Starhopper - Suivi du développement
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A noter que le Brownsville Herald bloque les connexions venant d'Europe pour ne pas avoir à gérer le RGPD*, belle mentalité. Un réseau privé virtuel (VPN) suffit à lui faire croire qu'on est ailleurs.
* Règlement (européen) sur la Gestion et la Protection des Données
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Thierz- Admin
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Depuis un peu plus de 24 heures, les forums américains réagissent à un tweet d’Elon Musk annonçant que sa conférence de presse sur le Starship était « peut-être » reportée au mois prochain.
Elon Musk explique que cette conférence de presse ne peut intervenir qu’après la reprise des essais sur le Starhopper, ce qui est tout à fait compréhensible.
Il ajoute que cette reprise des essais ne peut être envisagée qu’après la réparation du moteur.
Cette précision attise la curiosité des internautes : si le moteur doit être réparé, c’est, logiquement, qu’il a subi un dommage. De quelle nature est ce dommage ? De quel type est l’accident qui l’a causé ( test ? manutention ? etc. ). Combien de temps la réparation va-t-elle durer ? Peut-on vraiment réparer un moteur expérimental de ce type, ne faudrait-il pas plutôt le remplacer ? Et d’abord, de quel moteur Raptor parle-t-on ? Logiquement, il devrait s’agir du SN 5, que tout le monde attend. Mais Elon Musk dans un raccourci rapide pensait-il à l’un des moteurs précédents, dont la succession et dans certains cas la faible utilisation a étonné ?
Le suspense a été accru par une nouvelle blague d’Elon, qui a annoncé hier qu’il fermait son compte Twitter. Personne n’y a cru, mais dans ce contexte, comme d’autres d’entre nous sans doute, je n’arrivais pas à accéder à ce tweet. Maintenant, Elon a repris - intensément - sa production de tweets et le tweet sur le report de la conférence de presse est accessible.
https://twitter.com/ForbesTech/status/1140846601872785409
N.B. et maintenant, il s'exprime en Français
Par ailleurs, même si les deux programmes n’ont pas de rapport, je pense que SpaceX n’a pas intérêt, en termes de communication, à reprendre les essais du Starhopper avant le lancement de la Falcon Heavy. Ils continuent évidemment à travailler sur le projet Starship, mais l’activité doit maintenant être concentrée sur le (les) moteurs dans les ateliers de Hawthorne ou de McGregor.
Elon Musk explique que cette conférence de presse ne peut intervenir qu’après la reprise des essais sur le Starhopper, ce qui est tout à fait compréhensible.
Il ajoute que cette reprise des essais ne peut être envisagée qu’après la réparation du moteur.
Might get pushed to next month. Starhopper flight first. Waiting on engine repair.
— Elon Musk (@elonmusk) 17 juin 2019
Cette précision attise la curiosité des internautes : si le moteur doit être réparé, c’est, logiquement, qu’il a subi un dommage. De quelle nature est ce dommage ? De quel type est l’accident qui l’a causé ( test ? manutention ? etc. ). Combien de temps la réparation va-t-elle durer ? Peut-on vraiment réparer un moteur expérimental de ce type, ne faudrait-il pas plutôt le remplacer ? Et d’abord, de quel moteur Raptor parle-t-on ? Logiquement, il devrait s’agir du SN 5, que tout le monde attend. Mais Elon Musk dans un raccourci rapide pensait-il à l’un des moteurs précédents, dont la succession et dans certains cas la faible utilisation a étonné ?
Le suspense a été accru par une nouvelle blague d’Elon, qui a annoncé hier qu’il fermait son compte Twitter. Personne n’y a cru, mais dans ce contexte, comme d’autres d’entre nous sans doute, je n’arrivais pas à accéder à ce tweet. Maintenant, Elon a repris - intensément - sa production de tweets et le tweet sur le report de la conférence de presse est accessible.
https://twitter.com/ForbesTech/status/1140846601872785409
N.B. et maintenant, il s'exprime en Français
🎶 Non, je ne regrette meme 🎶
— Elon Musk (@elonmusk) 18 juin 2019
Par ailleurs, même si les deux programmes n’ont pas de rapport, je pense que SpaceX n’a pas intérêt, en termes de communication, à reprendre les essais du Starhopper avant le lancement de la Falcon Heavy. Ils continuent évidemment à travailler sur le projet Starship, mais l’activité doit maintenant être concentrée sur le (les) moteurs dans les ateliers de Hawthorne ou de McGregor.
PierredeSedna- Donateur
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Je le trouve dur à suivre sur Twitter. Ses messages sont souvent des blagues, et les infos intéressantes se trouvent plutôt dans les réponses à d'autres gens sur des questions précises.
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Thierz- Admin
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Thierz a écrit:Je le trouve dur à suivre sur Twitter. Ses messages sont souvent des blagues, et les infos intéressantes se trouvent plutôt dans les réponses à d'autres gens sur des questions précises.
En effet. L'excentricité des génies fait partie de leur personnalité, n’enlève rien à leurs talents et appelle donc le sourire et la bienveillance. Alan Turing adorait regarder le dessin animé Blanche-Neige et les sept nains. Cédric Villani accroche un bijou en forme d’araignée à son costume. Ce ne sont pas forcément des comportements à imiter, mais il ne faut pas blâmer. Soyons pragmatiques : on fait avec et comme tu l’écris, on se débrouille pour trouver les tweets qui concernent ses projets importants pour la conquête spatiale.
