Le spatial dans la presse

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Message Sam 13 Juil 2019 - 6:44


:ven: Super bravo, je dis ça, je dis rien... :D

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Message Jeu 18 Juil 2019 - 11:11


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Message Ven 19 Juil 2019 - 14:08


Pour ce qui est de "Valeurs actuelles", je l'ai en mains. "VA" est un hebdo politique qui n'abrite aucun chroniqueur sciences-techniques. Les temps sont durs pour cette presse qui doit trouver de la matière à copie pendant que les politicards se mettent les doigts de pied en éventail. Ce sera sans doute le seul grand anniversaire astronautique qui sera célébré par la presse de tout acabit, à vue humaine. En dehors du dixième anniversaire de la première mission martienne habitée ( je laisse un peu d'espoir aux plus jeunes membres du FCS ;) ).

Donc "VA" a tout de même consacré seize pages à l'événement.

p 14-15    Présentation par François d'Orcival, éditorialiste maison " La puissance au clair de Lune", où il expose la thèse selon laquelle le président Nixon a utilisé le succès de la mission pour parvenir à un accord avec l'Union soviétique. Je suis très sceptique sur cette thèse. Je demande à voir des documents qui l'atteste.
p 16-18    "Tintin avait quinze ans d'avance". Evocation du travail du dessinateur, suivie d'un rapide topo sur l'action de von Braun au Redstone Arsenal et au Marshall Space Flight Center. Paragraphe final de cet article :
               " Quand Neil et Buzz sortiront du module lunaire et feront leurs premiers pas sur la Lune, un homme regarde en direct les images de télévision ; c'est Hermann Oberth, qui avait rejoint von Braun aux Etats-Unis en 1955. Il a 75 ans; Tsiolkovski et Goddard ont déjà  quitté cette terre, il est le dernier survivant des fondateurs...Comme tant d'autres, Hergé regarde les mêmes images au même moment. Celui dont les dessins nous avaient emmenés là-haut avant la NASA commente : " A force de croire en ses rêves, l'homme en fait une réalité".
p 19-20   "La NASA avait les meilleurs savants allemands". "Programme Overcast", "opération Paperclip" qui pemet d'accueillir des cerveaux exceptionnels.
p 21-22   "Apollo une odyssée américaine"
p 26-27   "Tous vers le huitième continent", topo sur de plus récentes missions : Chang'e 4, Bereshit, Chandrayaan II."
p 28-29   "Les femmes vont décrocher la Lune. ( programme Orion-Artemis )
p24-25    Le clou de ce spécial Apollo 11, un dossier...Apollo 13 "Allo, Houston, nous avons un problème". Entretien de Jim Lovell ! :eeks:

