EXOMARS - Le programme des deux missions à destination de Mars

Exomars ; il y a encore un peu de résistance. Voici un article francophone du département science de l'ambassade de France à Washington DC. Le projet Exomars n'est pas encore totalement enterré (?).

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/69451.htm

Idem sur la bib, selon Jonathan Amos, lueur d'espoir a l'issue d'un conseil des membres de l'ESA hier à Paris.

http://www.bbc.co.uk/news/science-environment-17390576


En résumé :
Le bouclage financier apparait encore compliqué mais pourrait se faire en coupant d'autres programmes d'exploration de l'ESA. Les russes prendraient également une part plus importante dans le programme en fournissant 2 fusées Proton et en construisant une partie du matériel.

La mission se déroulerait en 2 temps :
2016 : lancement d'un satellite martien équipé d'un lander actif pendant quelques mois grace à l'utilisation d'un générateur isotope russe.
2018 : lancement d'un rover suivant le projet précédemment développé avec la NASA.

Une grosse incertitude demeure sur le peu de temps disponible pour concevoir et construire le satellite de 2016. Une réunion prochaine avec Thales Alenia devrait définir si oui ou non le projet est réalisable dans les 4 ans disponibles.

J'avais lu dans un article qu'un journaliste américain évoquait la décapitation des missions d'explorations scientifiques dans le budget NASA comme une espèce de chiffon rouge sous les narines des députés républicains qui sont attachés à cet aspect de la recherche spatiale.
Peut-être est-ce un épisode qui confirmerait cette vision ... mais comme tout est question de budget (supplémentaire ... ou réaffecté d'un autre domaine) cela reste délicat. Les USA peuvent revenir mais à minima (leur part d'instrumentation) .. ce qui ne suffirait peut-être pas.

Autre point bloquant, le calendrier : d'ici le vote par le Congrès du budget de la NASA, avec une très possible phase de "continuing resolution" (à cause de l'année électorale) qui repousserait ce dernier à octobre 2012, l'ESA risque de passer à l'étape suivante avec son partenaire russe. Il serait alors trop tard pour la NASA de revenir dans la course.

L'étape de collaboration avec les russes ne semble pas progresser très vite (même si les nouvelles ci-dessus laissent de l'espoir).
Mais ce qui risque de faire achopper aussi bien un accord bi-partite (Europe-Russie) qu'un - pourquoi pas ? - tri partite si les USA s'associaient c'est peut-être le contexte de tension au sujet de la Syrie.
L'Europe peut-elle prendre les choses en main et faire progresser l'intérêt d'une collaboration ???? Il faudra passer des déclarations d'intention ... à la force de conviction

The door always remains open to Nasa, perhaps to do something for 2018 and further consolidate the mission," said a spokesman for Esa director-general, Jean-Jacques Dordain.

Some derivative of the Entry, Decent and Landing (EDL) technology used to put the surface package on Mars in 2016 will now also probably be used to place the 2018 rover on the planet. The Russians will produce most of the hardware, but Europe will handle some key elements such as the guidance and navigation systems.

Répartition des tâches pour les russes le matériel de la phase de descente et d'atterrissage, pour les européens la guidance, la navigation.
L'ESA .... n'a guère d'expérience de cette phase de descente et d'atterrissage. La Russie ne l'a sans doute plus .... et on attend que ses mesures récentes de "redressement" de la qualité de fabrication de ses matériels fassent de l'effet.
Bref pour cette partie de la mission l'expérience de la NASA ne serait pas de trop.

Bon apparemment tous le monde est confiant sur le sujet.

+ Thales Alenia dit qu'il peut etre pret pour la mission 2016
+ Idem coté russe, ils travaillent sur le sujet depuis quelques temps et ont des équipements disponibles.

Il ne manque plus que le feu vert de l'ESA (et accessoirement 1 milliard d'euros de budget... pour payer l'ensemble).



https://twitter.com/#!/BBCAmos

TAS ayant déjà englouti un milliard d'euros du contribuable pour (presque) rien, je pense qu'on peut avoir une confiance toute relative pour qu'ils arrivent au but en demandant à l'ESA de... doubler le budget.

