusqu'à présent a été contesté par certains sur ce forum estimant que ce genre d'installation nécessitait "la main de l'homme".
Choisrait-on une approche "sécuritaire" en faisant atterrir le "véhicule ascensionnel" - chargé de rapatrier les échantillons - avec ses ergols emportés de la Terre (pour assurer à coup sûr le retour au cas ou l'ISRU soit défaillante) ?
Ou effectuerait-on le pari que l'ISRU soit assurée de fonctionner en automatique et que sa production puisse être par exemple stockée dans des citernes amovibles qui viendrait se fixer sur le véhicule ascensionnel juste avant son décollage ?
Ceci ajouté à la phase proprement dite de collecte des échantillons, leur conditionnement et leur rapatriement sur le véhicule ascensionnel, cumule il faut le dire un nombre impressionnant de techniques à maitriser. *
On pourra me rétorquer, que d'autres missions préparatoires auront-déjà eu lieu (les missions Red Dragon de Space X) et que des tests auront été réalisés par ce biais aussi bien pour l'EDL que pour le fonctionnement d'un ISRU et la collecte d'échantillons.
Dans ce cas, il faudrait parler - pour être complet - d'une roadmap conjointe et préciser ce qui serait fait en amont par Space X (la NASA étant associée au partage des "données", mais probablement aussi à la conception des appareillages embarqués et à leur gestion ?)
* les chinois avec leur mission lunaire Chang'e 5 (qui est une répétition de ce qu'ils envisagent de réaliser sur Mars) adoptent une approche très différente pour rapporter des échantillons.
montmein69- Donateur
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Tester ISRU et rapporter des échantillons ne sont pas forcément liés pour une première approche. Par exemple une mission "sample return" seule, avec le carburant allé retour embarqué pour un premier vol martien OK. Ensuite un second vol sans retour mais avec débarquement automatique d'un ISRU et son alim électrique en statique avec "remote connection" depuis la Terre pour surveiller tout ça et si c'est bon, la phase suivante c'est un mixte : récolte échantillons, fabrication carburant sur place pour le retour et le retour sur Terre. Ensuite on peu s'attaquer à la recherche d'eau par forage profond, c'est de loin le moins simple par robot interposé (grosse mécanique).
Ce que tu présentes est une version de "roadmap" assez sensiblement élargie mais peut-être plus réaliste ?.
C'est pourquoi à propos de celle de la NASA censée se résumer à "deux missions" et qu'Argyre avait commenté :
j'avais répondu par :
Et surtout qu'on ne peut les dissocier des missions "Red Dragon" qui pourraient/devraient les précéder.
Il n'est pas vraiment nouveau qu'on veuille présenter la préparation puis la réalisation d'une première mission humaine vers Mars, comme un objectif à portée de main et réalisable avec un nombre de missions limitées et donc un budget à y consacrer très raisonnable.
Une nouvelle façon - au niveau US - de présenter cela, c'est de dissocier les missions "Red Dragon" (qui seront toutes aussi indispensables ne serait-ce que pour maîtriser l'EDL pour des masses importantes) pour lesquelles la NASA ne serait pas impliquée dans un "transfert d'argent" mais un simple "échange d'expertise technique et de données"), les dissocier donc, des missions NASA proprement dites dont le budget pourrait être raisonnable.
La cohérence voudrait pourtant AMHA que tout cela soit vu de façon cumulée (j'avais utilisé le terme de roadmap conjointe) . Mais cela ne serait peut-être pas une façon très "politique" d'aborder le sujet ?
C'est pourquoi à propos de celle de la NASA censée se résumer à "deux missions" et qu'Argyre avait commenté :
Personnellement, je trouve cela parfaitement cohérent avec une roadmap consistante pour le voyage habité vers Mars.