              - Que retenez-vous de l'explosion qui s'est produite ?
              JL : Nous ne savions absolument pas ce qui s'était passé, à quel point la situation était devenue périlleuse. Nous avons mis un moment avant de nous rendre compte que nous perdions de l'oxygène : cela signifait aussi la perte du système de propulsion. La chance que nous avons eue avec Apollo 13, c'est que nous avions un module lunaire dont nous nous sommes servis pour revenir sur la Terre. Il n'y en avait pas lors de la mission Apollo 8, où j'étais navigateur : si un tel événement s'était produit, je serais toujours là-haut !
              - Quelle fut la cause de l'explosion ?
              JL : Pour bien comprendre le déroulement des faits, il faut revenir à la mission Apollo 10. pu de temps avant le décollage de la fusée Saturn V, un des réservoirs d'oxygène du module de service du module de service avait dû être remplacé. Il a été abîmé pendant le démontage, a été réparé puis réinstallé sur le module de service utilisé pour Apollo 13.
                    Deux semaines avant notre départ pour la Lune, la NASA a effectué des tests. Le réservoir a été rempli d'oxygène liquide, puis, pour le vider? les ingénieurs ont appliqué une tension de 65 volts à une résistance alors que le système de bord n'était appliqué, mais les contacteurs, qui devaient couper l'alimentation électrique des résistance lorsque la température dépassait 26°, ont fondu et sont restés soudés. Apollo 13 est devenue une bombe prête à éclater mais personne ne s'en est redu compte ! Quelques minutes avant l'explosion, la température dans le réservoir avait atteint 500°C.
               - Y a-t-il eu un moment où vous avez cru que tout était perdu ?
               JL : Nous n'avons eu guère le temps de réfléchir à la probabilité - si infime - de revenir sur la Terre. Je pense que avions moins de 10% de chances d'y parvenir. Nous avons pensé à nos familles, mais nous n'en avons jamais parlé entre nous. Nous étions absorbés, cherchant des solutions à chacun des problèmes nouveaux qui se succédaient, compte tenu de tout ce dont nous pouvions disposer là-haut. Nous avions certes le module lunaire, intact, mais il avait été conçu pour accueillir deux personnes...Or, nous étions trois.
               - Gardez-vous un bon souvenir de vos missions spatiales ?
               JL : Apollo 8 a été le point culminant de ma carrière d'astronaute : c'était la première fois qu'un vaisseau habité se dirigeait vers la Lune, la première fois que des humains quittaient l'orbite de la Terre. Nous avons passé six jours dans l'espace, nous sommes restés vingt heures autour de la Lune. Pour la première fois, des hommes ont aperçu sa face cachée, c'était un moment rarissime. Peu de temps avant le décollage d'Apollo 11, j'ai dit à Neil Armstrong : "C'est incroyable, vous allez vous poser sur la Lune". Il m'a répondu : "Oui, mais Apollo 8 nous a montré le chemin". En fait, j'aurais pu avoir trois missions Apollo à mon actif si Neil n'avait pas pu embarquer sur Apollo 11...J'étais son remplaçant sur cette mission.
                - Regrettez-vous de ne pas avoir marché sur la Lune ?
                JL : Oui ! J'avais attendu si longtemps pour y aller, c'était un de mes buts. Si les missions Apollo 8 et 11 ont été des succès, Apollo 13 a été un échec cuisant...Au début, j'ai essayé de l'enfouir au plus profond de moi-même et plus encore de l'oublier. J'ai réussi à surmonter cette déception en me concentrant sur la manière dont nous avons tous coopéré, sur la Terre et dans l'espace.
                - Certains astronautes d'Apollo ont eu des problèmes psychologiques...
                JL : Beaucoup, comme Buzz Aldrin ou Neil Armstrong, ont eu du mal à gérer leur célébrité soudaine, et nombreux sont ceux qui ont divorcé. Parmi les équipages, seul celui d'Apollo 8 a conservé sa vie d'avant le vol : cela tient sûrement au fait que nous avons tous les trois rencontré très jeunes nos épouses. D'anciens astronautes ont quand même bien réussi leur reconversion. Pour Apollo 8, Frank Borman est devenu président d'Eastern Airlines, et Bill Anders celui de General Dynamics.
                - Doit-on retourner sur la Lune ?
                JL : Il y a encore beaucoup à apprendre. Il faut pour cela y établir une base permanente, installer des télescopes, récupérer des informations. C'est comme cela que nous nous préparons à aller sur Mars. C'est notre prochaine Lune !
                - Le smartphone dans votre poche est plus puissant que l'ordinateur de bord d'Apollo 13...
                JL : après l'explosion, nous n'avons pas compris que la situation était aussi périlleuse que cela : la NASA s'est bien gardée de nous le dire pour ne pas nous déprimer ou nous affoler. Heureusement que Facebook ou Twitter n'existaient pas : nous aurions été inondés de messages alarmistes !
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Message Sam 20 Juil 2019 - 9:55


Apollo 11 en une du jour:

- Le Figaro
- Le soir de Bruxelles
- Libération

Je ne mets pas de liens ou photos, c'est pourri partout (un grand bravo aux informaticiens... :x ).

En une de Time et The Economist, dont les photos ci-dessous (crédit Journaux.fr):

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Message Sam 20 Juil 2019 - 23:30


La couverture de l'équipe magazine aujourd'hui :


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Message Sam 20 Juil 2019 - 23:39


La une du Figaro des 20 et 21 juillet 2019 :


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Message Sam 27 Juil 2019 - 15:19


Cette semaine, dans le " Spectacle du monde", supplément mensuel de l'hebdo " Valeurs actuelles", un dossier de 32 pages (!) consacré à la conquête de l'espace, dossier coordonné par Thomas Morel qui rassemble es entretiens avec
1 - Jean-Yves Le Gall
2 - Claudie Haigneré
3 - le général Michel Friedling
4 - Guglielmo Aglietti
5 - Robert Zubrin

Entretien avec Jean-Yves Le Gall, président du Cnes et du conseil de l'ESA ( qui ) présente les enjeux de la nouvelle ruée vers l'espace, marquée par une concurrence accrue, un espace proche de plus en plus encombré et un rêve : celui d'aller toujours plus loin.