C'est tragi-comique, un des plus gros bides technique du spatial de ces dernières années. Même avec Constellation, d'un point de vue purement technique les américains avaient au moins commencer à fabriquer et même à faire voler des choses. Tandis que là...

1 milliars a deja été englouti :shock: la vache, l'europe est encore plus ...hum... plus decevente que ce que je pensai !
Mais on a fait quoi avec touyt cet argent ? pas juste quelques cgi et video quand meme ?

effectivement, dans l'art de gaspiller l'argent, les européens, on est champion... :evil:

on exagère la... le coût total des deux missions pour l'ESA (y compris le lancement et les opérations) va être de l'ordre de 1-1,2 milliards d'euro. ça n'a aucun sens de dire que 4 ans avant le lancement de la première mission on a déjà dépensé 1 milliard. ce n'est pas vrai, tout simplement!

Pour être exact, la mission est passée de environ 600M€ initialement à plus de 1 milliard, dont on bon bout a déjà été consommé.

Pour être exact, la mission est passée de environ 600M€ initialement à plus de 1 milliard, dont on bon bout a déjà été consommé.

Le bout que l'Esa aurait dépensé est 200 Millions d'euros selon Mr Amos le 6 Fevrier 2012.

Esa has already spent in the region of 200 million euros on technology development

http://www.bbc.co.uk/news/science-environment-16906740

200 M€... c'est pas rien quand même. J'espère pour l'Europe qu'on verra le bout de cette mission. :|

Selon futura-sciences la mission est bien sauvée par un accord entre l'ESA et la Russie.

http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/astronautique/d/la-mission-europeenne-exomars-est-sauvee_37513/

Il semble qu'il aura une décision officielle en novembre 2012.

http://www.cieletespace.fr/node/8721

Il faudra bien sûr une décision de la ministérielle de fin d'année pour que cela soit entériné. Et surtout qu'il n'y ait pas de dépassement en cours de route ce qui reste quasi du domaine de l'utopie :shock:

Pour ce qui est du système de rentrée et d'atterrissage ... c'est quoi l'EDM russe ? Tout est-il à développer en partant des pré-études ESA ?

Ce retrait de la Nasa a imposé une solution de remplacement, matérialisée par un système russe qui reprendra les technologies de
l’EDM d’ExoMars 2016.

L'occasion d'apprendre à se poser sur Mars. :cheers:
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Ce retrait de la Nasa a imposé une solution de remplacement, matérialisée par un système russe. :scratch:

soa a écrit:Ce retrait de la Nasa a imposé une solution de remplacement, matérialisée par un système russe. :scratch:

Je ne suis pas sûr de ce que tu veux dire, mais si tu penses qu'il est dommage pour l'Europe que ce ne soit pas elle qui développe un système aussi important, je suis d'accord avec toi.

le "lander" de 2016 sera entièrement européen, à part l'RTG, donc pas de raison de se plaindre

nikolai39 a écrit:

soa a écrit:Ce retrait de la Nasa a imposé une solution de remplacement, matérialisée par un système russe. :scratch:

Je ne suis pas sûr de ce que tu veux dire, mais si tu penses qu'il est dommage pour l'Europe que ce ne soit pas elle qui développe un système aussi important, je suis d'accord avec toi.

Oui c'est ca.

C'est quand même une technologie incontournable si on veut explorer Mars, Titan mais cette fois avec un lander plus gros, voir même renvoyer un atterrisseur sur Venus un jour. On ne va tout de même pas faire de l'auto-stop à chaque fois chez les russes ou américains.
Une des raisons est le prestige, perception par le public. Exemple. J'ai eu l’impression que la sonde Huygens a été perçue comme une sonde américaine dans les médias (car on parlait plus de Cassini) , surtout américains, et ca me dérange.