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Katalpa a écrit:traiter Elon Musk de génie me paraît exagéré.
En tout cas, c’est un visionnaire qui passe à l’action et qui obtient des résultats jugés hors de portée avant lui. Combiner low cost et réutilisabilité dans le spatial semblait incohérent il y a moins de dix ans.
On peut débattre du qualificatif à lui appliquer. La réponse définitive sur sa personne et ses projets ne sera apportée qu’à la fin de sa vie professionnelle et quand se multiplieront les témoignages à son sujet.
S’il n’était pas venu, la trajectoire de l’astronautique depuis 50 ans aurait été un peu décourageante.
PierredeSedna- Donateur
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Une vidéo récente du Starhopper à Boca Chica montre l’engin environné de très discrètes vapeurs, ce qui signale la reprise d’essais de ventilation.
Mais le Raptor SN 5 n’est toujours pas arrivé. Compte tenu des reports successifs, et de l’allusion d’Elon à une réparation, difficile de dire si cette arrivée est imminente, ou si l’on en sera toujours au même point dans 15 jours.
Essai de pronostic : il se peut que ce moteur arrive à Boca Chica la veille du lancement de la FH à Cape Canaveral (ou trois jours plus tard, pour éviter une cannibalisation de communication) et que des essais statiques aient lieu le week-end suivant. Puis, le bond de 20 mètres pourrait intervenir avant le 14 juillet, et j’ai bon espoir que ce ne soit pas un feu d’artifice.
Mais sur un tel calendrier, je ne prendrai même pas le risque de parier un café...
Mais le Raptor SN 5 n’est toujours pas arrivé. Compte tenu des reports successifs, et de l’allusion d’Elon à une réparation, difficile de dire si cette arrivée est imminente, ou si l’on en sera toujours au même point dans 15 jours.
Essai de pronostic : il se peut que ce moteur arrive à Boca Chica la veille du lancement de la FH à Cape Canaveral (ou trois jours plus tard, pour éviter une cannibalisation de communication) et que des essais statiques aient lieu le week-end suivant. Puis, le bond de 20 mètres pourrait intervenir avant le 14 juillet, et j’ai bon espoir que ce ne soit pas un feu d’artifice.
Mais sur un tel calendrier, je ne prendrai même pas le risque de parier un café...
PierredeSedna- Donateur
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Point intéressant : le StarHopper vient d'obtenir un permis experimental de la FAA.
Lien vers le fichier PDF de la FAA : https://www.faa.gov/about/office_org/headquarters_offices/ast/licenses_permits/media/Final%20Experimental%20Permit%20and%20Orders%20EP%2019-012%20Starship%20Hopper%20(06-21-2019).pdf
[mod]Activation du lien
Wakka[/mod]
Numéro du permis expérimental EP 19-012A pour des vols illimités de Starship Hopper jusqu'à 25 m d'altitude pendant un an.
Citation
Lien vers le fichier PDF de la FAA : https://www.faa.gov/about/office_org/headquarters_offices/ast/licenses_permits/media/Final%20Experimental%20Permit%20and%20Orders%20EP%2019-012%20Starship%20Hopper%20(06-21-2019).pdf
[mod]Activation du lien
Wakka[/mod]
Numéro du permis expérimental EP 19-012A pour des vols illimités de Starship Hopper jusqu'à 25 m d'altitude pendant un an.
Citation
Space Exploration Technologies est autorisé, sous réserve des dispositions de 51 USC Subtitle V, ch. 509, ainsi que les ordres, règles et règlements édictés en vertu de celle-ci, pour procéder à des lancements.
Général. Le titulaire de permis est autorisé à effectuer:
(1) un nombre illimité de vols du lanceur réutilisable Starship Hopper dans la zone d'exploitation identifiée par l'ordonnance de permis A; et
(2) Opérations au sol avant et après vol sur le site de lancement de Boca Chica associées aux vols du lanceur réutilisable Starship Hopper.
Ce permis est délivré sous réserve des termes, conditions et autorisations énoncés dans les ordonnances de permis A et B, ainsi que de toute ordonnance ultérieure émise par le Bureau du transport spatial commercial.
Le titulaire de permis doit à tout moment mener ses opérations conformément aux règles prescrites par le Bureau du transport des espaces commerciaux pour les activités autorisées par ce permis expérimental.
Publié; 21 juin 2019 en
vigueur: 21 juin 2019
expérimental permis ordonnance n ° EP 19-012A
OFFICE DES TRANSPORTS COMMERCIAL DE L' ESPACE
POUR PERMETTRE CE QUI CONCERNE EXPERIMENTAL
RÉUTILISABLES ROCKET suborbital INAUGURE
vertu d'un permis expérimental EP 19-012
émises aux technologies de l' exploration spatiale
1. Autorité: La présente ordonnance est adressée à Space Exploration Technologies (SpaceX) en vertu du sous-titre V 51 USC, chapitres 509 et 14 CFR, ch. III.
2. Objet: La présente ordonnance modifie le permis expérimental n ° EP 19-012 (le permis) délivré concurremment par le Bureau des transports commerciaux de la Federal Aviation Administration (Office), autorisant SpaceX à procéder au lancement de son lanceur réutilisable Starship Hopper. Cette ordonnance définit les définitions et les conditions applicables à chaque lancement effectué par SpaceX dans le cadre du permis.