- Q 1 - Depuis le début des années 2010, la course à l'espace a changé. Longtemps cantonnée à l'environnement proche de la Terre, elle s'intéresse désormais à la Lune, à Mars, aux planètes éloignées du système solaire...Comment expliquer cette accélération ?
- JYLG : Le principal facteur qui peut expliquer cette transformation est la forte baisse du coût de l'accès à l'espace, non seulement pour les satellites, mais pour tout ce qui touche au spatial. C'est la conséquence directe de la miniaturisation. Le meilleur exemple, c'est celui de la photographie : il y a quinze ans, lorsque vous partiez en vacances, vous emportiez un appareil photo de 700 grammes et un téléobjectif de 30 centimètres. Aujourd'hui, tout cela tient sur un téléphone dont l'objectif fait quelques millimètres, dont la qualité d'image est très élevée et qui peut stocker des photos par centaines. Toutes ces innovations ont aussi profité aux satellites, qui ont vu leur taille et leur poids diminuer et, en corrélation, le prix pour accéder à l'orbite terrestre.
             Le ticket d'entrée pour faire du spatial a ainsi connu une forte baisse. Jusqu'aux années 2010, il se chiffrait en centaines de millions d'€. Ceux qui pouvaient débourser une telle somme formaient un club très fermé, une dizaine d'agences spatiales et quelques très gros industriels. Aujourd'hui, les choses ont beaucoup évolué : on compte une soixantaine d'agences et leur nombre va en augmentant , tout le monde voulant avoir son propre programme d'accès à l'espace. Bien sûr, leurs budgets sont très mesurés en comparaison des opérations des agences américaine (NASA), européenne (ESA) ou japonaise (JAXA), dont les budgets se montent à plusieurs milliards.
             Dans le même temps, une foule de sociétés privées ont pu investir le secteur et lancer leurs propres projets spatiaux. Toutefois, à l'exception notable de Space X, l'entreprise d'Elon Musk, dont le chiffre d'affaires dépasse le milliard de dollars, toutes les autres ont encore des activités très modestes.
- Q2 - Face à tous ces acteurs nouveaux, quelle est la place des grandes agences traditionnelles ?
- JYLG : Certains ont effectivement affirmé, un temps que les géants du secteur avaient vécu. Mais si l'on regarde les chiffres, on se rend compte que cette vision est erronée : récemment, la NASA expliquait que le NewSpace, c'est-à-dire les nouvelles entreprises du secteur, pesait 2 à 3 milliards de $, alors que le spatial "historique" compte, lui, pour 70 milliards de $. En fait, les missions sont différentes : dans tous les cas, on cherche à observer la Terre, mais dans un cas on utilise un satellite d'un kilo avec un petit capteur, dans l'autre  cas un engin de plusieurs tonnes et des capteurs beaucoup plus puissants, en cherchant d'autres résultats.
- Q3 - Quelle est aujourd'hui la place de la France dans cette course à l'espace ? A-t-elle ses objectifs propres, ou s'est-elle fondue dans l'ESA ?
- JYLG : La France reste un acteur indépendant, avec un rôle particulier. Pour deux raisons. La première, c'est que nous sommes le pays qui, en Europe, investit le plus dans le spatial, en étant de loin le premier contributeur de l'ESA (1,2 milliard d'€) devant les Allemands ( 850 millions), à quoi il faut encore ajouter les 1,2 milliard d'€ de budget du Cnes. La deuxième raison, c'est que la France est plus "neutre" sur la scène géopolitique internationale, ce qui nous permet de coopérer avec toutes les grandes puissances qui s'intéressent à l'espace : les Etats-Unis, dont nous sommes le premier partenaire, la Chine, le Japon, l'Inde, la Russie, mais aussi beaucoup de nouveaux venus. Ce que nous faisons dans le cadre multinational, c'est moins facile pour l'ESA. Il y a donc largement de la place pour les deux.
- Q4 - La NASA veut de plus en plus faire opérer ses lancements par des entreprises privées, United Launch Alliance et Space X notamment. L'Europe se pose-t-elle des questions similaires ? Quel est l'avenir du programme Ariane aujourd'hui ?