Pour rappel, il a été montré que 2 missions spatiales préparatoires fondamentales étaient quasiment nécessaires et surtout suffisantes pour constituer cette roadmap
j'avais répondu par :
Car AMHA rien n'est "montré" ... cela reste une hypothèse de travail.- seront-elles suffisantes, c'est une autre histoire
Et surtout qu'on ne peut les dissocier des missions "Red Dragon" qui pourraient/devraient les précéder.
Il n'est pas vraiment nouveau qu'on veuille présenter la préparation puis la réalisation d'une première mission humaine vers Mars, comme un objectif à portée de main et réalisable avec un nombre de missions limitées et donc un budget à y consacrer très raisonnable.
Une nouvelle façon - au niveau US - de présenter cela, c'est de dissocier les missions "Red Dragon" (qui seront toutes aussi indispensables ne serait-ce que pour maîtriser l'EDL pour des masses importantes) pour lesquelles la NASA ne serait pas impliquée dans un "transfert d'argent" mais un simple "échange d'expertise technique et de données"), les dissocier donc, des missions NASA proprement dites dont le budget pourrait être raisonnable.
La cohérence voudrait pourtant AMHA que tout cela soit vu de façon cumulée (j'avais utilisé le terme de roadmap conjointe) . Mais cela ne serait peut-être pas une façon très "politique" d'aborder le sujet ?
montmein69- Donateur
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Montmein69, moi pour le moment je me place dans la perspective de seulement tester les principes par robots interposés : EDL (bilan réel), ISRU (bilan réel) avant d'envisager un mixte récupération d'échantillons avec exploration du s/sol et en suite un retour d'échantillons après un ravitaillement au sol martien (si le ISRU est jouable). Evidemment cela prend du temps et cela peut retarder un projet humain sur Mars.
montmein69 a écrit:La cohérence voudrait pourtant AMHA que tout cela soit vu de façon cumulée (j'avais utilisé le terme de roadmap conjointe) . Mais cela ne serait peut-être pas une façon très "politique" d'aborder le sujet ?
Je sais que je vais pas me faire des amis en disant ça mais la NASA ne peut pas vraiment s'afficher avec spaceX sous peine de perdre du crédit. Ils ont dit qu'ils apporteraient un soutient technique d'une valeur de 32M$ dans red dragon si le projet voyait le jour mais ça s'arrête là. Après tout la probabilité pour que red dragon soit lancé en 2018 est quasi nulle et pour qu'il existe un jour est assez faible, les rêves martien de Musk sont financièrement largement en dehors de sa portée ou de celle de spaceX. Tant que rien de concret n'est fait red dragon n'est qu'un outil de comm et donc la NASA n'a surtout pas intérêt à s'y associer.
Leur roadmap est pas précise mais elle a le mérite d'être cohérente (techniquement, financièrement) et sans ambitions démesurées : d'abord ils font le SLS, Orion et le DSH ensuite dans les années 20 ils font des missions "d'entrainement" (phase proving grounds) à quelques jours de distance de la Terre (pendant que des robots assistés des hommes préparent une mission MSR au milieu des années 20), tout en upgradant le SLS petit à petit pour aller sur mars dans les années 30 (phase Mars ready).
C'est une roadmap crédible sur des budget connus, ajucune raison pour la nasa de se compromettre avec spaceX sur ce plan là.
(image tirée de la roadmap officielle de la nasa : http://www.nasa.gov/sites/default/files/files/GER-2013_Small.pdf)
Edit modération Henri : lien vers le PDF corrigé.
bed31fr- Messages : 1224
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bed31fr a écrit:
Après tout la probabilité pour que red dragon soit lancé en 2018 est quasi nulle et pour qu'il existe un jour est assez faible, les rêves martien de Musk sont financièrement largement en dehors de sa portée ou de celle de spaceX.
Que Red Dragon ne puisse être lancé durant la fenêtre de 2018 est fortement probable, car le délai est trop court, mais pour le reste, ce sont des affirmations gratuites. Le coût d'une mission Red Dragon est estimé autour de 300 M$, je ne vois pas pourquoi ce serait "hors de portée" de SpaceX...