3. Définitions: Aux fins du permis et de tout ordre du bureau modifiant celui-ci, les définitions suivantes s'appliquent:
a) Les "opérations au sol avant vol" commencent par le chargement des réservoirs de propulseur du véhicule Starship Hopper.
(b) Les "opérations après vol" commencent après l'atterrissage de Starship Hopper et se terminent lorsque SpaceX ramène le véhicule dans un état sûr.
4. Zone de sécurité:
(a) Pendant le chargement en propergol du système de propulsion de Starship Hopper, SpaceX doit établir une zone de sécurité dégagée avec un rayon de 2270 mètres du point de lancement identifié dans la demande de permis de SpaceX.
(b) Pendant les opérations après le vol, SpaceX doit maintenir la zone de sécurité dégagée jusqu'à un rayon de 2270 mètres lors de l'atterrissage jusqu'à ce que SpaceX vérifie qu'il n'y a pas de danger.
5. Zone d'exploitation: "Zone d'exploitation" désigne une zone cylindrique dont le rayon est situé à 2270 mètres du point de lancement.
6. Rapport sur les charges propulsives avant le vol: SpaceX doit fournir les charges propulsives de la FAA pour une tentative de lancement au plus tard 72 heures avant le vol. SpaceX ne peut pas poursuivre le vol sans l'approbation de la FAA, qui a démontré que la charge de propulseur proposée limite les dangers applicables à la zone d'exploitation.
7. Rapport de trajectoire post-vol: SpaceX doit fournir les données de trajectoire post-vol de la FAA conformément au 14 CFR § 437.67 dans les 14 jours suivant un vol autorisé.
8. Altitude: SpaceX peut utiliser le véhicule Starship Hopper à une altitude ne dépassant pas 25 mètres AGL, conformément à son application.
9. Durée du permis: La durée du permis est d'un an à compter de sa date d'entrée en vigueur.
Florent D- Messages : 295
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En première analyse, 25 mètres, ce n’est pas beaucoup. Mais peut-être y a -t-il beaucoup à apprendre de vols stationnaires prolongés, ou de vols circulaires sur une trajectoire à très faible rayon.
L’autorisation dure un an, mais il se peut qu’elle soit modifiée avant la fin de l’année, par paliers, pour autoriser des altitudes plus élevées. Toutefois ce n’est qu’une hypothèse à vérifier.
L’autorisation dure un an, mais il se peut qu’elle soit modifiée avant la fin de l’année, par paliers, pour autoriser des altitudes plus élevées. Toutefois ce n’est qu’une hypothèse à vérifier.
PierredeSedna- Donateur
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Il semble que SpaceX ait prévu, si tout va bien, de reprendre les essais du Starhopper équipé du Raptor SN 6 dans deux semaines, juste avant le dimanche 14 juillet.
Il faut pour cela que la construction du Raptor SN 6 s'achève, que ce moteur soit transporté à McGregor, qu'il y soit testé, que ces essais donnent de bons résultats, et que le Raptor SN 6 soit ensuite acheminé à Boca Chica et monté sur le Starhopper.
15 jours seront bien nécessaires pour toutes ces opérations : rappelons, en effet, que le Raptor SN 6 n'est pas la copie du malheureux Raptor SN 5, qui a eu un accident de turbine mettant en cause un aspect de sa conception.
Modifier en 15 jours, même à la marge, la conception d'un moteur fusée, c'est assez ambitieux.
A mon avis, le Starhopper maîtrisera les sauts de puce à la rentrée. Mais quand exactement, Elon lui-même ne le sait pas.
Avant de lancer la production en série du Raptor (un moteur neuf toutes les 12 heures, a écrit Elon sur Twitter), il vaut mieux que la dernière version du prototype de ce moteur ait montré sa fiabilité lors de tests exigeants.
Il faut pour cela que la construction du Raptor SN 6 s'achève, que ce moteur soit transporté à McGregor, qu'il y soit testé, que ces essais donnent de bons résultats, et que le Raptor SN 6 soit ensuite acheminé à Boca Chica et monté sur le Starhopper.
15 jours seront bien nécessaires pour toutes ces opérations : rappelons, en effet, que le Raptor SN 6 n'est pas la copie du malheureux Raptor SN 5, qui a eu un accident de turbine mettant en cause un aspect de sa conception.
Modifier en 15 jours, même à la marge, la conception d'un moteur fusée, c'est assez ambitieux.
A mon avis, le Starhopper maîtrisera les sauts de puce à la rentrée. Mais quand exactement, Elon lui-même ne le sait pas.
Avant de lancer la production en série du Raptor (un moteur neuf toutes les 12 heures, a écrit Elon sur Twitter), il vaut mieux que la dernière version du prototype de ce moteur ait montré sa fiabilité lors de tests exigeants.