- JYLG : Il faut se méfier du battage médiatique autour des lanceurs privés. Space X Space X est présentée comme une start-up qui a fabriqué de toutes pièces son lanceur, alors qu'en réalité l'entreprise doit son succès au moteur Merlin, qui se base lui-même sur de précédents travaux de la NASA [ NDLR : sous le nom de code Fastrac]. En fait, à l'heure actuelle, aucune entreprise privée n'a créé son propre moteur. Blue Origin, la société fondée par Jeff Bezos, y travaille, mais elle ne l'a pas encore fait voler. Ce n'est pour l'instant qu'un projet, et l'expérience montre que, même quand on met des milliards sur la table, il faut beaucoup de temps pour créer son propre lanceur, si bien que les entreprises privées capitalisent généralement sur les travaux d'agences publiques.
             En Europe, la question de confier les lancements à des entreprises privées ne se pose pas. La politique spatiale européenne repose que quelques fondamentaux, et parmi ceux-ci, le plus important est l'autonomie d'accès à l'espace. Si vous n'avez pas de lanceur, vous n'avez pas de politique spatiale.
- Q5 - Les apports scientifiques de la course à l'espace ont été nombreux ces dernières années : sonde envoyée sur une comète, photos de Pluton, etc. Mais d'un point de vue plus concret, quelles sont les innovations qui ont été amenées par cette compétition ?
- JYLG : Les applications concrètes sont nombreuses et variées. Le Cnes s'est fixé cinq domaines d'action. Le premier, ce sont les lanceurs
de la famille Ariane, Ariane 5 aujourd'hui, Ariane 6 demain. Le deuxième, c'est la science ; pour cela, nous multiplions les coopérations par exemple avec le Japon pour envoyer une sonde sur Phobos, l'un des satellites de Mars. Troisième pilier, l'observation. Aujourd'hui, avec Google Earth, les photos prises par les satellites sont entrées dans notre quotidien. Désormais, nous nous intéressons au climat : sur les 50 variables climatiques essentielles définies par le Groupe international d'experts sur le climat (Giec), 26, c'est-à-dire plus de la moitié, ne peuvent être observées que depuis des satellites. C'est grâce à ces satellites que nous avons pu mettre en évidence laugmentation de la température du globe, la hausse du niveau moyen des océans ces vingt-cinq dernières années -3,4 millimètres par an -  et ce sont encore les satellites qui vont permettre de surveiller les accords de Paris, en établissant des cartes des émissions de gaz à effet de serre (CO2 méthane).
            Le quatrième domaine d'application, ce sont les télécommunications. au quotidien, quoi que vous fassiez avec votre smartphone, le flux d'informations passe à un moment ou à un autre par un satellite. Et cela va aller en s'accélérant avec différents projets pour déployer des constellations de satellites qui pourraient permettre à tout le monde d'accéder à interne depuis n'importe quel point du globe, même si l'on est encore loin d'une réalisation concrète. Le cinquième domaine, enfin, est celui de la défense. Nos satellites militaires d'observation et de télécommunications sont fondamentaux pour mener des opérations militaires extérieures.
- Q6 - Le spatial est une activité où, plus que n'importe où ailleurs, la coopération est capitale. Comment cette coopération résiste-t-elle aux tensions géopolitiques ?
- JYLG : Il est vrai qu'en dehors des applications militaires, toutes les activités spatiales sont le fruit de coopérations entre Etats. Heureusement, celles-ci résistent bien aux tensions qui peuvent émerger antre pays. Même en cas de crise, les coopérations se poursuivent. Le meilleur exemple, ce sont les Etats-Unis et la chine qui, malgré un contexte géopolitique difficile, ont participé ensemble à une table ronde sur l'exploration spatiale que le Cnes a organisée lors du dernier salon du Bourget.
- Q7 - Avec la baisse du coût de l'accès à l'espace, les projets et les ambitions sont de plus en plus grands. Les populations sont-elles encore capables d'accepter que l'on investisse des dizaines voire des centaines de millions d'€ pour explorer l'espace ?
- JYLG :Il y a deux éléments. D'une part le grand public garde une passion pour ce qui a trait à l'espace, c'est en partie lié aux récents succès, mais cela tient beaucoup aux réseaux sociaux, qui lui ont permis de de devenir acteur de la conquête spatiale. On l'a très bien vu avec le séjour de Thomas Pesquet à bord de la Station spatiale internationale : quand, il y a dix ans, un astronaute français s'envolait dans l'espace, on en parlait une minute au JT au moment du décollage, trente secondes quand il rejoignait la station, et dix secondes six mois plus tard quand il redescendait sur terre. Là, Thomas Pesquet postait tous les jours une photo prise depuis le ciel. Aujourd'hui, chacun peut baigner dans l'aventure spatiale, alors qu'il y a dix ou quinze ans, on n'avait accès qu'à quelques images sur papier glacé.