David L.- Modérateur
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je me suis mal exprimé. Ce sont les rêves de colonisation qui sont financièrement hors de portée et du coup tous les préparatifs risque d'en pâtir, red dragon inclus. Pour red dragon je pense que c'est la FH qui va coincer, ça fait des années qu'elle est reportée, c'est ce qui me fait penser que la mission de 2018 sera reportée et qu'elle ne verra peut-être jamais le jour, mais effectivement c'est mon opinion personnelle.
bed31fr- Messages : 1224
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David L. a écrit:bed31fr a écrit:
Après tout la probabilité pour que red dragon soit lancé en 2018 est quasi nulle et pour qu'il existe un jour est assez faible, les rêves martien de Musk sont financièrement largement en dehors de sa portée ou de celle de spaceX.
Que Red Dragon ne puisse être lancé durant la fenêtre de 2018 est fortement probable, car le délai est trop court, mais pour le reste, ce sont des affirmations gratuites. Le coût d'une mission Red Dragon est estimé autour de 300 M$, je ne vois pas pourquoi ce serait "hors de portée" de SpaceX...
À supposer que le tir inaugural de la Falcon Heavy ait lieu en avril 2017 comme dorénavant prévu (je sais que cela suppose qu'il n'y ait pas de retard supplémentaire...), je ne vois pas ce qui rendrait un tir vers Mars hors de portée en 2018. Ce serait plutôt la disponibilité de la charge utile Red Dragon dans les délais qui pourrait poser problème. Mais là il nous est impossible de savoir où ils en sont...
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bed31fr a écrit:
Je sais que je vais pas me faire des amis en disant ça mais la NASA ne peut pas vraiment s'afficher avec spaceX sous peine de perdre du crédit. [...] Tant que rien de concret n'est fait red dragon n'est qu'un outil de comm et donc la NASA n'a surtout pas intérêt à s'y associer.
:megalol:
Là, c'est drôle...
La NASA a sélectionné SpaceX pour la desserte de l'ISS fin 2008, un an et demi avant le premier vol de Falcon-9 et de Dragon ! Le lanceur et le vaisseau étaient-ils alors concrets ??? La NASA a pourtant pris ce risque, malgré de nombreux avis de référence. Et SpaceX a montré le bien fondé de ce choix.
Crew Dragon n'est pas encore prêt au vol, mais deux missions ont pourtant déjà été commandées.
De plus, je ne vois pas, mais alors vraiment pas du tout quel risque pourrait bien prendre la NASA à s'associer à Red Dragon... :scratch: :scratch: :scratch: SpaceX dispose d'une très bonne image dans le public et si Red Dragon est retardée ou est un échec, ce sera imputable à SpaceX, opérateur de la mission, pas à la NASA... L'agence américaine ne risque strictement rien dans cette histoire et à tout à y gagner.
Si la NASA semble frileuse à certains sur ce projet, c'est probablement à cause de l'investissement limité. L'agence américaine ne peut investir des budgets importants sans que soit voté par le congrès dans une ligne budgétaire dédiée. Et sauf erreur, le projet Red Dragon n'était pas encore public quand le budget pour l'année fiscale en cours naviguait dans les couloirs du congrès...
David L.- Modérateur
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Henri a écrit:Mais là il nous est impossible de savoir où ils en sont...
oui mais on peut imaginer qu'avec le dragon 2 et la réutilisation ils n'ont pas le temps de bosser dessus!