PierredeSedna- Donateur
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J'ai hâte que ces tests reprennent, pas seulement pour voir la "marmite" s'élever de quelques mètres, mais surtout pour la mise à jour de la conception du starship (version 2019) que doit présenter Elon Musk. Vous allez voir que ça va tomber en plein pendant l'été, quand on sera tous (plus ou moins) loin de tout réseau informatique :x 8-) :D
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Thierz- Admin
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Bon, moi qui habite sur la rive Sud du Golfe d'Ajaccio dans le village balnéaire de Porticcio, je ne parts donc pas en vacances, de ce fait je serai de garde pour vous et je surveillerai la marmite pour ces premiers sauts de puce. :D
Rappelons-nous que lors des essais du Grasshopper sur quelques dizaines de mètres en hauteur et une centaine de mètres horizontalement, le passage à des vols suborbitaux à plus de 100 km d’altitude nous semblait fort éloigné ...et pourtant cela s’est passé plus vite qu’on pouvait l’imaginer, certes avec des échecs avant la réussite. Cela nous enseigne que les difficultés ne sont pas forcément proportionnelles aux distances à parcourir, mais heureusement se rapprochent d’une échelle logarithmique.PierredeSedna a écrit:En première analyse, 25 mètres, ce n’est pas beaucoup. Mais peut-être y a -t-il beaucoup à apprendre de vols stationnaires prolongés, ou de vols circulaires sur une trajectoire à très faible rayon.
L’autorisation dure un an, mais il se peut qu’elle soit modifiée avant la fin de l’année, par paliers, pour autoriser des altitudes plus élevées. Toutefois ce n’est qu’une hypothèse à vérifier.
Donc finalement, ,oui , ces essais sur quelques mètres sont importants pour la suite du programme.
Giwa- Donateur
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Giwa a écrit:Rappelons-nous que lors des essais du Grasshopper sur quelques dizaines de mètres en hauteur et une centaine de mètres horizontalement, le passage à des vols suborbitaux à plus de 100 km d’altitude nous semblait fort éloigné ...et pourtant cela s’est passé plus vite qu’on pouvait l’imaginer, certes avec des échecs avant la réussite. Cela nous enseigne que les difficultés ne sont pas forcément proportionnelles aux distances à parcourir, mais heureusement se rapprochent d’une échelle logarithmique.PierredeSedna a écrit:En première analyse, 25 mètres, ce n’est pas beaucoup. Mais peut-être y a -t-il beaucoup à apprendre de vols stationnaires prolongés, ou de vols circulaires sur une trajectoire à très faible rayon.
L’autorisation dure un an, mais il se peut qu’elle soit modifiée avant la fin de l’année, par paliers, pour autoriser des altitudes plus élevées. Toutefois ce n’est qu’une hypothèse à vérifier.
Donc finalement, ,oui , ces essais sur quelques mètres sont importants pour la suite du programme.
En effet, à l’issue de ces essais le progrès sera double : le Raptor aura fait une démonstration prometteuse de ses capacités, et de nombreux systèmes du vaisseau auront été testés. Le projet de Starship commencera alors à prendre corps.
A cette étape, le respect d’un calendrier n’est pas la priorité. Il vaut donc mieux réfréner notre impatience.
Depuis une dizaine de jours, nous ne savons pas ce qu’il se passe à McGregor avec le Raptor SN 6. Il y a deux explications possibles.
La première est qu’Elon Musk ne veut pas gérer la communication pour le Raptor SN 6 comme pour le Raptor SN 5. Rappelons-nous les trois Tweets successifs d’Elon : le 1er, pour dire que les premiers tests sur le Raptor SN 5 étaient bons, le 2ème, pour indiquer qu’il fallait « réparer » le moteur, et le 3ème, pour annoncer que l’accident intervenu remettait en question la conception de ce moteur et qu’il fallait donc le remplacer par un nouveau moteur. Cette communication avait le mérite de la transparence, mais trop de transparence tue la lisibilité.
Donc, à mon avis, Elon ne dira plus rien sur le Raptor tant que le SN 6 n’aura pas achevé et réussi tous ses tests à McGregor. Un beau matin nous verrons une vidéo montrant le Raptor SN 6 arriver à Boca Chica au milieu des embouteillages et des touristes en tongs, et ce n’est qu’après qu’Elon recommencera à tweeter sur le projet.
La seconde hypothèse est que le « jeu de massacre » des moteurs continue, que le destin du SN 6 n’est pas plus brillant que celui du SN 5 et de quelques autres. Mais il ne faut pas s’en inquiéter car Elon Musk espère pouvoir bientôt produire des moteurs au rythme de 500 par an. Si le SN 6 ne marche pas, il y aura le SN 7, le SN 8, etc. Voire le SN 40 à Noël. Quand une voie est juste, c’est par l’obstination que l’on se donne les moyens de lever les obstacles.
(Rappelons que toute cette activité est financée en partie par les recettes des vols de la flotte des Falcon « éprouvées », et que ces vols ne mobilisent plus des armées d'ingénieurs et de techniciens comme il y a encore deux ans. La block 5 est stabilisée, sa maintenance entre deux vols est légère. SpaceX n’a pas besoin de construire plus de trois cores de 1er étage cette année - un core central de Falcon Heavy, un core pour remplacer l’étage qui a pris un bain de Noël à Cocoa Beach et un core de plus peut-être pour la sécurité. Sans parler des seconds étages, qui n’ont qu’un seul moteur, et dont la réalisation a le mérite d’entretenir les savoir-faire. Quant à Starlink et au Dragon, ils ne mobilisent pas les mêmes corps de métier que le Starship.)
L’une des rares informations nouvelles de juillet sur le programme Starhopper concerne le fait qu’aucun projet de test n’a été déclaré aux autorités locales de Boca Chica avant le 14 juillet. La date du 11 juillet a disparu des calendriers.