A la limite je me demande pourquoi ils ne réutilisent pas le système de treuil américain à l'identique (à 100%), les études sont faites. L'ESA n'aura que comme contrainte que de concevoir un rover compatible avec ce treuil existant.
Ca ne sera pas forcément optimisé mais du moins ca coûtera bien moins cher que de reconcevoir tout le bazar, de surcroit chez les russes qui n'ont pas encore réussi à atterrir sur Mars. Enfin bon c'est que mon avis perso.

faut le répeter: le lander de 2016 est entièrement européen!
http://exploration.esa.int/science-e/www/object/doc.cfm?fobjectid=49965

Pour 2016 c'est clair. Mais la masse à déposer est assez faible. Des solutions ont-elles été préconisées pour la phase finale ? Uniquement des rétro-fusées ? (avec effet sur la zone d'atterrissage donc génant pour des analyses) .Peut-être des vented airbags pourraient-ils faire l'affaire ?

Pour la mission suivante (la plus importante au regard des objectifs de forage et d'analyse d'échantillons in-situ) on change de masse. Le bouclier et la guidance profiteront de l'expérience de la mission 2016 ... mais quel système pour arriver au sol ?
On ne peut envisager la grue américaine en dehors d'une coopération. Et je ne sais pas ce que les russes peuvent envisager au regard de l'ancienneté des missions où ils ont déposé des choses au sol sur la Lune ou Vénus il y a bien longtemps. C'est clair que le sstème pour Phobos-Grunt n'a pas eu l'occasion de montrer son efficacité (mais il n'est peut-être pas à balayer par pure réaction affective épidermique).

Aura-t'on des esquisses de solution pour "apprêter la mariée" avant la ministérielle de fin d'année qui prendra les décisions ? Wait and see.

Quant à ExoMars 2018, les modifications sont plus significatives. Initialement, le rover devait se poser à l’aide du SkyCrane de la Nasa, l'innovant système d’atterrissage qui sera utilisé pour la première fois avec le rover Curiosity de la mission MSL. C’est un réel coup dur pour le projet et un gros challenge car l’Europe ne s’est jamais posée sur Mars, n'ayant à son actif que le crash de l'atterrisseur britannique Beagle 2. Ce retrait de la Nasa a imposé une solution de remplacement, matérialisée par un système russe qui reprendra les technologies de l’EDM d’ExoMars 2016.

Atterrir sur Mars est bien plus difficile que d’atterrir sur la Lune, d'ailleurs c'est bien une des pires planètes telluriques pour un atterrissage. En regardant la situation du spatiale russe et l'expérience qu'ils ont dans le domaine je doute fortement que le rover européen arrive sur Mars en un seul morceau.

Anubis a écrit:Atterrir sur Mars est bien plus difficile que d’atterrir sur la Lune, d'ailleurs c'est bien une des pires planètes telluriques pour un atterrissage. En regardant la situation du spatiale russe et l'expérience qu'ils ont dans le domaine je doute fortement que le rover européen arrive sur Mars en un seul morceau.

Bah ! Avec de bons airbags surdimentionnés (technique de Pathfinder et des MER), ça doit pouvoir être jouable, non !

Eh non, le problème c'est justement que les airbags ça marche pas pour les gros rovers genre MSL ou Exomars.
L'autre solution c'est de tenter quand même et de voir si on avait de bonnes raisons de croire que ça ne pouvait pas marcher. :face:

Une dépêche de Reuters sur le Nouvel Observateur :

http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20120406.REU3602/l-agence-spatiale-russe-rejoint-l-europe-pour-le-programme.html

MOSCOU (Reuters) - L'agence spatiale russe Roskosmos a annoncé vendredi sa participation aux côtés de l'Agence spatiale européenne (ASE) au programme "ExoMars" destiné à explorer la "planète rouge"….

Une très bonne nouvelle que cela prenne forme. L'accord définitif sera signé en fin d'année .... on croise les doigts qu'aucun nouveau grain de sable ne vienne gripper le projet.

dépêche a RIA Novosti
http://fr.rian.ru/science/20120406/194206840.html

Merci Phobos-Grunt. :)