la NASA leur en voudrait beaucoup s'ils devaient commander des soyouz supplémentaires pour l'année 2019, ils sont en train de l'envisager et la décision doit être prise d'ici fin 2016 : http://spacenews.com/commercial-crew-delays-could-lead-to-gap-in-iss-access-nasa-advisors-warn/
bed31fr- Messages : 1224
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Henri a écrit:David L. a écrit:
Que Red Dragon ne puisse être lancé durant la fenêtre de 2018 est fortement probable, car le délai est trop court, mais pour le reste, ce sont des affirmations gratuites. Le coût d'une mission Red Dragon est estimé autour de 300 M$, je ne vois pas pourquoi ce serait "hors de portée" de SpaceX...À supposer que le tir inaugural de la Falcon Heavy ait lieu en avril 2017 comme dorénavant prévu (je sais que cela suppose qu'il n'y ait pas de retard supplémentaire...), je ne vois pas ce qui rendrait un tir vers Mars hors de portée en 2018. Ce serait plutôt la disponibilité de la charge utile Red Dragon dans les délais qui pourrait poser problème. Mais là il nous est impossible de savoir où ils en sont...
Je suis d'accord, c'est surtout au niveau de la charge utile que le délai est très court.
Mais pour le lanceur, le tir inaugural peut encore être retardé, ce qui ne serait pas surprenant pour un nouveau lanceur alors que nous en sommes encore à 7-8 mois. Il peut aussi y avoir des retards au niveau du pad 39A...
Et si le tir a bien lieu en avril 2017, il peut toujours y avoir de mauvaises surprises, comme lors du premier vol de Delta-4 Heavy, ou pire, celui d'Ariane-5...
David L.- Modérateur
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David L.> Je ne suis pas entièrement de ton avis concernant la vision de spaceX par le public, il n'y a qu'à voir les questions posées à Shotwell il y a 2j à smallsat concernant la colonisation de mars, je pense que c'est plutôt un sujet de railleries dans le milieu du spatial, c'est pourquoi je pense que la NASA ne souhaite pas trop s'y associer tant que rien de concret n'est fait (ils fournissent des moyens à spaceX pour red dragon mais ça ne va pas beaucoup plus loin). Je pense que c'est pour ça qu'ils ne font pas de roadmap conjointe comme on en parlait plus haut.
bed31fr- Messages : 1224
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Il est effectivement difficile de savoir quelles sont les priorités de SpaceX, mais on peut supposer qu'elles sont déterminées par les contraintes : Crew Dragon pour 2019 et fenêtre de tir de 2018 vers Mars.
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bed31fr a écrit:David L.> Je ne suis pas entièrement de ton avis concernant la vision de spaceX par le public, il n'y a qu'à voir les questions posées à Shotwell il y a 2j à smallsat concernant la colonisation de mars, je pense que c'est plutôt un sujet de railleries dans le milieu du spatial, c'est pourquoi je pense que la NASA ne souhaite pas trop s'y associer tant que rien de concret n'est fait (ils fournissent des moyens à spaceX pour red dragon mais ça ne va pas beaucoup plus loin). Je pense que c'est pour ça qu'ils ne font pas de roadmap conjointe comme on en parlait plus haut.
Comme tu le dis, c'est le milieu du spatial qui assistait aux conférences Smallsat, pas le grand public...
Personnellement, je trouve que les projets de colonisation de Mars ne sont pas réalistes, et même dangereux pour l'étude du Mars telle qu'elle est et a été, en raison des risques de pollution microbienne. Mais pour Red Dragon, on reste dans les limites de ce qui est réaliste.
Parlons de feuille de route en français, pas de "roadmap". :down:
La feuille de route de la NASA est bien plus ancienne que le projet Red Dragon, très récent, et n'évolue pas à chaque trimestre. Mais elle a toujours évolué et elle évoluera, en fonction des moyens techniques et financiers disponibles, ainsi que des orientations qui seront prises (ou pas) par la prochaine administration et les prochains congrès.
D'ici à ce que l'homme pose son pied sur Mars ("dans 20 à 30 ans"), il n'y a aucune chance que cette feuille de route reste inchangée... En astronautique, aucun projet n'est stable sur une telle durée.
David L.- Modérateur
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Henri a écrit:Il est effectivement difficile de savoir quelles sont les priorités de SpaceX, mais on peut supposer qu'elles sont déterminées par les contraintes : Crew Dragon pour 2019 et fenêtre de tir de 2018 vers Mars.