Le temps ne s’est pas pour autant arrêté. Un énorme réservoir supplémentaire vient d’être installé à proximité du Starhopper. Pour le moment le bébé dort à côté de son nouveau biberon, et comme on est intrigué par ses grosses joues de 9 mètres de diamètre on ne regarde que lui, mais tout autour c’est une base spatiale comme il n’en existait que dans les films de science-fiction qui est en train d’apparaître.
PierredeSedna- Donateur
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Giwa a écrit:Rappelons-nous que lors des essais du Grasshopper sur quelques dizaines de mètres en hauteur et une centaine de mètres horizontalement, le passage à des vols suborbitaux à plus de 100 km d’altitude nous semblait fort éloigné ...et pourtant cela s’est passé plus vite qu’on pouvait l’imaginer, certes avec des échecs avant la réussite. Cela nous enseigne que les difficultés ne sont pas forcément proportionnelles aux distances à parcourir, mais heureusement se rapprochent d’une échelle logarithmique.PierredeSedna a écrit:En première analyse, 25 mètres, ce n’est pas beaucoup. Mais peut-être y a -t-il beaucoup à apprendre de vols stationnaires prolongés, ou de vols circulaires sur une trajectoire à très faible rayon.
L’autorisation dure un an, mais il se peut qu’elle soit modifiée avant la fin de l’année, par paliers, pour autoriser des altitudes plus élevées. Toutefois ce n’est qu’une hypothèse à vérifier.
Donc finalement, ,oui , ces essais sur quelques mètres sont importants pour la suite du programme.
On doit être plus proche de difficultés augmentant avec le carré de la vitesse...
Il ne doit pas y avoir trop de doutes sur le bon déroulement des sauts de puce au début, ça risque plutôt devenir chaud au freinage et à la rentrée atmosphérique depuis la vitesse orbitale pour un engin de ce gabarit. En précédents, il y a des petites capsules ou la navette.
lambda0- Messages : 4879
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Allons il ne faut pas nous découragerlambda0 a écrit:Giwa a écrit:
Rappelons-nous que lors des essais du Grasshopper sur quelques dizaines de mètres en hauteur et une centaine de mètres horizontalement, le passage à des vols suborbitaux à plus de 100 km d’altitude nous semblait fort éloigné ...et pourtant cela s’est passé plus vite qu’on pouvait l’imaginer, certes avec des échecs avant la réussite. Cela nous enseigne que les difficultés ne sont pas forcément proportionnelles aux distances à parcourir, mais heureusement se rapprochent d’une échelle logarithmique.
Donc finalement, ,oui , ces essais sur quelques mètres sont importants pour la suite du programme.
On doit être plus proche de difficultés augmentant avec le carré de la vitesse...
Il ne doit pas y avoir trop de doutes sur le bon déroulement des sauts de puce au début, ça risque plutôt devenir chaud au freinage et à la rentrée atmosphérique depuis la vitesse orbitale pour un engin de ce gabarit. En précédents, il y a des petites capsules ou la navette.
Bon, d’accord D’ailleurs vouloir mettre le taux de difficultés en équations, surtout qu’elles sont multiples et variées, cela ne veut pas dire grand chose...j’en suis le premier coupable...mais c’était pour garder le moral ;)
D’ailleurs c’est même plus que le carré...mais le cube pour le flux thermique.
Mais avec la récupération des demi-coiffes (même si ce n’est pas un hypersonique comparable à celui d’une rentrée orbitale) cela a orienté SpaceX vers un corps portant de rapport surface par masse le plus grand possible.
Giwa- Donateur
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Giwa a écrit:Allons il ne faut pas nous découragerlambda0 a écrit:
On doit être plus proche de difficultés augmentant avec le carré de la vitesse...
Il ne doit pas y avoir trop de doutes sur le bon déroulement des sauts de puce au début, ça risque plutôt devenir chaud au freinage et à la rentrée atmosphérique depuis la vitesse orbitale pour un engin de ce gabarit. En précédents, il y a des petites capsules ou la navette.
Bon, d’accord D’ailleurs vouloir mettre le taux de difficultés en équations, surtout qu’elles sont multiples et variées, cela ne veut pas dire grand chose...j’en suis le premier coupable...mais c’était pour garder le moral ;)
D’ailleurs c’est même plus que le carré...mais le cube pour le flux thermique.
Mais avec la récupération des demi-coiffes (même si ce n’est pas un hypersonique comparable à celui d’une rentrée orbitale) cela a orienté SpaceX vers un corps portant de rapport surface par masse le plus grand possible.
Je dois être influencé par la canicule (encore qu'ici, c'est à peu près supportable).
lambda0- Messages : 4879
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Chris Bergin a annoncé hier sur Twitter :
SN6 Raptor is at McGregor and aiming to ship to Boca Chica NET next week, pending good test series. #HopsAreComing
Donc, il se confirme que la construction du moteur SN6 Raptor (dont la conception a été améliorée par rapport au SN5 !) est bien achevée, et que ce nouveau moteur subit des tests à McGregor.
Mais je ne ferai aucun pronostic sur l’issue des tests et sur le moment de l’arrivée d’un nouveau Raptor à Boca Chica. Nous ne pouvons dire qu’une chose aux équipes de SpaceX : tenez bon aussi longtemps qu’il le faudra, la communauté mondiale des passionnés de la conquête spatiale est derrière vous.