           Par ailleurs, les budgets restent dans l'ordre du raisonnable : si vous prenez l'exemple de la France, le spatial coûte 36€ par Français et par an, ce qui en fait le deuxième budget au monde derrière les Etats-Unis si l'on raisonne per capita. Quand vous posez la question dans la rue, les gens vous disent qu'ils pensent que la dépense atteint 150, 200 € par Français et par an :megalol:  et sont très surpris de découvrir la réalité des choses. Il y en a en fait très peu de remise en question sous l'angle "ça coûte cher, c'est de l'argent gaspillé" ; au contraire, le grand public est très fier d'avoir un programme spatial.
- Q8 - La miniaturisation a permis de beaucoup réduire la taille des satellites et donc leur masse. Qu'est-ce que ça change pour les gros lanceurs traditionnels ?
- JYLG : Les satellites sont effectivement beaucoup plus petits aujourd'hui qu'ils ne l'étaient il y a quelques années : là où il fallait embarquer six ou sept tonnes de matériel, il n'en faut aujourd'hui plus qu'une ou deux. Le premier satellite d'observation environnementale que l'Europe avait lancé, Envisat, en 2002, pesait sept tonnes. Ceux de la série des Sentinel, qui prennent le relais aujourd'hui, ne font plus que 700 kilos. Dix fois moins. Si on se projette à dix ans, les prochains seront encore plus petits. La tendance est clairement à la diminution des masses. A cela, il faut encore ajouter le développement, en parallèle, de constellations de mini-satellites. Là encore, l'évolution du marché nous pousse à nous adapter. A l'heure actuelle, la famille européenne se compose de trois lanceurs, Ariane 5, Soyouz et Vega. Avec la diminution des charges à envoyer dans l'espace, elle est amenée à se réduire, avec Ariane 6 pour les lancements lourds et Vega C pour les plus légers.
- Q9 - Space X construit son modèle sur la réutilisation de ses fusées, qui permet de réduire le coût de l'envoi de matériel dans l'espace. où en sont les Européens sur cette question ?
- JYLG : La question des lanceurs réutilisables est effectivement au cœur des réflexions, des agences gouvernementales comme des entreprises privées. On constate qu'à partir du moment où le lanceur est réutilisé quatre ou cinq fois, les coûts de lancement diminuent. Maintenant, il faut raison garder : Elon Musk parle de réutiliser ses lanceurs dix fois, pou l'instant il ne l'a fait que quatre fois. Cela étant dit, bien sûr, l'Europe s'intéresse aux lanceurs réutilisables. En France, le Cnes a créé avec ArianeGroup la plate-forme ArianeWorks pour préparer les lanceurs du futur. Nous développons le moteur Prometheus, à bas coût et réutilisable et nous planchons aussi sur un étage réutilisable, baptisé Callisto, en coopération avec l'Allemagne et le Japon, qui volera dans deux ans au Centre spatial guyanais.
- Q 10 - Quel est l'intérêt pour l'Europe d'avoir développé son propre système de géolocalisation, Galileo ?
- JYLG : Galileo, c'est l'une des plus grandes réussites de l'Europe spatiale aujourd'hui. Il y a aujourd'hui 26 satellites en orbite et un nombre 'utilisateurs qui augmente rapidement : dans quelques semaines, nous fêterons notre milliardième utilisateur. notre système est en train de supplanter le GPS parce que nous avons obtenu que lorsque vous achetez un smartphone aujourd'hui, où que ce soit dans le monde, il soit équipé pour recevoir le signal de Galileo. Galileo, c'est une infrastructure qui a été développée en un temps record - moins de dix ans entre la décision (2007) et l'annonce des services initiaux (2016) - et pour un coût très inférieur aux systèmes concurrents., GPS, Glonass (Russie) ou Beidou (Chine).