Malgré les dates butoir, tout ne peut pas être une priorité pour SpaceX, sans que ce mot ne perde son sens.
La liste des sujet sur lesquels SpaceX travaille est longue : réutilisabilité, Falcon Heavy, Crew Dragon, base du Texas, constellation, etc...
Des dates butoir non respectées par SpaceX, avec la Falcon Heavy, il y en a déjà eu pas mal... ;)
Comme dit par Shotwell il y a quelques jours, la priorité pour SpaceX actuellement est la réutilisation et je suppose que la seconde priorité doit forcément être le Crew Dragon, car sur ce programme, ils ont des engagements à respecter qui pourraient se traduire par des pénalités en cas de retards supplémentaires.
Si Red Dragon glisse à 2020, ce qui est le plus probable, ce n'est pas grave du tout, surtout si, pendant ce temps, SpaceX réussit la réutilisation et lance ses premiers astronautes.
Curiosity a bien été retardé d'une fenêtre martienne et peu de personnes s'en souviennent encore... Sauf ceux qui ont subi les coupes budgétaires induites par les surcoûts causés par le maintien de Curiosity sur Terre entre les deux fenêtres...
David L.- Modérateur
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Car AMHA rien n'est "montré" ... cela reste une hypothèse de travail.
Et surtout qu'on ne peut les dissocier des missions "Red Dragon" qui pourraient/devraient les précéder.
Il n'est pas vraiment nouveau qu'on veuille présenter la préparation puis la réalisation d'une première mission humaine vers Mars, comme un objectif à portée de main et réalisable avec un nombre de missions limitées et donc un budget à y consacrer très raisonnable.
Une nouvelle façon - au niveau US - de présenter cela, c'est de dissocier les missions "Red Dragon" (qui seront toutes aussi indispensables ne serait-ce que pour maîtriser l'EDL pour des masses importantes) pour lesquelles la NASA ne serait pas impliquée dans un "transfert d'argent" mais un simple "échange d'expertise technique et de données"), les dissocier donc, des missions NASA proprement dites dont le budget pourrait être raisonnable.
La cohérence voudrait pourtant AMHA que tout cela soit vu de façon cumulée (j'avais utilisé le terme de roadmap conjointe) . Mais cela ne serait peut-être pas une façon très "politique" d'aborder le sujet ?
Concernant le fait d'être "montré", c'est plus qu'une hypothèse de travail, c'est le résultat d'une étude détaillée que Richard Heidmann et moi avons publié dans Acta Astronautica et qui a été présenté lors de plusieurs conférences, y compris aux membres de l'ISECG :
J.M. Salotti and R. Heidmann, Roadmap to a Human Mars Mission, Acta Astronautica, Volume 104, Issue 2, p. 558-564, 2014.
Elle montre à mon sens sans ambiguïté tout l'intérêt de faire une mission Mars sample return lourde, qui ne figurait pas clairement, à l'origine, dans les travaux de l'ISECG, très pro-retour vers la Lune.
Concernant le test de l'ISRU lors de Mars sample return, je pense qu'il n'est pas nécessaire de produire les ergols du retour par ce moyen. Les ergols du retour pourraient être apportés depuis la Terre, afin de limiter les risques d'échec, tout en réalisant des tests de production aussi importants que possible.
Concernant Red Dragon, je pense également que Space X va aller jusqu'au bout et même peut-être poser la capsule sur Mars (pas en 2018 et avec des risques non négligeables d'échec), mais l'intérêt est toutefois limité pour une mission martienne habitée, car en terme de masse, on reste encore un ordre de grandeur en dessous de ce qu'il faudrait poser et du coup, les systèmes EDL testés ne seront pas encore ceux qui serviront à la mission.