SN6 Raptor is at McGregor and aiming to ship to Boca Chica NET next week, pending good test series. #HopsAreComing
Donc, il se confirme que la construction du moteur SN6 Raptor (dont la conception a été améliorée par rapport au SN5 !) est bien achevée, et que ce nouveau moteur subit des tests à McGregor.
Mais je ne ferai aucun pronostic sur l’issue des tests et sur le moment de l’arrivée d’un nouveau Raptor à Boca Chica. Nous ne pouvons dire qu’une chose aux équipes de SpaceX : tenez bon aussi longtemps qu’il le faudra, la communauté mondiale des passionnés de la conquête spatiale est derrière vous.
PierredeSedna- Donateur
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Le problème de vibration du Raptor à 600 Hz a été résolu
https://twitter.com/elonmusk/status/1147790758449012736
https://twitter.com/elonmusk/status/1147790758449012736
Fabien0300- Modérateur
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Était-on au courant de ce problème de vibration à 600 Hz ? Ça ne me dit rien.
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Thierz- Admin
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Fabien0300 a écrit:Le problème de vibration du Raptor à 600 Hz a été résolu
https://twitter.com/elonmusk/status/1147790758449012736
Petite explication de texte : à bien le relire, le tweet d'Elon n'est pas catégorique, mais il signifie que les efforts accomplis dans le cadre du programme Starship paraissent à ce stade porter leurs fruits.
Elon indique que les progrès ont lieu à Boca Chica. La question qui lui est posée porte à la fois sur le Starhopper et sur le Starship. Pas de référence au moteur Raptor dans la question.
Les tests du Raptor - qu'Elon évoque dans un 2ème temps dans le tweet - ont lieu à McGregor, pas à Boca Chica pour le moment. C'est parce qu'un test effectué hier à McGregor sur le moteur a été un succès, et que ce succès est interprété comme laissant penser que le problème de la vibration à 600 Hz pourrait être résolu, que tout le travail effectué par ailleurs à Boca sur la structure du vaisseau va être utile et représente donc un progrès. C'est logique, le vaisseau dépend complètement du moteur.
Il reste à vérifier que le sujet de l'accident du stator de la turbine à oxygène et celui de la vibration à 600 Hz sont un seul et même problème. Cela me semble implicite dans le tweet d'Elon. Mais je partage la question ci-dessus de @Thierz
Par ailleurs, même si ce problème est résolu, il faudra sûrement vérifier par d'autres tests réalisés tout au long du programme qu'en optimisant certains paramètres pour résoudre ce problème, on n'a pas désoptimisé d'autres paramètres, ceci pouvant conduire à d'autres problèmes.
Enfin, comme Saint-Thomas, on ne doit croire qu’à ce que l'on voit : j'attends que les paparazzi de Boca Chica prennent un cliché du Raptor SN6 monté sur le Starhopper. Cela finira par arriver. Et peut-être même le premier saut libre du Starhopper aura-t-il lieu - mais c'est un pur hasard - le jour de la fête nationale française.
PierredeSedna- Donateur
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c'est l'asphyxie, dés que Musk dit quelque chose ça devient parole d'évangile. Je comprend vaguement la technique de communication de Musk, on dirait qu'il se voit être le héros d'un film. Personnellement, il m'en faut plus pour apprécier. 2020 et 2021 vont être des années charnières car elle vont voir l'arrivée de Ariane 6. Quant au calendrier de Space X, ça n'éveille plus mon attention.
Je déteste ce genre de comm, dés qu'il y a un poil qui dépasse, Musk arrive avec ses grands ciseaux. (un peu comme Sarkozy a une autre époque, Musk omniscient et omnipotent) Le problème c'est qu'avec les réseaux sociaux ce genre de gourou a toujours un public.
Cela dit, je sais qu'au FCS, il y en a qui l'apprécie.
Je déteste ce genre de comm, dés qu'il y a un poil qui dépasse, Musk arrive avec ses grands ciseaux. (un peu comme Sarkozy a une autre époque, Musk omniscient et omnipotent) Le problème c'est qu'avec les réseaux sociaux ce genre de gourou a toujours un public.
Cela dit, je sais qu'au FCS, il y en a qui l'apprécie.
Je crois katalpa qu’il n’y a pas grand monde ici qui prenne les paroles d’Elon Musk pour paroles d’évangiles et qu’on sait très bien qu’a Travers ses tweets il ne dit que ce qu’il a envie de nous dire (que se soit vrai ou avec un peu d’enfumage). Par contre ce qu’on peut apprécier c’est qu’il nous donne quand même quelques infos de l’avancée Des projets et des divers problèmes rencontrés. Moi il me passionne et me fait admirer son projet.
Quel pied ça serait si les chinois nous donnait un peu plus d’informations sur leurs réussites lunaire en Nous disant clairement quels problèmes ils rencontrent.
Mais bon retour sur la discussion: si c’est cette vibration qui a entraîné un incident sur le SN5, c’est un bon pas de plus dans la bonne direction qui est en train d’être Franchi.
Quel pied ça serait si les chinois nous donnait un peu plus d’informations sur leurs réussites lunaire en Nous disant clairement quels problèmes ils rencontrent.
Mais bon retour sur la discussion: si c’est cette vibration qui a entraîné un incident sur le SN5, c’est un bon pas de plus dans la bonne direction qui est en train d’être Franchi.