             Galileo présente plusieurs avantages qui font la différence. Le premier, c'est que le signal est beaucoup plus précis que les autres : avec le GPS, vous savez dans quelle rue vous vous trouvez, avec Galileo vous savez de quel côté de la rue est garée votre voiture :eeks:  . Autre élément, le système nous apporte une autonomie stratégique. Dans un contexte où la géolocalisation par satellite est devenue incontournable au quotidien, avoir son propre système permet de ne pas se retrouver dans une situation où quelqu'un pourrait couper votre signal. Troisième point, certaines applications nécessitent d'avoir deux systèmes qui marchent en parallèle. Aujourd'hui, pour faire se poser un avion, il faut impérativement capter deux signaux, afin de créer une redondance "chaude".
- Q 11 - Entre les satellites d'observation, de télécommunications, de géolocalisation, les constellations de mini-satellites, y a-t-il un risque que l'espace autour de la Terre devienne saturé ?
- JYLG : Le risque d'une collision dans l'espace existe réellement. Pour éviter que des problèmes surviennent, les différents acteurs du secteur réfléchissent à une réglementation pour réguler le trafic spatial. Ca va dans le sens de l'histoire. Déjà, on salit beaucoup moins l'espace aujourd'hui qu'hier : il y a quinze ans, lorsqu'on séparait un satellite de son lanceur, il y avait des boulons explosifs qui créaient une myriade de débris. Aujourd'hui, vous avez une sangle qui reste accrochée au lanceur, puis lorsque vous n'avez plus besoin de l'étage vous le désorbitez et le faites rentrer dans l'atmosphère dans un endroit contrôlé, pour qu'il se consume sans faire de dégâts. En revanche, enlever les débris qui se trouvent dans l'espace, cela relève pour l'heure de la science-fiction.
- Q 12 - La défense fait partie des missions du Cnes. Y a-t-il un risque de voir l'espace se transformer en zone de conflit, et quelle forme prendrait une telle "bataille spatiale" ?
- JYLG : Il y a toujours un risque. Mais il faut faire preuve de réalisme. C'est vrai qu'imaginer un "satellite tueur de satellites", ça fait de belles images. Mais aujourd'hui, si vous voulez créer des problèmes à un satellite, le moyen le plus simple reste une attaque informatique lancée depuis la Terre. La défense dans le domaine spatial, ce sont des systèmes complexes liés à l'observation et aux télécommunications ; et comme tous les systèmes complexes, ils sont vulnérables aux attaques cyber.
- Q 13 - De plus en plus de personnalités se fixent pour objectif d'envoyer des hommes sur Mars. C'est un beau projet, mais est-il réellement faisable ?
- JYLG - Il faut avancer étape par étape. Le retour de l'homme sur la Lune se fera d'ici quelques années, même si les choses prendront plus de temps qu'il y a cinquante ans. D'une part parce que les budgets étaient très supérieurs à l'époque, en dollars constants, d'autre part parce que les risques pris étaient élevés. Sur Apollo, il y avait beaucoup de "single point failures" (SPF), c'est-à-dire de points de défaillance uniques qui, en cas de problème, mettaient en danger la mission. La mission Apollo 13 s'est bien terminée, mais il ne faut pas oublier que si l'incident sur le module de service était arrivé un peu plus tôt, les astronautes étaient en route pour l'infini, et s'il était survenu un peu plus tard, ils tourneraient encore autour de la Lune aujourd'hui. La doctrine, de nos jours, c'est qu'on ne veut plus de SPF : tous les systèmes sont redondants, avec pour conséquence des appareils plus gros, plus complexes et plus chers. Retourner sur la Lune demandera donc un peu de temps.
             Aller sur Mars, en revanche, s'annonce beaucoup plus compliqué. On serait capable d'envoyer un vaisseau habité en orbite en orbite martienne ; la vraie difficulté, c'est le corps humain. Quand vous êtes en orbite, si vous avez un problème, vous êtes de retour sur Terre en trois heures. Thomas Pesquet disait qu'il était beaucoup plus près de la terre ferme qu'un navigateur solitaire au milieu des 40èmes rugissants dans l'océan Pacifique. Si vous partez vers Mars, vous serez loin de tout pendant deux ans. Le premier jour, vous êtes en orbite terrestre, le deuxième jour vous voyez la Terre entière, le troisième, elle est plus petite ; le cinquième, vous voyez la terre et la Lune ; le dixième, ce n'est plus qu'un petit point bleu. A partir de là, vous êtes dans le noir complet pendant neuf mois avant de rejoindre Mars. Raconté comme ça, c'est plaisant, à vivre c'est plus compliqué. Quant à établir une colonie permanente, on est dans le domaine de la science-fiction.
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Message Dim 28 Juil 2019 - 5:20