Argyre- Messages : 3397
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Bonjour,
http://arstechnica.com/science/2016/10/heres-why-the-clinton-administration-might-pivot-nasa-back-to-the-moon/
Chiao, qui siégeait à la commission Augustine réunie par Obama :
" One of that committee’s members, former astronaut Leroy Chiao, said Monday night, “The Constellation program, frankly, had a lot of funding problems and some pretty serious technical problems. You know it probably was the right thing to do to cancel it. But it didn’t mean we should not go to the Moon.”
“Frankly, it came down to us on the committee to not talk too much about the Moon"
: La nécessité de supprimer Constellation ne signifiait pas automatiquement renoncer à la Lune.
Et la commission a subi certaines pressions pour ne plus parler de la Lune, a dit Chiao.
On s'en doutait, l'abandon de la Lune résulte avant tout du choix personnel (superstition ?) du tout nouveau tout beau Président Obama.
Puis pour trouver un passe-temps à la Nasa, on s'est dit pourquoi pas envoyer les boys sur un astéroïde, sauf qu'il n'existe pas d'astéroïde digne de ce nom plus proche que Mars...
Ce Neal Lane est plus ou moins le conseiller de Mme Clinton, sa carrière va nous intéresser...
.
http://arstechnica.com/science/2016/10/heres-why-the-clinton-administration-might-pivot-nasa-back-to-the-moon/
Chiao, qui siégeait à la commission Augustine réunie par Obama :
" One of that committee’s members, former astronaut Leroy Chiao, said Monday night, “The Constellation program, frankly, had a lot of funding problems and some pretty serious technical problems. You know it probably was the right thing to do to cancel it. But it didn’t mean we should not go to the Moon.”
“Frankly, it came down to us on the committee to not talk too much about the Moon"
: La nécessité de supprimer Constellation ne signifiait pas automatiquement renoncer à la Lune.
Et la commission a subi certaines pressions pour ne plus parler de la Lune, a dit Chiao.
On s'en doutait, l'abandon de la Lune résulte avant tout du choix personnel (superstition ?) du tout nouveau tout beau Président Obama.
Puis pour trouver un passe-temps à la Nasa, on s'est dit pourquoi pas envoyer les boys sur un astéroïde, sauf qu'il n'existe pas d'astéroïde digne de ce nom plus proche que Mars...
Ce Neal Lane est plus ou moins le conseiller de Mme Clinton, sa carrière va nous intéresser...
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Bip- Messages : 249
Inscrit le : 18/01/2007
Age : 72 Localisation : Paris
C'était une décision réaliste compte tenu d'une inadéquation totale entre les objectifs et le financement .... qui a été suivie par des décisions à caractère clientéliste consistant à poursuivre un projet (Orion puis SLS) doté de fonds mais dépourvu de fond.On s'en doutait, l'abandon de la Lune résulte avant tout du choix personnel (superstition ?) du tout nouveau tout beau Président Obama.
Dernière édition par Pline le Mer 5 Oct 2016 - 21:36, édité 1 fois (Raison : typo)
Pline- Messages : 1140
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Enfin, avez-vous lu le lien ? !
“The Constellation program, frankly, had a lot of funding problems and some pretty serious technical problems. You know it probably was the right thing to do to cancel it. But it didn’t mean we should not go to the Moon.”
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“The Constellation program, frankly, had a lot of funding problems and some pretty serious technical problems. You know it probably was the right thing to do to cancel it. But it didn’t mean we should not go to the Moon.”
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Bip- Messages : 249
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Où veux-tu en venir Bip ?
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Documents pour le FCS :
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Thierz- Admin
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Je prétends que la décision d'abandonner le retour sur la Lune était plus politique qu'économique.
Obama et son conseiller scientifique John Holdren voulaient montrer à ceux qui avaient envie d'entendre ce langage (notamment le Tiers-monde) que la Nasa était "sanctionnée" pour avoir claironné le triomphe de l'Occident lors des missions Apollo.
Le remplacement du programme Constellation par l'équivalent de SLS + Altaïr aurait occasionné 5 ou 6 ans de retard, évidemment, mais l'énorme économie des USA aurait bien pu suppoorter ce projet !