Dernière édition par YoannMR le Dim 7 Juil 2019 - 23:37, édité 1 fois
YoannMR- Messages : 281
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Age : 48
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Bien évidemment, personne ne peut être certain que les étapes du programme Starship s’enchaîneront les unes après les autres pour aboutir à l’installation de l’homme sur Mars.
Je pense même que le raisonnement doit être inverse : tout en étant possible sur le plan théorique, ce programme vient se greffer sur un environnement qui lui est en partie nettement défavorable. Le monde semble à la veille d’une nouvelle crise financière catastrophique, bien plus grave que les précédentes ; en outre, du fait du changement climatique, il y a 50% de risque que les installations spatiales de Floride et du Texas soient totalement détruites dans les dix ans, de telle sorte que les budgets seront absorbés par leur reconstruction ; les États-unis souffrent enfin de ce que j’appellerai pudiquement un problème de gouvernance.
C’est dans ce contexte qu’une entreprise privée essaye de mettre au point un système de transport spatial entièrement récupérable et de grand gabarit. Ce qui suppose de résoudre tous les problèmes qui ont fait que les plans de la NASA tendant à mettre au point une navette spatiale de 2ème génération ont échoué à la fin des années 1990.
Car il faut appeler un chat un chat, et avoir des idées simples et claires : le Starship, bien que d’origine privée, n’est rien d’autre que le successeur de la navette spatiale américaine. Les Falcon apparaîtront avec le recul du temps comme des fusées de transition, qui ont sauvé la NASA d’un naufrage total quand il a bien fallu admettre que la navette spatiale américaine, malgré trente années d’acharnement thérapeutique, était un échec.
De la même façon, le Starship risque d’être un échec. Ce risque est tel qu’il y a présomption d’échec. Mais risque, présomption, ne veut pas dire fatalité.
La stagnation du spatial pendant cinquante ans s’explique aussi par l’effondrement de l’Union Soviétique et par le fait que la NASA était prisonnière d’un système de marchés publics qui paradoxalement enrichissait les fournisseurs qui n’atteignaient pas leurs objectifs. Le Old Space, c’est ça : des opportunistes qui ont profité des failles de ce système de marchés publics pour prendre des habitudes déplorables au fil du temps.
Comme la NASA est en partie sortie de ce système, il y a eu un phénomène de rattrapage technologique. En dix ans, on essaye de faire ce qui aurait dû être fait en 50 ans. Il n’y a pas que SpaceX, regardez Rocket Lab et quelques autres. Mais SpaceX a pris la part du lion et ceci est dû malgré tout au savoir-faire, à la vision et au culot d’Elon Musk.
Peut-être certains le voient-ils comme un gourou, mais je le perçois pour ma part comme une personne à la fois très douée et très fragile. Un homme à l'élocution hésitante, au bord du burn-out, prématurément usé, harcelé par les jaloux, et qui pourtant maintient le cap sur ce à quoi il croit.
Par conséquent chaque progrès dans la mise en œuvre de ses projets, même minime, est une éclaircie dans l’horizon bien sombre de notre époque. Comme le disait Hölderlin, plus le danger grandit, et plus le sens de la survie propre à notre espèce suscite des réactions salutaires. Musk est une figure par laquelle cette loi anthropologique trouve son application. Il en faudrait au moins dix comme lui, roulant chacun pour son compte, et poursuivant des objectifs similaires. Mais pour l’instant, parmi les gens ayant des leviers financiers et de puissance, il n’y en a pas beaucoup.
Sur le FCS, nous sommes nombreux à ne pas avoir attendu l’arrivée de Musk et de SpaceX pour penser que la conquête spatiale pouvait à terme, éventuellement, changer le destin des hommes. La référence, c’est Tsiolkovski. Un grand homme que cite Musk dans ces interventions. Après l’effondrement de l’Union Soviétique, et avant l’arrivée de Musk, seuls quelques passionnés isolés se souvenaient encore de Tsiolkovski.
Ça serait bien quand même que le patron d’Arianespace cite de temps en temps Tsiolkovski. Mais ce n’est pas son genre, je l’aime bien, mais c’est surtout un commerçant au sens étroit du terme, je dirai même un boutiquier. Il est sur une autre planète que celle de la conquête spatiale, la vraie.
Rien ne l’empêche d’ajuster son discours. S’il nous explique qu’Ariane 6 c’est la première marche d’un long escalier qui conduit à une Ariane 7 semi-récupérable, à une Ariane 8 récupérable, à des vols habités et finalement, après des efforts harassants, à un drapeau bleu étoilé flottant sous le ciel rose de Mars, il suscitera le soutien et la ferveur des passionnés de la conquête spatiale.
En attendant, nous ne pouvons nous raccrocher qu’au Starhopper pour entretenir la flamme de nos espérances.
Je pense même que le raisonnement doit être inverse : tout en étant possible sur le plan théorique, ce programme vient se greffer sur un environnement qui lui est en partie nettement défavorable. Le monde semble à la veille d’une nouvelle crise financière catastrophique, bien plus grave que les précédentes ; en outre, du fait du changement climatique, il y a 50% de risque que les installations spatiales de Floride et du Texas soient totalement détruites dans les dix ans, de telle sorte que les budgets seront absorbés par leur reconstruction ; les États-unis souffrent enfin de ce que j’appellerai pudiquement un problème de gouvernance.