@Ripley, merci de nous avoir posté cet interview de JYL. Cela nous donne un point de vue officiel qui ne l'emporte pas sur les autres point-de-vue, mais qui a le mérite de nous servir de référence dans nos discutions actuelles sur l'avenir de l'astronautique scientifique, commerciale, militaire.
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Message Dim 28 Juil 2019 - 9:59


Faire la Une des magazines 50 ans plus tard n'est guère ordinaire.
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Message Jeu 8 Aoû 2019 - 9:59


La couverture de l'humanité dimanche du 11 juillet 2019 :


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Message Jeu 8 Aoû 2019 - 19:58


La une du Sun du 8 août 2019, à propos des tardigrades emportés par la sonde Beresheet :


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Message Sam 10 Aoû 2019 - 18:49


La une de USA today du 18 juillet 2019 :



La une de USA today du 19 au 21 juillet 2019 :


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Message Sam 10 Aoû 2019 - 19:04


La une du New York Times du 20 juillet 2019 :


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Message Mar 13 Aoû 2019 - 18:50


La une du Daily telegraph du 20 juillet 2019 :


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Message Mar 13 Aoû 2019 - 22:32


La une du Frankfurter Allgemeine Zeitung du 20 juillet 2019 :

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Message Mar 13 Aoû 2019 - 22:36


La une du Corriere della serra du 21 juillet 2019 :

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Message Mar 20 Aoû 2019 - 14:25


La une du quotidien suisse Le temps du 17 juillet 2019 :

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Message Mer 21 Aoû 2019 - 7:20


La une du Wall Street Journal du 26 juin 2019 :


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Message Ven 30 Aoû 2019 - 16:34


La une du Financial Times du 20 juillet 2019 :



La une de The Independent du 20 juillet 2019 :



La une du Berliner Zeitung du 20 juillet 2019 :

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Message Lun 7 Oct 2019 - 21:34


L'industrie européenne des satellites est en une du quotidien Les échos du 8 octobre 2019 :

 

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Message Mar 8 Oct 2019 - 6:48


Ce titre d'article me rappelle que nous, européens, sommes bien placés commercialement pour vendre du sat telco en GEO puisque nous avons de gros constructeurs et en plus nous avons notre propre vecteur et un excellent site de lancements. Mais j'ai du mal à voir poindre une orientation vers l'astronautique des nano satellites, pas plus satellites que lanceurs.

Est-ce que Vega peut se convertir à ce rôle, est-ce que Ariane 6 pourra devenir une locomotive pour se faire, y pense-t-on ?  :scratch:
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Message Jeu 19 Déc 2019 - 8:55


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Message Sam 11 Jan 2020 - 23:31


SpaceX est en couverture du magazine TechLife News du 4 janvier 2020 :


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Message Mar 11 Fév 2020 - 14:45


En couverture d'Apple magazine du 10 janvier 2020 :


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Message Ven 29 Mai 2020 - 21:12


La une du Parisien week-end du vendredi 29 mai 2020 :

supp_magazine_medium_20200529.jpg

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Message Lun 1 Juin 2020 - 16:23


Quelques unes récentes dans les quotidiens relatant le premier lancement habité de SpaceX :

Le temps (Suisse) du 26 janvier 2020 :

007846d4.jpg

Le Monde du 27 mai 2020 :

00784bb3.jpg


Dernière édition par David L. le Lun 1 Juin 2020 - 18:24, édité 1 fois

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