(sans toutefois supporter une base lunaire permanente dont rêvaient certains)
Mais cette affaire ne sera bientôt qu'un sujet pour historiens. Si on parlait plutôt des idées de ce Neal Lane ?
.
Obama et son conseiller scientifique John Holdren voulaient montrer à ceux qui avaient envie d'entendre ce langage (notamment le Tiers-monde) que la Nasa était "sanctionnée" pour avoir claironné le triomphe de l'Occident lors des missions Apollo.
Le remplacement du programme Constellation par l'équivalent de SLS + Altaïr aurait occasionné 5 ou 6 ans de retard, évidemment, mais l'énorme économie des USA aurait bien pu suppoorter ce projet !
(sans toutefois supporter une base lunaire permanente dont rêvaient certains)
Mais cette affaire ne sera bientôt qu'un sujet pour historiens. Si on parlait plutôt des idées de ce Neal Lane ?
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Bip- Messages : 249
Inscrit le : 18/01/2007
Age : 72 Localisation : Paris
Bip a écrit:Je prétends que la décision d'abandonner le retour sur la Lune était plus politique qu'économique.
Les deux ... mon capitaine
Politique, puisqu'il fallait bien montrer que l'ère Bush était terminée. Les démocrates, de retour, n'allaient pas glisser leur postérieur dans la culotte laissée par les républicains.
Le remplacement du programme Constellation par l'équivalent de SLS + Altaïr aurait occasionné 5 ou 6 ans de retard, évidemment, mais l'énorme économie des USA aurait bien pu supporter ce projet !
(sans toutefois supporter une base lunaire permanente dont rêvaient certains)
Altaïr l'atterrisseur lunaire, n'avait pas l'ombre d'un début de commencement de financement ...
D'autre part un tel atterrisseur lunaire n'aurait pas été utile pour Mars.
Persévérer dans ces préparatifs de retour lunaire, aurait donc nécessité de s'y consacrer de façon pérenne avec un budget très conséquent bloqué pour cela.
Et si on se reporte à la période, c'était bien la base lunaire dans le cratère Schakelton qui était au centre des ambitions des sélénophiles.
Du coup ... Mars aurait été relégué aux calendes. Et pas sûr que l'opinion publique US se serait passionné pour le retour lunaire.
Donc .... décision de plutôt donner de l'élan à une conquête de l'au-delà (le beyond) en suscitant un intérêt progressif avec des étapes "enthousiasmantes" car visant de nouvelles destinations* (le flexible path).
* où la main de l'homme n'avait jamais mis les pieds :lol!:
Sauf que des étapes entre la Terre et Mars, il n'y en a pas vraiment. Et qu'il a fallu renoncer à une visite d'astéroïde (complexe, cher, dangereux, sans grand intérêt scientifique, faisable par des missions robotiques pour bien moins cher).
Se remémorer ce qu'ont été les arguments de l'époque, permet de mieux comprendre où on en est à présent.
montmein69- Donateur
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Localisation : région lyonnaise
Le "NASA authorization bill", qui fixe des enveloppes budgétaires globales (des provisions en fait) et certaines directions générales du programme spatial, va être émis prochainement. C'est le premier depuis celui de 2010 qui a fixé un certain nombre de budgets jusqu'à aujourd'hui. On y lit notamment qu'un retour de l'Homme sur la Lune (bye bye Mars ?) serait désiré par un certain nombre de gens haut placés. Il est à noter que cette directive n'est uniquement propre à l'administration Trump, il est en partie rédigé depuis déjà quelques mois.
Les détails devront ensuite être discutés année après année, notamment une fois que l'administrateur de la NASA sera nommé:
http://spacenews.com/congress-may-soon-pass-nasa-authorization-bill/
Les détails devront ensuite être discutés année après année, notamment une fois que l'administrateur de la NASA sera nommé:
http://spacenews.com/congress-may-soon-pass-nasa-authorization-bill/
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