C’est dans ce contexte qu’une entreprise privée essaye de mettre au point un système de transport spatial entièrement récupérable et de grand gabarit. Ce qui suppose de résoudre tous les problèmes qui ont fait que les plans de la NASA tendant à mettre au point une navette spatiale de 2ème génération ont échoué à la fin des années 1990.
Car il faut appeler un chat un chat, et avoir des idées simples et claires : le Starship, bien que d’origine privée, n’est rien d’autre que le successeur de la navette spatiale américaine. Les Falcon apparaîtront avec le recul du temps comme des fusées de transition, qui ont sauvé la NASA d’un naufrage total quand il a bien fallu admettre que la navette spatiale américaine, malgré trente années d’acharnement thérapeutique, était un échec.
De la même façon, le Starship risque d’être un échec. Ce risque est tel qu’il y a présomption d’échec. Mais risque, présomption, ne veut pas dire fatalité.
La stagnation du spatial pendant cinquante ans s’explique aussi par l’effondrement de l’Union Soviétique et par le fait que la NASA était prisonnière d’un système de marchés publics qui paradoxalement enrichissait les fournisseurs qui n’atteignaient pas leurs objectifs. Le Old Space, c’est ça : des opportunistes qui ont profité des failles de ce système de marchés publics pour prendre des habitudes déplorables au fil du temps.
Comme la NASA est en partie sortie de ce système, il y a eu un phénomène de rattrapage technologique. En dix ans, on essaye de faire ce qui aurait dû être fait en 50 ans. Il n’y a pas que SpaceX, regardez Rocket Lab et quelques autres. Mais SpaceX a pris la part du lion et ceci est dû malgré tout au savoir-faire, à la vision et au culot d’Elon Musk.
Peut-être certains le voient-ils comme un gourou, mais je le perçois pour ma part comme une personne à la fois très douée et très fragile. Un homme à l'élocution hésitante, au bord du burn-out, prématurément usé, harcelé par les jaloux, et qui pourtant maintient le cap sur ce à quoi il croit.
Par conséquent chaque progrès dans la mise en œuvre de ses projets, même minime, est une éclaircie dans l’horizon bien sombre de notre époque. Comme le disait Hölderlin, plus le danger grandit, et plus le sens de la survie propre à notre espèce suscite des réactions salutaires. Musk est une figure par laquelle cette loi anthropologique trouve son application. Il en faudrait au moins dix comme lui, roulant chacun pour son compte, et poursuivant des objectifs similaires. Mais pour l’instant, parmi les gens ayant des leviers financiers et de puissance, il n’y en a pas beaucoup.
Sur le FCS, nous sommes nombreux à ne pas avoir attendu l’arrivée de Musk et de SpaceX pour penser que la conquête spatiale pouvait à terme, éventuellement, changer le destin des hommes. La référence, c’est Tsiolkovski. Un grand homme que cite Musk dans ces interventions. Après l’effondrement de l’Union Soviétique, et avant l’arrivée de Musk, seuls quelques passionnés isolés se souvenaient encore de Tsiolkovski.
Ça serait bien quand même que le patron d’Arianespace cite de temps en temps Tsiolkovski. Mais ce n’est pas son genre, je l’aime bien, mais c’est surtout un commerçant au sens étroit du terme, je dirai même un boutiquier. Il est sur une autre planète que celle de la conquête spatiale, la vraie.
Rien ne l’empêche d’ajuster son discours. S’il nous explique qu’Ariane 6 c’est la première marche d’un long escalier qui conduit à une Ariane 7 semi-récupérable, à une Ariane 8 récupérable, à des vols habités et finalement, après des efforts harassants, à un drapeau bleu étoilé flottant sous le ciel rose de Mars, il suscitera le soutien et la ferveur des passionnés de la conquête spatiale.
En attendant, nous ne pouvons nous raccrocher qu’au Starhopper pour entretenir la flamme de nos espérances.
PierredeSedna- Donateur
- Messages : 2490
Inscrit le : 24/08/2017
Age : 65
Localisation : Région Ile-de-France
Personnellement, oui j'apprécie Musk, car grâce à lui, beaucoup de gens se sont tournés vers le spatial, beaucoup sont désormais entrain de suivre l'actualité et de s'y intéresser alors que ce n'était pas du tout le cas avant.katalpa a écrit:
Cela dit, je sais qu'au FCS, il y en a qui l'apprécie.
Il apporte de la fraîcheur, et au moins communique assez bien à mon gout.
jmontaut- Messages : 130
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En toute chose il faut une certaine mesure. À mon humble avis, ceux qui déifient Musk à chaque Twitt sont aussi agaçants que ceux qui lui tombent dessus à bras raccourcis.
Je suis d'accord à 100% sur sa communication qui est erratique : parfois c'est juste un truc insipide pour faire mousser les fans, mais parfois c'est un point technique crucial qui est super intéressant.
En ceci, c'est un personnage intéressant car il faut sortir des réflexes manichéens habituels. Il faut également sortir du syndrome qui personnifie SpaceX en la personne de Musk, c'est un piège facile.
Je suis d'accord à 100% sur sa communication qui est erratique : parfois c'est juste un truc insipide pour faire mousser les fans, mais parfois c'est un point technique crucial qui est super intéressant.
En ceci, c'est un personnage intéressant car il faut sortir des réflexes manichéens habituels. Il faut également sortir du syndrome qui personnifie SpaceX en la personne de Musk, c'est un piège facile.
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Thierz- Admin
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