Atlas V N22 (Starliner n°3 - CFT) - CCSFS - 5.6.2024

Anovel a écrit:

Désolé d'être brutal, mais la capsule on s'en fout !!!

Oui, bien sûr, et ils vont rentrer à pied ?

Oui, évidemment que l'équipage passe avant la capsule. Mais la situation n'est pas si simple car l'ISS, en dépit des apparences, n'est pas l'endroit le plus sûr qu'on puisse fréquenter dans sa vie. Donc le règlement veut que chaque membre d'équipage puisse évacuer à tout instant. Or si (j'insiste sur le "si") le Starliner est reconnu inapte au retour, cela signifie que deux membres de l'ISS n'ont pas de moyen d'évacuation en cas d'accident. Donc on ne peut pas laisser perdurer cette situation aussi longtemps qu'on le souhaite.

Ce serait comme rouler dans une voiture avec quatre passagers mais uniquement deux ceintures de sécurité fonctionnelles. Tant qu'il n'y a pas d'accident, ça va. Mais au moindre impact, deux morts.

D'accord que chacun doit avoir sa "bouée de sauvetage" mais si cette bouée se transforme en enclume mieux vaut la jeter et rentrer avec un autre moyen. Au cas où la solution serait un peu longue à venir, que vaut-il mieux prendre le risque d'un accident dans l'ISS, ou griller à coup sur dans une capsule HS ?

Reste qu'on parle dans le vide car rien ne filtre des analyses de la NASA ni de Boeing d'ailleurs.

Quoique pour relativiser un propos d'Anovel il n'y a pas de risque avérés de griller dans un retour sur la capsule de Boeing que d'avoir un accident sur l'ISS ; entre ces deux extrêmes il y a de la marge ! Mais c'est vrai que cela nous pose problème en attendant une solution.

C'est vrai que de ne pas avoir plus d'infos de la NASA ou BOEING, cela entretient un flou qui se transforme en diverses polémiques, supputations et autres "si ça se trouve..." ou l'imaginaire parfois malsain prend le dessus sur la simple réalité.  Et cela risque de s'amplifier. Wait and see (attendre et voir).

Heureusement que les médias "s'amusent" avec d'autres "chats à fouetter"* sinon je ne vous dis pas l'angoisse qu'ils sont capables de faire monter dans les JT et autres plateaux. 

*Chats à fouetter: expression française qui veut dire "Avoir des préoccupations plus importantes"

pas de pbms pour les retours de dragon d'iss  


et le vol polaris dawn de cet été avec EVA touristique ?

l'enquête c'est 3 mois 6 mois ?

Anovel a écrit:D'accord que chacun doit avoir sa "bouée de sauvetage" mais si cette bouée se transforme en enclume mieux vaut la jeter et rentrer avec un autre moyen. Au cas où la solution serait un peu longue à venir, que vaut-il mieux prendre le risque d'un accident dans l'ISS, ou griller à coup sur dans une capsule HS ?

Reste qu'on parle dans le vide car rien ne filtre des analyses de la NASA ni de Boeing d'ailleurs.

Je reste étonné de certain sur-réaction.

C'est un vol de tests.
Le module de service (qui je le rappelle, brulera dans l'atmosphère et ne pourra pas être analysé) à des anomalies : fuites et propulseurs.
Sauf erreur de ma part, aucun problème n'a été évoqué pour la capsule.

Comme il n'y a pas d'urgence à faire revenir l'équipage sur la Terre, et que les techniciens de Boeing et de la NASA souhaitent plus de temps pour comprendre les anomalies du module de service, Butch et Suni font des heures (jours) supplémentaires.

Le module de service n'est-il pas un "partenaire/complément" au plein sens du terme de la capsule ?
Aussi bien pour le voyage "aller" .... que pour le voyage "retour" .... les deux sont indispensables avec une fiabilité sans accroc, non ?

La qualification de la capsule objet de ce vol test, comprend donc aussi celle de son module de service , non ?

montmein69 a écrit:Le module de service n'est-il pas un "partenaire/complément" au plein sens du terme de la capsule ?
Aussi bien pour le voyage "aller" .... que pour le voyage "retour" .... les deux sont indispensables avec une fiabilité sans accroc,  non ?

La qualification de la capsule objet de ce vol test, comprend donc aussi celle de son module de service , non ?

Bien évidemment.
Et le module de service doit permettre une bonne trajectoire rentrante.

Je dis juste qu'il ne faut pas surinterpreter négativement les courts messages de Boeing et de la NASA ;
et qu'il semble logique qu'ils prennent leur temps tant qu'il n'y a pas d'urgence.

et 2 à 3 mois de mission c'est l'occasion d'apprendre bcp de choses sur starliner 

Les déboires du Starliner auront en tout cas permis de battre un record de durée de séjour partagé dans une même station pour un équipage de 9 personnes.

C'est une surprise : les équipages de l'ISS, sur plusieurs mois, ne comptent d'ordinaire que 7 membres. Cela a souvent été présenté comme découlant des limites de capacité de l'ISS.

Il y a longtemps, les Russes ont amarré simultanément trois Soyouz sur l'ISS, mais la cohabitation des neuf membres d'équipage n'avait pas duré plus de quelques jours.

Bien entendu, depuis l'arrivée des Crew Dragon, il arrive lors des relèves d'équipages que 11 personnes se retrouvent brièvement dans la station. Je ne sais plus si l'on a fait mieux (pas en termes de durée, mais en termes d'effectifs) à l'époque de la navette. Mais les durées de séjour correspondantes n'ont jamais atteint le mois.

avec la navette on a fait 13

AVENTURESDANSLESPACE a écrit:avec la navette on a fait 13

En 2009, en effet... mais brièvement...

avec Mir aussi 6 dans la station et 7 avec la navette

AVENTURESDANSLESPACE a écrit:avec Mir aussi 6 dans la station et 7 avec la navette

Pas sûr : l’équipage ordinaire de Mir était de 3 cosmonautes. Avec les 7 astronautes de la navette, on arrivait à 10 ce qui est déjà beaucoup.

Mir n'était pas conçue pour six. Les périodes de transition étaient très difficiles à gérer. En particulier quand elles étaient longues. Le vol de Merbold, par exemple, a été un cauchemar.

nikolai39 a écrit:Mir n'était pas conçue pour six. Les périodes de transition étaient très difficiles à gérer. En particulier quand elles étaient longues. Le vol de Merbold, par exemple, a été un cauchemar.

"Cauchemar !".
Je n'ai pas lu ça, dans les articles traitant de la mission Aragatz de Jean-Loup Chrétien d'un délai similaire.

Oui, je donnerais deux explications à cela :

- En 1988, on savait peu de choses sur ce qu'il se passait vraiment à bord de Mir. En 1994, l'URSS n'existait plus et les journalistes russes étaient en permanence au TsUP et rendaient compte de tout.

- En 1988, les panneaux solaires étaient encore neufs. En 1994, ils ne fournissaient plus que 15 à 20% de leur puissance nominale, ce qui posait énormément de problèmes. Et notamment avec les systèmes d'habitabilité, qui consomment beaucoup.

nikolai39 a écrit:
- En 1988, les panneaux solaires étaient encore neufs. En 1994, ils ne fournissaient plus que 15 à 20% de leur puissance nominale, ce qui posait énormément de problèmes. Et notamment avec les systèmes d'habitabilité, qui consomment beaucoup.

Cette perte de rendement en seulement 6 ans est énorme ! Sur les satellites géostationnaires classiques occidentaux, et sur une durée plus longue, la différence entre BOL et EOL était beaucoup plus faible... Etait-ce dû à la technologie utilisée ?

BOL : beginning of life / début de vie
EOL : end of lite / fin de vie

Oui, je me suis (très) mal exprimé. Le principal problème avec les panneaux solaires de Mir, ce n'était pas leur perte de rendement en tant que tel, mais le fait que ceux du Module de Base était ombragés par les nouveaux modules Kvant-2 et Kristall.

Le renouveau est arrivé avec les quatre panneaux de Spektr et avec le déplacement de ceux de Kristall vers Kvant.

Nikolaï39 a écrit:Le principal problème avec les panneaux solaires de Mir, ce n'était pas leur perte de rendement en tant que tel, mais le fait que ceux du Module de Base était ombragés par les nouveaux modules Kvant-2 et Kristall.

Cette occultation des rayons solaires par Kvant-2 et Kristall n'avait pas été anticipée ou il n'y avait tout simplement pas de solution avant celle qui a suivi ?
Avec quel délai ont-ils pu rétablir une alimentation correcte voire optimale ?

Le renouveau est arrivé avec les quatre panneaux de Spektr et avec le déplacement de ceux de Kristall vers Kvant.

Remarque Ceci est un rappel sur une situation "qui nous fait remonter le temps" et nous rappelle la station MIR .
Mais il semble de toute façon que la partie Historique Spatial du forum ne fasse qu'assez peu recette.

Pas grand chose de neuf de la part de Steve Stich (program manager for NASA’s Commercial Crew Program) sur le retour du Starliner :

"Nous n'avons pas d'annonce majeure aujourd'hui concernant une date de retour. Nous faisons de grands progrès, mais nous ne sommes tout simplement pas tout à fait prêts à le faire."

"La NASA et Boeing pourraient procéder à "Flight Test Readiness Review" (examen de l'état de préparation aux tests en vol) dès la fin de la semaine prochaine, et après cet examen "nous définirons l'heure de désamarrage" ".

Franchement, c'est ridicule, la plus vielle compagnie dans le spatial où presque et il faut plusieurs semaines pour qu'ils sachent si ça peut rentrer ou pas.
J'espère que la sécurité passe avant tout et pas la bourse comme ça a été le cas pour les avions.

Anovel a écrit:J'espère que la sécurité passe avant tout ...

C'est le cas.

Question :
C'est bien le segment sol qui réaliserait cette "Flight Test Readiness Review" (examen de l'état de préparation aux tests en vol) .... ou pas) ?